Ils seraient froids, graves, roi des, raisonnables, ennuyeux. […] Il présente au roi un bassin avant son repas. […] … Le Roi. […] Le Roi. […] Le Roi.
Ce règne interrompu de deux rois différents, En lui donnant deux rois, lui donne deux tyrans. […] Plus d’États, plus de rois : ses sacrilèges mains Dessous un même joug rangent tous les humains. […] il ne reste que moi Où l’on découvre encore les vestiges d’un roi. […] Mais Britannicus n’est pas un Achille, un roi puissant, victorieux, qui peut protéger celle qu’il aime ; c’est un prince dépossédé, surveillé, menacé. […] Le grand prêtre range les lévites en bataille ; il exhorte Joas à mourir en roi.
Beaumarchais, jouant l’innocent, affecte de dire qu’il a composé son audacieuse comédie « uniquement pour amuser le roi et la reine de France. » La reine, à la bonne heure ; mais le roi ne s’en amusa pas du tout. […] Mme Campan le lut au roi et à la reine. […] Il a eu le talent de se faire donner par le roi la mission secrète d’arrêter la publication d’un libelle dont le roi ni personne ne se soucie, d’un libelle que lui seul connaît, et pour cause. […] Bientôt il se sent assez fort pour entrer en lutte avec le roi. […] Un jour qu’il avait un accès de ce mal, le roi, en se couchant, voulut voir de près la rougeur de sa jambe ; Jean tenant maladroitement une chandelle allumée auprès du roi, une goutte brûlante tomba sur la jambe malade, et le roi, qui était assis sur son lit, se rejeta en arrière en s’écriant : « Ah !
Warant signifie encore chez la plûpart des nations du nord, assûrance, garantie ; & c’est en ce sens qu’il veut dire en anglois édit du roi, comme signifiant promesse du roi. […] On doit regarder comme une garantie réciproque, l’alliance ancienne de la France & de la Castille de roi à roi, de royaume à royaume, & d’homme à homme. […] Ce n’est que dans le style des lois qu’il est permis de dire, le Roi auroit reconnu, le Roi auroit établi une lotterie. […] C’est en Espagne un nom appellatif honorifique, distinctif, que le roi donne aux personnes qu’il veut honorer. […] Mais on ne sait pas seulement quel roi régnoit alors à Babilone ; les uns disent Baltazar, les autres Anabot.
Le roi, lui touchant le grand cordon de la Légion d’honneur dont M. de Salvandy est depuis peu décoré, lui a demandé, assure-t-on, s’il le lui avait donné pour voter contre la dynastie. Quelles qu’aient été les paroles mêmes du roi, il y a eu de sa part premier mouvement et colère. […] — Qui t’a fait roi ?
Un roi du sabre ne réussira pas plus qu’un Mazaniello sans couronne à faire de la diversité de deux mille ans une unité d’un jour. […] Or, cette responsabilité réelle, ce gage saisissable, ce corps palpable, qui répondent aux rois de la mesure et de l’inoffensivité du tribun sacré appelé pape, qu’est-ce autre chose que sa souveraineté temporelle ? […] de deux rois français à Naples ? […] Qui le croira, excepté dans le cabinet de Turin et dans l’état-major d’un roi ébloui par son courage ? Le courage d’un roi militaire improvise des royaumes, mais la politique seule les fonde et les rend durables.
Il y a des familles, et pas de peuples ; des pères, et pas de rois. […] Polyphème est géant ; Midas est roi ; Silène est dieu. […] Un homme, un poëte roi, poeta soverano, comme Dante le dit d’Homère, va tout fixer. […] Comment, par exemple, tolérer des rois et des reines qui jurent ? […] C’est ainsi que le roi du peuple, nettoyé par M.
Bignon, [Jérôme] Avocat Général du Parlement de Paris, sa patrie, Bibliothécaire du Roi, né en 1590, mort en 1656, protégea les Lettres avec plus de succès qu’il ne les cultiva. […] Quentin, de l’Académie Françoise, de celle des Sciences, & de celle des Inscriptions, mort en 1744, âgé de 81 ans, de la même famille que le précédent, fut, comme lui, Bibliothécaire du Roi, & a justement mérité la même réputation.
