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1162. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire dans son style, magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné, s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier.

1163. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

; mais surtout il nous a parlé avec juste raison de cette perle, dissoute dans l’oubli : la Suite du Menteur, d’une conception si naturellement ingénieuse et de situations si profondes.

1164. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

A la suite d’un différend qui s’était élevé entre l’Angleterre et la Belgique au sujet de l’expulsion d’un citoyen anglais du territoire belge, M. 

1165. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Les droits privés étaient les noces, la puissance paternelle, la suite, l’agitation, la gentilité, la succession légitime, le testament et la tutelle.

1166. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Les hommes étant alors naturellement poètes, la première jurisprudence fut toute poétique ; par une suite de fictions, elle supposait que ce qui n’était pas fait l’était déjà, que ce qui était né, était à naître, que le mort était vivant, et vice versa.

1167. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Le jeune sous-préfet les voyait souvent et passait parfois quelques jours de suite chez eux. […] Tout ce qu’on vient de lire n’est qu’une suite de notes prises sur le livre de M.  […] Mais cet ouvrage n’est pas seulement une suite de scènes plastiques. […] Elle vit volontiers toute dans le cortège de ses rêves, et il est vrai qu’aucune cour ne pourrait lui faire une suite aussi magnifique. […] C’est une suite d’aventures burlesques ou tragiques, auxquelles manque l’agrément avec la vraisemblance.

1168. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Mais n’oubliez pas que c’était alors le temps de la guerre violente que faisait à la raison humaine l’abbé de Lamennais, et à sa suite tout ce qu’il y avait de jeunes talents dans le clergé. […] Le monde, tel que l’homme le trouva, lui était étranger ; le monde, tel que l’ont fait les sciences mathématiques et physiques et à leur suite l’industrie, est un monde semblable à l’homme, refait par lui à son image. […] Ce n’est pourtant que la suite de la proposition qui a été établie dans la première leçon : que toute clarté est dans les idées. […] L’histoire est une succession de vérités et une succession d’erreurs ; c’est là sa condition forcée, et cette condition entraîne à sa suite l’opposition, la contradiction, la lutte, la souffrance. […] En effet, les suites de la victoire d’Arbelles ont duré deux siècles.

1169. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Nous citerons nous-même dans la suite de cette étude son admirable histoire de la vie et des œuvres littéraires de Confucius. […] Si l’idolâtrie a été ridiculisée tant de fois par nos gens de lettres, si elle n’a jamais pu devenir la religion du gouvernement, quoiqu’elle fût celle des empereurs (depuis les conquêtes des Tartares et l’introduction des superstitions des Indous), nous le devons à ces livres… « Comme ils font aussi toute notre histoire, ajoute l’écrivain chinois, il est clair qu’on y doit trouver des détails uniques pour la connaissance des mœurs dans cette longue suite de siècles, détails d’autant plus intéressants que les poésies qu’on y voit sont plus variées et embrassent toute la nation depuis le sceptre jusqu’à la houlette. […] « Les coercitions matérielles, dit-il dans la suite de cet entretien, les prisons, les supplices, les peines de toute espèce, les intimidations par les châtiments sont de bien faibles liens pour retenir dans le devoir les hommes que l’on ne conduit pas par la raison, la conscience, la convenance ; mais si on les forme, par l’éducation, la liberté mesurée, l’exemple, l’exercice, à la connaissance et à la pratique de la raison, de la conscience, de la convenance, si l’intelligence et l’amour de ces trois principes se développent dans leur cœur par la force naturelle que le Ciel (Dieu) a donnée à ces trois principes qui font l’homme social, tout changera de face et s’améliorera dans l’empire.

