Certaines théories sociales, très distinctes du socialisme tel que nous le comprenons et le voulons, se sont fourvoyées.
Moleschott, qui soutient cette théorie, et au lieu de dire : La pensée est un mouvement, on dira : Le mouvement est une pensée ; mais cette seconde proposition est le renversement de la première.
Mais la théorie des harmoniques de Helmholtz, celle plus récente des ondes de Hertz, des rayons Rœntgen, et d’autres encore du domaine biologique, nous ont profondément éclairés à ce sujet.
Charles Méré développe des théories intéressantes sur l’avenir et la vie de la tragédie moderne.
Et, au surplus, si je suis, en effet, sincèrement persuadé, comme on m’en accuse, que le « degré de condensation augmente beaucoup la valeur du style », c’est Pascal lui-même qui m’offre la preuve de cette théorie, notamment dans le morceau dont j’ai reproduit cinq rédactions de plus en plus condensées.
Elles tendirent à devenir dans la réalité la femme libre, que le saint-simonisme avait révélée ; car des romans passionnés popularisent une idée et la font passer plus vite dans les idées et dans les mœurs que la plus crâne et la plus cambrée des théories.
Il devient même une théorie. « Les Chinois — dit Huc — ont une « expression dont ils se servent à tout propos… Au « milieu des difficultés et des embarras, ils se disent « toujours : Siaosin, c’est-à-dire : Rapetisse ton cœur. » Et ils l’ont si bien rapetissé qu’il n’y en a plus.
Quelque royaliste qu’ait été autrefois ce pays qui depuis a fait la Convention et qui ne craint pas de la souffleter aujourd’hui sur le visage de la sainte Ligue, la théorie du pouvoir quand même, en France, n’a jamais triomphé.
C’était un Proudhon en action qui devançait la théorie, comme les poëtes devancent les poétiques, et qui voulait détruire tous les gouvernements.
Les amis et les admirateurs de Banville (car il y en a), les puritains passionnés du style pour le style, les haïsseurs de la cheville, les sacrificateurs à la rime sévère, tous les hommes qui aiment la langue comme un beau vase, dût-on ne mettre rien dedans, trouveront ici leur théorie de la forme et du travail volontaire un peu compromise.
Ce qui domine toute cette théorie, c’est la distinction très nette entre la matière de la connaissance et sa forme, entre l’homogène et l’hétérogène, et cette distinction capitale n’eût jamais été faite, sans doute, si l’on n’eût considéré le temps, lui aussi, comme un milieu indifférent à ce qui le remplit.
Il est rare que les adeptes du symbolisme, quand ils exposent eux-mêmes leurs théories, résistent au plaisir d’être obscurs. […] De la théorie passons aux applications. […] Il n’est même pas indispensable que l’artiste, pour manier ces symboles, en connaisse la théorie. […] À plus forte raison l’artiste gagnerait-il à s’assimiler pleinement la théorie des équivalences. […] Nous voilà bien loin de la théorie qui fait de l’œuvre d’art un simple reflet des choses.
Valera reproche encore à la dépravation du mysticisme la théorie de l’amour platonique s’adressant à la femme, — théorie qui est, pour employer une expression familière, sa bête noire. […] Filon nous lance de prime abord en pleine barbarie cimmérienne, en pleine théorie philologique sur la différence du gaélique et du cymrique. […] Je ne dis pas qu’il n’y ait quelques traits amusants dans cette page que j’ai abrégée et écourtée, mais cette théorie darwinienne dont on a fait, hélas ! […] Je crains que l’étude de la Phèdre antique, et même de la Phèdre christianisée déjà de notre Racine, n’ébranle un peu la théorie de M. […] L’estime de lettrés, romantiques de la veille ou désabusés des théories littéraires59, compensa pour son amour-propre blessé ces égratignures, que nul ne saurait éviter.
La théorie de la concurrence vitale, généralisée d’une façon excessive, étendue des végétaux et des animaux aux hommes et à toute chose, devint une loi sociale et une loi du monde. […] Il y a, en effet, de très beaux mots et d’assez jolies théories pour consacrer et légitimer l’instinct de la foule dans son désaccord avec l’intelligence de l’élite. […] Il y a, dans cette théorie dont la parfaite clarté peut séduire, d’abord une erreur de fait qui en rend fragile la base même. […] Corneille en avait exposé la théorie dans l’épître à M. de Zuylichem, en tête de sa comédie héroïque de Don Sanche d’Aragon. […] L’écriture artiste et l’écriture simple, distinctes et différentes en théorie, se rejoignent ainsi et se confondent dans la perfection pratique de l’art.
