Ce sont-là les vrais Philosophes dignes de l’estime des Citoyens ; & non ces esprits audacieux & inquiets, qui se font un jeu de détruire ce qu’il y a de plus respectable, & dont l’objet principal est de se faire remarquer par la singularité de leurs idées.
Remarquez à quel point je suis immoral ! […] Remarquez-vous ses façons de parler quand il fait de la politique ? […] Remarquez, d’ailleurs, un fait curieux. […] Il est à remarquer qu’il s’occupe peu d’histoire proprement dite, et qu’en vérité il la sait mal. […] Remarquez-vous que, comme elles, elle a le caractère d’expédient et de mesure transitoire ?
Si vous l’êtes jamais, vous remarquerez ceci. […] Et pourtant — avez-vous remarqué ? […] Remarquez que c’est exactement le parti pris héroïque et fou des amoureux romanesques, des chevaliers de la Table ronde ou des bergers de l’Astrée, ce qui les rendait capables d’immoler à leur maîtresse non seulement leur intérêt, mais leur raison, et d’accepter ses plus injustifiables caprices comme des ordres absolus et sacrés. […] Ce sera si fatal qu’on en croira mourir… Vraiment, ce sont là des séries de mots comme on en forme en rêve… Vous avez dû remarquer ?
Remarquez au reste, comme preuve de la force ajoutée par la diphtongue oi aux mots foi, roi, foi, qu’elle exige une plus forte émission de la voix que lé, ré, fé, qu’elle oblige à desserrer les dents et les lèvres pour s’ouvrir un passage plus libre et comme pour donner aux paroles plus de solennité. […] Mademoiselle de Montpensier en a remarqué parmi elles qui font les dévotes par politique, et cette remarque rappelle qu’en 1667, la reine-mère, vieillie et mécontente du cardinal Mazarin qui désormais comptait moins sur elle pour sa fortune que sur ses nièces, et surtout sur l’inclination du jeune roi pour Hortense Mancini, était devenue dévote : de ce moment, il y eut des dévotes à la cour. […] Isolées, elles disent des niaiseries, dont elles rient aux éclats quand on les leur fait remarquer… — Ah ! […] Remarquez d’abord qu’en 1609, quand parurent Les Précieuses de Molière, la marquise valétudinaire avait près de quatre-vingts ans.
La première parut innocente et fit sourire le petit nombre de ceux qui la remarquèrent ; la seconde amena un furieux éclat dans un certain public et au sein de l’Académie. […] remarqua-t-il par un retour sur lui-même, que cette dame ne dit-elle ce que je pense !
On veut qu’un homme, dans un état libre, alors qu’il se fait remarquer par un livre, indique dans ce livre les qualités importantes que la république peut un jour réclamer d’un de ses citoyens, quel qu’il soit. […] Il arrive sans cesse en société, lorsqu’on écoute des hommes qui ont le dessein de faire croire à leurs vertus ou à leur sensibilité, de remarquer combien ils ont mal observé la nature, dont ils veulent imiter les signes caractéristiques.
On remarquait malignement que Larroumet avait beaucoup cité les critiques vivants, des journalistes souvent sans autorité ni mérite littéraires. […] J’ai d’ailleurs remarqué que cette amabilité des citations l’avait suivi dans toute sa carrière : alors qu’il était arrivé, n’ayant besoin de personne, il aimait à citer des travaux secondaires d’inconnus, de jeunes gens, sans intérêt alors assurément, par souci d’exactitude et minutie d’information.
Stuart Mill, qui fait remarquer justement combien la méthode des sciences morales et sociales est peu avancée, s’est attaqué résolûment à celle de la psychologie : il y revient à plusieurs reprises67 et sa pensée ne laisse rien à désirer en clarté, sur ce point. […] « Il est certainement vrai que la psychologie de l’association représente plusieurs des états mentaux supérieurs comme étant en un certain sens le développement des états inférieurs. » Mais dans d’autres cas semblables, comme le fait remarquer finement l’auteur, on a exalté précisément la sagesse et l’art merveilleux de la nature qui tire, dit-on, le meilleur du pire et le noble du bas.
Ce n’est pas ici le lieu d’en faire remarquer l’esprit, & d’y répondre. […] Agir autrement, c’eût été affoiblir la seule digue qu’on pût opposer au torrent ; c’eût été nous associer à ces ames froides & stériles, qui voient le désordre, se contentent de le remarquer, ont trop de foiblesse pour le combattre, & en deviennent par-là en quelque sorte les complices.
