A un certain moment, il a pu se détacher de la question locale et planer du dehors sur l’ensemble. […] Il y avait conviction encore chez lui, mais conviction instantanée et moins essentielle : « Dans toutes les questions, écrivait-il à une amie, j’ai deux ambitions : la première, le croirez-vous ? […] M. de Maistre nous dira que, lui, il ne rêve pas, qu’il y a possession pour son idée, qu’il y a le fait subsistant et reconnu ; mais ce fait lui-même est une question. […] Un grand nombre des lettres qu’il écrivait, par le sérieux des questions et le développement qu’il y donne, seraient dignes de l’impression. […] Il forma aussitôt une assemblée de Savoisiens pour y faire délibérer une question qui ne pouvait pas être douteuse, celle de la réunion à la France. » (Thiers, tome III).
Cette aptitude fondamentale fut, au reste, puissamment secondée par la prédilection originaire de l’esprit humain pour les questions insolubles que poursuivait surtout cette philosophie primitive. […] Dans l’évolution préliminaire de l’esprit positif, il a dû s’attacher partout aux questions quelconques qui lui devenaient accessibles, sans trop s’enquérir de leur importance finale, dérivée de leur relation propre à un ensemble qui ne pouvait d’abord être aperçu. […] En outre, la sage réserve avec laquelle l’esprit positif procède graduellement envers des sujets très faciles doit faire indirectement apprécier la folle témérité de l’esprit théologique à l’égard des plus difficiles questions. […] Leur domaine est radicalement identique, puisque les plus grandes questions de la saine philosophie se rapportent partout aux phénomènes les plus vulgaires, envers lesquels les cas artificiels ne constituent qu’une préparation plus ou moins indispensable. […] Leurs transformations historiques consistent surtout, au contraire, en une désuétude croissante, soit mentale, soit sociale, sans que les questions agitées aient jamais pu faire aucun pas réel, à raison même de leur insolubilité radicale.
Vous savez qu’au dix-septième siècle, la question des devineresses (voyez la fable de La Fontaine les Devineresses, voyez la comédie de Thomas Corneille sur le même sujet, voyez un peu partout, dans la littérature), vous savez que cette question préoccupait les esprits, et comme tout esprit sage, La Fontaine voulait écarter ces très dangereuses superstitions. […] Et tout le petit peuple en question s’échappe et se disperse dans toutes les directions. […] Il y aurait à causer de cela, il y aurait même huit conférences à faire sur cette question. […] Vous me direz : questions pédantesques qui ne sont à leur place qu’à la Sorbonne et dans les petites revues, les deux extrêmes. […] toutes les qualités de toutes les écoles les plus opposées, avec ce beau juste milieu qui est le sentiment de la vérité et de la mesure, et dans un goût exquis, voilà ce que La Fontaine a eu souverainement, et voilà, s’il est question d’étiquette, l’étiquette que l’on donnera définitivement à La Fontaine : c’est le grand classique le plus original que toute la littérature classique ait pu enregistrer dans ses illustres annales.
Il faudrait ensuite examiner la question sous ces deux faces, et prouver l’impossibilité d’inventer le langage sans la société, ou de fonder la société sans un langage établi. […] Et ici il n’est point question du chinois ; mais la différence que nous voulons signaler, aucune langue ne peut l’éviter, parce qu’il n’y a pas de signe syllabique qui soit la représentation exacte du son, même la valeur rigoureuse des signes étant donnée. […] Schlegel a fort bien remarqué que la question de l’origine du langage devait être traitée historiquement, et non point expliquée par une théorie spéculative. […] La question de l’origine du langage a été assez débattue dans les premières séances de l’École normale. […] Que l’on me permette donc cette dernière question : S’il est impossible de bien expliquer ce qui est, à moins de le montrer en quelque sorte, comment pourrait-on parvenir à le créer ?
Voilà toute la question. […] Je pose une seule question. […] Mais, en attendant, ne déplaçons pas les questions. […] C’est un problème, ou une « question ». […] Question de mesure, dit-on encore, et question de limite !