1170. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il ne pouvait se consoler en réfléchissant qu’une rupture qui aurait de si funestes suites allait éclater, parce qu’on n’avait pu s’entendre réciproquement, et il manifestait une très amère douleur en voyant sacrifier des hommes qui n’affichaient aucune mauvaise intention, — ce sont ses propres termes, — et qui n’agissaient que contraints par leurs propres devoirs. […] Le comte de Cobenzel, consterné, accourut de suite vers moi, et se mit à me prier, à me supplier d’inventer quelques moyens pour détourner une pareille calamité. […] Il me sera permis de dire seulement que ce ne fut pas sans des pleurs réciproques et que, dans la suite des temps, le Saint-Père ne démentit jamais son immense bienveillance envers moi.

1171. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

» Mais tout à coup, le 8 janvier, on mit une grande affiche à la mairie, où l’on voyait que l’empereur allait lever, avec un sénatus-consulte, comme on disait dans ce temps-là, d’abord 150,000 conscrits de 1813, ensuite 100 cohortes du premier ban de 1812, qui se croyaient déjà réchappées, ensuite 100,000 conscrits de 1809 à 1812, et ainsi de suite jusqu’à la fin, de sorte que tous les trous seraient bouchés, et que même nous aurions une plus grande armée qu’avant d’aller en Russie. […] La seconde bataille entraîne toute l’armée française, les alliés deviennent ennemis, il revient se traînant à la suite du bataillon. […] alors, je reprendrai la suite de ces événements, et je vous raconterai Waterloo !

1172. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Tout ce qu’il a produit nous a émus plus que ne le pourrait faire l’œuvre d’aucune autre époque, et nous n’avons reconnu dans la suite des âges que des égaux aux hommes qui composent son personnel. […] Qui nous dira ce que le militarisme consulaire ou le bellicisme démocratique d’un Hugo ou d’un Béranger ont pu avoir d’influence sur les folles tentatives bonapartistes qui ont fait de nous, par la suite, et pour un temps X, les jouets de la guerre ? […] La suite offre le spectacle singulier d’un art classique aussi parfait que jamais (dans Flaubert et Renan par exemple), de réussites imprévues, comme ce Verlaine qui vaut La Fontaine ; et de tentatives manquées en apparence, sans œuvres visibles, mais qui ont semé plus d’une graine d’avenir.

1173. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

D’où nous est venue cette vue si profonde et si lumineuse sur la suite de notre histoire politique, sinon du magnifique spectacle de la France une et homogène, et, comme on l’a dit avec force, devenue une personne ? […] Nul n’y pouvait lire cent vers de suite sans y rencontrer, soit une vue hardie, soit un doute, soit une explication sur le point vif de ses opinions, soit simplement quelque détail conforme à son tour d’esprit. […] Cette suite de malheurs qui forment sa vie, un père assassiné une mère charmante morte de douleur, une captivité de vingt-cinq ans dans les donjons de l’Angleterre, un double veuvage en neuf ans, par la mort de deux femmes qu’il aimait, tant de sujets de deuil n’ont pu tirer de son âme un couplet touchant.

1174. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Son choix fait, et Louis XV, en l’appelant à l’intendance du Jardin du Roi, l’ayant mis comme dans son domaine naturel, il commence, par la Théorie de la Terre, cette suite de travaux que revendiquent à la fois les sciences et les lettres, aujourd’hui réunies dans une admiration commune pour le grand naturaliste et le grand écrivain. […] « Peu à peu, dit-il, les matières molles dont les éminences étaient d’abord composées ont fait ces énormes amas de rochers et de cailloux d’où l’on tire le cristal et les pierres précieuses… Toutes sont posées par lits… Les plus pesantes sont dans les argiles et dans les pierres, et elles sont remplies de la matière même des pierres et des terres où elles sont renfermées ; preuve incontestable qu’elles ont été transportées avec la matière qui les environne et qui les remplit… » Ainsi, Buffon crée ce qu’il suppose ; il assiste à ce qu’il prévoit, et ses raisonnements sont comme une suite de tableaux qui se déroulent sous ses yeux, plutôt attentifs à des faits qui s’accomplissent qu’éblouis par une vision. […] Ce qu’on étudie avec cette persévérance et cette suite, ce ne sont ni les mœurs d’une époque ni l’homme d’un jour, c’est le cœur humain.

