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785. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Mais il le trouve tout fait ; dès lors sa force productive, dénuée d’objet, s’atrophie comme toute puissance non exercée. […] Est-ce notre idéal que nous trouvons dans une figure symbolique d’Oum ou de Brahma, dans une pyramide égyptienne, dans les cavernes d’Elora ? […] Champollion était arrivé à trouver belles les têtes égyptiennes ; les juifs trouvent le Talmud plein d’une aussi haute morale que l’Évangile ; les amateurs du Moyen Âge admirent de grotesques statuettes devant lesquelles les profanes passent indifférents. […] il est bien à croire que, si nous les touchions, nous trouverions aussi à leurs pieds quelque peu de limon terrestre. […] Les mathématiciens trouveraient aussi dans la théorie indienne des nombres des algorithmes fort originaux.

786. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

D’innombrables détails matériels des évangiles trouvent, d’ailleurs, leur commentaire dans le Talmud. […] Il est surtout une classe de récits à propos desquels ce principe trouve une application nécessaire, ce sont les récits surnaturels. […] La raison d’art en pareil sujet est un bon guide ; le tact exquis d’un Goethe trouverait à s’y appliquer. […] Cependant, la tentative de trouver un fil pour se guider dans ce dédale ne saurait être taxée de subtilité gratuite. […] Qu’on lise attentivement Matthieu, on trouvera dans la distribution des discours une gradation fort analogue à celle que nous venons d’indiquer.

787. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Sinon, le lecteur est choqué, trouve que l’on amplifie à plaisir, et saute les pages. […] Certains auteurs ont trouvé leur patrie intellectuelle en d’autres pays que celui où ils sont nés. […] Edgar Poe est considéré en Angleterre et en Amérique comme une sorte de Gaboriau sinistre : en France seulement il a trouvé un traducteur comme Baudelaire, des admirateurs fervents. […] On trouvera un aperçu de son œuvre dans Ernest Hébert. […] La formule « comme par une force magnétique » trouvera de plus longs développements infra avec les concepts de suggestion et d’imitation, rattachés à la pensée sociologique de Gabriel Tarde.

788. (1914) Boulevard et coulisses

Je frémis de joie et de stupeur, et ne trouvai rien à répondre. […] Je n’en trouvai pas qui voulût se charger de mon éducation et je renonçai provisoirement au théâtre. […] C’est Octave Mirbeau qui avait trouvé la petite somme d’argent nécessaire à cette entreprise. […] Et elle se risque à aller trouver le directeur de quelque guignol de là-haut. […] Et certes, ce n’est pas chez vous non plus qu’ils trouveront asile.

789. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

trouver cette explication ? […] À la réflexion, nous trouvions que nous avions eu autrefois une perception analogue, qui présentait quelques traits communs avec l’expérience actuelle. […] Du moins indiquera-t-elle la marche à suivre pour trouver l’explication. […] On les trouve d’autant plus accentués que le phénomène est plus net, plus complet, plus profondément analysé par celui qui en fait l’expérience. […] Il faut pour cela que nous nous trouvions en présence d’une scène, non seulement nouvelle pour nous, mais qui tranche sur le cours de notre vie habituelle.

790. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Le personnage de Tartuffe appartiendrait au drame par ses actions : c’est quand nous tenons plutôt compte de ses gestes que nous le trouvons comique. […] D’ailleurs il ne les trouverait pas : nous ne sommes risibles que par le côté de notre personne qui se dérobe à notre conscience. […] C’est là aussi, d’ailleurs, que nous en trouverons l’explication. […] Nous n’y trouverions rien de très flatteur pour nous. […] Le philosophe qui en ramasse pour en goûter y trouvera d’ailleurs quelquefois, pour une petite quantité de matière, une certaine dose d’amertume.

791. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

les commis-voyageurs trouvaient les pièces de M.  […] Elle ne trouvera pas d’Hercule. […] Le voici qui chemine vers la maison ; il trouve les portes verrouillées ; il trouve sa femme dans les bras d’un autre. […] Il va trouver le vieil ermite de la combe. […] L’eau est dans la cruche ; qu’il la trouve.

792. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Il reconnaît avec nous que le public est devenu assez indifférent à la poésie, et il ne trouve pas que le public ait si tort : Le public, dit-il, n’est ni ingrat ni indifférent ; il veut qu’on l’amuse ou qu’on l’intéresse, il a raison. […] Depuis que ces cinq hommes forts, réduits au silence pour une cause ou pour une autre, nous font défaut, « la nuit est revenue, dit M. du Camp ; chacun se traîne à travers l’obscurité pour chercher la lumière, et nul ne la trouve. […] Il m’arrive assez souvent, dans l’intérieur de l’Académie, de me trouver en désaccord avec quelques-uns de mes honorables confrères pour qu’il me soit permis de les défendre et de leur rendre toute justice au dehors. […] On se répète, on tourne dans le même cercle, on épuise les combinaisons trouvées. […] Cette vivacité, cette légèreté, que je regrette de ne point rencontrer plus souvent chez lui, je la trouve pourtant dans quelques strophes de ses « Chants de la matière », là où il fait parler le Chloroforme, le Gaz, la Photographie ; ce sont de très jolies strophes.

793. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

On ne trouva pas son mérite digne de sa réputation : son premier discours, qui était contre les libertins, et qu’il avait, dit M. de Meaux, assez mal amené à l’évangile du jour, parut faible : on loua sa piété et sa modestie, sa voix douce, son geste réglé, jusqu’à lui accorder, contre l’avis de quelques-uns, la grâce de l’élocution : on trouva de la politesse dans son discours, des termes choisis et de l’onction : il fut très bien écouté, et le roi et la Cour en furent édifiés. […] Comme j’en faisais la lecture, j’ai dit que j’avais Sophronyme (Les Aventures d’Aristonoüs) et les Dialogues (des morts), que je trouvais d’un style plus supportable que Télémaque. […] Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église. […] Qui trouverait plaisir à surprendre la plus magnifique des paroles humaines à l’instant où elle balbutie ? […] — Encore une fois, Bossuet ressort de cette lecture et de l’épreuve suprême de ces intimes documents avec des traces de faiblesse sans doute et d’infirmité humaine ; je ne sais si ceux qui se dressent dans l’esprit d’illustres statues qui ressemblent trop souvent à des idoles, trouveront qu’il ait grandi à leurs yeux ; mais cet homme, qui a eu tant de grandeur dans le talent, s’y montre avec bien de la bonté morale et de la piété vraie dans le cœur ; que faut-il davantage ?

794. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

 » Encore une fois rappelé par un nouveau général en chef, Turreau, du côté de Perpignan, il va cette fois encore y trouver son échec et son écueil. […] Arrivé à Paris, il va nous présenter l’exemple, peut-être unique alors, d’un général dénoncé et suspendu, qui se justifie, trouve grâce aux yeux de la Convention, et, au lieu d’être dévoré par le Sphinx ou le Saturne révolutionnaire, est renvoyé à son armée avec accroissement de confiance et d’honneur. […] Mais, arrivé à Perpignan, il y trouva Dugommier, un vrai général en chef, une tête et un bras dignes du commandement, et il se contenta de retourner dans sa Cerdagne y faire le diable à quatre comme devant. […] il avait trouvé des troupes sans instruction, sans lien et sans cadre, de vraies cohues : il sut les aguerrir en s’en faisant adorer. […] Guerre, art, poésie, philosophie, imagination ou réalité, heureux qui trouve à quoi se prendre une dernière fois dans sa vie, entre les belles causes qui demandent et appellent l’étincelle sacrée !

795. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

« J’espère bien, disait un jour Sancho à son maître, en voyant les histoires d’Hélène et de Paris, d’Énée et de Didon, représentées sur de mauvaises tapisseries d’auberge, j’espère bien et je parierais qu’avant peu de temps d’ici il n’y aura pas de cabaret, d’hôtellerie, de boutique de barbier, où l’on ne trouve en peinture l’histoire de nos prouesses ; mais je voudrais qu’elles fussent dessinées de meilleure main… » Si Sancho, dans son prosaïsme, pensait ainsi, que dirait Don Quichotte ? […] Je suis si pénétré de cela, que si l’on me proposait aujourd’hui d’opérer pour moi une chose impossible, j’aimerais mieux m’être trouvé à cette prodigieuse affaire, que de me trouver à présent guéri de mes blessures sans y avoir pris part. […] Je trouvai d’autres occupations, je laissai la plume et les comédies, et parut alors le prodige de nature, le grand Lope de Yega, qui s’éleva à la monarchie de la comédie, rangeant sous ses lois tous les acteurs… » Cervantès est d’une bienveillante et libérale nature et il ne marchande pas l’éloge à ses rivaux, ni même, comme on le voit ici, à son vainqueur. […] En 1587, on perd sa trace à Séville, et en 1603 on le trouve établi à Valladolid. […] Don Quichotte, hors ligne et incomparable ; en second lieu, les Nouvelles ; et le Théâtre bien après et en troisième lieu seulement. — Je trouve un bon article critique sur le travail de M. 

796. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Je ne m’exagère point l’importance de ces détails dont la plupart ont passé dans la Vie de Racine écrite par son fils ; mais, si l’on n’y doit rien trouver de tout à fait neuf, on sentira du moins une pure et douce saveur originale, je ne sais quel charme d’honnêteté parfaite et d’innocence. […] Mais l’obstacle qu’elle trouvait à ce bonheur parfait dans le sacrifice la détermina autrement et lui permit d’entrer dans les vues de son père. […] Racine désirait, je le trouvai de plus si formé et plein de tant de raison, de bons sentiments et de bon goût, qu’après avoir pris langue du père et de la mère qui m’applaudirent, je fis la proposition à M.  […] Chacun les trouve assortis à souhait. […] On le trouve toujours en danger, quoique les accidents diminuent : je crains beaucoup la fin.

797. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Lemontey a cherché grande malice dans quelques mots d’elle sur l’abbé de Chaulieu, lorsqu’elle le va voir en sortant de la Bastille, et qu’elle le trouve si différent de ce qu’il était par le passé : « Il étoit déjà fort mal, dit-elle, de la maladie dont il mourut trois semaines après. […] Mme de Staal avait glissé sur cet affreux détail ; mais elle l’avait trouvé aimable jusque dans les dernières années, et, malgré les erreurs de l’intervalle, elle n’avait pas cessé de rester soumise à l’ancien prestige. Elle poussa même l’amitié, dans une violente crise de passion qui le bouleversa, jusqu’à l’assister à titre de médecin-moraliste , je ne trouve pas de terme plus approprié : les lettres qu’elle lui écrit tiennent à la fois du directeur et du médecin. […] Tâchez donc de trouver un objet plus vaste que sa capacité, sans cela vous éprouverez toujours les dégoûts qu’inspire tout ce qui est médiocre. » C’est ainsi qu’elle le jugea jusqu’à la fin. […] Trublet avait raison, et Fontenelle se trompait ; il était trop voisin de ces choses qu’il trouvait petites, pour en bien juger.

798. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

Dans la seconde partie, on a d’abord décrit le mécanisme et l’effet général de leur assemblage, puis, appliquant la loi trouvée, on a examiné les éléments, la formation, la certitude et la portée de nos principales sortes de connaissances, depuis celle des choses individuelles jusqu’à celle des choses générales, depuis les perceptions, prévisions et souvenirs les plus particuliers jusqu’aux jugements et axiomes les plus universels. […] Car sa portée n’est pas grande ; ses illusions sont nombreuses et invincibles ; il faut toujours se défier d’elle, contrôler et corriger ses témoignages, presque partout l’aider, lui présenter les objets sous un éclairage plus vif, les grossir, fabriquer à son usage une sorte de microscope où de télescope, à tout le moins disposer les alentours de l’objet, lui donner par des oppositions le relief indispensable, ou trouver à côté de lui des indices de sa présence, indices plus visibles que lui et qui témoignent indirectement de ce qu’il est. […] Le lecteur trouvera tous ces exposants à leur place. […] Telle grosse question métaphysique y trouvera sa solution : par exemple, on verra, dans une note de cet ouvrage, quelles lumières la névropathie cérébro-cardiaque, décrite par le Dr Krishaber, jette sur la formation et sur les éléments de la notion du moi. […] D’autre part, pour bien interpréter cette acquisition, il faudra des linguistes, et nulle part un aliéniste ne trouvera de plus beaux cas que dans les écrits indiens.

799. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Mais prenez-le tout entier, et vous vous trouverez en face d’un cas moral des plus intéressants et des plus irritants à la fois, par l’impossibilité où l’on est d’y voir clair jusqu’au fond. […] S’il fallait définir ses procédés, on en trouverait, je crois, deux principaux. […] Cet esprit a besoin d’être dans l’opposition extrême pour trouver tout son emploi, pour jeter tout son éclat, pour valoir tout son prix, pour sortir et se déployer tout entier. […] S’il trouvait plus insurgé que lui ? […] Il reprend sa plume, il insulte par habitude, il calomnie sans y trouver le moindre plaisir  parce qu’il faut vivre.

800. (1890) L’avenir de la science « XII »

Car, en abordant un ordre de recherches, on ne peut deviner par avance ce qui en sortira, pas plus qu’on ne sait au juste, en creusant une mine, les richesses qu’on y trouvera. […] En cherchant une chose, on en trouve une autre ; en poursuivant une chimère, on découvre une magnifique réalité. […] Il serait peut-être assez difficile de trouver quelque philosophie dans la théorie de l’accentuation grecque : est-ce une raison pour la déclarer inutile ? […] Les parties qui se sont trouvées éliminées ont-elles été inutiles et n’ont-elles joué aucun rôle dans l’acte de sa nutrition ? […] Chaque être trouve ensuite en lui des instincts qui lui rendent son rôle aussi doux que possible.

801. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Je ne relève ces premiers détails que pour montrer que nous ne pouvons nous attendre, dans ce récit en prose, à trouver toute la vérité et la réalité sur un sujet qui, simplement exposé, nous intéresserait tant. […] Cette petite apologie, glissée en passant, de la part du tribun futur, devra paraître heureusement trouvée. […] Et plus loin, parlant de Julie, après avoir épuisé, ce semble, les termes passionnés : Je lui cherchais des noms, dit-il, je n’en trouvais pas. […] Ses harmonies nous font aimer les dissonances qu’il bannissait du monde, et qu’on y trouve à chaque pas. […] Si la réalité offrait les mélodies que ces messieurs trouvent partout, on vivrait dans une langueur extatique, et l’on mourrait d’assoupissement.

802. (1908) Jean Racine pp. 1-325

À la fin, il le trouve aussi malin que d’Ennery. […] (Racine, au début, les trouvait toutes admirables.) […] On le trouvait original et rafraîchissant. […] (On peut même trouver que Saint-Évremond exagère.) […] Vous en trouverez le détail dans le bon vieux livre de M. 

803. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

On en trouverait de nombreux exemples dans Lamartine, ou dans Hugo surtout. […] Ne le trouverons-nous pas excusable, lui qui n’avait pas été l’élève d’Eugène Burnouf ? […] On les trouvera jusque dans le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même. […] Et Bossuet l’a bien senti, puisqu’il a essayé d’en trouver ou de nous en donner. […] À plus forte raison, en morale et en politique, le sens propre et individuel trouvait-il partout sa limite.

804. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Pour trouver cette institution, il nous faut arriver à La Harpe. […] Et si vous désirez savoir comment vos genres évoluent, venez me trouver. […] On fait d’abord de la critique par goût de ce qui est beau, puis on continue à en faire par dégoût de ce qu’on ne trouve pas beau, et on ne trouve plus rien de beau. […] Pour trouver le roc. Et le roc une fois trouvé il s’agissait de bâtir.

805. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXV » pp. 97-99

Trouvez-moi un million, je me charge de le dépenser. […] Que les bons citoyens trouvent le million, moi je me charge de trouver les hommes… » Ces hommes (les collaborateurs du journal) seraient au fond le véritable pouvoir moral de la nation, les administrateurs de la pensée publique, le concile permanent de la civilisation moderne… Il y a en ce temps-ci quelque chose de plus beau que d’être ministre de la Chambre ou de la Couronne, c’est d’être ministre de l’opinion !

806. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Millevoye, Charles (1782-1816) »

On y désirerait plus de variété, une ordonnance plus imposante, des épisodes plus touchants et mieux conçus ; mais on y trouve de la gravité, de l’élégance, de l’harmonie, d’énergiques tableaux. […] Petits ou grands, c’est quelque chose de trouver une Marseillaise : Millevoye a trouvé la Marseillaise des mélancoliques.

807. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre I. Des Livres qui traitent de la Chronologie & de la maniere d’écrire l’Histoire. » pp. 2-4

in-12. est un autre ouvrage du même auteur, dans lequel on trouve bien des singularités & des choses piquantes sur divers Historiens. […] Il n’y a rien parmi les anciens que l’on puisse comparer à Lucien qui nous a laissé sur ce sujet intéressant un petit traité, qu’on trouve dans ses œuvres, de la traduction d’Ablancourt. […] Vous trouverez ces deux ouvrages dans le recueil des écrits de leurs ingénieux auteurs.

808. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Préface »

Grâce au concours bienveillant de M. le Gouverneur Clozel, que l’on trouve toujours disposé à favoriser toutes les publications d’ethnographie et de linguistique soudanaises, cette bibliothèque s’enrichit aujourd’hui d’une nouvelle série, due à M. l’administrateur Equilbecq, série dont le présent volume ne forme que le début et dont l’importance ni l’intérêt n’échapperont à personne. […] Je suis persuadé que son ouvrage rencontrera le succès auquel il a droit : les spécialistes, comme je l’indiquais à l’instant, y trouveront matière à compléter leurs connaissances et sans doute à découvrir des aperçus nouveaux ; la masse du public, elle aussi, voudra lire ce livre et ceux qui le suivront, car, aujourd’hui comme au temps de La Fontaine, nous aimons tous et toujours à nous faire conter l’histoire de Peau d’Ane ; notre plaisir se double même d’une piquante sensation de curiosité lorsque c’est un nègre qui nous la conte, pourvu que ce nègre ait trouvé un interprète aussi averti que l’est M. 

809. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Quand on a vécu dix ans auprès d’un vrai grand homme, on doit trouver le reste un peu terne et décoloré.  […] Dans d’autres temps, au contraire, on le trouvait muet, laconique ; un nuage semblait avoir couvert son âme, et, dans certains jours, on sentait auprès de lui comme un froid glacial, comme un vent qui a couru sur la neige et les frimas, et qui coupe. […] C’est là le défaut des meilleurs esprits, de ceux justement chez qui l’on trouve le plus de talent et les plus nobles efforts. […] Le poëte, pour tant de fatigues, pour tant de sacrifices, ne trouve ni joies ni récompenses, mais bien des ennuis qui paralysent son énergie. […] Toutes mes poésies sont des poésies de circonstance ; c’est la vie réelle qui les a fait naître, c’est en elle qu’elles trouvent leur fond, et leur appui.

810. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

» disait ce roi démonté dans une bataille ; et lui, il eût été homme à dire jusque dans la détresse : « Je l’ai trouvé ! […] Dans les Fourberies de femmes, je ne me flatterai pas de trouver la formule générale, mais cependant tout s’y rapporte à une fin, à la fin féminine par excellence : tromper pour un certain motif. […] La manière dont Gavarni trouve le plus souvent ses légendes est à noter. il dessine sur la pierre couramment, du premier jet ; il a le sentiment du vrai, du vraisemblable, dans les physionomies, dans les poses. […] Comme Gavarni n’est qu’un amateur en ce genre, qu’il n’écrit pas pour écrire, mais pour se faire plaisir à lui-même, on trouverait là, en cherchant bien, le fin mot et le fond de sa pensée sur toutes choses. […] Lui personnellement n’était que comme le concierge et le portier de ses curiosités et de ses merveilles dramatiques ; sa ménagerie, comme il la nommait, était des plus curieuses : celui qui la montrait était insupportable. » Critiques de profession, trouvez donc mieux que cela !

811. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Arrivé le dernier, il a trouvé moyen d’y jeter toutes sortes de vues nouvelles, inattendues. […] Fauriel, on trouverait lieu de noter au moins des nuances de systèmes et des traces de direction assez différentes. […] Le talent (ne trouvez-vous pas ?) […] Que de noms en appel contre le hasard y trouveraient place ! […] La critique pourra trouver qu’il les prodigue ; ce n’est pas trop au lecteur de s’en plaindre, car cette manière de mettre un nom de notre connaissance au bout de la pensée éclaire et détermine singulièrement, même quand cela est poussé un peu loin.

812. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Les vieillards faisaient mentir l’admirable portrait du vieillard d’Horace, qui ne trouve chose à louer que dans le temps où il a été jeune. […] Les moines disaient dans leurs sermons. « On a trouvé depuis peu une nouvelle langue qu’on appelle grecque. […] La Renaissance trouva toujours faveur auprès d’elle ; la Réforme y trouva souvent un abri. […] Sa protection eut tous les effets d’un commerce actif dans lequel les lettrés trouvaient à la fois appui et exemple. […] Quant à la force de l’expression, il ne s’y trouve rien qui n’ait été poussé plus loin par les deux meilleurs écrivains du même temps, Comines et Villon.

813. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Il eut raison ; son livre n’eût pas trouvé, en 1880, par exemple, un public approprié. […] Ils tournent leur pensée vers leurs aînés pour trouver en eux un conseil et un exemple. […] C’est bien ce double instinct qui trouva son exemple dans Verlaine et dans Mallarmé. […] C’est cet idéalisme que nous trouvons au fond de l’œuvre de Villiers de l’Isle-Adam comme de celle de Mallarmé. […] Marcel Schwob s’y trouverait auprès de M. 

814. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Rien n’est plus ordinaire que de rencontrer des hommes qui croient en Dieu et en la Providence, ou qui le disent, et rien n’est plus rare que d’en trouver qui, dans toutes leurs actions ou dans tous leurs jugements, se comportent comme s’ils y croyaient en réalité. […] Il ne lui reconnaît pas la marque royale dans le sens où il la conçoit ; il le trouve un homme rare, extraordinaire, épuisant volontiers à son sujet toutes les épithètes et ne lui refusant que celle de grand, « laquelle, dit-il, suppose une moralité qui lui manque ». […] Après que j’ai bien fatigué mes chevaux le long de ces belles rues, si je pouvais trouver l’Amitié en pantoufle, et raisonner pantoufle avec elle, il ne me manquerait rien. […] Les souvenirs dans certaines positions sont épouvantables ; je ne vois au-delà que les remords. » Longtemps on ne crut avoir dans le comte Joseph de Maistre qu’un homme d’un esprit supérieur et qu’un cerveau de génie ; aujourd’hui on est heureux de trouver tout simplement en lui un homme et un cœur. […] Dans la polémique, fort de sa conscience et de la droiture de ses intentions, il passe les bornes, et il s’en doute un peu, comme lorsqu’il dit, par exemple, à propos de sa réfutation de Bacon : « Je ne sais comment je me suis trouvé conduit à lutter mortellement avec le feu chancelier Bacon.

815. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

S’ils n’ont pas fait tous les beaux vers de leur temps, ils les ont du moins favorisés, aidés et protégés ; surtout ils n’ont laissé à personne l’occasion et la gloire d’en trouver de sanglants et d’immortels contre eux-mêmes. […] J’avais sur ma table l’Imitation, et l’on m’avait dit que, dans cet excellent livre, je trouverais souvent la réponse à mes pensées. […] Surprise, inquiète, elle se lève, parcourt la maison dans la crainte qu’il ne lui soit arrivé quelque accident (il y était fort sujet) ; elle trouve enfin M. de La Harpe dans une petite chambre écartée, à genoux devant une console sur laquelle brûlaient deux bougies. […] On y trouvera une nouvelle preuve de la sincérité de La Harpe dans son incomplète mais réelle conversion. […] On trouva en effet, dans les papiers saisis chez Robespierre, une lettre, pleine de flagorneries, que lui avait adressée La Harpe à l’occasion du discours prononcé, le 20 prairial an II, en l’honneur de l’Être suprême.

816. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Comme historien, il n’est et ne veut être rien de plus qu’un traducteur abondant et facile d’Hérodote, de Tite-Live, de Xénophon, de tous les grands et bons historiens qu’il rencontre, sur lesquels il s’embarque et navigue, pour ainsi dire, tant qu’il y trouve un courant pour le porter. […] C’est le cœur qui parle au cœur ; on sent une secrète satisfaction d’entendre parler la vertu : c’est l’abeille de la France. » On ose à peine trouver excessive cette royale louange, née d’un si noble sentiment. Rollin lui-même désarme quand il déclare en commençant et qu’il répète en toute occasion n’aspirer à rien de plus, dans son Histoire, qu’à être « un bon compilateur. » On passe donc sur son absence continuelle de discussion et de critique, heureux de trouver chez lui un beau cours naturel de narration et un parfum de moralité salubre qui s’y mêle. […] Ils ont franchi brusquement toutes les époques du premier âge, et se sont assis parmi les anciens, qu’ils ont étonnés par une maturité précoce, mais sans y trouver ce qui avait manqué à leur jeunesse. […] Il faut, en un mot, des vues et un langage que je ne me charge pas de trouver, que quelques-uns sont en voie de découvrir peut-être, mais qui auraient pour effet ce qu’il y a de plus difficile au monde : créer de nouveau un besoin élevé, réveiller un désir !

817. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Triste du passé, soucieux de l’avenir, j’allais avec défiance chez un peuple libre, voir si un ami sincère de cette liberté profanée trouverait pour sa vieillesse un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espérance. […] Il poursuivit ces études de pure chronologie et trouvait évidemment plaisir à ces questions épineuses. […] On y trouvera une belle méditation, purement morale, et qui, en comprenant tout ce qu’il y a de triste dans la destinée humaine, ne se fixe pas aux images lugubres, mais s’en détache à temps : la consolation est au bout, et du côté seulement où elle peut être. […] Il attache de l’importance à tout ce qu’il dit : cela fait que l’on trouve souvent qu’il en met trop aux petites choses ; mais on le lui pardonne, parce qu’il traite les grandes avec le soin qu’elles méritent. […] Je souhaite que le double dépôt se conserve dans la famille illustre qui s’en trouve l’héritière Qui sait ?

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