Mais auprès de ce cours sur les affections pulmonaires, que de scènes facétieuses, entrechats, ripailles, calembours, marches aux lampions, déguisements, pizzicati, ronflements burlesques de bassons, facéties du cor anglais, libertés prises par le triangle, chansons rythmées sur des bouteilles, etc. !
L’histoire de leur propagande nous conduit chez un lord anglais, chez un ex-ministre allemand, chez le Tzar et chez le roi de Prusse ; ces divers personnages successivement se laissent persuader et vont travailler à la régénération de l’élite et par l’élite.
Il est remarquable que les psychologues anglais contemporains, qui ont si largement profité des plus récents progrès de la physiologie, n’ont rien emprunté à la linguistique.
Et pourquoi ne se hasarderait-on pas de temps en temps dans la critique à traiter quelques-uns de ces sujets qui ne sont pas personnels, où l’on parle non plus de quelqu’un, mais de quelque chose, et dont nos voisins, les Anglais, ont si bien réussi à faire tout un genre sous le titre modeste d’essais ?
Comme Bossuet achevait de parler ou pendant même qu’il parlait encore, la première femme de chambre de Madame s’approcha d’elle pour lui donner quelque chose dont elle avait besoin ; profitant de l’occasion, Madame lui dit en anglais, afin que Bossuet ne l’entendît pas, conservant ainsi jusqu’à la mort toute la délicatesse de son procédé et la politesse de son esprit : « Donnez à M. de Condom, lorsque je serai morte, l’émeraude que j’avais fait faire pour lui. » — C’est ce dont Bossuet s’est souvenu jusque dans l’Oraison funèbre : « Cet art de donner agréablement qu’elle avait si bien pratiqué durant sa vie, l’a suivie, je le sais, jusqu’entre les bras de la mort. » Madame fut-elle empoisonnée ?
Théodule Ribot (1839-1916), philosophe, et non médecin, grand passeur de savoir, traducteur de Spencer, introducteur en France de la pensée de Schopenhauer, de la psychologie anglaise et allemande, constitue avec Taine le grand fondateur de la psychologie scientifique.
Kant avait cherché un milieu entre ce qu’il appelait le dogmatisme et le scepticisme, entre l’ancienne métaphysique, représentée surtout pour lui par le wolfisme, et la philosophie française et anglaise du xviiie siècle.
J’ose proposer au plus intrépide de nos artistes de nous effrayer autant par son pinceau que nous le sommes par le simple récit du gazetier, de cette foule d’Anglais expirants, étouffés dans un cachot trop étroit, par les ordres d’un nabab.
Il serait mieux qu’il n’y eût aucune distinction d’étrangers et de régnicoles, et qu’un anglais pût venir à Paris étudier devant notre modèle, disputer la médaille, la gagner, entrer à la pension, et passer à notre école française de Rome.
Quand j’y songe, je trouve Shakspeare bien heureux d’être Anglais.
La nation anglaise, la première, a fait du droit divin un dogme antinational.
Zola derrière lui, ni leurs nombreux imitateurs, et c’est ce qui fait sur eux la si grande supériorité des naturalistes russes et anglais, d’un Tolstoï, d’un Dostoïevski, de Dickens, de George Eliot.
Voilà certes une façon commode et des plus lestes de s’unir par les liens du mariage, c’est encore plus expéditif que d’avoir recours au fameux forgeron anglais.
Elle porte, sur les cartes de visite qui garnissent son carnet de cuir anglais ou viennois, le nom de Mme Albertine de la Borde ou celui de la baronne Suzanne d’Ange2. […] Balzac et Stendhal ont eu la prétention, eux aussi, d’écrire des romans d’observateurs, et bien d’autres encore, tels que George Eliot parmi les Anglais, le comte Tolstoï parmi les Russes ; — je prends au hasard deux noms parmi les plus grands. […] La seconde a porté ses meilleurs fruits chez les Allemands et les Anglais, qui lui doivent leur art de suggestion et de profondeur. […] C’était précisément le contraire au cours du XVIe siècle anglais et du XVIIe siècle français. […] La vision de la beauté poétique particulière à Baudelaire ne lui vient-elle pas en droite ligne de la poésie anglaise ?
C’est ce que les Anglais, ces éternels insulaires Et penitus toto divisos orbe Britannos disait déjà Virgile, ont merveilleusement compris et le motif pour lequel Florence joue un rôle si grand dans leur littérature. […] Ils demeuraient très Anglais dans cette initiation florentine, et le monde florentin, lui, ne changeait pas. […] Ces émigrants des steppes immenses et d’une société encore chaotique s’émerveillaient de cette citadelle de l’ordre latin où, nous autres Français, nous venions retrouver les plus pures qualités du commun héritage méditerranéen portées à un degré supérieur, et tous, Anglais, Russes, Français, quel conseil pratiquions-nous, sinon celui de l’héroïque Michel-Ange répondant à un cardinal qui lui demandait, le voyant se diriger sous la neige vers un monument d’autrefois : « Où vas-tu par un temps pareil ? […] Un égarement d’esprit, inexplicable sinon par la fièvre de l’obsession, a pu seul faire méconnaître à Guillaume II, Anglais par sa mère et par sa grand’mère, cette règle constante de la politique anglaise : l’indépendance des ports belges à l’égard des puissances européennes. […] Parmi les étrangers qui ont fréquenté assidûment notre salle de travail, il convient de citer un étudiant anglais, M.
Sur quelque théâtre, soit grec, soit italien, français, anglais, germain, ou espagnol, que nous jetions nos regards, nous trouvons que la nature du fait tragique est d’être grave, auguste et funeste, bien qu’on le tire de la mythologie, de l’histoire sacrée ou profane, ou de l’imagination. […] Oreste venge son père en poignardant Égisthe et Clytemnestre, chez les trois poètes grecs, ainsi que Hamlet venge son père en tuant ses meurtriers, chez le poète anglais, et comme Ninias punit Sémiramis, dans la tragédie de Voltaire. […] Malgré les beautés surprenantes qu’a répandues l’auteur anglais dans cette grande imitation des caractères et des troubles publics, la licence que prit son génie ne l’a conduit qu’à une imperfection du genre. […] La richesse de cette peinture a droit d’étonner en un spectacle à qui le génie de l’auteur anglais donne autant de profondeur que d’étendue. […] D’ailleurs l’unité de passion graduées et de caractères profonds, est partout conservée dans le déroulement de ces lugubres intrigues ; qualité éminente des tragédies de l’Eschyle anglais.
Des deux influences conjointes et convergentes qui, faute d’une suffisante résistance modératrice, auraient porté cette profonde atteinte aux énergies spirituelles distinctives de notre peuple l’anglaise apparaît à notre auteur la plus forte. Et d’autant qu’outre son action directe, elle s’est exercée par le véhicule de l’Allemagne, la littérature allemande étant redevable aux Anglais d’une grande part de ses inspirations lyriques et romanesques. […] Les Anglais n’ont pas de métaphysique. […] On n’arrivera pas facilement à nous faire croire que le puissant adversaire de Locke, que l’inventeur ou le rénovateur des grands arguments classiques contre la psychologie sensualiste anglaise, ait été lui-même un sensualiste enveloppé et caché. […] L’autre, qui consiste à approvisionner de nouvelles parisiennes une revue anglaise et d’où il tire tout juste de quoi dîner.
Les Anglais nous reprochaient cet abandon, et Fielding, qui devait plus tard s’illustrer par son roman de Tomes-Jones, adaptait à la vie de son pays la plupart des chefs-d’œuvre de Molière. […] Il semble que Molière ait exercé une sorte de fascination sur les critiques anglais. […] Je crois que les Anglais, soumis aux mêmes épreuves, les supporteraient avec une énergie sombre en les regardant bien en face. […] Les Américains et les Anglais, tels que nous les peignent des plumes libérales, retrouveraient dans cet Alceste un de leurs ancêtres. […] Pour peu que nous réfléchissions, nous ne saurions admettre que la jeune Anglaise enlevée par le brillant officier se jette au cou de l’apprenti herboriste.
Son frère venait d’avoir le commandement d’une frégate en course contre les Anglais ; je parlais de la manière d’armer cette frégate sans nuire à sa légèreté : — « Oui, dit-elle d’un ton tout uni, l’on ne prend « de canons que ce qu’il en faut pour se battre. » — Je l’ai rarement ouïe parler en bien de quelqu’un de ses amis absents, sans glisser quelque mot à leur charge. […] Les personnes curieuses de tout approfondir pourront lire avec intérêt une Notice intitulée : Charles de Bremond d’Ars, marquis d’Ars, tué à bord de la frégate l’Opale, dans un combat contre les Anglais, sur les côtes de Bretagne ; par M.
« Être toujours gai, dit un voyageur anglais en 1785274, voilà le propre du Français », et il remarque que cela est d’obligation, parce qu’en France tel est le ton du monde et la seule façon de plaire aux dames, souveraines de la société et arbitres du bon goût. […] — Pour l’Allemagne, voir les Mémoires de la margrave de Bareith et du chevalier Lang. — Pour l’Angleterre, on trouvera les textes dans les tomes III et IV de mon Histoire de la littérature anglaise.
. — Cas d’un peintre anglais. — Témoignage d’un joueur d’échecs. — Observations de Goethe et de M. […] Par exemple, une fois il est brusquement rappelé à lui ; « je venais de voir très distinctement, dit-il, mon nom sur une feuille de papier blanc, éclatante comme le plus satiné des papiers anglais ».
Mais nous nous trompons, ce personnage même ne lui manquait plus, car un poète anglais, Marlowe, l’avait déjà inventé dans un premier drame de Faust sous le nom de Méphistophélis. […] Heine lui a donné l’accent allemand à Paris ; Byron, l’accent anglais ; Musset et ses imitateurs soi-disant légers, l’accent français.
C’est pourquoi je trouve plus de plaisir aux œuvres des Anglais, des Scandinaves et même des Allemands. […] Et j’accepte aussi volontiers d’être du xixe et non du xviie , que d’être Français et non Anglais.
De même que les jardins anglais, les déserts, les ermitages, les élysées, qui se multiplient à la même époque, Trianon prouve qu’à la ville, à la cour même, on veut avoir l’illusion de la campagne et il permet d’évaluer combien en cent ans a changé l’idéal de beauté. […] On se coiffe à la vierge, ou bien on laisse pendre ses cheveux en longues boucles qu’on appelle des anglaises et qui font penser au feuillage éploré d’un saule élégiaque.
Précisément, peut-être, parce que j’ai beaucoup lu les vieilles légendes françaises, anglaises et allemandes. […] Pourquoi ne pas dire d’essence anglaise, ou d’essence espagnole ?
Toutefois, même dans cet état, le tissu nerveux conserve et manifeste toujours sa double propriété : celle d’être excité (irritabilité) et celle de retenir les excitations (retentiveness de l’école anglaise) ; il s’ensuit qu’un plaisir contre-balancé par une peine n’est pas équivalent, pour la conscience, à la pure absence de plaisir ou de peine. […] C’est cet état d’excitation, état réellement dérivé et secondaire, que Bain et presque tous les psychologues anglais (même Spencer), ont pris pour un état primitif.
Laurence Jerrold, Écrits pour l’Art, de janvier 1906)… Il n’est peut-être pas sans intérêt ici de donner à ce propos cet extrait de la presse anglaise qui, on le sait, est très ménagère de son estime : « … M. […] « Il sera sans doute intéressant pour les lecteurs anglais d’apprendre qu’il est un des très peu nombreux poètes Français dont les, œuvres sont acquises, dès qu’elles paraissent, par la Librairie du British Muséum. » (Daily Chronicle, Londres, mars 1897.)
ce point central de mes maux, c’est de n’être pas né Anglais. […] Les amours de Daphnis et de Chloé sont fécondes, tendent à « promouvoir la vie », comme disent les Anglais ; les amours de boudoir sont stériles, tendent à ralentir, à altérer, parfois à détruire la vie.
De ses fissures ruissellent, au nord, le danois et le suédois, à l’ouest, le hollandais et le flamand ; l’allemand passe la Manche et devient L’anglais. […] Le grand pélasge, c’est Homère ; le grand hellène, c’est Eschyle ; le grand hébreu, c’est Isaïe ; le grand romain, c’est Juvénal ; le grand italien, c’est Dante ; le grand anglais, c’est Shakespeare ; le grand allemand, c’est Beethoven.
De par la différence des cerveaux, un enfant de quinze ans, si l’on le choisit intelligent (car on trouve que la majorité des femmes sont ordinaires, le plus grand nombre des jeunes garçons stupides, avec quelques exceptions supérieures), jouera adéquatement son rôle, exemple le jeune Baron dans la troupe de Molière, et toute cette époque du théâtre anglais (et tout le théâtre antique) où l’on n’aurait jamais osé confier un rôle à une femme. […] Catulle Mendès, « de l’éternelle imbécillité humaine, de l’éternelle luxure, de l’éternelle goinfrerie, de la bassesse de l’instinct érigée en tyrannie ; des pudeurs, des vertus, du patriotisme et de l’idéal des gens qui ont bien dîné. » Vraiment, il n’y a pas de quoi attendre une pièce drôle, et les masques expliquent que le comique doit en être tout au plus le comique macabre d’un clown anglais ou d’une danse des morts.
En voici le résultat : Terrains paléozoïques non compris les roches ignées 57, 154 pieds Terrains secondaires 13, 190 pieds Terrains tertiaires 2, 240 pieds Ensemble 72, 584 pieds C’est-à-dire environ treize milles anglais et trois quarts. […] Notre première édition portait, d’après la troisième édition anglaise : « Aucune île océanique n’a jusqu’à présent… etc. » (Trad.)
Les siècles passés donnèrent le nom de Sage au roi Charles cinquième pour ce qu’il combattait heureusement les Anglais dans son cabinet : de quel titre donc devons-nous vous honorer, vous qui avez si généreusement vaincu l’Espagnol dans votre lit ?
Cependant « Le Malade imaginaire n’est pas celle des comédies de Molière que j’aime le mieux, disait-elle ; Tartuffe me plaît davantage. » Et dans une autre lettre : « Je ne puis vous écrire plus long, car on m’appelle pour aller à la Comédie ; je vais voir Le Misanthrope, celle des pièces de Molière qui me fait le plus de plaisir. » Elle admirait Corneille, elle cite La Mort de Pompée ; je ne sais si elle goûta Esther : elle aurait aimé Shakespeare : « J’ai souvent entendu Son Altesse notre père, écrivait-elle à sa demi-sœur, dire qu’il n’y avait pas au monde de plus belles comédies que celles des Anglais. » Après la mort de Monsieur et durant les dernières années de Louis XIV, elle avait adopté un genre de vie tout à fait exact et retiré : « Je suis ici fort délaissée (5 mai 1709), car tous, jeunes et vieux, courent après la faveur ; la Maintenon ne peut me souffrir ; la duchesse de Bourgogne n’aime que ce que cette dame aime. » Elle s’était donc faite absolument ermite au milieu de la Cour : Je ne fraye avec personne si ce n’est avec mes gens ; je suis aussi polie que je peux avec tout le monde, mais je ne contracte avec personne des liaisons particulières, et je vis seule ; je me promène, je vais en voiture ; mais depuis deux heures jusqu’à neuf et demie, je ne vois plus figure humaine ; je lis, j’écris, ou je m’amuse à faire des paniers comme celui que j’ai envoyé à ma tante.
Mais celui des Anglais qui lui rend le plus bel hommage, c’est un génie facile, un peintre au large et courant pinceau, qui n’est pas sans de grands rapports de parenté avec lui, Walter Scott, en ses Puritains d’Écosse.
Après s’être attaché d’abord à l’électeur de Brandebourg dont il commanda l’armée, il lia partie avec le prince d’Orange, l’accompagna dans son expédition d’Angleterre, l’y soutint de son épée, et ne périt que dans la victoire, après avoir tout fait pour lui assurer la couronne. « Ne trouvez-vous pas bien extraordinaire, disait Louis XIV au duc de Villeroi, que M. de Schomberg, qui est né Allemand, se soit fait naturaliser Hollandais, Anglais, Français et Portugais ?
D’un jardin anglais ou du verger d’Alcinoüs il avait fait une pièce de terre labourable : il fut réputé excellent.
Mais lorsque, dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli La Rochelle et abattu l’hérésie, et que, par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Casal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein, et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines, quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui ?
Laissons de côté Addison, si Anglais sous ses airs d’élégance, et qui ne se laisse pas importer aisément ; mais M.
D’autres lettres de lui, publiées il y a quelques années17, et se rapportant la plupart au dernier temps de son séjour en province, à Soissons, l’avaient montré littérateur instruit, sachant même un peu d’hébreu, lisant les langues modernes, l’italien, l’anglais, citant à propos ses auteurs, et justifiant le mot de Voltaire qui le définit quelque part « un homme laborieux, exact et sans génie. » Ce n’est pas de celui-là qu’on dira que l’esprit lui sortait par tous les pores.
Dès le milieu du règne de Louis XIV, tout était tourné à la règle étroite, à la dévotion, et le profit moral, la dose de connaissance morale dont on parle, et qui d’ailleurs n’était propre qu’à un petit nombre d’individus d’élite dans une génération à peu près parue, étaient dès longtemps épuisés ; la révocation de l’Édit de Nantes, et l’approbation presque entière qu’elle reçut dans les régions élevées et de la part de quelques-uns de ceux même qui auraient dû être des juges, l’inintelligence profonde où l’on fut à la Cour de la révolution anglaise de 1688 et de l’avènement de Guillaume, montrent assez que les lumières étaient loin et que les plus gens d’esprit en manquaient.
Ce qu’il était permis de dire aux anciens Grecs ne nous semble plus, à nous, convenable, et ce qui plaisait aux énergiques contemporains de Shakspeare, l’Anglais de 1820 ne peut plus le tolérer, à tel point que dans ces derniers temps on a senti le besoin d’un « Shakspeare des familles. » Nous connaissons, sans sortir de chez nous, de ces pruderies et de ces arrangements-là, mais bien vite nous en rions ; — nous en souffrons aussi.
Il eut l’honneur, en juillet 1690, de recevoir et de régaler à son passage le roi Jacques détrôné et fugitif, qui avait pris sa route par Caen : il fut très-frappé de l’air indifférent, passif, de ce roi opiniâtre,« qui paraissait aussi insensible au mauvais état de ses affaires que si elles ne le regardaient point ; qui racontait ce qu’il en savait en riant et sans aucune altération. » Le roi Jacques se flattait à cette date, que « le peuple anglais était entièrement dans ses intérêts » ; et il imputait tout le mal au prince d’Orange et aux troupes étrangères que l’usurpateur avait fait passer en Angleterre.
… » Et cette visite encore à un curé, camarade de collège, cette tournée près de La Ferté-Milon, et qui doit le ramener sous le toit champêtre de son ami Deleyre : « Je vous écrirai de mon presbytère pour vous annoncer le jour de mon départ, et je croirai en arrivant à Dame-Marie me trouver chez un autre curé ; car tout père de famille est pasteur. » J’ai lu quelquefois, dans les lettres et mémoires des poètes anglais venus depuis soixante ou quatre-vingts ans, de ces promenades de campagne, de ces visites heureuses et saines à des cottages qui ont abrité, ne fût-ce qu’un jour, la joie innocente et le bonheur.
Molière a la verve, le démon : Térence n’a pas le démon ; il a ce que les Anglais appellent le feeling, mêlé et fondu dans le comique.
C’était plus grand que les plus vastes perspectives de l’Anglais Martynn, et mille fois plus beau.
Les Anglais, plus faits pour nous comprendre, et qui entrent mieux dans l’esprit de détail de notre littérature, sont loin pourtant d’accepter tous nos jugements : l’un des plus bienveillants et des plus judicieux, Hallam, parlant très-pertinemment et avec beaucoup d’équité de Corneille, ne le place pas dans le premier ordre des génies.
