Plusieurs parlementaires ont proposé une loi protégeant les savants qui inventent ou qui découvrent de nouvelles formules. […] Leurs faiblesses souvent ne font qu’accentuer leurs qualités : cet homme connu pour sa puissante activité et chez qui l’on découvre des secrets penchants à la paresse apparaîtra plus fort encore d’avoir su les vaincre.
Nous découvrons cela pour la première fois. […] Et voilà ces mauvaises nuits de maladie, où sans personne à la maison, le plus valide de nous est à courir le pharmacien, à découvrir un médecin quelconque, à maladroitement et fiévreusement chercher à faire du feu avec de la braise dans un fourneau — avec une vague terreur et qu’on ne se communique pas, du choléra qui court.
Tandis qu’auparavant, si l’on se trouvait, à l’expérience, différer sensiblement des hommes de sa race ou de sa classe, on en était presque humilié, comme d’une tare ou d’une difformité, c’est au contraire si l’on croit avoir découvert en soi quelque chose de distinctif et de singulier que l’on s’en formera désormais un motif d’orgueil. […] Que si peut-être ils n’y découvrent pas les mêmes raisons de se complaire en soi que cet épicurien, ils en rapporteront toujours quelque chose.
Étienne prêtait une oreille attentive pour découvrir la cause de ce bruit, lorsqu’Alexandre, remontant avec précipitation, prit une toile à peindre, et, s’étant aperçu de l’étonnement d’Étienne, lui dit : « On a eu une peine de chien à s’accorder sur la pose à donner au modèle ; c’est ce qui les fait crier comme vous entendez ; mais je redescends pour prendre ma place ; je n’ai pas été heureux, j’ai le numéro 34. » Resté seul de nouveau, cette fois Étienne profita de l’occasion pour observer dans tous ses détails le fameux atelier des Horaces. […] À l’atelier de David, comme par toute la France alors, on était et l’on affectait surtout d’être très-indévot ; mais le courage que montra Maurice en défendant un nom et une religion que tout le monde attaquait et vilipendait, ainsi que la pensée heureuse qu’il eut de découvrir à de jeunes artistes une source de beautés nouvelles au moins pour eux, séduisit et entraîna leurs jeunes âmes. […] Que l’on remonte jusqu’à l’époque où Socrate, Platon et Aristote révélaient ce qu’il y a de puissant dans l’âme et l’intelligence de l’homme pour arriver à la connaissance de la vérité et de la justice, et l’on verra que, dans ce temps, Phidias et les artistes ses contemporains, étudiant de leur côté l’homme extérieur, employaient toute la sagacité de leur esprit et la délicatesse de leur goût à découvrir et à fixer les proportions les plus harmonieuses des formes humaines.
Siècle bavard, hardi jusqu’à l’effronterie et innocent comme l’instinct, qui pense, déduit, analyse sans retenue, qui met en poudre dans ses propos de table l’édifice de civilisation et de convenances dont il jouit délicatement, mais qui, en même temps, découvre l’homme et écoute attendri, étonné, la révélation de son bon cœur. […] Tel est, dans son essence vraie, ce « sentiment romantique de la nature », dont les manuels nous répètent que Rousseau l’a découvert, comme Colomb l’Amérique. […] Là, René exerce à découvert sur le jeune cœur qui s’est donné à lui, son art cruel de séduire en torturant. […] On cria à propos de tout au miracle et on découvrît tout, jusqu’à l’amour !
On recherche et on découvre. […] Écoutez-le aux eaux d’Acqui, dans le Montferrat, décrire les bains de boue qu’il y prend, plongé à mi-corps dans un « limon onctueux », le visage seul découvert. […] La presse, si elle le taquina son vivant, s’excuse ; si elle le méconnut, elle le découvre. […] Dupin, du Crime de la rue Morgue ou du Mystère de Marie Roget, ni, pour savoir où gît le sens de ses beaux vers, de faire pendre au bout d’un fil un scarabée à travers l’orbite d’une tête de mort, comme cela fut nécessaire pour découvrir le mystérieux trésor de l’illustre capitaine Kid. […] Elle ne se montre pas à découvert.
Je vous ai cherché d’Hernani en Christine avec tout cela et n’ai pu vous découvrir.
Quant au Fontenelle, c’est-à-dire à ce tour d’esprit volontiers moqueur d’un certain goût simple, il était aisément partout dans les salons, dès qu’il s’agissait de poésie, et on en découvrirait plus d’une dose jusque dans Voltaire.
