C’est la théorie un peu égoïste, il est vrai, de « l’honnêteté littéraire », et la mise à l’ordre du jour, parmi les critiques, des coups de chapeaux ! […] Ni l’un ni l’autre, il est vrai, de ces grands esprits différents, ne connut les honnêtes gens du Journal des Débats ; mais tous deux savaient ce qui se cache sous cette vague expression d’honnêtes gens, qui se dilate à mesure qu’on la presse pour envelopper mieux toutes les défaillances et toutes les lâchetés morales, et que les fats du vice élégant ou lettré jettent par-dessus leurs mauvaises mœurs ou leurs mauvaises doctrines. […] Et c’est peut-être vrai.
Lachaussée, auprès d’eux, était un vrai farceur ; Et, si le goût anglais envahit notre scène, Nous irons quelque jour rire avec Melpomène. […] Du tragique bourgeois il est le vrai modèle : De sa plume de fer le vitriol ruisselle. […] C’est un vrai cauchemar qu’on a les yeux ouverts : Il suffoque ; et malheur aux petites maîtresses, Qui voudraient sans éther assister à ses pièces !
Daunou, a paru adopter dans un écrit récent, il n’est pas vrai que l’autorité arbitraire puisse suppléer aux principes d’une administration nationale. […] J’arrive au Cours d’Études historiques, la plus complète, la plus grandiose composition et le vrai monument de M. […] Tout ceci est vrai à la lettre, et je n’ajoute rien. — Ce n’est pas ce jour-là que Bonaparte lui dit : Daunou, je ne vous aime pas, mais en une autre occasion, dans quelque comité. […] … » Tout ceci est éloquent, et reste assez vrai pour qu’il n’y ait pas eu tellement à s’en repentir. […] Cette édition de 1811 contenait, entr’autres additions, un exposé de la conduite de la cour de Rome depuis 1800, vrai factum d’un canoniste de l’Empire.
Il est vrai que, pour le Chevalier, la critique n’est pas une chose fort sérieuse. […] Il est vrai qu’elles n’ont pas la grâce de l’antilope, ni la noblesse du cygne ; mais le cygne n’a pas leur cuirasse, et l’antilope n’a pas leurs dents. […] L’harmonie réjouit l’œil, il est vrai, par cette proportion de toutes les parties et cette unité de l’ensemble, sans lesquelles elle ne serait point l’harmonie ; la fougue offense par cent défauts visibles. […] Ce qui est vrai, c’est que tout fait à sa cause. […] Là se réunissaient de vraies et de fausses précieuses, de grands et de petits écrivains, des causeurs qui savaient rendre la raison agréable et des bavards qui faisaient déraisonner l’esprit.
Ce fut une vraie révélation. […] En quoi consiste la vraie pénitence ? […] On fonderait ainsi un genre d’éloquence simple et vrai, bien préférable au ton de nos harangues prolixes, déclamatoires, de mauvais goût. […] Là se fonderait la vraie liberté de penser, qui ne pas sans de solides études. […] S’il est vrai que c’est le patriotisme français qui, à la fin du dernier siècle, a réveillé le patriotisme allemand, il sera peut-être vrai aussi de dire que le patriotisme allemand aura réveillé le patriotisme français sur le point de s’éteindre.
C’est vrai. […] et il n’y a pas de vrai Dieu dans les Petites Églises. […] et il y a bien longtemps que nous l’admirons, et il le sait, et il sait où sont ses vrais amis. […] Je voudrais être ce dernier-là et que ce fût bien le vrai. […] c’est la prose rythmée de Flaubert, et, à parler vrai, la prose n’existe pas.
Si elle est vraie, les onomatopées qui subsistent encore dans les langues doivent signifier de préférence des idées relativement homogènes et de faible diversité interne. […] L’esprit d’analyse et l’esprit d’examen ne sont que des variétés de l’esprit d’invention : pour confirmer le bon sens, il faut le retrouver soi-même ; pour infirmer le préjugé, il faut le penser à nouveau, dans son vrai sens et sous toutes ses faces, en regard des objections qu’il soulève. […] La comparaison et l’examen, la recherche du probable et du vrai, viendront à leur heure, si les germes déposés dans l’esprit par ses premiers efforts ne sont pas ensuite étouffés par la paresse ou la peur. […] Telle est la vraie formule de la pensée aristotélique ; elle se trouve dans le […], III, 7, 3, et elle est commentée dans divers passages du même livre (3, 4 ; 3, 5 ; 7, 5 ; 8, 3 ; etc.) ; cf. […] V, § 4, et, plus bas, le § 8 de ce chapitre, où nous fixons le vrai sens de cette formule. ] 264.
