Qui veut se passer d’elle, ou la dévier, quand il aurait toute la science et toute la patience du monde, ne fera rien qui vaille. […] D’autre part, si bien doué qu’on soit, on ne naît pas avec la science du métier : en poésie, comme dans tous les arts, il faut apprendre la technique par où la nature s’exprime et manifeste son originalité ; bien rares sont les génies faciles en qui l’inspiration est immédiatement infaillible, et pour qui l’enfantement des chefs-d’œuvre est l’affaire d’un jour, et d’un accès de fièvre. […] Tout l’homme, toute la nature, la politique, la science, et même la religion, tout se revêtait indifféremment du style burlesque. […] Le grand Corneille obscurcissait parfois son grand et droit sens de la vie, sa sûre et vive science des caractères, par l’ambition de faire grand ou fin, et par condescendance pour le goût d’un public à qui la nature ne suffisait pas encore. […] En art, en poésie, comme en science, la création n’est qu’observation et intuition ; en sorte que l’invention ne consiste pas à tirer de son esprit ce qui n’a d’existence nulle part ailleurs, mais bien à extraire de la nature ce qui y est, et ce qu’on s’étonnera de n’y pas avoir vu, dès qu’un homme de génie l’aura montré.
Au reste, ce que la critique littéraire ôte à ce dernier, la science le lui rend. S’il y a en lui des parties d’un grand esprit, c’est pour la géométrie, où, de l’avis des bons juges, il a excellé, où il se serait élevé plus haut s’il eût donné à la science tout le temps qu’il a perdu dans les lettres, pour n’être pas même parmi les premiers du second rang. […] La science sourit ou parle avec dédain de tout ce qui y est pur système. […] Il est vrai qu’il y ramenait le public par l’imagination plutôt que par la science ; mais ce moyen n’était pas le plus mauvais, surtout dans notre pays, où la raison même, avant de prendre pied, a besoin de s’introduire comme une mode. […] Il nous a donné des goûts qui sont devenus des sciences.
À travers des obscurités que la science moderne n’éclaircit pas toujours, deux contrées de l’Orient, habitées de bonne heure par l’espèce humaine, semblent avoir de temps immémorial conçu et répété de tels accents religieux. […] C’est à la science des antiquités orientales de pénétrer dans ce problème encore peu avancé, même depuis que cette science nous a donné la traduction des grandes épopées de l’Inde, monument qui, s’il a précédé les poëmes homériques, ne saurait en expliquer ni en diminuer la grandeur originale. […] On sait quelle part la science historique et religieuse, et même la philologie du seizième et du dix-septième siècle, donnait au génie hébraïque dans la formation des peuples païens. […] Dégénérés de leur ancien génie et de leurs propres lois, ils aimèrent, en apprenant la langue et les sciences des Grecs, à y reconnaître la trace d’eux-mêmes et l’altération continue de leur ancienne histoire. […] Oui, pour la poésie de David et pour tout le lyrisme hébraïque, encore plus que pour Pindare, si témérairement reconstruit de nos jours, la science moderne ne peut rien démontrer en ce qui touche la forme du mètre, l’exacte mesure des strophes, le mécanisme enfin et l’ensemble de la mélodie.
. — Les sciences physiques et physiologiques ne peuvent démêler ces éléments, mais seulement les conditions des sensations totales. — Les sensations semblent irréductibles à d’autres données plus simples. — La psychologie semble, par rapport à elles, comme la chimie est par rapport aux corps simples. […] Nous ne pouvons énumérer et préciser ses éléments comme lorsqu’il s’agit de deux espèces minérales ou végétales ; nous n’avons pas ici d’éléments comparables, capables de s’additionner ou de s’orienter les uns par rapport aux autres, comme la grandeur, la forme, la position, le nombre ; les qualités mathématiques et géométriques, qui servent de fondement aux sciences physiques, nous manquent. — Et, d’autre part, les points de vue d’après lesquels on construit les sciences morales nous manquent aussi. […] Il semble donc qu’elles échappent à la science ; et, en effet, quand on lit les livres qui traitent d’elles, on n’apprend guère que ce que l’on savait déjà ; la lecture faite, on les trouve bien rangées dans son esprit ; voilà tout. […] Même avec les espérances les plus vastes, on ne découvre à l’horizon qu’une connaissance plus étendue de ces appareils, de ces mouvements et de ces organes ; peut-être un jour, si le microscope devient plus puissant, lorsque la théorie de l’électricité, la chimie organique et la physique moléculaire auront fait quelque grand pas, les expérimentateurs démêleront dans un nerf les diverses fibres primitives, définiront exactement leur mouvement intestin, expliqueront la structure des centres nerveux, préciseront le changement d’état que l’action du nerf y provoque. — Au mieux, et en supposant la science complète, on entrevoit une formule mathématique, capable de résumer en une loi les diverses positions et relations de toutes les particules nerveuses. — Mais ces progrès, si grands qu’on les imagine, n’ajoutent rien à notre idée des sensations ; ils nous éclairent sur leurs conditions, et non sur elles.
