Mais ce point est le sommet culminant du monde, le plateau de la haute Asie où vint se poser l’arche de nos origines, d’où découlèrent toutes les grandes familles de l’espèce humaine. […] tu reposes encore, comme l’enfant à naître au sein de la femme grosse. » — On le voit poindre, faible et pâle, dans le germe de l’étincelle, et sa venue est saluée par des cris d’extase. […] Les dieux et les déesses vinrent, par ordre du maître, lui faire leurs présents funestes. […] L’homme primitif embrassa dans Pandore la civilisation qui venait vers lui, ornée et brillante, pour corrompre sa rude innocence. […] Il avait son autel à Colone dans la banlieue d’Athènes, là où Œdipe vint mourir, au seuil du bois des Furies.
L’été vient et dévore ces ruisseaux furieux ; ils gisent à sec sur le sol, tandis que les sources délivrées reprennent leur courant ; et le mythe voit dans cette survivance le meurtre des époux tués par les vierges auxquelles ils s’étaient violemment mêlés. […] Le drame se recueillait dans son attente et dans sa douleur, il se retournait des maux passés vers les calamités à venir. […] le Lydien Pactyas est venu chez nous comme suppliant, fuyant la mort à laquelle les Perses l’auraient condamné. […] L’alerte a été donnée, la Cité en armes vient reconnaître les nouveaux venus. […] Elles se tueront s’il les repousse, et d’un suicide inexpiable ; car les autels d’Argos seront leurs gibets. — « Regarde ces ceintures qui retiennent nos vêtements, et sache qu’elles nous viendront en aide. » — « Explique-toi, que signifient ces paroles ?
Quicherat vient d’ajouter un volume à part, une sorte d’introduction, dans laquelle il donne avec beaucoup de modestie, mais aussi avec beaucoup de précision, son avis sur les points nouveaux que ce développement complet des actes du procès fait ressortir et détermine plus nettement. […] Ce n’est pas le moment de venir faire de la morale à Voltaire pour un tort si universellement senti, et dont lui-même aujourd’hui aurait honte. […] Aujourd’hui, on est passé à une autre extrémité contraire, et on serait assez mal reçu, je pense, si on en avait la vilaine idée, de venir risquer à ce sujet le plus petit mot pour rire. […] C’est alors que dans un village de la vallée de la Meuse, aux confins de la Lorraine, vallée qui venait elle-même d’être envahie par des bandes et d’avoir sa part de douleurs communes, une jeune fille, née d’honnêtes laboureurs, simple, pieuse, régulière, crut entendre une voix. […] L’Église hiérarchique et officielle, l’Église, telle qu’elle était organisée alors, lui semblait respectable sans doute, mais ne lui semblait venir qu’après ses voix.
Dès lors, toutefois, des circonstances fâcheuses se mêlèrent à cette action digne, et vinrent trahir les côtés faibles du caractère de Le Brun. […] Dans ce fatal procès qui rompit la carrière de Le Brun et envenima son âme, une circonstance bien singulière et unique, ce fut de voir sa propre mère et sa propre sœur venir déposer en justice pour sa femme et contre lui. […] Puis vint le marquis de Cubières, etc. » Ce n’était là qu’une fantaisie de femme artiste et l’amusement d’une soirée ; mais ce qui me frappe, c’est que, dans plus d’une ode de Le Brun, le travestissement est plus durable et subsiste encore. […] Le Brun n’avait pas moins de soixante ans : la Révolution vint faire subir à son caractère une dernière épreuve, dont il sut moins que personne se tirer avec honneur et avec pureté ; il était en avance et en fonds du côté de la haine. […] Le Brun disait de Louis XVI captif, à la fin de 1792 : Venez voir, conseillers sinistres, Un roi sans peuple, sans amis !