Deux cents paysages représentent une forêt ou une mare ; au quatre-vingt-dixième, quel spectateur a encore la notion juste des vraies feuilles et du vrai soleil ? […] Là finit la vraie Champagne et commencent les vraies Ardennes. […] Il a aimé de tout son cœur la vérité vraie, et l’a cherchée de toutes ses forces. […] Strauss et M. de Sybel, ils ignorent ou méconnaissent les vrais sentiments de la nation. […] Il est vrai qu’un pareil procédé philosophique a des inconvénients.
Leconte de Lisle, qui ne saurait prétendre à la fraîcheur de source d’un Orphée où d’un Hésiode, n’est-il pas vrai ? […] Il est vrai que je l’aime tant que j’aurais peur, à la fin, d’aimer en lui jusqu’à un défaut. […] C’est vrai qu’il n’est pas davantage image, gracieux, profond, ou pénétrant, qualités qui sont mes préférées ; mais moi, qui me pique d’être conséquent, je ne considère pas M. […] Mais « roman » est-il bien le vrai mot ? […] Et, au fond, ce vrai correct, ce hautain comme il faut, et ce modeste, et ce presque timide, mais timide à sa façon, la bonne, qu’il était dans la vie !
Par suite, elle peut être d’un grand secours pour retrouver et reconstituer ce qui fut le « vrai ». […] Il n’y a pas un mot de vrai dans cette chronologie. […] Il est vrai que M. […] Enfin, que Jocelyn « abandonne » son amie, cela n’est vrai qu’en un sens. […] » Renan, il est vrai, suppose que ces tyrans seraient bons.
Tant il est vrai qu’entre les différences qui séparent les littératures du Midi et les littératures du Nord, celle-là aussi veut être signalée. […] D’une part, en effet, il l’avait tirée non de quelque observation vraie, mais des jeux de sa fantaisie. […] Les négations que nous venons de rappeler sont trop massives pour être tout à fait vraies. En matière de psychologie, le vrai, c’est quelquefois le contradictoire, et toujours le nuancé. […] À propos du sentiment de la nature : « Pour Wordsworth, pour Shelley, ses vrais poètes, et pour les autres poètes dans leurs vrais moments, un caractère appartient bien aux choses.
Mais Turenne fit toujours la sourde oreille et refusa de délivrer un titre pour autoriser une chose si contraire à la vérité : « C’est ainsi, disais-je, qu’il m’a toujours paru, si parva licet componere magnis, qu’un vrai critique ne devait pas accorder à Véron la seule qualité précisément à laquelle il n’avait aucun droit. » Règle générale et qui, du petit au grand, ne souffre pas d’exception : il n’est jamais permis à un homme réputé expert dans un métier de mentir et d’aider à tromper le public sur une chose essentielle au métier. […] Les charges abondent, les vrais portraits ou les esquisses fines sont rares.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
Parce qu’elle est vraie. […] Je crois absolument vrai ce qui est prouvé scientifiquement, c’est-à-dire par l’expérience rigoureusement pratiquée.
La vraie source de sa réputation littéraire est sa Nouvelle Traduction en Vers des Géorgiques de Virgile Ouvrage qui lui fait autant d’honneur auprès des esprits capables de sentir les difficultés qu’il avoit à vaincre, qu’il eût pu en recueillir d’un Ouvrage de son invention. […] On ne sauroit se dissimuler qu’il les défigure le plus souvent par une touche seulement nerveuse, lorsqu’elle devroit avoir ce moëlleux d’expression, cette douceur d’harmonie, cette vivacité de coloris, le vrai charme du Cygne de Mantoue : mais, comme l’a dit Horace, Ubi plura nitent in carmine, non ego paucis Offendar maculis.
Nourri de la lecture des Anciens, dont il paroît s'être pénétré ; appuyé sur les principes invariables de la nature, qui sont ceux du vrai & du beau ; toujours armé du flambeau de la raison, l'Auteur parcourt d'un pas noble & ferme les différens âges du Génie Littéraire de la France, découvre les causes qui l'ont retenu long-temps captif dans les chaînes de l'ignorance & du mauvais goût, & nous montre par quels secours il en a triomphé. […] On n'y désigne pas ; il est vrai, en particulier, les corrupteurs de chaque genre, mais les applications sont aisées à faire.
