Tous ont leur caractère propre et leur rôle dans l’action. […] Méphistophélès, en vérité, remplit son rôle de diable et ment lorsqu’il prétend ne vous montrer partout que le repos sans la dignité ou la dignité sans le repos. […] Par là, son rôle de citoyen se confond avec ses devoirs de père et d’époux, son patriotisme avec ses affections privées. […] Tel n’a pas été, nous le répétons, le rôle de Goethe. […] Et, lorsqu’il raconte cette touchante histoire, voilà que, forçant son rôle, il raisonne en séducteur de profession.
Ainsi, fils d’Apollon, de ta lyre divine Je cherche les accords touchants Mais, humides encor du lait de Mnémosyne, Tes lèvres ont cessé leurs chants… Denne-Baron lui-même qu’était-il, et quel rôle pourrait-on lui assigner en le nommant dans une histoire de la poésie française au xixe siècle ?
À cela il a été répondu, moins comme contradiction directe à ce que ces éloges avaient, liitérairement, de mérité, que comme correctif et au point de vue où la commission avait à juger l’ouvrage, qu’il ne paraissait point du tout certain que la peinture fidèle de ce vilain monde fût d’un effet moral aussi assuré ; que le personnage même le plus odieux de la pièce avait encore bien du charme ; que le personnage même le plus honnête, et qui fait le rôle de réparateur, était bien mêlé aux autres et en tenait encore pour la conduite et pour le ton ; que le goût du spectateur n’est pas toujours sain, que la curiosité est parfois singulière dans ses caprices, qu’on aime quelquefois à vérifier le mal qu’on vient de voir si spirituellement retracé et si vivant ; que, dans les ouvrages déjà anciens, ces sortes de peintures refroidies n’ont sans doute aucun inconvénient, et que ce n’est plus qu’un tableau de mœurs, mais que l’image très vive et très à nu, et en même temps si amusante, des vices contemporains, court risque de toucher autrement qu’il ne faudrait, et qu’il en peut sortir une contagion subtile, si un large courant de verve purifiante et saine ne circule à côté.
Turquety a cherché à se créer un rôle propre parmi les poètes modernes ; retiré dans sa Bretagne, il a consulté les graves et habituelles préoccupations d’une vie monotone que les seuls rayons mystiques éclairaient parfois.
Il finit, chose étrange, par avoir le beau rôle ; il pacifie la maison troublée.
Mais le moyen de faire jouer le rôle d’un céladon à l’homme de France le plus antipathique avec toute affectation, avec tout jargon, avec tout ce qui était hors de la voie droite et nette de la raison et de la vertu ?
Le rôle de Hunding en particulier se scande ainsi farouchement : on dirait d’un bûcheron énorme ahanant au fond d’une forêt sonore.
Un jeune homme, depuis comédien en Allemagne, devoit faire un rôle dans une pièce.
que Racine est le plus grand des poètes qu’on ne lit pas, et je me mis à blâmer en particulier le langage poli de ses héros et les rôles de confidents, avec une énergie de conviction dont je ne me serais jamais cru capable, et qui me fait bien rire quand j’y pense. […] Si Quintilien avait vécu du temps de Plaute, Sosie eût peut-être conservé le ton de son rôle ; mais en ce cas, la critique philosophique n’aurait tout simplement qu’à changer son explication ; au lieu d’expliquer le discours guerrier de Sosie par les grands faits généraux de l’histoire romaine, elle expliquerait le discours plaisant de Sosie par la biographie de Plaute, et par ses rapports avec Quintilien. […] Naguère le cardinal de Richelieu avait fait prier madame de Rambouillet, en amie, de lui donner avis de ceux qui parlaient de lui dans son salon, et la noble dame avait refusé, avec une fierté polie, de remplir ce rôle d’espion. […] Molière mourut dans sa maison, rue Richelieu, ayant joué le rôle du Malade imaginaire, fort incommodé d’un rhume et d’une fluxion sur la poitrine, qui lui causait une grande toux, de sorte que dans les grands efforts qu’il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps, et ne vécut pas une demi-heure ou trois quarts d’heure depuis ladite veine rompue ; et son corps est enterre à Saint-Joseph, aide de la paroisse Saint-Eustache. […] Révélation cruelle sur la vie de l’acteur, qui sans cesse se nie, se moque de lui-même, pour se croire, se sentir dans son masque, son rôle d’emprunt.