Si on lui demandait qu’est-ce qu’un roi ? […] Toutes ces idées sur le prêtre se retrouvent dans divers ouvrages de Diderot, notamment dans la Réfutation d’Helvétius et dans le Discours d’un Philosophe à un Roi, ci-après, t. […] Roi des Amalécites, épargné par Saûl, son vainqueur, mais que Samuel revendiqua et qu’il coupa en morceaux devant le Seigneur, à Galgala. (Rois, I, XVI, v. 33.)
le plus honnête homme qu’il eût connu, — mais qui, à part le sang, dans lequel il ne tomba point, avait la même ambition que son père, cette ambition qui se remuait tortueusement et toujours, mais qui ne savait pas frapper le coup décisif et suprême ; car Louis-Philippe ne le sut jamais, ni avant d’être roi, ni après qu’il fut roi, ni depuis qu’il fut roi. […] Mais, si nous le pouvions, il nous serait facile de faire voir partout, dans le livre de Crétineau, cette ambition qui semblait, chez Louis-Philippe, avoir peur d’elle-même, et qui fut la cause de tant de désaveux, d’empêchements et de reculades sous ce roi quasi-roi, quasi-conscience, quasi-caractère, quasi-tout, puisqu’on avait inventé ce mot bouffon : quasi, pour sa fausse légitimité.
Un écrivain ayant osé donner je ne sais plus à qui le nom de « roi des peintres », le jésuite protestait avec indignation ; n’était-ce pas un délit de lèse-majesté que le nom de roi attribué à un simple « artisan », comme on disait alors ? […] Il dut prouver que sans lui l’autorité des rois de France allait péricliter, puisque tous leurs édits se terminaient ainsi : « car tel est notre bon plaisir ». […] D’abord la condition des personnages : ce ne sont que princes et princesses, rois et empereurs, à moins que ce ne soient des héros légendaires à qui leur mystérieux éloignement prête je ne sais quelle vaporeuse grandeur. […] Au moment où le roi abjure, le Christ descend sur l’autel Et lui découvre un Dieu sous un pain qui n’est plus. […] Preuve en soit, à la fin du règne du grand Roi, ce groupe mal famé de libres viveurs et de libres penseurs, qui soupe, rime et s’ébaudit au Temple autour des princes de Vendôme, entretient à huis clos un esprit de moquerie, d’impiété, de révolte et rattache ainsi, comme un chainon vivant, la Fronde, qu’il rappelle, à la Régence, qu’il annonce.
Le roi de Sardaigne, dépossédé de ses États du continent, s’était réfugié dans son île sauvage ; M. de Maistre, après y avoir séjourné quelque temps et y avoir servi à la tête de la magistrature, avait été chargé en 1802, par ce roi à demi déchu et dépouillé, d’aller le représenter auprès de la cour de Russie à Saint-Pétersbourg. […] M. de Maistre, à un certain moment, désira voir Bonaparte et s’aboucher avec lui au sujet des intérêts de son maître le roi de Sardaigne, alors si écrasé. […] M. de Maistre pensa alors qu’il y avait peut-être à tirer parti de cette occasion singulière ; qu’il y aurait quelques bonnes raisons à faire valoir dans les intérêts de son souverain, dépossédé du Piémont et à peu près rayé de la liste des rois. […] Il y a longtemps que le roi-prophète, David (ou tout autre) a dit : « Ne mettez pas votre confiance dans les rois », ce qui veut dire sans épigramme « que, tous les actes des souverains étant nécessairement soumis à la raison d’État, laquelle obéit à son tour aux agitations éventuelles du monde politique et moral, faire dépendre sa sûreté et son salut des dispositions constantes d’une cour quelconque, c’est, au pied de la lettre, se coucher, pour dormir à l’aise, sur l’aile d’un moulin à vent ». […] Quant au cabinet du roi légitime, c’est autre chose : l’effort généreux qu’a tenté, à sept cents lieues de là, le sujet fidèle, lui a causé « la plus grande surprise » : Voilà le mot, monsieur le chevalier, s’écrie M. de Maistre contenant à peine son ironie supérieure, le cabinet est surpris !