On ne les découvre jamais un matin avec émotion ; quelqu’un l’a dit très-spirituellement, on a l’air de les savoir de toute éternité.
On n’a donc pas craint, à mesure qu’on avançait dans les siècles plus à découvert, d’assembler un nombre plus grand d’explorateurs et d’amateurs.
Ouvrez-les ; chacune d’elles est un trésor ; il y a mis, dans un étroit espace, un long amas de réflexions, d’émotions, de découvertes, et notre jouissance est d’autant plus vive que tout cela, saisi en une minute, tient aisément dans le creux de notre main. « Ce qui fait ordinairement une grande pensée, dit-il lui-même, c’est lorsqu’on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une longue lecture. » En effet, telle est sa manière ; il pense par résumés : dans un chapitre de trois lignes, il concentre toute l’essence du despotisme.
Harpe du psalmiste, es-tu comme Ces gigantesques crânes d’homme Que le soc découvre sous lui, Grands débris d’une autre nature Qui, pour animer leur stature, Voudraient dix âmes d’aujourd’hui ?
Eh bien, quoique mêlé plus que personne aux mouvements, aux choses, aux hommes de cette journée ; quoique les ayant interrogés dans la chaleur et dans la confidence de l’événement, il m’a été impossible de découvrir la moindre lueur de vérité, même de probabilité, sur les causes, les plans, les actes de cette prise d’armes des 22, 23, 24 février contre la royauté de juillet.
Cependant, ajoute Manso, il ne parlait pas en public, devant les princes ou devant les académies avec autant de force, d’assurance et de grâce dans l’accent, qu’il y avait de perfection dans le style et dans les pensées, peut-être parce que son esprit, trop recueilli dans ses pensées, portait toutes ses forces au cerveau, et n’en laissait pas assez pour animer le reste de son corps ; néanmoins, dans toutes ses actions, quelque chose qu’il eût à dire ou à faire, il découvrait à l’observateur le moins attentif une grâce virile et une mâle beauté, principalement dans sa contenance, qui resplendissait d’une si naturelle majesté qu’elle imposait, même à ceux qui ne savaient pas son nom et son génie, l’admiration, l’étonnement et le respect. » Manso dit que Torquato avait la vue courte et faible par la continuelle lecture à laquelle il se livrait sans repos, et même par celle de sa propre écriture prodigieusement fine et souvent illisible.
* * * « Intimes », oui, puisqu’il y découvre ou y laisse apercevoir souvent le fond même de sa pensée sur la vie.
Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les modèles inédits exhibés sur la scène ; la curiosité cruelle de certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, des bagues somptueuses ou un habit bien coupé ; la satisfaction d’occuper une bonne place, tandis que le pauv’ peuple s’entasse au poulailler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc.
Sa strophe n’est pas très riche en rythmes neufs et la souplesse lui fait défaut mais, ses imbrications serrées ne permettant point de découvrir le poète qui parle, elle surgit d’elle-même et résonne comme au verbe d’une invisible bouche.
Il n’était pas théologien ; ce n’était nullement un esprit supérieur ; on pouvait d’abord le trouver simple, presque commun ; puis on s’étonnait de découvrir sous cette humble apparence la chose du monde la moins commune, l’absolue cordialité, une maternelle condescendance, une charmante bonhomie.
Descouvre, découvre.
Les épopées de l’Orient révélées, Homère mieux compris, Dante glorifié, Shakespeare découvert, Rabelais promu de la bouffonnerie la plus basse à la pensée la plus haute, et comme devenu Pan de simple Satyre qu’il était : ce sont là ses œuvres.
M. de Bougainville, qui a décrit sa route par le détroit de Magellan, a découvert des terres plus grandes que l’Europe ; une île entre autres, très peuplée, où jamais aucun vaisseau n’était abordé.
Il posséda, à un degré aussi élevé que le héros des Deux assassinats ; la souveraine puissance raisonnante, démontra le principe de l’automate de Maelzel, découvrit le mystère judiciaire réel de l’assassinat de Marie Roget, déchiffra tous les cryptogrammes qui, à la suite d’un article, lui furent envoyés par des inconnus.