Plus tard, les progrès des arts et les découvertes des sciences naturelles amenèrent le style technique ; Thomas et d’autres imaginèrent de transporter les termes abstraits de la science dans la littérature et dans la poésie. […] Dans la science des nombres, on peut multiplier les deux termes d’un rapport sans que le rapport change ; on a ainsi deux rapports égaux et une proportion ; et si on répète la même opération plusieurs fois, on obtient une suite de rapports, tous identiques, quoique sous des formes différentes, c’est-à-dire une progression, qui peut s’étendre à l’infini. […] Nous pourrions continuer, et montrer que tout se passe de même dans toute la science mathématique comme dans ses applications. Mais ce n’est pas seulement dans les sciences qu’il en est ainsi.
De Brosses le sentait bien, et, dans son voyage d’Italie, voyant à quels détails sa recherche le conduisait, il se disait qu’il tournait le dos au goût du siècle, et peut-être à celui de l’avenir : Tout ce qui est du ressort de la littérature, disait-il (prenant ici la littérature comme on l’entendait du temps de Casaubon), n’est plus guère du goût de notre siècle, où l’on semble vouloir mettre à la mode les seules sciences philosophiques, de sorte que l’on a quasi besoin d’excuses quand on s’avise de faire quelque chose dans un genre qui était si fort en vogue il y a deux cents ans. […] Amateur déclaré de la science et de son accroissement, zélateur de la gloire de sa patrie et du bien de l’humanité, il procédait, dans ses plans généreux, de la libre impulsion de Bacon, et nullement de l’Encyclopédie ; il était patriote comme on l’eût été encore du temps de Colbert. […] Son goût n’a rien d’exclusif et se prend à quoi que ce soit qui en vaille la peine, tableaux, statues, jolies boiseries, vieux livres, raretés bibliographiques : « Car je suis comme les enfants, les chiffonneries me délectent. » En toute rencontre, et principalement dans le cabinet du grand-duc à Florence, devant « cet abîme de véritables curiosités », il s’arrête à tous les chefs-d’œuvre d’art, de sciences, de curiosités, et de douces chiffonneries, qui en font véritablement la chose la plus surprenante du monde ». […] De Brosses, on le voit, abondait en projets de toutes sortes pour l’utilité publique, comme nous en avons vu faire à Perrault, le commis de Colbert ; mais il y portait plus de science et un plus grand goût que Perrault. […] De telles conceptions pourtant sur les origines et la fabrique intérieure des choses et sur les méthodes humaines naturelles, témoignent d’un esprit qui, de bonne heure, selon l’expression de Buffon, s’était trouvé porté au plus haut point de la métaphysique des sciences, et en avait occupé les sommets : de là sa vue s’étendait sur l’ensemble, et les détails se rangeaient à ses yeux sous de certaines lois.