. — Les Idylles du roi. […] Après Locksley Hall, il avait écrit la Princesse ; après Maud, il écrivit les Idylles du Roi. […] Arthur, « le roi irréprochable », a assemblé « cette glorieuse compagnie, la fleur des hommes, pour servir de modèle au vaste monde, et pour être le beau commencement d’un âge. […] Et je pleurais parce que vous ne vouliez pas aller au-delà, et remonter bien loin la rivière luisante, jusqu’à ce que nous eussions trouvé le palais du roi. […] Deux fois sire Bedivere part pour faire la volonté du roi : deux fois il s’arrête et revient dire faussement au roi qu’il a jeté l’épée ; car ses yeux sont éblouis par la merveilleuse broderie de diamants qui fleuronnent et luisent autour de la poignée.
On leur oppose une foule de bons Rois & de gens de bien, qui ont péri d’infortune & de misére. […] Quels étoient les prétendus Rois de ce ramas de quelques brigands ? […] Il prétend que la plûpart de nos historiens n’ont donné que l’histoire de nos Rois & non celle de la nation. […] par le Ministère de France de rassembler les originaux des Historiens contemporains de nos Rois, depuis l’origine de la Monarchie. […] C’est un tissu de rescrits, de déclarations & d’autres piéces, qui se font d’ordinaire au nom des Rois, quand ils sont en guerre.
Bossuet est un talent antérieur d’origine et de formation à Louis XIV, mais pour son achèvement et sa perfection il dut beaucoup à ce jeune roi. […] Bossuet, ce me semble, nous offre en particulier un des plus grands et frappants exemples du genre de bienfaits que le siècle de Louis XIV dut au jeune astre de son roi dès le premier jour. […] Mais admis à parler devant le jeune roi, il apprit vite à corriger ce genre de saillies et à les réprimer. Louis XIV, lorsqu’il entendit pour la première fois Bossuet, le goûta beaucoup et eut envers lui un procédé charmant, bien digne d’un jeune roi qui a encore sa mère : il fit écrire au père de Bossuet, à Metz, pour le féliciter d’avoir un tel fils. […] Je fus quelque temps à penser à qui je ferais avoir sa charge… » C’est ainsi que s’exprime un roi.
La Fontaine, à travers toutes ses distractions et ses rêveries, avait lui-même entendu de ses oreilles le sage ou soi-disant tel crier selon les temps, et du jour au lendemain : Vive le Roi ! […] Pendant un séjour de la Cour à Fontainebleau au printemps de 1661, après le mariage de Monsieur, on voyait, dit-elle, dans les promenades que le roi, les reines, Monsieur et Madame faisaient sur le canal dans un bateau doré, le prince de Condé s’empresser de les servir à la collation en sa qualité de grand maître, mettant lui-même les plats sur la table ou les rendant au duc de Beaufort qui était en dehors de la barque trop petite, et qui s’empressait aussi, par son ardeur obséquieuse, de faire oublier les torts du passé. Le ci-devant Roi des halles, chef des importants et des frondeurs, le prince du sang, victorieux et altier, sans mesure et sans scrupule, qui avait songé à détrôner le jeune roi, tout cela redevenu domestique et respectueux et humble, c’était à faire louer Dieu de la paix présente, ajoute la sage Mme de Motteville. […] Mais on y pensait peu : tout le monde tournait à la fois ; il n’y avait plus qu’un parti, celui du roi. Le roi se ressouvenait du passé pour mieux régner ; tous les autres ne s’en souvenaient que pour mieux servir.