Avec une intelligence forte et un travail vigoureux, on pouvait sans doute tenir le grand chemin, parcourir la route entière des études classiques, et au plus vite, en toute hâte, se diriger encore à temps, si l’on en avait la volonté, vers les études spéciales, mathématiques et autres, qui ouvraient l’entrée des grandes écoles savantes ; mais la question alors était tout ou rien, et un faux pas au terme faisait échouer. […] Jouissez-en, faites en jouir ceux qui vous entourent, si vous excellez à les exprimer ; mais ne les imposez point là où ils sont hors de leur sphère, et lorsque surtout il n’est point question de les étouffer, mais seulement d’y adjoindre ce qui est la loi du temps. Combien de fois, dans ces luttes parlementaires où la question de l’enseignement public moderne se débattait, les esprits impartiaux n’étaient-ils point partagés et ne souffraient-ils pas ? […] Il y avait danger, si la question était restée longtemps encore à l’état de conflit et de lutte.
Je sais qu’il n’en est guère question à présent, selon le bas ministre (Fleury) qui le gouverne, et que ce sont les mal tôliers qui en sont les colonnes ; mais vous avez une patrie misérable, une province vexée par les esclaves subalternes, que l’on érige en souverains pour le malheur des peuples ; des amis que vous pouvez servir ; des compatriotes à qui vos talents exercés pourraient être utiles ; une famille dont vous devez ou soigner les affaires, ou soutenir le nom ; vous-même, à qui vous devez un plan fixe de bonheur et d’agrément ; que d’objets divers et opposés ! […] » La première question que Vauvenargues a traitée dans sa correspondance avec Mirabeau a été celle de l’ambition ; la seconde question qui s’entame (car ce sont véritablement des questions, et la forme de dissertation même n’y manque pas) sera celle de la rigidité.
Rome, sans doute, sous le gouvernement de Pie VI, n’avait, guère profité, et elle était déjà, par les abus et les vices incurables, ce qu’on l’a vue et sue depuis ; mais la question religieuse, alors, était et restait surtout une question française. […] Je ne me permets que de poser de telles questions. […] Des questions politiques étrangères, toujours pendantes, sont venues aigrir, envenimer les conflits.
Il est curieux, en le lisant, de voir à quel point la pensée de s’enquérir du fond, l’idée de critique et d’examen est loin de son esprit ; il ne se pose pas un seul instant cette question philosophique et morale de la vérité, de la certitude, la question de Pascal ; Louis Legendre est un rhétoricien ecclésiastique ; il veut faire son chemin par son talent, et il le fera : « Quand je vins à Paris, dit-il, j’avais beaucoup de pièces faites, néanmoins j’étais résolu non seulement d’y retoucher, mais de les refaire entièrement quand j’aurais entendu ceux des prédicateurs qui avaient le plus de réputation. […] L’abbé Legendre, qui a écrit jusqu’à quatre Éloges de M. de Harlay, sans compter ce qu’il en dit dans ses Mémoires ; qui l’a loué une première fois en français, mais un peu brièvement40, une seconde fois en français encore41 et en s’attachant à ne mettre dans ce second morceau ni faits, ni pensées, ni expressions qui fussent déjà dans le premier ; qui l’a reloué une troisième fois en latin42, puis une quatrième et dernière fois en latin encore43, mais pour le coup avec toute l’ampleur d’un juste volume, Legendre a commencé ce quatrième et suprême panégyrique qui englobe et surpasse tous les précédents par un magnifique portrait de son héros ; je le traduis ; mais on ne se douterait pas à ce début qu’il s’agit d’un archevêque, on croirait plutôt qu’il va être question d’un héros de roman : « Harlay était d’une taille élevée, juste, élégante, d’une démarche aisée, le front ouvert, le visage parfaitement beau empreint de douceur et de dignité, le teint fleuri, l’œil d’un bleu clair et vif, le nez