Aussi trouvons-nous des esprits qui ne paroissent presque point de la même espece, quand nous venons à refléchir sur le génie des peuples qui sont assez differens les uns des autres, pour qu’on puisse remarquer cette difference dans le corsage et dans le teint. […] C’est de tout temps qu’on a remarqué que le climat étoit plus puissant que le sang et l’origine.
À l’appui de cette méthode, on fait remarquer qu’elle seule est recevable dans une science d’observation. […] On fera peut-être remarquer que, généralement, là où nous l’observons aujourd’hui, il renferme une pluralité de familles particulières.
Il ne paraît pas avoir remarqué que la durée réelle se compose de moments intérieurs les uns aux autres, et que lorsqu’elle revêt la forme d’un tout homogène, c’est qu’elle s’exprime en espace. […] Mais il ne paraît pas avoir remarqué que le processus de notre activité libre se continue en quelque sorte à notre insu, à tous les moments de la durée, dans les profondeurs obscures de la conscience, que le sentiment même de la durée vient de là, et que sans cette durée hétérogène et indistincte, où notre moi évolue, Il n’y aurait pas de crise morale.
L’un est consacré à un Sulpicius, jurisconsulte, orateur, républicain zélé, et vertueux dans un temps où les vertus se remarquaient à Rome. […] On l’a blâmé, on le blâmera encore ; je ne l’accuse, ni ne le justifie : je remarquerai seulement que plus un peuple a de vanité au lieu d’orgueil, plus il met de prix à l’art important de flatter et d’être flatté, plus il cherche à se faire valoir par de petites choses au défaut des grandes, et plus il est blessé de cette franchise altière ou de la naïve simplicité d’une âme qui s’estime de bonne foi et ne craint pas de le dire.
Alors sans doute un petit nombre de géants dispersés dans les bois, vers le sommet des montagnes, furent épouvantés par ce phénomène dont ils ignoraient la cause, levèrent les yeux, et remarquèrent le ciel pour la première fois. […] Par un effet de ce caractère de l’esprit humain que nous avons remarqué d’après Tacite ( mobiles ad superstitionem perculsæ semel mentes , axiome 23), dans tout ce qu’ils apercevaient, imaginaient, ou faisaient eux-mêmes, ils ne virent que Jupiter, animant ainsi l’univers dans toute l’étendue qu’ils pouvaient concevoir.
J’ai remarqué avec plaisir qu’on accordait beaucoup plus de liberté et la permission de la nuit aux hommes mariés. […] Remarquez, je vous prie, la manière dont j’emploie le vers à quatorze syllabes. […] Avez-vous remarqué ces deux portraits de femmes au-dessus de mes meules ? […] Mais en revanche j’y ai remarqué des choses, qui sont vraiment d’un artiste, et d’un grand artiste. […] « Ce que j’ai remarqué à propos des Juifs peut tout aussi bien se dire des chrétiens.
Ses vers paroissent au dessus de son siecle, par l’énergie & la pureté du langage qui s’y font remarquer.
M. de Morand entreprit de s’en venger sur le Théatre, & le caractere de cette Dame, sous le nom de Madame Orgon, fut remarqué par le Spectateur.
On a remarqué, avec raison, qu’il s’étoit trop laissé aller aux impressions d’une mélancolie sombre, qui rembrunit ses tableaux, donne à ses Héros un air farouche, diminue enfin l’intérêt, à force de vouloir le presser & l’étendre.
Nous ne nous sommes si étendus sur ces Anecdotes, que pour faire remarquer combien il faut se défier des jugemens historiques de M. de Voltaire.
La critique était arrivée aux pieds, sans avoir rien remarqué qui la consolât.
En France, l’idylle bucolique, est-il besoin de le remarquer ? […] On ne peut s’empêcher non plus de remarquer que les scholies ou commentaires qu’on possède, et qui ont été compilés d’après les plus anciens grammairiens, nous abandonnent et, en quelque sorte, expirent vers le milieu du recueil, comme si ces anciens commentateurs n’avaient cru marcher avec le vrai Théocrite que jusque-là. […] Je dis que je te vaincrai tant que je voudrai moi-même en chantant. » Daphnis lui répond dans le même tour et sur les mêmes cadences : « Pasteur de laineuses brebis, flûteur Ménalcas, tu ne me vaincras jamais, même quand tu chanterais à en mourir. » Remarquez bien qu’il n’y a pas ce mot de mourir dans le texte ; un tel mot de malheur ferait tache, et les Grecs s’en gardaient soigneusement. […] Et doucement il me dit, en montrant les dents, d’un regard souriant, et le rire jouait sur sa lèvre. » Au sujet de cette peau qui sent encore la présure, et que je n’ai pas voulu dérober par fausse bienséance, on remarquera que ce sont là des circonstances qui plaisaient aux anciens, bien loin de leur répugner ; ils les recherchaient plutôt volontiers. […] Remarquons pourtant comme elle n’oublie pas sa toilette ni cette parure empruntée à une amie, et qui apparemment lui seyait bien ; elle n’oublie pas non plus les circonstances singulières de cette procession qui est devenue l’événement fatal de sa vie ; et même il y avait une lionne !
