Il les subit et il en pâtit, ou il s’y accommode et il en profite ; dans les choses morales comme dans les choses physiques, le contre-coup est sûr ; à nous d’aviser ; nous serons brisés, si nous le provoquons et l’attendons. — L’Espagne l’a provoqué et attendu, et sous ce choc elle tombe en ruines. […] Dans les premiers auto-da-fé, les gardes ne pouvaient attendre la mort des condamnés, ni se tenir de les percer vivants parmi les flammes de leur bûcher. […] ne permettez pas que cette félicité si longtemps attendue — et que j’ai encore peine à concevoir — s’évanouisse pour moi, vaine et trois fois douloureuse, — comme l’ombre fugitive d’un ami mort ! […] Je m’attendais qu’il en résulterait au moins une guerre avec la Russie, et je fus un peu mortifié que, non seulement on m’autorisât, mais encore qu’on me priât d’aller le soir chez la grande-duchesse, à qui on avait donné le policeman comme factotum. […] Il a pris la parole et a dit qu’il proposait de boire à ma santé, attendu que j’étais remarquable à trois points de vue, c’est à savoir : comme sénateur, comme « homme de lettres et comme savant.
Elle n’attendra pas, comme Manon, pour retourner à lui, la fin de sa richesse, car elle ne craint pas la misère, pourvu qu’elle soit aimée. […] Cette revue rapide de toutes les littératures, déclarées insuffisantes pour les besoins du peuple, donne à tous le droit d’attendre une œuvre absolument nouvelle. […] Saluce, qui l’a enlevée du couvent où elle attendait le retour de son mari, est enfermé au château Saint-Ange. […] Régina est libre ; elle attend l’homme qu’elle aime, à qui elle a confié sa vie. […] Hugo d’attendre l’heure de l’inspiration, de laisser mûrir sa pensée.
Il est même permis de craindre qu’il n’ait pas su l’attendre, et qu’il ait acheté sa délivrance par un crime. […] D’après le René du roman, le désenchantement chez lui n’aurait pas attendu l’expérience. […] Je suis seul, les forces de mon cœur ne sont point communiquées, elles réagissent dans lui, elles attendent. […] Il inaugura dès lors une vie moins intérieure et moins sédentaire, et se rendit en Italie où l’attendait l’épisode de Graziella. […] Plus impatiente que Roulland, Élisa Mercœur n’avait pas attendu pour tenter de sortir du monde qu’elle y eut accompli sa tâche.
On s’attend sans doute sur cet usage, à trouver ici le panégyrique d’Homere : mais outre que je le traduis moins que je ne l’imite, et qu’ainsi l’usage des traducteurs ne fait point de loi pour moi, j’ai crû encore que rien ne pouvoit autoriser les exagérations ; que le vrai mérite étoit de reconnoître les défauts par tout où ils sont ; que d’ailleurs les fautes des grands hommes sont les plus dangereuses, et qu’il est d’autant plus important de les faire sentir, que bien des gens font gloire de les renouveller. […] Voilà, ce me semble, des imprudences bien averées, dans des personnages dont on n’en devoit point attendre. à l’égard des braves qui sont quelquefois lâches, je n’en veux de preuve qu’Hector qui fait trois fois le tour de Troye en fuyant Achille, et qui n’ose le combatre qu’avec un second : et pour les lâches qui sont quelquefois braves, je n’allegue encore que Pâris qui fuit devant Ménélas avec la derniere indignité, et qui bientôt après rétablit les affaires des troyens, avec un courage égal à celui d’Hector même. […] Elle est vraie, si mon ouvrage en fournit quelque preuve ; mais quand il n’en fourniroit point du tout ; il ne s’en suivroit pas qu’elle est fausse ; et il faudroit attendre que de meilleurs poëtes que moi en fissent voir la vérité. […] Après le carnage opiniâtre qu’Achille a fait des troyens sur les bords du Xante, tout ce qui peut en échaper, se sauve dans Ilion ; Hector lui seul hors des murailles, attend son ennemi avec toute l’assurance d’un héros : c’est en vain que Priam et qu’Hecube le conjurent de rentrer, par tout ce que l’amour paternel peut imaginer de plus touchant ; il demeure inflexible, et il n’est occupé que de l’impatience d’en venir aux mains. […] Je m’attends, surtout si je réüssis, à de vives contradictions.
