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2748. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Au xiiie  siècle, Rutebœuf n’emploie de rimes alternées que dans le poème intitulé : la Desputoison de Charlot et du Barbier ; le reste du temps il se sert indistinctement de rimes masculines ou féminines, sans tenir compte le moins du monde de l’alternance.

2749. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Au reste, le jeune homme suivit tous les pas de son maître ; il fut comme lui théologien et philosophe ; il voulut comme lui allier la raison et la foi ; il accabla de superbes paroles les matérialistes qui commençaient à lever la tête ; il aima la liberté pour lui-même, et défendit contre Rome les privilèges français, qui étaient les siens.

2750. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

— Si tu ne bois le reste, je le crois. […] Cette scène est un reste de la crudité, de la barbarie des premiers temps du théâtre. […] Vous êtes mariés ; ne reste que la nuit Pour éteindre vos feux. […] Il fallut que Talma vînt donner le coup de grâce aux oripeaux que l’on adaptait au vêtement de tous les jours, pour faire disparaître enfin ce reste de barbarie. […] Du fidèle David c’est le précieux reste, …………….

2751. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Ma raison maintenant est le seul guide qui me reste pour me porter à Dieu, à la vertu, à l’éternité.… Toutes les perfections de la nature sont réunies en Dieu. […] C’est ce qui fait que, dans les ouvrages en marbre ou en vers qui nous restent de l’antiquité, la statue ou le personnage dramatique reste toujours beau, même sous les tortures de la douleur physique ou de la douleur morale.

2752. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Cicéron apprit que les restes du parti de Catilina et les complices de Clodius l’attendaient à Athènes pour lui demander compte, le poignard à la main, de la vie de Catilina, de Lentulus et de Céthégus. […] … Ce qui me reste de temps à vivre n’est pas destiné à guérir mes maux, mais à les finir !

2753. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

De quelque façon que la question doive se résoudre, il reste qu’actuellement le problème de l’inégalité n’est plus politique mais social, et tout entier contenu dans le régime de la propriété. […] Influence de Rousseau Il nous reste à nous rendre compte de l’influence que Rousseau a exercée.

2754. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Au reste, Spencer lui-même n’a pu s’en tenir à ce mode élémentaire d’enregistrement, et il a dû faire une place dans son système aux principes de Lamarck et de Darwin. […] Mais le temps est une abstraction ou un extrait de quelque réalité : il n’a pas de sens appliqué au néant complet, qui est le néant de temps comme le néant de tout le reste.

2755. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Il reste quinze jours chez Ciceri. […] Autrefois ça m’aurait été égal, je me serais dit : je m’arrangerai pour être dans un autre compartiment, puis à la rigueur si je n’avais pu éviter mon monsieur désagréable, je me serais soulagé en l’engueulant, maintenant ce n’est plus cela, rien que l’appréhension de la chose, ça me donne un battement de cœur… Tenez, entrons dans un café, je vais écrire à mon domestique, que je reviens demain. » Et là, devant la paille d’un Soyer : « Non, je ne suis plus susceptible de supporter un embêtement quelconque… Les notaires de Rouen me regardent comme un toqué… vous concevez, pour les affaires de partage, je leur disais : Qu’ils prennent tout ce qu’ils veulent ; mais qu’on ne me parle de rien, j’aime mieux être volé qu’être agacé, et c’est comme cela pour tout, pour les éditeurs… L’action, maintenant, j’ai pour l’action une paresse qui n’a pas de nom, il n’y a absolument que l’action du travail qui me reste. » La lettre écrite et cachetée, il s’écrie : « Je suis heureux comme un homme qui a fait une couillonnade !

2756. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Puisque ceux qui avoient le plus de talent, & dans qui le génie pouvoit tenir lieu de tout le reste, se déclarèrent pour l’antiquité, on imagine aisément combien ceux dont l’érudition étoit le plus grand mérite, durent être révoltés de voir le mauvais traitement fait à leurs idoles. […] L’imagination, échauffée par les grands objets que le poëte a chantés d’abord, se réfroidit sur le reste.