assez fort, la bouche petite, les lèvres vermeilles, les dents très bien rangées et bien conservées jusque dans sa vieillesse, la chevelure épaisse et d’un blond hardi avant qu’il eût adopté la perruque ; agréable à tous et d’une politesse accomplie, rarement chagrin dans son particulier, mangeant peu et vite ; maître de son sommeil au point de le prendre ou de l’interrompre à volonté ; d’une santé excellente et ignorant la maladie, jusqu’au jour où un médecin maladroit, voulant faire le chirurgien, lui pratiqua mal la saignée ; depuis lors, s’il voyait couler du sang, ou si un grave souci l’occupait, il était sujet à des défaillances ou pertes de connaissance, d’abord assez courtes, mais qui, peu à peu, devinrent plus longues en avançant : c’est ce mal qui, négligé et caché pendant plus de vingt ans, mais se répétant et s’aggravant avec l’âge, causa enfin sa mort. » L’explication que l’abbé Legendre essaye de donner des défaillances du prélat par suite d’une saignée mal faite est peu rationnelle : M. de Harlay était sujet à des attaques soit nerveuses, soit d’apoplexie plus probablement, dont une l’emporta. […] Cependant les malins s’arrangèrent de telle sorte qu’ils lui prirent tout le temps, si court, qui restait pour là préparation ; ils se relayèrent pour lui adresser questions, consultations coup sur coup, pendant toute cette journée de la veille et jusque bien avant dans la nuit.
La question des lettres de Marie-Antoinette est à l’ordre du jour. On peut même dire que pour un grand nombre d’esprits, et de bons esprits, la question d’authenticité ou de non-authenticité qui a été soulevée pour une partie de ces lettres n’est plus douteuse et qu’elle a été tranchée par les derniers travaux venus d’Allemagne, ainsi que par les critiques français qui s’en sont faits chez nous les introducteurs et dont quelques-uns y ont ajouté. […] J’ai profité de toutes les occasions pour lui donner une idée des arts, des lois et des coutumes ; je l’ai un peu tourmentée par mes questions depuis le règne de Henri IV. […] Comme la question de l’écriture est devenue assez importante à cause des correspondances précoces qu’on a supposées de sa part, voici ce que l’abbé de Vermond disait dans la même lettre, quelques mois avant le départ de la jeune dauphine pour la France : « Mme l’archiduchesse parle aisément et assez passablement français.
Il y a eu la querelle des anciens et des modernes ; cette question est loin d’être épuisée, et elle recommence toujours. […] Toute la question, la question principale du moins, que soulèvent plusieurs des dernières productions de MM. de Goncourt, pourrait se résumer en ce point délicat ; leur théorie elle-même est en cause. […] Qu’on veuille regarder la date où j’écrivais cela dans le Constitutionnel, et l’on verra que sur cette question, tant agitée, de la statue de Voltaire, j’avais pris les devants, du moins en théorie 116.
Delécluze, nous croyons comme lui que le sort de notre langue est intéressé dans cette question. […] Nous serions presque tenté de ramener la question du Romantisme, quant au style poétique, à l’introduction dans la langue d’un trope, non pas nouveau, mais presque inusité pendant deux siècles. […] Après cela, mille causes accessoires y ont concouru : on a pris goût au style poétique de la Bible, qui était pour Voltaire un sujet d’ineffables risées ; on a pris goût aux littératures étrangères ; on a étudié l’Orient ; on a eu besoin d’émotions nouvelles ; le sentiment de la liberté et de l’individualisme s’est montré partout, s’est appliqué à tout ; enfin on retrouve ici, comme dans mille autres questions, l’influence de tout ce qui compose ce qu’on appelle l’esprit du siècle. […] Surtout nous ne prétendons rien préjuger sur une très grave question qui ne peut manquer de s’élever bientôt, savoir, si ce n’est pas errer que de cultiver exclusivement l’image.
