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465. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

On s’est rencontré un peu partout, aux premières, dans les salons, aux bureaux des journaux, à table. […] Qui s’attendrait à rencontrer l’apôtre saint Paul dans une tirade sur la voluptueuse Taïti, ou bien la Bible à l’Éden-Théâtre, qui, malgré son nom, n’est point le séjour de l’innocence ? […] Brunetière on est moins exposé à rencontrer de ces phrases rocailleuses, baroques ou boiteuses. […] Ou encore, il a rencontré sur son chemin un bel acacia fleuri et il faut bien qu’il le décrive, n’est-ce pas ! […] Ils regretteront de ne pas rencontrer plus de mouvement, de variété, de légèreté, voire même quelques-unes de ces négligences qui plaisent par un certain air de laisser-aller.

466. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVI » pp. 64-69

dans Lucrèce, madame Halley, l’actrice, qui court la province, va jouer les trois rôles de femmes à la fois (Tullie, Lucrèce et la sibylle), et elle le pourra ; en effet, ces trois femmes ne se rencontrent jamais une seule fois ensemble.

467. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Ce n’est point aux Mémoires mêmes qu’il faut s’en prendre de cet empressement qu’ils rencontrent plutôt qu’ils ne le font naître ; ce n’est pas non plus à la vénération nationale pour un grand nom qu’il faut en savoir gré seulement.

468. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

En s’étendant un peu longuement sur ce séjour en Russie, M. de Ségur a cédé sans doute à plus d’un attrait ; là où lui-même a rencontré tant de plaisirs et de faveurs qu’il se plaît à redire, d’autres qui lui sont chers ont recueilli dans les dangers d’assez glorieux sujets à célébrer.

469. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Guarini, et Jason de Nores. » pp. 130-138

Les mêmes défauts se rencontrent dans Guarini : mais ils y sont & moins nombreux, & moins considérables.

470. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

Leur père à tous t’a rencontré au marché : il t’a leurré de l’espoir de beaucoup d’or.

471. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VI. Des éloges des athlètes, et de quelques autres genres d’éloges chez les Grecs. »

On n’ignore pas que toutes les odes de Pindare sont des éloges de ce genre, et je m’y arrêterai peu ; leur impétuosité, leurs écarts, leur désordre, et surtout les longs détours par lesquels il passe pour trouver ou fuir son sujet, tout cela est connu ; il semble que Pindare a peur de rencontrer ses héros, et qu’il les chante, à condition de n’en point parler.

472. (1898) Essai sur Goethe

J’éprouvais le même sentiment désagréable qu’à rencontrer un monstre mal venu et broussailleux. […] Ils se rencontrent. […] Il le rencontra pourtant quelquefois dans les cercles étroits de la petite ville. […] quand je revenais de la promenade et que je le rencontrais au clair de lune, je disais qu’il était amoureux. […] Il est encore des âmes sympathiques, qui se rencontrent et jouissent ensemble de ce bel univers.

473. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Ces vers et les suivants, récités à haute voix, n’auraient eu besoin, pour émouvoir et enlever tous les cœurs, pour renouveler, à leur manière, les anciens triomphes dus à la veine lyrique, et faire éclater les larmes avec les applaudissements, que de rencontrer réunis dans une salle du Louvre ou du Palais les bons citoyens du Parlement, de l’Université, de la bourgeoisie sauvée par Henri IV et encore reconnaissante : Il n’a point son espoir au nombre des armées, Étant bien assuré que ces vaines fumées N’ajoutent que de l’ombre à nos obscurités L’aide qu’il veut avoir, c’est que tu le conseilles ; Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles, Et vaincra nos souhaits par nos prospérités. […] On sait sa réponse à ce bon conseiller de Provence de ses amis, qu’il rencontrait tout triste chez le garde des sceaux Du Vair. […] Cependant ces grands conseillers pensaient avoir bien rencontré quand ils avaient dit que c’était assez gagner que de gagner temps. […] Là aussi, toutefois, il a rencontré quelques accents, et des accents dans le ton qui lui est propre. […] Mais je sais que juger est un métier que tout le monde ne sait pas faire : il y faut de la science et de la conscience, qui sont choses qui ne se rencontrent pas souvent en une même personne. » N’est-ce pas là une belle définition des devoirs de la critique, et qu’a-t-on trouvé de mieux après deux siècles ?

474. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

À ce moment où le petit journaliste défendait à Périgueux le gouvernement des satisfaits, tout en songeant à part lui qu’il faisait peut-être une besogne honteuse  s’il avait rencontré sur son chemin quelque théoricien du socialisme, imposant par sa foi, ardent de langage, austère de mœurs et sacerdotal d’allures, comme il s’en est trouvé, il n’est pas déraisonnable de supposer qu’il eût suivi cet apôtre en lui disant : « C’est vous la vérité et la vie ». […] Mais l’inquiétude du petit journaliste ne s’apaisa pas, et il ne rencontra point l’apôtre qui l’eût pu conquérir à l’armée de la révolte. […] Et l’on a l’étonnement de voir Louis Veuillot, en plus d’une page, se rencontrer sur ce point  et sauf la différence des conclusions — avec Taine et avec Renan. De même, il constate que la Révolution a surtout profité aux riches ; il cherche en vain ce qu’elle a fait pour les pauvres : et l’on a la surprise de le voir se rencontrer là-dessus avec les plus décidés révolutionnaires d’aujourd’hui. […] J’ai défendu le capital sans avoir eu jamais un sou d’économies, la propriété sans posséder un pouce de terrain, l’aristocratie, et j’ai à peine pu rencontrer deux aristocrates ; la royauté, dans un siècle qui n’a pas vu et ne verra pas un roi.

475. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Parmi les choses imitées de Corneille, on y rencontrait des traits comme ceux-ci : J’ai besoin d’un époux illustre et magnanime, Qui m’allie à la gloire et me tire du crime ; Dont la vertu pour moi calme les factieux, Ecarte la tempête et désarme les dieux4… et des maximes de ce style : Et l’aveugle terreur, quand on doit trébucher, Précipite la chute, au lieu de l’empêcher5. […] Tout spectateur dont l’esprit est cultivé est leur juge ; tout homme qui a quelque expérience de la vie a rencontré leurs originaux. […] Il n’est plus permis de dire qu’elles sont une gêne pour l’homme de génie, puisque voilà les deux plus beaux ouvrages de notre théâtre tragique où l’effort qu’elles ont coûté est si peu sensible, que les auteurs semblent les avoir rencontrées, sans les chercher, parmi les autres sortes de vérités qui rendent ces pièces immortelles. […] Il n’arrangeait pas son poème d’après ces règles, et il ne s’avisa jamais de leur rien sacrifier de la nature des choses ; mais, en méditant fortement son sujet et en y réunissant toutes les vraisemblances, il rencontrait les unités. […] J’aimerais mieux qu’on l’eût loué de n’avoir point songé à tout cela, mais bien d’avoir rencontré naturellement toutes ces richesses de l’expression, en ne cherchant que la vérité des sentiments.

476. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Poulot étudie les divers types d’ouvriers mécaniciens qu’il a rencontrés dans sa carrière ; de cette étude particulière, Il s’élève à des considérations générales sur la position des prolétaires ; et, dans la seconde partie, il aborde hardiment la question sociale. […] L’influence des faits, la tyrannie des choses est montrée par l’auteur avec un soin particulier ; il ne se contente pas de dessiner l’âme de son héros : il recherche et montre les parcelles empoisonnées que ce malheureux a respirées dans l’air, les poisons qu’il s’est laissé verser, les meurtrissures des obstacles qu’il a rencontrés, dont il n’a pas su faire disparaître la trace. […] Mais son étoile l’avait destiné à jouer le rôle de novateur, à partager les haines qu’excita la nouvelle école naturaliste  Un jour qu’il flânait sur le boulevard, il rencontra M.  […] Après l’avoir lu, il rencontra M.  […] Cet oubli du ministère donna une espèce de satisfaction aux plus malveillants ; ils pouvaient se consoler des succès de leur adversaire, en pensant qu’ils n’auraient du moins pas la mortification de le rencontrer avec le ruban rouge à sa boutonnière.

477. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Jules Sandeau » pp. 322-326

À travers les charmants et bien mérités éloges auxquels prêtait ce genre de réponse toute personnelle, j’ai regretté, je l’avoue, de rencontrer deux ou trois traits piquants qui visaient au-delà, qui semblaient s’adresser à de grands talents placés hors de la sphère et de la portée académique60.

478. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

En rendant compte de la première livraison de ces Mémoires, où nous rencontrions à chaque page des récits insignifiants ou puérils, nous avons soupçonné quelque système prémédité de réticence et de diversion ; et, par respect pour l’esprit de madame de Genlis, nous accusions préférablement sa candeur.

479. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Bœrne avait pris la peine de s’informer à ce sujet, il eût rencontré facilement, à Paris, des conférences philosophiques moins ridicules que celles dont il nous a tracé une agréable caricature.

480. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

J’ai rencontré tant d’hommes supérieurs et originaux qui n’en sortaient pas !

481. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

Ce chaos monstrueux de vers étonnés de se rencontrer ensemble rappelle de temps en temps ce que le goût a de plus pur, ce que la verve a de plus vigoureux.

482. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Pourtant, par un instinct analogue à celui de quiconque, ayant connu la nouvelle ce matin par les journaux, en cause volontiers cet après-midi avec les amis rencontrés, ne puis-je m’empêcher de dire mon sentiment à des lecteurs familiers.

483. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Il est rare de rencontrer dans un même Homme deux qualités qui semblent s’exclure l’une l’autre.

484. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

Costar lui tient les propos les plus offensans & les plus ridicules, ne lui parle que « de l’accabler à coups de langue & de plume, de faire revenir l’usage de cet ancien tems, où de jeunes Romains de condition se promenoient par les rues tout le long du jour, cachant sous leurs robes de longs fouets pour châtier l’insolence de ceux qui n’approuvoient pas le poëte Lucilius, s’ils étoient assez malheureux que de se rencontrer en leur chemin ».

485. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Si le poète s’égarait dans les vallées du Taygète, au bord du Sperchius, sur le Ménale aimé d’Orphée, ou dans les campagnes d’Élore, malgré la douceur de ces dénominations, il ne rencontrait que des faunes, il n’entendait que des dryades : Priape était là sur un tronc d’olivier, et Vertumme avec les Zéphyrs menait des danses éternelles.

486. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIV. Parallèle de l’Enfer et du Tartare. — Entrée de l’Averne. Porte de l’Enfer du Dante. Didon. Françoise de Rimini. Tourments des coupables. »

J’étais seule avec mon amant, et nous étions sans défiance : plus d’une fois nos visages pâlirent, et nos yeux troublés se rencontrèrent ; mais un seul instant nous perdit tous deux.

487. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 6, des artisans sans génie » pp. 58-66

Leurs tableaux se sont appauvris dès qu’ils n’ont plus été à portée de rencontrer à point nommé dans les ouvrages des grands maîtres, la tête, le pied, l’attitude, et quelquefois l’ordonnance dont ils avoient besoin.

488. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Stuart Merrill Auteur des Gammes qui ont rencontré dans la presse quelques approbateurs, est resté plutôt parnassien, ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs de faire preuve de talent.

489. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ii »

Un jeune soldat a pu rencontrer un aumônier, et puis d’autres soldats, qui appartiennent comme lui à l’Association de la Jeunesse catholique française 1 ; il s’en réjouit : « C’est si bon de vivre un peu la vie de l’A.

490. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Et si quelqu’un s’étonne comme d’une merveille, et demande d’où vient cette poëtesse nouvelle, il saura qu’elle a aussi rencontré, pour son malheur, un Phaon aimé, terrible et inflexible ! […] Il n’est pas possible, à un certain endroit, de méconnaître le rapport de la situation décrite avec ce qu’exprimeront tout à côté les sonnets de Louise : « En somme, dit-elle ici par la bouche de Mercure, quand cette affection est imprimée en un cœur généreux d’une Dame, elle y est si forte qu’à peine se peut-elle effacer ; mais le mal est que le plus souvent elles rencontrent si mal, que plus aiment et moins sont aimées. […] Sans lance et sans glaive, Cypris met en pièces d’un seul coup tous les dessins des mortels et des Dieux. » Et puisque j’en suis à ces réminiscences des Anciens, à celles qui purent se rencontrer en effet dans l’esprit de Louise ou à celles qu’aussi elle nous suggère, on me permettra une légère digression encore qui, moyennant détour, nous ramènera à elle finalement.

491. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

V Je suis sûr que vous avez rencontré souvent, soit à Paris sur vos boulevards ou dans vos théâtres, soit parmi la foule dans vos expositions de tableaux et de sculptures, soit en Italie aux pieds du Colisée ou de Saint-Pierre de Rome, soit à Londres dans les salles du musée Britannique, soit en Grèce sur les marches du temple de Thésée, ou sur les sentiers pierreux de l’Acropole, un jeune homme dont vous n’avez jamais su le nom, mais dont la physionomie, semblable à une pensée ambulante, vous a frappé à votre insu d’une sorte d’empreinte indélébile, et vous le reconnaîtriez entre mille si vous veniez à le rencontrer une seconde fois. […] L’amateur du beau est un de ces phénomènes que La Bruyère aurait placé dans sa galerie des caractères et des curiosités morales s’il l’avait rencontré sur sa route.

492. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

— Notre bon ange nous a bien servis ce matin, dit la bonne femme du bargello, de nous avoir fait rencontrer par hasard sur le pont un joli petit musicien des Abruzzes, tel que nous n’aurions pas pu, pour cinquante carlins, en trouver un aussi habile et aussi complaisant dans toute la grande ville de Lucques, excepté dans la musique de monseigneur le duc. […] Sous chacune des arcades de ce cloître qui entourait la cour, s’ouvrait une large fenêtre, en forme de lucarne demi-cintrée par en haut, plate par en bas, grillée de bas en haut et de côté à côté, par des barres de fer qui s’encastraient les unes dans les autres chaque fois qu’elles se rencontraient de haut en bas ou de gauche à droite, de façon qu’elles formaient comme un treillis de petits carrés à travers lesquels on pouvait passer les mains, mais non la tête. […] CLXXIX Le bargello m’enseigna la manœuvre dans le premier cachot vide que nous rencontrâmes, à droite, en entrant dans cette triste cour.

493. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Elle rencontra à Milan M.  […] Il revint vite, en traversant la mer, par Carthage, puis par Grenade et l’Alhambra, où il rencontra le véritable but de son voyage. « Mais croyez à ce que je chante, et non à ce que je prêche !  […] Les plus virulentes invectives contre Bonaparte se rencontrèrent sur sa poitrine avec les phrases les plus enthousiastes qu’il avait brodées deux ans plus tôt pour les faire retentir dans son discours à l’Académie française.

494. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Dans la littérature anglaise, j’admire comme vous Byron, mais je voudrais bien que vous fissiez une petite place à Keats, que Shelley ne vous parût pas être si négligeable, ni Tennyson l’unique poète de l’Angleterre moderne ; j’aimerais, quand vous allez à Venise, que vous eussiez un petit coup d’œil pour Tiepolo, j’aimerais, enfin, rencontrer dans votre œuvre mille choses que je n’y trouve pas. » Vous direz tout cela, mais M.  […] Je ne crois pas avoir jamais rencontré d’homme ni de femme impeccable, il me semble pourtant que si ce monstre, capable d’être toujours le même, se trouvait sur mon chemin, je le fuirais avec horreur. […] Flaubert est fou quand se produit une répétition de mots, quand certains verbes qui forment l’armature de la phrase française, faire, être, avoir, se rencontrent trop souvent sous sa plume ; les qui et les que, qui permettent à une pensée de se développer dans toute son ampleur, le bouleversent.

495. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Qui n’a pas rencontré, par le monde, de ces horribles mères défigurées en matrones ? […] Au sortir de la pièce, si on rencontrait M. de Jalin dans la vie, pas une femme ne le prendrait pour amant, et pas un spectateur n’en voudrait faire son ami. […] » C’est un beau cri et qui a rencontré de l’écho dans la salle.

496. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Je l’ai rencontrée ; c’est toujours elle avec les yeux que j’ai aimés, son petit nez, ses lèvres plates et comme écrasées sous les baisers, sa taille souple, — et ce n’est plus elle. […] Un jour, Gavarni y rencontra une petite femme grassement commune et, selon son expression, « puant la petite bourgeoisie ». […] Valentin, nous le rencontrions souvent, à l’heure de minuit au Grand Balcon dont il appréciait fort le bock et le kinsing, en leur nouveauté à Paris.

497. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Dans cette œuvre une originalité va nous apparaître qu’on ne s’attendait peut-être pas d’y rencontrer. […] Bien des sentiments s’y rencontrent, sauf un pourtant : c’est le sentiment chrétien. […] Auteurs et public se rencontrent dans cette conception de la vie. […] Venant à rencontrer certains spécialistes, M.  […] Les écrivains qui s’y rencontrent, doivent, à ce qu’il semble, s’y rencontrer pour la première fois.

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