2757. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

. — Victor Hugo reste toujours le même, au milieu des circonstances les plus diverses : pendant la restauration légitimiste, il insulte Napoléon, qui l’enthousiasme, pendant la réaction bourgeoise, il calomnie les insurgés, dont il admire les actes de délicate probité. […] — Ce qui reste d’Homère après avoir passé par Bitaubé ». — La vérité de l’observation et la force et l’originalité de la pensée, sont choses secondaires, qui ne comptent pas. — « La forme est chose plus absolue qu’on ne pense… Tout art qui veut vivre doit commencer par bien se poser à lui-même les questions de forme de langage et de style… Le style est la clef de l’avenir… Sans le style vous pouvez avoir le succès du moment, l’applaudissement, le bruit, la fanfare, les couronnes, l’acclamation enivrée des multitudes, vous n’aurez pas le vrai triomphe, la vraie gloire, la vraie conquête, le vrai laurier, comme dit Cicéron : insignia victoriæ, non victoriam 27. » Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l’espèce de philosophie et de littérature qu’elle demandait.

2758. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il m’en resta plus tard ce qui reste d’un incendie qu’on a traversé : un éblouissement dans les yeux et une tache de brûlure sur le cœur. […] Nous n’eûmes pas d’autre entretien tout le reste du jour ; nous en rêvâmes la nuit ; nous en recherchâmes les mélodies de pensées dans notre mémoire au réveil.

2759. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Les utopies passent, le mouvement qu’elles impriment à l’esprit d’un siècle persister se modère lui-même en se composant d’impulsions et de tendances divergentes, et reste ainsi salutaire, parce qu’il devient plus régulier. […] Ce qui doit nous édifier, c’est cette teutomanie naïve qui prétend concentrer dans la seule Allemagne ce qui reste de vie au genre humain et raie sans façon la France et les races latines du livre de l’avenir.

2760. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Un travail définitif reste à faire, dans lequel on rassemblerait en corps d’ouvrage et l’on traduirait tout ce qui vaut la peine d’être recueilli.

2761. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Ces « Observations critiques », au reste, sont intégralement reproduites au tome IXme de la quatrième et dernière édition, avec les réponses de M. 

2762. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Au reste, sans être Santeul, on comprend la joie, l’enivrement presque légitime qui devait inonder son cœur lorsque lui, fragile, mais croyant et fidèle, perdu dans la foule, il entendait le chœur entier des lévites et de l’assistance entonner quelqu’une de ces hymnes aux nobles accents, dont l’une au moins, le Stupete gentes, a été comme touchée du souffle sacré et mérite, ce me semble, de vivre. — Dans ce vent soudain sorti du sanctuaire, et qui tend aujourd’hui à tout balayer de Santeul et à n’y rien laisser de sa mémoire, s’il était permis de faire entendre un humble vœu littéraire, je demanderais grâce pour une seule hymne de lui, et pour celle-là.

2763. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Comme, à travers l’austère discrétion du solitaire, on retrouve dans ces derniers mots les restes d’un homme ami des belles lettres !

2764. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Aussi, pendant que le reste du Pays de Vaud se mettait en rumeur d’abord, puis en rébellion ouverte, le bailliage de Nyon demeura jusqu’à la fin de l’administration de Bonstetten parfaitement calme ; aussitôt après son départ, il suivit le mouvement général.

2765. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Il passa le reste de sa vie fort doucement ; on s’amusait fort chez lui, et l’on y dansait.

2766. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Cette fin est beaucoup plus suivie et d’un plus rigoureux enchaînement que le reste.

2767. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

. — La vieillesse est comme ces trois derniers livres de la Sibylle ; les six autres livres n’étant plus là, ce qui reste en tient lieu et mérite d’être payé autant que tous les autres. — La vieillesse est « le dernier mot de la vérité sur cette terre.

