Avons-nous une destinée, un idéal, un devoir, ou bien nous agitons-nous sans cause et sans but ? […] La cause des positifs est la vérité. […] Lazare englobe sous le nom de néo-spiritualisme seraient : 1º des déplacements d’objets matériels sans cause discernable ; 2º la possibilité qu’un surcroît de poids s’ajoute à des corps solides, sans contact.
Dauphin Meunier, qui abandonnera les vers pour la critique et s’emploiera à élucider les points obscurs de la vie de Mirabeau, y mettait au service de la cause romane un esprit narquois et délié, tandis que Marcel Coulon, petit, fureteur, éveillé, promenait surtout le coup d’œil avisé d’un magistrat enquêteur. […] » Même dégagé, à sa période romane, de la duperie romantique et des brouillards gaéliques, il persistait à faire sienne l’opinion de Byron, à savoir que si Shakespeare est le pire des modèles, il reste le plus extraordinaire des poètes, et, lui, petit-fils de l’amiral Tombatzis, le héros de l’insurrection grecque, il n’oubliait pas que ce même Byron s’était enrôlé pour combattre contre les Turcs et avait épousé la cause de sa patrie. […] Sans doute, cette préoccupation de Brummel qui lui était dictée par les circonstances, s’était déjà manifestée antérieurement chez de hauts esprits, aux mêmes heures troubles, car les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Pour l’intérêt de sa cause, et par un procédé qui tenait plus du citoyen que du gentilhomme, il crut, un jour, devoir envoyer à ses amis de Boston des lettres confidentielles qu’on lui avait remises avec assez de mystère, et qui prouvaient que les mesures violentes adoptées par l’Angleterre étaient conseillées par quelques hommes même de l’Amérique, notamment par le gouverneur de l’État de Massachusetts Hutchinson, et par le lieutenant gouverneur Olivier. […] Après un discours que fit d’abord l’avocat de Franklin à l’appui de la pétition, discours qui s’entendit à peine parce que cet avocat était très enroué ce jour-là, l’avocat général Wedderburn (depuis lord Loughborough) prit la parole, et, déplaçant la question, se tourna contre Franklin qui n’était nullement en cause ; il l’insulta pendant près d’une heure sur le fait des lettres produites, le présentant comme l’incendiaire qui attisait le feu entre les deux pays. […] Après plus d’une année passée dans les travaux les plus actifs et les missions les plus fatigantes, après avoir été envoyé, au sortir à peine de l’hiver, pour tenter d’insurger le Canada, il est choisi pour aller traiter auprès de la cour de France et pour s’efforcer de la rallier à la cause américaine.
Huysmans l’expédie en quelques phrases et consacre ses chapitres non plus au récit d’une série d’événements, mais à la description d’une situation, d’une scène, procède non par narrations successives avec de courtes haltes, mais par de larges tableaux reliés de brèves indications d’action ; et, comme tous les écrivains de cette école avec de profondes différences personnelles il possède un vocabulaire étendu et un style riche en tournures, apte, par des procédés divers, à rendre l’aspect extérieur des choses, à reproduire les spectacles, les parfums, les sens, toutes les causes diverses et compliquées de nos sensations, de façon à les renouveler dans l’esprit du lecteur par la voie détournée des mots. […] Il assigne à ses personnages le tempérament habituel des mélancoliques agités, une anémie partielle ou totale, une débilité turbulente, un système nerveux faible, c’est-à-dire excitable par des causes minimes ; pour le plus caractérisé de ses malades, le duc des Esseintes,M. […] » De même que le tempérament craintif est disposé à ne voir dans l’avenir que des causes d’effroi, le tempérament malheureux ne présage que des déceptions.