Si je veux me préparer un verre d’eau sucrée, j’ai beau faire, je dois attendre que le sucre fonde. […] Car le temps que j’ai à attendre n’est plus ce temps mathématique qui s’appliquerait aussi bien le long de l’histoire entière du monde matériel, lors même qu’elle serait étalée tout d’un coup dans l’espace. […] Mais quand on parle de l’adaptation d’un organisme aux conditions dans lesquelles il doit vivre, où est la forme préexistante qui attend sa matière ? […] La différence qui surgit accidentellement sur un point de l’appareil visuel, étant très légère, ne gênera pas le fonctionnement de l’organe ; et, dès lors, cette première variation accidentelle peut attendre, en quelque sorte, que des variations complémentaires viennent s’y ajouter et porter la vision à un degré de perfection supérieur. […] Comment attendre d’elle qu’elle développe un organe tel que l’œil ?
Lire le de natura rerum comme on ferait une thèse sur épicure, attendre de l’Énéide le même plaisir que des trois mousquetaires, c’est pécher contre la poésie elle-même, par une sorte d’avidité simoniaque ; c’est, pour prendre des termes plus doux, demander à M. […] — ce poids, où veut-il nous précipiter, sinon vers ces augustes retraites, où nous attend, où nous appelle une présence plus qu’humaine ? […] Et voilà de belles difficultés qui nous attendent. […] Pour une cause ou pour une autre, j’hésitais encore à pousser la leçon de ces maîtres jusqu’à ses dernières conséquences, et j’attendais sans doute Valéry. […] : tandis que le témoignage des artistes élargissait encore nos ailes, la résistance des savants était loin d’augmenter comme je m’y attendais.
Cette veuve d’Hector, dans ses entretiens avec Hermione, est une espèce de duègne qui remontre ses devoirs à cette petite folle : entre autres leçons, elle lui apprend qu’elle ne doit pas s’attendre à posséder seule un homme. […] Racine était assez grand pour attendre la lente justice du temps. […] Ils n’attendaient pas une composition si sévère et si vigoureuse d’un pinceau doux et tendre, qu’on ne croyait propre qu’à tracer les orages et les égarements de l’amour. […] Pourquoi ne s’attendaient-ils pas à ce plaisir-là ? […] Elle a pour motif, il est vrai, de demander son appui contre Pharnace ; mais sa dignité lui ordonnait d’attendre chez elle Xipharès.
N’attendez pas d’y vivre pour commencer vos lectures. […] Il y a trop longtemps que l’armée de Manlius t’attend pour général. […] Vous étiez greffier, vous attendiez les ordres, vous transcriviez les copies. […] Elle peut éclater dans une ligne, résumer un paragraphe, se faire attendre ou se laisser deviner, suspendre ses coups pour frapper plus sûrement. […] Il ne faut pas s’attendre que de tels historiens qui sont ou flatteurs, ou ennemis déclarés, ménagent fort l’estime de la postérité.
Il aime mieux attendre la mort au Jardin… Point de conscience. […] Il y a peut-être de l’ironie : on peut s’y attendre avec le mystificateur de La Guzla. […] Sur l’évolution actuelle de l’Art, sur le sens de ses tendances et l’expression qu’elles résument de l’époque vivante, ni Cousin ni Villemain ne savent, du moins ne disent rien. — Pour entendre quelqu’un nous balbutier la philosophie de l’art qui bout et bouillonne, à l’heure contemporaine, il faut attendre Sainte-Beuve. […] Plus d’un, pourtant, a essayé d’être le poëte naturaliste qu’attendait impatiemment M. […] Il souhaite que ce roman ne soit lu que par des esprits « préservés des petitesses mondaines par la solitude : ceux-là sauraient y imprimer la mélodieuse mesure qui manque et qui en aurait fait, entre les mains d’un de nos poëtes, la glorieuse épopée que la France attend encore ».