1175. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

On portait les enfants dans leurs barcelonnettes à la suite des mères, fût-ce à l’Opéra, où leurs petits cris troublèrent quelquefois le spectacle. […] Je ferai ce que nul homme n’a fait avant moi, ce que vraisemblablement nul autre ne fera dans la suite. […] Sans aller fouiller dans ce qu’il nous autorise à appeler les ordures de sa vie, il suffit de noter le trait qui en marque toute la suite ; ce trait, c’est le dégoût du devoir.

1176. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Un changement pénible se produit chez ranimai, par exemple la douleur d’un choc ; ce changement entraîne à sa suite une réaction pour écarter la peine. […] Il suit de là, nécessairement, que la raison d’un changement, comme tel, est elle-même un changement déterminé, car, si tous les principes étaient demeurés les mêmes, la conséquence n’aurait pu changer ; tout changement a donc pour raison nécessaire et suffisante tel autre changement, celui-ci tel autre, et ainsi de suite. […] La série de phénomènes extérieurs ne demeure donc pas pour nous une suite indifférente de changements neutres et mornes : elle s’anime et se vivifie, elle s’anthropomorphise, elle devient, elle aussi, une série d’actions, de passions, de réactions, de nouvelles passions, etc.

1177. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

……………………………………………………………………………………………………… Décidément les voyages, ne sont qu’une suite de petits supplices. […] Elle s’est tout à coup dressée sur les pieds, et m’entraînant dans le grand salon, qu’elle m’a fait plusieurs fois parcourir d’un bout à l’autre, dans une promenade, au pas hâté, presque militaire, elle s’est mise à me parler des déceptions que la vie vous apporte : « Ça donne presque envie de rire, dit-elle, quand il arrive une seule de ces choses, à la fois, mais lorsqu’il y en a beaucoup, à la suite l’une de l’autre, cela fait réfléchir tristement !  […] La princesse se rejette de suite, sans prendre une minute de repos, à sa broderie, et tout en tirant l’aiguille, elle dit : « Apportez-moi ce morceau de satin blanc qui est là… je voudrais y broder quelque chose, avec les soies qui sont ici. » Et le morceau de satin blanc et les soies apportés, il faut que Popelin fasse instantanément une fouille dans les armoires, et retrouve ses cartons de dessins de fleurs, parmi lesquels la princesse choisit une tulipe.

1178. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Cette contrariété de sentimens dans les deux académiciens auroit eu peut-être des suites, si la mort n’avoit, en 1738, enlevé La Barre. […] Le jeune Le Févre prit exemple ; & le frère & la sœur, à l’envi l’un de l’autre l’autre, se trouvèrent, par la suite, à la tête des sçavans de l’Europe. […] On peut tout feindre, tout oser dans un poëme, du moment qu’on ne nuit pas à la suite des événemens de l’histoire ; qu’on n’est point démenti par une opinion générale ; qu’on ne suppose rien qui ne puisse avoir été fait.

1179. (1894) Textes critiques

Après sa Sainte Marthe et son Martyr, c’est quelque déception que les violettes de Maurice Denis et son fragment d’une suite pascale, surtout les violettes, malgré leur fuchsine voulue partout irradiée autour de l’endimanché des têtes. […] Le bois sculpté de Lacombe serait banal malgré la crissante garance des deux fleuves coulés des mamelles, sans la chevelure de la Femme ligneusement belle, suite des torsades de la forêt, qui la diadème et l’enterre. […] Il croit tout le temps que c’est arrivé, successivement militaire, socialiste et anarchiste, ce qui est la suite la plus accessible.