Le même étranger que je viens de citer pour son mot heureux d’une invasion de barbares dirigée par Orphée ajoutait avec cet esprit positif qui est bien celui d’un Anglais : « Mais les chœurs se payent bien cher ; trente sous par jour pour chaque choriste !
Il y avait, quoi qu’il en soit, dans l’esprit politique des Romains tout le contraire, à certains égards, de l’esprit des Spartiates, une faculté de se transformer et de transiger sans briser, une disposition adoptive, si j’ose dire, qui n’existait pas en Grèce : comme l’aristocratie anglaise, le Sénat romain résistait aux réformes jusqu’au dernier moment ; puis, ce moment venu, il cédait et s’accommodait du nouvel ordre.
Je voudrais autoriser tout terme qui nous manque et qui a un son doux sans danger d’équivoque… J’entends dire que les Anglais ne se refusent aucun des mots qui leur sont commodes : ils les prennent partout où ils les trouvent chez leurs voisins.
Ce changement, il est curieux de le remarquer, se trouve précisément l’inverse de celui qu’on a vu chez les poëtes anglais de l’école des Lacs, les mêmes avec qui notre poëte a plus d’une ressemblance pour le génie.
Avant la révolution, l’on avait souvent remarqué qu’un François, étranger à la société des premières classes, se faisait reconnaître comme inférieur dès qu’il voulait plaisanter ; tandis qu’un Anglais, ayant toujours de la gravité et de la simplicité dans les manières, vous pouviez plus difficilement savoir en l’écoutant à quel rang de la société il appartenait.
Collier, entreprennent d’enseigner la décence et la moralité à la littérature anglaise, la plus brutale et la plus dévergondée de l’Europe.
Ce ne seront plus, au lieu de nos sévères jardins français, que parcs à l’anglaise, pelouses, perspectives adroitement ménagées, ponts rustiques, grottes artificielles, lacs et rivières d’ornement, montagnes en miniature couronnées de temples grecs dédiés à l’amour ou à l’amitié, propres bosquets dans l’ombre desquels se dérobe une statue sentimentale ou quelque autel symbolique.
On se sent tout près de Hugo, bien plus près de Hugo que des Montagnards et du Conciones quand on lit des phrases comme celles-ci : « La victoire marchera au pas de charge ; l’aigle… volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame. » Ou bien : « J’en appelle à l’histoire : Elle dira qu’un ennemi qui fit vingt ans la guerre au peuple anglais, vint librement, dans son infortune, chercher un asile sous ses lois… Mais comment répondit l’Angleterre à une telle magnanimité ?
Science et Philosophie Taine, dont j’ai parlé, Renan, dont je parlerai, l’Anglais Darwin921, qui ne m’appartient pas, voilà les trois grands modificateurs des esprits contemporains : c’est d’eux, de l’un plus, de l’autre moins, assez souvent de tous les trois tant bien que mal amalgamés et fondus, c’est d’eux que nous tenons la plupart de nos idées générales.
Elle est ravagée par deux siècles de guerres effroyables, tantôt avec l’Angleterre, qui lui arrache un moment sa nationalité et lui donne pour roi un régent anglais ; tantôt avec son ancienne organisation féodale : elle ne produit point d’homme de génie dans les lettres.
Il s’ensuit des séances troublantes, que rapporte l’anglais Wallace, en témoin digne de foi.
Mais si l’on jardinait en allemand, on dînait en anglais, on soupait en italien ; le français se parlait bien assez dans les intervalles.
» * * * — Le père de Terrien, qui fait le sport anglais au Paris, était, pendant la Terreur, le commandant de la frégate La Vertu, chargée de porter en Irlande des forçats et des loups, et qui avait à bord une petite guillotine d’acajou pour couper le cou aux poulets.
Ces sentiments sont tout naturels de la part d’un auteur, et il est, en effet, bien « excusable », Cet écrivain — c’est je crois, un Anglais ; mais j’ai oublié son nom — disait : « Quand je veux lire un bon livre, je le fais ».
Je voudrais voir se dresser sur la hauteur, le temple qui serait pour l’âme française ce que l’Abbaye de Westminster est pour l’âme anglaise, je veux dire son sanctuaire.
Mais il trouve moyen de fondre cette particularité anglaise avec le caractère tout français des sites qu’il traverse. […] Sommes-nous les victimes de l’anglais Thomson et de son élève Jean-Jacques ? […] Ce sont des fleurs de Smyrne qu’une main amie offrit, au départ, à cette vieille Anglaise en corsage rouge qui somnole là-bas. […] Il était en effet professeur d’anglais dans une institution religieuse. […] En Italie, il se lia d’amitié avec le célèbre Foscolo ; à Londres, il épousa une jeune Anglaise qui était institutrice et probablement dévote de sa religion.
Le verbe anglais, presque dénué de toutes flexions, est le pendant du sabot du cheval, animal beaucoup plus récent que le primate à cinq doigts. […] Le grand humoriste anglais Swift a écrit un conte où ce sont les chevaux qui sont les maîtres du monde et qui ont réduit les hommes en esclavage. […] Il se mit, selon la mode anglaise, à prêcher dans les rues. […] Deux Anglais, dès 1741, avaient révélé à l’Europe les charmes de Chamôunix. […] Ce sont des montagnards du Valais, de l’Oberland et de la Savoie qui guident sur les pentes de l’Himalaya les explorateurs anglais.
Dès la fin du xviie siècle et au commencement du xviiie , ce fut dans l’école et la postérité immédiate de Racine que s’annoncèrent les premiers signes d’attention donnés à la littérature et à la poésie anglaises. […] Voltaire enfin, le premier, inaugura véritablement chez nous la connaissance de la littérature anglaise ; mais c’était surtout les idées qu’il avait en vue, il s’en emparait et s’en servait comme d’une arme dans la lutte, comme d’un instrument d’inoculation philosophique, bien plutôt qu’il n’y cherchait matière et sujet à une comparaison impartiale et critique. […] Mohl, le savant orientaliste et mieux que cela, mieux qu’un savant, un sage : esprit clair, loyal, étendu, esprit allemand passé au filtre anglais, sans un trouble, sans un nuage, miroir ouvert et limpide, moralité franche et pure ; de bonne heure revenu de tout avec un grain d’ironie sans amertume, front chauve et rire d’enfant, intelligence à la Goethe, sinon qu’elle est exempte de toute couleur et qu’elle est soigneusement dépouillée du sens esthétique comme d’un mensonge.
André Gide sait l’allemand, ainsi que l’anglais, l’italien, le latin et le grec, et il cite beaucoup de textes dans ces diverses langues : les textes grecs sans l’ombre d’accentuation, malheureusement). […] Lorsque Gertrude montre pour la première fois une lueur d’intelligence et commence à comprendre les mots qu’il lui enseigne avec une évangélique patience, l’excellent pasteur déborde de joie religieuse et de reconnaissance envers le ciel, comme le docteur anglais, éducateur de l’aveugle et sourde-muette Laura Bridgeman, lequel, en pareille occurence, tomba à genoux pour remercier le Seigneur. […] Mais je ne puis lui concéder qu’un Balzac soit peu de chose en face d’un Dostoïevski, ni que le roman français soit si inférieur à l’anglais, au russe ou à l’espagnol, ni qu’il soit équitable de demander : « Qu’est-ce qu’un Lesage auprès d’un Fielding ou d’un Cervantès ?
On y trouve encore l’Essai sur le mérite et la vertu qui n’est qu’une traduction de l’anglais, la dissertation intitulée la Suffisance de la religion naturelle, et les Lettres sur les aveugles et sur les sourds-muets. […] Les pièces qu’il a fait jouer ou qu’il pouvait faire jouer sont peu nombreuses : c’est le Fils naturel, le Père de famille, les Pères malheureux, le Joueur, imité de l’anglais, et la comédie de : Est-il bon ? […] Tous les hommes graves, occupés, vertueux, sages et philosophes, avaient des amies (et nous rions des Anglaises !!).
Saint-Amant parle du théâtre anglais, et en homme qui a été au théâtre à Londres, et même, ce semble, très fréquemment. […] Il est vrai que l’édition anglaise des Lettres philosophiques est de 1733 ; mais ce n’est qu’en français, en 1734, que les Français les ont lues. […] Mais si quelques pièces seulement de Voltaire sont tirées de Shakspeare, tout son théâtre est inspiré du dramatiste anglais. […] Il ne faut pas plus le déplorer qu’il ne faudrait gémir de ce que les Anglais goûtent plus Shakspeare que Racine. […] Paraissez, Écossais, Irlandais et Gallois, Et tous ceux que l’Anglais a rangés sous ses lois !
Je ne puis contempler certaines de ces figures que, dans son rêve maladif et mystique, le peintre anglais Burne-Jones se plut à répéter, sans y reconnaître comme l’image frappante de nous-mêmes. […] C’est, dit un médecin anglais, « une ségrégation obligatoire dans le but d’éliminer quelques-uns des défauts de la race ». […] Les Boers ont été vaincus ou plutôt infédérés, tout simplement parce que la prédominance sociale appartient aux Anglais dans l’Afrique australe. […] L’Anglais est visible au Portugal. […] Lasse jusqu’à la nausée de tout ce qui porte la marque exclusive de l’esprit méridional, de l’obsédante routine, de tout ce qui est factice, vieux, étroit, aspirant profondément vers l’original, le vivant, l’authentique, vers ce qui est rude, barbare, savoureux et fort — fût-ce le désordonné, le chaotique et l’étrange, — elle s’est abreuvée aux sources anglaises, allemandes, nord-américaines, Scandinaves, fuyant le sentimentalisme, recherchant surtout l’intelligence et la force.
C’est pourtant un critique anglais, Georges Henry Lewes, le biographe de Goethe ; qui a fait la remarque très intéressante que voici : La gloire de Goethe a souffert de l’étendue de son oeuvre. […] L’absence même des qualités de forme sculpturale, de couleur éclatante, de sonorité, de suave harmonie, qui allaient devenir communes, aurait dû avertir le public de 1830 qu’on se trouvait en présence d’un effort très particulier et très intéressant pour introduire dans notre langue poétique les nuances, les demi-teintes, l’allure variée, familière et souple, la psychologie tout intime d’une Muse domestique et bourgeoise, à l’instar des Anglais. […] Cependant on ne conçoit pas Milton descendant pour cela au rang d’astre de seconde ou de troisième grandeur dans la poésie anglaise. […] N’ai-je pas lu quelque part que si Saint-Évremond, moins paresseux, avait appris l’anglais, la France aurait pu connaître l’Angleterre plus d’un demi-siècle avant Voltaire et Montesquieu ? […] Saint-Êvremond, à Londres, ignorant tout de l’Angleterre, personnifie bien cette infatuation foncière de la nation française, qui reparaît toujours après nos engouements passagers pour le voisin et qui plaçait encore dans la bouche de Victor Hugo cette réponse typique, mais probablement légendaire, à une dame anglaise qui lui avait adressé la parole en anglais : « Madame, quand l’Angleterre voudra causer avec moi, elle apprendra ma langue !
À vingt ans, il avait tous ses instruments en main, le latin, le grec, l’allemand, l’anglais et l’habitude de recueillir des faits. […] Il était Anglais. […] Son histoire de la littérature anglaise, qui reste si grande, quoique écrite trop tôt ou trop vite, et surtout ses admirables Notes sur l’Angleterre, en font foi. […] Autour de lui des figures amusantes, comme celle de l’Anglaise, belle-mère d’une de ses élèves. Bien attrapée, cette Anglaise, et depuis qu’on nous en croque, il était difficile de n’être pas banal en telle peinture.
Il était suivi du valet de chambre monté sur une haquenée anglaise, lequel portait sur lui la casaque de son maître, casaque de velours orangé à clinquant d’argent, et, en la main droite, des tronçons d’épées, de pistolets et armes diverses, et des lambeaux de panaches, de son maître également, le tout lié en faisceau et formant trophée : Après cela, disent les secrétaires s’adressant à Rosny, vous veniez dans votre brancard (brancard fait à la hâte de branches d’arbres, surmonté de cercles de tonneaux), couvert d’un linceul seulement ; mais par-dessus, pour parade des plus magnifiques, vos gens avaient fait étendre les quatre casaques de vos prisonniers, qui étaient de velours ras noir, toutes parsemées de croix de Lorraine sans nombre en broderie d’argent ; sur le haut d’icelles les quatre casques de vos prisonniers avec leurs grands panaches blancs et noirs, tout brisés et dépenaillés de coups ; et contre les côtés des cercles étaient pendus leurs épées et pistolets, aucuns brisés et fracassés ; après lequel brancard marchaient vos trois prisonniers, montés sur des bidets, dont l’un, à savoir le sieur d’Aufreville, était fort blessé, lesquels discouraient entre eux de leurs fortunes… Après les prisonniers venaient le surplus des domestiques, puis la compagnie des gens d’armes et les deux compagnies d’arquebusiers, ou du moins ce qui en restait, non sans plus d’un brancard encore pour les blessés, et sans bien des têtes bandées ou des bras en écharpe : toute une ambulance victorieuse.
Quant aux Confessions du comte de…, ce sont les mémoires d’un roué, d’un jeune colonel du commencement du xviiie siècle, et qui présente une première ébauche de ces autres héros fictifs ou réels, les Valmont et les Lauzun : on y parcourt une liste de bonnes fortunes, à travers lesquelles l’auteur a la prétention de peindre une collection de caractères de femmes, la femme de qualité, l’Anglaise, l’Espagnole, la coquette, la dévote, la caillette, la marchande, la financière ; mais les esquisses sont si rapides et si peu gracieuses, les teintes si monotones, qu’on fait bientôt comme le héros qui les confond et qui les oublie.
Les Anglais n’ont pas cessé d’estimer Bourdaloue ; dans ce pays où l’art oratoire est sérieusement étudié et où tout est dirigé dans le sens pratique, on fait à son genre d’éloquence une place très haute, et on lui décerne, à lui en particulier, et par rapport à d’autres noms de grands orateurs, une supériorité dont nos idées françaises seraient elles-mêmes étonnées71.
Cette originalité, jointe aux vertus et aux qualités morales les plus fines qui sont l’âme de cette poésie, se rencontre au plus haut degré en un poète anglais bien connu de nom, mais trop peu lu en France, et dont je voudrais présenter une idée précise et vive, par opposition aux divers noms que je viens de passer en revue.
Vers 1725, il s’était formé à Paris, chez l’abbé Alary, de l’Académie française, une conférence politique qui se tenait tous les samedis ; et comme l’abbé demeurait à un entresol, place Vendôme, dans la maison du président Hénault, la société avait pris nom l’Entresol C’était à la fois un essai de club à l’anglaise et un berceau d’Académie des sciences morales et politiques.
La margrave de Bareith qui avait eu une éducation très soignée, qui savait les langues modernes, l’histoire, la littérature, et qui aurait pu écrire ses mémoires en anglais aussi bien qu’en allemand, les a écrits en français, de même que c’est en français qu’elle correspondait toujours avec son frère.
Elle s’en plaignit au grand-papa, c’est-à-dire au premier ministre, pour qu’on châtiât Fréron : de quoi Horace Walpole, dès qu’il le sut, se montra très contrarié : « Nous aimons tant la liberté de l’imprimerie, disait-il, que j’aimerais mieux en être maltraité que de la supprimer. » Fréron n’avait fait, d’ailleurs, que rapporter un ouvrage traduit de l’anglais, et il n’y avait de reproche à lui faire que d’avoir reproduit cette traduction : « Dans l’exacte justice, disait M. de Choiseul, c’est le censeur qui a tort et non pas Fréron ; ils seront cependant corrigés l’un et l’autre. » Mme de Choiseul avait été mise en mouvement pour cette affaire, mais elle sent vite qu’il faut se mêler le moins possible de toutes ces tracasseries où assez d’autres se complaisent : Ne nous fourrons pas, ma chère enfant, dans les querelles littéraires ; si nous nous en sommes mêlées, c’était pour en tirer notre ami, et non pour y entrer : elles ne sont bonnes qu’à déprécier les talents, mettre au jour les ridicules.
Les poètes anglais du foyer, Cowper, Wordsworth, ont-ils jamais rendu plus délicieusement les joies d’un intérieur pur, la félicité domestique, ce ressouvenir de l’Éden, que le voyageur qui s’asseyant un moment sous un toit béni, a su dire : Le Val, 20 décembre. — Je ne crois pas avoir jamais senti avec autant d’intimité et de recueillement le bonheur de la vie de famille.
Il y voyait beaucoup des dames anglaises, dont l’une, jeune, se mit à l’aimer ; et un jour il s’aperçut avec effroi que lui-même était pris, mais pris comme jamais il ne l’avait été, et comme on ne l’est qu’une fois dans la vie.
Vers la fin il souffrait de la poitrine ; il retourna au Cayla après cinq ans d’absence, en 1838, pour respirer l’air natal ; il se maria cette année-là même avec une jeune Anglaise née dans l’Inde, qui lui apportait de la fortune, « une Ève charmante, venue tout exprès d’Orient pour un paradis de quelques jours. » Elle et lui jouirent peu de ce bonheur ; il mourut dans l’année.
Désormais on est en France pour Molière comme les Anglais pour Shakespeare.
Un célèbre poëte anglais du temps, Rowe, qui avait un pied dans la politique et qui eût désiré un poste important, reçut un jour de lord Oxford le conseil de se mettre à étudier la langue espagnole.
L’anglais, l’italien, la ravissante musique, tout cela demeure loin derrière ; ce sont des goûts, des connaissances qui demeurent sous la cendre, où je les retrouverai pour les insinuer à mon Eudora, à mesure qu’elle se développera.
Pour achever ce tableau, on voit au bord du lac un monument funéraire en mémoire d’une Anglaise et de son mari qui se noyèrent il y a dix ans en se promenant sur le lac.
Par Sir Henry Lytton Bulwer, ancien ambassadeur Traduit de l’anglais par M.
Charles et Marie est un gracieux et touchant petit roman anglais, un peu dans le goût de Miss Burney.
Elle lisait peu, mais les bons livres en divers genres, de science quelquefois, ou autres ; les poëtes anglais lui étaient familiers, et quelques vers d’eux la faisaient rêver.
Qu’un homme dans son cabinet, parfois un vieillard débile, dispose des biens et des vies de vingt ou trente millions d’hommes dont la plupart ne l’ont jamais vu ; qu’il leur dise de verser le dixième ou le cinquième de leur revenu et qu’ils le versent ; qu’il leur ordonne d’aller tuer ou se faire tuer et qu’ils y aillent ; qu’ils continuent ainsi pendant dix ans, vingt ans, à travers toutes les épreuves, défaites, misères, invasions, comme les Français sous Louis XIV, les Anglais sous M.
S’inspirant des drames anglais, dont le pathétique intense et la violence d’action le frappaient488, il professe que Molière et Racine, qu’il admire fort, ont pourtant laissé presque tout à faire.
S’appuyant solidement sur la configuration géographique du pays, et sur l’histoire des colonies anglaises, il recherche les origines de l’esprit démocratique en Amérique : il expose l’organisation des États de l’Union et de l’Etat fédéral, leurs relations et leurs attributions ; il montre comment le peuple gouverne, et tous les effets de la souveraineté de la majorité.
Ses trois fils ne furent que des lieutenants des Romains, analogues aux radjas de l’Inde sous la domination anglaise.
La mission de Voltaire, à ce moment, était de naturaliser en France les idées anglaises, les principes philosophiques qu’il avait puisés dans la lecture de Locke, dans la société de Bolingbroke ; mais surtout, ayant apprécié la solidité et l’immensité de la découverte de Newton, et rougissant de voir la France encore amusée à de vains systèmes, tandis que la pleine lumière régnait ailleurs, il s’attacha à propager la vraie doctrine de la connaissance du monde, à laquelle il mêlait des idées de déisme philosophique.
c’est César et l’abbé Cotin. » Un éminent historien anglais, M.