Mais, qu’un ami soit attendu, plus de travail : le petit cheval et la coquette charrette l’amènent. […] Avec une intuition rare, attendu que nos causeries n’eussent point suffi à vous le faire concevoir, vous avez entrevu l’art qui sera. […] Ainsi, d’un article non signe des « Débats » : « Sans attendre l’avis des exégètes qui ne manqueront pas à l’œuvre de M. […] Je ne l’attends pas. […] Or, Valette n’était pas homme à partir à la légère, il sut attendre.
J’attendais de son fils encor plus de bonté. […] C’est-à-dire que Junie se retourne du côté du public et lui dit : « Oui, je sais bien la scène que vous attendez. […] Cependant attendons quelques heures. […] Il n’y a d’autre solution et je n’ai d’autre espoir que la mort ; et je l’attends. » — Mithridate reste seul, méditant une triple vengeance, lorsqu’on lui apprend que les Romains assiègent la ville. […] Il attendait le dernier soupir, lorsqu’il a vu fuir les Romains.
Mais il avait dû attendre pour épouser ma mère, qu’il aimait depuis longtemps et qui était sans fortune, d’avoir lui-même une position suffisante2. […] Je ne me suis jamais offert, j’ai attendu qu’on vînt à moi. […] J’ai dû attendre, pour reprendre et recouvrer ma liberté de parole et d’écrit envers M.
Ce qui la caractérise particulièrement, c’est cette lenteur, cette spontanéité qui tirera presque tout d’elle-même, et aussi cette incubation sommeillante qui attend son heure. […] Le sans-culotte vous attend dans son camp ; moi, je vous attends dans le mien : nous verrons qui aura deviné.
Pourtant, me relâchant de ma dureté105, à condition que ce ne soit plus sans l’aveu de ma sœur, je verrai si elle me vient prier d’être de quelque secours en cette épreuve, car elle est en grande inquiétude pour ses enfants ; et cela m’éteindrait dans le cœur une peine funeste. » Remarquez ce qui suit et quelle est la logique de la passion : Médée vient de se dire pour conclusion qu’elle attendrait que sa sœur vînt la première à elle pour requérir secours ; et, en conséquence, voilà qu’elle-même se dispose à faire les premiers pas au-devant de sa sœur. […] Médée a tout promis ; elle doit se trouver le lendemain matin au temple d’Hécate et y attendre Jason, à qui elle remettra une drogue magique qui le rendra maître des taureaux. […] Cette voix moqueuse de la corneille rappelle assez bien la parole de l’oiseau merveilleux dans les jardins d’Armide. — Mais nous ne sommes qu’au début d’une scène incomparable ; tandis que Jason s’avance, revenons encore à celle qui n’attend que lui : « De son côté, le cœur de Médée ne se livrait pas à d’autres pensées, bien qu’elle fût à chanter avec ses compagnes, et chaque chanson nouvelle qu’elle essayait n’était pas longtemps à lui plaire ; elle en changeait tour à tour dans son inquiétude, et elle ne tenait pas un seul moment ses regards arrêtés sur le groupe de ses suivantes, mais elle les promenait de loin vers les chemins, en penchant de côté son visage.
Hautains avec le bourgeois, ils sont ordinairement bons avec le villageois. « Qu’on parcoure dans les provinces, dit un avocat contemporain, les terres habitées par les seigneurs ; entre cent, on en trouvera peut-être une ou deux où ils tyrannisent leurs sujets ; tous les autres y partagent patiemment la misère de leurs justiciables… Ils attendent les débiteurs, leur font des remises, leur procurent toute facilité pour payer. […] La cause de cette inertie est manifeste ; interrogés sur leur opinion, tous répondent : « Nous sommes de la province, il nous faut attendre pour savoir ce que l’on fait à Paris ». […] Comment attendre des améliorations de ceux qui se refusent même à l’entretien et aux réparations les plus indispensables ?
Mon cabinet de livres ouvre immédiatement sur cette espèce de belvédère, que vous nommerez, si vous voulez, un grand balcon ; c’est là qu’assis dans un fauteuil antique j’attends paisiblement le moment du sommeil. […] N’attendez pas qu’elles fassent aucun effort pour échapper à leur jugement ou pour l’abréger. […] En réfléchissant sur mon inconcevable étoile je crois toujours qu’il m’arrivera tout ce que je n’attends pas. » Son amour-propre du moins, à défaut de son ambition active, fut satisfait du rang qu’on lui donna à Turin.