Ils prièrent leur frère le docteur de leur rendre raison de cette question si obscure ; et, quand ils virent qu’elle se réduisait à si peu de chose, ils firent conseiller à Messieurs de Port-Royal par Vitart, cousin de Racine, de montrer clairement au public combien tout ce grand bruit qu’on faisait était pour rien. […] Trois personnes, en allant visiter les merveilles de Versailles, causent entre elles de cette question nouvellement à la mode, des anciens et des modernes : un Président, savant, un peu entêté et qui, en deux ou trois moments, se fâche ; un Chevalier, léger, agréable, hardi, au besoin même impertinent, et qui fait lever les lièvres ; un Abbé entre les deux, instruit, mais pensant par lui-même, et qui est censé représenter le modérateur et le sage. […] Le fond de la question lui était plus étranger qu’à personne. […] [NdA] Je n’oublie pas que Charpentier était des amis et, jusqu’à un certain point, des partisans de Perrault, et que Ménage, en dehors de la question des anciens, estimait Perrault un de nos meilleurs poètes !
Et le cardinal Du Perron, le grand controversiste, disait également, quand on proposait de lui amener des calvinistes à combattre : « S’il ne s’agit que de les convaincre, je crois posséder assez de savoir pour cela ; mais, s’il est question de les convertir, conduisez-les à M. de Genève, qui a reçu de Dieu ce talent. » C’est à la fin de ce voyage de Paris que François de Sales apprit la mort de l’évêque de Genève dont il était le successeur désigné, et il s’empressa aussitôt de revenir en son diocèse. […] Un jour, une dame mariée lui adresse une question de ce genre, à savoir comment on pouvait accorder l’autorité du pape et celle des rois. […] Il était plus dans son élément le jour où il eut à répondre à un abbé de ses amis qui lui avait adressé cette question : « Votre cœur n’aimera-t-il pas le mien toujours et en toutes saisons ? […] [NdA] On peut se demander quels sont les rapports de ressemblance de saint François de Sales avec saint Anselme dont il est question au tome VIme de ces Causeries, qui était presque des mêmes contrées que le saint évêque de Genève, et « duquel la naissance, disait celui-ci, a grandement honoré nos montagnes ».
Quoiqu’il y ait beaucoup de mélodie dans les complaintes, Laforgue, se souciant moins de musique (sauf pour évoquer quelque ancien refrain de la rue), négligeait de parti-pris l’unité strophe, ce qui causa que beaucoup de ses poèmes parurent relever, avec des rythmes neufs à foison, et tant de beautés, de l’école qui tendait seulement à sensibiliser le vers, soit celle de Verlaine, Rimbaud et quelques poètes épris de questions de césure, doués dans la recherche d’un vocabulaire rare et renouvelé. […] Son historique de la question est d’ailleurs exact, et il a vu la différence entre le vers libéré, verlainien, et le vers libre fort nettement, s’il s’est un peu borné en sa nomenclature des poètes participant au premier de ses mouvements, assez parents tous deux pour que le groupe symboliste avec ses aînés admirés et tels prosateurs fût suffisamment uni quelque temps par une similitude momentanée de vues ; les idées d’affranchissement et de complexité plus grande prêtant le terrain commun. […] La question de césure, chez les maîtres de la poésie classique, ne se pose même pas1. […] Et fussent-elles assez puissantes, pour, par leur présence, résumer en leur sens la question, elles n’empêcheraient pas que le lendemain de nouvelles recherches se montreraient au jour, plus instruites, plus souples et plus tenaces, dans leur volonté d’exprimer le plus possible avec le moins d’entraves techniques.
Il ne seroit pas moins témeraire de décider la question sur ce que nos tableaux ne font point ces effets prodigieux que les tableaux des anciens peintres ont fait quelquefois : suivant les apparences, les récits des écrivains qui nous racontent ces effets sont exagerez, et nous ne sçavons pas même ce qu’il en faudroit rabattre pour les réduire à l’exacte verité. […] Les écrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans sans nous rendre plus capables de juger la question de la superiorité des peintres de l’antiquité sur les peintres modernes. […] Tout le monde sçait que cet enfant étant un jour demeuré auprès de son pere durant une assemblée du sénat ; sa mere lui fit plusieurs questions à la sortie pour sçavoir ce qui s’y étoit dit, choses qu’elle n’esperoit pas d’apprendre de son mari, les romains étant encore aussi peu polis qu’ils l’étoient alors. […] On ne sçauroit décider notre question sur des recits.