Krantz ; elle est l’essence même de l’esprit en opposition à la divisibilité de l’étendue. » Et il ajoute, parlant lui-même de la règle des trois unités : « Le rapprochement se fait tout seul entre le rôle philosophique et le rôle littéraire que lui donne Boileau. » Mais quoi ! […] Où est ici le rôle de Descartes ? […] Assurément, dans nos plus anciens poèmes d’aventures comme plus récemment dans les romans des Gomberville, des La Calprenède et des Scudéri, l’amour avait joué son rôle ; et ce rôle était même capital. […] Plus ou moins nettement, il s’est rendu compte, le premier parmi les romanciers, de l’importance sociale des passions de l’amour, du rôle que les femmes jouent dans la vie de l’homme, ce rôle si souvent oublié par l’histoire ; et il faut ajouter qu’il y a le premier deviné l’avenir du roman. […] C’est aujourd’hui le rôle trop oublié de Prévost que nous nous proposons de remettre en lumière, et, pour cela, d’établir que, même s’il n’était pas l’immortel auteur de Manon Lescaut, ce rôle ne laisserait pas d’être considérable.
Taine reproche à Mill et à l’école condillacienne de ne pas avoir aperçu le rôle et l’importance de l’abstraction. […] Comment pourrait-elle conserver le rôle qu’elle joue dans la philosophie de M. Vacherot, le rôle de loi suprême et de modèle absolu ? […] Enfin la philosophie ne doit pas oublier qu’elle est une science, et que le rôle, que le devoir même de la science est le progrès. […] Son rôle se réduit à se défendre contre les attaques sans avoir jamais rien de nouveau à découvrir.
Le grand seigneur, soumis et adorateur dans son rôle de courtisan, pouvait en certaines occasions se rappeler avec hauteur qu’il était gentilhomme. […] Chez une nation ainsi homogène, et à travers les vicissitudes de sa destinée, le christianisme même ne joua point le rôle qui lui échut ailleurs. […] Au moment où la vérité semble près de se laisser saisir, l’image pâlit, s’efface, son rôle est fini, elle disparaît. […] Mais l’idée en est plus comique que l’exécution ; et ni les bouffonneries de Thersite, ni la vérité du rôle de Pandarus ne suffisent pour donner à la pièce cette physionomie plaisante sans laquelle il n’y a point de comédie. […] Quoi de plus frappant, en ce genre, que le rôle de Shylock ?
Cette belle et fraîche personne qui lui servit souvent de modèle et joua un certain rôle dans sa vie se nommait Méry Laurent. […] Dargaud comprit la situation et assuma le rôle de confident et de conseiller. Ce rôle, Dargaud le tint avec dévouement et obstination. […] Car, répétons-le encore une fois, les Fleurs du Mal ne sont pas un « jeu » et Baudelaire ne s’y est pas façonné un rôle « en parfait comédien ». […] Sur tout ce rôle, indirect il est vrai, mais efficace de La Pouplinière, M.
Il n’aurait pas été fâché d’être considéré comme le définitif vainqueur du matérialisme, et c’est bien ce rôle qu’on lui attribue en effet dans les milieux spiritualistes. […] Or, il n’est plus douteux que l’habitude ne joue son rôle dans les mystères de l’alimentation. […] Il semble plutôt que le jeu n’y joue qu’un rôle de hasard et qu’elles auraient fort bien pu s’exercer sur n’importe quelle autre matière. […] Personne ne niera, au contraire, le rôle des couleurs dans la vie. […] Elle a son rôle dans un mouvement universel ; elle est un des éléments de son équilibre et de sa périodicité.
Il prit d’abord ce rôle de censeur très au sérieux, mais il ne tarda pas à nous confier ses déceptions. […] Il prit d’abord ce rôle de censeur très au sérieux, mais il ne tarda pas à nous confier ses déceptions. […] » Le fait est que sa calvitie et son concierge jouaient un grand rôle dans sa vie. […] A ce dîner assistaient Paul Hervieu, Gros-Claude, Capus, Bonnières, Mendès, Lenôtre et Gavarry, qui joua admirablement son rôle. […] Comment ce rôle n’eût-il pas indigné les esthètes ?