Mais regardez d’un peu près les œuvres de ces habiles peintres, appliquez-leur la méthode de jugement qui résulte de l’étude des maîtres, et vous découvrirez qu’ils n’ont ni unité, ni science, ni sincérité, ni idéal, ni bonne foi, ni art de composition, rien, en un mot, de ce qui constitue, non pas le grand peintre, mais le peintre.
Lorsque la grande épreuve de Shakespeare aura été faite, lorsque notre public connaîtra la plus belle poésie dramatique des temps modernes, comme il a appris celle des temps antiques dans les chefs-d’œuvre de notre scène, alors, toutes les questions étant éclairées, tous les trésors mis à découvert, tous les systèmes comparés et appréciés, un homme de génie viendra peut-être, qui combinera tous ces éléments, leur donnera une forme nouvelle, et plus heureux que nos grands maîtres des grands siècles, en fera jaillir la véritable tragédie française, un drame national, fondé sur notre histoire et sur nos mœurs, sans copier qui que ce soit, pas plus Shakespeare que Racine, pas plus Schiller que Corneille, comme le dit M.
Ce professeur s’exprimait ainsi, à l’occasion des paroles de Rousseau que nous venons de rapporter : « Il voulait découvrir les sources d’un grand fleuve, et il les a cherchées dans son embouchure : ce n’était pas le moyen de les trouver ; mais c’était le moyen de croire, comme on l’a cru des sources du Nil, qu’elles n’étaient pas sur la terre, mais dans le ciel. » J’accepte ces mots comme renfermant le sentiment de la vérité.
Le mot de Diodore détruit tout ce qu’ils ont pensé de cette sagesse antique qu’il faudrait désespérer d’égaler ; prouve l’imposture des oracles de Zoroastre le Chaldéen, et d’Anacharsis le Scythe, qui ne nous sont pas parvenus, du Pimandre de Mercure trismégiste, des vers d’Orphée, des vers dorés de Pythagore (déjà condamnés par les plus habiles critiques) ; enfin découvre à la fois l’absurdité de tous les sens mystiques donnés par l’érudition aux hiéroglyphes égyptiens, et celle des allégories philosophiques par lesquelles on a cru expliquer les fables grecques.
Pénétrez au fond de toutes les opinions philosophiques, vous y découvriez toujours un élément ‘positif’ que le sens commun adopte et par lequel elles se rallient à la conscience du genre humain. » On peut remarquer dans ce passage le mot positif, qui marque bien les rapports des deux critériums proposés. […] Si oui, si les faits se produisent tous comme ils le doivent faire dans l’hypothèse étudiée, si surtout elle fait découvrir de nouveaux faits encore inconnus, elle voit sans cesse diminuer son caractère hypothétique [illisible]. […] Tous les efforts tentés pour découvrir l’universelle vérité sont restés sans résultat. […] Cette preuve sera surtout valable si l’hypothèse fait découvrir des faits nouveaux. […] L’important était de découvrir la genèse du premier signe que M. de Bonald nous défiait de trouver.
Aujourd’hui le monde des infiniment grands et des infiniment petits est également ouvert à la pensée : le double infini pressenti par Pascal est scientifiquement découvert, exploré, partiellement conquis. Partout se découvrent aux yeux de l’esprit des perspectives sans limite dans l’espace et dans le temps ; la science montre à l’homme que ses conceptions les plus hautes et les plus profondes sont inférieures à la réalité ; elle semble, dans son progrès continu, être devenue le commentaire vivant de cette pensée du grand géomètre qui est aussi parmi les plus grands des philosophes et des poètes : « L’imagination se lassera plus tôt de concevoir que la nature de fournir. » En même temps que se dévoile devant notre pensée la grandeur illimitée de la création, le sentiment de l’harmonie universelle, de la solidarité des êtres, de la connexion des phénomènes, se révèle de plus en plus clairement aux esprits attentifs que l’esprit de système n’a pas troublés. […] Il se préparait à de plus viriles destinées, et, sans dédaigner la popularité charmante qu’il avait obtenue dans un monde d’élite, il rêvait, il pensait et cherchait plus haut ; il avait l’ambition philosophique ; les grands espaces découverts par la science le tentaient irrésistiblement.