» Plus d’un vieux Moscovite, en songeant à la vieille race de ses tsars, à ce lugubre massacre d’Ouglitch, à ce dernier prince enfant enlevé par une mort soudaine et restée mystérieuse, devait se redire en idée, comme Abner dans Athalie, mais un peu moins harmonieusement, on peut le croire : Ce roi fils de David, où le chercherons-nous ? […] si dans sa fureur elle s’était trompée ; Si du sang de nos rois quelque goutte échappée ! […] Il trouva créance chez un palatin, Georges Mniszek, qui le reçut en roi, et auprès de sa fille Marine, qui, apparemment séduite par l’appât de régner, répondit à son amour. […] Déjà peut-être ne pensait-il plus qu’à mourir en roi. […] Trop doux, généreux et clément, il était, à ce qu’il paraît, préoccupé d’imiter notre Henri IV, le glorieux roi du moment ; ce qui devra sembler assez hors de propos en un tel pays et quatre-vingts ans avant Pierre le Grand.
Chez les Orientaux, à l’origine, quand la sagesse primitive s’y déguisait sous d’heureuses paraboles pour parler aux rois, elle pouvait avoir son élévation et sa grandeur ; mais, transplantée dans notre Occident et réduite à n’être qu’un récit tout court qui amène après lui son distique ou son quatrain moral, je n’y vois qu’une forme d’instruction véritablement à l’usage des enfants. […] Racine, racontait celui-ci, s’entretenait un jour avec La Fontaine sur la puissance absolue des rois. […] Racine s’appuyait sur l’Écriture qui parle du choix que le peuple juif voulut faire d’un roi en la personne de Saül, et de l’autorité que ce roi avait sur son peuple. Mais, répliqua La Fontaine, si les rois sont maîtres de nos biens, de nos vies et de tout, il faut qu’ils aient droit de nous regarder comme des fourmis à leur égard, et je me rends si vous me faites voir que cela soit autorisé par l’Écriture. — Hé quoi ! […] Mais au premier rang dans l’ordre de la beauté, il faut placer ces grandes fables morales Le Berger et le Roi, Le Paysan du Danube, où il entre un sentiment éloquent de l’histoire et presque de la politique ; puis ces autres fables qui, dans leur ensemble, sont un tableau complet, d’un tour plus terminé, et pleines également de philosophie, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes, Le Savetier et le Financier, cette dernière parfaite en soi comme une grande scène, comme une comédie resserrée de Molière.
Les trois races de nos rois ont une origine commune, qui est le berceau même du christianisme dans les Gaules. Ainsi nos rois nous ont donné notre religion, ou notre religion nous a donné nos rois ; ainsi la religion, la patrie, le roi, se confondent pour nous dans un sentiment commun ; ainsi le dogme de la légitimité n’est point pour nous une chose vague et obscure, il sort de toutes nos traditions, de tous nos sentiments nationaux, de toutes nos affections de famille ; il a crû, il s’est élevé sur le sol même de la patrie ; son ombrage s’est étendu de siècle en siècle sur les générations qui nous ont précédés, sur les tombeaux de tous nos ancêtres. Ainsi nos institutions anciennes furent à la fois le bienfait du christianisme et des rois qui nous gouvernent sous l’empire du christianisme. Nos rois ont étendu et honoré le nom français : tous nos souvenirs de gloire tiennent à eux comme nos souvenirs de religion.