1180. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

D’après la théorie de sélection naturelle, toutes les espèces aujourd’hui vivantes sont en connexion avec la souche mère de chaque genre par une série graduée de différences à peu près égales à celles qui distinguent aujourd’hui les variétés de la même espèce ; comme chacune de ces souches mères, maintenant éteintes, en général, a été à son tour en connexion avec des espèces encore plus anciennes ; et ainsi de suite, selon une régression continuellement convergente vers le commun ancêtre de chaque grande classe. […] Cependant si l’observation n’eût révélé ce fait remarquable, qui aurait pu soupçonner quelle immense suite de siècles était représentée par quelques strates superposées ? […] D’autre part, les accumulations fluviales augmentent avec la pente des continents, comme la dénudation des côtes avec leur inclinaison ; or, tout fait croire que l’étendue des terres émergées, de même que la pente des continents et l’inclinaison des côtes qui en est la suite, ont toujours été en augmentant depuis l’époque Silurienne jusqu’aujourd’hui.

1181. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

De là vient que l’horizon immédiat donné à notre perception nous paraît nécessairement environné d’un cercle plus large, existant quoique inaperçu, ce cercle en impliquant lui-même un autre qui l’entoure, et ainsi de suite indéfiniment. […] Coextensive à la conscience, elle retient et aligne à la suite les uns des autres tous nos états au fur et à mesure qu’ils se produisent, laissant à chaque fait sa place et par conséquent lui marquant sa date, se mouvant bien réellement dans le passé définitif, et non pas, comme la première, dans un présent qui recommence sans cesse. […] Or il y a, dans ce mécanisme, une association par ressemblance, puisque la perception présente agit en vertu de sa similitude avec les perceptions passées, et il y a là aussi une association par contiguïté, puisque les mouvements consécutifs à ces perceptions anciennes se reproduisent, et peuvent même entraîner à leur suite un nombre indéfini d’actions coordonnées à la première.

1182. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Empirisme et dogmatisme prennent les états intérieurs sous cette forme discontinue, le premier s’en tenant aux états eux-mêmes pour ne voir dans le moi qu’une suite de faits juxtaposés, l’autre comprenant la nécessité d’un lien, mais ne pouvant plus trouver ce lien que dans une forme ou dans une force, — forme extérieure où s’insérerait l’agrégat, force indéterminée et pour ainsi dire physique qui assurerait la cohésion des éléments. […] Mais nous ne voyons rien là que de très naturel, puisque le mouvement est un fait indivisé ou une suite de faits indivisés, tandis que la trajectoire est indéfiniment divisible. […] Or, le plus petit intervalle de temps vide dont nous ayons conscience est égal, d’après Exner, à 2 millièmes de seconde ; encore est-il douteux que nous puissions percevoir de suite plusieurs intervalles aussi courts.

1183. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Après un peu de fatigue, l’animal se rétablit tout à fait et devint par la suite gras et pétulant. […] En un mot, le cœur gauche est le cœur qui préside à la distribution du liquide vital dans tous nos organes et dans tous nos tissus, et le cœur droit est le cœur qui préside à la revivification du sang dans les poumons, pour le restituer au cœur gauche, et ainsi de suite. […] La contraction des cavités du cœur, qui les vide de sang, est suivie d’un relâchement pendant lequel de nouveau elles se remplissent de liquide sanguin, puis d’une nouvelle contraction qui les vide encore, et ainsi de suite. […] En effet l’organisme vital forme un circuit fermé, mais ce cercle a une tête et une queue, en ce sens que tous les phénomènes vitaux n’ont pas la même importance, quoiqu’ils soient connexes et se fassent suite dans l’accomplissement du circulus vital. […] À la suite d’une fracture du crâne, on observa chez un autre blessé la circulation cérébrale pendant l’administration des anesthésiques.