2768. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Ceux même qui, tout en lui accordant beaucoup, mesuraient leur suffrage, ne furent pas des derniers à sentir quelle perte c’était pour la littérature que celle de ce talent jeune, déjà maître en bien des parties, et qui, sur le reste, était en travail, en effort constant et en progrès.

2769. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

La question est entre ces deux ; le reste leur obéira.

2770. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Renan a rendu hommage à l’élévation de cœur et de pensée de M. de Montalembert, lequel, de son côté, n’a pas été en reste de bonne grâce envers un adversaire généreux.

2771. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

L’un reste à Vienne, un autre à Berlin, un autre à Kœnigsberg, un autre à Bonn ou à Dusseldorf, tous séparés les uns des autres par cinquante, par cent milles, et le contact personnel, l’échange personnel de pensées sont des raretés.

2772. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Il explique lui-même, au reste, ses contradictions intérieures, les éléments divers et contraires qui s’agitent, qui se heurtent en lui, et desquels se compose son essence ; et voulant rassurer son ami, il se dépeint et se développe soudainement à nos yeux dans un magnifique portrait : « (5 février 1784).

2773. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Je me rappelle qu’en 1831, vers le temps où parut sa gracieuse idylle de Marie, comme je le visitais en compagnie d’un ami, directeur d’un journal, nous le trouvâmes au lit, dans une assez pauvre chambre d’hôtel où il logeait, et assez mécontent du sort ; nous l’engageâmes à travailler et à se joindre à nous pour quelques articles littéraires : à quoi il nous répondit d’un ton sec : « Non, je veux que ma carte de visite reste pure. » Ce qui, je dois le dire, nous parut légèrement impertinent, à nous qui alors étions jusqu’au cou dans la prose.

2774. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Mais, pour avoir raisonné d’Homère tout au long avec Wolf, l’œuvre homérique n’en demeure pas moins à nos yeux le plus admirable produit de la poésie humaine ; Théocrite, pour avoir eu des précurseurs dans son genre, et pour n’être pas un inventeur et un créateur, absolument parlant, n’en reste pas moins la plus charmante et la plus fraîche des flûtes pastorales.

2775. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Il en est du courant des opinions comme des vents en météorologie : la cause des vents et de leurs variations reste inconnue ; tant d’influences y concourent, qu’il a été jusqu’ici impossible de déterminer la part exacte de chacune.

2776. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Aussi le fait de cette imitation ou de cette réminiscence, fût-il un instant admis, reste au fond assez indifférent.

2777. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Mais les indications données par M. de Latouche, à cet égard, paraissent peu exactes : une Biographie d’André Chénier reste à faire (1852).

2778. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

On lui rend aujourd’hui plus de justice qu’il n’en rendait : il eut des talents divers dont la réunion n’est jamais commune ; jeune, il contribua pour sa bonne part aux gracieux plaisirs de son temps ; plus tard, s’armant d’une plume habile en prose, il fut utile à une cause sensée, et il reste après tout l’homme le plus distingué de son groupe littéraire et politique.

2779. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Boileau ne sortit pas indemne de toutes ces polémiques : il en garda un fâcheux renom de pédant et de cuistre, qui mit son œuvre en défaveur ; et même aujourd’hui, après tant d’années, quand depuis si longtemps le combat a cessé, et qu’il ne reste plus même que le souvenir des anciens partis, nous ne sommes point encore revenus des préjugés créés contre lui par l’acharnement qu’on mit au temps du romantisme à rendre sa doctrine responsable des misérables productions de l’art pseudo-classique.

2780. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

L’égoïsme qu’il lâche en liberté est à peu près inoffensif, parce qu’il s’offre dans sa simplicité primitive, tout proche de la naturelle volonté d’être, parce qu’il est soustrait aux malignes complications que la société y introduit, parce qu’en un mot il reste égoïsme, et ne devient pas ambition ni intérêt.

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