C’est de cette même Élisabeth, née pour le trône, que le grand Frédéric a dit : « La fierté d’un Spartiate, l’opiniâtreté d’un Anglais, la finesse italienne, et la vivacité française formaient le caractère de cette femme singulière ; elle marchait audacieusement à l’accomplissement de ses desseins ; rien ne la surprenait, rien ne pouvait l’arrêter. » Étant de ce caractère, il n’y a rien d’étonnant qu’elle ait profité de la moindre ouverture pour faire place nette dès son arrivée.
C’est censé écrit par une espèce de valet de chambre très instruit et très lettré, qui, au besoin, est homme à citer Horace en latin, Shakespeare en anglais, et à avoir lu Corinne.
Entreprend-il de se justifier auprès de la Commune de Paris des sots griefs qu’on lui impute, comme d’avoir accaparé des armes, d’avoir des souterrains dans sa maison du boulevard, même d’avoir trompé autrefois les Américains par ses fournitures, il dira ingénument, en imitant les gageures et les défis à l’anglaise : Je déclare que je donnerai mille écus à celui qui prouvera que j’aie jamais eu chez moi, depuis que j’ai aidé généreusement l’Amérique à recouvrer sa liberté, d’autres fusils que ceux qui m’étaient utiles à la chasse ; Autres mille écus si l’on prouve la moindre relation de ce genre entre moi et M. de Flesselles… Je déclare que je paierai mille écus à qui prouvera que j’ai des souterrains chez moi qui communiquent à la Bastille… Que je donnerai deux mille écus à celui qui prouvera que j’aie eu la moindre liaison avec aucun de ceux qu’on désigne aujourd’hui sous le nom des aristocrates… Et je déclare, pour finir, que je donnerai dix mille écus à celui qui prouvera que j’ai avili la nation française par ma cupidité quand je secourus l’Amérique… Cette façon de tout évaluer en argent me paraît déceler un ordre de sentiments et d’habitudes qui était nouveau en littérature, et qui s’y naturalisa trop aisément.
En premier lieu, nous l’avons vu, le sentiment n’est pas la représentation même, ni un rapport de représentations, il n’a pas non plus pour cause unique la représentation ; mais, selon nous, la représentation à quelque degré, ou plutôt, comme disent les Allemands et les Anglais, la présentation accompagne toujours le plaisir ou la peine et, sans en être la condition unique, elle est cependant une de ses conditions.
Aujourd’hui, j’ai reçu un diplôme de Bethléem, qui me nomme membre de la Société, je sais par le timbre qui porte New-York, que c’est en Amérique, et voilà tout… N’y a-t-il pas des Sociétés en Australie, ayant déjà publié sur l’histoire naturelle, des travaux de la plus grande importance… Un jour il sera impossible de connaître seulement les localités scientifiques… Et la mémoire pourra-t-elle suffire… Pensez-vous qu’à l’heure présente, pour ma partie, il y a, par an, huit cents mémoires dans les trois langues, anglaise, allemande, française !
Le jardin attenant à la villa, un jardin anglais aux allées sinueuses et qui se prolonge derrière la maison jusqu’aux plaines situées entre le Vésinet et Croissy, est rempli d’arbres et de parterres de fleurs.
Un Anglais du seizième siècle, génie sublime et inculte, ignorant les règles du théâtre, et les suppléant par tous ces artifices qu’un heureux instinct suggère, avait, dans ses drames monstrueux, étendu indéfiniment l’espace et la durée, renfermé des lieux et des années sans nombre, confondu les conditions et les langages, méconnu ou violé le costume distinctif des époques et des contrées diverses ; mais, observateur attentif et peintre fidèle de la nature, il avait répandu, dans ses compositions désordonnées et gigantesques, une foule de ces traits naïfs, profonds, énergiques, qui peignent tout un siècle, révèlent tout un caractère, trahissent toute une passion.
Comme discernement et jugement littéraire, comme caractérisation des divers génies et des diverses œuvres, dans son beau chapitre sur la Comédie italique, le plus intéressant de second volume, il vaut encore le critique anglais qu’il rappelle.
Adjudant au 69e d’infanterie, il a obtenu une superbe citation à l’ordre de l’armée, la croix de guerre, la médaille militaire et la médaille anglaise. « Prie Dieu, écrit-il à un ami, pour que je porte allègrement la croix qui donne droit à la vraie récompense, la croix de souffrances, celle du Christ. » Telle est leur sublime ambition secrète.
« La filiation historique est l’âme de la constitution anglaise. » Elle laisse donc intacte la force des groupements traditionnels, qui conspirent pour protéger l’individu contre l’État199.
Il l’ouvre et voit une réfutation des condillaciens anglais. « Combien ce livre ?
Épopée anglaise. […] l’infatigable adversaire des stupidités barbares, loin de profaner une vaillante libératrice, eût dû verser son fiel le plus caustique sur les Anglais, qui achetèrent cette victime, ses juges, et ses bourreaux. […] Voilà ce que le chantre anglais emprunta du chantre italien ; voici ce que lui doit le chantre allemand, son imitateur. […] On excuse volontiers ce retour que l’Homère anglais fait sur lui-même, et la plus sévère critique ne peut le blâmer d’implorer une seconde fois l’assistance de sa déité consolatrice. […] Je citerai la Pharsale, le Paradis perdu, malgré l’avis de l’ingénieux Anglais qui l’a commenté, et la Messiade, en ce qui touche la catastrophe.
C’est propre, soigné, luisant, comme de la coutellerie ou de la quincaillerie anglaise ; et cette précision de forme et cette netteté froide de métal (si éloignées de la bonhomie et des à peu près de construction des arbalètes de siège ou des antiques catapultes) donnent, en effet, l’impression de quelque chose d’infaillible et d’inévitable, qui tue mathématiquement, sans nulle intervention des muscles humains, de ces faibles muscles dont l’effort est variable et peut dévier. […] Je m’étais assis avec un ami dans un coin ; nous regardions passer, nous disions : « Voici un Anglais, un Américain du Nord, un Américain du Sud, un pasteur norvégien, une jeune « esthète », un marchand de vins de Bordeaux, une doctoresse russe, un pianiste hongrois, un conseiller municipal de Paris, etc., etc… » Joignez à cela les Chinois, les Japonais, les Arabes et toute une procession de nègres plus noirs que nos habits… Station chez Ledoyen pour prolonger le plaisir bizarre de contrarier la bonne nature et pour nous donner la joie de manger, de boire, de regarder, d’échanger d’inutiles paroles à l’heure où « la nuit bienveillante » comme l’appelaient les Grecs, conseille aux hommes de dormir. […] Je l’aurais fait dîner au café Anglais, au bouillon Duval, et chez trois ou quatre de mes amis, de conditions sociales différentes… Mais il s’en ira, comme les autres fois, n’ayant vu de Paris qu’un vain décor. […] Aujourd’hui encore, les membres de l’aristocratie anglaise, dit-on, et peut-être, chez nous, quelques rares héritiers de grandes fortunes territoriales savent être riches avec aisance et noblesse. « C’est de naissance », comme dit l’amiral suisse. […] Ma chère cousine, J’ai vu récemment Léna, drame tiré d’un roman anglais par un comédien français et par une dame hollandaise, dont l’action se passe dans la banlieue de Londres, à Monaco et en Écosse, et qui est joué par des comédiens dont les uns reviennent d’Amérique, le jeune premier de Pétersbourg et la grande jeune première de partout.
Les touches de son pinceau y brillèrent aussi fines, aussi sensibles, aussi délicates, mais la conception entière manqua au livre, ce fut encore ce que les Anglais appellent un essayiste, il ne fut pas dans ces ouvrages un vrai romancier. […] Ce jour-là, Ivan, comme s’il l’eût fait exprès, s’était coiffé à la Titus, avait mis un nouvel habit bleu à l’anglaise, des bottes à glands, et un pantalon collant en peau de daim d’une parfaite élégance. […] Trois mois ne s’étaient pas écoulés qu’il avait obtenu une place à l’ambassade russe à Londres, et qu’il s’embarquait sur le premier bâtiment anglais en partance.
— ou bien les Anglais ? […] Les Anglais, mieux avisés, nous avaient devancés dans cette recherche et avaient établi partout des comptoirs pour nous vendre fort cher ce qu’un peu plus d’activité et de clairvoyance nous eût donné pour rien. […] « Je n’oublierai jamais celui de Bendigo qui, installé au premier rang des fauteuils d’orchestre, me cria de sa place : « — Tais-toi, imbécile, avec ta causerie sur les Anglais. […] Quand l’Anglais s’est piqué le nez, il devient conservateur et chauvin. […] Je m’arrête sur ce mot, renvoyant au livre les lecteurs qui veulent être informés sur les mœurs et les habitudes des colonies anglaises.
En ceci, le poète anglais va plus loin que le conteur d’Italie. […] Le poète anglais a enrichi la narration italienne de ce bouffon impudent, le capitaine Paroles, qui est tout au plus le bâtard de sir John Falstaff. […] c’est le fond de la langue anglaise ? […] était le fond de la langue anglaise, avait trouvé que : Ô mon Dieu, Monsieur ! […] Vous savez ce que disait ce gentilhomme anglais au roi Louis XV : — Vous venez faire l’amour à Paris ?
« Si l’on veut bien se reporter à ce passage de la Littérature anglaise et à des centaines d’autres du même auteur et de ses contemporains, on constatera que le mot Science est toujours employé au singulier. […] Des femmes arrivent dans ce casino, des grandes dames de tous pays, une Américaine, une marquise italienne, une Anglaise, une Roumaine. […] J’incline à croire que non et qu’il n’aurait pas consacré ses fécondes dernières années à ces études sur le catholicisme anglais, s’il eût cru que le système représentatif pouvait encore sauver notre pays. […] Il y avait entre le saint cardinal anglais et M. […] Le Premier Anglais l’a reconnu dans un de ces discours comme les orateurs britanniques en prononcent dès qu’ils se meuvent dans la grande ligne de leur histoire.
. — Rue Satory, les écuries de la comtesse d’Artois, le jardin anglais de Monsieur, les glacières du roi, le manège des chevau-légers de la garde du roi, le jardin de l’hôtel des trésoriers des bâtiments […] De même, avant la dernière réforme, les grades dans l’armée anglaise Cf.
Pitt, l’Annibal anglais, meurt au moment où il renoue les fils d’une coalition dans sa main. […] « Pendant ce temps, il avait lancé sur Lisbonne son principal lieutenant, Masséna, pour aller porter à l’armée anglaise le coup mortel ; et, jugeant au frémissement du continent qu’il fallait garder des forces imposantes au Nord, il formait une vaste réunion de troupes sur l’Elbe, ne consacrait plus dès lors à l’Espagne que des forces insuffisantes, laissait Masséna sans secours perdre une partie de sa gloire, permettait que d’un lieu inconnu, Torrès-Védras, surgît une espérance pour l’Europe exaspérée, qu’il s’élevât un capitaine fatal pour lui et pour nous ; puis, n’admettant pas que la Russie, enhardie par les distances, pût opposer quelques objections à ses vues, il reportait brusquement ses pensées, ses forces, son génie, au Nord, pour y fixer la guerre par un de ces grands coups auxquels il avait habitué le monde et beaucoup trop habitué son âme ; abandonnant ainsi le certain, qu’il aurait pu atteindre sur le Tage, pour l’incertain, qu’il allait chercher entre le Dniéper et la Dwina !
Je la mis dans ma chambre, sous le verre d’une mauvaise petite pendule anglaise clouée au-dessus de mon lit. […] C’était une jeune Anglaise, d’une candeur et d’une bonté modestes, qui lui assurait le bonheur ; elle lui promettait aussi un jour une immense fortune.
Je trouve dans l’ouvrage d’un exact et ingénieux auteur anglais une description du domaine de Virgile, que je prends plaisir à traduire, parce qu’elle me paraît composée avec beaucoup de soin et de vérité : « “La ferme, le domaine de Virgile, nous dit Dunlop (Histoire de la littérature romaine), était sur les bords du Mincio. […] « Notons la nuance, mais n’y insistons pas trop et n’exagérons rien ; n’y mettons pas trop de cette vapeur que Virgile a négligé de nous décrire ; car il n’est que Virgile pour être son propre paysagiste et son peintre, et, dans la première des descriptions précédentes (je parle de celle de l’auteur anglais), on a pu le reconnaître, ce n’est, après tout, que la prose du paysage décrit par Virgile lui-même en ces vers harmonieux de la première églogue : Fortunate senex, hic inter flumina nota… « Que tous ceux, et ils sont encore nombreux, qui savent par cœur ces vers ravissants, se les redisent.
Goethe, au milieu de différents sujets, me parla des nouveaux journaux français. « La constitution en France, dit-il, chez un peuple qui renferme tant d’éléments vicieux, repose sur une tout autre base que la constitution anglaise. […] Goethe ne cacha pas la grande supériorité de l’Anglais pour l’esprit, la connaissance du monde et la puissance de production.
Elle a toute une branche de production romanesque, exclusivement adonnée à tenir le public anglais au courant des hauts faits du monde des coquins. […] Quelle n’a pas été la fortune, par exemple, des aventures de Jack Sheppard (le Cartouche anglais), dont on a fait ici les Chevaliers du Brouillard !
Quant aux grands poèmes modernes, tels que la Divine Comédie ou le Paradis perdu, ce sont d’admirables suites de petits poèmes séparés par de longs instants de remplissage sensibles dans l’œuvre surtout du poète anglais. […] On parle chinois à Paris et anglais à Singapour.
Cette idée d’une paix particulière avec les Anglais, pour laquelle il avait commencé, dit-il, de jeter « quelques petits fondements », devint à peu près impossible depuis la convention signée à Londres le 11 avril entre le roi d’Angleterre et celui de Prusse, et la cour de Versailles, d’ailleurs, n’y entra jamais.
[NdA] Un sermonnaire et moraliste anglais, Henry Peacham, a dit, parlant de ce petit amas de boue : Cependant c’est ce point sur lequel nous avons promené le fer et le feu pour y établir les divisions qui le partagent entre tant de nations… Là nous avons nos dignités, nos armées, notre autorité ; là nous amassons des richesses, nous entretenons entre nous de perpétuelles guerres pour décider quel sera celui qui, comme le crapaud, s’endormira avec le plus de verve entre ses pattes.
L’armée romantique, qui avait à sa tête la Revue d’Édimbourg et qui se composait de tous les auteurs anglais, de tous les auteurs espagnols, de tous les auteurs allemands, et des romantiques italiens (quatre corps d’armée), sans compter Mme de Staël pour auxiliaire, était campée sur la rive gauche d’un fleuve qu’il s’agissait de passer (le fleuve de l’Admiration publique), et dont l’armée classique occupait la rive droite ; mais je ne veux pas entrer dans un détail très ingénieux, qui ne s’expliquerait bien que pièce en main, et qui de loin rappelle trop la carte de Tendre.
Moyennant toutes ces conditions, et « un peu de cette hardiesse et de cette liberté anglaise qui nous manque », Voltaire promettait au François II de valoir mieux que toutes les pièces de Shakespeare : c’était là une pure gaieté.
Il était réellement sous le charme : il l’admirait, il la proclamait sublimée, il la trouvait belle ; il se plaît, dans ses lettres à Falkener, à donner son adresse chez elle, au château de Cirey : « Là, disait-il, vit une jeune dame, la marquise du Châtelet, à qui j’ai appris l’anglais, etc. » Trois choses pourtant me gâtent Cirey, a dit un fin observateur : — d’abord, cette manie de géométrie et de physique qui allait très peu à Voltaire, qui n’était chez lui qu’une imitation de la marquise, et par laquelle il se détournait de sa vocation vraie et des heureux domaines où il était maître ; — en second lieu ces scènes orageuses, ces querelles de ménage soudaines, rapides mais burlesques, dont nous sommes, bon gré mal gré, informés, et qui faisaient dire à un critique de nos jours qu’il n’aurait jamais cru que l’expression à couteaux tirés fût si près de n’être pas une métaphore ; — en troisième lieu, cette impossibilité pour Voltaire, même châtelain, même amoureux, même physicien et géomètre de rencontre, de n’être pas un homme de lettres depuis le bout des nerfs jusqu’à la moelle des os ; et dès lors ses démêlés avec les libraires, ses insomnies et ses agitations extraordinaires au sujet des copies de La Pucelle (voir là-dessus les lettres de Mme de Grafigny), ses fureurs et ses cris de possédé contre Desfontaines et les pamphlets de Paris.
Ainsi, parlant des colonies anglaises de l’Amérique du Nord, et prédisant leur émancipation future et leur séparation de la métropole, prophétisant avec un enthousiasme anticipé la grandeur gigantesque de ces nouveaux États-Unis dès qu’ils travailleront pour eux et non plus pour d’autres : « Quelle supériorité, s’écrie-t-il, sur toutes les autres colonies de mercenaires, gouvernants intéressés, troupes mal disciplinées, recrues lentes, ordres lents, peu de force, peu de zèle, puisqu’il faut tirer son âme de si loin !
qui peut répondre de son courage moral et du degré de trempe de son âme, s’il n’a pris part à une retraite de Russie, ou à une campagne de l’Inde, comme celle des Anglais et de l’intrépide Havelock en 1857 ?
En cela je serais de l’école anglaise et hollandaise.
Necker se tourna vers moi comme étant le seul Anglais présent, et me demanda s’il en était ainsi.
Je suis habituellement dans l’état que les Anglais appellent despondency, où l’âme est sans ressort et comme accablée d’elle-même.
Ses paysages, à elle, ont de l’étendue ; un certain goût anglais s’y fait sentir ; c’est quelquefois comme dans Westall, quand il nous peint sous l’orage l’idéale figure de son berger ; ce sont ainsi des formes assez disproportionnées, des bergères, des femmes à longue taille comme dans les tableaux de la Malmaison, des tombeaux au fond, des statues mythologiques dans la verdure, des bois peuplés d’urnes et de tourterelles roucoulantes, et d’essaims de grosses abeilles et d’âmes de tout petits enfants sur les rameaux ; un ton vaporeux, pas de couleur précise, pas de dessin ; un nuage sentimental, souvent confus et insaisissable, mais par endroits sillonné de vives flammes et avec l’éclair de la passion.
Ma femme vous salue et vous recommande son Shakspeare anglais.
Littré a discuté longuement les objections du philosophe anglais dans son livre sur A.
Il y a, en Chine, un proverbe que les mères apprennent à leurs fils dès le berceau, et qui est le fond de la langue chinoise, comme goddam est celui de la langue anglaise, — Siao sin, — « Rapetisse ton cœur. » Formé par ce dicton, le jeune Chinois acquiert bientôt cette souplesse d’échine et de tête que nous admirons dans les magots de porcelaine du Céleste-Empire.
Les roués de son espèce ne mangent guère de primeurs qu’au café Anglais.
Mme de Staël a remarqué qu’il était plus fait par son talent qu’aucun autre député, pour être orateur à la manière des Anglais, c’est-à-dire un orateur de raisonnement et de discussion.
L’esprit froid du sage anglais était alors tout prononcé en faveur de celui qui voulait devenir son hôte.
Et il entre dans le détail de ses projets et des moyens qu’il compte employer : un pédant anglais tous les matins, un précepteur français pour les après-dînées, avec l’aide surtout du beau monde et de la bonne compagnie.
Supposant un concours solennel entre les poètes de toutes les nations, chaque nation n’ayant droit qu’à nommer un seul représentant : Les Grecs, s’écrie Raynouard, nommeraient Homère ; les Latins, Virgile ; les Italiens, le Tasse ou l’Arioste (il serait, je crois, plus juste de mettre Dante) ; les Anglais, Milton (lisez plutôt Shakespeare) ; et nous tous, — oui, vous-mêmes qui savez admirer Racine… ah !
