Sans savoir si l’édifice était vide ou encore habité par quelques vieillards laissés par charité dans la maison pour y sonner, par souvenir, l’heure des anciens offices, je tirai moi-même, timidement, la petite chaînette de fer qui pendait contre le mur de la porte : la cloche intérieure tinta avec mille échos dans les corridors.
Tous et toutes levèrent les yeux sur ma figure pour s’assurer d’un coup d’œil si le nouveau porte-clefs (car ils savaient le mariage de l’ancien avec la jolie fille du bargello) adoucirait ou aggraverait leur peine par sa physionomie et par le son de sa voix brusque ou douce ; ils me remercièrent poliment de mon service, hommes, femmes ou enfants, et je vis clairement sur leurs figures l’étonnement et la consolation que leur causait un visage si jeune qui, au lieu de reproche à la bouche, roulait des larmes dans ses yeux, et qui semblait avoir plus de pitié pour eux qu’ils n’avaient eux-mêmes peur de lui.
Je lui ai raconté alors le hasard qui fit rencontrer la belle Fior d’Aliza par le sbire en société de son ami Nicolas del Calamayo : la demande, le refus, l’entêtement du sbire, l’obstination de la jeune fille, puis la dépossession, pièce à pièce, par les soins du procureur Nicolas del Calamayo, au moyen d’actes présentés par lui à la justice, actes revendiquant pour des parents, au nom d’anciens parents inconnus dont le sbire avait acheté les titres, tout le petit héritage de vos pères et de vos enfants.
Quarante statues de marbre dessinées et taillées par Michel-Ange devaient personnifier, à la suite du Moïse, l’Ancien et le Nouveau Testament évoqués autour du tombeau du dernier pontife.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens, Et je pleure.
Bret, le plus ancien commentateur de Molière, le confirme.
Cela rappelle ces « Passages de la Mer Rouge » des anciennes fresques, où l’on voit des têtes à couronnes, des visages crispés et grimaçants sous leurs casques, flotter par places, hors des vagues. — Mais un poète grec ne peut s’empêcher de faire sourire la guerre même.
Que l’on compare ces préceptes d’après lesquels la composition marche « pas à pas vers son achèvement avec la précision et la rigoureuse logique d’un problème mathématique », aux recommandations des poétiques anciennes enjoignant à l’artiste de ressentir d’abord l’émotion qu’il veut provoquer.
La race de l’ancien serpent rampe meurtrie dans les allées, et, au milieu, l’arbre de la science pousse un dernier jet qui jaillit par miracle de son tronc foudroyé.
Ce fâcheux effet est sans doute inévitable jusqu’à un certain point, comme inhérent au principe même de la division ; c’est-à-dire que, par aucune mesure quelconque, nous ne parviendrons jamais à égaler sous ce rapport les anciens, chez lesquels une telle supériorité ne tenait surtout qu’au peu de développement de leurs connaissances.
Néanmoins, quoique, d’après les explications précédentes, nous ne devions pas prendre l’ordre historique pour base de notre classification, je ne dois pas négliger d’indiquer d’avance, comme une propriété essentielle de l’échelle encyclopédique que je vais proposer, sa conformité générale avec l’ensemble de l’histoire scientifique ; en ce sens, que, malgré la simultanéité réelle et continue du développement des différentes sciences, celles qui seront classées comme antérieures seront, en effet, plus anciennes et constamment plus avancées que celles présentées comme postérieures.
Elle n’était donc plus pour Lessing la fable, elle n’était plus une chose à admirer et à aimer, elle n’était pas ancienne, elle n’était pas aristotélicienne (encore qu’Aristote n’ait jamais parlé de la fable).
La comédie ancienne d’Athènes avec ses personnalités nominales, avec ses invectives acérées, qui ressemblent bien plus à un soufflet qu’à une plaisanterie, n’est plus acceptable, et contredirait trop formellement la politesse délicate et grave de nos relations sociales. […] Cohen, ancien censeur royal, a été moins prodigue de mutilations ; mais il déclare lui-même qu’il a traduit librement, c’est-à-dire qu’il a passé à côté de l’original toutes les fois que les propriétés du style gênaient le galop de sa plume. […] Les plus anciens monuments de la littérature d’Erin révèlent d’une façon éclatante ce génie emphatique et imagé qui s’est perpétué parmi ses enfants. […] Fielding et Smollett, à cause de leur popularité, ont été rappelés à l’occasion de Harley ; en voyant paraître à l’horizon un nouvel astre poétique, on s’est demandé s’il suivait le même itinéraire que les astres anciens. […] Il semble que le voyageur, à peine arrivé à Bayruth, ait prié ses compagnons de faire une battue parmi les anciens du pays, afin de découvrir les légendes et les traditions locales.