1184. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Que ceux qui croient que les recherches que fait un savant, la suite de travaux matériels auxquels l’oblige la découverte d’un texte, la poursuite d’une étymologie, émoussent la jeunesse de son cœur et y tuent le sentiment et la grâce, prennent ce livre et se détrompent. […] Henri Lavedan vient de faire paraître, n’est pas à proprement dire un roman, c’est une suite de saynètes dont le lit joue partout la principale scène. […] Jules Delafosse, qui, comme député et journaliste, a vu de près bien des faits et des gens de notre temps, vient de réunir en un volume très intéressant, intitulé : Études et Portraits, une suite d’impressions ressenties au cours de sa vie politique et littéraire. […] « Dans la suite, le drôle fut pendu à Pampelune. […] R. le prince de Joinville a réuni une suite de notes prises sans autre but que de dire la vérité sur les grands et les petits événements qui l’ont le plus frappé dans la période de sa vie comprise entre les années 1818 et 1848.

1185. (1895) Hommes et livres

Même en usant de la méthode expérimentale, l’esprit opère par une suite ininterrompue d’abstractions. […] En un mot, l’écrivain fait œuvre d’orateur, et écrit une suite de « Discours » sur l’économie politique. […] L’histoire littéraire n’était qu’une suite de créations prodigieuses. […] Il passe sa vie à traduire les plus extravagants et outrés des écrivains espagnols : et c’est un classique à la suite des Boileau et des La Bruyère. […] Un peu de système n’aurait pas nui peut-être pour déterminer un choix parmi cette suite d’auteurs qu’on voit défiler dans le livre de M. 

1186. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Et l’on peut tirer de la lecture de Chateaubriand, comme d’une longue suite de traverses et de périls, une très conservatrice aspiration au repos. […] Toutefois, il faut avouer que par la suite l’équilibre est un peu rompu. […] Tous ses autres romans composent une suite algérienne, que continue la Concession de Madame Petitgand. […] Il aurait pu se raviser par la suite. […] Personne, en 1872, n’écrivait de ce style, qui fut, par la suite, si souvent imité.

1187. (1922) Gustave Flaubert

Ils étaient frappés aussi par ce qu’ils trouvaient de curieux dans les entretiens de Français établis là-bas, de saint-simoniens partis à la suite du Père Enfantin. […] Bovary en ce sens aura été un tour de force inouï, et dont moi seul jamais aurai conscience : sujet, personnages, en effet, etc., tout est hors de moi ; cela devra me faire faire un grand pas par la suite ! […] Comme David Copperfield ou le Moulin sur la Floss, Madame Bovary peut donc passer pour une biographie, et plutôt pour une suite des vies impliquées les unes dans les autres que pour une biographie individuelle. […] « Ce qu’on disait était moins stupide que la manière de causer, sans but, sans suite et sans animation. […] Comme en contant la légende de saint Julien, il s’attachera à la suite sans apprêt et sans hors-d’œuvre d’une belle narration.

1188. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Abdiquer sa volonté, se soumettre à des magistrats lointains qu’on n’a point vus, se considérer comme une partie dans un vaste ensemble, s’oublier pour un grand intérêt national, voilà ce que les Grecs n’ont jamais pu faire avec suite. […] Ses généraux sont pour la montre : « Hors un seul que vous envoyez à la guerre, dit Démosthènes, les autres décorent vos fêtes à la suite des sacrificateurs. » Quand il faut équiper et faire partir la flotte, on n’agit pas ou l’on n’agit que trop tard ; au contraire pour les processions et les représentations publiques, tout est prévu, ordonné, exactement accompli comme il faut et à l’heure dite. […] Ils n’ont point eu l’abnégation du savant moderne qui emploie tout son génie à éclaircir un point obscur, qui observe dix ans de suite une espèce animale, qui multiplie et vérifie incessamment ses expériences, qui, confiné volontairement dans un labeur ingrat, passe sa vie à tailler patiemment deux ou trois pierres pour un édifice immense dont il ne verra pas l’achèvement, mais qui servira aux générations futures. […] De là des suites infinies en nombre et en importance. […] Il faut quinze ans à un écrivain pour apprendre à écrire, non pas avec génie, car cela ne s’apprend pas, mais avec clarté, suite, propriété et précision.