Dans toutes les questions où les faits sont géneralement connus, un homme ne juge pas mieux qu’un autre, parce qu’il est plus sçavant que lui, mais parce qu’il a plus de sens ou plus de justesse d’esprit. […] On voit donc par ce que je viens d’exposer, que les connoissances que nous avons dans les sciences naturelles, et que les anciens n’avoient pas, que la verité qui est dans les raisonnemens que nous faisons sur plusieurs questions de physique, et qui n’étoit pas dans ceux qu’ils faisoient sur les mêmes questions, sont dûës au hazard et à l’expérience fortuite. […] En verité le sens, la pénetration et l’étenduë d’esprit que les anciens montrent dans leurs loix, dans leurs histoires, et même dans les questions de philosophie, où par une foiblesse si naturelle à l’homme qu’on y tombe encore tous les jours, ils n’ont pas donné leurs rêveries pour les veritez dont ils ne pouvoient point avoir connoissance de leur temps, parce que le hazard qui nous les a revelées n’étoit pas encore arrivé, tout cela, dis-je, nous oblige à penser que leur raison étoit capable de faire l’usage que nous avons fait des grandes veritez que l’expérience a manifestées depuis deux siecles.
… Quoi qu’il en soit de ces points de vue divers, la grande question qui domine les Esquisses morales et la pensée de leur auteur est l’émancipation de la femme, et c’est sur cette question que la Critique doit particulièrement insister. […] cette question est maintenant jugée, et nous ne disons pas seulement, avec Mme Daniel Stern, qu’elle est compromise, nous disons qu’elle compromet ceux qui la touchent. […] … Mme Stern, avant la Commune, ne se doutait pas que la question religieuse bouillonne toujours sous nos pieds, à travers la poussière des faits politiques.
Dès les premières lignes de son ouvrage, en effet, Édelestand du Méril a classé, avec la prestesse du coup d’œil le plus net et le plus agile, les travaux insuffisants de ses devanciers sur la question de la comédie, et fait pressentir, par la manière dont il en parle, la supériorité des siens. […] La question de la forme et de la composition tombe naturellement sous des juridictions possibles. […] Ce premier volume de l’Histoire de la Comédie telle que du Méril l’avait conçue contenait la Comédie primitive, la Comédie chinoise, le Théâtre indien et la Comédie grecque, jusqu’à celle d’Aristophane, avec toutes les questions de détail qui se rattachaient à un si vaste sujet. […] Telle la circonscription historique de ce second volume, armé, vers la fin, d’un appendice redoutable sur les acteurs italiotes, le droit des auteurs, les masques, etc., et dans lequel toutes les questions archéologiques incombant au théâtre sont agitées, et même aussi résolues qu’elles puissent être, car Édelestand du Méril, qui a pesé toute cette poussière de renseignements brisés qui nous vient de l’antiquité, n’a point la petite coquetterie du savant qui croit avoir fait une fière découverte pour en avoir ramassé quelques grains de plus… Savant !
c’est cette ère des personnalités fortes, ouverte par Louis XIV, mais qui n’est pas fermée, c’est cette réserve de Dieu quand les peuples sont à bout de malheurs et de fautes et qui est peut-être toute la question des temps modernes dans ce qu’ils ont de passé déjà et ce qui leur reste d’avenir, c’est celle nécessité et cette grandeur qu’il n’est pas permis aux esprits fermes en politique de méconnaître. […] Or, franchement, il faut bien en convenir, cet homme à la bile incendiée, cet ambitieux et ce glorieux Saint-Simon, qui ne fut rien quand il aspirait à être tout, et qui se retirait de la cour et de l’indifférence de Louis XIV dans la solitude de ses Mémoires, son refuge et sa consolation : — Consolationem afflictorum et refugium peccatorum , — ne se surveille pas infiniment et ne se préoccupe pas beaucoup de la grande question d’être juste. […] Assurément cette question valait bien la peine que Saint-Simon se la posât ; il n’y songe même pas. […] Muet, sourd et aveugle à tout ce qui vient de Dubois, Saint-Simon ne dit pas un mot de cette politique de Louis XIV que Dubois reprit sur la question des Stuarts, lui le signataire du traité de la triple alliance !