C’est avec cette intempérance de dialectique et cette intrépide confiance aux principes qu’on a une fois cru découvrir, qu’on arrive très vite aux égarements du « sens propre » et au respect superstitieux de son « opinion particulière ». […] Or croyez-vous que l’homme ait été capable de découvrir, de constituer lui-même le langage ? […] Par l’histoire trop longue déjà, quoique si courte ; par la géographie, par ces mondes nouveaux découverts et ces peuples étranges ajoutés à la notion générale qu’on avait des choses ; par l’histoire naturelle et de nouveaux mystères révélés ou annoncés par elle, l’idée du monde petit dans la main de Dieu, était peu à peu effacée des esprits. […] — Sans aucun doute, répond Mme de Staël, et c’est avec raison qu’un philosophe allemand a dit « qu’il n’y a pas d’autre philosophie que la religion chrétienne » ; ce qui veut dire que « les idées les plus hautes et les plus profondes conduisent à découvrir l’accord singulier de cette religion avec la nature de l’homme. » Voilà qui est formel, et pourtant je ne sais si Mme de Staël est aussi chrétienne qu’elle croit l’être. […] Un art qui n’avait, en effet, rien de classique, ni de pseudo-classique, une littérature qui n’était ni de seconde ni de première imitation, qui ne devait même ses défauts qu’à elle-même, qui séduisait au moins par son incontestable naïveté, voilà ce qu’elle découvrait du premier regard.
I On découvre dans le cas du peuple russe une peine historique ; elle provient en partie d’un mal héréditaire, dû aux premiers ancêtres, en partie de maux contractés durant la suite de l’existence. […] On découvrit qu’un des maîtres d’étude était un forçat évadé, et qu’il avait sur la conscience quatre ou cinq assassinats. […] Harcelé par des ennemis invisibles, victime d’une intrigue obscure dont on n’a jamais découvert le secret, le poète prêta l’oreille aux calomnies qui rampaient autour de son foyer ; on sait l’histoire du duel où il tomba, à trente-sept ans, sous la balle d’un officier aux gardes russes, futur sénateur du second empire français. […] Les Russes découvrirent leur moyen âge à l’heure même où nous exhumions le nôtre. […] Cet article paraîtrait bien inoffensif aujourd’hui ; il figure dans l’édition complète, et nous aurions peine à y découvrir le crime, si le criminel ne nous avait révélé le secret dans une note fort gaie : À propos de cet article, je me souviens qu’un jour, à Pétersbourg, une dame très haut placée critiqua le châtiment qu’on m’avait infligé, le jugeant immérité, ou du moins trop rigoureux.
En voyant le succès européen qu’elle a eu, ils ont pu croire un instant qu’ils avaient découvert « le théâtre », le seul, l’unique. […] Où découvrir une femme assez artiste pour vivre sur les planches la vie qu’elle voit tous les jours dans la rue, pour oublier les grimaces apprises et se donner tout entière, avec ses souffrances et ses joies ? […] Plus tard, on découvre d’autres choses : par exemple, on l’accuse d’une méchanceté diabolique ; on raconte que, chez elle, elle invente des supplices atroces pour ses singes ; puis, toutes sortes de légendes se répandent, elle dort dans son cercueil, un cercueil capitonné de satin blanc ; elle a des goûts macabres et sataniques, qui la font tomber amoureuse d’un squelette, pendu dans son alcôve. […] Il semblait que le voyageur eût découvert une seconde fois l’Amérique. Puis, brusquement, le vent a tourné, Nordenskiold n’avait rien découvert du tout ; un simple charlatan qui avait fait une promenade à Asnières, un pitre auquel on reprochait les dîners qu’on lui avait donnés.
« Si l’on veut chercher le dessein de l’auteur, a-t-il écrit, — dans une Préface qui est un monument de vanité littéraire, — on ne le pourra bien découvrir que dans le dessein de l’ouvrage », et c’est une manière détournée d’avouer ou plutôt de dissimuler qu’en effet et au fond il n’a pas eu de « dessein ». […] C’est l’idée maîtresse de son livre, et c’est donc à ce point de vue qu’il nous faut nous placer si nous voulons « découvrir le dessein » de tout l’ouvrage. […] Et quand on nous les aura données, on en découvrira probablement d’autres encore.
Toute la peine fut de découvrir qui en était l’auteur.
Partout, dans ses voyages, son but secret et cher était de trouver, d’obtenir un coin de terre et quelques paysans pour fonder son règne heureux ; comme Colomb, qui mendiait de cour en cour de quoi découvrir son monde, Saint-Pierre allait mendiant de quoi réaliser son Arcadie et son Atlantide.