La seconde raison, c’est qu’il en a été excellemment parlé par des maîtres, et qu’il est inutile de venir répéter faiblement ce qui a été bien dit une fois. […] Ce qui donne bien aux Lettres persanes leur date et le cachet de la Régence, c’est la pointe d’irrévérence et de libertinage qui vient là pour relever le fond et l’assaisonner selon le goût du jour. […] Montesquieu s’informe de tout avec précision, quitte le jeune homme en rentrant au port, et, quelques mois après, le père, délivré, est de retour dans sa famille, sans savoir d’où le secours inespéré lui est venu. […] Un ou deux ans après, le jeune homme qui sent bien que c’est à l’inconnu qu’il doit la délivrance de son père, le rencontre sur le port, se jette à ses pieds avec effusion, en le bénissant, en le suppliant de se laisser reconnaître et de venir voir les heureux qu’il a faits. […] C’est ainsi que dans l’Hippolyte d’Euripide, Diane, au moment où le jeune héros va mourir, s’éloigne, quoiqu’il semble qu’elle l’ait aimé : mais, si amie que soit des mortels une divinité ancienne, les larmes sont interdites à ses yeux. — L’Homme-Dieu n’était point venu.
Pendant que Grimm s’élevait contre l’ennui et la fausse méthode de l’opéra français, les acteurs italiens vinrent à Paris en 1752 et donnèrent des représentations à l’Opéra même. […] Grimm, dit-elle, est venu me voir avec Rousseau ; je l’ai prié à dîner pour le lendemain. […] Rousseau, un jour, vint voir Mme d’Épinay. […] Elle lui offre donc d’y venir loger. […] Celui-ci, par exemple, était venu rapporter à M. d’Épinay les copies de douze morceaux de musique qu’il avait faites pour lui.
Voyez encore la scène où Britannicus vient reprocher à Junie son infidélité. […] Je viens pour vous l’apprendre. […] Je viens pour vous l’apprendre. […] Je suis de retour dans un moment ; que l’on ait bien soin du logis, et que tout aille comme il faut : si l’on m’apporte de l’argent, que l’on me vienne me quérir vîte chez le seigneur Géronimo ; et si l’on vient m’en demander, que l’on dise que je suis sorti, et que je ne dois revenir de la journée. […] On voit, sur la même scène, un homme sensé, et un joueur de trictrac qui vient lui tenir des propos impertinents : l’un tranche, l’autre le relève.
— Viens toujours. […] pour un fiancé que ta venue est lente ! […] viens et délivre-moi ; Viens, Amour, il me faut ou le néant ou toi ! […] Elle se donne au premier venu, à je ne sais quel fat grossier qui l’importune. […] La mort seule viendra dénouer ce que la vie n’aurait pas dénoué.
D’où vient donc cet avortement à peu près général ? […] On comptait peu sur la pièce, on était venu au théâtre avec défiance. […] Ils ne sont pas faits pour les œuvres qui viennent. […] Il nous vient d’Aristote et de Platon, affirme M. […] Guillaume est venu à Paris, où il a fini par s’établir.
Que dans un état de société si calme et sensé, au milieu d’une modération si profonde et d’une intelligence si impartiale, on vienne maintenant conseiller à ceux qui demandent haut les conséquences politiques des événements de juillet, de ne pas pousser à l’anarchie ; qu’on leur vienne parler à l’oreille du 10 août et des excès républicains ; que, s’ils persistent, on signale leurs doctrines comme imprudentes et pernicieuses : c’est presque une moquerie ; c’est faire une étrange confusion des choses et des temps. […] Ce qui nous fâche et nous étonne, c’est que des jeunes hommes qui semblaient pleins d’âme et d’avenir, d’une intelligence étendue et exercée, plus propre sans doute à spéculer qu’à agir, s’étant imaginé de tout temps qu’ils auraient, dans une révolution, à jouer le rôle de Girondins, se figurent probablement que l’heure est venue, et, par une étrange illusion, s’arrêtent, non pas devant des échafauds à dresser (nous n’en sommes pas là encore, et on abolira peut-être la peine de mort en attendant), mais devant les conséquences à tirer de leurs idées politiques. […] Au reste, les conséquences des bonnes idées ne manquent pas ; assez d’esprits logiques les déduiront ; et, malgré les fausses vues, les indécisions et les intérêts qui viendront à la traverse, notre révolution pacifique d’aujourd’hui aura son cours, ainsi que l’autre révolution turbulente a eu le sien, il y a quarante ans.