Il est inutile de mentionner les livres si connus de Descartes16, de Pascal17, de Newton18; mais je rappellerai quelques ouvrages du xviiie siècle, peu lus aujourd’hui, et où nos logiciens pourront trouver des détails intéressants : par exemple, la Logique 19 de Mariotte, le célèbre et ingénieux physicien, le premier ouvrage français de ce genre où la méthode expérimentale ait pris la place qui lui appartient (encore n’y est-elle pas très-nettement distinguée de la méthode géométrique) ; le Traité de l’expérience, du docteur Zimmermann, célèbre médecin du xviiie siècle, né en Suisse et connu surtout par son beau livre sur la Solitude ; l’Essai sur l’art d’observer, de Jean Sénebier, ministre protestant de Genève, traducteur de Spallanzani, et lui-même naturaliste distingué de cette grande école de Genève qui a produit les Réaumur, les Trembley, les Bonnet, les de Saussure, les de Gandolle et tant d’autres hommes supérieurs ; les Fragments de Lesage, de Genève20, personnage original, doué d’un esprit méditatif et profond, connu surtout comme l’auteur d’une hypothèse sur la cause mécanique de la gravitation ; enfin le Discours sur l’étude de la philosophie naturelle, de W. […] Par exemple, j’y lis : « Pour conclure avec certitude qu’une condition donnée est la cause prochaine d’un phénomène, il ne suffit pas d’avoir prouvé que cette condition précède ou accompagne toujours le phénomène ; mais il faut établir encore que, cette condition étant supprimée, le phénomène ne se montrera plus. » N’est-ce pas là une des maximes capitales de Bacon ? N’est-ce pas lui qui a conseillé de renverser l’expérience, c’est-à-dire précisément de supprimer la cause supposée, afin de voir si le phénomène aura lieu encore ?
Il n’y a point d’effets sans causes, et les effets, à leur tour, deviennent causes ; mais, le plus souvent, il est impossible de distinguer les effets et les causes.
D’une part, Rewbell, Barras et La Révellière-Lepaux tenaient pour la ‘Constitution et voulaient imprimer au gouvernement une direction moyenne, également éloignée de l’écueil du jacobinisime et de celui du royalisme ; d’autre part, Carnot ligué avec Letourneur d’abord, puis avec Barthélemy, qui remplaça Letourneur, semblait prendre à tâche de contrecarrer ses collègues et de plaider sur tous points la cause de l’opposition. […] Il eût bravé la proscription pour sa cause ; mais alors le temps des proscriptions était passé.
Ils crurent avoir gain de cause, & qu’il ne seroit plus question, désormais, d’aucune innovation à ce sujet. […] Toutefois ces observateurs rigides, ayant une sorte de raison dans la défense de leur cause, grossirent chaque jour leur parti.
Vraiment, c’est l’effet à côté de la cause ; rien n’est plus simple. […] La réponse du vieillard est admirable et cause une sorte de surprise.
On ne peut alors espérer rien de pur que dans les sujets où une cause morale agit par elle-même, indépendamment des causes temporaires.
Ce vers devient nôtre en quelque façon, à cause que l’expression nouvelle que nous avons prêtée à la pensée d’autrui nous appartient. […] Elles lui appartiennent en latin, à cause du tour élegant et de la précision avec laquelle il les a renduës en sa langue, et à cause de l’art avec lequel il enchasse ces differens morceaux dans le bâtiment régulier dont il est l’architecte.
Aristote a donc raison de dire que la beauté du rithme ne venoit pas de la même cause qui produisoit les beautez d’harmonie et les beautez de melopée. […] " Aristote nomme ici la cause pour l’effet, en disant melopée au lieu de dire melodie.
Supposez Voltaire honnête homme et serviteur d’une cause de vérité, il aurait pu rire dans l’histoire de ce rire que j’appelle bienfaisant, — oui ! […] Il le fut toute sa vie, mais surtout un jour, dans un procès dont les détails semblent fantastiques quand on pense au temps où une telle cause se produisit.
L’auteur du Roman d’une conspiration n’a pas tiré de la foule de tous les conspirateurs qui mettent leur vie au jeu, et bravement l’y laissent, ce Goujet, et surtout ce Rochereuil, qu’il fallait marquer d’un signe à part, — comme ce Redgauntlet, par exemple, qui est aussi un conspirateur, et que le génie de Walter Scott a marqué, pour que l’imagination le revoie toujours dans ses rêves, de ce fer à cheval sur le front, signe du malheur de toute une race, qui perd toutes les causes pour lesquelles elle combat, sans que jamais son courage faiblisse sous le poids de cette sombre et désespérante fatalité ! […] Qu’est-ce que cela lui fait, à ce violent accumulé, à ce tenace combattant pour la cause qui a perdu ses conspirateurs, qu’est-ce que cela lui fait de n’être pas romancier et que la Critique le lui reproche ?
Le moindre livre de voyage écrit… même par un grimaud, peut être instructif et piquant pour les sociétés sédentaires ; mais pour celles qui passent leur vie à se déverser les unes dans les autres, il faut, sous peine de ne rien apprendre et de ne pas intéresser, que les livres de voyage soient écrits par des esprits d’un ordre élevé et d’une vue perçante, qui voient ce qu’il est difficile de voir en tout état de cause, soit qu’on reste au logis, soit qu’on s’en aille au bout du monde, — je veux dire : l’âme et l’esprit des choses. […] Des effets partout, nulle part les causes.