5 décembre Devant le feu de la chambre d’en haut, qui sert de fumoir chez la princesse, après dîner, nous nous demandions, avec Berthelot, si la science pure, bellement abstraite, et contemptrice de l’industrialisme, n’est pas, comme l’art, le fait des sociétés aristocratiques. […] Dans ce pays, qu’est-ce qu’il arrive, lorsque les instincts du jeune homme sont par trop scientifiques, il se met dans une carrière satisfaisant à moitié ses goûts, à moitié son désir d’enrichissement, il devient ingénieur de chemin de fer, directeur d’usine, directeur de produits chimiques… Déjà cela commence à arriver en France, où l’École polytechnique ne fait plus de savants. » Et la conversation continuant, Berthelot ajoutait : « Que la science moderne, cette science qui n’a guère que cent ans de date, et qu’on dote d’un avenir de siècles, lui semblait presque limitée par les trente années du siècle dans lequel nous vivons. Un homme qui sait les trois langues dans lesquelles se fait actuellement la science, peut se tenir aujourd’hui au courant. […] » Et il termine, en disant qu’il pense que ça finira, comme en Chine, où il croit à une science primordiale complètement perdue, et réduite et tombée à des recettes industrielles.
Cette faculté représentative on la conçoit, ici sous une forme plus intellectualiste, là plus sentimentale, mais toujours comme nettement distincte de celle que la science met en œuvre. […] De quel droit, d’ailleurs, met-on l’idéal en dehors de la nature et de la science ? […] L’idéal lui-même est une force de ce genre ; la science en peut donc être faite. […] Seulement (et c’est par là qu’on pourrait la qualifier de positive si, accolé à un nom de science, cet adjectif ne faisait pléonasme), elle ne traite que l’idéal que pour en faire la science.
Taine, qu’il apprécie et juge avec supériorité et indépendance : il faudrait peu de chose, selon moi, pour que le volume qu’il publie, et qui est le recueil des articles qu’il a insérés soit dans la Revue de théologie, éditée à Strasbourg, soit dans la Bibliothèque universelle de Genève, le classât d’emblée dans l’estime publique à côté des esprits éminents auxquels il ne le cède ni par la science ni par la sagacité. […] Il va sans dire qu’en parlant avec éloge de ces portraits, de la science comparée qu’y déploie l’auteur, du talent d’analyse et de discussion qu’il y porte, de la netteté, du nerf, de l’incisive, je ne prends point à ma charge la responsabilité de ses conclusions sur les individus. […] Ernest Renan, avec toute sa science, son élévation et sa finesse, se renfermant dans une langue toute théologique, opérerait-il cette merveille de faire lire à nos légers Français, et dans un journal, des morceaux de si neuve et si forte conception ? […] Il est érudit, il sait, beaucoup, il a beaucoup lu et dévoré ; mais tout cela est à une fin déterminée d’avance ; il tire à lui les textes et les détourne ; ses étymologies sont dérisoires et sentent le calembour. « Il a de l’érudition, il n’a point de science : on ferait une longue liste de ses bévues. » M.
J’admets pourtant que si un peu de science nous éloigne, beaucoup de science nous ramène au sentiment des beautés ou des grâces domestiques ; et alors l’élégie de Parny, vue à son heure, est, en effet, une des productions de l’esprit français qui mérite d’être conservée comme spécimen dans l’immense herbier des littératures comparées. […] J’en dirai autant de Ma retraite ; on sent ce qui fait défaut à l’aimable poète : il a plus de sentiment que d’imagination, que d’étude et de science pittoresque, que de style et d’art poétique. […] Le Brun, l’ami d’André Chénier, et qui avait, par science et par envie de métier, tout ce qu’il fallait pour mesurer Parny, l’a appelé un demi-Tibulle : Parny, demi-Tibulle, écrivit mollement Des vers inspirés par les Grâces Et dictés par le sentiment.
Issu d’une famille de cultivateurs et propriétaires ruraux, et à la fois gentilshommes, du pays de Caux, dont une branche s’est transplantée dans le Canada, il se destina de bonne heure aux travaux utiles, aux sciences, et fut reçu à l’École polytechnique le second de sa promotion, en 1825. […] Esprit exact, sévère, pénétrant, exigeant avec lui-même, il ne négligea rien de ce qui pouvait perfectionner son enseignement et faire avancer la science d’application à laquelle il s’était voué. […] Il en est résulté son livre si original et si neuf, les Ouvriers européens28 , qui a obtenu en 1856 le prix de statistique à l’Académie des sciences. […] Le pressentiment a des jets sublimes : la science plus lente et plus sûre n’est venue qu’après.