Pour expliquer le succès et la vogue de ce petit livre, il faut se rappeler qu’on commençait à être las des monstrueux romans anglais dans le genre d’Anne Radcliffe, qui se succédaient depuis trois ou quatre ans, et où les souterrains, les spectres, les chaînes jouaient un grand rôle.
Si digne d’estime qu’il fût parmi les siens, il eût pourtant été difficile de deviner en lui, à cette date, celui dont lord Chatham un jour, pour le venger d’une injure, parlera si magnifiquement à la Chambre des lords, comme d’un homme « qui faisait honneur non seulement à la nation anglaise, mais à la nature humaine ».
Necker redevient un écrivain et un dissertateur politique très distingué ; il analyse et il critique les diverses Constitutions qui se sont succédé en France, celles de 91, de 93, de l’an III, de l’an VIII ; il en relève aisément les vices ou les défauts : c’est alors qu’il propose et confectionne à loisir son idéal de monarchie tempérée et de gouvernement à l’anglaise, dont il s’était assez peu avisé dans le temps où il tenait le gouvernail.
Le critique anglais Vernon Lee a émis une théorie analogue dans son Euphorion.
Dans son temps, Milton, l’Homère anglais, fut le scribe de ce grossier brasseur qui brassa si bien l’Angleterre !
C’était un homme d’esprit dans le sens le plus mondain, dans le sens coupant que les Anglais donnent à ce mot-là.
Colomb, Magellan, El Cano avaient constaté, les premiers, l’unité matérielle de la terre, mais la future unité normale que désiraient les philosophes n’eut un commencement de réalisation qu’au jour où des travailleurs anglais, français, allemands, oubliant la différence d’origine et se comprenant les uns les autres malgré la diversité du langage, se réunirent pour ne former qu’une seule et même nation, au mépris de tous les gouvernements respectifs. »48 C’est dans le même but que furent instituées tant d’autres associations permanentes ou temporaires dont le principe se résume toujours en ceci : constituer un groupe autour d’une idée par-delà les groupements nationaux.
Ce dernier caractère est surtout reconnaissable dans le chant funèbre qu’il a consacré à la mémoire du jeune prince anglais dont il avait excité l’ambition et voulu partager les périls.
Il suffit dans une réunion d’un ou deux personnages antipathiques pour que nous nous y déplaisions et filions à l’anglaise. […] Elle a profité de la liberté que lui rendait la loi anglaise pour chercher le bonheur que ne lui avait pas donné sa première union. […] Mme Caverlet n’est pas sa femme ; il n’a pu l’épouser, car elle n’est pas Anglaise et divorcée. […] Merson n’est pas Anglais ; c’est un Parisien très célèbre, même à Paris, par ses folies et ses scandales. […] Elle n’est pas de bonne foi et n’y va pas de bon cœur comme la jeune Anglaise.
Elle a cet intérêt d’avoir été faite sur le manuscrit original et de représenter une rédaction beaucoup plus fidèle que celle de l’édition anglaise arrangée, pour le bien de la religion, par l’aumônier de Bacon. […] La forêt baconienne, mais je dirais plutôt le fouillis baconien, doit choquer beaucoup moins les Anglais que nous-mêmes. […] Après avoir cité, selon la méthode des deux colonnes, de nombreux exemples de ces emprunts de Chateaubriand aux récits des explorateurs anglais et français, M. […] C’est faux pour l’anglais où les noms d’animaux s’appliquant aux deux genres sont neutres. […] Fama, renommée, est entré en italien, en espagnol, en portugais, même en allemand, fame, même sens, est anglais.
Il vient aussi des mots de Hollande, où les Journaux en forgent pour exprimer des idées qui n’avaient pas de nom en France ; il en vient d’Angleterre, qui ne sont pas précisément anglais, mais français et « réfugiés », si l’on peut ainsi dire. […] Willems, Les Elzevier, Bruxelles, 1880]. — On en connaît des traductions allemandes et italiennes ; — des imitations anglaises ; — et si l’on en croit Pradon, le Grand Cyrus aurait passé même en arabe [Remarques sur tous les ouvrages du sieur Despréaux, La Haye, 1685]. — Qu’il faut chercher les raisons de ce succès dans l’accord de tout ce romanesque avec l’esprit du temps ; — et qu’autant ou plus que des œuvres plus vantées ces inventions ont aidé à établir la suprématie de la langue et de la littérature françaises. […] « Afin de réduire l’action à l’Universel, suivant les préceptes, et de ne la priver pas du sens allégorique par lequel la Poésie est faite un des instruments de l’architectonique, j’ai disposé toute ma matière de telle sorte que… la France représente l’Âme de l’homme, … le roi Charles la Volonté, … l’Anglais et le Bourguignon les transports de l’appétit irascible, … Amaury et Agnès l’appétit concupiscible, … Tanneguy l’Entendement, … la Pucelle la Grâce divine », etc. — Que de telles préoccupations eussent pu refroidir une imagination plus ardente que celle de Chapelain. — Prosaïsme de ses vers [Cf. son Père éternel, ch. […] Macaulay, Le Théâtre anglais sous la Restauration]. — Les comédies de Fielding ne sont encore que des « adaptations » de la comédie de Molière ; — et pareillement l’un des chefs-d’œuvre de la scène anglaise, L’École du scandale de Sheridan [Cf. […] — Il se succède en quarante ans huit éditions de ces gros in-folio [1697, 1702, 1715, 1720, 1730, 1734, 1738, 1740] ; — et deux traductions anglaises [1709 et 1734-1741]. — C’est déjà dans le Dictionnaire de Bayle qu’il faut voir l’idée et le plan de l’Encyclopédie.
Loin de raidir sa plume, d’exagérer sa taille pour se mettre au niveau du colosse anglais dont il va prendre la mesure, M. de Fiennes, qui se sait avec un de ses pairs, reçoit chez lui, sans façons, « son excellent, son vieil ami Shakespeare », et le traite avec une familiarité, une bonté vraiment touchantes. […] Gautier, — ce front d’où il tire de si belles choses — un couvercle de marmite doré ; — une forêt vierge pour remplacer sa luxuriante chevelure sous l’arcade sourcilière droite le puits où Rebecca venait puiser de l’eau pour le chamelier fatigué ; — sous l’arcade sourcilière gauche, la citerne au fond de laquelle les fils de Jacob plongèrent leur jeune frère ; — en guise de nez, un obélisque couché à plat ventre le long du visage ; — un cratère fumant pour simuler la bouche ; — un œuf à la coque occupant la saillie du menton ; — un jardin à l’anglaise dessinant capricieusement des moustaches et une royale ; — le tout placé sur un fond de culotte couleur nankin afin d’obtenir une superbe carnation Titianesque. […] Je cite : « Il y avait ce soir-là, à l’Opéra, des Italiens, des Allemands, des Suédois, des Espagnols, des Hollandais, des Anglais qui jurèrent de n’avoir jamais rien entendu chez eux de plus exquis et de plus parfait … ils étaient venus de tous les points du globe ; ils parlaient au foyer toutes les langues et tous les patois ; mais ne croyez point qu’il y eût désordre et confusion comme à la tour de Babel, car ils s’accordaient tous à trouver Roger fort beau… Je ne parle pas des provinciaux de toutes les provinces, qui en étaient comme abasourdis… Cette soirée n’a été d’un bout à l’autre qu’un triomphe… La voix de Roger, loin de s’altérer ou de s’affaiblir au rude métier qu’il a fait dans ses derniers voyages, a gagné en force, en pureté, en volume. l’art n’a plus de secrets pour lui ; c’est un acteur et un chanteur complet. […] Viennet entre dans une colère poétique épouvantable, en voyant le progrès toujours croissant de l’importation anglaise dans le langage hippique.
Mais l’alexandrin toujours subsiste, héroïque et vaste ; on le retrouve dans la Bataille de trente Bretons contre trente Anglais ; on le retrouve dans le poème plébéien de Cimelier, la Chronique de Bertrand Duguesclin. […] Vers le même temps triompha le roman anglais ; Walter Scott, que, beaucoup plus tard, Augustin Thierry et Leconte de Lisle devaient admirer avec une complaisance qu’ils refusèrent à Balzac, prenait possession des âmes. […] Je vais plus loin : bien que je ne songe pas à nier ce que notre romantisme a dû, d’abord, aux littératures allemande et anglaise, — hélas ! […] Très souvent Alfred de Vigny restreint, modère, édulcore Shakespeare ; lorsqu’il lui arrive de citer en note le texte shakespearien, il hésite à achever la citation, par respect, dit-il, pour quelques femmes qui savent l’anglais. […] La minute d’alors offrait cette particularité, que le plus grand des poètes français souffrait en une petite île anglaise, tandis que le plus futile des musiciens allemands triomphait à Paris.
Or son œuvre se présente point de ces types fortement décrits à la manière anglaise depuis le chapeau jusqu’aux souliers. […] L’Anglais a une bile noire et âcre dont Swift, quelques pages de Quincey et de Carlyle donnent le meilleur exemple. […] Quiconque recherche le beau frisson n’a qu’à ouvrir la Littérature anglaise. […] Un ancien major de l’armée anglaise, M. […] Mais Barbey, d’Aurevilly, peu soucieux d’eurythmie, dépassa souvent la mesure et atteignit hors saison à l’excessif des tragiques anglais ou espagnols.
Il n’y relevait plus de Saint-Simon et s’y déclarait « l’écolier des grands poètes anglais du temps d’Elisabeth ». […] Le russe, l’anglais, l’allemand lui étaient familiers et le français était pour lui un moyen d’expression dont il savait user avec aisance, mais sans en faire un emploi original. […] Quel vilain labeur que de disserter sur les littératures étrangères, que de traduire des romans russes ou anglais, que de dépouiller des revues allemandes !
Ainsi, ardeurs tragiques, gesticulations à la Kean et à la Macready, intimes gentillesses du home, splendeurs orientales réfléchies dans le poétique miroir de l’esprit anglais, verdures écossaises, fraîcheurs enchanteresses, profondeurs fuyantes des aquarelles grandes comme des décors, quoique si petites, nous ne vous contemplerons pas, cette fois du moins. […] Leighton, le seul artiste anglais, je présume, qui ait été exact au rendez-vous : Le comte Pâris se rend à la maison des Capulets pour chercher sa fiancée Juliette, et la trouve inanimée. […] On a vu quelquefois dans sa peinture un manque de solidité ; on lui a reproché, avec exagération, son goût pour Van Dyck, Rembrandt et Titien, sa grâce quelquefois anglaise, quelquefois italienne.
Le poète anglais William Cowper, âme tendre et mystique comme l’était Saint-Martin, obligé par le devoir de sa charge de se produire un jour en public devant la Chambre des lords, en reçut un ébranlement de terreur qui égara quelque temps sa raison50.
J’ai vu dans ma jeunesse que l’on n’était pas plus philosophe que cela ; mais, grâce à Dieu, la philosophie nous éclaire davantage, et nous le devons à la liberté anglaise.
Examinant la nature des différents gouvernements et le dédain que professent les républicains pour celui d’Angleterre, le président de Longueil remarque que le gouvernement romain et celui des Anglais sont les seuls qui aient dû leurs succès et leur grandeur à leur constitution, tandis que les autres ont dû leur plus grande prospérité à ceux qui en ont tenu les rênes : Mais l’art d’attacher les hommes au régime qui les gouverne, et de le renforcer par leurs efforts, quoique souvent en sens contraire en apparence, n’a été le partage que de ces deux peuples.
Villars va s’appliquer à remplir de tout point le programme : confiant avec raison dans la position qu’il s’est choisie à Haute-Sierck, il a l’œil à tout ; observe les moindres mouvements des ennemis, et cherche à deviner ce qu’il ne voit pas : « Enfin, Sire, je tâche d’imaginer tout ce que peuvent faire les ennemis, et Votre Majesté doit être persuadée que l’on fera humainement tout ce qui sera possible. » Marlborough s’ébranle avec une armée composée d’Anglais, de Hollandais et d’Allemands, qu’il disait être de cent dix mille hommes, et que Villars estimait de quatre-vingt mille, et publiant bien haut qu’il allait attaquer les Français.
Il demanda à ses alliés protestants, Suisses, Allemands, Anglais, Hollandais, des auxiliaires en nombre.
C’était le temps du blocus établi dans toute sa rigueur, et les négociants dont ces mesures prohibitives ruinaient le commerce essayaient de les éluder par tous les moyens : Depuis longtemps, raconte Pelleport, l’une des plus riches maisons de commerce du pays, — je tairai le nom —, avait eu recours à toutes sortes d’expédients pour faire entrer des marchandises anglaises en Hollande ; elle avait échoué.
Un jour, le grand capitaine Spinola demandait à lord Herbert qui dînait à sa table, de quoi était mort sir Francis Vere (un officier anglais de distinction). — « De ce qu’il n’avait plus rien à faire », répondit lord Herbert. — « Cela suffit pour tuer un général », ajouta Spinola.
Ce qu’il a le mieux su, c’est l’anglais qu’il avait appris de bonne heure et qu’il lisait couramment.
Les Anglais, pour accepter tout Shakspeare, avaient besoin de leurs combats de boxeurs ; l’Espagne a ses combats de taureaux : la France, la veille du Cid, n’avait que ses duels de la Place-Royale.
Elle était vêtue avec une sorte de recherche : elle avait une anglaise de mousseline blanche, garnie de blonde et rattachée avec une ceinture de velours noir.
Si je parlais à des Anglais je dirais : Est-ce que, pour le sentiment et la dégustation parfaite de Shakespeare, Charles Lamb n’est pas en progrès sur Pope — Eh !
C’est qu’un jeune Anglais, musicien, auquel s’intéresse beaucoup M.
Des raisons de politique extérieure et d’alliance anglaise firent alors prévaloir le choix d’Anvers comme une tête de pont qui permît à l’Angleterre de venir, en cas de péril, au secours de sa protégée.
Peu de jours sont passés, et déjà ces blés, comme les gazons d’un parc anglais, s’étendent au loin avec des nuances et des ombres variées jusqu’aux bords des chemins et le long des haies des fermes.
Le succès des diverses petites Bibliothèques publiées en format dit anglais prouve que de bons livres remplis et peu chers garderaient toutes chances : et encore n’a-t-on pas toujours été scrupuleux dans les choix.
L’autre manière est plus pastorale et rappelle mieux l’âge d’or, je le sais ; mais celle-ci me convient davantage, et d’ailleurs je suis d’avis qu’on ne peut plus trouver l’âge d’or que chez soi. » Quand sa muraille est élevée, il s’occupe du dedans ; il dispose son jardin anglais, groupe ses arbres, fait tourner ses allées, creuse son lac, dirige ses eaux, n’oublie ni le pont, ni les kiosques, ni les ruines ; c’est alors qu’il exécute un projet favori, et dont nul ne s’est avisé encore.
Anglais, Espagnols, Italiens, Suisses, Allemands, Russes, rois, impératrices, ministres, maréchaux, grands seigneurs, magistrats, poètes, mathématiciens, négociants, ministres protestants, prêtres catholiques, cardinaux, femmes du monde, comédiennes : quel est l’échantillon de l’humanité qui manque à la collection ?
Haviland, l’Anglais taciturne qui collectionne dans des flacons l’eau de tous les fleuves du monde.
Mais la réponse, ce seront mes sens qui l’auront faite, ce ne sera pas vous en me disant : c’est en anglais ou c’est en français que je vous ai parlé.
Quand une revue anglaise l’attaqua, il le défendit et par toutes sortes de raisons auxquelles Manzoni n’avait certes pas songé.
Mais il en est arrivé comme l’avait prédit son ami Caraccioli, lequel disait que l’abbé resterait deux mois dans ce pays, qu’il n’y aurait à parler que pour lui, qu’il ne permettrait pas à un Anglais de placer une syllabe, et qu’à son retour il donnerait le caractère de la nation et pour tout le reste de sa vie, comme s’il n’avait connu et étudié que cela.
— qui se rapportaient à la manière trop habituelle et très incomplète dont l’abbé Genest, en ses jours de distraction, attachait le vêtement que les Anglais n’osent nommer ; ce sont des plaisanteries de nature à n’avoir place que dans Le Lutrin vivant.
Mistress Félicia Hemans, poète anglais d’une grande distinction, d’une moralité profonde, d’une sensibilité naturelle, toujours revêtue d’imagination et voilée de modestie, a voulu exprimer aussi ce moment amer et cruel, deux fois amer pour un poète et pour une femme, où le cœur déplore la fleur première d’espérance et d’illusion qui s’est à jamais flétrie.
La reine d’Angleterre, de qui elle avait éconduit le fils comme épouseur, dit ironiquement « que c’était bien juste qu’elle sauvât Orléans comme la Pucelle, ayant commencé par chasser les Anglais ».
La monarchie, comme il l’entendait, n’était certes pas la monarchie constitutionnelle ni à l’anglaise : pourtant « soyez persuadé, écrivait-il à ce même ami, que, pour fortifier la monarchie, il faut l’asseoir sur les lois, éviter l’arbitraire, les commissions fréquentes, les mutations continuelles d’emplois et les tripots ministériels ».
On avait dit, dans la préface d’une traduction anglaise de ses Œuvres, qu’en écrivant sur les femmes elle avait donné son apologie.
Au moment où s’ouvrit la campagne contre la France, le maréchal n’admit pas un seul instant qu’un corps français pût faire partie de l’armée anglaise et associer son drapeau à celui de l’étranger : lui-même il quitta Gand et alla à Aix-la-Chapelle, d’où il partit pour rejoindre le roi à Mons, lors de la seconde rentrée.
Le général Sébastiani, ayant fait échouer l’attaque des Anglais contre Constantinople, le sultan Sélim lui dit : — Qu’est-ce que tu veux, je t’accorderai tout ce que tu demanderas.
Passé en anglais, le mot « beau » prit le sens de « fat », et, passé en français, le mot « dandy (élégant) » se trouva très vite chargé d’une acception ironique.
Telle page des Reisebilder peut être comparée exactement à une page des nouvelles de Musset (car la prose allemande reste, malgré tous les maniements, poétique et un peu chantante) ; tel des Fragments anglais rappelle de près la passage délicieux où Théophile Gautier commente le Comme il vous plaira de Shakespeare.
J’emprunte cette argumentation à un illustre écrivain anglais, M.
Les Anglais se distinguent en exécutant ces acrobaties à une moindre hauteur, Mais les aviateurs italiens sont les acrobates par excellence, les jongleurs de l’espace, les clowns infatigables, bizarres et très personnels du grand cirque aérien.
Là est ce que les Anglais appelleraient la particularité de son livre et sa propre originalité.
Sous prétexte de traduire les Anglais et de les connaître, il avait parfois de l’humour.
Ce n’est ni l’emportement carnavalesque de la gaieté italienne, ni l’âpreté forcenée des Anglais.
J’ai cherché des observations plus approfondies, et surtout d’une authenticité plus certaine ; je n’en ai pas trouvé d’autre que celle du romancier anglais Stevenson.
Voltaire en prend droit de reprocher à Corneille d’imiter en quelque façon le défaut qu’on reproche à la scène anglaise et espagnole . […] Il y avait encore dans l’Académie, à cette époque de 1761, c’est-à-dire il y a un demi-siècle, quelques têtes saines qui n’étaient pas à la hauteur des nouvelles doctrines politiques et littéraires, et qui croyaient que la tragédie française ne devait pas être la tragédie anglaise. […] Corneille disserte, Racine converse, et vous nous remuerez. » Jamais charlatan ne s’est mieux démasqué ; la conspiration contre notre scène, et le projet de la souiller des horreurs anglaises, n’est-elle pas claire ? […] Il est faux que ce genre soit le moins théâtral de tous : il pouvait l’être dans le temps où la tragédie anglaise et philosophique était à la mode ; aujourd’hui ce genre est le plus théâtral de tous ; mais il est le plus difficile, parce qu’il exige une vigueur extraordinaire de talent et d’éloquence.