Brieux, quoique — et peut-être parce que — traitant un sujet plus médical encore102, les a délibérément proscrits, ces mots dangereux et, « bien que fort renseigné sur le sujet dont il parle, n’a pas adopté absolument les termes spéciaux, le style particulier du traité de pathologie » 103 ; délibérément, disons-nous, et nous récusons la suite du commentaire : « on dirait presque que c’est à son insu et qu’il les aurait employés s’ils lui étaient venus sous la plume » 104. Ils lui sont venus à la plume comme ils lui viennent aux lèvres, abondants et précis, ces termes spéciaux. […] On parla de cynisme et M. le Dr Prieur conclut dans le Mercure de France : « Je crois même que ce dernier mot est insuffisant quand on se souvient qu’à la répétition générale le professeur Bertry, ce guignol incohérent, qu’un accès d’angine de poitrine venait frapper au dernier acte, avait pris la tête et les gestes de Charcot que l’angine de poitrine avait frappé à mort, une nuit de voyage, dans une auberge de province, peu de temps auparavant… » 105 Outre une erreur de diagnostic (car Charcot succomba à une insuffisance aortique dûment constatée par les professeurs Strauss et Debove qui assistèrent à son agonie)106, nous pouvons signaler que M.
Si cette science venait à établir rigoureusement les rapports que vous trouvez si incertains, s’ensuivrait-il que le matérialisme eût raison, et que l’âme fût une chimère ? […] Il faut reconnaître sans doute que, lorsque l’on fait porter un débat sur une question purement expérimentale, on s’engage par là même à changer d’avis, si l’expérience vient à nous donner tort. […] De là vient que si l’on considère un seul de ces éléments, on vient toujours s’achopper à des exceptions inexplicables.
Nesher, en hébreu signifie un aigle : il vient du verbe shur, contempler, parce que l’aigle fixe le soleil. […] La seconde aime à s’étendre en paroles, et répète souvent dans les mêmes phrases ce qu’elle vient déjà de dire. […] Enfin, à son départ, on lui fait de riches présents, si mince qu’ait paru d’abord son équipage ; car on suppose que c’est un dieu qui vient, ainsi déguisé, surprendre le cœur des rois, ou un homme tombé dans l’infortune, et par conséquent le favori de Jupiter. […] L’aquila des Latins vient manifestement de l’hébreu aouik, animal à serres.
J’excepterai de cette regle generale les recits des évenemens prodigieux qui se font lorsque ces évenemens viennent d’arriver. […] Cleopatre s’attireroit moins d’attention, si le poëte lui faisoit dire en stile prosaïque aux ministres odieux de son frere : aïez peur, méchans : Cesar qui est juste va venir la force à la main : il arrive avec des troupes. […] Ce vers : tremblez, méchans, tremblez : voici venir la foudre. […] De là vient le seul défaut de la pucelle, mais dont il faut, suivant M.
