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394. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  De Machy  » p. 151

L’Intérieur de l’église de Sainte Genevieve et la Vue du péristyle du Louvre sont deux morceaux dont le sujet est intéressant.

395. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Il prouve admirablement, au contraire, qu’au xvie  siècle les novateurs, à commencer par Luther lui-même, ne surent d’abord où aller, voulant une réforme des mœurs, mais tenus en respect par le dogme et l’opinion des peuples qui aimaient encore la « Sainte mère l’Église ». […] Le Justicier terrible a caché le Saint.

396. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

… Après tout, ce n’était pas une sainte ! […] » disait sainte Thérèse.

397. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Là, dans le désert, le saint désert, comme disaient ces anachorètes, la terrible lionne l’a foulé aux pieds, déchiré, déchiqueté, et elle a répandu autour d’elle ses lambeaux saignants avec une fureur de mépris dont vous pouvez juger encore, car ces lambeaux, ce sont les Pensées de Pascal. […] Voilà comme on traduisait cette terreur sainte du Dieu irrité et jaloux qui féconda Pascal et en fit un poëte incompréhensible aux pousseurs d’alexandrins de tragédie !

398. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Rappelez-vous sainte Brigitte et sa conception de l’enfer, sainte Thérèse et sa conception des joies célestes !

399. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Mais, dans son épouvante de l’absolu en toutes choses, il adressé, au bout et en face, saint Louis et saint Vincent de Paul, additionnant, pour faire quatre grands hommes chrétiens, natifs de France, saint Louis et saint Vincent de Paul, qui sont plus que de grands chrétiens, puisqu’ils sont des saints, et Calvin et Duplessis-Mornay, qui ne furent jamais des grands hommes. […] ce n’est pas simplement manque de franche hardiesse et besoin de saints qui lui ont fait, sans cérémonie, voler les nôtres pour les mettre dans la mauvaise compagnie des siens, ç’a été aussi l’aveuglement de l’erreur et la confusion de toutes les idées.

400. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Les ruffians de Séville, dit Ambrosio de Salazar, dans son Miroir général de la Grammaire, ont toujours été réputés vaillants mâles, plus lestes qu’aucun moine à expédier un chrétien avec le viatique d’un blasphème et du sang frais en guise d’huiles saintes. » Voilà la manière de José-Maria de Heredia, — de ce peintre qui ne porte pas pour rien, comme vous voyez, un nom espagnol. […] Quand, parmi les touches vivantes et palpitantes de son style, une réflexion ou une ironie lui échappe, comme, par exemple, « ces couteaux qui cherchent des gaines neuves », ou encore « ce viatique du blasphème et ces saintes huiles d’un sang frais », ce sont bien là des ironies ou des manières de dire de ces gens du peuple de 1514 en Espagne.

401. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Dans le suivant, on commença à mieux écrire ; on vit en France saint Bernard, qui par ses talents s’éleva au-dessus de son siècle, et par sa considération fut presque au-dessus des papes et des rois ; et l’amant d’Héloïse, bien plus célèbre aujourd’hui par ses amours et ses malheurs, que par ses ouvrages. Au treizième, parurent tous ces docteurs qui jouèrent un si grand rôle dans leur temps, et qui sont si peu lus dans le nôtre, dont quelques-uns sont au nombre des saints, mais qui ne sont plus au nombre des écrivains célèbres.

402. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Il y en a innombrablement de plus saints. […] Cette insertion, cette articulation de l’éternel dans le temporel, du spirituel dans le charnel, du saint dans le héros. […] Plus de saint. […] Le saint est infiniment plus marqué que le cruel. […] — Le saint est infiniment plus la proie de la charité que le cruel de la cruauté.

403. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 403-404

NEUVILLE, [Charles Frey de] Jésuite, né à Vitré en Bretagne, en 1693, mort à St.

404. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Pourquoi la femme supérieurement douée qui nous a donné la Belle vie de sainte Colette de Corbie et celle de Pauline Jaricot n’a-t-elle pas écrit le grand roman, que, pour ma part, j’avais toujours espéré d’elle ? […] Elle est bien remarquable aussi, cette église d’un si sévère style gothique, qui enferme également une Sainte Barbe entourée de saints et d’anges, par Matteo di Giovanni, très caractéristique de la peinture religieuse siennoise. […] Vous entrez à l’église des Servi di Maria ; voici un Massacre des Saints Innocents de Matteo di Giovanni, une Vierge du Peuple, de Lippo Memmi. […] Mais la vraie cause est la force de sentiment religieux chez les concitoyens de sainte Catherine. […] — guidé par ce vénérable abbé de Negro dont tous les voyageurs d’il y a quarante ans, qui sont venus là, se rappellent la sainte figure !

405. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXII » pp. 131-132

— que tu es toujours en train de légendes, et qu’il te faut des saints à tout prix !

406. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guiraud, Alexandre (1788-1847) »

Jules Janin Le prêtre, le cloitre, la chapelle, la première communion, le refuge, la semaine sainte, émotions du moment mêlées d’une façon intime aux émotions toutes personnelles, vous les retrouvez à peu près les mêmes dans tous les recueils de cette époque, mais jamais elles n’ont été plus vraies que dans les vers d’Alexandre Guiraud… À tout prendre, la vie de ce poète, si calme dans son travail, si recueilli dans son succès, si modeste dans son triomphe, fut une vie heureuse, facile, abondante, entourée d’estime, de bienveillance, d’amitié.

407. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

Baillet a fait des Vies des Saints, où sa critique est encore plus sévere que dans son Livre sur les Savans ; mais le style en est inégal, diffus, & peu correct.

408. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Amédée Vanloo » p. 218

Rien n’est mal, ni le saint, ni les livres, ni les chaises, ni le pupitre, mais tout est discordant.

409. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Le treizième livre de la Défense de la tradition et des saints Pères est publié depuis dix-neuf ans ; M.  […] Il fait plus : il déclare qu’il soutiendra maintenant Mme Guyon jusqu’au bout, et, gagnant Bossuet de vitesse, il compose le livre des Maximes des Saints. […] car il paraîtrait qu’un instant, par manque « d’expériences », Bossuet avait failli dans ses condamnations, envelopper les sainte Catherine et les sainte Thérèse, voire les Taulère et les Ruysbroeck. […] Placez sainte Thérèse à Londres, son enthousiasme inquiet se transforme en folie mêlée de ruse. […] Ses cheveux avaient servi d’attrait à la volupté, elle les consacre aujourd’hui à un saint ministère : Et capillis capitis sui tergebat.

410. (1898) La cité antique

Le mariage était la cérémonie sainte qui devait produire ces grands effets. […] À partir de ce moment, l’enfant était admis dans cette sorte de société sainte et de petite église qu’on appelait la famille. […] Aujourd’hui encore, chez les descendants de ces Grecs, on voit des paysans grossiers prier les saints avec ferveur, mais on doute s’ils ont l’idée de Dieu ; chacun d’eux veut avoir parmi ces saints un protecteur particulier, une providence spéciale. […] Elles avaient une origine sainte. […] Comment fera-t-on les repas publics et toutes les cérémonies saintes auxquelles tous les citoyens sont tenus d’assister ?

411. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Girardin, Delphine de (1804-1855) »

. — Hymne à sainte Geneviève (1825). — Le Lorgnon (1831). — Contes d’une vieille fille à ses neveux (1832). — Le Marquis de Pontanges (1835). — La Canne de M. de Balzac (1836). — Judith, tragédie (1843). — Cléopâtre, tragédie (1847). — C’est la faute du mari, proverbe en vers (1850). — Lady Tartufe (1853). — La Joie fait peur, comédie (1853). — Le Chapeau de l’horloger (1854).

412. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Demarteau » p. 335

la justice protégeant les arts, notre-seigneur au tombeau, sainte Catherine , les deux premiers d’après Le Caravage, le second d’après Le Cortone, tous les trois dessinés par Cochin et gravés par Demarteau, sont à s’y tromper ; ce sont de vrais dessins au crayon.

413. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Ce fut bientôt la vie même du Fils de Dieu, puis la vie de la Sainte Vierge et ses miracles, puis les miracles de nos Saints. […] Si, par la suite, la part de l’homme devint prépondérante dans le Miracle, toujours à la conclusion intervenait le saint qu’on voulait honorer, en particulier Notre-Dame. […] Chez Hugo, le criminel est toujours le meilleur des hommes, l’honnête homme le plus mauvais ; le valet a l’âme d’un grand seigneur et la prostituée l’abnégation d’une sainte. […] De même au Moyen-Âge, pour Noël et pour Pâques, aux anniversaires des Saints patrons. […] On donnera d’ici peu à Auxerre, son Saint Germain pour la fête du saint.

414. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

« Si l’art est noble, la critique est sainte. » — « Qui dit cela ?  […] Planet, dont la Sainte Thérèse avait au dernier Salon attiré les yeux des connaisseurs, — et de M.  […] Léger Chérelle a envoyé le Martyre de sainte Irène. […] Ary Scheffer, examinons le sujet du tableau intitulé Saint Augustin et sainte Monique. […] Le Mariage de la sainte Vierge semble être l’œuvre d’un de ces maîtres nombreux de la décadence florentine, que la couleur aurait subitement préoccupé.

415. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

« Je sortis du couvent de Viterbe avec mes compagnons de voyage, marchant tantôt devant, et tantôt derrière le train du cardinal ; de manière que nous arrivâmes le jeudi saint, vers le soir, à une poste en avant de Sienne. […] C’était d’ailleurs le vendredi saint, jour où les fous doivent donner quelque relâche à leur folie. […] Il me fit une réponse si brutale que je lui dis : Vous n’êtes donc point chrétien, puisque vous voulez me faire tort, même le vendredi saint ? — Que ce soit le vendredi saint, ou le vendredi du diable, peu m’importe ! […] Une sainte jactance affichait même plus de forfaits qu’on n’en avait commis.

416. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Chassons les fantômes qui nous hallucinent, les désirs égoïstes et maudits : « Fort est le Désir ; mais plus puissante la Résistance48 », chantaient dans le saint temple les chevaliers, célébrant la décisive victoire. […] Saint est le Renoncement, prodigieux le bonheur du Renoncement ; mais renoncer, aussitôt, tous nos désirs, et les attraits de l’Art, et les charmes des précieuses possessions, et les nobiliaires orgueils, et renoncer le sourire, tièdement embaumé, des vierges ! […] Flosshilde Ô chante toujours, si doux et fin… comme saint ce séduit mon oreille ! […] luisante délice, comme tu ris, si clair et saint ! […] Woglinde De la joyeuse étoile en le gouffre aqueux, qui saint, transclaire les vagues ?

417. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Il fut triste, au fond, comme un protestant, ce catholique qui avait fait ses études dans Rousseau, et qui, quand il ne l’aima plus, n’en garda pas moins toutes les mélancolies sur sa pensée… Chateaubriand, de race de chevaliers français qui teignaient de leur sang les armes de France (sa devise), n’avait point la gaîté de la vieille et gaie France, la gaîté du roi saint Loys et du sénéchal Joinville, qui étaient des hommes gais, quoique héros et saints ! […] Il avait cela, et il était assez chrétien comme cela, au regard des superficiels, qui le trouvaient charmant et léger et gai d’esprit comme pas un d’entre eux ; car il avait le charme, la légèreté et la gaîté de l’esprit qui n’empêcheraient pas d’être un saint si on avait envie de l’être, et qui s’ajoutent même à la sainteté pour la faire plus séduisante, quand on l’a. […] L’orgueil se glisse partout, jusque dans la sainte passion d’expier l’orgueil. » Que vous savez bien dire, au contraire, et que j’aime cette manière de peindre ! […] Il y a bien encore çà et là, à quelques touches (dans la Madeleine, la gouvernante de Jean, par exemple), du Paul Féval d’autrefois, de cet esprit charmant que j’ai tant loué dans Le Chevalier de Kéramour ; mais la Grâce l’a pris et a trempé le rieur aux sources de ces larmes qui rendent si heureux ceux qui les répandent que, dit-on, à cette marque on reconnaît les Saints. […] Commencée en 709, — entre Clovis et Charlemagne, par la révélation de saint Aubert, évêque d’Avranches, auquel l’archange Michel ordonna de bâtir sur le roc escarpé, au péril de la mer, qui allait devenir tous les genres de périls, un monastère impossible, et qui, pour preuve de la réalité de son apparition, laissa l’empreinte de son doigt dans la tête du saint à une telle profondeur qu’on retrouve le trou dans l’ossature du crâne qui nous reste, — traversant tout le Moyen Âge, et ne finissant qu’en 1594, après les terribles guerres protestantes, cette histoire du Mont Saint-Michel, qui recommencera peut-être dans l’avenir, a laissé là, écrite entre le ciel et l’eau, comme une immense lettre cunéiforme de granit devant laquelle nos pattes de mouche humiliées paraîtraient bien petites, si un esprit venant de Dieu ne les animait et ne les grandissait, en les animant… Or, c’est cet esprit-là, allumé dans le romancier devenu chrétien, qui lui a fait écrire une histoire qui, sans cet esprit, n’aurait que l’intérêt d’un roman, quoique ce soit certainement le plus magnifique de ses romans.

418. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Cette effervescence cléricale s’incarna dans la Sainte Ligue, ou Union catholique dont le clergé, d’accord avec la funeste maison des Guise, prit en 1576, l’initiative. […] A l’appui de cette assertion, ils citent quelques phrases de Bossuet lui-même, celle-ci, par exemple, extraite d’un placet au roi : « Nous avons à cœur d’établir un ordre et union à Metz entre tous les sujets de Votre Majesté » ; ou encore cette autre : « Attirons les Réformés par la douceur, par l’insinuation, par de solides instructions, comme faisaient les Saints Pères. » Quel que soit mon respect pour le zèle pieux qui anima les Bausset, les Le Dieu, les Guettée et autres panégyristes du grand homme, je suis contraint, devant l’évidence des faits, de les accuser soit d’ignorance, soit de mensonge et d’hypocrisie. […] Ils ont raison ; mais il faut comprendre que la science pour eux se borne à la connaissance de l’Écriture sainte et des Pères. […] Lorsqu’on parcourt soit telle oraison funèbre, soit tel chapitre de la Politique tirée de l’Écriture sainte, en tenant compte même des mœurs de la monarchie absolue, il est impossible de ne pas être frappé de la platitude des épithètes dont l’évêque accable le roi. […] Quoique gentilhomme catholique, Saint-Simon fut assez large d’esprit et de cœur pour ne pas dissimuler la sympathie profonde que lui inspirèrent ces victimes de la théocratie : « La révocation de l’édit de Nantes, écrit-il, sans le moindre prétexte et sans aucun besoin, et les diverses proscriptions plutôt que déclarations qui la suivirent, furent les fruits de ce complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, qui ruina son commerce, qui l’affaiblit dans toutes ses parties, qui le mit si longtemps au pillage public et avoué des dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans lesquels ils firent réellement mourir tant d’innocents de tout sexe par milliers, qui ruina un peuple si nombreux, qui déchira un monde de familles, qui arma les parents contre les parents pour avoir leur bien et les laisser mourir de faim ; qui fit passer nos manufactures aux étrangers, fit fleurir et regorger leurs États aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’un si prodigieux peuple proscrit, nu, fugitif, errant sans crime, cherchant asile loin de sa patrie ; qui mit nobles, riches, vieillards, gens souvent très estimés pour leur piété, leur savoir, leur vertu, des gens aisés, faibles, délicats, à la rame, et sous le nerf très effectif du Comité, pour cause unique de religion ; enfin qui, pour comble de toutes horreurs, remplit toutes les provinces du royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissoit de hurlements de ces infortunées victimes de l’erreur, pendant que tant d’autres sacrifioient leur conscience à leurs biens et à leur repos, et achetoient l’un et l’autre par des abjurations simulées d’où sans intervalle on les traînoit à adorer ce qu’ils ne croyoient point, et à recevoir réellement le divin corps du Saint des saints, tandis qu’ils demeuroient persuadés qu’ils ne mangeaient que du pain, qu’ils devoient encore abhorrer.

419. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

La reine, pour les confondre, se met sous la protection du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, et propose à son mari de prouver son innocence par un serment sur de saintes reliques, en grande pompe et publiquement. Voici comment Mme Judith Gautier raconte cet épisode : « Pour se rendre à la chapelle qui renfermait les saintes reliques, il fallait traverser un ruisseau bourbeux qu’on pouvait passer à gué en certains endroits. […] — En présence de Dieu et des saintes reliques, que je vois ici, s’écria Yseult, je jure que nul homme autre que le roi ne m’a tenu dans ses bras, si ce n’est le pauvre ladre qui vient de me porter pour passer le ruisseau !  […] Cédant aux conseils d’un saint ermite, et d’ailleurs, l’effet du philtre étant épuisé, après avoir duré pendant les trois années fatales, Tristan se retire dans la Petite-Bretagne et prend le sage parti de se marier à la fille d’Hoël, roi du pays, qui porte aussi le nom d’Iseult.

420. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Le saint couple, à la fin, se lasse du mensonge ; En de nouveaux ennuis l’un et l’autre se plonge. Toute feinte est sujet de scrupule à des saints, Et, quel que soit le but où tendent leurs desseins, Si la candeur n’y règne ainsi que l’innocence, Ce qu’ils font pour un bien leur semble être une offense. […] Un du peuple étant mort, notre saint le contemple En forme de convoi soigneusement porté Hors les toits fourmillants de l’avare cité. […] L’exemple, le conseil et le travail des mains Me pouvaient rendre utile à des troupes de saints… La réflexion à faire, semble-t-il, sur ce petit épisode, c’est que ce n’est donc pas par simple obéissance aux lois du genre que La Fontaine, dans ses fables, met toujours une moralité, car ici, quand il n’est pas forcé d’en mettre une, puisque ce n’est pas une fable qu’il écrit, même quand c’est un épisode d’un poème épique religieux, il y met une moralité.

421. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Elle remarque qu’alors en France presque personne, même parmi les fidèles, ne lisait la sainte Écriture. […] Madame faisait donc une notable exception lorsque, dans son plan de vie, elle accordait une si grande place et si régulière à la méditation du saint livre. […] Les luthériens ont toujours attaqué ce catéchisme à cause de la doctrine sur la sainte Cène.

422. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Priant Dieu, Monsieur de Montaigne, qu’il vous ait en sa sainte garde. » Montaigne s’honora fort, et avec raison, de cette charge de maire ; il y fut réélu après deux années, en 1583. […] Je me servis du capitaine Saintes, ayant besoin de nos soldats. […] J’entre autant que personne dans l’esprit de ces raisons, et je reconnais même dans cette conduite le véritable Montaigne tel que je me le suis toujours représenté, avec toutes ses qualités de bon esprit, de modération, de prudence, de philosophie et de parfaite sagesse ; à quoi il ne manque que ce qui n’est plus en effet de la philosophie et de la sagesse, ce qui est de la sainte folie, de la flamme et du dévouement.

423. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

La belle, la sainte vocation ! […] Attache à ton cœur les ailes de la foi aussi bien que celles de l’amour, afin qu’il s’envole, non plus au désert comme la colombe, mais à ce lieu élevé où est bâtie la maison de notre Père… » Et dans le même temps il écrivait à l’abbé Jean, en retombant sur lui-même et en ayant tout à fait perdu de vue la sainte montagne : « … J’ai beaucoup souffert ces deux derniers jours. […] Certainement je ne veux pas profaner la mémoire d’un saint par une comparaison odieuse ; mais, avec toutes les différences et les modifications qu’on doit y mettre, je ne pourrais souvent mieux peindre mon état qu’en répétant ce qu’il disait de lui-même ; seulement il faudrait rembrunir un peu les couleurs.

424. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

un salut plus enthousiaste, plus solennel et plus saint à la vision de Dieu qui se lève tard, mais qui se lève plus visible sur l’horizon du soir de la vie humaine ! […] VII Il reprit et poursuivit, pendant dix ans, à Paris, la direction de l’établissement qui lui était confié ; il s’exerçait à parler et à écrire sur des choses saintes. […] VIII Fénelon entremêlait à ces travaux et à ces devoirs de sa profession des correspondances intimes, pleines d’onction sainte et d’enjouement avec ses amis.

425. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Quel homme, Monsieur, et que vous avez eu raison de le comparer à un saint ! […] Ce furent ses renseignements qui fournirent à Colerus les traits de cette Vie admirable qui, bien plus que l’Éthique démontrée géométriquement, a fait de Spinoza un des saints de l’âge moderne. […] Déjà, du sein de la vie individuelle, il est permis de s’associer à cet avenir, de travailler à le préparer, de devenir ainsi, par la pensée et par le cœur, membre de la société éternelle, et de trouver en cette association profonde, malgré les anarchies contemporaines et les découragements, la foi qui soutient, l’ardeur qui vivifie, et l’intime satisfaction de se confondre sciemment avec cette grande existence, satisfaction qui est le terme de la béatitude humaine. » Votre dévouement absolu à la science vous donnait le droit, Monsieur, de succéder à un tel homme et de rappeler ici cette grande et sainte mémoire.

426. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

in-12. par M. de Gamache, Chanoine de Ste. […] On y trouve une longue apologie des Sermons de St. […] Tels sont les préceptes que le Pere Sanlecque, Chanoine de Ste.

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