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277. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

À la réclamation que lui adressait un jour le maire de Strasbourg en faveur de quelques détenus, il répondait : « Un aveugle qui cherche une épingle dans un tas de poussière, saisit le tas de poussière. » Voilà bien l’homme60, et aussi sa manière de dire. […] Ils en auraient fait ensuite un usage dont leur passé nous répond. […] Sa conduite au 9 Thermidor, au moment de la chute et du supplice, répondit à cette prévision funèbre qu’il avait eue de longue main. […] » — « Ils parlent allemand, et nous français ; ils nous tirent des coups de fusil, et nous leur répondons par des coups de canon. […] Biot demande au jeune homme de savoir le nom de celui à qui il a tant d’obligations. — Il lui fut répondu : Saint-Just, — avec l’adresse à un certain hôtel. — Après un mois et plus de maladie, lorsque le convalescent put aller à l’adresse indiquée, Saint-Just n’y était plus, et M. 

278. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Les Muses, en effet, s’essayent, et alors elles font des poèmes, des fantaisies mythologiques, qui, tout naturellement, se tournent moitié en satire, moitié en petits poèmes critiques, d’une originalité composite tout à fait piquante qui répond précisément à la question et au désir du dieu : il nous faut du nouveau. […] Elle répond : Toujours ce mot ! […] Vous allez voir que La Fontaine, soit souvenir (je n’en répondrais pas), soit coïncidence, et il est tout naturel que les poètes de cette valeur se rencontrent dans un sentiment pareil, vous allez voir que La Fontaine va exprimer tout à l’heure les mêmes pensées. […] Vous vivrez plus longtemps encor que vos attraits ; Je ne vous réponds pas alors d’être fidèle : Mes désirs languiront aussi bien que vos traits ; L’amant se sent déchoir aussi bien que la belle. […] — A nous préparer pour une autre vie, lui répondit le vieillard.

279. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

L’éclat en fut si public que Dangeau a forcé sa discrétion d’académicien jusqu’à raconter l’aventure ; il dit dans son journal, à la date du lundi 13 décembre 1694 : M. l’évêque de Noyon fut reçu à l’Académie : l’abbé de Caumartin répondit à sa harangue ; il (l’évêque) en fut content quand il l’entendit, et même il l’avait vue (cette réponse) et approuvée auparavant ; cependant on lui persuada depuis qu’il avait sujet de s’en plaindre, et il s’en plaignit au roi. […] monsieur, vous ne nous aviez pas préparés à ce langage-là. » La suite du compliment de M. de Noyon répond de tout point au début : Entrons, dit-il, dans notre sujet et remarquons les âges différents de l’Académie française, — née sous les auspices du cardinal duc de Richelieu fondateur ; — élevée par les soins du chancelier Séguier conservateur ; — fortifiée des doctes écrits de mon prédécesseur ; — consommée et comblée de toute la gloire de Louis le Grand son auguste et magnifique protecteur ; — ouvrages dignes de leurs auteurs ! […] Il a souhaité que vous fussiez de cette compagnie, et nous avons répondu à ses désirs par un consentement unanime. […] répondit-il en souriant, j’espère que Votre Majesté m’y logera une autre fois, car pour celle-ci, je ne suis qu’aux faubourgs. » On voit que ce n’était pas précisément d’esprit ni de trait que manquait M. de Noyon ; mais son trait d’esprit partait encore de sa vanité, de sa plénitude. […] Le public, alors tout littéraire, et très occupé de ces sortes de querelles, s’était fait de La Harpe une idée très malicieuse, peu favorable, et qui ne répondait point aux mérites étendus qu’il a déployés depuis.

280. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Je la vis hier chez M. le maréchal de Villars ; on lui demanda à quel degré elle était parente de la reine ; elle répondit que les reines n’avaient point de parents. » Besenval fut donc un Soleurois très nourri et acclimaté à Versailles. […] La paix faite, il obtint de M. de Choiseul, qui, sans compter qu’il était ministre de la guerre, avait la charge de colonel général des Suisses d’en être nommé inspecteur, et, en cette qualité, il s’appliqua à y réformer la discipline, honteusement relâchée, et à remettre ce service sur un bon pied qui répondît à la vieille renommée du corps helvétique. […] Un jour qu’un officier présentait à Louis XIV un placet pour avoir la croix de Saint-Louis, le roi lui répondit qu’il lui donnait une pension. […] Il ne répondit pas un seul mot à tout ce que je disais, me regardait de temps en temps et rêvait profondément. […] je crois que vous avez raison », me répondit-il en éclatant de rire.

281. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

« Le roi lui répondit assez froidement : « Ce n’est pas la peine » ; et sans paraître vouloir entendre un plus long discours, il alla faire la conversation avec gens qui étaient dans sa chambre ; ensuite il commença sa partie de quadrille. […] « Le roi (nous dit le Journal de Luynes) lui a répondu avec la même sécheresse : « Ce n’est pas la peine, je n’y serai presque pas. » Elle lui a demandé ensuite si au moins elle ne pourrait pas rester ici ; il lui a répondu sur le même ton : « Il faut partir trois ou quatre jours après moi. » — La reine est, comme l’on peut juger, fort affligée d’un traitement aussi dur. » Tous ces beaux sentiments, enfants de la maladie et de la peur, étaient dissipés et avec la santé étaient revenus les désirs, les habitudes, toutes les ivresses de la vie. […] Madame, répondit la femme de chambre impatientée, si elle revenait, ce ne serait pas Votre Majesté qui aurait sa première visite. » On ne règne pas véritablement quand on a de ces faiblesses et qu’on s’attire de ces réponses. […] » Ce qui donna l’occasion au président de répondre par ce madrigal ; Ces mots, tracés par une main divine, Ne m’ont causé que trouble et qu’embarras ; C’est trop oser si mon cœur la devine, C’est être ingrat s’il ne devine pas.

282. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Si on voulait franchir son cercle idéal, si on lui parlait politique, elle répondait que M. de Sénange avait eu une attaque de goutte, et qu’elle en était fort inquiète. […] Toujours préoccupées, répondant d’un air distrait, votre oreille attentive reçoit quelques mots échappés à votre fils dans la chambre voisine… Sa voix s’élève… La conversation s’échauffe… Peut-être s’est-il fait un ennemi implacable, un ami dangereux, une querelle mortelle. […] » — Elle vit l’humeur au front du sphinx redoutable : Si je réponds oui, songea-t-elle, il dira : C’est une sotte ; si je réponds non, il y verra de l’insolence… — « Oui, sire, répondit-elle, on y aime la France…, comme les vieilles femmes aiment les jeunes. » La figure de l’empereur s’éclaira : « Oh !

283. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

je vous répondrai : Parce que la parole chantée est plus belle que la parole simplement parlée. […] je vous répondrai que je n’en sais rien, et qu’il faut le demander à celui qui a fait les sens et l’oreille de l’homme plus voluptueusement impressionnés par la cadence, par la symétrie, par la mesure et par la mélodie des sons et des mots, que par les sons et les mots inharmoniques jetés au hasard ; je vous répondrai que le rythme et l’harmonie sont deux lois mystérieuses de la nature qui constituent la souveraine beauté ou l’ordre dans la parole. […] écoutez, répondez toutes alors en vous souvenant de moi : — C’est l’homme aveugle qui habite dans la montagneuse Chio ; ses chants l’emporteront éternellement dans l’avenir sur tous les autres chants !  […] Pour répondre à cette question, il suffit de lire.

284. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Il semble qu’entre les poètes français La Fontaine seul ait, en partie, répondu à ce que désirait Fénelon lorsque, dans une lettre à La Motte, cet homme d’esprit si peu semblable à La Fontaine, il disait : « Je suis d’autant plus touché de ce que nous avons d’exquis dans notre langue, qu’elle n’est ni harmonieuse, ni variée, ni libre, ni hardie, ni propre à donner de l’essor, et que notre scrupuleuse versification rend les beaux vers presque impossibles dans un long ouvrage. » La Fontaine, avec une langue telle que la définissait Fénelon, a su pourtant paraître se jouer en poésie, et donner aux plus délicats ce sentiment de l’exquis qu’éveillent si rarement les modernes. […] Je ne répondrais même pas qu’on n’ait point surfait quelquefois ces deux renommées diversement aimables, mais non pas dissemblables dans des ordres si différents, et qu’on n’ait point mis à les louer de cette exagération et de cette déclamation qui leur étaient si antipathiques à eux-mêmes. […] Destouches avait envoyé au prélat quelques épitaphes latines : Les épitaphes, répond Fénelon, ont beaucoup de force, chaque ligne est une épigramme ; elles sont historiques et curieuses. […] On assure qu’il est vrai, sans faste, sans hauteur, prêt à écouter sans prévention, et à répondre en termes précis. […] Il répondit à La Motte par des compliments et des louanges, sans vouloir se prononcer sur le fond ; il s’en tira par un vers de Virgile, qui laisse la victoire indécise entre deux bergers : « Et vitula tu dignus, et hic… » La victoire indécise entre La Motte et Homère !

285. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

D’Argens, dans je ne sais quel de ses ouvrages, avait fait des réflexions critiques sur l’amitié, et avait voulu prouver qu’on peut s’en passer et être heureux : Je ne suis malheureusement point de votre sentiment sur l’amitié, lui répond Frédéric (31 août 1745) : je pense qu’un véritable ami est un don du ciel. […] Jordan, qui a de la dignité et qui veut être respecté, lui répond : Je n’ai quitté le camp que lorsque Votre Majesté m’a ordonné de le quitter ; si j’ai fait connaître quelque sentiment de crainte, c’est une preuve que j’ai été plus naturel que prudent… L’histoire du médecin de Breslau, débitée à Votre Majesté, serait fort jolie, si elle ne regardait pas un homme qui n’a de maladie que celle d’aimer trop le genre humain et de penser tristement. […] Dès l’entrée en campagne, le roi a confiance en ses troupes ; il a su les animer de sa passion de gloire : « Mes troupes en ont le cœur enflé, et je te réponds du succès. » Au camp de la Neisse (15 septembre 1741), au moment où il espère encore amener M. de Neipperg à une bataille, le roi écrit : « Nous avons le plus beau camp du monde, et ces deux armées qu’on aperçoit d’un coup d’œil semblent deux furieux lions couchés tranquillement chacun dans leur repaire. » Un jour, trois ou quatre mille hommes de la garnison de Brünn, dans une sortie, attaquent un régiment de quatre cents Prussiens logés dans un village ; le village est brûlé, mais les ennemis sont repoussés et chassés sans avoir gagné le moindre avantage : Truchsess (le colonel), Varenne et quelques officiers, écrit le roi, ont été légèrement blessés ; mais rien ne peut égaler la gloire que cette journée leur vaut. […] Frédéric répondit à son ami avec tendresse par deux billets consécutifs, dont voici le dernier : Mon cher Jordan, ne me chagrine pas par ta maladie. […] Fouqué, à chaque présent dont il sent l’intention, est attendri ; il ne sait comment reconnaître cette amitié qui, depuis plus de trente ans, le cherche et l’honore, mais qui se multiplie surtout depuis que lui n’est plus bon à rien et n’est plus propre à y répondre que par ses sentiments : « Ce qui vous distingue, Sire, des autres princes, c’est que vous faites tant de bien à un homme qui ne peut, par le moindre service, vous en témoigner sa reconnaissance. » Quand il le voit étonné d’être l’objet de tant de soins, Frédéric le rassure simplement et par des mots naturels, puisés dans la meilleure et commune humanité : « Vous vous étonnez que je vous aime : vous devriez plutôt vous étonner si je n’aimais pas un officier de réputation, honnête homme, et de plus mon ancien ami. » Quoique Frédéric n’ait que cinquante-quatre ans lorsque Fouqué en a soixante-huit, il se fait exprès vieillard comme lui ; très brisé lui-même par les fatigues, il se suppose du même âge que son vieux compagnon : J’attends ici tranquillement dans mon trou le retour du printemps (9 février 1766) ; cette saison-ci n’est pas faite pour notre âge.

286. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Les hommes en jugent à leur façon, mais ma conscience me répond que le Ciel en juge autrement, et cela me suffit. […] Au tome VI du Pour et Contre (1735), parlant du Voyage de Jordan qui venait de paraître, Prevost touche quelques mots de l’accusation, à la fois vague et grave, dont il s’y voit l’objet ; mais, soit qu’il se sente la conscience moins nette, soit que les compliments mêlés à ce mauvais propos l’aient amolli, il répond moins vivement qu’il n’avait fait, l’année précédente, à Lenglet-Dufresnoy : « Je me suis attendu, depuis mon retour en France, dit-il, à ces galanteries de MM. les protestants, et je ne suis pas fâché d’avoir occasion de m’expliquer sur la seule manière dont je veux y répondre. […] et osa-t-il même se compromettre jusqu’à lui répondre ?

287. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Cousin, que l’humanité se développe à la manière de l’individu ; que les périodes de l’une répondent aux âges de l’autre ; que dans son enfance elle débute par la spontanéité et la religion, pour arriver dans son âge mûr à la réflexion et à la science, il est bien vrai, en ce sens, de dire que la destinée de l’espèce peut se lire en raccourci dans celle de l’individu ; mais, après quelques rapprochements ingénieux, quelques perspectives neuves du passé, il faut bientôt quitter ce point de vue trop hasardeux, trop vague, et duquel on ne tire rien de certain ni de vivant sur l’avenir. […] nous répondra M.  […] Jouffroy a conclu qu’il n’y avait que la raison individuelle qui pût répondre à chacun de nous et résoudre nos doutes, soit en nous donnant une solution, soit en nous démontrant qu’il n’y en a pas, ce qui est aussi une manière de nous apaiser, selon lui ; il faut convenir que cette manière-là serait singulière ! […] Nous avons suffisamment répondu à la dernière objection ; la première repose sur un fait historiquement fort contestable.

288. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Dès que l’Ève éternelle ou l’éternelle Phryné est citée devant nous, nous sommes en cause, sciemment ou non ; et qui répondra de notre entière liberté de jugement ? Mais comme, après tout, on n’en peut pas répondre davantage dans les autres cas, qu’importe ? […] répond, du fond d’une église de village, un murmure de prière virginale. […] Jacquinet répond à la première de ces questions dans sa substantielle préface : Peut-être peut-on se demander si la beauté solide et constante de langage des vers, par tout ce qu’il faut au poète, dans l’espace étroit qui l’enserre, de feu, d’imagination, d’énergie de pensée et de vertu d’expression pour y atteindre, ne dépasse pas la mesure des puissances du génie féminin, et si véritablement la prose, par sa liberté d’expression et ses complaisances d’allure, n’est pas l’instrument le plus approprié, le mieux assorti à la trempe des organes intellectuels et au naturel mouvement de l’esprit chez la femme, qui pourtant, si l’on songe à tout ce qu’elle sent et à tout ce qu’elle inspire, est l’être poétique par excellence et la poésie même.

289. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

disent les philosophes, il reste encore à montrer que l’objet qui répond à cette définition est bien le même que l’intuition vous a fait connaître ; ou bien encore que tel objet réel et concret dont vous croyiez reconnaître immédiatement la conformité avec votre idée intuitive, répond bien à votre définition nouvelle. […] L’expérience seule peut nous apprendre que tel objet réel et concret répond ou ne répond pas à telle définition abstraite.

290. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Aussi quand on lui parla de pauvres, il répondit assez vivement : « Vous aurez toujours des pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Et s’exaltant, il promit l’immortalité à la femme qui, en ce moment critique, lui donnait un gage d’amour 1050. […] » Quelques personnes même lui donnaient le titre de roi d’Israël 1055. « Rabbi, fais-les taire », lui dirent les pharisiens  « S’ils se taisent, les pierres crieront », répondit Jésus, et il entra dans la ville. Les Hiérosolymites, qui le connaissaient à peine, demandaient qui il était : « C’est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée », leur répondait-on. […] Or l’an 33, le 1er nisan répondait à la journée du samedi, 21 mars.

291. (1761) Apologie de l’étude

Et là-dessus on débitera des maximes qu’on croira bien vraies, parce qu’elles seront bien triviales ; et on citera le beau passage de Cicéron sur l’avantage des lettres, dans son oraison pour le poète Archias ; et on croira cet avantage prouvé sans réplique ; car que répondre à un passage de Cicéron ? […] On ne peut répondre qu’en riant à de pareilles déclamations. […] Personne, répondis-je à ce détracteur de l’étude, n’a plus sujet que vous d’être mécontent, et n’en a moins de se plaindre. […] Il se peut faire, me répondit le philosophe, que j’aie en effet à m’accuser moi-même ; mais n’ai-je pas encore plus à me plaindre des autres ?

292. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Therbouche » pp. 250-254

Les artistes ne sont pas polis, on lui demande grossièrement s’il est d’elle, elle répond que oui, un mauvais plaisant ajoute : et de votre teinturier. on lui explique ce mot de la farce de Patelin qu’elle ne connaissait pas ; elle se pique, elle peint celui-ci qui vaut mieux ; et on la reçoit. […] Je le lui promis, et, en effet je vis Chardin, Cochin, Le Moyne, Vernet, Boucher, La Grenée, j’écrivis à d’autres, mais tous me répondirent que le tableau était déshonnête, et j’entendis qu’ils le jugeaient mauvais. […] On aurait donc clabaudé, on aurait dit : ils n’en veulent point, à la bonne heure, mais il faut que le roi ait un ou plusieurs tableaux d’une femme aussi célèbre… alors Cochin sachant que son ami Diderot s’y intéresse, fausse un peu la branche de la balance, appuie la demande : ce petit poids détermine ; les artistes crient ; on leur répond : que diable, la protection !

293. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

Enfantin ait eu le besoin de répondre pour le compte du saint-simonisme attaqué ! […] Enfantin, ni au saint-simonisme ; elles appartiennent à la littérature chrétienne sans laquelle, même comme exposition d’idées, le saint-simonisme n’aurait jamais dit deux mots… Il serait tolérable peut-être que ces gens-là (s’ils le pouvaient) fissent leur affaire sans prendre niaisement notre dogme, nos formules, notre style, obligés à imiter notre manière d’être, pour nous répondre et nous parodier ! […] Toujours est-il qu’il n’a pas répondu comme au père Félix… et qu’il semble, lui et ses amis, recommencer un nouveau silence… En sortira-t-il encore une fois ?

294. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note II. Sur l’hallucination progressive avec intégrité de la raison » pp. 396-399

il la sent bien telle qu’il la voit ; il étend tous ses doigts et les passe légèrement sur le dos de la main magique, dont les contours, la résistance flexible et ferme, la peau fine et tiède répondent fidèlement à l’illusion de la vue. […] Il le prit, sa diète était finie, et avec elle finirent les hallucinations ; mais il pense que, s’il avait continué, ses agréables chimères auraient de plus en plus complètement répondu aux bonnes dispositions qu’il commençait à avoir pour elles, et que finalement il eût pu soutenir avec elles ces relations de tousses sens réunis, sans être sûr pourtant que le contrôle impartial de son intelligence eût pu se maintenir. »

295. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire Avant d’aller plus loin, il faut répondre ici à des objections qui doivent avoir surgi dans l’esprit de plus d’un lecteur. […] » Il n’est pas très malaisé de répondre.

296. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

Un jour, son ami Racan, à qui il venoit de réciter une Ode, lui ayant avoué de bonne foi, qu’il n’avoit pu en juger, parce que dans la récitation il avoit mangé la moitié des vers, il entre aussi-tôt en fureur, & lui répond : Ils sont à moi, puisque je les ai faits ; si vous me fâchez, je les mangerai tous. […] On sait qu’il voulut se battre contre de Piles, qui avoit tué son fils en duel : Il avoit alors soixante-treize ans, & quelqu’un lui faisant sentir l’inégalité de la partie, C’est pour cela , répondit-il, que je veux me battre ; je ne hasarde qu’un denier contre une pistole  ; réponse plus ingénieuse que philosophique ; tant il est vrai que les Muses, qu’on nous dit avoir apprivoisé les hommes sauvages, ne rendent pas toujours le même service à leurs plus chers Nourrissons.

297. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Et j’ai toujours laissé dire sans répondre. […] répondit l’abbé. […] … » répond l’amie du même ton de catastrophe. […] » répondis-je. […] Expliquez l’élément électrique, répondrons-nous.

298. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

» Répondez donc, si vous avez quelque chose à répondre, mon digne théatin ! […] À quoi Ali répond par un soufflet avec ce mot : Ami ! […] répondait-il, je n’en suis que le locataire. […] répondait Marivaux à ses critiques, je parie pour l’esprit ! […] répond l’esclave. — C’est pour rien !

299. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

répond l’adversaire. […] Oui, le compte est exact, mais il est, en vérité, un peu trop bien fait, la balance joue avec trop d’art, les abstractions se répondent trop bien l’une à l’autre. […] Il a, d’ailleurs, répondu d’avance à la question de Curiace, en le nommant, lui et Horace, « mes enfants », au moment même où il les envoie combattre l’un contre l’autre. […] Mais la fable ni l’exécution d’Attila, roi des Huns, ne répondirent au dessein grandiose. […] lui répondent ses camarades.

300. (1923) Au service de la déesse

Oui, répond M.  […] répondra M.  […] » répond M.  […] répond M.  […] bien, répond M. 

301. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Camille Jordan lui répondit, et, je dois le dire, sa réponse fut cruelle112. […] L’écrit de Camille Jordan répond complètement à ces questions ; l’auteur les traite à cœur ouvert et les embrasse avec autant de lumière que de franchise. […] Si vous recevez cette lettre à Paris lundi, vous pouvez encore me répondre ici mardi (jusqu’à) midi. […] Il m’a répondu qu’elle était à la campagne, et j’ai cru entrevoir dans la physionomie qu’il eût été indiscret d’insister. […] À l’heure où le duc de Rovigo s’avisait de prophétiser de la sorte, le baron de Stein était à l’œuvre et se chargeait, lui et sa nation, de lui répondre.

302. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

» lui répond-elle avec indifférence. […] … il m’a répondu : « Dame ! […] « — Oui, capitaine, répondit Deberle. […] répondit M.  […] me répondit-il.

303. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Oui, j’aurais voulu cette femme couchée dans son lit, ainsi que dans la nouvelle, couchée le nez dans le mur, ne répondant pas aux interrogations furieuses, à elle adressées par son mari, qui, alors pris d’un accès de brutalité, la retournerait violemment de son côté, mouvement dans lequel elle expirerait. […] répondait la femme du monde à la femme du peintre, vous croyez peut-être que je suis amoureuse de votre mari. […] — Comment, répondait Français, mais c’est mon professeur !  […] » et que celui-ci répondait : « Pour très longtemps », Heine fit : « Alors, ne le dites pas à ma femme !  […] Allô — et une voix dans le téléphone, à laquelle Koning répond : « Bien, prince. » C’est le prince de Sagan qui loue une loge pour ce soir.

304. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Note. »

J’ai répondu quelques mots à M. de Loménie, et cette réponse peut se lire au tome III, page 373, de mes Portraits contemporains (1846). […] Loève-Veimars avait vu également : le passage répond à tous ces semblants de tendresse et à toutes ces déclamations sentimentales dont on n’est dupe que quand on le veut bien.

305. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Le père Bouhours, et Barbier d’Aucour. » pp. 290-296

Ce nom lui fut donné par leurs pensionnaires, parce qu’expliquant d’une manière indécente les tableaux énigmatiques, exposés dans l’église du collège de Louis le grand, & qu’étant prié d’avoir attention qu’il étoit dans un lieu sacré, il répondit brusquement, en faisant un barbarisme* : Si le lieu est sacré, pourquoi les exposez-vous ? […] Commire, lui conseilla de ne pas répondre à d’Aucour, & de le regarder comme un écrivain qu’on honoreroit en le réfutant : Bouhours, ne rougis point de garder le silence.

306. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

Ὅμηρος signifie répondant, parce que le répondant lie ensemble le créancier et le débiteur.

307. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Me répondit-il ? […] Des usages aussi monstrueux ne peuvent durer ; et puis s’il faut opter, être méchant homme ou bon citoyen, puisque je suis membre d’une société, je serai bon citoyen si je puis, mes bonnes actions seront à moi, c’est à la loi à répondre des mauvaises. […] — Non, lui répondais-je ; mais je me défendrais mieux, et vous en auriez plus de plaisir. […] Vernet dit qu’il laisse au temps le soin de répondre à ce reproche, et de montrer à ses critiques combien ils jugent mal. […] Il me disait un jour : me demandez-vous si je fais les ciels comme tel maître, je vous répondrai que non ; les figures comme tel autre, je vous répondrai que non ; les arbres et le paysage comme celui-ci, même réponse ; les brouillards, les eaux, les vapeurs comme celui-là, même réponse encore.

308. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

dit-elle. « Attends que ça vienne », répond-il. […] Dursay lui ayant dit : « Mais, si vous refusez cette réparation, vous voilà probablement condamnée pour jamais à la solitude », elle répond : « Ce sera donc ma punition. […] Quelques-uns m’ont déjà répondu : — « La fonction du ministre protestant n’est point un sacerdoce proprement dit. […] Dufresne n’est pas riche, et puis il a un ménage à Paris. » Zaza répond : « J’y vais. » Et elle y va. […] » elle répond à travers ses larmes : « J’t’écoute ! 

309. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Les journalistes de Hollande répondirent au P.  […] De répondre aux objections du P.  […] Du Marsais répond, hérétique pour hérétique, un anabaptiste vaut bien un luthérien .

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