Que si maintenant, nous relisant nous-même comme nous venons forcément de le faire, nous avions à confesser notre propre impression et à faire entendre un aveu, nous dirions que, dans la suite de ces articles critiques et dans leur mode de justice distributive (s’il nous est permis d’employer un tel mot), il est certains manques de proportions et de gradations que nous regrettons de n’avoir pu mieux rajuster. En commençant cette réimpression, nous pouvions craindre d’avoir trop penché pour l’enthousiasme ; en la terminant, un scrupule contraire nous vient, et nous aurions voulu, dans plus d’un cas, avoir mieux su tempérer l’éloge, de manière à ne jamais paraître le retirer et à n’avoir point à enregistrer les retours de nos jugements après les écarts. […] Qu’une page première du poëte d’Elvire soit venue nous rendre au hasard quelqu’une des douces plaintes connues : Lorsque seul avec toi, pensive et recueillie, etc., etc… ; Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage, etc… ; que Victor Hugo ait proféré, à une heure brûlante, cet hymne attendri : Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine, etc… ; qu’Alfred de Musset lui-même, à travers son léger récit d’Emmeline, ait modulé à demi-voix : Si je vous le disais pourtant que je vous aime, etc., etc. ; ces notes vraies, tendres, profondes, nées du cœur et toutes chantantes, nous paraissent, aujourd’hui encore, autrement enviables que bien des mérites lentement acquis.
Ainsi quand nous avons appris dès l’enfance la signification du mot aimer, quand ce mot est le premier que nous aïons retenu pour exprimer la chose dont il est le signe, il nous paroît avoir une énergie naturelle, bien que la force que nous lui trouvons vienne uniquement de notre éducation, et de ce qu’il s’est saisi, pour ainsi dire, de la premiere place dans notre memoire. […] Qu’on traite, si l’on veut, cette explication de subtilité, il sera toujours vrai de dire que dès que notre cerveau n’a pas été habitué dans l’enfance à nous representer promtement certaines idées aussi-tôt que certains sons viennent frapper nos oreilles, ces mots font sur nous une impression et plus foible et plus lente que les mots auxquels nos organes sont en habitude d’obéir dès l’enfance. […] Voilà pourquoi le même discours ébranle en des tems inégaux, un homme d’un temperament vif, et un autre homme d’un temperament lent, quoiqu’ils en viennent enfin à prendre le même interêt à la chose dont il s’agit.
En 1670, l’oubli vint, ou plutôt fondit tout à coup sur Desmarets. […] Desmarets en vint aux injures. […] Le monde ne va-t-il pas de la sorte, que les derniers venus profitent de tout ce qui a été découvert, pensé, imprimé avant eux ? […] Sitôt que la chose en vient à la dispute, il se dérobe, comme s’il ne disait la vérité que par une permission dont il ne veut pas abuser. […] Il rejette le secours que la philosophie de Descartes est venue apporter à la religion naturelle.
La maîtresse, courageuse femme s’il en fût, vint à mourir. […] La possibilité d’une carrière profane ne me vint même pas à l’esprit. […] En une minute, mon sort fut décidé : « Faites-le venir », dit l’impétueux supérieur. […] Ma venue à Paris fut le passage d’une religion à une autre. […] J’étais venu à Paris formé moralement, mais ignorant autant qu’on peut l’être.
Sous le titre « Wagner vient ! […] Wagner vient, les patriotes sont furieux. […] Wilder est le premier journaliste du monde, Wagner vient… Wagner vient… » Et voilà ce qui se dit en France, voilà ce que les Français osent écrire. […] Lamoureux est venu lui faire savoir qu’il renonçait à donner cette représentation. […] Nous avons jadis analysé cet ouvrage qui vient d’être réédité.
Tourguéneff, qui a un commencement de goutte, est venu en pantoufles. […] Le comique, c’est qu’il ne vint jamais, et que j’ai vu plus de sept ou huit fois, le duc faire le pied de grue, en attendant Rochefort. […] Je viens du fond de Paris. […] Il n’y a pas huit jours qu’il était venu, en voisin, me demander de lui écrire la préface de son troisième volume de Paris au jour le jour. […] Je viens d’acheter une garde de sabre, où dans un ciel écorné par un quartier de lune d’argent, d’arbres qu’on ne voit pas, tombent à travers le ciel neigeux, deux jaunes feuilles d’automne.