Il y a beaucoup de choses, vraies, hardies & fortes. […] Mais on s’est plaint que cet ouvrage peu méthodique est un labyrinthe sans fil ; que le vrai & le faux y sont trop souvent mêlés ensemble ; que presque toutes les citations sont fausses ; que ses idées systématiques sur le climat, sur la religion, souffrent beaucoup de difficultés ; que tout le livre est fondé sur une distinction chimérique, &c.
Triste poème, il est vrai, que Roger ! […] J’ai peur que cela ne soit pas le moins du monde vrai. […] Rien de plus vrai cependant. […] Victor Hugo que cette fausse sensibilité exclut la vraie. […] Est-il bien vrai qu’il soit libre ?
— Oui, c’est là le vrai mot que l’on doit dire sur lui : c’était une âme pure ! […] S’il fut sifflé à Limoges, le coup dut, il est vrai, lui être sensible. […] Il est vrai, mais elle a grâce à tout cela. […] Cela est très vrai. […] (Ceci était écrit en 1745 et reste vrai en 1873.
Tant il est vrai que c’était la religion qui fixait la parenté. […] Tant il est vrai que ce n’est pas le droit du plus fort qui a constitué la famille ! […] Nous pouvons donc croire que dans ces vieux livres, si tout n’était pas vrai, du moins il n’y avait rien que le prêtre ne crût vrai. […] Il ne serait pas vrai de dire que le premier qui y fut roi fut un soldat heureux. […] Il y a du vrai dans toutes ces traditions.
« Plus romanesques que vraies, avait dit son frère Carlo à M. […] Tu es la seule source de toutes les grâces, la seule vraie beauté ! […] demandai-je en le regardant bien en face. — Oui… Et ce sont tous de vrais charlatans. […] Cela est vrai pour tous, même pour Millais, le plus « peintre » de l’École. […] C’est peut-être vrai.
Taine ajoute : « L’idée est vraie. […] Jourdain et don Juan seront vrais. […] Quand Corneille compose le Cid, Horace ou Polyeucte, son vigoureux génie d’avocat normand voit d’abord des hommes vrais : un vrai gentilhomme, un vrai Romain, un vrai chrétien. […] Dans cette extrémité de détresse, il trouve pourtant un ferme appui, s’il a le courage d’être vrai, vrai avec les choses en essayant de les comprendre, vrai avec les autres hommes, vrai enfin et surtout avec lui-même. […] Dix légendes courent à ce sujet, vraies ou fausses.
Est-il bien vrai ? […] Si nous nous permettons d’ajouter ou de retrancher au récit de l’historien, il n’y a plus rien de vrai ni de faux. […] Sois vrai, et tu seras ensuite bel esprit, si tu peux. […] Que nous importe la contradiction vraie ou fausse de la conduite de Sénèque avec sa morale ? […] Le vrai, c’est qu’un militaire convenait mieux à la scène dramatique qu’un philosophe ; le vrai, c’est que, par ses opinions religieuses, Racine n’était pas disposé à accorder au paganisme quelque vertu réelle.
J’ai pensé toutefois que quelques jeunes âmes, amoureuses du beau et du vrai, trouveraient dans cette confidence consolation et appui, au milieu des luttes que doit livrer à un certain âge tout esprit distingué pour découvrir et se formuler l’idéal de sa vie. […] C’est votre image que j’ai eue sans cesse devant les yeux, quand j’ai cherché à exprimer l’idéal élevé où la vie est conçue non comme un rôle et une intrigue, mais comme une chose sérieuse et vraie.
… Quand tout le monde a tort, tout le monde a raison, a dit Mirabeau, qui en disant cela disait, il est vrai, une bêtise de tribune (et ce sont les meilleures !). Il eût été plus vrai de dire que quand tout le monde est ridicule, personne ne l’est… Or presque tout le monde actuellement a le ridicule de penser que l’homme et la femme ont la même tête, le même cœur, la même puissance et le même droit.
Mais ce ne sont que des conjectures plus ou moins vraisemblables ; la vérité vraie est restée cachée. […] Cherchez la vraie paix, non sur la terre, mais dans le ciel ; non parmi les hommes et les autres créatures, mais en Dieu seul. […] Celui-là possède la vraie science, qui fait la volonté de Dieu et renonce à la sienne. […] Seigneur, il est vrai. […] Tenons-nous-en à ces trois dons que nous trouvons dans ce petit livre, et vivons : nous en saurons plus loin et plus haut quand nous serons dans la vraie vie.
