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832. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

… Ou bien, par un de ces empêchements qui, pour la Critique, restent toujours un peu des mystères, son talent, jusque-là si éclatant et si large, aurait-il trouvé en lui-même ses propres causes d’appauvrissement ? […] Nous avons rencontré et pleinement reconnu dans cette histoire le whig des premiers jours, devenu plus que jamais l’homme de la cause ; le whig avec ses préoccupations, ses passions, ses erreurs, et, pourquoi ne le dirions-nous pas ?

833. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Malgré les succès actuels d’une philosophie qui mutile l’homme pour le simplifier, les questions morales, en fin de compte, seront toujours les grandes questions, les questions premières ou dernières, et l’homme se prendra dans ses propres efforts comme dans un filet inextricable toutes les fois qu’il méconnaîtra son âme, et qu’il demandera à une autre cause que son âme l’explication et l’amélioration de sa destinée. […] Elle ne s’arrêtait point à un des effets du mal quand il s’agissait de remonter à toutes les causes, et en inspirant la résignation aux classes dénuées et opprimées, en appuyant à de sublimes espérances la moralité défaillant sous toutes les croix de ses épreuves, elle avait plus fait pour diminuer l’oppression et la misère, et, disons davantage, doubler la richesse sociale, par la modération ou les renoncements de la vertu, que l’Économie politique qui reprend à son tour le problème résolu par l’Église depuis tant de siècles, et qui prétend le résoudre aujourd’hui, avec toutes les convoitises excitées de la nature humaine, aussi aisément et plus complètement que l’Église avec toutes ses abnégations.

834. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Aux surprises que son livre nous cause, il pourrait ajouter celle-là pour ces messieurs… On n’est jamais sûr de ce qu’on tient ou de ce qu’on attrape. […] Mais j’avoue que je n’ai vu nulle part rien de mieux réussi, de mieux aperçu, de pensé plus avant que cette notice, qui est mieux qu’un portrait, et où toutes les causes de l’élévation de madame de Maintenon et de son empire sont expliquées avec une si éloquente sagacité.

835. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

La Curiosité, éveillée par les détails nouveaux qu’on apporte, se trouble, s’inquiète et recommence de poser son éternel problème : quelle cause détermina l’abdication de Charles-Quint et sa retraite à Yuste, et donne à ces faits, grandioses ou petits, leur véritable caractère ? […] Sans précisément interdire ces détails, nous aimerions mieux la recherche des causes morales qui font les grands hommes que toutes ces notions inférieures qui ne sont que l’histoire de la bête humaine.

836. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

La cause de l’argent étant donnée et puisqu’il s’agissait de la plaider sous forme de comédie, on pouvait y mettre du talent. […] Voilà comme on cause au faubourg Saint-Germain, dit Μ. de Girardin, qui en fait, comme on sait, les délices !

837. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il ne fallut rien moins que l’intervention et la supplication d’un prêtre pour le décider à reprendre une plume qu’il avait jetée là, et qu’il reprit pour la cause de Dieu et de l’Église. […] Sous ce pêle-mêle d’idées et d’images, de sentiments et d’abstractions, il y a une unité qui tient au fond du livre et de l’âme de l’auteur, et qui nous venge bien du manque d’unité de cette forme que j’ai signalée ; et cette unité du sujet, retrouvée, à toute place, dans cette dispersion de qualités qui rayonnent de toutes parts, en ce livre formidable, comme les balles écartées d’une espingole, c’est justement ce qui est en cause dans cette misérable heure : c’est la grandeur et le droit de la paternité !

838. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Seulement, après avoir tout ramené de ce qui est au principe de la volonté, il ajoutait qu’il ne savait pas ce qu’est la volonté en soi, et de cette déclaration il niait carrément la cause efficiente et la cause finale du monde, c’est-à-dire la métaphysique elle-même ; et il n’en était pas moins fier pour cela !

839. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Pour nous, vu le temps où nous sommes et les singulières dominations de la pensée contemporaine, nous dirons que jamais peut-être meilleur service ne fut rendu à la cause de la vérité. […] Il n’en restera pas moins acquis comme un enseignement qui vient à temps, que cette faiseuse de découvertes, la métaphysique du xixe  siècle, représentée par une intelligence très digne d’elle, est arrivée à confesser tout simplement au nom de la science ce que la philosophie moderne regardait de fort haut, c’est-à-dire la vieille induction tirée des facultés de l’homme aux attributs de Dieu, et le grand raisonnement, mêlé de raison et de foi, des causes finales.

840. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

I Je les ai mis ensemble, et pour cause… Voici la cause : Quoique deux esprits très différents par la manière d’écrire, Albéric Second et Xavier Aubryet se ressemblent par le milieu dans lequel ils vivent et font vivre leurs inventions.

841. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Avocat, sans causes, au Parlement, et père de quatre enfants, eu proie à ces tortionnantes délices paternelles qu’on savoure quand on n’a pas le sou, doué d’une intelligence plus apte à s’assimiler qu’à produire, il suivit le conseil de son protecteur, l’abbé de Lyonne, d’étudier la langue espagnole pour traduire des livres espagnols, et il se trempa dans l’Espagne des livres, au lieu de se tremper dans l’Espagne de la réalité. […] Encore là, du reste, une des causes du succès de Le Sage, que l’abjection de ses sujets et de ses héros.

842. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

J’ai peu de goût pour les épées historiques, sauf quand elles ont resplendi pour la cause de la justice et du droit. […] Tout dépend de la rencontre des causes et de la conjonction des faits qui se nouent et se dénouent dans le pêle-mêle des apparences sensibles. […] S’étant mis à raisonner, il a découvert la cause de cette incurable mélancolie, dont il n’avait eu jusqu’alors qu’un sentiment vague. […] Homais a nui aux encyclopédistes et la majorité du Conseil municipal de Paris cause le plus grand préjudice à la Révolution. […] Il va de maison en maison, entend causer, et cause.

843. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

La poursuite alors devient inutile : trop de distance les sépare… Les autres Bédouins reprochent à Giabal d’être lui-même la cause de la perte de sa jument. — « J’aime mieux la perdre, répond-il, que de ternir sa réputation ! […] C’est son tempérament qui en est cause. […] Tant il est vrai que ce sont souvent des causes imperceptibles qui déterminent toute la conduite de la vie et toute la suite de nos idées !  […] Non seulement chaque homme est un monde, et il n’y a pas deux individus absolument identiques ; mais encore chaque individu varie sans cesse par mille et mille causes. […] Quand une cause étrangère vient troubler la vie, l’âme attentive s’inquiète de ce désordre ; elle active la circulation, et n’hésite pas à donner à son corps une agitation salutaire.

844. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 414-416

Il en sortit huit mois après, pour cause de maladie, & fut exilé dans ses Terres en Bourgogne, où il passa dix-sept ans à cultiver les Lettres, toujours avec la même ardeur & les même défauts.

845. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

Comme dans les maladies on cherche à en connoître la cause, les progrès, & le terme : de même en ce qui concerne la marche des esprits, on auroit un moyen sûr, selon les diverses circonstances, d’employer les remedes, & de prédire ou de prévenir la révolution.

846. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — III »

À notre vue l’univers se meut : ou le mouvement est, de toute éternité, la loi et le propre de la vie — ou le geste métaphysique qui brise le sceau de l’unité et pose l’objet devant le sujet, déclenche aussi le ressort qui engendre dans le temps et dans l’espace le mouvement du multiple sons l’influence de la cause.

847. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de février 1829 »

Ils en sont l’occasion et non la cause.

848. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Ces croix d’ailleurs, en France, sont tellement prodiguées qu’elles ont perdu leur prix et leur vrai sens de distinction ; nous ne signalons cette marque d’honneur pour Jasmin qu’à cause du contraste que cela fait avec sa profession ; cette nouvelle sera bien accueillie dans le midi de la France qui voit en lui son poëte populaire.

849. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pichat, Laurent = Laurent-Pichat, Léon (1823-1886) »

Il aime l’art et la liberté ; les causes désespérées l’attirent… Le livre est le reflet de l’homme ; on trouve dans ses vers les mêmes qualités d’élévation et de générosité ; la pensée n’y est jamais étroite ou banale ; les strophes s’élancent fièrement vers l’idéal et peignent bien cette vaillante nature de poète polémiste et de penseur.

850. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIII. Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs » pp. 288-290

C’est pour cette cause fondamentale que je me sens, et beaucoup d’artistes mes voisins, sur plus de points en accord avec Béala, dit Biscuit, qu’avec M. 

851. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VI. L’antinomie religieuse » pp. 131-133

C’est pourquoi, si l’hérésie est un dissolvant de la communauté religieuse, elle est aussi pour cette communauté une perpétuelle cause de rajeunissement.

852. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 380-382

Toujours intrépide lorsqu’il s’agissoit de défendre les anciennes opinions, il s’acharna à réhabiliter les atomes d’Epicure, sans cependant nier, comme lui, l’existence d’une premier Cause, indépendante de toutes les autres.

853. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

A cause de sa vie licencieuse, il se fit chasser de la Cour, où il étoit Précepteur du Dauphin, depuis Louis XIII.

854. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 2-5

La premiere raison qui se présente, est que son Ouvrage dut la plus grande partie de son succès aux anathêmes de la Sorbonne & du Parlement qui le proscrivirent, à cause des obscénités qui y sont répandues ; on peut dire ensuite, que les traits satiriques lancés contre les Moines, ne contribuerent pas peu à le mettre en vogue ; ajoutons que les Hérétiques de son temps s’empresserent de combler de louanges un Ecrivain qui sembloit s’accorder avec leurs sentimens, du côté de la phrénésie à tout blâmer & à se moquer de tout.

855. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Esope dit les faits, mais non les causes. […] Mercure étant apparu aussitôt et ayant demandé la cause de ces larmes, chacun d’eux répondit qu’il avait perdu sa hache dans le fleuve, etc. »172 Je suppose qu’arrivé là, La Fontaine s’est mis à bâiller, respectueusement sans doute, en se disant, par conscience, qu’Esope était un grand homme, et « méritait des autels. » Mais en faisant ces réflexions décentes, sa main allait chercher au bout de la table un petit volume, assez mal famé, et qu’il aimait trop ; il ouvrait maître Rabelais et y lisait le même conte, l’imagination allumée par tout ce que le grand rieur lui faisait voir : « De son temps était un pauvre homme villageois, natif de Gravot, abatteur et fendeur de bois, et en cettuy état gagnait cahin-caha sa pauvre vie. […] rien ne remplit Les vastes appétits d’un faiseur de conquêtes ; et cette nouvelle entreprise du chasseur qui comble son imprudence, et cause sa mort : Dans le temps que le porc revient à soi, l’archer Voit le long d’un sillon une perdrix marcher,          Surcroît chétif aux autres têtes. […] « Certainement, Romains, votre gloire est grande pour les victoires que vous avez remportées et pour avoir triomphé de tant de nations ; sachez néanmoins qu’à l’avenir votre infamie sera encore bien plus grande à cause des cruautés que vous avez exercées. […] « Ne vous imaginez pas, Romains, à cause que vous vous êtes rendus maîtres de notre Germanie, que ç’ait été par votre valeur et pour n’avoir pas vos pareils à la guerre.

856. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Pythagore, voyageant en Égypte, six siècles avant notre ère, y apprit la cause de tous les phénomènes de Vénus. […] Voilà évidemment l’œuvre d’un écrivain religieux, utile à la cause qu’il veut défendre. […] M. de Maistre, en la présentant au dix-neuvième siècle, ne pouvait que nuire par son talent à la cause qu’adorait sincèrement sa foi. […] C’est ce que je pus trouver de plus ministériel ; car, si Noé entend qu’on nie son ivresse, il peut s’adresser à d’autres qu’à moi. » Et à quelques jours de là, après une imprécation contre le cardinal Consalvi, le Fénelon de la cour romaine dans ce siècle : « Je n’ai point de terme, ajoute-t-il, pour vous peindre le chagrin que me cause la démarche du pape. […] Votre Piémont, que vous appeliez un grain de sable auquel il était à jamais interdit de grandir par sa nature évidemment secondaire, consume ses forces sans consumer son ambition ; Turin entraîne fatalement l’Europe dans sa cause, qui n’est pas encore celle de la véritable Italie.

857. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Decamps a donc fait une magnifique illustration et de grandioses vignettes à ce poëme étrange de Samson — et cette série de dessins où l’on pourrait peut-être blâmer quelques murs et quelques objets trop bien faits, et le mélange minutieux et rusé de la peinture et du crayon — est, à cause même des intentions nouvelles qui y brillent, une des plus belles surprises que nous ait faites cet artiste prodigieux, qui, sans doute, nous en prépare d’autres. […] De ces trois tableaux c’est le plus grand qui nous plaît le plus, à cause de la beauté intelligente des lignes, de leur harmonie sérieuse, et surtout à cause du parti-pris de la manière, parti-pris qu’on ne retrouve pas dans Daphnis et Naïs. […] Guillemin, qui a certainement du mérite dans l’exécution, dépense trop de talent à soutenir une mauvaise cause ; — la cause de l’esprit en peinture […] Ce n’est donc qu’avec une excessive défiance que nous nous sommes approchés de la Nymphe au Scorpion. — Mais cette fois il nous a été réellement impossible de refuser notre admiration à l’artiste étranger. — Certes nos sculpteurs sont plus adroits, et cette préoccupation excessive du métier absorbe aujourd’hui nos sculpteurs comme nos peintres ; — or c’est justement à cause des qualités un peu mises en oubli chez les nôtres, à savoir : le goût, la noblesse, la grâce — que nous regardons l’œuvre de M. 

858. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Montesquieu avait débuté par des discours sur l’Usage des glandes rénales, 1718, sur la Cause de la pesanteur des corps ; et le premier grand ouvrage dont il eut formé le projet c’était une Histoire physique de la terre. […] peut-on y voir l’effet des mêmes causes ? […] que la vérité ne brille pas toujours de sa propre lumière, et que de très bonnes causes ont eu cruellement à souffrir d’être mal défendues ? […] La nature est la cause des effets que nous sommes. […] On ne connaît que trop l’usage et l’abus qu’il a fait des causes finales, et, pour nommer les choses de leur vrai nom, c’est jusqu’à la niaiserie qu’il a porté l’excès du sentimentalisme.

859. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

On voit qu’il ne faut mourir pour aucune cause, vivre avec tout gouvernement qui est, quelque antipathique qu’il vous soit, et ne croire rien qu’à l’art, et ne confesser que la littérature. […] On publie dans le moment en Allemagne une nouvelle édition des œuvres de Sébastien Bach : sur quinze cents souscriptions, il y en a dix en France. » Le soir, en dînant, on cause des donations au clergé, de la main à la main, et qui échappent à la loi. […] Il cause de l’absence du mouvement intellectuel de la province française, comparativement à toutes les associations lettrées des comtés anglais et des villes allemandes ; il cause de la pléthore de ce Paris, qui absorbe tout, attire tout, fabrique tout, de l’avenir enfin de la France, qui dans ces conditions doit finir par une congestion cérébrale : « Paris, dans ces derniers temps, s’écrie-t-il, me fait l’effet de la vallée d’Alexandrie… Au bas d’Alexandrie pendillait bien la vallée du Nil, mais c’était une vallée morte !  […] On cause généralement, à cette heure, des choses de prononciation : par exemple, sur la prononciation d’ailleurs et meilleur. […] On cause de Vigny, le mort du jour.

860. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

2° Ces raisons et ces causes une fois reconnues, la critique s’efforce de les transformer en règles de l’art. […] Une autre cause, plus intime, est celle que signale J. […] On cherche donc les causes de son impression dans les qualités apparentes et extérieures des œuvres. […] Et si nous répondons que non, ou seulement si nous hésitons, il a l’air de croire, — et je crois qu’il croit que la cause est entendue. […] Mme Dacier soutient contre eux la bonne cause avec beaucoup de bon sens, moins d’esprit, et peu de politesse.

861. (1932) Les idées politiques de la France

Nous ne rechercherons pas ici le détail des causes, des nombreuses petites causes. […] On est socialiste comme on est félibre, parce qu’on croit à la Cause, — la Causo. […] La guerre qu’il soutint fut une guerre idéaliste, Idée contre Idée, croisade pour la Cause. […] Avec ceci en plus qu’il est mort pour la Cause, qu’il a été assassiné ou plutôt qu’Ils l’ont assassiné. […] Il est d’abord une idée, l’Idée, une cause, la Cause.

862. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Julien l’Apostat aimait les dieux homériques à cause d’Homère, et du reste était le meilleur républicain de son empire à cause d’Ennius et de Catulle. […] On sait de cette rupture quelle fut l’unique cause. […] Non la cause, vraiment bien unique cause, de la rupture, fut l’affaire des subsides. […] Il y a confusion entre cause proprement dite et cause finale. […] Savez-vous, par exemple, que le chien a l’idée de cause ?

863. (1903) La pensée et le mouvant

Il peut plaider nonchalamment sa cause, tandis que l’autre sue sang et eau pour la sienne. […] Il a fallu une cause, et une cause de la cause, et ainsi de suite indéfiniment. » Nous remontons donc de cause en cause ; et si nous nous arrêtons quelque part, ce n’est pas que notre intelligence ne cherche plus rien au-delà, c’est que notre imagination finit par fermer les yeux, comme sur l’abîme, pour échapper au vertige. […] Peu importe la nature de ce qui est : dites que c’est matière, ou esprit, ou l’un et l’autre, ou que matière et esprit ne se suffisent pas et manifestent une Cause transcendante : de toute manière, quand on a considéré des existences, et des causes, et des causes de ces causes, on se sent entraîné dans une course à l’infini. […] Mais les causes qui l’amenèrent à se concentrer sur lui-même furent plus profondes. […] Que cache-t-elle sous la succession régulière des causes et des effets ?

864. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Supposé qu’il ait prouvé que l’esthétique latente en quelque sorte du Discours de la méthode est la même qui, plus tard, a inspiré la poétique de Boileau, je lui demanderais donc de quel droit il élève ainsi le cartésianisme à la dignité de cause, tandis qu’il rabaisse la littérature classique au rang d’un simple effet de cette cause féconde. […] Il plaide ailleurs très éloquemment la cause de l’obscur et la beauté de l’inintelligible. […] Voltaire, comme toujours, plaide ici sa propre cause. […] Et on doit le dire à son honneur, si le succès de Rousseau l’avait peut-être d’abord piqué dans sa vanité d’auteur à la mode, ce qu’il défendit, ce qu’il voulut, ce qu’il s’imagina défendre contre l’auteur de l’Émile et de l’Héloïse, ce fut la cause des lettres et du goût, des sciences et des arts, la cause des « honnêtes gens » et de la « bonne compagnie » ; — la cause du progrès même et de la civilisation. […] C’est que Rousseau ne critique et ne blâme que ce que la civilisation a introduit de maux ou de causes de maux dans l’œuvre de la Providence ; et c’est qu’il a besoin de l’existence de la Providence comme d’une garantie pour l’espoir qu’il entretient, de voir un jour disparaître ces maux avec leurs causes.

865. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Nous voulons comme lui contraindre le lecteur à nous lire, et la même cause produit en nous et en lui les mêmes effets. […] Et, d’autre part, il faut assembler cette multitude de causes pour le composer tout entier. […] Ce courant de cause emporte l’esprit comme un fleuve. […] Point de cause première. […] Ayant supprimé les causes fixes, il ne leur reste que la série des effets mobiles.

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