Lorsque viendra le tour des articles qui vont arriver, on lui donnera toute la place qu’il faut pour suffisamment se vautrer. […] Ces choses devaient venir, et bien d’autres encore, qui viendront dans les volumes à venir, sur Jacques II probablement, sur l’aristocratie anglaise, sur le catholicisme. […] Heureusement que ce prêtre est venu ! […] dans Quatre-vingt-treize est plus monarchique que révolutionnaire, et l’on dirait, si on ne connaissait pas la versatilité de l’âme des poètes, que c’est là une espèce d’amende honorable faite, par un républicain dégoûté de ses républiques, aux pieds encore absents d’une monarchie qu’il sent venir ! […] Au peu de bruit que fait actuellement dans le camp révolutionnaire ce livre, dont le titre seul était une cloche qu’on agitait, même avant qu’il parût, ou peut croire que la Révolution y met du stoïcisme et qu’elle garde silencieusement dans ses entrailles le petit renard que Victor Hugo vient d’y introduire.
Il y connut un vénérable prêtre breton, autrefois déporté, qui y avait passé les longues années de l’émigration à faire le bien, à fonder des établissements utiles, et qui, rentré en France seulement en 1814, venait, sous le coup du 20 mars, de repartir lui-même pour l’exil. […] C’est toujours là qu’après ses longues et fatigantes courses mon imagination vient se reposer. […] Je désirerais vivement que tu pusses venir à Paris vers le même temps ; marque-moi si tu penses que cela soit possible. […] Je la ferai à Saint-Sulpice, d’où je viendrai rejoindre l’excellent M. […] Pour lui il semble que ni Calvin ni Luther ne soient venus.
Quelquefois un testament olographe, c’est-à-dire les mémoires du grand homme, écrits par lui-même, viennent couper court aux nombreuses versions qui déjà circulent. […] Vers dix-huit ans, pour la première fois, l’idée de vers, odes, chansons et comédies, se glissa dans sa tête : il est à croire que cela lui vint à l’occasion des pièces de théâtre auxquelles il assistait. […] La chanson de Panard, de Collé, Gouffé, Desaugiers, et du Caveau, venait habituellement par le refrain ; un refrain semblait heureux, chantant : vite des couplets là-dessus. […] On a essayé dans les vers suivants, qui lui sont adressés, de faire saillir cette loi progressive de son génie, et de montrer en même temps combien toutes choses sur la scène du monde étaient disposées pour sa venue. […] L’Humanité chemine au rendez-vous ; Elle n’a plus de chaîne qui la noue ; Tu vas devant, la regardant venir.
Il n’est pas possible de ne pas éprouver une affliction profonde lorsqu’on voit, dans une certaine littérature moderne dont on vient louer les auteurs, fouler aux pieds les lois de l’ordre éternel, attaquer la religion, base de l’ordre social. […] « Il n’est pas permis de venir ici faire l’éloge de ces hommes qui portent l’incendie dans la société, en répandant dans les masses des doctrines d’athéisme et d’irréligion. […] Je ne viendrai pas, messieurs, traiter le cas particulier qui a fait l’objet et l’occasion de la pétition : je ferai seulement remarquer la gravité des déterminations auxquelles vous convie votre rapporteur et les conséquences, selon moi, très-fâcheuses, qui en découleraient. […] Un des ministres de ce temps-là, — le ministre des affaires étrangères, si je ne me trompe, — s’était fait honneur d’y venir, et il tenait l’un des cordons. […] « Aujourd’hui, vous venez, monsieur, vous présenter comme offensé, et moi comme l’agresseur.