Ils la vendent au roi, et si le roi la leur redonnait ils la lui vendraient encore. » Il faut voir dans le journal de Dodington, espèce de Figaro malhonnête, la façon ingénieuse et les jolies tournures de ce grand commerce. « Un jour de vote difficile, dit le docteur King, Walpole, passant dans la cour des requêtes, aperçut un membre du parti contraire : il le tira à part et lui dit : « Donnez-moi votre voix, voici un billet de banque de deux mille livres sterling. » Le membre lui fit cette réponse : « Sir Robert, vous avez dernièrement rendu service à quelques-uns de mes amis intimes, et la dernière fois que ma femme est venue à la cour, le roi l’a reçue très-gracieusement, ce qui certainement est arrivé par votre influence. […] D’ordinaire le roi régnant déteste son fils ; ce fils fait des dettes, demande au parlement d’augmenter sa pension, et se ligue avec les ennemis de son père. […] Quand le Parlement déclare le trône vacant, son premier argument est que le roi a violé « le contrat originel » par lequel il était roi. […] Chaque matin, les journaux et les pamphlets viennent discuter les affaires, juger les caractères, invectiver par leur nom les lords, les orateurs, les ministres, le roi lui-même. […] Le roi a beau être obstiné, les grands ont beau faire des ligues ; sitôt qu’elle gronde, tout plie ou craque.
La Loire est une reine : les rois l’ont aimée et l’ont coiffée d’une couronne de châteaux. […] Car elle a, en quelque façon, réinventé la patrie, par-delà l’attachement au coin de terre natal et par-delà le service d’un roi où d’un seigneur. […] Petite fille d’un petit village de la frontière, elle a souffert de ce que souffraient de pauvres gens à cent lieues, à deux cents lieues de là ; elle a conçu, entre eux et elle, un lien d’intérêts, de souvenirs, de traditions, de fraternité, de dévouement à un même homme, le roi, représentant de tous.
Quand Monsieur Campistron voulut mettre au théatre l’avanture tragique de dom Carlos, le fils aîné de Philippe II roi d’Espagne, il traita ce sujet sous le nom d’Andronic. […] C’étoit un moïen d’y réussir que de répresenter les rois et les princes avec un caractere vicieux, dans des spectacles qui devoient avoir encore plus de pouvoir sur l’imagination des grecs, que sur celle des peuples septentrionaux. […] La tragedie flamande, dont le sujet est le fameux siege de Leyde que les espagnols leverent durant les premieres guerres des Païs-Bas, et laquelle, suivant la fondation d’un citoïen de cette ville, s’y répresente encore toutes les années dans le mois où l’évenement arriva, est pleine des maximes et des sentences contre les rois et contre leurs ministres qui pouvoient être à la mode dans Rome après l’expulsion des tarquins.
L’Histoire de Béarn, qu’il a composée, est pleine d’éclaircissemens utiles sur l’origine des Rois de Navarre, des Ducs de Gascogne, des Comtes de Toulouse, de Carcassonne, &c. […] M. de Marca fut nommé à l’Archevêché de Paris, sur la démission du Cardinal de Retz ; mais il mourut au moment qu’il alloit en prendre possession, ce qui donna lieu à cette mauvaise épitaphe qu’on se plaît trop souvent à répéter : Ci-gît Monsieur de Marca, Que le Roi sagement marqua Pour le Prélat de son Eglise ; Mais la Mort qui le remarqua, Et qui se plaît à la surprise, Tout aussi-tôt le démarqua.
Le premier tableau qui m’ait arrêté est le portrait du roi. […] Seulement ce volume d’hermine qui bouffe tout autour du haut de la figure, la rend un peu courte, et cette espèce de vêtement lui donne moins la majesté d’un roi que la dignité d’un président au Parlement.
Bothwell fut accusé de régicide devant les juges d’Édimbourg par le comte de Lennox, père du roi. […] Son ami Bothwell fut roi. […] La reine insistait avec larmes. « Me garderez-vous fidélité, Madame, lui dit-il avec un accent de doute, comme à un mari et à un roi ? […] Marie Stuart, sans asile et sans espérance, s’enfuit en Angleterre, où les lettres d’Élisabeth lui faisaient croire à l’accueil que les rois doivent aux rois. […] À peine avait-il remis le royaume au roi son pupille, que les favoris du jeune roi le firent supplicier comme complice du meurtre de Rizzio.