Envoyé à l’université de Turin, comme toute la jeune noblesse, il y passa huit ans, qu’il raconte aussi puérilement que son âge, cherchant avec un soin jaloux et ridicule à y faire remarquer à ses biographes futurs quelques symptômes de son prodigieux génie tragique ; il n’y découvre que des enfantillages sans goût et sans valeur. […] Que si j’y remarquai aussi des erreurs ou des déclamations, ce sont filles d’inexpérience et non de mauvaise volonté que je voulus également y laisser. […] Étrangère de haute distinction, il n’était guère possible de ne la point voir et de ne pas la remarquer, plus impossible encore, une fois vue et remarquée, de ne pas lui trouver un charme infini. […] Sur la place des Victoires, autour du Palais-Royal, dans toutes les rues voisines de l’Opéra, on remarqua pendant cette soirée du 10 un déploiement de troupes tout à fait inusité.
Il suffira, pour s’en convaincre, de remarquer que les unités avec lesquelles l’arithmétique forme des nombres sont des unités provisoires, susceptibles de se morceler indéfiniment, et que chacune d’elles constitue une somme de quantités fractionnaires, aussi petites et aussi nombreuses qu’on voudra l’imaginer. […] Remarquons, en effet, que nous appelons subjectif ce qui paraît entièrement et adéquatement connu, objectif ce qui est connu de telle manière qu’une multitude toujours croissante d’impressions nouvelles pourrait être substituée à l’idée que nous en avons actuellement. […] Or remarquons que, lorsque nous parlons du temps, nous pensons le plus souvent à un milieu homogène où nos faits de conscience s’alignent, se juxtaposent comme dans l’espace, et réussissent à former une multiplicité distincte. […] Remarquons que cette dernière image implique la perception, non plus successive, mais simultanée, de l’avant et de l’après, et qu’il y aurait contradiction à supposer une succession, qui ne fût que succession, et qui tînt néanmoins dans un seul et même instant. […] Mais aussi, remarquons-le bien, l’intuition d’un espace homogène est déjà un acheminement à la vie sociale.
D’autres, pour être remarqués, ont besoin d’arriver ; mais lui a été remarqué dès le jour du départ. […] L’as-tu remarqué, et n’en as-tu pas frémi ? […] En outre, je ferai remarquer à M. […] On n’a pas assez remarqué, jusqu’à présent, ce côté du talent de M. […] A-t-on remarqué par exemple que M.
Ils sont fréquents, et, par cela même que la parole intérieure y est plus intense, ils ont été plus remarqués que les autres, soit par les philosophes168, soit même par le sens commun, dont les observations imparfaites ont laissé une trace dans les littératures et dans les langues. […] Sans doute, l’expression intérieure de la passion peut devenir habituelle ; mais la nouveauté de la chose signifiée se reflète sur le signe, qui paraît, lui aussi, nouveau, parce qu’il exprime une chose nouvelle ; le signe n’est qu’un accessoire, ce n’est pas lui qu’on écoute, et sa monotonie n’est pas remarquée. […] Suite : les dieux d’Homère ; la prosopopée Socrate ne rattachait ses idées propres sur les rapports des dieux avec les hommes qu’aux idées religieuses de son temps ; néanmoins, il est impossible de ne pas remarquer une certaine analogie entre le rôle qu’il attribuait à son démon et le rôle que prennent dans Homère les divinités protectrices à l’égard des héros : tantôt elles leur révèlent l’avenir ; tantôt et plus souvent, elles les invitent à certaines actions déterminées, ou bien elles les retiennent au moment d’agir, elles leur imposent le calme et la réserve ; enfin, prédiction et conseil ont souvent dans les discours des dieux de l’Olympe le rapport de principe à conséquence : l’avenir dévoilé justifie le conseil présent. […] Nous avons déjà remarqué que Socrate avait du désigner par la voix du divin tantôt une véritable parole intérieure, tantôt un sentiment subit intérieurement inexprimé ; dans le second cas, le mot voix était une image. […] Nous ajouterons même que le fait d’avoir remarqué en lui-même une voix, sans l’externer, sans la rattacher à un corps sonore, visible et tangible, fait de Socrate le premier observateur de la parole intérieure ; seulement la psychologie n’a pas profité de son observation, puisqu’il a vu là un fait théologique, au lieu d’un fait psychologique [cf. ch.
