/ 1776
381. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

L’influence de l’âge, des tempéraments, des climats, de la maladie ou de la santé, les affections mentales, le sommeil et ses annexes, telles sont les vastes questions où se rencontrent le médecin et le philosophe, où l’on cherche à surprendre l’influence réciproque du physique sur le moral, du moral sur le physique ; mais comme toutes les actions physiologiques et nerveuses viennent se concentrer dans le cerveau, que le cerveau paraît être l’organe propre et immédiat de l’aine, c’est en définitive en lui que s’opère l’union des deux substances, et si l’on peut surprendre quelque chose de cette mystérieuse union, c’est lui qu’il faut étudier en premier lieu. […] Gratiolet, qui avait bien étudié toutes ces questions, n’hésitait pas à la condamner très énergiquement.

382. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Car alors, non contents d’étudier la nature dans leur propre cœur, ils jugeaient de ce qui devait plaire par ce qui plaisait en effet, et se conformaient au goût des peuples pour suivre de plus près la nature, comme un sculpteur habile et éclairé étudie l’antique qui a plu, pour approcher de plus près du vrai beau qui doit plaire.

383. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

La Méthode pour étudier la Géographie par l’Abbé Lenglet du Fresnoy, n’étoit d’abord qu’en 4. vol. […] On en trouve le détail dans la nouvelle édition de la méthode pour étudier la Géographie de l’Abbé Lenglet du Fresnoi.

384. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Quand un grand homme a cessé de vivre, quand il est sorti de la phase historique qu’il a marquée de la double empreinte de son esprit et de son caractère, il laisse souvent après lui, et dans l’histoire même, quelques gouttes de son sang : — une famille, que la curiosité aime à étudier pour y retrouver les influences de sa gloire et de son génie ; car ceux qui croient le plus à la personnalité du mérite posent, malgré eux, la question de race à propos de tout, comme si c’était une fatalité ! […] N’était-ce pas lui qui avait inventé la maxime : « Lorsqu’on est le maître, on ne salue jamais trop bas. » Étudiez-le avec attention !

385. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Le temps des grandes naïvetés est passé, et il est grand temps d’étudier les causes de la grandeur et de la faiblesse des autres peuples ; il faut apprendre aussi à connaître les dessous des choses ».‌ […] C’est pour cela qu’il faut se résigner à cette besogne, servile peut-être mais indispensable, qui consiste à étudier le fait et à publier le résultat de cette enquête.‌

386. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Cette pièce de la Calomnie est très-commode, par cette dilatation en cinq actes, qui ne sont pas tous également remplis, pour étudier très à nu le procédé et, en propres termes, le mécanisme dramatique de M.

387. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Il a étudié la nature humaine d’après une méthode plus arrêtée et plus philosophique263.

388. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quillard, Pierre (1864-1912) »

Pierre Quillard s’évade de ce musée aux blanches figures antiques dont il étudie et retrace sans cesse les immobilités, il faut convenir qu’il a le don du vers condensé et de l’image évocatrice, mais évocatrice du passé.

389. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Laissent-ils une impression nette de l’importance relative des choses qu’ils étudient séparément ?

390. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Le savant, qui étudie l’évolution des plantes et des animaux, a aussi de vastes lacunes à déplorer parmi ses sources d’information.

391. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Enfin ce fut le tour des écrivains que nous allons étudier et aujourd’hui, l’accueil qu’ont reçu certains romans russes, a fait entreprendre d’un coup un nombre considérable de traductions, dont il faut bien que la vente paraisse assurée.

392. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IV. Le Père. — Priam. »

Étudiez le discours de Priam : vous verrez que le second mot prononcé par l’infortuné monarque est celui de père, πατρὸς ; la seconde pensée, dans le même vers, est un éloge pour l’orgueilleux Achille, θεοῖς ἐπιείκελ’ Ἀχιλλεῦ, Achille semblable aux dieux.

393. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Ne souhaitez-vous pas qu’un jour on les recherche dans toutes les familles, qui les amassent comme des trésors, et qu’on les étudie pieusement ?‌

394. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Étudiez le caractère en lui-même. […] Mlle Fix a du talent, de la bonne volonté : elle avait étudié son rôle avec goût. […] mais ça n’est pas étudié ! » Pas étudié ! […] Est-ce que Regnard étudiait, creusait, fouillait ?

395. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Ces visions de civilisé très compliqué, très analyste, hanté de besoins d’abstraction, sont-elles bien les traductions des tableaux qu’il étudie ? […] Son livre actuel est un des plus complets dans une œuvre où, sauf les livres de début, tout a chance de rester de par la conscience et la sincérité de l’écrivain et par la valeur des phénomènes étudiés. […] Or, étudier les phénomènes de conscience comme en William Wilson, le Cœur révélateur, l’Homme des foules, la Double Boîte, etc…, c’est faire œuvre de moralité. […] Pour étudier des livres ainsi faits en un long espace d’années, il faudrait une place aussi vaste que le livre lui-même. […] Il serait difficile au signataire de cet article d’étudier par le menu les quinze ans d’histoire de ce mouvement, à cause même de la part qu’il y prit.

396. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Tout pour eux mérite examen dans cette nature qu’ils veulent étudier et comme déguster goutte à goutte. […] Bourget d’étudier toutes choses avec trop de soin et, par excès de conscience, de créer dans son livre ce qu’on appelle des « longueurs ». […] Je dirai simplement qu’Hærès est une œuvre vraiment intéressante, à étudier, et j’espère qu’un me croira. […] L’auteur revient à Victor Hugo sans se lasser d’étudier l’homme de génie ; puis c’est Zola au moment où il écrit le Ventre de Paris. […] Eu écrivain qui a étudié toutes les ressources de la tactique actuelle, M. 

397. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Ils ont étudié la sculpture et la poésie grecques et n’en ont pris que la surface. […] Champfleury ne se dément pas une fois dans ce caractère, il le suit pas à pas, étudie ses moindres actions. […] Champfleury a dû les étudier beaucoup, car il rend fort bien leurs caractères, et ce n’est pas facile. […] Il fait des paysans et des bourgeois parce qu’il connaît parfaitement ce monde, parce qu’il l’a longuement étudié. […] Avant de parler, étudiez l’anthropologie, la physiologie, la phrénologie, etc.

398. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

Je ne me suis pas dit cela de prime abord ; j’ai commencé par admirer pleinement, naïvement, ceux que j’aimais surtout à contempler et à pénétrer, et qui se déployaient d’eux-mêmes sous mon regard ; ma curiosité se mêlait d’émotion à mesure que j’entrais plus avant dans chaque talent digne d’être étudié et connu.

399. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

Vous faites des choses si belles, Si justes & si naturelles, Que votre style est sans égal ; Sans cesse je vous étudie : Qui peut être votre Copie, Passe pour être Original.

400. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — I »

Oui, qu’il étudie la littérature anglaise, la civilisation italienne, quelques écrivains français contemporains, la société parisienne ou la révolution, son souci constant est d’appliquer et de vérifier une certaine méthode.‌

401. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Il n’en est rien cependant ; car jamais, à aucun moment de notre histoire, les questions d’ordre le plus élevé n’ont été étudiées, discutées et près de se résoudre dans un sens favorable comme aujourd’hui. […] Il est curieux d’étudier, dans ses phases diverses, cette genèse d’une littérature qui, de parti pris, quitte successivement les sommets pour aller se fixer dans les bas-fonds. […] Ainsi, depuis des siècles dont nous ne pouvons évaluer le chiffre, l’éternel modèle animé et inanimé pose devant les hommes qui, de génération en génération, s’efforcent de l’observer, de l’étudier, de le pénétrer et de le traduire fidèlement. […] Les savants sont modestes intrépides travailleurs, ils cherchent, étudient et expérimentent par eux-mêmes j’appuie avec intention sur le mot parce que l’expérimentation rend circonspects ceux qui s’y livrent. […] Après avoir étudié avec vous la valeur scientifique, philosophique et morale des œuvres de M. 

402. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Par exemple, les organes vocaux d’un homme ne parvenant pas à se plier à la prononciation de la langue russe, l’imagination du même homme peut être, en même temps, capable de reproduire exactement toutes ces articulations si difficiles : un Français établi en Russie aura de l’accent en parlant ; mais sa parole intérieure sera correcte, s’il a le ferme désir de corriger les défauts de sa parole audible, si son attention se porte toujours quand il parle et quand il étudie, vers la prononciation normale. […] Cardaillac lui-même ne parle que d’un « frémissement presque imperceptible »153 ; il ajoute que « l’habitude tend à le diminuer et finit par le faire disparaître entièrement », et il ne pense pas que « les hommes studieux, habitués à la méditation », puissent réussir à l’apercevoir, à moins de suivre le conseil qu’il leur donne de « s’écouter avec attention » ; alors, dit-il, « ils le retrouveront quelquefois, surtout lorsqu’ils s’occuperont d’objets qui leur sont moins familiers, ou bien lorsqu’ils sentiront le besoin de se rendre plus vivement sensibles leurs idées et les expressions dont ils les revêtent », c’est-à-dire lorsqu’une difficulté dans le problème étudié excitant les puissances de l’âme et donnant plus d’énergie à la parole intérieure, celle-ci se trouvera ressembler davantage à la parole extérieure. […] VII. 5° Pourquoi elle paraît intérieure ; la perception externe Les caractères précédemment étudiés qui distinguent la parole intérieure et la parole extérieure sont tous, sauf le dernier, des caractères intrinsèques ; encore l’association du tactum buccal à la parole extérieure est-elle un caractère purement empirique et dans lequel l’activité de l’entendement n’intervient pas. […] Psychologue, je veux connaître cette habitude ; je l’étudié, et je la trouve telle que je vais la décrire. […] Analysant, réfléchissant, discutant des définitions, comparant des arguments, le psychologue-logicien se parle intérieurement ; il s’observe, — si tant est qu’il s’observe, — il s’étudie, du moins, avec la parole intérieure ; on pourrait dire qu’alors elle fait partie du sujet pensant ; mais elle n’est pas comprise dans l’objet étudié, car le sens commun l’ignore.

403. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Il étudiait à Cambridge, quand son beau-père, maître maçon, le rappela et le mit à la truelle. […] Peu d’écrivains ont travaillé plus consciencieusement et davantage ; son savoir était énorme, et dans ce temps des grands érudits, il fut un des meilleurs humanistes de son temps, aussi profond que minutieux et complet, ayant étudié les moindres détails et compris le véritable esprit de la vie antique. […] Plus on étudie les races et les littératures latines par contraste avec les races et les littératures germaniques, plus on arrive à se convaincre que le don propre et distinctif des premières est l’art de développer, c’est-à-dire d’aligner les idées en files continues, selon les règles de la rhétorique et l’éloquence, par des transitions ménagées, avec un progrès régulier, sans heurts ni sauts. […] Nous ne rencontrons point sur notre route d’images extraordinaires, soudaines, éclatantes, capables de nous éblouir et de nous arrêter ; nous voyageons éclairés par des métaphores modérées et soutenues ; Jonson a tous les procédés de l’art latin ; même quand il veut, surtout en sujets latins, il a les derniers, les plus savants, la concision brillante de Sénèque et Lucain, les antithèses équarries, équilibrées, limées, les artifices les plus heureux et les plus étudiés de l’architecture oratoire119. […] On n’exige pas qu’un poëte étudie de pareilles âmes ; il suffit qu’il découvre en elles trois ou quatre traits dominants ; peu importe si elles s’offrent toujours dans la même attitude ; elles font rire comme la comtesse d’Escarbagnas ou tel Fâcheux de Molière ; on ne leur demande rien de plus.

404. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Les « emprunts » dont il a orné ces œuvres purement lyriques seraient intéressants à étudier dans le détail ; en général il y a assimilation parfaite, avec déjà une tendance à accentuer la note cruellement voluptueuse et morbide. […] La décadence du poète lyrique en D’Annunzio serait à étudier, par exemple, dans la Canzone di Garibaldi, et mieux encore dans les Laudi. […] C’est pourquoi dans la plupart des hommes, tandis qu’on ne peut guère étudier que la psychologie des passions, au contraire, dans les personnes souveraines, c’est proprement la pathologie qui s’en offre à nous d’elle-même. […] Si l’on prenait la peine d’étudier la technique des meilleurs d’entre eux, on serait étonné de voir combien ils se sont rapprochés des unités tant honnies. […] C’est un problème à étudier.

405. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Il faut étudier l’objet qu’on se propose, chercher dans les choses et dans le rapport qu’elles ont avec la nature de nôtre esprit leurs convenances particulieres, en un mot, se faire un art et des principes qui puissent éclairer nôtre travail. […] On étudie les hommes dans la societé, pour pénétrer dans leur coeur au-delà de ce qu’ils en découvrent : les hommes qu’on voit au théatre sont tous dévoilés, et ne sont précisément que ce qu’ils paroissent. […] Ainsi, tandis que le poëte tragique fait effort pour élever les ames par de grands exemples, au-dessus des sentimens vulgaires, le parodiste s’étudie à les faire retomber dans leur pusillanimité naturelle. […] Vous n’y perdrez en un mot que cet agencement étudié qui vous distrait de l’acteur, pour admirer le poëte, et qui ne paroîtroit qu’un abus de la parole à tout homme de bon sens qui n’auroit jamais entendu de vers. […] Il reste pourtant à étudier l’art de les amener, ce qui suppose bien des réflexions que l’excès même de la sensibilité empêche souvent de faire : il faut du sens froid pour refléchir.

406. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Le jeune Charles étudia avec ardeur les lois dans les différents recueils de Codes, qui existaient alors ; il fut reçu conseiller, le 24 février 1714. […] Il songea d’abord à visiter les nations et à étudier sur place leurs mœurs et leurs lois. […] J’avoue qu’à l’âge où je suis arrivé, je ne connaissais Montesquieu que de nom, et que je serais mort sur la prévention de son mérite transcendant, si je n’avais eu enfin, dans ces derniers temps, le loisir de l’étudier à fond et la volonté de m’en faire une idée juste. […] La supériorité des peuples et des lois tient à des causes mobiles et multiples qu’une intelligence comme celle de Montesquieu devait étudier et approfondir, au lieu de l’attribuer à une seule cause que la nature et l’histoire démentent à chaque ligne de la vie des nations.

407. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Il fit ses études au collège des Jésuites de Dijon, et vint étudier la théologie au vieux collège de Navarre. […] Oeuvres diverses de Bossuet Comme précepteur du Dauphin, connue évêque, Bossuet a déployé une prodigieuse activité, et l’on se demande comment il a trouvé le temps d’expliquer, à plus forte raison d’étudier tant de matières, vastes et difficiles. […] Entre la préface et la conclusion de cette partie, où s’étale éloquemment le dogme de la Providence dans son application aux grands faits de l’histoire, Bossuet étudie les causes humaines et physiques de la prospérité et de la ruine des peuples anciens. […] Saurin s’étudie et réussit à être pathétique.

408. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Ils l’ont étudié à fond dans son esprit, dans son cœur, dans ses modes, dans son art, dans ses fanfreluches. […] IV Peu d’œuvres, dans leur ensemble, sont aussi harmonieuses que celle que nous étudions. […] 20 » Dans la forêt de Fontainebleau, ils voient les plus petites choses : «… Son regard s’arrêta sur le rocher ; il en étudia les petites mousses vert-de-grisées, le tigré noir des gouttes de pluie, les suintements luisants, les éclaboussures de blanc, les petits creux mouillés où pourrit le roux tombé des pins. » Mais à côté ils sentent profondément les grands spectacles : la vallée de Franchart les fait rêver de cataclysmes préhistoriques, de nature antédiluvienne21. […] On ne saurait étudier leurs descriptions sans parler en même temps de leur style ; car c’est la volonté de peindre plus qu’on n’avait fait encore qui les a conduits souvent à se faire une langue, à inventer pour leur usage une « écriture artiste », comme dit M. 

409. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

L’homme qu’il étudie, qu’il cherche en lui et dans le témoignage de l’humanité, c’est, selon ses propres paroles, cet être si grand, qui n’est produit que pour l’infinité ; qui, à l’égard du néant, est tout ; le plus prodigieux objet de la nature ; capable de connaître le bien ; grand, puisqu’il connaît sa misère ; plus noble que l’univers qui l’écraserait, parce qu’il connaîtrait qui l’écrase. […] Les habiles gens s’entendront mieux avec Descartes écrivant que « les poils blancs qui commencent à lui venir l’avertissent qu’il ne doit plus étudier, en physique, à autre chose qu’au moyen de les retarder. » Et ailleurs : « Qu’il n’a jamais eu tant de soin de se conserver que maintenant. » Et plus loin : « Qu’il fait un abrégé de médecine, dont il espère pouvoir se servir par provision pour obtenir quelque délai de la nature. » Ceux qui souffrent, et c’est le grand nombre, ceux qui ont la mauvaise part dans la distribution des biens de fortune, d’opinion ou de santé, ceux pour qui en particulier le Christ est venu, aimeront mieux Pascal disant dans cette sublime prière que j’ai citée : « Je ne trouve en moi, Seigneur, rien qui vous puisse agréer ; je ne vois rien que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. Faites, ô Seigneur, que si mon corps a cela de commun avec le vôtre, qu’il souffre pour mes offenses, mon âme ait aussi en commun avec la vôtre qu’elle soit dans la tristesse pour ces mêmes offenses. » Celui qui a demandé à Dieu la maladie, et qui, comme un héroïque médecin s’inoculant la peste, pour l’étudier de plus près, s’est comme inoculé toutes les misères humaines pour les mieux connaître, sera toujours plus populaire que l’habile homme qui étudie l’art de vivre en santé et d’éloigner le terme fatal.

410. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

« La science étudie d’abord, disait Léonard de Vinci, puis vient l’art, né de celle science54. » Pour rendre compte du déterminisme réciproque qui lie les sentiments intérieurs aux mouvements extérieurs, on peut employer trois procédés principaux d’explication : par la biologie, par la physiologie, par la psychologie individuelle et sociale. […] C’est surtout le système musculaire et la circulation du sang que Mosso a étudiés. […] Warner, lui, a soigneusement étudié les effets produits par les émotions sur la nutrition, ce qu’il appelle les signes trophiques. […] A l’association des sensations ou des sentiments analogues se rattache, selon nous, la troisième des lois d’expression que Darwin a étudiées sans en montrer le vrai sens psychologique.

411. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Il n’avait pas besoin, pour paraître affable, d’étudier ses gestes, de donner à un corps robuste des attitudes contraintes, d’adoucir l’éclat de sa voix, de réprimer la fougue de sa pensée, de cacher les impulsions d’une volonté absolue (c’était une allusion sans doute à quelque confrère moins favorisé) : la nature l’avait fait aimable ; c’est-à-dire qu’en lui donnant de la saillie, de la finesse et de la gaieté, elle y avait joint cette sensibilité, cette douceur, sans lesquelles l’esprit est presque toujours incommode pour celui qui s’en sert, et dangereux pour ceux contre lesquels il est dirigé. […] Je sais des juges plus sévères et qui, sans avoir étudié de bien près Vicq d’Azyr, le rejettent à première vue et le rabaissent beaucoup trop dédaigneusement en ne le prenant que par ses défauts fleuris.

412. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Dans ses différentes marches, il étudie le terrain et les campements, ce qui s’y est fait autrefois de considérable. […] On fait partir Vauban incessamment, et on ne doute pas que le roi ne partît bientôt si la saison était moins retardée. » Ce Chanlay dont il est parlé, et que Dangeau, annoté par Saint-Simon, nous fait particulièrement connaître, était de ces seconds indispensables à la guerre, un officier d’état-major accompli, parfait à étudier les questions, les lieux, à dresser des instructions et des mémoires, à juger des hommes.

413. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

C’est une figure qui mérite qu’on l’étudie et qu’on en marque les traits avec précision. […] Pourvu dès lors du bonnet de maître des arts, il étudia même en théologie.

414. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Ceux qui ont étudié Bossuet savent combien, dès ses premiers sermons prêchés à Metz, il était préoccupé de cette destruction de Jérusalem et des scènes particulières d’horreur qu’elle présente ; il y insiste de nouveau dans ce Discours, il les étale et les commente, y voyant l’image anticipée du Jugement dernier. […] Un mot d’éloge, à la fois excessif et vague, sur Charlemagne qui était la fin indiquée d’avance, montre qu’il avait peu étudié de près ce dernier des grands conquérants dont il parle comme d’un saint Louis.

/ 1776