» Et il apparaît que, si c’est le vagabond qui écrira l’admirable Cinquième Rêverie, c’est beaucoup l’ancien laquais qui écrira le Discours sur l’inégalité et qui fondera sur l’égalité la théorie du Contrat social. […] — Mais, direz-vous, les théories de Rousseau ? […] Et elle renferme bien d’autres contradictions encore aux théories habituelles de Jean-Jacques. […] Déjà, on voyait poindre, dans les premières lettres de Saint-Preux et même de Julie, la théorie de la fatalité de l’amour et presque du droit souverain de la passion : « N’as-tu pas, disait Saint-Preux, suivi la plus pure loi de la nature ? […] Le ministre Jurieu avait dit en propres termes : « Le peuple est la seule autorité qui n’ait pas besoin d’avoir raison pour valider ses actes. » Et, si c’est le protestant qui a écrit le Contrat, ce n’est donc point l’apôtre de la nature ; et il paraît en effet impossible de faire rentrer ce livre dans la théorie exposée par les deux Discours.
cette théorie s’applique merveilleusement aux mots comme aux sons. […] Et, si vous vouliez étendre cette théorie, vous verriez aisément qu’elle n’est qu’un accident d’une théorie plus vaste, celle qu’a exposée un de nos confrères, M. […] alors, les habitudes, les mœurs, les préjugés, l’atmosphère ambiante jette en quelque sorte un voile entre la théorie et la pratique. […] Il y a là, entre la théorie et la pratique, une disproportion qui devrait faire éclater de rire. […] Mais, à présent, me sera-t-il permis de prendre texte de cet exemple offert par le hasard d’une circonstance unique pour montrer combien sont justes nos théories sur l’art dramatique ?
Les théories républicaines du xviiie siècle avaient pu réussir en Amérique, parce que l’Amérique était une colonie formée par le concours volontaire d’émigrants cherchant la liberté ; elles ne pouvaient réussir en France, parce que la France avait été construite en vertu d’un tout autre principe. […] C’est probablement par la race germanique, en tant que féodale et militaire, que le socialisme et la démocratie égalitaire, qui chez nous autres Celtes ne trouveraient pas facilement leur limite, arriveront à être domptes, et cela sera conforme aux précédents historiques ; car un des traits de la race germanique a toujours été de faire marcher de pair l’idée de conquête et l’idée de garantie. ; en d’autres termes, de faire dominer le fait matériel et brutal de la propriété résultant de la conquête sur toutes les considérations des droits de l’homme et sur les théories abstraites de contrat social. […] C’est le pur matérialisme politique, l’antipode de la part d’idéalisme qui est l’âme des théories légitimistes et républicaines. […] Il est clair que notre principe théorique ne peut plus être que la séparation de l’Église et de l’État ; mais la pratique ne saurait être la théorie.
À cette date, au mitan des années vingt, la théorie se conjugue avec la pratique littéraire et, ainsi, dans Feux tournants, la querelle entre les anciens et les modernes ne cesse de faire rage. […] Une discrimination s’établit entre elles, et de la manière la plus heureuse à partir de l’Assaut, où se développe toute une théorie du rachat. […] Ainsi, la critique classique se limite à présenter les poncifs des chefs-d’œuvre ; aucune théorie d’art ne se constitue ; les règles sont immuables. […] Si l’on pose le problème de l’art individuel, on sera amené à nier toute continuité dans le développement de l’histoire littéraire ; on cherchera dans chaque poète l’œuvre fondamentale à l’état pur, par conséquent, le fragment lyrique, « l’illumination », et Benjamin Crémieux, qui expliquait à peu près dans les mêmes termes, l’an dernier, au cours d’une conférence, cette théorie d’un critique moderne italien, Benedetto Croce, s’y ralliait, semblait-il. […] Crémieux une attention plus originale et pour les analyser, le secours d’une théorie pour le moins aussi moderne.