On appelait autrefois politique la politique des rois, la politique des prêtres, la politique des nobles, et même la politique des bourgeois. […] Les rois se disaient les pères des peuples, les prêtres s’en disaient les éducateurs, les nobles s’en disaient les aînés. […] À tout homme qui me servait en servant la société, roi, noble ou prêtre, je décernais cette estime. […] J’obéissais au roi, et le roi s’appelait fils aîné de l’Église, tenait son pouvoir de ses pères, et reconnaissait le tenir de Dieu. J’obéissais aux nobles, qui eux-mêmes obéissaient au roi, et qui tenaient également leur puissance de leurs pères, mais, comme le roi, se soumettaient, dans la morale et la religion, à l’Église.
Les poètes ne peuvent pas plus faire de grands rois que les rois de grands poètes : ces deux espèces de puissance s’allient quelquefois, parce que les rois promettent aux poètes le bonheur qu’ils ne sont pas maîtres de leur donner, et que les poètes promettent aux rois la renommée dont ils ne sont pas sûrs d’être les distributeurs. […] Les chefs de leurs confédérations, peu à peu civilisées, dirigeaient, sous le nom de rois, les traités commerciaux qui les liaient avec les princes de Phrygie et de Crète. […] Il n’en était pas une qui n’eût à redouter mille affronts de la part des asiatiques, si celle des rois endurait qu’un tel outrage restât impuni. […] Un faible monarque est d’abord le chef de la guerre contre la ligue ; et le roi vaillant qui lui succède est ensuite le chef qui continue la même guerre. […] « Nous réprouvons Valois ; il n’est plus notre roi.
C’était un de ces bons esprits, en très-grand nombre, qui furent comme les ouvriers chargés des taches secondaires dans le grand travail de la Renaissance, Il correspondait en grec avec le savant Budé, l’ami d’Érasme, le protecteur des lettrés auprès des rois Louis XII et François Ier, un des hommes qui ont rendu le plus de services aux lettres, sans pourtant laisser aucun écrit durable. […] Il lui restait à se mettre en sûreté du côté du roi. […] En effet, la Sorbonne était parvenue à donner au roi des scrupules sur l’approbation qui protégeait ce livre ; mais les mêmes amis qui l’avaient aidé à l’obtenir réussirent à la faire confirmer. […] Quelle chance avait la Sorbonne de faire supprimer un livre que protégeaient la faveur du roi et l’indignation de Calvin ? […] Que prouvent toutes ces anecdotes douteuses comme faits, sinon comme impressions populaires : la niche de saint François, l’usage des coups de poing donnés aux bacheliers nouvellement reçus, la promenade sous les fenêtres du chancelier Duprat, les poisons pour le roi et pour la reine, les trois ou quatre manières bouffonnes dont on le fait mourir ?
Il voyait fréquemment le roi et les princes. […] L’Impératrice du Maroc, par Settle, fut si admirée, que les gentilshommes et les dames de la cour l’apprirent pour la jouer à White-Hall, devant le roi. […] Le roi, d’abord populaire, avait relevé l’opposition par ses vices et par ses fautes, et pliait sous le mécontentement du public comme sous l’intrigue des partis. […] On avait exclu le frère du roi de ses emplois, on voulait l’exclure de ses droits au trône. […] Tout à coup les sons de la lyre s’enflent ; ils s’enflent plus haut ; ils grondent comme un tonnerre ; le roi assoupi se redresse égaré, les yeux fixes. « Vengeance !