Inférieure par certains côtés à la versification italienne, anglaise ou allemande, elle est incomparable par le relief qu’elle sait donner aux mots, et surtout par la quantité et la qualité de ses rimes. […] Beaucoup de vieux messieurs qui ressemblent à tous les vieux messieurs, des étudiants, quelques dames, parfois des Anglaises qui sont venues là parce que M.
D’une cause célèbre au-delà du détroit, il a tiré un roman qui n’est autre chose que la vérité de faits qui ont passionné la société anglaise ; les personnages ne sont pas difficiles à deviner sous la transparence des masques que l’auteur a dû leur appliquer. Il est parti d’un fait vrai : l’aventure de Charles Dilke, car s’il s’en était tenu à l’imagination pure, la critique anglaise eût affirmé que de pareilles aventures ne se passent pas en Angleterre, le pays par excellence de l’innocence et de la vertu ; c’est en France qu’il y a des femmes adultères, ce n’est pas en Angleterre ; quand il y a des vices en Angleterre, ils sont français. […] Ces choses se passaient quand mon âme innocente S’ouvrait, comme la vôtre, au soleil réchauffant ; Le Léopard anglais rôdait, gueule béante ; Paris était debout, la France était géante, Lorsque j’étais enfant ; Lorsque j’étais enfant, envié par les mères, Libre dans les jardins et libre dans les bois, Et que je m’amusais, errant près des chaumières, À prendre des bourdons dans les roses trémières En fermant brusquement la fleur avec mes doigts. […] pas beaucoup d’anglais, point d’allemand, d’espagnol, de danois, ni de portugais ; mais, à la netteté des idées, à l’âpre saveur des phrases, on sent que le traducteur a rendu autant que possible l’étrangeté de l’auteur américain.
Parcourez, en Grèce, les fouilles qu’ont menées à bien les différentes écoles archéologiques, les fouilles françaises de Delphes ou de Délos, les fouilles anglaises de Sparte, les fouilles allemandes d’Olympie : vous y remarquerez des différences très significatives. […] … L’Allemagne a-t-elle sincèrement souhaité l’amitié anglaise ? […] bien, oui, l’Allemagne aurait voulu se rapprocher de l’Angleterre : elle sentait que l’hostilité anglaise était pour elle une terrible menace. […] La France a d’autres voisins : l’Anglais, l’Espagnol. […] Lui, Rémy de Gourmont, n’a pas redouté de lire le latin de cet Anglais, vu qu’il est futile de se fier à la traduction de La Salle, toute pleine d’arrangement.
Taine, partant d’une conception semblable, augmentée et enrichie, il est vrai, de quelques autres, jetait les assises de sa puissante et originale histoire de la société anglaise. […] Taine, leur rival heureux, applique le même procédé de jugement à la littérature anglaise, en y mettant un excès de rigueur, il est vrai, qui fausse quelquefois l’instrument dont il se sert avec tant d’énergie et d’art. […] Mais il a sur la Constitution anglaise les idées de Louis XIV et non celles de Montesquieu. […] Quel est cependant le grand vice de la Constitution anglaise ? […] car enfin, ose me soutenir que tes pirates saxons, avec ces affreux chants de guerre dont tu as infesté ton Histoire de la littérature anglaise sont plus poètes !
De même la peinture des mœurs contemporaines dans la comédie nouvelle, n’est qu’un élément romain, français, anglais ou allemand, qui, n’appartenant pas au fond commun de la nature humaine, ne reste pour la postérité qu’un objet de curiosité historique. […] Ne suffit-il pas qu’elle le réduise à de belles proportions humaines, et pour le moins à la stature de l’anglais Ben Jonson ou de notre vieil.
Ruskin, le célèbre critique anglais, sépare entièrement la vie physiologique de la vie intérieure ; non sans raison d’ailleurs, il refuse à un détail anatomique parfaitement rendu le pouvoir de produire l’émotion. « Une larme, par exemple, peut être, dit-il, très bien reproduite avec son éclat et avec la mimique qui l’accompagne sans nous toucher comme un signe de souffrance. » Soit, mais n’oublions pas que le physique et le moral sont intimement liés, que, si un détail physiologique d’une parfaite exactitude ne nous touche pas, c’est qu’il n’est pas suffisamment fondu avec l’ensemble ; qu’enfin, si le peintre avait parfaitement reproduit à nos yeux tous les caractères physiologiques de l’émotion, il ne pourrait manquer d’exciter l’émotion, parce qu’alors il aurait rendu aussi avec la même exactitude la vie intérieure du personnage. […] Un Anglais, lord Evandale, un savant allemand et leur escorte, après avoir parcouru dans une sépulture égyptienne les divers couloirs et les diverses salles, arrivent sur le seuil de la dernière, la « Salle dorée », celle qui contient le sarcophage.
Ce paragraphe a été ajouté par l’auteur depuis la troisième édition anglaise et déjà inséré dans la seconde édition allemande. […] Paragraphe ajouté par l’auteur depuis la troisième édition anglaise et inséré dans la deuxième édition allemande.
Même lorsqu’il rattache ces états au moi qui les subit, le philosophe anglais tient à établir encore des distinctions tranchées : « Le conflit a lieu… entre moi qui désire un plaisir et moi qui crains les remords 35. » De son côté, M. […] 39 » Et, fidèle à son principe, le philosophe anglais assigne pour rôle à la conscience de nous renseigner sur ce qui est, non sur ce qui pourrait être. — Nous n’insisterons pas, pour le moment, sur ce dernier point ; nous réservons la question de savoir en quel sens le moi se perçoit comme cause déterminante.
Ce sont les discours, ce sont les écrits que Victor défend avec raison. » Tout à côté, La Fayette lui-même n’aurait pas désavoué la ferveur de cet élan sur la guerre d’Amérique : « La liberté, insultée en Europe, a pris son vol vers un autre hémisphère ; elle plane sur les glaces du Canada, elle arme le paisible Pennsylvanien, et du milieu de Philadelphie elle crie aux Anglais : Pourquoi m’avez-vous outragée, vous qui vous vantez de n’être grands que par moi ? […] Depuis plus de vingt ans, le tribunal supérieur chargé de cette opération délicate n’avait jamais suspendu ses fonctions. — Mais, à chaque instant, des vues lumineuses et de haute politique générale sillonnent le sujet et élargissent les horizons : « Il est bon, dit le publiciste, en tout ceci purement judicieux, qu’une quantité considérable de nobles se jette dans toutes les carrières en concurrence avec le second ordre ; non-seulement la noblesse illustre les emplois qu’elle occupe, mais par sa présence elle unit tous les états, et par son influence elle empêche tous les corps dont elle fait partie de se cantonner… C’est ainsi qu’en Angleterre la portion de la noblesse qui entre dans la Chambre des communes tempère l’âcreté délétère du principe démocratique qui doit essentiellement y résider, et qui brûlerait infailliblement la Constitution sans cet amalgame précieux. » Et plus loin : « Observez en passant qu’un des grands avantages de la noblesse, c’est qu’il y ait dans l’État quelque chose de plus précieux que l’or187. » Il raille de ce bon rire, qui s’essaye d’abord comme en famille, ses compatriotes devenus les citoyens tricolores, et se moque des raisonnements sur les assignats : « Lorsque je lis des raisonnements de cette force, je suis tenté de pardonner à Juvénal d’avoir dit en parlant d’un sot de son temps : Ciceronem Allobroga dixit 188 ; et à Thomas Corneille d’avoir dit dans une comédie en parlant d’un autre sot : Il est pis qu’Allobroge. » Mais déjà il passe à tout moment la frontière et ne se retient pas sur le compte de la grande nation : « Quand on voit ces prétendus législateurs de la France prendre des institutions anglaises sur leur sol natal et les transporter brusquement chez eux, on ne peut s’empêcher de songer à ce général romain qui fit enlever un cadran solaire à Syracuse et vint le placer à Rome, sans s’inquiéter le moins du monde de la latitude. […] Le néophyte a été interrogé et a répondu en anglais. — Do you believe ?
Le mot « Illuminations » est anglais et veut dire gravures coloriées, — couloured plates : c’est même le sous-titre que M. […] cordiale et — c’est le cas de le dire après qu’on a lu, relu et relu ces quelques pages — combien rafraîchissant et joli, mais joli comme ça, bon et encourageant, l’Agrément Inattendu, écrit en ce beau style d’une surnaturelle clarté, entraînant, sweeping, car ce diable, ce bon diable de Villiers (puisque l’ange, l’ange non déchu, prend parfois aussi toutes les formes) me force à parler anglais faute de mieux parler. […] Voltaire, — au fond grand homme et peu voltairien — les jours où il se livrait à sa verve contre l’auteur d’Othello (qu’il travestit en Zaïre), les jours pires encore où il méritait ces éloges de Frédéric II de Prusse : « Vous avez bien fait de refaire, selon les principes, la pièce informe de cet Anglais » (la pièce informe c’était Jules César), Voltaire, certes était alors voltairien dans le sens mesquin, étroit, parlons franchement, bête du mot.
C’est chez lui une série d’affaires extraordinaires, toujours faites dans ces proportions : un jour l’achat de toutes les démolitions de Versailles ; un autre jour l’envoi en Chine de 100 000 systèmes de lieux à l’anglaise. […] Jeudi 22 septembre Sur les hauteurs du Trocadéro ; dans l’air ventilant, et tout sonore de l’incessant tambourinement du Champ-de-Mars, des groupes de curieux, au milieu desquels des Anglais corrects, l’étui des courses au dos, tiennent avec des gants glacés, d’énormes jumelles. […] Dans la dévastation générale, la grande île seule, préservée par l’eau qui l’entoure, garde intacte et sans blessures, ses arbres, ses arbrisseaux, sa propreté anglaise. […] J’ai la curiosité d’entrer chez Roos, le boucher anglais du boulevard Haussmann.
Pour payer sa place, il avait vendu son chien à un voyageur anglais rencontré dans une gare de chemin de fer ! […] Mieux encore, quand nous allions à Tribchen, en barque, par le lac, d’autres barques pleines d’Anglais nous suivaient jusqu’au promontoire où s’élevait la maison de Wagner, et là les Anglais attendaient jusqu’au soir, sur l’eau, avec une patience entêtée ! […] Quant à notre jeune compagne de route, on croyait fermement qu’elle n’était autre que Madame Patti, venue à Lucerne pour étudier un opéra de Richard Wagner, et c’était dans l’espérance de l’entendre que les Anglais rôdaient le soir autour du promontoire de Tribchen ! […] Anglais par l’humour, Japonais par la bizarrerie, il est en même temps le plus parisien des parisiens.
Ils se repentiront d’avoir tant travaillé, Assailly, défendu, guerroyé, bataillé Pour un peuple mutin divisé de courage, Qui perd en se jouant un si bel héritage : Héritage opulent, que toy peuple qui bois Dans l’anglaise Tamise, et toy More qui vois Tomber le chariot du soleil sur ta teste, Et toy race Gothique aux armes toujours preste, Qui sens la froide bise en tes cheveux venter, Par armes n’aviez sceu ni froisser ni donter… O toi historien, qui d’encre non menteuse Escriras de ce temps l’histoire monstrueuse, Raconte à nos enfants tout ce malheur fatal, Afin qu’en te lisant ils pleurent nostre mal, Et qu’ils prennent exemple aux pechez de leurs pères, De peur de ne tomber en pareilles misères. […] En 1679, Louis XIV acheta d’un Anglais, le chevalier Talbot, un secret pharmaceutique contre les fièvres, qui n’était qu’une préparation de quinquina. […] Ce rapport, dans la sécheresse de son tour, fait songer à certaines pages anglaises, d’un humour glacial, celles, par exemple, sur les derniers jours de Kant. […] Je réponds : soyez certains que la prose anglaise de Shakespeare, là où elle est, demande le vers français. […] Il avait composé son Hamlet d’après la traduction de la Place, et il disait avec simplicité : — Je n’entends point l’anglais, et j’ai osé faire paraître Hamlet sur la scène française.
Ils portent encore la robe nationale et les socques à patins, mais plus le chignon d’autrefois ; quelques vieillards seuls l’ont conservé ; les jeunes, ne sachant quel parti prendre pour leurs cheveux, ni longs ni courts, les laissent pendre, en mèches collées, sur leurs nuques pâles, et posent par-dessus des melons anglais. […] Quoique flétri d’une boue ancienne, vingt fois par jour il est caressé par la main gantée des belles Anglaises. […] À ce titre, une fête nationale serait l’anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, qui délivra la France des Anglais. […] Il leur apportait aussi du chocolat en tablettes, des gâteaux anglais… Quand on eut retiré à Claire son voile, M. de Turdis lui offrit un peu de champagne et des sandwiches, qu’elle accepta timidement. […] Charles était furieux de la présence de ces derniers, et jurait comme un beau diable d’être traité comme un voleur ; les recors ne disaient trop rien : quant à moi, je tâchais de me dissimuler sous la longue capote d’un chapeau de paille anglais comme on en portait à cette époque.
C’est un thème comme on en trouve chez le poète anglais Browning. […] Le côté fantastique de vos légendes, la hauteur métaphysique de vos sonnets, le choix de vos mots… » — « Je ne sais pas l’anglais. » interrompit Moréas d’un ton bref. […] On peut hardiment, il me semble, le comparer aux meilleures épigrammes de l’antiquité et des Anglais, qui sont passés maîtres du genre, sans qu’il perde rien de sa propre valeur. […] Il me rappelle un chapitre d’un roman anglais, dont l’auteur, voulant décrire la vie intellectuelle contemporaine, a placé les événements au iie ou au iiie siècle de notre ère. […] « Jusqu’au milieu du xve siècle, l’État avait eu à lutter contre ses ennemis au dehors, les Anglais et les grands vassaux de la couronne ; puis vient l’instant où la monarchie acquiert sa suprématie incontestée et où les petites dynasties vont disparaître.
Je cherche avec inquiétude ce qui peut rester de Racine et de La Fontaine, traduits en allemand ou en anglais. […] Telle est à peu près la suite de sentiments par où j’ai passé ces jours-ci en lisant quelques traductions de pièces norvégiennes, russes et anglaises, dont j’ai l’intention de vous entretenir pendant ce mois de vacances. […] Les Allemands et les Anglais ont beau jeu à découvrir des écrivains dramatiques sous les neiges du pôle, n’en ayant point chez eux. […] Il me reste à vous parler de Maison de poupée qui est, avec les Revenants, la pièce la plus célèbre d’Ibsen. « Il existe, de Maison de poupée, trois traductions anglaises, une hollandaise, une française (celle de M. […] C’est nous tout autant que les Anglais qui l’avons inventé, c’est Victor Hugo, c’est Gautier, Saint-Victor et tous les romantiques, c’est M.
C’était le temps où les femmes portaient des boucles à l’anglaise et des manches à gigot : on les aimait ainsi. […] Mary Robinson, aujourd’hui madame Darmesteter, est un poète anglais d’une exquise délicatesse ; ses mains gracieuses savent assembler des images, grandes et vivantes qui nous enveloppent et ne nous quittent plus. […] Si j’ajoute qu’il met de l’humour dans la discussion, on sentira qu’il y a quelque agrément à converser avec ce traditionniste anglais. […] Paul Stapfer nous enseigne, dans son livre sur Shakespeare et l’antiquité, que Cléopâtre a fourni le sujet de deux tragédies latines, seize françaises, six anglaises et au moins quatre italiennes. […] Il me paraissait bien étonnant que l’érudition allemande, que l’érudition française (sans parler de l’érudition anglaise) se fussent laissé devancer par l’école du plein air.
Est-ce que par hasard l’été de 1483, tel que le racontent les historiens anglais, ne contenait pas les éléments d’une tragédie ? […] Et ainsi je ne lis jamais sans attendrissement un des livres les plus savants de l’Angleterre, la vie des poètes anglais par Samuel Johnson. […] En 1828, rentré dans la vie civile, Alfred de Vigny reporta toute son attention sur la réforme du théâtre, et avant d’aborder personnellement la scène, il crut devoir naturaliser chez nous quelques pièces anglaises. […] Il faut étudier Shakespeare comme on étudie Paul Véronèse, traduire Othello, comme on copie des morceaux des Noces, mais s’en tenir à l’étude et ne pas vouloir ressusciter, au dix-neuvième siècle, l’école vénitienne, ou la poésie anglaise du siècle d’Élisabeth. […] La fortune et le rôle de la famille Borgia, qui a laissé dans les annales italiennes un souvenir de sang et de honte, représente, dans le mouvement général des idées européennes, quelque chose d’analogue aux tentatives politiques du pouvoir anglais, espagnol et français vers la même époque.
Un savant auteur anglais, le colonel Mure, dans son Histoire de la littérature grecque, se pose, à son tour, cette question : « Si la nation grecque n’avait jamais existé, ou si ses œuvres de génie avaient été anéanties par la grandeur de la prédominance romaine, les races actuelles principales de l’Europe se seraient-elles élevées plus haut dans l’échelle de la culture littéraire que les autres nations de l’antiquité avant qu’elles eussent été touchées par le souffle hellénique ?
Moins de vingt-cinq ans après, Voltaire qui d’abord s’était annoncé si peu comme devant être le successeur de Bayle et celui qui le détrônerait, Voltaire qui inaugurait ce nouveau rôle philosophique par ses Lettres sur les Anglais (1733), disait vers le même temps dans ce charmant poème du Temple du Goût, à l’endroit où il se représente comme visitant la bibliothèque du dieu : « Presque tous les livres y sont de nouvelles éditions revues et retranchées.
Il y en avait un qui savait l’anglais et auquel je demandai pourquoi les Chactas quittaient leur pays. — « Pour être libres », me répondit-il. — Je ne pus jamais en tirer autre chose.
Crébillon fils en son temps eut aussi une telle prise sur l’imagination de certaines femmes, qu’une jeune dame anglaise, dit-on, s’affolant de lui après une lecture de je ne sais quel roman, accourut tout exprès pour l’épouser.
Dans la suite, Cavalier, retiré en Angleterre où il avait le grade d’officier général, écrivit, à ce qu’il paraît, ses Mémoires en anglais ; il y exposa l’ensemble de sa conduite, de ses desseins, les conditions qu’il stipula, assure-t-il, pour les siens, et qu’on n’observa point.
Nisard donne tout l’avantage à Boileau, et parce que Perse oppose à l’Avarice qui pousse le marchand en Asie, Luxuria, la Volupté, ou plutôt ici l’amour du luxe et des aises et du bien-être, le critique chicane Perse sur cette Volupté qui empêche le marchand de partir : « Est-ce bien le plaisir, dit-il, qui fait hésiter le marchand anglais qui va s’embarquer pour Canton ?
Parallélisme de la révolution anglaise avec la nôtre dans ses différentes phases et dans son mode de conclusion, c’est là précisément la thèse que M ignet soutiendra plus tard dans la polémique du National ; il y préluda dès le premier jour, aussi bien qu’à cette histoire de la Réformation qu’il devait développer et mûrir à travers tant d’autres études diverses, et qui promet d’être son œuvre définitive.
Toutefois, malgré la parenté des religions et la communauté de certaines croyances, il y a dans le judaïsme un élément à part, intime, primitif, oriental, qu’il importe de saisir et de mettre en saillie, sous peine d’être pâle et infidèle, même avec un air d’exactitude : et cet élément radical, si bien compris de Bossuet dans sa Politique sacrée, de M. de Maistre en tous ses écrits, et du peintre anglais Martin dans son art, n’était guère accessible au poëte doux et tendre qui ne voyait l’ancien Testament qu’à travers le nouveau, et n’avait pour guide vers Samuel que saint Paul.