. — Sa théorie des causes ; — et sa philosophie de l’histoire. […] Gilbert, 122, 123, 124, 149, 151, 153, 154]. — Sa croyance à la bonté de la nature ; — et sa théorie de la supériorité du sentiment sur la raison [Cf. […] II ; et Gabriel Compayré, Histoire des théories de l’éducation en France, 1885]. — Préoccupation générale des choses d’éducation aux environs de 1760. — Que, s’il n’est pas facile de ramener le Contrat social à un principe unique, il l’est presque moins encore d’y ramener l’Émile ; — mais que, l’Émile étant la reprise idéale des préceptorats de Rousseau, — la personnalité de Rousseau suffit pour donner à son livre une apparence d’unité. — De l’imitation de Locke dans l’Émile [Cf. […] Du marquis de Mirabeau : L’Ami des hommes, 1756 ; — et La Théorie de l’impôt, 1760. […] Elle comprend : La Théorie de la terre ; l’Histoire de l’homme et l’Histoire des quadrupèdes, 15 vol. in-4º, en collaboration avec Daubenton pour la partie anatomique, 1749-1767.
Il se plaint aux arbres, il pleure en vers ; vous trouverez des dialogues où l’écho, répétant le dernier mot, fait la réponse, des duos rimés, des stances équilibrées, où l’on expose minutieusement la théorie de l’amour, bref tous les morceaux de bravoure de la poésie ornementale. […] Ces hommes ont les sens neufs et n’ont point de théories dans la tête. […] Ils ne sont point préoccupés, comme nous, de théories ; ils ne se travaillent point pour exprimer des idées philosophiques ou morales. […] La théorie enfermée dans les œuvres d’imagination s’en dégage. […] Bacon décrit et prédit ici la science et l’industrie moderne, leur correspondance, leur méthode, leurs ressources, leur principe, et après plus de deux siècles, c’est encore chez lui que nous allons chercher aujourd’hui la théorie de ce que nous tentons et de ce que nous faisons.
Il eût pu peindre à fresque une harmonieuse, épique et rude société ; il préféra faussement illustrer une théorie. — Qu’y gagna l’Art ? […] Mais il vécut si solitaire, si dénué de théories, si absorbé par le culte exclusif de la beauté, que parmi ses contemporains on ne sait lui donner de place. […] Des chroniqueurs épilogueront tout un mois sur un cas de psychologie conjugale, ou sur une théorie sociale. […] Il faut avoir longtemps cherché, éprouvé une théorie pour s’y emprisonner sans risque de diminution. […] Comme tel, il apparaissait comme un maître et un modèle aux yeux de Ghéon, inspiré par ses théories : voir Catherine Boschian-Campaner, Henri Ghéon camarade de Gide.
À cet égard, on pourrait dire que la théorie de l’art pour l’art est en germe dans leurs écrits, quelque surprise qu’ils dussent un jour éprouver de l’en voir sortir. […] Les Lettres sur Jean-Jacques Rousseau, 1788 ; et le livre de La Littérature, 1800. — En quoi ces deux ouvrages, quoique séparés l’un de l’autre par la tourmente révolutionnaire, — ne laissent pas de procéder de la même inspiration ; — et d’appartenir à l’esprit du xviiie siècle par la confiance dont ils témoignent dans le pouvoir de la raison ; — dans la suffisance de la religion naturelle ; — et dans la perfectibilité indéfinie de l’espèce humaine. — Originalité du livre de La Littérature ; — et abondance des « vues » de Mme de Staël ; — toujours spirituelles, souvent ingénieuses, parfois profondes. — Théorie de la distinction des littératures du nord et du midi ; — et fécondité de cette théorie. […] — et qu’en tout cas on lui rendrait plus de justice à lui-même ; — sinon pour quelques théories bizarres dont il a semé ses écrits ; — et pour quelques prédictions plus qu’aventureuses [Cf. […] La Vénus de Milo]. — Conséquences qui en résultent : la théorie de l’impersonnalité du poète ; — la religion de la forme ; — et la doctrine de l’art pour l’art. — L’antiquité indoue dans les poèmes de Leconte de Lisle [Cf. […] Que, sous l’influence de la philosophie de Spinoza, d’Hegel, d’Auguste Comte, — et de l’histoire conçue à la façon de Michelet, — la première démarche de Taine a été pour « purger » la critique de toute intention morale, — comme de toute prétention esthétique ; — et de la ramener à l’histoire naturelle. — La théorie de la race, du milieu et du moment ; — et s’il est vrai qu’elle n’eût de neuf sous la plume de Taine que son exagération ?