Mais la grande cause de la disparition de presque toute la littéraire païenne fut plus générale. […] C’est absurde ; mais tout succès a une cause. […] Elle est tantôt un appoint à la certitude, tantôt la cause d’un déclenchement vers le doute. […] La cause est plus profonde. […] La foi corrompt les meilleures causes.
Voici les causes principales du suicide. […] sance de cause… » La fortune avait cessé d’être aveugle pour Polybe. […] Si nous possédions le recueil complet des phénomènes, il n’y aurait plus qu’une cause ou supposition. […] Et quand sera-t-il permis à l’écrivain de se passionner, si ce n’est en plaidant la cause de la vertu ? […] Quand il arrive à un censeur de cette espèce de défendre un Suilius, c’est peut-être sa cause qu’il plaide.
On fait peu de cas de son Histoire de Louis XIII, à cause de l’inexactitude des faits, que l’envie de plaire au Cardinal de Richelieu lui fit dénaturer ; mais on estime son Histoire des Guerres, que ce même Monarque eut à soutenir contre ses Sujets Protestans, à cause des recherches & des anecdotes curieuses qu’elle renferme.
Quinton n’ont pas davantage une autre cause. […] L’adaptation ne vient qu’après et n’est qu’un résultat ; et non une cause de modification. […] Les causes de son succès furent toutes politiques. […] Dès que l’on connaît sa cause, il change de cause. […] Ils ont une cause occasionnelle, prêts à disparaître avec la cause elle-même.
Cet Auteur sera caractérisé, en disant que son Eloge de la Roture n’a rien de noble ; son Livre des Causes de la Dépopulation, & des moyens d’y remédier, rien que d’utile ; sa Traduction de l’Imitation de Jésus-Christ, rien que d’édifiant ; & celle des Œuvres d’Ausonne, rien que de médiocre.
Tout ce qu’il a écrit annonce le Sectaire hardi, violent & fanatique, & n’est plus lu aujourd’hui, parce que les déclamations intéressent peu quand la cause des démêlés ne subsiste plus, & qu’elles révoltent toujours quand elles sont portées à l’excès.
Ses Ouvrages polémiques sur la Morale, la Politique, la Controverse, ont été estimés dans leur temps ; mais leur mérite a disparu avec les causes qui les ont produits.
Cette Histoire fut d'abord recherchée à cause des satires, des traits singuliers, des anecdotes scandaleuses, & des hardiesses en tout genre, qu'elle contient.
97 La Fontaine sait tous les termes spéciaux, tout le détail le voit et le fait voir, nomme les frelons demandeurs, et les abeilles « leurs parties. » C’est par cette précision et cette minutie que des oeuvres d’imagination deviennent des documents d’histoire. « On traduit la cause » devant une certaine guêpe ; les témoins viennent, reviennent, sont entendus ; la cause est remise à huitaine, et jusqu’à plus ample informé. […] A présent, nous savons la cause de cette amplification éloquente ; nos discoureurs avaient une raison pour citer Ulysse, on ne dépense pas tant de talent gratis. […] Pour que les moeurs puissent s’ennoblir, la pensée doit se développer ; ici l’esprit reste engourdi comme celui d’un cheval de labour, et pour les mêmes causes. […] — Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. […] Des abeilles s’opposant, Devant certaine guêpe on traduisit la cause.
Ceux qui récriminent contre la nouvelle direction que prennent les lettres lui prêtent pour cause la dissolution de notre époque. […] N’a-t-on pas écrit à Victor Hugo : « Monsieur, vous êtes le dernier poète ; on vous pardonne d’avoir été un lyrique, en raison de votre réel talent que vous avez employé à une mauvaise cause. Aujourd’hui, cause perdue. […] Il existe, assurément, une cause à cette élimination de certaines substances organiques en faveur de certaines autres dans l’œuvre génératrice, mais aucune observation n’est possible pour parvenir à la saisir. […] Malheureusement, bien qu’observateur, il n’a pas suffisamment observé ; il a accepté comme vrai, sans examen, certaines théories courantes qu’il a interprétées pour les besoins de sa cause et qui n’ont servi qu’à fausser le jugement public.