XIII Elle me reçut en homme attendu depuis dix ans ; un mot d’elle sur moi courait Paris et venait de m’être répété par Ballanche, son confident. […] Jamais première répétition d’une pièce attendue comme un événement sur la scène ne fut aussi briguée que la faveur d’assister à ces répétitions de la gloire devant les représentants présumés de la postérité ; les femmes y étaient en plus grand nombre que les hommes, car les femmes étaient le véritable public de M. de Chateaubriand : il avait joui du cœur, de l’imagination, de l’oreille et de la piété des femmes pendant un demi-siècle, les femmes devaient l’en récompenser dans sa vieillesse. […] Quel est donc, entre nous, le motif vrai qui vous porte à décliner de si hautes avances, et qu’attendez-vous donc de mieux ?
Grandet inspirait donc l’estime respectueuse à laquelle avait droit un homme qui ne devait jamais rien à personne, qui, vieux tonnelier, vieux vigneron, devinait avec la précision d’un astronome quand il fallait fabriquer pour sa récolte mille poinçons ou seulement cinq cents ; qui ne manquait pas une seule spéculation, avait toujours des tonneaux à vendre alors que le tonneau valait plus cher que la denrée à recueillir, pouvait mettre sa vendange dans ses celliers et attendre le moment de livrer son poinçon à deux cents francs, quand les petits propriétaires donnaient le leur à cinq louis. […] Il replie le papier sous le même pli et le met dans sa poche, puis il attend que la société prenne congé. […] Son cœur et l’Évangile lui signalaient deux mondes à attendre.
Honte surtout aux lâches qui exploitent nos misères et attendent pour nous vaincre que le malheur nous ait déjà à moitié vaincus. […] Attendez ! Attendez !
Dès les premières mesures, l’âme du pieux solitaire qui attend le vase sacré plonge dans les espaces infinis. […] Il est cependant avéré qu’ils y ont produit une sensation assez profonde pour que des milliers de personnes, n’ayant pu assister à l’une des seize représentations, données à une fin de saison, attendent la reprise de l’œuvre, l’année prochaine. […] Car, si l’on y songe, les auteurs de Sigurd ont pris une responsabilité assez lourde pour que le succès auquel ils s’attendent ne parvienne pas à les justifier.
VII Mais vous approchez des Alpes ; les neiges violettes de leurs cimes dentelées se découpent le soir sur le firmament, profond comme une mer ; l’étoile s’y laisse entrevoir au crépuscule comme une voile émergeant sur l’océan de l’espace infini ; les grandes ombres glissent de pente en pente sur les flancs des rochers noircis de sapins ; des chaumières, isolées et suspendues à des promontoires comme des nids d’aigles, fument du foyer de famille du soir, et leur fumée bleue se fond en spirales légères dans l’éther ; le lac limpide, dont l’ombre ternit déjà la moitié, réfléchit dans l’autre moitié les neiges renversées et le soleil couchant dans son miroir ; quelques voiles glissent sur sa surface, les barques sont chargées de branchages coupés de châtaigniers, dont les feuilles trempent pour la dernière fois dans l’onde ; on n’entend que les coups cadencés des rames qui rapprochent le batelier du petit cap où la femme et les enfants du pêcheur l’attendent au seuil de sa maison ; ses filets y sèchent sur la grève ; un air de flûte, un mugissement de génisse dans les prés, interrompent par moments le silence de la vallée ; le crépuscule s’éteint, la barque touche au rivage, les feux brillent çà et là à travers les vitraux des chaumières ; on n’entend plus que le clapotement alternatif des flots endormis du lac, et de temps en temps le retentissement sourd d’une avalanche de neige dont la fumée blanche rejaillit au-dessus des sapins ; des milliers d’étoiles, maintenant visibles, flottent comme des fleurs aquatiques de nénuphars bleus sur les