1189. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Suite et fin. […] En revanche, les Mélanges du prince de Ligne, arrangés et publiés par Mme de Staël, « une vraie crème fouettée », obtiennent un succès fou ; ils ont jusqu’à trois et quatre éditions de suite dans la même année (1809) : « Et toute cette gloire, remarque Sismondi, a un peu consolé le vieux général des malheurs de sa patrie. » C’était l’année de Wagram en effet, et ce succès disproportionné qu’on faisait à un livre léger s’explique très-bien par la générosité française, j’aime à le croire, et aussi par ce goût d’opposition naturel de tout temps à certains salons.

1190. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Il essaya à diverses reprises, mais sans suite et sans possibilité, de faire respecter le vieux chêne croulant, où l’un des premiers il avait mis la hache. […] Victor Hugo, plus abondant et d’une plus riche étoffe que dans la suite ; il l’a écrite en effet à vingt-quatre ans, imbu des notes et de l’esprit du marquis, par ses ordres, pour lui complaire, et tout repu encore de cette franche nourriture domestique.

1191. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Rougissons pour les passions politiques de ces torts presque inséparables qu’elles entraînent à leur suite et que pleurent plus tard les belles âmes. Mme Roland, quinze jours avant sa mort, rétractait sans aucun doute ses anciennes âcretés contre La Fayette, en justifiant dans les termes suivants, Brissot, accusé par Amar de complicité avec le général : « Il avait partagé l’erreur de beaucoup de gens sur le compte de La Fayette ; ou plutôt il paraît que La Fayette, d’abord entraîné par des principes que son esprit adoptait, n’eut pas la force de caractère nécessaire pour les soutenir quand la lutte devint difficile, ou que peut-être, effrayé des suites d’un trop grand ascendant du peuple, il jugea prudent d’établir une sorte de balance. » Ces diverses suppositions sont évidemment des degrés par lesquels Mme Roland revient, redescend le plus doucement qu’elle peut de son injustice première.

1192. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Ces livrets étaient des programmes détaillés, qui contenaient la suite des entrées, les noms des danseurs, les vers des récits, des couplets sur chacune des personnes qui figuraient dans les diverses entrées. […] Voilà comment la sensibilité se peint chez Racine non par des effusions lyriques, mais par des vibrations dramatiques ; et sa tragédie est une suite de coups de théâtre et de révolutions.

1193. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

— Il avait compris que l’œuvre d’art doit être complète et vraie, c’est à dire le drame, mais un drame d’art complet, non de musique seule, et un drame d’action vraie, non de virtuosité conventionnelle ; il avait compris, encore, que cette œuvre d’art, complète et vraie, n’est point une frivole distraction, qu’elle est la création suprême de l’esprit, et que cette création, faite, d’abord, par l’auteur, et devant être, en suite, refaite, entièrement, par les auditeurs, peut par eux être connue, seulement dans l’oubli des soucis temporels et dans la paix, non troublée, de la contemplation intérieure, aux jours, très rares, de la sérénité ; enfin, il avait compris que l’art, demeurant complet et vrai, doit, aussi, donner à l’homme une révélation religieuse de la Réalité transcendante, être un culte offert à l’intelligence du Peuple, — de ce peuple idéal, qui est la Communion universelle des Voyants. […] Dans la suite de cette étude, remarquons encore le passage suivant : « L’Idéalisme transcendantal appliqué à l’art est encore une revendication de Hegel pour qui l’art, c’est « l’idée pénétrant et transformant la matière » : en sorte que, selon lui, l’art grec, où l’idée, sacrifiée à la beauté plastique, ne se dégage pas de la forme extérieure, serait inférieur à l’art oriental, dont le symbolisme révèle une profonde aspiration vers l’infini.

1194. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Même parmi les plus graves, il en est dont les suites n’ont rien de fâcheux, si nous savons lutter contre elles avec les armes dont nous disposons. […] Pour cela, on fera voir qu’il ne peut manquer d’entraîner à sa suite telle ou telle conséquence que l’on juge fâcheuse pour la société et, à ce titre, on le déclarera morbide.

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