De toute la génération qui vient, il est peut-être à ce point de vue celui qui a le plus approché du définitif ; ses vers s’arrêtent lorsqu’il sied, chaque parole comme chaque strophe s’incline vers ses limites naturelles, et le poème s’érige par ses propres forces. […] L’Iliade et l’Odyssée (œuvre commune d’aèdes anonymes et quasi inconscients, je le sais, mais retranscrite et unifiée ensuite par l’art) sont un répertoire du folklore grec que vient encore compléter Hésiode. […] C’est un adolescent libre qui va, vient, s’encourt à travers la prairie et jusqu’à la forêt. […] Vielé-Griffin va jusqu’au bout de ce qu’il croit ; mais ses pères ont passé par ces Amériques où tout enseigne l’âpre bataille, où se forge plus dure la lame d’un personnel vouloir ; il a appris la lutte encore par d’autres ancêtres dont les mains portèrent des armes34, et il s’en est enfin venu habiter la plantureuse Touraine. […] M. de Régnier vient aussi de Bretagne, me dit-on, — au moins cela est-il vrai pour un lointain passé ; mais voici longtemps que la Champagne du Nord et l’Ardenne française l’ont vu vivre et il a mêlé heureusement les souvenirs anciens aux plus récentes visions.
Tous les arts de ce temps portent son cachet ; le grand peintre Watteau, venu trop tôt pour elle, créant un monde pastoral enchanté, semble ne l’avoir décoré et embelli que pour qu’elle en prenne possession un jour et qu’elle puisse s’y épanouir et y régner. […] » — Les larmes lui vinrent aux yeux en disant ces paroles, ajoute l’honnête femme de chambre. […] Le secret des lettres était, alors très peu observé, et l’intendant des Postes venait régulièrement chaque semaine apporter au roi et à Mme de Pompadour les extraits qu’on en faisait. […] C’était un Louis XIII venu au xviiie siècle, avec les vices de son temps, aussi faible, aussi lâche et beaucoup moins chaste que son aïeul, et qui ne trouva point son Richelieu. […] Est-ce bien le roi qui vient et qui va entrer ?
De plus, l’oracle se transforme en prescription et il prescrit d’exposer Psyché dans un lieu désert et sauvage et de l’y laisser seule en proie au monstre qui doit venir. […] Il ne vient auprès d’elle que dans une obscurité absolue, que dans les ténèbres les plus profondes, et il ne dissimule pas qu’il ne doit pas être vu, qu’il arriverait malheur s’il était vu d’elle. […] Mais il n’en faut pas venir là si l’on ne veut ni faire rire et pleurer dans une même nouvelle. […] Après avoir dîné, la dame lui demande son oiseau et il lui dit : — Madame, je viens précisément de vous le donner. […] Et l’hiver qui s’en vient, rallumant le foyer, A fait rêver la châtelaine.
Sans doute, je me suis demandé ce matin : Que sera-t-il de moi lorsqu’une nouvelle année viendra remplacer celle-ci ? […] Beaucoup sont tombés, beaucoup tomberont encore ; je viens d’apprendre la mort de plusieurs de mes camarades arrivés récemment sur le front comme aspirants. […] Si je viens à mourir, je mourrai en chrétien et en Français. […] Quand la nuit viendra, nous unirons nos cœurs. » Sur son passage, il note : « Ce qui m’a le plus frappé, ce sont les vieilles femmes. […] D’où viennent ces petits soldats sans peur et sans reproche ?
D’où venons-nous ? […] ce moment ne viendra jamais. […] La mémoire peut manquer d’ampleur ; elle peut n’embrasser qu’une faible partie du passé ; elle peut ne retenir que ce qui vient d’arriver ; mais la mémoire est là, ou bien alors la conscience n’y est pas. […] C’est donc un carrefour, où l’ébranlement venu par n’importe quelle voie sensorielle peut s’engager sur n’importe quelle voie motrice. […] Ils ont beau être au point culminant de l’évolution, ils sont le plus près des origines et rendent sensible à nos yeux l’impulsion qui vient du fond.