Voilà le beau rôle du colonel, ses jouissances immenses, ineffables. […] Voilà la vie qui m’est faite, et le rôle qui m’est imposé. […] Mais il a touché le terme, et, comme dans l’épopée antique, le fantôme de la mort l’environne jusque durant sa victoire et se tient debout à ses côtés. « Si je triomphe, avait-il dit en s’embarquant, je ne resterai pas longtemps à jouir du succès ; j’aurai fait plus que ma tâche, et je laisserai le reste à faire à d’autres ; mon rôle sera fini dans ce monde, nous vivrons pour nous dans la retraite et le repos. » Il écrivait cela à la maréchale en se flattant peut-être ou plutôt en la flattant ; il n’y avait plus pour lui que l’éternel repos.
Tableau pathétique et charmant, et bien supérieur par tout ce qu’il renferme à la situation des deux sœurs dans Virgile ; car Anna soror a beau faire, elle n’est qu’une très-noble confidente et n’a pas d’autre rôle que celui d’une magnifique utilité. […] Cela est si vrai, que le rôle de l’homme consiste plus souvent alors à le supporter qu’à le partager. […] Dis-moi quelque chose encore de cette jeune fille que tu as nommée comme si célèbre, de cette fille de Pasiphaé, la sœur de mon père. » Elle dit ; et lui aussi, à son tour, le funeste Amour commença à le surprendre par les larmes de la jeune fille, et il répondit… » On voit que Jason a bien tardé à s’émouvoir, et que son sang-froid a duré assez longtemps ; il est tout à fait dans le rôle d’Énée et de tant de héros qui se laissent faire et que les Dieux, en de telles rencontres, conduisent par la main à leur fortune.
Leur rôle ordinaire n’est point d’inventer, mais de maintenir la tradition. […] Aussi est-ce son histoire qui va nous servir à démêler leur rôle. […] Encore n’avons-nous parlé que d’une seule compagnie littéraire ; et il en est d’autres qui ont joué leur rôle ou leur « rôlet ».
C’est que, dans le même temps où Beethoven élevait à sa plus haute puissance la musique, tombée au simple rôle d’un art agréable, il a ouvert, devant nous, le spectacle de cet Art qui, à toute conscience, révèle l’univers de la vie suprême, aussi nettement, que la plus profonde philosophie le pourrait faire au penseur le plus voyant. […] On trouve dans cette étude une intelligence de la musique Wagnérienne et une hardiesse bien remarquables, si l’on songe combien étaient, en 1869, rares et insuffisants les moyens de connaître l’œuvre de Wagner, et combien périlleux le rôle de wagnériste. […] Elle retrouve alors son rôle véritable de révélation.
Rôle de la vue, du toucher et des autres sens. […] Rôle du sentiment de la pesanteur. — III. […] Toutes ces impressions, où la sensation et l’appétition motrice jouent le principal rôle, ont un caractère évidemment extensif et, de plus, volumineux, nullement linéaire ou superficiel.
Boissonade, dans son rôle modeste, avec son savoir déjà étendu et tout d’abord précis, son esprit net et fin, sa plume élégamment correcte, donna de bonnes indications, releva, des erreurs, informa les curieux de quelques points d’érudition acquis et connus à l’étranger, glissa dans ses extraits d’excellents échantillons de traductions ; de plus, il jetait par-ci par-là quelques grains de malice à l’adresse des faux érudits ou des pédants. […] Lorsqu’il renonça trop tôt (1813) à ce rôle d’informateur et de critique littéraire de l’Antiquité, emploi qu’il avait plutôt effleuré que rempli, et dans lequel aucun grand incident de polémique ni aucun grand fait d’exposition n’avaient signalé son passage, il laissa cependant des regrets et de vifs souvenirs.
Mais c’est Bayle surtout, c’est son admiration, sa prédilection pour ce libre et vaste esprit qui constitue, à proprement parler, l’originalité de Mathieu Marais à nos yeux, et qui lui fait son rôle dans l’histoire littéraire. […] Moins de vingt-cinq ans après, Voltaire qui d’abord s’était annoncé si peu comme devant être le successeur de Bayle et celui qui le détrônerait, Voltaire qui inaugurait ce nouveau rôle philosophique par ses Lettres sur les Anglais (1733), disait vers le même temps dans ce charmant poème du Temple du Goût, à l’endroit où il se représente comme visitant la bibliothèque du dieu : « Presque tous les livres y sont de nouvelles éditions revues et retranchées.