. — Peu à peu, à mesure qu’il avance en âge, il apprend de nouveaux mots ; il les applique aux couples anciens de représentations que l’expérience antérieure a déjà établis en lui, et aux couples nouveaux de représentations que l’expérience incessante établit en lui tous les jours ; ainsi naissent de nouveaux couples de mots compris, c’est-à-dire d’idées. — C’est de dix-huit mois à cinq ou six ans que la majeure partie de ce travail s’accomplit ; plus tard, jusqu’à l’âge adulte, il continue, mais avec des acquisitions moindres. […] Une pierre lancée, un pendule qui oscille finissent par s’arrêter, et on est tenté de croire qu’ils s’arrêtent d’eux-mêmes ; un mélange détone, une pomme tombe de son arbre, sans que nos sens démêlent la circonstance nouvelle qui, s’ajoutant à l’ancien état, a provoqué le nouveau.
De nouvelles atteintes s’ajoutaient à chaque instant aux anciennes ; la moindre annonce de quelque succès de M. le Prince, qui avait passé aux Espagnols, et qui n’y était en définitive que par suite des suggestions de sa sœur, ravivait tous les remords de celle-ci, et prolongeait l’équivoque de sa situation par rapport à la cour.
Mais, je vous en prie, ne lui parlez pas, à elle ; ne laissez pas soupçonner vos intentions ; interrogez les anciens, et voyez ce qu’ils raconteront d’elle.
Que la Toscane, pays le plus mûr pour la liberté, parce qu’il a été mûri par les institutions de Léopold Ier, s’affranchisse d’une dynastie qu’elle aime, mais qu’elle suspecte, et se donne les lois de son ancienne république, nous devons regarder avec respect cette résolution spontanée de Florence, et empêcher qu’une intervention autrichienne ne vienne contester ce mouvement de vie dans une terre toujours vivante.
« Nous nous réunissons souvent un certain nombre de gens du même âge, selon l’ancien proverbe.
.… Et je conjure Votre Seigneurie, par l’ancienne amitié qui exista entre nous, par la grande affection qu’elle me porte et par sa charité chrétienne, d’agir envers moi, dans cette affaire, avec la même franchise qu’Elle m’a toujours montrée ; présentez ma supplique au cardinal de Pise ou à tout autre cardinal attaché à l’inquisition, et ne vous laissez dissuader par personne de présenter ma supplique, sous prétexte que je ne suis pas en parfaite santé d’esprit.… Mais présentez ma supplique au cardinal de Pise.… Employez toute votre influence, toute votre autorité à Rome !
Une de ses maîtresses, lady Reves, femme débauchée, célébrée par Brantôme pour l’éclat de ses aventures, était la confidente de la reine ; elle avait conservé pour Bothwell une admiration qui survivait à leur liaison ; la reine, qui se complaisait à interroger sa confidente sur les exploits et les amours de son ancien favori, se laissa insensiblement entraîner par une fascination qui prenait l’apparence d’une curiosité bienveillante.
Pascal étudiera la Bible, fera valoir que seuls les Juifs ont conçu Dieu dignement, établira la vérité des livres saints et du livre de Moïse en particulier, la vérité des miracles de l’Ancien Testament, prouvera la mission de Jésus-Christ par les figures de la Bible et par les prophéties, puis par la personne même, les miracles, les doctrines, la vie du Rédempteur ; enfin il montrera dans la vie et les miracles des Apôtres, dans la composition et le style des Évangiles, dans l’histoire des saints et des martyrs, et dans tout le détail de l’établissement du christianisme, les marques évidentes de la divinité de notre religion.
., mais je m’arrête, car le plus ancien de ces ouvrages date déjà de 1854, et j’ai dû m’imposer la limite de 1845-1850 : l’avènement du Leitmotiv wagnérien dans Tannhauser et Lohengrin.
Conséquemment, des réversions soudaines au type parfait de l’un ou de l’autre parent doivent être plus fréquentes chez les métis descendus de variétés qui se sont souvent produites, soudain et parfois à demi monstrueuses dans leurs caractères, que chez les hybrides descendus d’espèces déjà anciennes, et formées lentement et naturellement.
Le livre de Forneron a la sienne, celle que les anciennes rhétoriques, maintenant dépassées, attribuaient jadis à l’Histoire : la beauté sévère et froide, et digne, sans rien plus.