Les siècles en ce genre sont héritiers des siècles ; les générations partent du point où se sont arrêtées les générations précédentes, et les penseurs philosophes forment à travers les temps une chaîne d’idées que n’interrompt point la mort ; il n’en est pas de même de la poésie, elle peut atteindre du premier jet à un certain genre de beautés qui ne seront point surpassées, et tandis que dans les sciences progressives le dernier pas est le plus étonnant de tous, la puissance de l’imagination est d’autant plus vive que l’exercice de cette puissance est plus nouveau. […] C’est Homère qui caractérise la première époque de la littérature grecque : pendant le siècle de Périclès, on remarque les rapides progrès de l’art dramatique, de l’éloquence, de la morale et les commencements de la philosophie : du temps d’Alexandre, une étude plus approfondie des sciences philosophiques devient l’occupation principale des hommes supérieurs dans les lettres. […] Les usages communs de la vie étaient ennoblis par des pratiques religieuses ; notre luxe commode, nos machines combinées par les sciences, nos relations sociales simplifiées par le commerce, ne peuvent se peindre en vers d’un genre élevé. […] Aristote a fait faire des pas immenses à la science de l’analyse.
Le parti le plus raisonnable serait peut-être de comparer les sciences aux aliments qui, également nécessaires à tous les peuples et à tous les hommes, ne leur conviennent pourtant ni au même degré ni de la même manière. […] Ayant ainsi appris à mes dépens qu’il ne faut montrer aux hommes, ni la vérité historique qui les blesse, ni la vérité philosophique qui les révolte, mais des vérités froides et palpables, qui ne donnent prise ni à la calomnie ni à la satire, je me suis jeté dans les sciences exactes, et j’ai fait enfin un livre dont on a dit du bien, mais qui n’a été lu de personne. […] C’est à tort que vous vous affligez d’avoir eu dans les sciences exactes des éloges et peu de lecteurs. Dans ces sciences on n’a besoin de personne pour se juger : dans les matières de goût on n’est vraiment apprécié que par le jugement public.
Table chronologique, ou préparation des matières que doit mettre en œuvre la science nouvelle La table chronologique que l’on a sous les yeux embrasse l’histoire du monde ancien, depuis le déluge jusqu’à la seconde guerre punique, en commençant par les Hébreux, et continuant par les Chaldéens, les Scythes, les Phéniciens, les Égyptiens, les Grecs et les Romains. […] Célébrée comme la mère des sciences, désignée chez les Grecs par le nom de πόλις, la ville par excellence, elle vit son Musée aussi célèbre que l’avaient été à Athènes l’académie, le lycée et le portique. […] Pythagore qui vient ensuite, est, selon Tite-Live, contemporain de Servius Tullius ; on voit s’il a pu enseigner la science des choses divines à Numa qui vivait près de deux siècles auparavant. […] Guidés par les principes de la science nouvelle, nous éviterons ces terribles écueils de la mythologie ; nous verrons que ces fables, détournées de leur sens par la corruption des hommes, ne signifiaient dans l’origine rien que de vrai, rien qui ne fût digne des fondateurs des sociétés.
Il ne faisait peut-être pas assez de cas des autres sciences. » Le biographe qui a dit cela de l’abbé de Pons, son ami, était un homme distingué lui-même et fort apprécié des économistes, Melon, auteur d’un ingénieux Essai politique sur le commerce. — Vers l’âge de quinze ans, l’abbé de Pons s’aperçut que sa taille se déformait ; il se mit entre les mains d’un chirurgien malhabile qui le tortura ; la difformité ne fit qu’augmenter et fut irréparable. […] J’y trouvai (c’est Duclos qui parle) Maupertuis, Saurin, Nicole, tous trois de l’Académie des sciences, Melon, auteur du premier traité sur le commerce, et beaucoup d’autres qui cultivaient ou aimaient les lettres. […] Les sciences, dont il ne s’était pas occupé, ne lui étaient pas étrangères ; il en saisissait la métaphysique.