Pour peindre l’homme, il faut bien peindre des Romains, des Français, des Anglais : et si le poète qui représente Alexandre ou César ne sait pas ou ne daigne pas leur faire des âmes antiques, il en fera, sans y penser, ses contemporains.
Le mélodrame ne reste « classique » que par la rectitude rapide de son action et par la grosse honnêteté bourgeoise de sa morale : au reste, par ses effets de pathétique brutal, par sa prose tour à tour triviale ou boursouflée, par le mélange des genres, par les sujets modernes ou exotiques, par l’exploitation du répertoire allemand ou anglais, il semble bien être un romantisme de la veille796.
Jusqu’à ce qu’elle se révèle, le Times de Londres aura le droit d’imprimer que la poésie française actuelle est très inférieure à la poésie anglaise ; car c’est écrit dans un numéro spécial que j’ai là, un numéro consacré, s’il vous plaît, à la gloire de la France.
J’ai retrouvé par hasard le nom de Griffin parmi ceux des prisonniers anglais à la bataille de St-Cast.
Anglais, Italiens, Espagnols, Flamands, chaque nation avait la sienne.
Le premier reproche en est venu de Gibbon, qui contentait peut-être à son insu ses préjugés d’Anglais et sa rivalité d’historien.
Songez à ce qu’ont coûté les colonies anglaises, celles des presbytériens et des méthodistes aux États-Unis, par exemple.
Sir William Hamilton est probablement le premier des philosophes anglais qui ait pris parti pour l’affirmative, sans s’arrêter à ce prétexte spécieux qu’une action ou une passion inconsciente de l’esprit est inintelligible.
Nous étions déjà à moitié chemin des Anglais… » De tels rapprochements sont toute une histoire, tout le portrait d’un homme, que dis-je ?
J’ai là (ce qui vaut mieux) sur ma table ses grandes feuilles-manuscrites, toutes chargées de notes gracieuses ou sévères, d’extraits d’auteurs latins, grecs, anglais, italiens, provisions de toute sorte et pierres d’attente qu’il amassait pour des temps meilleurs et pour l’avenir.
Dans un rapport fait à la Convention, le 16 octobre 1793 (le jour même où l’on exécutait Marie-Antoinette), à propos de la prohibition des marchandises étrangères, prohibition qu’il était d’avis d’appliquer aux seules marchandises anglaises, il ajoutait : Votre Comité a pensé que la meilleure représaille envers l’Autriche était de mettre l’échafaud et l’infamie dans sa famille, et d’inviter les soldats de la République à se servir de leurs baïonnettes dans la charge.
Gavarni ne dîne-t-il pas dans ce moment à la Poissonnerie anglaise, absolument parce que le maître du restaurant lui révèle les différents trucs avec lesquels les filous volent dans les cafés.
* * * — Ce soir, chez Burty, le directeur de la Revue d’Architecture, César Daly, un monsieur d’origine anglaise, dont la vie, passée sous toutes les latitudes du globe, ferait un roman d’une forte couleur.
Elle ne lui lisait pas la Bible, en hébreu, comme les filles du poëte anglais la lisaient à ce grand Attentif qui roulait, sous l’arcade pure et fière de son front éteint, les rêveries qui devaient plus tard devenir le Paradis perdu ; mais, plus âgée que Maurice de quelques années, elle apprenait à l’auteur futur de la Bacchante et du Centaure à épeler ses premiers mots dans la Bible de la nature.
Et voici qu’aujourd’hui, des compatriotes, des voisins, des enfants de notre formation placés dans des circonstances qui émeuvent tout l’être, sentent et raisonnent comme cet Anglais, et mon ami Hassler, plus âgé qu’eux et qui ne partage pas leur foi, regardant autour de lui, écrit : « Il ne faut pas se dissimuler que beaucoup d’hommes… sont soutenus par l’idée d’un être supérieur auquel ils se confient. » (Ma campagne au jour le jour, par le capitaine Hassler.
* L’Exposition des peintres anglais est très-belle, très-singulièrement belle, et digne d’une longue et patiente étude.
Une autre preuve peut-être que Boileau, qui parfois a si bien compris et rendu le Traite du sublime de Longin, avait trop peu étudié le sublime dans Pindare et n’admirait pas assez le génie de ce grand poëte, c’est qu’il a cru de bonne foi l’avoir imité, dans son ode sur la prise de Namur, ville trop tôt reprise par le roi Guillaume, et ode parodiée alors si plaisamment par le poëte anglais Prior, chargé plus tard d’une ambassade à la cour de France, où Fénelon goûtait beaucoup son entretien, et où Boileau a dû le rencontrer quelquefois.
Nous avons un Prométhée délivré 121, de la main du poëte anglais Shelley, composition bizarrement mélangée, symbolique et violente, mystique et matérialiste, effusion de colère contre l’ordre établi dans le monde, et sombre prophétie d’une liberté sans mesure et sans frein.
Tout le monde en France : car il est aujourd’hui de mode en Angleterre de négliger le meilleur des conteurs anglais. […] Ils entendaient crier le sang des héros dont ils avaient été les compagnons et qu’on avait indignement mis à mort : Ney, les deux frères Fauchet, Labédoyère, Mouton-Duvernet, Charton, sans compter le brave colonel Boyer de Peyreleau, condamné à la peine capitale pour avoir défendu la Guadeloupe contre les Anglais, sous le drapeau tricolore. […] Maintenant, la science parle français, anglais, allemand. […] On ne peut nier qu’il ne soit avantageux de savoir l’anglais et l’allemand. […] Toute la littérature anglaise, si poétique et si profonde, offre de semblables complexités et une telle confusion.
Il faisait des vers charmants et il lisait Anglais, Allemands et Italiens de tout son cœur. […] Musset a lu les Anglais avec passion. Il savait très bien l’anglais. […] L’influence anglaise a été dix fois plus forte sur le romantisme français que l’influence allemande. […] Contre l’Anglais infâme et le démon complice.
Un autre philosophe a écrit : « J’affirme que, présentement et à toute heure du jour et de la nuit, tous les hommes sont parfaitement heureux » ; ce philosophe, un Anglais. […] Le roman des Anges gardiens est consacré à une thèse, que voici : ces Allemandes, Anglaises ou Italiennes, si nombreuses à Paris et qu’on charge de veiller sur les jeunes filles, sont tout uniment des filles ; n’ayez pas cela chez vous ! […] C’est ce qu’il appelle la « loi du recoupement » Ainsi, la tradition nationale de notre pays aurait donné, au contact du romantisme allemand, Victor Hugo ; plus anciennement, au contact de l’influence anglaise, Voltaire ; plus anciennement, au contact de l’influence espagnole, Corneille ; plus anciennement, au contact de l’influence antique, Ronsard, etc. […] Le costume, invariable été comme hiver, était, au dire des connaisseurs, de qualité anglaise ; et l’on cite Brummell à son propos : l’habit noir, très ample et qu’il laissait flotter, les manches larges, les basques longues et carrées, le gilet de casimir noir, long et bien étoffé, la cravate noire, à larges bouts et nouée sans brutalité ; le pantalon de drap fin, pas trop collant et à sous-pieds ; souliers ou escarpins noirs l’hiver et blancs l’été.
Le malheur est que sa confiance intrépide en lui-même se traduit aussi par un ton superbe et triomphant ; suivant une expression anglaise, on dirait Dieu faisant la leçon à une punaise. […] Fouillée n’est pas un philosophe anglais ; mais peut-être mérite t-il quand même quelque considération. […] En ce temps-là le Paris populaire est un labyrinthe de rues infectes, à peine éclairées ; on y heurte des convois de bœufs ; un Anglais peut se plaindre d’avoir été arrêté « dans un petit riou par un troupeau de bouilli. […] Je vais dire du bien d’un économiste qui n’est point Russe, ni Allemand, ni Anglais, qui n’est pas décoré, ni lauréat, ni membre de l’Académie des sciences morales et politiques, qui n’est pas même mort. […] Il avait été précédé dans cette voie par un Français, Cournot ; il s’y rencontra avec l’Anglais Jevons, avec l’Allemand Gossen.
C’est le cas pour les préraphaélites anglais ; aussi en a-t-il parlé avec une entière sympathie et en toute chaleur de cœur. […] La musique de Wagner, les théories et les œuvres des préraphaélites, la poésie anglaise agissaient dans un même sens, lui révélant une forme d’art où le sentiment serait suggéré plutôt qu’exprimé, où l’idée ne s’enfermerait pas dans un contour trop précis. […] Et c’est enfin la descente à travers les cercles de la misère anglaise. — Dans ce décor errent de pales figures, des êtres de passivité, flottant au gré de toutes tes influences extérieures. […] Il y aura des mauves dans le jardin ; et le soleil se couchera derrière les arbres et les tourelles dont le profil agrandi se mire au lac voisin, ainsi qu’on le voit dans les toiles des peintres anglais. […] Taine, Littérature anglaise, II, 27.
Pour sentir la tristesse de cette résignation, mettez en regard l’indépendance du franc-tenancier anglais, ou du libre paysan de Hollande. […] Ainsi, dans Sheridan, l’hypocrite anglais, Joseph surface, se surprend à faire de grandes phrases devant son ami Shake, A force de prêcher, on finit par ne plus pouvoir parler qu’en sermons.
Il y a beaucoup de gibier sur ses terres, sa maison est construite sur les plans d’un architecte français, ses gens sont habillés à l’anglaise, il a une table excellente, il accueille ses hôtes avec affabilité, et néanmoins on ne se sent nullement porté à lui rendre visite. […] Le lendemain, dès l’aube du jour, je donnai ordre d’atteler ma calèche, mais il ne voulut pas me laisser partir sans m’avoir fait déjeuner à l’anglaise, et me conduisit dans son cabinet.
Les théories socialistes et économiques des écoles allemande, anglaise et française sont passées sous silence. […] Des hommes ont lutté héroïquement à Cuba et en Crète pour leur indépendance ; des Arméniens, par centaines de mille ont été massacrés, leurs villages pillés et incendiés ; des prisonniers, arrêtés pour leurs opinions, ont été épouvantablement torturés à Montjuich ; des Français, déportés à la Guyane, ont été exécutés en masse sous couleur de répression d’une révolte, révolte fomentée par des agitateurs louches ; les mécaniciens anglais ont attendu plusieurs mois qu’un secours leur vînt contre l’audacieuse férocité et leurs patrons ; enfin, la Grèce, cette Grèce dont tout homme ayant une âme ne peut prononcer le nom sans être remué d’une émotion presque sacrée, cette Grèce, notre mère vénérable, éternelle patrie de toute beauté, a été bâillonnée et enchaînée par les bandits de l’Europe financière, pendant que, riant de ses sursauts héroïques et désespérés, le Turc immonde la violait.
Esprit médiocre, rusé sans finesse, malicieux sans verve et sans gaieté, sous le couvert d’une sorte de bonhomie sentimentale, et mené en laisse parce bon sens bourgeois qui l’a toujours guidé, dans le cours d’une longue vie, avec l’infaillibilité de l’instinct ; conformant sans efforts, et en tout point, les parties successives de son œuvre à l’opinion moyenne ; dénué d’études historiques, métaphysiques, religieuses ; très hostile, de nature et de parti pris, à la grande poésie anglaise, allemande, orientale, ainsi qu’à notre propre renaissance littéraire, Béranger, on peut l’affirmer, n’a jamais pensé, rêvé, jamais entrevu l’Art dans sa pure splendeur, jamais écrit que sous l’obsession permanente des étroites exigence de sa popularité. […] La profondeur, l’éloquence, la passion, des élans lyriques d’une beauté suprême éclatent à chaque page du poète anglais, tandis qu’une incurable élégance énerve bien souvent les créations du poète français ; car il est visible que la timidité de l’expression ne rend pas, très fréquemment, la virilité de la pensée.
Je ne nie pas qu’il en résulte une supériorité de tenue morale, si je puis ainsi dire ; et même j’ai souvenance, il y a quatorze ou quinze ans, d’avoir scandalisé quelques catholiques en écrivant « qu’il manquerait toujours au naturalisme français, — c’était au cours d’une étude sur Georges Eliot, le grand romancier, — ce que trois siècles de forte éducation protestante ont comme infusé de valeur morale au naturalisme anglais. » Je n’ai changé d’avis ni sur ce point d’histoire littéraire, ni sur la question plus générale que je discute en ce moment. […] Voyez Taine, Littérature anglaise, t.
. — Essai sur la Poésie Anglaise, Sansot et Cie, in-18, 1906. […] Œuvres. — M. du Paur, homme public, roman, Simonis Empis, 1898, in-18. — Le Grand Dieu Pan (roman traduit de l’anglais de A.
Quand on prend la somme de son œuvre et qu’on en saisit l’esprit, on voit que Balzac n’est pas plus naturalistes à la façon de Zola, que Dickens le romancier anglais et Dieu sait si celui-ci se délecte à écrire les caractères et les milieux il dépeint tout par le menu jusqu’à la satiété et la lassitude du lecteur, dont il surcharge l’attention par de fastidieux détails, n’imitant pas non plus la sobriété recommandée par Diderot. […] Avant lui, les romanciers anglais et même l’illustre Walter Scott avaient été accusés d’y consacrer trop de place.
La principale est que, pour employer le langage de la psychologie anglaise, la parole extérieure est un état fort, la parole intérieure un état faible. […] De même, quand nous voulons parler une langue étrangère, nous commençons par penser dans notre langue, et nous « traduisons ensuite, comme un écolier qui fait un thème, notre pensée, formulée mentalement en français, dans la langue anglaise ou allemande. » Pour parler « réellement bien et sans gallicismes une langue étrangère », il faut nous habituer « à penser » directement « dans cette langue », sans le secours de la nôtre.
Le second, et contre lequel Taine eût vivement protesté, c’est une diminution singulière de cette vertu pour laquelle les Anglais ont créé ce beau mot de privacy, le respect du secret d’autrui, le silence sur l’intimité. […] Robinson, ce jeune garçon anglais, féru d’aventures, à moitié commerçant, à moitié colon, correspond si bien aux qualités, audacieuses et mercantiles à la fois, de sa nation, qu’il devrait être, semble-t-il, presque inintelligible à nous autres continentaux : Et penitùs toto divisos orbe Britannos disait déjà Virgile. […] L’attitude intellectuelle de Taine dans son Histoire de la littérature anglaise permet de le constater : pour lui l’œuvre littéraire est aussi intéressante par ses défauts que par ses beautés, et, pour Émile Zola, plus intéressante encore. […] Nous nous sommes habitués à raisonner sur des abstractions, à cette science glacée dont l’Anglais Carlyle disait, avec sa brutale ironie, « qu’elle bavarde misérablement du monde, avec ses classifications, ses expériences et je ne sais quoi encore, comme si le monde était une misérable chose morte, bonne pour être fourrée dans des bouteilles de Leyde et vendue sur des comptoirs… ». […] Elle consistait pour les « enfants du siècle » à construire en eux une personne supérieure à leur sort, à rechercher ou à se figurer des émotions plus intenses, plus rares, à souhaiter et à provoquer, s’il est possible, des événements plus conformes à un idéal tout arbitraire, composé le plus souvent d’éléments étrangers à la tradition française, puisque le principe de cette maladie de l’âme était précisément la fuite du milieu natal et de ses exigences, et c’est aux poètes anglais ou allemands, italiens ou espagnols que le romantisme va demander, non seulement un décor, mais une suggestion psychologique.
Gestes incohérents, clameurs bégayées, — ce sont les décadents symbolistes… cacophonies de sauvages qui auraient feuilleté une grammaire anglaise et un lexique de vieux mots déchus. […] dans l’esthétique anglaise et les préraphaélites, et qui est responsable, avec Wagner, des songeries dites décadentes, puis symboliques, enfin… de ce qu’il y a d’idées vagues là-dedans. […] D’autres préférences : les poètes anglais Swinburne, Rosetti, William Morice, le peintre Burne-Jones ; en France, Puvis de Chavannes, Baudelaire, Laforgue, les Cahiers d’André Walter. […] Si vous saviez les plans de deux heures du matin, les quotidiens pris d’assaut, Tortoni envahi… Tortoni hypnotise absolument la brasserie, qui s’y risque quelquefois, en été, à la terrasse, quand Scholl même n’y est plus, lorsque les Anglais envahissent le boulevard… Ah ! […] Car, enfin, on ne saurait soutenir qu’il y ait dans la langue française une quantité syllabique comparable à celle dont se formaient le vers grec et le vers latin, et dont se forment, incomplètement d’ailleurs, le vers anglais et le vers allemand !
Comme Marie pour Weislingen, Cornélie avait eu auparavant un vif attachement pour un « jeune Anglais » dont Goethe ne nous donne pas le nom20. Or ce souvenir est particulièrement reconnaissable dans la pièce : lisez, je vous prie, la scène où Franz de Sickingen vient demander la main de Marie, changez les noms des personnages, supprimez quelques détails, et dites si elle n’a pas l’odeur de la réalité, si l’on ne croirait pas entendre une conversation authentique entre deux jeunes lecteurs de Rousseau et des romans anglais, épris des sentiments naturels, résolus à la générosité, naturellement grandiloquents. […] Il est évident, en effet, que Goethe n’a point voulu que son œuvre soit une à la façon d’une tragédie de Racine ou même de Corneille : d’autant moins que l’idée qu’on se fait de l’unité n’est pas la même sous les diverses latitudes, pour un Allemand et pour un Latin, pour un Anglais et pour un Français. […] Mais voilà encore un Gœtz de Berlichingen qui paraît sur la scène, imitation détestable de ces mauvaises pièces anglaises, et le public applaudit et demande avec enthousiasme la répétition de ces dégoûtantes platitudes. » Mais on sait que Frédéric n’était pas « dans le mouvement », du moins en littérature. […] Il tenait à le donner comme une œuvre essentiellement personnelle, qui lui appartenait bien en propre, qu’il avait réellement vécue avant de l’écrire : « J’ai connu ces troubles dans ma jeunesse par moi-même, disait-il à son fidèle confident, et je ne les dois ni à l’influence générale de mon temps, ni à la lecture de quelques écrivains anglais.
L’Anglais, l’Allemand, l’Américain sont extrêmement orgueilleux ; mais ils le sont surtout d’être américains, allemands et anglais. […] L’orgueil romain fut collectif ; l’orgueil anglais, l’orgueil allemand sont collectifs. […] L’homme vain dit : « Moi. » L’orgueilleux peut très bien dire : « civis romanus sum », ou : « je suis anglais ; je suis allemand », et trouver à le dire une immense satisfaction de son orgueil même. […] On peut être fier d’être chrétien, comme on est fier d’être romain, ou comme on est fier d’être anglais ou allemand. […] Comprendre que l’unité morale, aux temps modernes, ne peut être que dans la liberté, dans le sentiment, répandu chez tous les citoyens, que, quoi qu’ils pensent, quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent, excepté contre la patrie, ils trouveront dans la patrie une égale bienveillance à leur endroit ; comprendre que c’est là, désormais, le vrai lien, le vrai faisceau et la vraie unité ; comprendre que si l’unité américaine existe, c’est que les citoyens américains sentent et éprouvent que, quelles que soient leurs idées et leurs tendances particulières, la République s’en désintéresse absolument et ne leur demande que d’être des Américains ; comprendre que si l’unité anglaise existe, c’est que le citoyen anglais sent dans sa patrie une protectrice de tous ses droits et de toutes ses façons de penser, si différentes qu’elles soient de celles du voisin ; comprendre que si l’unité allemande existe, c’est que catholiques allemands sont aussi libres d’être catholiques que les protestants sont libres d’être protestants et protestants allemands aussi libres d’être protestants que les catholiques sont libres d’être catholiques et que, par conséquent, les uns et les autres sont avant tout allemands : « l’Allemagne au-dessus de tout !