Toutefois, il faut remarquer que la détermination nécessaire des faits physiologiques par leurs antécédents s’impose en dehors de toute hypothèse sur la nature des éléments ultimes de la matière, et par cela seul qu’on étend à tous les corps vivants le théorème de la conservation de l’énergie. […] Remarquons que le mécanisme le plus radical est celui qui fait de la conscience un épiphénomène, capable de venir s’ajouter, dans des circonstances données, à certains mouvements moléculaires. […] — Remarquons en outre que toute application intelligible de la loi de conservation de l’énergie se fait à un système dont les points, capables de se mouvoir, sont susceptibles aussi de revenir à leur position première. […] Il faut remarquer, comme nous le disions plus haut, que le moi grossit, s’enrichit et change, à mesure qu’il passe par les deux états contraires ; sinon, comment se déciderait-il jamais ? […] Et remarquez que vous ne sauriez lui épargner aucun détail de ce rôle, car les plus médiocres événements ont leur importance dans une histoire, et, à supposer qu’ils n’en eussent point, vous ne pourriez les juger insignifiants que par rapport à l’acte final, lequel, par hypothèse, n’est pas donné.
Bornons-nous pour le moment à remarquer qu’il se situe, d’après ce qui précède, en un point jusqu’où le courant spirituel lancé à travers la matière aurait probablement voulu, jusqu’où il n’a pu aller. […] Il faut remarquer que le Bouddhisme, qui apportait aux hommes la délivrance, considérait les dieux eux-mêmes comme ayant besoin d’être délivrés. […] Il faut d’abord remarquer l’accord des mystiques entre eux. […] Remarquons d’abord que les mystiques laissent de côté ce que nous appelions les « faux problèmes ». […] Remarquons qu’une émotion d’ordre supérieur se suffit à elle-même.
Il ne s’est jamais permis le moindre trait contre la Religion ; mais ce qui honore bien davantage la mémoire de ce véritable Bel-Esprit, comme l’a fort bien remarqué M. l’Evêque de Senlis*, « c’est que pouvant monter facilement aux premieres dignités de l’Eglise qui vinrent le chercher de bonne heure, il résista par probité aux offres les plus flatteuses.
Remarquez même que l’esprit est moins choqué de la création des dryades, des naïades, des zéphyrs, des échos, que de celle des nymphes attachées à des objets muets et immobiles : c’est qu’il y a dans les arbres, dans l’eau et dans l’air un mouvement et un bruit qui rappellent l’idée de la vie, et qui peuvent par conséquent fournir une allégorie comme le mouvement de l’âme.
Après tout, ce sont encore des enseignements de style que j’ai dégagés de ce conflit, et l’on daignera remarquer que je soutiens ici la cause de mes lecteurs bien plus que ma propre cause.
Mais, comme tous les critiques l’ont remarqué, l’optimisme finit toujours par l’emporter chez Hugo, — et aussi d’ailleurs chez les manichéens eux-mêmes, qui aboutissaient à une absorption finale des ténèbres dans la lumière. […] La puissance même de son imagination le projette toujours hors de lui, dans le monde entier, et il en résulte une conséquence qu’on n’a pas assez remarquée : c’est que, par cela même qu’il est plus imaginatif, plus objectif, il est aussi au fond plus métaphysicien. […] On remarquera cette conception aristotélique de Dieu présent à tout comme fin plutôt encore que comme cause. […] Il est à remarquer que les écrivains sceptiques, comme Voltaire, Stendhal, Mérimée, au style froid, clair, sarcastique, vieillissent moins que les autres. […] Dupuy fait remarquer à V.
Mais, ainsi que l’ont remarqué avec justesse Hooker et Asa Gray, ce n’est pas nous qui produisons directement les variations que l’on constate journellement dans nos produits domestiques. […] Héron a remarqué un Paon panaché qui était tout particulièrement préféré par toutes les femelles de son espèce. […] Mais qu’un amateur remarque chez un Pigeon un bec un peu plus court qu’à l’ordinaire, un autre amateur, au contraire, remarquera, chez un autre sujet, un bec d’une longueur en quelque chose inaccoutumée. […] Waterhouse et d’autres l’ont remarqué, nos groupes de Carnivores, de Ruminants et de Rongeurs, puissent avec succès soutenir la concurrence contre ces ordres si profondément distincts. […] Ainsi que l’a fait remarquer M.
On voulut bien remarquer en particulier que, lié comme je l’étais avec lui et même lui ayant dû la première idée et la mise en train de ces Causeries du lundi, je ne lui en avais jamais consacré une seule comme à un écrivain de quelque valeur, à un auteur de mémoires.