Je sais que c’est une défense peu avantageuse à prendre que celle du Système de la nature et de cette faction d’holbachienne ; mais je ne veux soutenir d’Holbach ici que comme un homme d’esprit, éclairé quoique amateur, sachant beaucoup de faits de la science physique d’alors, n’ayant pas si mal lu Hobbes et Spinosa, maltraité de Voltaire, qui le trouvait un fort lourd écrivain et un fort ennuyeux métaphysicien, mais estimé de d’Alembert, de Diderot, et dont l’influence fut grande sur Condorcet et M. de Tracy. […] Lerminier jette des vues élevées sur la religion, la science et la liberté dans l’avenir. […] Lerminier possède un foyer fécond, à cette science croissante et comparée qu’il amasse, une cohérence de composition de plus en plus étroite, et quelque chose aussi d’une maturité corrective et atténuante.
Une langue est fixée quand elle se prête à tous les langages, à tous les tons ; quand elle peut fournir à toutes les parties de la littérature ; quand elle offre aux sciences une clarté parfaite ; qu’elle fait plus : qu’elle l’impose à tel point, que toute obscurité du discours est une faute qualifiée confie la langue. […] Le goût avait déjà distribué aux arts, aux sciences, à la chaire, au barreau, à l’histoire, à la morale, à la poésie, à la scène comique, à la scène tragique, le ton, le style convenables à chacune de ces parties. […] Des vers qui étaient entendus avec frémissement comme les blasphèmes d’un insensé contre les prêtres, Les prêtres ne sont pas ce qu’un vain peuple pense, Notre crédulité fait toute leur science.
Sans doute les hommes ont fait eux-mêmes le monde social, c’est le principe incontestable de la science nouvelle ; mais ce monde n’en est pas moins sorti d’une intelligence qui souvent s’écarte des fins particulières que les hommes s’étaient proposées, qui leur est quelquefois contraire et toujours supérieure. […] On peut donc conclure de tout ce qui s’est dit dans cet ouvrage, que la Science nouvelle porte nécessairement avec elle le goût de la piété, et que sans la religion il n’est point de véritable sagesse. […] Voilà, à ce qu’il semble, le caractère de l’éloquence romaine au temps de Scipion-l’Africain ; mais les états populaires venant à se corrompre, la philosophie suit cette corruption, tombe dans le scepticisme, et se met, par un écart de la science, à calomnier la vérité.
La méthode de la science occulte appliquée à nos sciences expérimentales, à notre littérature, à notre politique même (comme le fait M. […] Or, entre la science et l’art, il y a surtout cette différence que la science est successive que l’art est intuitif, instantané (comme résultat) et simultané. […] Ils croient qu’on peut rompre aussi brusquement avec la science et le progrès ! […] Loin de se croire l’antagoniste de la science, il se sait un de ses à peu près, son avant-garde. […] Je crois que la science psychique, et en général toutes les sciences, nous ont fait envisager l’homme et la nature sous des aspects nouveaux, et qu’il y a là de riches matières pour les œuvres futures, des mines d’art inexplorées.
— sur la corruption des mœurs par les sciences et les arts. […] L’origine des sciences est impure. […] Et puis, la science n’est donc pas toujours et nécessairement funeste ? […] Du luxe sont venus les beaux-arts, et de l’oisiveté les sciences. […] Le grand ennemi des sciences et des lettres, des arts et du luxe est plus que jamais répandu dans le monde du luxe, des lettres, des sciences et des arts.
c’est à la science de guérir le mal que peut causer l’abus de la science.
Vous ignorez sans doute tout ce que je vous dois ; vous savez du moins dans quel sentiment je vous offre ces pages qui sont une œuvre d’amour plus encore que de science. […] En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi.
Cousin se mit à exposer une science plus pratique, plus française, plus à la portée de son public. […] Ma philosophie n’est pas une ouvrière de science, c’est un instrument de morale. […] Son livre fut couronné par l’Académie des sciences morales et politiques. […] Cousin, agrandissait le champ de la science, mais sans l’approfondir et sans le fixer. […] La science ou l’emploi de ces combinaisons constitue l’art.