lames ; le firmament semble ouvrir tous ses yeux pour admirer ce bassin de montagnes ; l’âme quitte la terre, elle se sent à la hauteur et à la proportion de l’infini ; elle ose s’approcher de son Créateur, presque visible dans cette transparence du firmament nocturne ; elle pense à ceux qu’elle a connus, aimés, perdus ici-bas, et qu’elle espère, avec la certitude de l’amour, rejoindre bientôt dans la vallée éternelle : elle s’émeut, elle s’attriste, elle se console, elle se réjouit ; elle croit parce qu’elle voit ; elle prie, elle adore, elle se fond comme la fumée bleue des chalets, comme la poussière de la cascade, comme le bruissement du sable sous le flot, comme la lueur de ces étoiles dans l’éther ; elle participe à la divinité du spectacle. […] Si une flotte dont on attend le retour montre, au coucher du soleil, les étages successifs de ses voiles surgissant une à une, comme un troupeau de moutons qui monte une colline au-dessus de la courbe de l’horizon, on songe aux canons qui ont grondé dans ses bordées, aux vaisseaux qui ont sombré sous les boulets des ennemis, aux morts et aux blessés qui ont jonché ses ponts sous la mitraille ; toutes les images de la guerre, de la mort pour la patrie, de la gloire et du deuil, assiègent la pensée. — Émotion ! Si la mer est peuplée de barques de pêcheurs comme un village flottant, on songe à la joie des chaumières qui attendent le soir le fruit du travail du jour, on voit sur la côte s’allumer une à une les lampes des phares, étoiles terrestres des matelots
Ses bienfaits incalculables l’avaient devancée dans le ciel et l’attendaient sur le seuil des miséricordes. […] Moi-même, je l’avoue, étonné de tes forfanteries de cœur et d’esprit, j’attendais, avec une admiration toute prête à t’applaudir, ces chefs-d’œuvre de nouveauté, promis par tes présomptueux pressentiments. Nous avons attendu dix ans, et qu’avons-nous vu sortir de ces écoles de Byron, de Heine, de Musset ?
Nous attendons impatiemment ces publications. […] Nous eussions de Baudelaire, d’une tête qui a parfois la froide lucidité de Poe, attendu une thèse plus virile. […] Il échappa à la phtisie, mais il ne devait pas échapper à la faim héréditaire qui l’attendait.
Il manqua à ce qu’on attendait de lui, cette fois, et d’autres encore ; mais Villars fit tout ce qu’il fallait et ce que Catinat estimait impossible, et en définitive il réussit. […] Vous avez acquis beaucoup de gloire, écrivait Louis XIV à Villars (16 mars 1703), vous avez fait tout ce que le courage, le zèle le plus ardent et l’expérience la plus consommée me devaient faire attendre de vous ; ce qui vous reste à faire est encore plus important, et vous pouvez vous combler d’honneur et me procurer une paix glorieuse en joignant les troupes de l’électeur de Bavière, et en portant avec lui la guerre dans le milieu de l’empire.
Je compte sur vous comme sur eux, et vous attends avec les fleurs et les zéphirs, avec autant de foi que j’en ai au soleil. […] Cependant un nouvel orage avait passé sur la France, et la Suisse en attendait les conséquences avec anxiété.
Et le comte le défie avec injure : « Vous n’êtes pas gens à m’attendre, tant contre tant. » Le défi est accepté par un des frères de Diègue : « Cent contre cent, nous vous combattrons volontiers, et à un pouce de distance. » Le rendez-vous est donné à neuf jours de là. […] « Mais quand il vint à Rodrigue, l’espérance du succès qu’il attendait étant presque morte dans son sein, — on trouve souvent là où l’on ne songeait pas, — les yeux enflammés, tel qu’un tigre furieux d’Hyrcanie, plein de rage et d’audace, Rodrigue dit ces paroles : « Lâchez-moi, mon père, dans cette mauvaise heure, lâchez-moi dans cette heure mauvaise ; car, si vous n’étiez mon père, il n’y aurait pas entre nous une satisfaction en paroles.