Des allusions fort peu voilées firent justice du Clovis ressuscité pour mourir encore, et des théories du Discours au roi. […] Fontenelle flattait deux modes à la fois, faisant des vers pour ceux qui croyaient encore à la poésie, des théories antipoétiques pour ceux qui n’y croyaient plus.
Il est impossible de ne pas considérer, avec un saisissement, combien cette théorie cartésienne est fidèlement apparentée, combien elle est parallèle à la théorie chrétienne et catholique de la grâce, à ce que nous avons le droit de nommer le mécanisme de la grâce.
Dans la théorie de sélection naturelle, ce fait acquiert encore une importance toute spéciale, en ce que la stérilité des hybrides ne peut en rien leur être avantageuse, et ne peut, par conséquent, avoir été acquise par la conservation continue des progrès successifs de cette stérilité. […] La fécondité des croisements entre variétés, c’est-à-dire entre des formes que l’on sait ou que l’on croit descendues de communs parents, de même que la fécondité de leurs métis, est d’aussi grande importance pour ma théorie que la stérilité des espèces ; car ces deux ordres de phénomènes si opposés semblent établir une ligne de démarcation large et bien définie entre les variétés et les espèces.
Comme autrefois pour juger toute conception ou théorie nouvelle on se demandait tout d’abord si elle était faite pour condamner l’homme à la perte de son âme, ainsi, en jugeant les conceptions et théories modernes, il serait utile de se poser la question si elles sont capables ou non de condamner l’homme à la perte de sa raison.
Une des raisons qui ont dû susciter bien des théories erronées ou insuffisantes du rire, c’est que beaucoup de choses sont comiques en droit sans l’être en fait, la continuité de l’usage ayant assoupi en elles la vertu comique. […] De là, il est vrai, une nouvelle série de difficultés pour la théorie du comique.
La religion est avant tout, pour lui, une théologie, une théorie ; sa foi est un système sur la foi, Avec ses grands airs qui imposent au premier abord, il a plus d’esprit, de mordant et de vivacité piquante que d’autorité grave et de véritable éloquence.
Cette similitude du Français et de l’enfant, qui ne se bornait pas à un simple aperçu comme en ont les gens d’esprit, mais qui était l’idée favorite de l’abbé, revient continuellement dans ces notes de Rousseau : « Il était mal reçu des ministres et, sans vouloir s’apercevoir de leur mauvais accueil, il allait toujours à ses fins ; c’est alors surtout qu’il avait besoin de se souvenir qu’il parlait à des enfants très fiers de jouer avec de grandes poupées. » — « En s’adressant aux princes, il ne devait pas ignorer qu’il parlait à des enfants beaucoup plus enfants que les autres, et il ne laissait pas de leur parler raison, comme à des sages. » Rousseau, à qui tant de gens feront la leçon pour sa politique trop logique et ses théories toutes rationnelles, sent très bien le défaut de l’abbé de Saint-Pierre et insiste sur la plus frappante de ses inconséquences : « Les hommes, disait l’abbé, sont comme des enfants ; il faut leur répéter cent fois la même chose pour qu’ils la retiennent. » — « Mais, remarquait Rousseau, un enfant à qui on dit la même chose deux fois, bâille la seconde et n’écoute plus si on ne l’y force.
La théorie de l’union et de la confusion de la raison et de la foi, qui n’est autre qu’une paraphrase des premiers versets de saint Jean, ne peut paraître claire qu’à ceux qui sont déjà persuadés à l’avance et illuminés.
Le Play provoquait également, dans les conclusions de son premier ouvrage, la formation d’une Société internationale, ayant pour objet d’observer et de décrire à son exemple dans tous les pays du monde les faits sociaux, et particulièrement ceux qui intéressent les diverses classes et familles d’ouvriers, cette observation positive et dégagée de tout système devant suggérer à sa suite des mesures spéciales et pratiques de conservation et de réforme que la théorie toute seule ne découvrirait pas.
Son ambition n’était pas de proposer une nouvelle théorie après toutes celles des philosophes ; c’était en peintre et pour sa satisfaction comme tel, et pour l’intelligence de son art adoré, qu’il s’appliquait depuis des années à ce genre d’écrits, y revenant chaque fois avec une force d’application nouvelle.
La théorie du raisonnement est facile à comprendre : c’est dans l’application qu’est la difficulté.