Les exclure de la science, c’est en ôter le levain même. […] La science historique le compte-t-elle au nombre de ses initiateurs ? […] Elle est divisée en facultés : droit, médecine, sciences, lettres ; mais elle domine, coordonne et dirige chacun de ces ateliers ; elle communique à tous la force motrice, qui est l’idée même et le culte de la science universelle. […] C’est d’abord la passion de la science. […] « La science du siècle !
Tel est un prodige de science, quand il sçait lire à trente ans. […] On ne sentit pas d’abord tout le danger de cette séparation de la science d’avec l’art d’opérer. […] La science étoit liée à l’art par des nœuds qu’on croyoit indissolubles. […] La médecine est-elle une science qui ait des principes surs & des démonstrations ? […] Il n’hésite pas un moment, & livre un certificat pour un dictionnaire des arts & des sciences seulement.
Il étudia et pratiqua toutes les sciences et toutes les langues. […] Où Balzac a-t-il appris les sciences sociales ? […] Voyons d’abord quelles sont les sciences que Zola interroge. […] C’est que ces sciences sont par elles-mêmes romanesques et vagues. […] Il lui reste ce que ne lui peuvent donner toutes les sciences réunies.
Aujourd’hui la science est si vaste et les moyens de connaissance si aisés, que chacun peut se choisir son école. […] A notre avis, il avait raison ; cette sorte d’analyse botanique pratiquée sur les individus humains est le seul moyen de rapprocher les sciences morales des sciences positives, et il n’y a qu’à l’appliquer aux peuples, aux époques, aux races, pour lui faire porter ses fruits. […] Y a-t-il des sciences politiques ? […] Telles sont les vues d’ensemble d’après lesquelles a été conçue l’École des Sciences politiques. […] Ribot s’est fié à la science, et la science aboutit à la morale, en ne cherchant que la vérité.
Voilà la science humaine ! […] Les directeurs et les rédacteurs y font œuvre de science. […] La science du langage, rattachée aux sciences naturelles, les égale désormais en précision. […] Créez la science de l’histoire : nous y applaudirons. […] C’est là que parlé la science.
Cela en fait deux, grâce à la science, remarque M. […] La science de J. […] Et sans déterminisme, il n’y a point de science. […] Sans la science française, la France était perdue. […] De même pour les sciences.
La foi se retrouve ainsi conciliable avec la science. […] Il est là, comme une tentation éternelle, prêt à recevoir ceux que cette science n’a pas contentés, et quelques-uns s’y jettent éperdument parmi ceux-mêmes qui ont poussé le plus avant au cœur de l’impuissante et vaine science. […] Les adversaires de cette union de la science et de la poésie invoquent l’expérience. […] Et de quoi, sinon de cette même réalité que la science résume dans ses formules ? […] Et d’abord elle ramène un art d’imagination à une tentative de science exacte.
Deux sortes de preuves pour les théorèmes des sciences dites de construction. […] Ce sont celles de l’arithmétique, de la géométrie, de la mécanique pure, de toutes les sciences mathématiques, et, plus généralement, de toutes les sciences déductives. […] On les plante en tête de chaque science, comme des crampons pour y accrocher toutes les autres. […] Voir sur cet ordre des découvertes l’excellent livre du Dr Whewell, History of the Inductive Sciences, 3 vol. […] Duhamel, De la méthode dans les sciences de raisonnement, tome I, p. 3.
Ces sciences conjecturales, ces sciences à demi occultes sont-elles donc devenues comme la seconde vue de l’histoire ?
Toutefois, nous ne craignons pas de l’avancer, si un tel phénomène a lieu, si la science philosophique reprend l’ascendant d’un enseignement qu’elle a perdu, cela n’arrivera guères que grâce à un prêtre ou à quelque esprit profondément religieux, à une intelligence sacerdotale, — celle de l’abbé Noirot ou toute autre, peu importe ! […] D’examen en examen et de négation en négation, ils en sont arrivés plus bas que le scepticisme, et ils ont précipité les peuples plus bas que leurs cœurs… Ingrate envers la science suprême d’où elle est sortie dans le monde chrétien, il n’y a plus que la théologie, méprisée par elle, qui puisse la tirer de l’abîme de nihilisme au fond duquel elle gît hébétée.