Ce n’était point du tout une nature sèche d’annotateur et de commentateur, on l’a déjà pu voir ; il avait l’âme ouverte en même temps que l’esprit ; ses préférences n’étaient point exclusives ; il a écrit sur La Fontaine ; il a dit de Fénelon avec qui il paraît avoir eu quelque liaison assez particulière : « J’attends ce que l’archevêque de Cambray me promet. […] Il en revenait toujours au bon coin, qui est le mot du guet entre les savants de la haute volée. » Bayle, flatté comme il devait l’être d’un tel suffrage auquel il ne s’était peut-être pas attendu, répondait en louant à son tour, mais avec bien de la finesse et avec une modestie qui, sous son air provincial et un peu exotique, cachait bien de l’urbanité ; sa lettre est la première de celles qu’on a de lui, adressées à Mathieu Marais (2 octobre 1698) : « Je me borne à répondre aujourd’hui, monsieur, à quelques-uns des endroits de votre lettre.
Le chevalier fait dire à Voltaire, à deux ou trois jours de là, que le duc de Sully l’attendait à dîner. […] Mon poète crie comme un diable, met l’épée à la main, remonte chez le duc de Sully qui trouva le fait violent et incivil, va à l’Opéra conter sa chance à Mme de Prie qui y était, et de là on court à Versailles où on attend la décision de cette affaire qui ne ressemble pas mal à un assassinat.
En présence de ce sort nouveau et aventureux qui attendait les poèmes homériques, ainsi lancés derechef à travers tous les périls de la critique sur le vaste océan des conjectures, un admirateur attristé du vieil Homère, se voyant arraché tout à coup à ses habitudes, aurait pu, par contraste, adresser aux amis de Virgile ces paroles de félicitation empruntées au poète lui-même : Vivite felices, quibus est fortuna peracta Iam sua ; nos alia ex aliis in fata vocamur. […] Quelquefois nous étions obligés d’attendre que l’eau fût moins haute ; souvent nous traversions à grand-peine, tandis que les roues jusqu’au moyeu et le plancher de la voiture étaient mouillés.
Sans s’abuser un seul instant sur les Bourbons qu’il avait eu de bonne heure occasion de connaître d’après des circonstances fort particulières ; sans donner jamais en plein dans la Charte, comme Courier, Béranger attendit les excès de 1815 et 1816 pour se prononcer hautement contre la dynastie restaurée, et en cela il fit preuve de plus de sens que ceux qui lui ont reproché sa chanson du Bon Français, de mai 1814. […] Il a déjà son sujet abstrait, sa matière aveugle et enveloppée ; il tourne, il cherche, il attend : les ailes d’or ne sont pas venues.
La dernière guerre de Louis XIV tirait à sa fin ; les emplois à l’armée étaient devenus très-rares ; mais il avait l’espérance, commune à une infinité de jeunes gens, d’être avancé aux premières occasions ; et, comme lui-même il l’a dit par la suite en réponse à ceux qui calomniaient cette partie de sa vie, « il n’étoit pas si disgracié du côté de la naissance et de la fortune qu’il ne pût espérer de faire heureusement son chemin. » Las pourtant d’attendre, et la guerre d’ailleurs finissant, il retourna à La Flèche chez les pères jésuites, qui le reçurent avec toutes sortes de caresses ; il en fut séduit au point de s’engager presque définitivement dans l’Ordre ; il composa, en l’honneur de saint François Xavier, une ode qui ne s’est pas conservée. […] Ceux qui m’accusent, comme ce léger M. de Loménie (qui n’est qu’un écho de son monde), d’avoir attendu la mort de M. de Chateaubriand pour laisser voir ma pensée à son sujet, ne m’ont pas bien lu.
Le mot vif, qui chez Bayle ne se fait jamais longtemps attendre, rachète de reste cette phrase longue que Voltaire reprochait aux jansénistes, qu’avait en effet le grand Arnauld, mais que le Père Maimbourg n’avait pas moins. […] Le Clerc pour la satire a bien moins d’habitude ; Il paroît circonspect ; mais attendons la fin.
Attendez, vous, génération contemporaine, éloignez encore de vous les haines, les proscriptions et la mort ; nul devoir ne pourrait exiger de tels sacrifices, et tous les devoirs, au contraire, font une loi de les éviter. […] Je m’attends aux diverses objections de sentiment et de raisonnement qu’on pourra faire contre le système développé dans cette première partie.
Je m’attends à une apparition, et déjà je commence à partager la terreur du coursier. […] Le meurtrier, immobile et accablé de désespoir, attend la vengeance des bohémiens.