Si vous êtes tout-puissant, de plus zélés que vous, et quelquefois de plus clairvoyants, iront jusqu’à chercher dans le blanc de vos yeux pour y lire vos arrière-pensées et vos désirs ; Quand un roi veut le crime, il est vite obéi. […] Quoi qu’on puisse dire, son bonheur et son honneur, son étoile et son signe comme souveraine, est d’avoir été constamment heureuse ; et même sur la fin, quand la Révolution française vint irriter, puis consterner les rois sur leurs trônes, de n’avoir point essuyé d’échec. […] » On ne pouvait jamais (c’est le prince de Ligne qui nous l’apprend) dire du mal de Pierre le Grand ni de Louis XIV en sa présence, et il eut bien de la peine, un jour, à se faire pardonner une remarque qu’il avait faite aux dépens de Louis XIV : « Au moins, lui dit-il, Votre Majesté conviendra qu’il fallait toujours à ce grand roi une allée bien droite de cent vingt pieds de large, à côté d’un canal qui en avait autant, pour s’y promener ; il ne savait pas, comme vous, ce que c’est qu’un sentier, un ruisseau et une prairie. » Ils étaient à se promener en ce moment dans quelque allée de jardin. Dans ce rapprochement qui se faisait naturellement d’elle et de Louis XIV, elle n’était pas sans se rappeler les revers qui attristèrent les dernières années du grand roi ; mais ces idées ne faisaient que lui traverser l’esprit et « passaient comme des nuages. » Elle retrouvait aussitôt sa sérénité, n’oubliant jamais cependant que rien n’est stable sous le soleil, et que la gloire et le succès sont choses passagères et incertaines.
Elle fréquentait cette maison bien avant d’être en faveur près du roi ; et les premiers amusements qu’elle essaya de lui donner chez madame de La Vallière, furent aux dépens des personnes de cette société dont elle contrefaisait le langage et les manières. […] Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. […] car pour ceux du roi, je ne m’en mets pas autrement en peine. […] Il y avait madame de La Fayette, madame Scarron, Segrais, Caderousse, l’abbé Testu, Guilleragues, Brancas. » Nous aurons peut-être occasion de parler plus tard de l’étrange passion de ce comte de Brancas pour madame de Coulanges ; passion qui, lorsque le roi passait insensiblement de la galanterie à la piété, c’est-à-dire de madame de Montespan à madame de Maintenon, prit une couleur de dévotion bizarre, dont il n’appartenait qu’à un courtisan de concevoir l’alliage avec la galanterie, et à la plume de madame de Sévigné de faire la peinture.
C’était là ce que nous disions en d’autres termes en parlant du livre d’Ernest Moret sur les quinze dernières années de Louis XIV, et c’est ce que nous répéterons plus que jamais à propos d’un autre livre où la politique du grand roi est atteinte bien plus directement encore. […] Il ne s’y rencontre aucune de ces brûlantes empreintes qu’une main véritablement protestante aurait laissées dans un pareil sujet, aucune des éloquences passionnées qui l’eussent animé sous le souffle d’un homme convaincu, ayant au cœur la flamme d’un ressentiment séculaire contre Louis XIV, et résolu à venger par l’histoire la proscription de ses ancêtres et à faire verser aux marbres du mausolée du grand roi ces pleurs de sang qu’au dire des poètes les marbres versent quelquefois… Non ! […] Quand, de ce côté-ci de la Révolution française, avec des idées de liberté religieuse que cette révolution a créées, nous ne voyons qu’une passion indigne du grand roi dans la révocation de l’Édit de Nantes, une passion odieuse et payée d’un immense désastre industriel, nous ne discernons réellement que la moitié des choses, et nous mettons entre nous et les mobiles de Louis XIV l’épaisseur de nos propres conceptions. […] À plus d’une place de son récit, et quand il rapporte les excès que personne, du reste, ne cherche à justifier, et qui accompagnèrent l’exécution de la mesure prise contre les protestants, l’historien des Réfugiés innocente entièrement le roi et affirme que ces excès auraient été réprimés s’il avait pu en être instruit, et cette noble justice venant d’un protestant de nom et d’un philosophe de fait honore infiniment l’écrivain.
Dormez, sire ; jamais, depuis Agamemnon, le roi des rois, gardé par Homère, un roi, quel qu’il soit, ne fut gardé comme vous l’êtes en ce moment. […] disait le roi. […] La mort de Sa Majesté le roi Charles X (23 novembre) est racontée avec une émotion bien sentie. […] » Plaignez le roi ! […] Michaud, à aucun prix, n’aurait conseillé ni signé les fatales ordonnances ; mais, une fois signées, il se serait placé devant le roi, et il aurait crié : Vive le roi !