Certainement il commençait déjà à rimer, à vagabonder en vrai poëte, prenant part aux bruyantes fêtes rustiques, aux joyeuses pastorales figuratives, à la riche et audacieuse expansion de la vie païenne et poétique, telle qu’on la trouvait alors dans les villages anglais. […] Faut-il l’attribuer à cet instinct anglais qui met le bonheur dans la vie du campagnard et du propriétaire bien renté, bien apparenté, bien muni de confortable, qui jouit posément de sa respectabilité établie212, de son autorité domestique et de son assiette départementale ? […] — He kept a gig. » Procès anglais.
Cette préférence se marque volontiers encore dans l’opinion des étrangers, et tout récemment Landseer, le célèbre peintre anglais, se trouvant à une réunion d’artistes et d’amateurs, disait : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux, parce qu’en dehors de leur propre mérite, ils ne procèdent que de lui-même et de l’observation de la nature ; chez tous les autres peintres, et dans toutes leurs œuvres sans exception, vous trouverez toujours une réminiscence de quelque ancien maître. » Mais à côté du miel, la piqûre : Horace Vernet, ainsi apprécié des étrangers, souffrit d’autant plus des préférences françaises hautement déclarées en faveur de M.
Grâce à cet amendement improvisé, qui a passé dans la loi, le Français est considéré et traité comme un petit monsieur de qualité qui n’oserait sortir en plein air de peur de s’enrhumer, tandis que les autres nations, un Américain, un Suisse, un Belge, un Anglais, tous gens à la peau moins douillette, se moquent du chaud et du froid et bravent les intempéries des saisons.
C’est une impiété à l’Europe d’aller briser à coups de canon anglais cette merveilleuse Babel d’une seule langue en Orient.
La détresse du peuple, les travailleurs sans pain, le dernier des Condés disparu dans les ténèbres, Bruxelles chassant les Nassau comme Paris les Bourbons, la Belgique s’offrant à un prince français et donnée à un prince anglais, la haine russe de Nicolas, derrière nous deux démons du midi, Ferdinand en Espagne, Miguel en Portugal, la terre tremblant en Italie, Metternich étendant la main sur Bologne, la France brusquant l’Autriche à Ancône, au nord on ne sait quel sinistre bruit de marteau reclouant la Pologne dans son cercueil, dans toute l’Europe des regards irrités guettant la France ; l’Angleterre, alliée suspecte, prête à pousser ce qui pencherait et à se jeter sur ce qui tomberait ; la pairie s’abritant derrière Beccaria pour refuser quatre têtes à la loi, les fleurs de lis raturées sur la voiture du roi, la croix arrachée de Notre-Dame, la Fayette amoindri, Laffitte ruiné, Benjamin Constant mort dans l’indigence, Casimir Périer mort dans l’épuisement du pouvoir ; la maladie politique et la maladie sociale se déclarant à la fois dans les deux capitales du royaume, l’une la ville de la pensée, l’autre la ville du travail ; à Paris la guerre civile, à Lyon la guerre servile ; dans les deux cités la même lueur de fournaise ; une pourpre de cratère au front du peuple ; le midi fanatisé, l’ouest troublé, la duchesse de Berry dans la Vendée, les complots, les conspirations, les soulèvements, le choléra, ajoutaient à la sombre rumeur des idées le sombre tumulte des événements. » VIII Tout cela mène à ce que l’auteur nomme l’Épopée de la rue Saint-Denis, c’est-à-dire aux barricades.
Taine rêvait qu’on représentât Iphigénie dans la grande galerie des glaces, en costumes du temps de Louis XIV : il aurait pu aussi bien demander une représentation de Jules César en costumes du temps d’Elisabeth ; César, Burrhus, Antoine, et ce mob qui hurle pour ou contre César, tout cela est aussi anglais qu’Iphigénie est française.
Tirer la conclusion définitive de la querelle des anciens et des modernes, montrer qu’à l’art moderne il faut une inspiration moderne (Chateaubriand disait chrétienne), ne pas mépriser l’antiquité, mais, en dehors d’elle, reconnaître les beautés des littératures italienne, anglaise, allemande, écarter les anciennes règles qui ne sont plus que mécanisme et chicane, et juger des œuvres par la vérité de l’expression et l’intensité de l’impression, mettre le christianisme à sa place comme une riche source de poésie et de pittoresque, et détruire le préjugé classique que Boileau a consacré avec le christianisme, rétablir le moyen âge. l’art gothique, l’histoire de France, classer la Bible parmi les chefs-d’œuvre littéraires de l’humanité, rejeter la mythologie comme rapetissant la nature, et découvrir une nature plus grande, plus pathétique, plus belle, dans cette immensité débarrassée des petites personnes divines qui y allaient, venaient, et tracassaient, faire de la représentation de cette nature un des principaux objets de l’art, et l’autre de l’expression des plus intimes émotions de l’âme, ramener partout le travail littéraire à la création artistique, et lui assigner toujours pour fin la manifestation ou l’invention du beau, ouvrir en passant toutes les sources du lyrisme comme du naturalisme, et mettre d’un coup la littérature dans la voie dont elle n’atteindra pas le bout en un siècle : voilà, pêle-mêle et sommairement, quelques-unes des divinations supérieures qui placent ce livre à côté de l’étude de Mme de Staël sur l’Allemagne.
Cependant voilà longtemps déjà qu’en Angleterre une école célèbre cherche dans les mots une musique, des couleurs et des parfums, et je ne vois pas qu’on parle de décadence anglaise.
N’en pouvant obtenir d’audience, est-il vrai qu’il aurait imaginé, pour attirer son attention, de se promener sous ses fenêtres dans un costume grotesque ; qu’alors le chancelier lui ayant dépêché un page pour savoir qui il était, Rabelais lui aurait répondu en latin ; qu’à un autre page il aurait parlé en grec ; à un autre, en espagnol ; à d’autres successivement, en allemand, en anglais, en italien, en hébreu ; et que la rencontre si plaisante de Pantagruel et de Panurge44 ne soit que le récit, sous d’autres noms, de cette anecdote de sa vie ?
Et il a été chanté en italien, en anglais, en français, sans que son succès en ait paru diminué.
A Bayreuth, déjà une grande affluence ; un plus grand nombre d’Allemands, mais beaucoup d’Anglais, et des gens un peu de tous les pays.
Betty, la jeune Indienne, a été rencontrée dans une île sauvage, « dans un climat barbare », par un jeune homme, un jeune colon anglais de l’Amérique du Nord, Belton, qui a fait naufrage.
Tout cela coupé de recommandations et d’exhortations de ne pas abîmer une précieuse chemise en batiste au petit jabot de dentelle, restant de son vieux luxe anglais, et qu’il m’avait prêtée ce jour-là.
Au moyen âge, Dante est Italien deux fois, car il est catholique, et à notre époque ce que nous avons de plus grand, Burns et Walter Scott, sont Écossais, et Byron lui-même, l’enfant magnanime sous ses bouderies et ses colères, est toujours Anglais dans la partie immortelle de ses œuvres.
Elle passe humblement au service de cette Royauté plus forte qu’elle, elle dont la vie entière fut anglaise, espagnole, lorraine et jamais française !
— qui ressemble à cette adorable prude anglaise.
Je trouve chez l’un des plus clairvoyants parmi les jeunes critiques anglais, M.
Monod, dans l’introduction à L’Histoire du peuple anglais, de Green, p.
Ces défauts du langage ultralyrique de Lycophron, assez habilement conservés dans une traduction moderne en vers anglais, offriraient une étude piquante sur le grand art d’écrire, et sur ce point extrême, où, dans le génie de l’orateur et du poëte, comme dans la fortune du conquérant, on peut exactement dire : « Du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas. » Ce pas, Lycophron l’a souvent franchi ; et toutefois, à part les emprunts raffinés de langage, les enchères d’audace métaphorique, il y a quelques beautés à recueillir dans cette suite de prophéties nuageuses de Cassandre, du haut de la tour où le poëte la suppose prisonnière, avant le départ de Paris, dont elle contemple dans l’avenir l’adultère, la fuite et la punition.
Je ne vous raconterai pas les amours du prince Jean-Théodore avec la comtesse slave et ensuite avec sa cousine Aurore-Pamina, pour laquelle il abdique, veut divorcer et va jusqu’au bord du suicide ; ni celles de l’Anglais Wilfrid Nore avec Harriet Coxe, sublime modèle d’abnégation ; ni celles de Conrad Lanze avec la Tonska, déjà nommée ; ni celles de Louis de Laudon avec la belle et sotte Mme de Gennevilliers ; ni celles de la petite Liliane Lanze, qui s’amourache à l’étourdie de Wilfrid Nore et finit par épouser un robuste officier. […] Dans les Souvenirs de voyage, avec un conte qui se passe à Terre-Neuve et plaisante la présomption ignorante d’un boulevardier égaré (c’est la Chasse au caribou), il y a une tragique histoire très stendhalienne d’amour et de meurtre (le Mouchoir rouge), qu’on peut rapprocher de deux des Nouvelles asiatiques (la Danseuse de Shamakha et les Amants de Kandahar) ; et il y a surtout la délicieuse Akrivie Phrangopoulo, aventure d’un officier de marine anglais qui s’éprend d’une ravissante jeune fille de l’île de Naxos, parce qu’elle a toute la simplicité et la divine candeur des âges primitifs, parce qu’elle restitue en plein dix-neuvième siècle les mœurs homériques et qu’elle est véritablement une sœur de Nausicaa. […] Michaut appartiendrait, je crois, à la catégorie de ceux qui n’ont pas encore digéré la fameuse phrase de la préface de l’Histoire de la littérature anglaise dont s’irritait si fort Monseigneur Dupanloup : « Le vice et la vertu sont des produits, comme le vitriol et le sucre. » Voulant démolir la théorie des climats (qui est déjà dans Montesquieu), M. […] Gibbon, dans son énorme Histoire de la décadence de la chute de l’empire romain, accorde à peine une page à saint Augustin : « Quelques critiques modernes, dit l’historien anglais, ont pensé que son ignorance de la langue grecque le rendait peu propre à expliquer les Saintes Ecritures, et Cicéron ou Quintilien aurait exigé la connaissance de cette langue dans un professeur de rhétorique. » C’est féroce et un peu sommaire. […] André Gide sait l’allemand, ainsi que l’anglais, l’italien, le latin et le grec, et il cite beaucoup de textes dans ces diverses langues : les textes grecs sans l’ombre d’accentuation, malheureusement.)
Dickens recommence à prendre vogue aux pays de la langue anglaise et y est plus glorieux à cette heure qu’il n’a été de son vivant, et je ne doute pas que cela ne continue… Dans le genre de Dickens, donc, il y a deux ou trois portraits au commencement du Voyage de Shakespeare, qui sont de très haut goût : « C’était un gros gaillard, solidement construit par Bacchus et Silène. […] À cette explosion de l’Individualisme s’oppose une première réaction à la fois française, anglaise et allemande ; française, par l’École théocratique (de Maistre, de Bonald, Lamennais, voire même, quoique plus confusément, Ballanche) ; anglaise, par Bentham et Burke ; allemande, par Savigny et Hegel. […] Or cette aristocratie de l’argent, à Paris, elle est parisienne géographiquement ; mais d’origine, elle est exactement de tous les pays : elle est anglaise, elle est allemande, elle est américaine, elle est slave, elle est indienne, elle est même belge ; mais il est extrêmement rare qu’elle soit de Courbevoie. […] Je vivrais avec rien : une petite couturière que je dirigerais et qui me ferait des robes à mon idée ; une petite installation à Passy, dans une de ces maisons anglaises si mignonnes et si bon marché ; une voiture de la Compagnie ou un coupé du Cercle pour les visites et les théâtres, et je serais la plus heureuse des femmes. » — Est-ce assez pris sur le vif ; et l’analyse de ce vivre avec rien est-elle d’une jolie étourderie ! […] L’enchantement dangereux d’une « amitié » quotidienne entre homme et femme, le charme dangereux aussi des « quatre heures et demie » et de la mélancolie pénétrante des jours tombants, finit par jeter Élie et Claire aux bras l’un de l’autre, un jour de fin d’hiver et de printemps pressenti plutôt que commençant, un instant avant celui où l’on apporte au salon les petites lampes anglaises à abat-jour roses ; — car les livres de M.
Il prenait ces notes partout, en causant, dans la rue, pendant son cours (nous l’avons dit, et qu’il enseignait l’anglais à Condorcet alors Fontanes), à table même… Je devais, l’été de l’année suivante, avoir l’honneur d’être son hôte en sa petite maison de campagne de Valvins, près Fontainebleau. […] Je devins, un matin de l’été 1886, l’hôte de Valvins… Mallarmé m’attendait à la gare, avec une coquette charrette anglaise attelée d’un petit cheval. […] Il enseigne l’anglais à Condorcet, est-ce pas ? […] Et il demande : « N’est-il pas là une consanguinité du talent (qu’explique d’ailleurs une identité de race) avec le poète anglais Charles Algernon Swinburne, un barbare sublime dont M. […] Du « Jeune homme glabre, ton de pince-sans-rire, coupant comme un rasoir anglais.
Grâce aux documents conservés et par des procédés exacts de reconstruction méthodique, nous pouvons aujourd’hui supprimer la distance du temps, nous représenter en spécimens plus ou moins nombreux le Français ou l’Anglais du dix-septième siècle ou du moyen âge, l’ancien Romain, et même l’Indou de l’époque bouddhique, nous figurer sa vie privée, publique, industrielle, agricole, politique, religieuse, philosophique, littéraire, bref, faire la psychologie descriptive de son état moral et mental et l’analyse circonstanciée de son milieu physique et social, puis de ces éléments passer à des éléments plus simples encore, démêler les aptitudes et les tendances qui se retrouvent efficaces et prépondérantes dans toutes les démarches de son esprit et de son cœur, noter les conceptions d’ensemble qui déterminent tout le détail de ses idées, marquer les inclinations générales qui déterminent le sens de toutes ses actions, bref, distinguer les forces primordiales qui, présentes et agissantes à chaque moment de la vie de chaque individu, impriment au groupe total, c’est-à-dire à la société et au siècle, les caractères que l’observation lui a reconnus115. […] J’ai tâché d’appliquer cette méthode dans plusieurs écrits historiques ; je l’ai exposée dans la préface des Essais de critique et d’histoire et dans la préface de l’Histoire de la littérature anglaise.
Mais à Rome, plus d’argent, et les voyageurs sans le sou, quand un peintre dont ils avaient fait connaissance, aide Raffaëlli à vendre un tableau, avec l’argent duquel il peut gagner Naples, où un hasard heureux le met en rapport avec une famille anglaise, qui lui demande des leçons pour deux grandes filles. […] Deux remarques : l’influence de Bastien-Lepage dans la peinture, et la vulgarisation des nuances anglaises esthetic dans la toilette de la femme française.
Le goût occidental et le goût oriental, le goût français et le goût anglais, le goût classique et le goût romantique constituent bien des oppositions irréductibles de la nature humaine, des antinomies esthétiques auxquelles la critique ne trouvera jamais de solution. […] Une autre famille d’esprits critiques, allemands, anglais, français, ont, semble-t-il, et dans une moindre mesure, fixé le goût en matière de littérature shakespearienne et romantique. […] Ce secret de familiarité, de divination, de création, qui s’emploie à copier un auteur comme un graveur copie une peinture, je dirais qu’il date du xixe siècle et surtout de Sainte-Beuve, si la littérature anglaise ne possédait pas, dès le xviiie siècle, la Vie du Docteur Johnson. […] Taine a écrit un Génie de la Littérature anglaise, Lemaître un Génie de Racine.
Exception faite pour deux ou trois chapitres (notamment quant à Swift) de la Littérature anglaise. […] Il est donc au moins aussi facile de les lire et de les étudier que Gœthe, par exemple, ou que Shakespeare, quand on ne sait ni l’allemand, ni l’anglais. […] A partir de là, commence l’influence prépondérante du criticisme allemand, d’une part, du biologisme anglais de l’autre, dans l’enseignement philosophique. […] Le dogme de l’association des idées, venu de la philosophie écossaise, et repris par la philosophie anglaise, puis la thèse plus que contestable de l’Inconscient, venue de la philosophie allemande, augmentèrent encore la confusion. […] Le romancier anglais Thomas Hardy a peint dans son célèbre ouvrage Jude l’Obscur, un ouvrier courageux, opprimé et comme meurtri par les obscures chimères de son temps.
Il a préconisé l’alliance anglaise et l’alliance russe. […] Doué d’un inénarrable talent d’imitation, il récitait avec l’accent anglais un certain songe d’Athalie qui avait un succès fou. […] Scherard était le type de l’Anglais flegmatique, sourire rare, figure inexpressive et imberbe, bon garçon supportant la plaisanterie, mais prêt à boxer au moindre manque d’égards. […] Son accent guttural anglais donnait une expression amusante à sa conversation monosyllabique. […] Causeur exquis et sachant écouter, type d’Anglais aimable et souriant.
» Ces mots, que je souligne, rappelleront aux lecteurs de la Littérature anglaise la conclusion de l’étude sur lord Byron. […] Il faut le suivre construisant ses formules et les mettant en œuvre, avec cette patience acharnée qui a permis au même cerveau de penser l’Histoire de la Littérature Anglaise et l’Intelligence, la Philosophie de l’Art et les Origines de la France contemporaine. […] Tout chez Barbey d’Aurevilly fut exceptionnel, particulier, eccentric, pour prendre une de ses formules favorites, dans le sens anglais du mot. […] Car vous avez voté la mort de Louis XVI, vous, Cambacérès, — quoique vous vous en défendiez, mais je sais bien ce qu’il en est… » Oui, créer une France moderne qui bénéficiât de ce qui restait des forces sociales de l’ancienne France, trouver un compromis d’apaisement, en un mot, un pendant de la monarchie anglaise sur ce côté-ci du détroit, tel fut le programme de toute une portion de la noblesse de la Restauration, et les traces de ce programme se retrouvent partout dans le livre du comte d’Haussonville. […] À l’époque où ces scènes se passaient, la jeune monarchie constitutionnelle française avait besoin d’un champion de cette force vis-à-vis de la vieille monarchie anglaise.
Arrivé à Baltimore, le jeune Saint-Marc y passa les années 1795, 1796 ; il savait très-bien l’anglais et avait des écolières pour le piano en grand nombre : il s’était rendu extrêmement fort sur cet instrument.
» Et, comme post-scriptum, il indique en anglais la chanson du quatrième acte d’Hamlet que chante Ophélia dans sa folie : avide et pure abeille, il se réserve de pétrir tout cela ensemble64 !
Dubois, qui jugea que, dans cette simple idée de magasin à l’anglaise, il n’y avait pas assez de chance d’action ; qu’il fallait y implanter une portion de doctrine, y introduire les questions de liberté littéraire, se poser contre la littérature impériale, et, sans songer à la politique puisqu’on était en pleine Censure, fonder du moins une critique nouvelle et philosophique.
Elle écrivait avec la même facilité en anglais, en allemand, en français, en italien, en grec, en hébreu, éloquente et poète sur dix instruments antiques ou modernes, sans distinction et presque sans préférence ; musicienne qui joue avec tous les claviers.
Je n’ai jamais compris pourquoi les historiens français, anglais, italiens, espagnols, ont imité Plutarque en cela ; cela m’a toujours paru bizarre et absurde.
L’Espagne, le Portugal, les Anglais, complètent la géographie par la découverte de l’Amérique et des Indes orientales.
Émule de Chapelain autant que de Malherbe, il s’éleva même jusqu’à l’ode, et lançant l’invective contre les Anglais forcenés, il prédit des batailles navales, des cadavres flottant sur les eaux, et les « baleines du Nord » courant en foule à cette proie.