» L’utopiste, étonné et presque formalisé de la question, recula de deux pas en s’écriant : « Et tu ne me demandes pas comment va mon idée ! […] Pour ceux qui y regardent de près et qui tiennent à voir les hommes tels qu’ils ont été, sans se contenter de l’à-peu-près des statues, une petite question se pose et revient toujours, bon gré mal gré, dès qu’on s’occupe de ses œuvres et de ses mérites : Était-il donc aussi ennuyeux à écouter qu’à lire ? […] Une question biographique reste toujours pendante : il n’est pas à croire que Rousseau, dans la note que j’ai citée, et qui paraît se rapporter à un fait accidentel, à un entraînement de l’abbé, ait entendu parler de ces amours d’habitude et si bien réglées qui n’avaient rien de ruineux.
III La première difficulté a été remarquée depuis longtemps ; elle a fait l’objet de longues discussions et on peut dire que la question est tranchée. […] La difficulté dont nous venons de nous occuper a été, je l’ai dit, souvent signalée ; parmi les ouvrages les plus récents où il en est question, je citerai, outre l’opuscule de M. […] Si l’on se pose cette question, on répondra ordinairement : on sait bien que c’est B qui est la cause de C, puisqu’on voit toujours B se produire avant C.
Malheureusement, les physiciens se sont longtemps désintéressés de cette question ; on concentre de la lumière pour éclairer la préparation microscopique, pensaient-ils ; la lumière ne va pas sans chaleur, de là des inégalités de température, et dans le liquide des courants intérieurs qui produisent les mouvements dont on nous parle. […] Nous voici alors en face d’une question que je me borne à poser. […] Voilà la question.
Les pharisiens y dominaient ; l’étude de la Loi, poussée aux plus insignifiantes minuties, réduite à des questions de casuiste, était l’unique étude. […] C’était un perpétuel cliquetis d’arguments, un champ clos de disputes, retentissant de sophismes et de questions subtiles. […] Il semble qu’il est question de lui dans le Talmud.
Nous ne pouvons échapper à cette question. […] La question se ramène donc à étudier l’auteur. […] Innombrables sont les questions que peut poser l’observateur.
Puisque nous avons donc la bonne fortune de trouver, dès le début, la question traitée par un logicien de profession, nous en pouvons parler à l’aise et essayer de ne rien oublier. […] Je n’ai aucune intention de me professer partisan de l’une ou de l’autre ; toutes deux ayant beaucoup fait pour l’humanité ; toutes deux devant être nécessairement connues de quiconque aborde les questions philosophiques, chacune ayant beaucoup profité des critiques de l’autre. « En concentrant la question simplement sur le terrain de la psychologie, on trouve que la différence entre les deux philosophies consiste dans les théories différentes qu’elles donnent des phénomènes complexes de l’esprit humain. » L’expérience n’est pas la propriété exclusive de l’une d’elles.
Il me semble, en chaque question, le voir marcher tout droit devant lui contre l’adversaire, glaive en main et cuirasse au soleil. […] Il a cessé de voir les questions par un seul aspect ; il unit deux choses contraires, il combine. […] Ce sont des questions qui tiennent au secret de chacun, et sur lesquelles il serait difficile de se prononcer par conjecture.