Horace Valbel Parmi ses chansons les plus connues, je citerai : Les Joyeux Fêtards, la Cause philanthropique, Lamentations d’un patineur, Nos concierges, Soireux, Repos à la mer, et au nombre de ses chansons d’actualité, toutes marquées au bon coin de l’ironie que, d’ailleurs, sa physionomie, son œil rieur et narquois indiquent à première vue… À un volume : Chansons rosses.
Pour ma part, je serai tenté de lui assigner, après d’autres causes qu’il me serait difficile d’aborder, la cause que voici : on ne lit pas assez en France. […] On a exproprié la conscience humaine pour cause d’utilité publique ; que peuvent demander de plus les héritiers des montagnards ? […] Aussi que d’embarras il cause à tous les malheureux auxquels il fait l’honneur de les croire bien informés ! […] Je sais bien qu’on peut m’objecter que l’avocat ne combat que sur le terrain des intérêts d’autrui, où la défaite laisse peu de rancunes, tandis que l’écrivain défend généralement une cause où il a un intérêt collectif, si même elle n’est pas sa cause propre. […] Voilà pourtant à quoi l’on est exposé depuis dix jours quand on cause dans un salon de Paris.
La cause des corps intermédiaires et la cause de la liberté sont donc une seule et même cause. […] Il était séditieux, il faut le reconnaître ; mais il l’était pour une cause assurément très nationale, pour une cause assurément très humaine et pour la défense de droits qui n’étaient ni plus ni moins anciens que ceux de la royauté elle-même ; et il n’y eut aucune circonstance où il ne pût dire : « De nous ou du Roi, lequel est séditieux ? […] C’est toujours le raisonnement d’Adolphe Thiers défendant une cause, du reste mauvaise, celle de l’exemption du service militaire. […] Barrière toujours bonne lorsqu’il n’y en a point d’autres : car, comme le despotisme cause à la nature humaine des maux effroyables, le mal même qui le limite est un bien. […] Telle fut la cause des persécutions. » Ah !
le savoir était égal dans les champions des deux causes ! […] Le zèle religieux, l’enthousiasme excessif, la prédication, étaient la cause immédiate, et pour ainsi dire violente des croisades ; mais ils n’en étaient pas la cause unique. […] L’hérésie même des Albigeois n’en fut pas la cause unique. […] Quelle a pu être la cause et la date de cette révolution ? […] Quelle cause donner à cette préférence pour Paris ?
Le Recueil de ses Mémoires offre une diversité de causes intéressantes, bien présentées, & sur-tout un style noble, facile, élégant, propre à servir quelquefois de modele à la plupart des Avocats de la Capitale, quoique M.
George Sand est en possession d’exciter bien des sentiments, mais point de malveillance ; ceux mêmes qui s’irritent, ceux mêmes qui se portent les défenseurs empressés de bien des causes que l’illustre auteur n’attaque pas, rendent hommage sur de certains points, et n’auraient besoin que de quelque accident de rencontre, de quelque hasard lumineux pour faire volte-face à leurs préventions. […] Les romantiques eux-mêmes et leurs amis, s’ils étaient là, ne devaient pas être de cet avis du tout ; le nouveau confrère, déjà couronné par d’autres victoires en rase campagne, et qui leur arrivait à l’assaut sur le théâtre d’élite où ils n’ont guère eu qu’un pied, avait de quoi les inquiéter d’abord, et la cause ne leur semblait pas tout à fait commune.
C’est encore une des principales causes de la sensibilité qui caractérise la littérature du Nord. […] La monotonie du poëme de Fingal ne tient point à l’absence de la mythologie ; j’en ai dit les diverses causes.
La marche sombre et imposante des événements par lesquels le pouvoir d’en haut se manifeste aux pouvoirs d’ici-bas, l’unité éternelle de leur cause, l’accord solennel de leurs résultats, ont quelque chose qui frappe profondément la pensée. […] Qui peut calculer ce qui fût arrivé de la philosophie, si la cause de Dieu, défendue en vain par la vertu, eût été aussi plaidée par le génie ?
S’il fut cause de la mort de tant de milliers de gens qui se croisèrent sur la foi de ses prophéties, on lui doit aussi la gloire d’avoir sauvé la vie à une multitude innombrable de juifs innocens, qu’un moine, nommé Raoul, vouloit faire exterminer. […] S’il en vint à cette démarche, s’il donna cette apologie de sa doctrine, sa chère Héloïse en fut la principale cause.