Avec vous, toute chose aimable et douce vient aux mortels, soit la sagesse, soit la beauté, soit la gloire : et les dieux mêmes ne président pas, sans les Grâces majestueuses, aux danses et aux banquets ; mais, intendantes de tout ce qui se fait aux Cieux, sur leurs trônes qu’elles ont placés près d’Apollon à l’arc d’or, elles adorent l’éternelle gloire du père de l’Olympe. […] Car, pour chanter sur le mode lydien Asopique dans mes vers, je suis venu. […] Eh bien, c’est dans l’éloge funèbre de ce bon gentilhomme que, mettant à la place de l’individu, qui n’est rien, la grandeur et la misère de l’humanité, Bossuet se complaît à dire : « Toutes les rivières ont cela de commun qu’elles viennent d’une commune origine, que, dans le progrès de leur course, elles routent leurs flots en bas par une chute continuelle, et qu’elles vont perdre leurs noms, avec leurs eaux, dans le sein immense de l’Océan, où l’on ne distingue plus le Rhin ni le Danube7 d’avec les rivières les plus inconnues. […] Le corps, chez tous, suit la loi de la mort irrésistible ; mais il reste de nous une image vivante du principe éternel : car seule, elle vient des dieux. […] Des choses accomplies, selon la justice ou contre la justice, le temps ne peut faire que ce qui est œuvre consommée ne le soit pas ; mais l’oubli vient à la suite d’un retour de bonheur.
Au bon joueur vient la balle. […] Ces vers aux contours précis, aux arêtes vives, d’où viennent-ils ? […] Le reste viendra quand il pourra, ou ne viendra pas. […] — D’où venez-vous ? […] Il vient du dehors.
D’où viennent ces êtres étonnants ? […] Ils viennent directement d’un autre théâtre. […] De là vient, chez M. […] Or peut-être cela vient-il de ce que, parmi les livres de M. […] Numa Roumestan vint plus tard.
Je me retirai et me retranchai dans mon ignorance, comme femme, des lois militaires : cependant il ne laissa pas de me bouder sur mon éclat de rire, et au moins pouvait-on dire, pour la justification du rat, qu’il avait été pendu sans qu’on lui eût demandé ou entendu sa justification. » En sa qualité de souverain du Holstein, le grand-duc aimait tout ce qui lui en venait, les gens et les huîtres. […] Elle avait, à la minute, des réponses et des solutions pour toutes les difficultés : « Le grand-duc, depuis longtemps, an’appelait, nous dit-elle, madame la Ressource, et, quelque fâché ou boudeur qu’il fût contre moi, s’il se trouvait en détresse sur quelque point que ce fût, il venait courir à toutes jambes, comme il en avait l’habitude, chez moi, pour attraper mon avis, et dès qu’il l’avait saisi, il se sauvait derechef à toutes jambes. » Un jour, poursuivi par son secrétaire, qui le relança jusque dans la chambre de la grande-duchesse, elle sut, en moins d’un quart d’heure, avec cinq ou six petits oui ou non, finir des affaires qui traînaient depuis des mois. […] Entouré de flatteurs de bas étage qui comptaient se servir de lui et l’exploiter, ivre la plupart du temps, se croyant un grand soldat et fier de son admiration servile, non pour le génie, mais pour les uniformes et les parades du grand Frédéric, il avait fait venir du Holstein tout un détachement, une troupe à lui (1,300 hommes), qu’il fit camper près d’Oranienbaum, et qu’il soignait comme la prunelle de ses yeux ; il s’en fit le colonel, n’en porta plus que l’uniforme et s’aliéna l’opinion russe par cette affectation tout allemande. […] Arrivés dans mon cabinet, un petit chien de Bologne, que j’avais, vint au-devant de nous et se mit à aboyer fortement contre le comte Horn ; mais, quand il aperçut le comte Poniatowsky, je crus que le chien allait devenir fou de joie. […] Je viens de dire que je plaisais, par conséquent la moitié du chemin de la tentation était faite, et il est en pareil cas de l’essence de l’humaine nature que l’autre ne saurait manquer ; car tenter et être tenté sont fort proches l’un de l’autre, et malgré les plus belles maximes de morale imprimées dans la tête, quand la sensibilité s’en mêle, dès que celle-ci apparaît, on est déjà infiniment plus loin qu’on ne croit, et j’ignore encore jusqu’ici comment on peut l’empêcher de venir.