Pour quelques penseurs en Europe, qui l’affirment, mais sans le prouver, toute la force de l’empire russe est soupçonnée de n’être, comme beaucoup de choses, qu’une simple question de clair-obscur. […] Assurément, c’est là une opinion qu’on peut appuyer et défendre, mais un homme d’une certaine vigueur de jugement nous aurait donné la raison de la préférence de son esprit dans une question qui contient, en ce moment, l’avenir du monde. […] L’ouvrage en question, entièrement russe, a été traduit en français par un homme d’esprit, de savoir et de goût.
Mais la Critique, qui a ses convictions, qui n’examine, ne raisonne et ne conclut que du milieu d’elles, a le droit de demander au philosophe pourquoi, dans un livre où toutes les questions liées à son sujet sont touchées de manière à les faire vibrer dans les esprits, il a négligé d’appuyer plus longtemps et plus fort sa juste et pénétrante analyse sur le côté fécond et sanctifié du mysticisme. […] Un tel fait, de quelque nom qu’on l’appelle, de quelque explication qu’on l’étaie, méritait d’avoir une plus large place que celle qui lui est accordée dans un livre ayant pour but de descendre au fond de la question du Mysticisme. […] Caro nous montre Saint-Martin, abrité contre la révolution française dans le désert intérieur de sa spiritualité, et, quand la tempête est passée, plus tard, en 1795, il suit avec un intérêt mêlé d’éloge le solitaire devenu homme public, répondant sur la question de l’enseignement, agitée alors officiellement par le Pouvoir, aux attaques cauteleuses de Garat, le rhétoricien de la sensation.
Toutes les Odelettes de Théodore de Banville ont cette légèreté, ce linéament d’arabesque à peine appuyé, cette grâce de bulle de savon dans le vent, cette transparence de dentelle qui recouvre… absolument rien, et la petitesse du volume, précédé pourtant d’une dédicace solennelle à Sainte-Beuve, montre assez que le livre en question est chose grave et probante, non pas seulement dans l’amour-propre, mais dans les idées de l’auteur. […] Dans un temps vulgairement littéraire, des hommes de talent comme Théodore de Banville seraient classés… Nous l’avons choisi pour éclairer cette question de la mort des lettres et de la poésie dont nous sommes menacés chaque jour un peu plus. […] Mais comme le cataclysme en question n’est pas excessivement probable, il est à craindre que Hugo et Alfred de Musset, les cariatides des Cariatides, ne dévorent toute la gloire sur laquelle Banville avait compté.
Vacquerie apporta sa passion pour les batailles littéraires ; il est aussi convaincu aujourd’hui sur ce chapitre qu’il l’était hier ; mais la question d’art ne l’a jamais conduit plus loin qu’il ne voulait aller, car il a toujours mis au-dessus de tout la question de l’humanité. […] C’est une question sur laquelle il faudra souvent revenir. […] On fera sentir à l’auteur, — qui le sait mieux que personne, — à quel point la compétence lui fait défaut pour traiter de si hautes questions. […] Il est question de machine infernale du côté de l’Ambigu. […] Un jour, après avoir consulté Yvan sur les divers moyens de mettre fin à sa vie, il tira devant le médecin le sachet en question et l’ouvrit.
Tout dans ce monde n’est qu’une question de nuances et de masques. […] Dans vos vers, il est souvent question de loups. […] Il n’est pas question ici de se laisser aller à l’aventure. […] Il y a une question que je voudrais vous soumettre. […] Et d’abord il y serait question des problèmes qui nous tiennent au cœur.
Après l’examen et la discussion des mobiles, l’auteur aborde les devoirs et leurs diverses branches, devoirs envers Dieu, envers nos semblables et envers nous-mêmes ; dans ce traité sur la vertu, qui comprend tout le second volume, on rencontre les plus hautes questions de la nature humaine, aplanies avec cette aisance particulière à l’aimable philosophe, et accompagnées de digressions bien assorties. […] Paris a traité et éclairci, avec une érudition légèrement railleuse, la question des amours de la reine Blanche et de Thibaut de Champagne, que l’éditeur des Chansons du comte, dans le dernier siècle, avait essayé de nier : la discussion de M.