Essentiellement, la femme est, depuis la chute d’Ève, plus spirituelle qu’Adam, disent les Américaines, roulé par elle si joliment (en langue américaine), — preuve que les femmes sont nées pour l’empire et doivent nous rouler ; depuis la chute d’Ève, la femme a passé à l’État de révolte, et c’est même pour cela que les Sociétés anciennes furent si dures pour elle, et que l’Asie, encore tout à l’heure, continue cette dureté.
Au lieu de parler la langue de son pays dans cette pureté d’accent qui est une patrie qu’on emporte avec soi, comme les Anciens emportaient leurs dieux, il pouvait parler une langue barbare : il était exilé !
L’écrivain y décrit jusqu’aux paysages des pays qui ne seront point le théâtre de son roman, et par lesquels ses personnages passent pour n’y revenir jamais… Avec cette charrette, trop minutieusement décrite, de bateleurs ambulants qu’on a vue déjà rouler dans L’Homme qui rit ; avec ces Hercules et ces pitres de foire, bohémiens très chers à la littérature bohème de ce temps, et dont on n’oublie ni le moindre haillon, ni le moindre paillon, les Zemganno ressemblent à beaucoup des anciens feuilletons de Théophile Gautier.
. — Mais l’Académie ne veut pas déplaire aux ministres d’aujourd’hui, aux anciens amis de Béranger. […] Ce Marco est un plaisant drôle qui connaît assez bien les moralistes anciens et modernes, familiarisé avec Sénèque et Montaigne, c’est un serviteur lettré qui aurait droit d’entrer au conseil. […] Au second acte, la visite de lord Talbot à Chatterton, son ancien camarade de collège, semble un instant engager la lutte entre le poète et Kitty. […] Pour des acteurs sérieux, l’ancien répertoire devrait être un sujet d’études et d’émulation ; mais je voudrais la lutte généreuse, entière, sans restriction, sans arrière-pensée, sans privilège ; et ce qui se passe sous nos yeux à la Comédie-Française est loin de réaliser nos vœux.
L’ancien Saxon, le vieux rover des mers Scandinaves, n’a pas péri. […] Peel, Lodge, Marlowe, Jonson, Shakspeare, Heywood sont acteurs ; la plupart des détails qu’on a sur leur compte sont tirés du journal d’Henslowe, un ancien prêteur sur gages, plus tard bailleur de fonds et imprésario, qui les fait travailler, leur accorde des avances, reçoit en nantissement leurs manuscrits ou leur garde-robe.
Or, vous pensez bien depuis très longtemps que le riche honnête homme, sur qui est lancé le faux billet qui doit le dépouiller, est Philinte lui-même ; que pendant le temps que Philinte a disputé avec Alceste et avec Eliante, le faussaire, qui est un ancien intendant de Philinte, a repris la pièce des mains de l’avocat et l’a donnée à un procureur ; que le procureur arrive chez Philinte et lui fait sommation de payer, sur quoi Philinte s’écrie comme Orgon : « Oh ! […] Molière et ses imitateurs sont « gens qui, tout au plus, raillent quelquefois les vices, sans jamais faire aimer la vertu ; de ces gens, disait un ancien, qui savent bien moucher la lampe ; mais qui n’y mettent jamais d’huile ». […] Les anciens avaient la parabase pour cet office ; il est utile qu’il y ait un personnage qui joue le rôle ingrat et utile de la parabase. […] Chez les anciens, c’était tout le contraire ; les filles avaient, comme je l’ai dit, beaucoup de jeux et de fêtes publiques ; les femmes vivaient retirées.
… Mais non, j’aurais dû faire encore ce que j’ai fait : repousser les faveurs de la nouvelle royauté et dédaigner l’ingratitude de l’ancienne.
Aux temples massifs, disproportionnés, aux sanctuaires mystérieux de l’Égypte et de l’Asie ancienne où se cachent des idoles bizarres et qu’environnent des colosses monstrueux ; aux églises où le Dieu pur esprit plane invisible sous les voûtes élevées, la Grèce oppose les demeures élégantes et joyeuses, tout éclatantes de beauté et de lumière, de ses dieux à figure humaine, comme elle oppose son génie philosophique et moral au génie symbolique et religieux de l’antique Orient et aux mystiques élans de la pensée chrétienne.
C’est une étrange prétention des hommes de vouloir que l’amour conduise quelque part. »………………… II Une autre digression, mais qui tient au sujet, nous entraîne chez le grand-père de Marius, ancien émigré de quatre-vingts ans, dont l’intérieur est bien peint, mais un peu trop en caricature.
On sent les abus anciens, on en voit la correction ; mais on voit encore les abus de la correction même.