Or un simple coup-d’oeil sur les parties du discours assujetties à l’influence des genres, va nous en apprendre l’usage, & en même tems le vrai motif de leur institution. […] Au surplus, il n’est pas tout-à-fait vrai qu’ils n’ayent employé que comme les accens le caractere qu’ils ont substitué à h. […] une vraie hypallage, ou un renversement de construction. […] M. l’abbé Girard prétend (vrais princ. […] C’est que, selon la remarque de Léibnitz (Otium Hanoverianum, pag. 427.), la vraie racine des verbes est dans l’impératif, c’est-à-dire au présent postérieur.
Mais chaque groupe s’imagine que son idéal seul est vrai, et que les autres ne sont rien, ou pas grand-chose. […] Par là se révèle la nature vraie de la vertu. […] La conception courante de la vertu est une vraie déviation, un signe de notre infirmité et de notre impuissance. […] La vraie moralité exige qu’un organe remplisse sa fonction convenablement et sans excès. […] Cousin, Du vrai, du beau et du bien, 20e édition, p. 351.
» Oui, cela est vrai. […] Il aura doté son pays d’un art nouveau, c’est vrai. […] Je m’attends à une vraie première, Wagner n’étant pas plus connu, en réalité, de la plupart de ses détracteurs que de certains de ses partisans. […] voilà la vraie capitale de la France ! […] Ces fragments très connus à Bruxelles ont provoqué la plus vraie admiration.
Un homme, à qui l’on demandait pourquoi il ne pleurait pas à un sermon où tout le monde versait des larmes, répondit : « je ne suis pas de la paroisse. » Ce que cet homme pensait des larmes serait bien plus vrai du rire. […] Nous pouvons maintenant obtenir une première vue, prise de bien loin, il est vrai, vague et confuse encore, sur le côté risible de la nature humaine et sur la fonction ordinaire du rire. […] Cet infléchissement de la vie dans la direction de la mécanique est ici la vraie cause du rire. […] De là, il est vrai, une nouvelle série de difficultés pour la théorie du comique. […] Nous sommes loin du grand art, il est vrai, avec les exemples de comique qui viennent de passer sous nos yeux.
Attendez un peu ; le vrai texte change un mot : « commis », au lieu d’ennemis. […] Il serait curieux de démêler le chevalier vrai sous le chevalier des poèmes. […] Mais le vrai paratonnerre fut son ambition, instruite par la vue des choses. […] Le politique n’en voit qu’une qui est la vraie ; il a le tact juste, plutôt que l’imagination abondante ; d’instinct, il devine la bonne route, et la suit sans plus chercher. […] La Fontaine, le plus heureux, fut le plus parfait ; Pascal, chrétien et philosophe, est le plus élevé ; Saint-Simon, tout livré à sa verve, est le plus puissant et le plus vrai.
Cela est si vrai, et c’était tellement le mouvement et la pente d’alors de solliciter un tel poète, que, vers 1780 et dans les années qui suivent, nous trouvons trois talents occupés du même sujet et visant chacun à la gloire difficile d’un poëme sur la nature des choses. […] André Chénier s’y poussa plus avant qu’aucun, et, par la vigueur des idées comme par celle du pinceau, il était bien digne de produire un vrai poëme didactique dans le grand sens. […] A ces époques de tâtonnements et de délires, avant la vraie civilisation trouvée, que de vies humaines en pure perte dépensées ! […] Mais c’est assez de fragments : donnons une pièce inédite entière, une perle retrouvée, la jeune Locrienne, vrai pendant de la jeune Tarentine. […] C’était le moment de ce qu’on a appelé la Coalition, dans laquelle les gagnants de Juillet, sous prétexte qu’on n’avait pas le vrai gouvernement parlementaire, s’étaient mis à assiéger le ministère et à le vouloir renverser coûte que coûte, comme si la dynastie était assez fondée et de force à résister au contre-coup.
Ils ont fini par sentir que la vraie poésie de notre époque est celle qui pousse à l’avenir en peignant les profondes souffrances du présent. […] La vraie poésie de notre époque, la poésie qui pleure et qui cherche, a fini par les envahir. […] Il est vrai que Goethe a prolongé si tard sa vie, que nous le prenons volontiers pour un écrivain de notre génération ; on ne songe guère qu’il avait quarante ans à l’époque de l’Assemblée Constituante, et que son œuvre capitale était achevée dès lors depuis longtemps. […] Ce Mahomet n’eût pas été celui de Voltaire : il eût été croyant, il eût ressemblé en cela au vrai Mahomet. […] Il soupçonne donc qu’il y a dans Mahomet un côté de vraie religion.