» …… Byron dans tous ses ouvrages et dans toute sa vie, Goethe dans Werther et Faust, Schiller dans les drames de sa jeunesse et dans ses poésies, Chateaubriand dans René, Benjamin Constant dans Adolphe, Senancourc dans Oberman d, Sainte-Beuve dans Joseph Delorme, une innombrable foule d’écrivains anglais et allemands, et toute cette littérature de verve délirante, d’audacieuse impiété et d’affreux désespoir, qui remplit aujourd’hui nos romans, nos drames et tous nos livres, voilà l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la réalité actuelle, c’est-à-dire de l’état d’anarchie, de doute et de désordre où l’esprit humain est aujourd’hui plongé par suite de la destruction de l’ancien ordre social et religieux (l’ordre théologique-féodal), et de la proclamation de principes nouveaux qui doivent engendrer une société nouvelle.
À mon avis, et en jugeant à première vue, le meilleur moyen serait de leur offrir, moyennant une somme très réduite, ou en échange d’un travail de deux ou trois heures par jour qui leur laisserait le reste du temps libre, une retraite à la campagne, une sorte d’université-hôtel, si je puis employer une expression aussi singulière, s’inspirant, mais en abandonnant tout ce qui est enseignement, des universités anglaises.
Or, je crois bien que les Français, les Anglais et toutes les nations occidentales n’ont pas une musique populaire assez bien conservée pour leur donner d’avance, très vivement, cette habitude musicale.
Au lever du rideau, un pâtre soupire sur sa musette un vieil air populaire, traînante mélodie à laquelle le cor anglais prête la poésie de ses sons plaintifs, Tristan, blessé à mort, s’éveille.
Remarquons surtout la poétique apparition de ce motif d’Harold à la fois noble, sombre et tendre, dans la marche des pèlerins (dans un rhythme allongé cette fois), la sérénade (de même, pendant qu’en même temps le cor anglais chante la mélodie de la sérénade) et l’orgie des brigands.
L’original est un demi-pastel fait pour une dame d’origine anglaise, mariée à un français, et qui était généreusement venue à l’aide de Wagner lorsque, en 1849, il se trouva subitement sans patrie et sans moyens.
Le sommeil et la transmission héréditaire ont été en France l’objet de travaux si importants et si nombreux, qu’il n’y a pas lieu de nous y arrêter longtemps ; notre but étant surtout de faire connaître les résultats les plus nouveaux de la psychologie anglaise.
La volition, en définitive, est la synthèse de tous les éléments psychiques et physiques, conscients, subconscients et inconscients : qui donc pourrait en faire une complète analyse, une de ces analyses que les Anglais appellent « exhaustives » ?
L’idée, considérée dans sa grande acception humaine, n’est ni française, ni anglaise, ni nationale, ni locale ; le monde pense et produit partout ; chaque nation civilisée et littéraire apporte son contingent à ce qu’on appelle l’idée.
Renan, pour nous l’expliquer, s’en prend alors à la « science anglaise », qui, dit-il « n’a jamais compris d’une façon bien profonde la philosophie des choses. » Ce jeune homme parle là bien irrévérencieusement de Newton !
Et pensez-vous que les Anglais même ne lui aient pas obligation ?
Quel est l’Anglais qui oserait ternir la gloire des Shakespeare, des Milton, des Pope, etc. ?
Le reste de leur habit consistait en une cape d’étoffe blanche, et, sur la tête, un petit chapeau à l’anglaise, de taffetas de couleur, avec un galon d’argent.
Mon très lettré ami M. de Couynart me fait remarquer : 1° qu’en 1680-1685 des essais assez nombreux d’acclimatation de Shakespeare en France avaient été faits et que La Fontaine avait pu jeter les yeux sur quelque oeuvre du dramatiste anglais 2° que la tragi-comédie de Statira, tirée par Pradon de la Cassandre de La Calprenède, jouée à la fin de 1679, avait été incriminée de mélange de trivialité et de tragique, et que, du reste, Pradon en 1684 ayant, par un factum, exercé des représailles contre Boileau, La Fontaine a pu, réveillé par ce factum contre son ami, se souvenir de Statira et y faire cette allusion prolongée que nous venons de voir ; M. de Couynart penche pour la seconde de ces hypothèses J’y pencherais aussi, sans doute ; mais d’abord en 1684 Boileau et La Fontaine, compétiteurs à l’Académie, ne devaient pas être si bien ensemble que La Fontaine voulût venger Boileau de Pradon avec un tel éclat ; ensuite Statira présente-t-elle en effet un tel mélange de haut style et de bassesses ?
Elle ne nous aurait pas donné le Templier vignette anglaise, cette figure que Michelet, l’illuminé de Satan, reprochait à l’honnête Walter Scott de n’avoir ni empoignée, ni même saisie, mais prise avec l’extrémité de la pincette d’un sucrier.
Quant au Lovelace de cette Clarisse de kermesse, ce n’est plus ce Satan anglais, plus infernal que celui de Milton, ce grand et fascinant scélérat, qui est presque une excuse pour cette navrante chute de Clarisse, qui fit pleurer tous les cœurs purs de l’Angleterre, mais c’est la dernière expression de Lovelace, comme la dernière ligne du profil de l’homme aplati fait, dit-on, celui du crapaud.
Fort nombreux chez nous, ils relèvent d’une grande tradition française et anglaise du xviiie .
L’école anglaise, par exemple, n’y voit qu’un vain jeu de l’esprit ; et des philosophes intellectualistes, tels que Herbart, s’épuisent en vains efforts pour établir la légitimité de la notion de rapport. […] Gley, faire dater du médecin anglais Glisson les origines de la physiologie moderne. […] Ce sont les Anglais.
Lettres anglaises : Henry. […] J’étais insoucieux de tous les équipages, Porteurs de blés flamands ou de cotons anglais. […] Bientôt il déserte, se cache dans les forêts dangereuses et, à Batavia, s’embarque comme interprète-manœuvre sur un navire anglais en partance pour Dieppe. […] De manières, il semblait plutôt anglais, par une sorte de correction voulue et d’humour flegmatique. […] de misérables pédants, qui vantent « la Minerve tudesque et l’Anglais, de gravité l’hoir ».
voilà le dénouement de tant d’espérances et de ces longs efforts tentés pour acclimater chez nous un gouvernement à l’anglaise ! […] Villemain raconte l’effet que produisit sur le salon de Madame de Staël la nouvelle de l’évasion de Napoléon de l’île d’Elbe, et le saisissement de cette jeune Anglaise qui, assise au piano, laissa tout à coup expirer sous ses doigts la mélodie commencée, comme si elle avait eu l’intuition de la mort prochaine de son fiancé qui servait dans les gardes anglaises et était attaché comme aide de camp au duc de Wellington, plusieurs ont déjà cessé de vivre, tant la scène du monde change vite ! […] Les aventures d’un jeune Allemand, Herman Schuts, botaniste de profession et héros de roman par circonstance, tombé avec deux Anglaises, madame Simons et sa fille, la jolie Mary-Ann, dans les mains de la bande d’Hadji-Hacros, viennent s’enchâsser assez agréablement dans cette peinture de mœurs. […] Il a livré aux Anglais le vaisseau qui devait ramener son maître en France, et, pour prix de cette trahison, ceux-ci lui ont laissé emporter un million appartenant à son maître et qu’il s’est approprié. C’est l’origine de la fortune des Laroche, grossie par l’armateur, qui, pour expier son crime, a fait depuis une guerre acharnée aux Anglais.
Mais il y a du mouvement et de la gaîté saine, il y a un atome de vie et un autre atome de cette chose anglaise dont le génie de Sterne fit un panache lumineux sur les trois royaumes quand la vieille Angleterre eut perdu sa gaîté. […] Il paraît qu’on a recueilli beaucoup d’argent pour cette vilaine besogne et même beaucoup d’argent anglais. […] Cet argent, ainsi lubrifié, s’en ira concubiner avec l’argent du protestantisme anglais et ils feront à eux deux beaucoup de petits enfants en bronze qui seront des statues d’assassins, de voleurs ou de saltimbanques pour toutes nos places publiques. […] Mais si l’énorme génie anglais a pu être émasculé par l’exigence mécanique du théâtre, que penser et que dire des modernes Guignols de l’arrangement dont tout l’art consiste à soutirer le demi-quart d’une émotion bête de l’un ou l’autre des trois sentiments primordiaux assis dans l’âme humaine, les pieds sur la foudre, et qui ne parviendraient jamais à s’élancer du néant si un autre art que le leur n’intervenait pas.
. — Ne me faites point d’adieux, parce que les adieux chagrinent. » Aussitôt elle ordonna une voiture à l’anglaise toute neuve, où je pourrais être assis ou couché comme dans un lit, et pourvut à tout ce qui tenait à la sûreté et à la commodité de mon voyage. […] Je ne sais à qui il a confié notre manuscrit, mais on en a fait une traduction anglaise. […] Il y a de la folie à courir le hasard de devenir fou par vanité. » Et quand vous aurez perdu votre talent, les Anglais viendront-ils au secours de votre famille ? […] George Colman, célèbre auteur dramatique anglais. […] C’est la traduction de la « translation » en anglais que nous publions.
[NdA] Copie dans le sens d’exemplaire, comme copy en anglais.
Ce n’est point ici dans le jardin régulier de Le Nôtre qu’on se promène, ce n’est pas non plus dans un jardin dit anglais ; ne prenons point hors de chez nous nos images : c’est dans le jardin français de nos pères, dans le libre et riant enclos du Roman de la Rose, avec ses détours sinueux, ses doubles haies et ses labyrinthes.
Pendant trente ans Vigny fut le garde-malade patient et assidu de sa femme, massive, paralytique, demi-aveugle et qui, nous dit M. de Ratisbonne, « née en Angleterre, avait oublié l’anglais et n’avait jamais réussi à apprendre le français, ce qui rendait la conversation assez difficile » ; ne la quittant jamais, s’interdisant pour elle toute distraction, tout voyage, presque toute absence.
Celui de trois grecs, un anglais, deux français, deux allemands.
Elle a causé ce style rigide, riche et sombre comme une pesante draperie de soie, sans exemple dans la prose anglaise.
C’est la même nuance qu’anglais et anglican.
XXIX Il se passa de longues années avant que j’eusse l’occasion de la revoir ; elle avait rempli ces années de bonheur, de vers et de célébrité : des volumes de poésie, des romans de caractère, des articles de critique de mœurs qui rappelaient Addison ou Sterne ; des tragédies bibliques, où le souvenir d’Esther et d’Athalie lui avait rendu quelque retentissement lointain de la déclamation de Racine ; des comédies, où la main d’une femme adoucissait l’inoffensive malice de l’intention ; enfin des Lettres parisiennes, son chef-d’œuvre en prose, véritables pages du Spectateur anglais, retrouvées avec toute leur originalité sur un autre sol : tout cela avait consacré en quelques années le nom du poète et de l’écrivain.
Ce mot est pris dans le sens anglais, to press.
L’Anglais, attaché à ses lois, à ses mœurs, nourri dans le respect de la tradition, lors même qu’il applaudit les novateurs, ne se livre point. […] Déjà chez le poète anglais, un peu d’affectation s’était mêlé à l’inspiration sérieuse : il s’était fait à la longue comme un rôle de sa douleur, mettant je ne sais quelle ostentation à s’identifier avec ses héros, victimes éternelles du destin, en révolte contre Dieu et en guerre contre la société.
D’abord l’amour d’enfance pour une petite Anglaise amie de sa sœur, Gertrude Collier, gamine délurée et provocante devant laquelle le gros garçon resta sot. […] Au grec comme à l’anglais il s’acharnera jusqu’en 1855, toujours à trois mois, dans ses lettres, de lire à livre ouvert Sophocle et Shakespeare. […] Il parle à Louise d’une très belle jeune fine qui l’aimait : « Moi qui ne l’aimais pas, j’aurais donné ma vie pour racheter ce regard d’amour triste auquel le mien n’avait pas répondu29. » Il s’agit sans doute de Gertrude Collier, cette jeune Anglaise qui avait été son amie d’enfance, l’avait aimé petite fille et dont l’imagination avait continué à travailler sur cette image d’un garçon timide et nigaud. […] Elle est faite, probablement, elle aussi, avec des souvenirs de Flaubert, qui avait été aimé à peu près de cette façon par une amie d’enfance, une jeune Anglaise, et qui ne lui rendit pas plus son amour que Frédéric à Louise. […] C’est, comme Homais, une figure aussi puissamment française que les personnages analogues de Dickens sont robustement anglais.
Ainsi Richardson, le plus sec des puritains, a composé un livre immortel du récit des affectations et des pruderies d’une miss anglaise, le tout à force d’observations fines, mais sans mélange d’un seul grain de poésie. […] Dire que le romantisme s’appuyait tout à la fois sur les grands écrivains anglais et allemands, c’était prouver bien peu pour la gloire des novateurs.
Au moins, cette page errante à travers les caprices de la ville et les oisivetés de la province a vécu, ne fût-ce qu’une heure ; elle a rencontré au moins un lecteur ; elle a servi, peut-être, tout un jour à la conversation, aux commentaires, à l’oisiveté des salons parisiens ; parfois même, au fond des villes les plus lointaines, elle s’est fait jour dans quelque esprit novice ; ou bien quelque cité curieuse a voulu savoir ce que disait cette page enfouie aujourd’hui dans l’abîme, et alors cette mauvaise petite feuille, jetée aux ronces du chemin, a vécu en allemand, en anglais, en quelque langue étrangère qui lui donnait une grâce inattendue, une force inespérée. […] Il y a même un passage où il indique clairement Shakespeare en parlant des Anglais « qui se sont élevés contre nos héros de comédie, galants à propos et hors de propos, et poussant à toute outrance les sentiments tendres ! […] Ainsi ont fait les fondateurs de la comédie grecque ; ainsi a fait le roi du théâtre anglais ; ainsi ces grands génies se sont expliqué, à eux-mêmes, par l’exercice direct, et pour ainsi dire par l’argument ad hominem !
Elle trouva enfin à s’embarquer à bord d’un vaisseau anglais, et y fut reçue sous le nom d’un gentilhomme qui s’était battu en duel.
Montesquieu regarde la France par les yeux d’un Persan, et Voltaire, revenant d’Angleterre, décrit les Anglais, espèce inconnue.
Un philosophe anglais a remarqué avec une admirable justesse que « si la nature douait un être d’une faculté de sentir et de penser trop supérieure à la faculté de sentir et de penser du commun des hommes, cet être en apparence privilégié ne pourrait pas vivre dans le milieu humain, ou vivrait le plus infortuné de tous les êtres.
Cela forme une série d’ouvrages où son originalité de peintre inimitable de l’exotisme s’est montrée toujours grandissante : les Reflets sur la sombre route, Vers Ispahan, la Troisième Jeunesse de Mme Prune, l’Inde (sans les Anglais), les Derniers Jours de Pékin, etc.
… L’auteur des Pauvres gens, cette poésie à la Crabbe, mais d’une touche bien autrement large et émue que celle du réaliste Anglais, le peintre de La Rose de l’infante, ce Vélasquez terminé et couronné par un poète, préfère peut-être à ces chefs-d’œuvre et à tant de pièces que nous avons indiquées déjà les deux morceaux qui terminent le recueil, intitulés Pleine terre et Plein ciel, ces deux morceaux dont je me tairai par respect pour cette Légende des siècles dans laquelle j’ai retrouvé vivant M.
Il a traversé une République et l’Empire, et il est toujours le même jeune bourgeois, comme il l’était au Globe, pédant, pincé, spécialiste, économiste, réformiste, avocat, ambitieux sur toutes ses roulettes, jouant la froideur anglaise pour se faire une physionomie politique, n’écrivant plus de Satire Ménippée comme les vieux bourgeois du xvie siècle, qui s’amusaient, eux, en haïssant, mais de longs journaux doctrinaires.
Ces choses devaient venir, et bien d’autres encore, qui viendront dans les volumes à venir, sur Jacques II probablement, sur l’aristocratie anglaise, sur le catholicisme.
Même motif encore, mais transposé en un tout autre ton, dans les Novel Notes de l’humoriste anglais Jerome K.
Les grandes écoles qui partagent le xviiie siècle sont l’école anglaise et française, l’école écossaise, l’école allemande, c’est-à-dire l’école de Locke et de Condillac, celle de Reid, celle de Kant. […] Étudier l’entendement humain tel qu’il est en chacun de nous, reconnaître ses forces et aussi ses limites, tel est le problème que le philosophe anglais s’est proposé et qu’il essaie de résoudre. […] Si l’Ariane que je vois et que j’entends était la vraie Ariane qui va être trahie par sa sœur, à cette scène pathétique où la pauvre femme, qui déjà se sent moins aimée, demande qui donc lui ravit le cœur jadis si tendre de Thésée, je ferais comme ce jeune Anglais qui s’écriait en sanglotant et en s’efforçant de s’élancer sur le théâtre : « C’est Phèdre, c’est Phèdre », comme s’il eût voulu avertir et sauver Ariane !
Une jeune Anglaise lui disait à Londres, vers 1795 : « You carry your heart in a sling » (Vous portez votre cœur en écharpe). […] Aux événements de Juillet, il renonça à la carrière diplomatique, tout en assurant le gouvernement de sa respectueuse fidélité Il s’était marié en 1822, en Italie, avec une jeune Anglaise très distinguée, et enthousiaste de son génie.
Elle a sa cathédrale, puis une autre église d’époque beaucoup plus reculée, puis une haute tour, mince et carrée, dite la tour de l’Horloge et qui date des Anglais : l’heure y sonne si lentement qu’elle endort toute hâte et vous donne à croire les journées indéfinies. […] L’année où il naquit, Du Guesclin était mort depuis cinquante ans et, cette année même, les Anglais brûlaient Jeanne d’Arc. […] Le pays a enduré l’invasion des Anglais ; il a terriblement souffert : et ces crises nationales ont pour effet de démoraliser les gens. […] Vite, ils vous ont tiré du grec, ou de l’anglais, ou de leur imagination si prompte à jargonner, de soudaines syllabes. […] Guimbaud nous apprend que seule l’en détournait la crainte de ce cant anglais, qui sévissait dans l’île ; les Guernesiais sont, paraît-il, des gens austères.
Il avait la raideur d’un Anglais et évitait avec soin dans son maintien les allures françaises. […] About, point d’analyse de sentiment à la façon anglaise, nulle intervention personnelle de l’auteur venant commenter les actes des personnages. […] Si cette indifférence de l’écrivain tenait de ce scepticisme mêlé d’humour qui caractérise certains conteurs anglais, notre esprit en prendrait son parti, et notre cœur ne risquerait pas d’en être la dupe. […] Ferdinand Fabre S’il est vrai, comme l’a dit un moraliste anglais que nous naissions tous originaux et que nous mourions tous copies, on doit savoir un gré particulier aux rares écrivains qui s’affranchissant de cette loi fatale, ont su rester eux-mêmes, choisir leur voie et s’y maintenir.
Encore faut-il remarquer qu’il n’y a trace, dans la raillerie provençale, ni de l’épaisseur de la plaisanterie allemande, ni de la férocité de l’humour anglais, ni du cynisme même de la gaieté proprement gauloise. […] Daudet avec le romancier anglais, Je crois même qu’on la lui a reprochée. […] Des petits hôtels bas et nets s’alignent en rues anglaises entre Neuilly et les Champs-Élysées. […] Le nom s’écrit et se prononce à l’anglaise… comme ceci : Djack. » Par le souci qu’elle a qu’on n’omette pas, au bout du nom de son Jack, cette lettre qui lui donne un cachet d’élégance anglaise, se révèle déjà la futilité dont est faite cette pauvre tête folle, Ida de Barancy, nature d’oiseau, mobile et changeante, incapable de garder longtemps une impression quelconque, pleurant et riant dans la même minute, aimant d’une affection si vraie ce fils qu’elle laisse si bien mourir à l’hôpital. — Sidonie, un peu parente de Mme Bovary et de Séraphine Pommeau, est d’une vérité plus particulière que l’une et l’autre.