En tête de ce volume, Béranger portera sur lui-même, sur l’ensemble de son œuvre, sur la nature de son rôle et de son influence durant ces quinze années, un jugement qu’il nous serait téméraire de devancer ici pour notre compte. […] Il comprend son rôle de chantre populaire ; il s’y tient jusqu’au bout ; il a certes le droit d’y placer son orgueil, puisqu’il ne s’en fit jamais un marchepied vers le but des ambitions mesquines.
Lord Byron a eu depuis longtemps ce rôle d’influence sur les hommes : combien de nobles imaginations atteintes d’un de ses traits se sont modelées sur lui ! […] La belle Isabeau, qui joue un si grand rôle à ses côtés, est un autre personnage historique ; mais, par une licence très-permise, l’auteur ici a rapproché des temps un peu différents.
Le pas en effet est glissant, de la confusion se peut faire sans trop d’effort, si l’on n’y prend garde : M ignet du moins ne l’a jamais entendu ainsi, et quel qu’ait été, selon lui, le rôle assigné aux individus par le destin ou la Providence dans l’ordre successif des choses, il a toujours mis à part l’intention morale. […] De nouveaux documents arrivés d’Espagne, et relatifs au rôle de Philippe II dans le meurtre d’Escovedo, permettent à l’auteur de préparer une prochaine édition plus complète, et dans laquelle ses premières conjectures se trouveront confirmées.
« Je n’accepte pas du tout cette situation, et personne parmi les lecteurs des deux séances ne voudra croire à ce renversement de rôles. […] Quant à la préoccupation de trouver des docteurs des armes, permettez-moi de vous dire que vous paraissez vous méprendre sur le rôle réservé à vos témoins, appelés comme nous à examiner avant tout avec calme et impartialité la valeur des griefs qui ont donné lieu à cet échange de correspondance.
Elle se mêla aussi directement aux affaires où les princes qu’elle avait élevés, ceux qu’elle aimait, avaient intérêt : de là son rôle dans celles d’Espagne. […] Pour le détail, elle ramène tout au rôle futur de la femme : il faut qu’elle soit à la hauteur de tous les devoirs, et il faut qu’elle aime tous les devoirs.
Mais ces noms soulignent également la transformation qui s’est produite dans le rôle de la critique : et qui rejetterait un Sainte-Beuve, s’il renaissait aujourd’hui, tout à fait hors de l’actualité. […] Là-dessus, louez une salle, invitez-y quelques centaines de snobs, de décadents et d’ennuyés, payez trois ou quatre camelots pour remplir le rôle de la claque en vous jetant au moment convenu une douzaine d’œufs pourris par la tête, et venez singer sur un tréteau les vagissements du nouveau-né ou la musique du pétomane !
Et ma grande raison, c’est que je suis l’auteur d’un travail historique sur le même sujet, où je crois avoir prouvé que le faux Démétrius était un Cosaque ou un Polonais ; mais je suis accommodant et prêt à me prêter à toutes les hypothèses, pourvu qu’on donne à l’imposteur des sentiments et un caractère conformes au rôle qu’il a joué. […] Alors Otrépiev, comme réveillé en sursaut, reprend son rôle.
Quant au rôle prépondérant du sénat dans la grandeur romaine, il s’en faut que Montesquieu l’ait découvert le premier. […] On ne croit pas manquer à Montesquieu en disant que, pour s’être si gravement mépris sur le rôle des Pères de l’Eglise dans leur temps, et sur leur autorité dans toute science sociale, il faut qu’il les ait fort peu lus.
L’histoire de l’esprit humain n’offre pas une époque où la contradiction ait été plus complète entre les professions de foi publiques et les conduites, entre les écrits et la vie, entre le rôle et l’homme. Dans le rôle, l’amour de l’humanité, l’amour de la justice ; dans l’homme, l’humeur pour règle, la conscience parlant bas comme si elle avait peur d’être un préjugé ; le bien et le mal au hasard du tempérament ; les vices de l’individu reprochés à la société ; la prédication dans les livres tenant lieu d’innocence ; l’homme se croyant quitte du devoir quand l’auteur l’a prêché.
Mais cet âge touche à son terme ; le rôle principal va de plus en plus, ce me semble, passer aux hommes de la pensée. […] Considérez combien est humiliant, aux époques comme la nôtre, le rôle de l’homme politique.
Qu’on regarde après cela le rôle de Phèdre. […] Fontenelle s’est ennuyé d’entendre toujours vanter la raison aux dépens de la passion et il s’est complu à renverser les rôles.