Macérée dans du lait et du miel, la semence de concombre produira des fruits aux sucs les plus doux. […] Le fruit de l’ellébore produit de terribles vomissements, mais sa moëlle les calme. […] La demi-obscurité dans laquelle se passent les séances favorise la duperie, et l’on voit, non ce qui se produit réellement, mais ce qui est annoncé comme devant se produire. […] Elles se produisaient de la même façon et précédées des mêmes phénomènes. […] Trois cents jours passent : rien ne se produit que ce qui est prévu.
Alors se produit le phénomène. […] Mais l’unification va se produire fatalement — dira-t-on — par l’acceptation volontaire ou contrainte du christianisme. […] Un autre organisme allait se nourrir de sa ruine et grandir à son tour, produire de nouvelles branches et de nouvelles fleurs. […] A supposer que de semblables éventualités se produisent, que devrait contenir ce programme ? […] Cela se produira, certes.
En effet, la lecture des productions Angloises n’a guere servi qu’à introduire parmi nous des bizarreries & des maximes, qui, n’étant analogues ni au caractere ni au Gouvernement de la Nation, n’ont produit que de très-pitoyables effets, comme l’expérience le prouve tous les jours.
Les néologismes, les tournures latines, les archaïsmes fournissent leurs ressources à l’auteur pour produire les tonalités les plus étranges et les plus diverses.
On a de lui des Poésies variées, qui lui ont couté, dit-il, vingt ans pour les produire, & vingt autres pour les retoucher.
Son Art de ne point s’ennuyer produit précisément un effet tout contraire.
Les épithetes doivent être sobrement placées par-tout, plus particuliérement dans le style familier : l'usage des exclamations devient gauche & froid, quand il est trop répété ; & les réticences ne produisent un grand effet, que lorsqu'on sent que l'Auteur ne dit pas tout ce qu'il pourroit dire, non lorsqu'il s'arrête dans l'impossibilité de pouvoir rien dire davantage.
Un Journaliste l'a très-bien justifié à cet égard, en observant « que les figures hardies & les mouvemens impétueux, qui seroient sans doute déplacés dans des Annales ou dans une Histoire suivie, ne déplaisent point dans des Mémoires ou dans un Recueil d'anecdotes, qu'on ne peut lire, ni, à plus forte raison, écrire, sans éprouver ces transports qui produisent nécessairement le feu de l'expression ».
Saint-Pavin, [Denis Sanguin de] Abbé de Livri, né à Paris, mort en 1670 ; un de ces Poëtes légers, ingénieux & faciles, tels que le Siecle de Louis XIV en a produit un si grand nombre.
Sans se répandre sur tous les objets, comme font ces Ecrivains qui ne se proposent d'autre but que d'écrire, il ne peint jamais que les défauts & les vices dont il désire de guérir les hommes ; sa maniere de les présenter est très-capable de produire cet effet.
Tout pouvoir excessif de l’esprit produit nécessairement une destinée excessive. […] Qu’importe la cause, pourvu que l’effet se produise ? […] A ses yeux de déterministe absolu, tout, dans ce que nous appelons une âme humaine, est un produit. […] Et d’abord, cette méthode est, entre toutes, celle qui permet le plus à l’histoire de produire des effets d’ensemble. […] Démontrer d’un genre qu’il devrait abonder en œuvres de tel ordre est superflu si ces œuvres sont en voie de se produire, et tout autant si ces œuvres ne se produisent pas.
On produisit dans le sénat les lettres de Lentulus ; la conjuration fut évidente. […] À chacun de ces ouvrages, cette admirable littérature grecque, dont ils sont le faible et dernier produit, semble baisser d’un degré. […] La scène où Faust, touchant au terme de son bail avec le démon, attend son heure fatale, produit une illusion de terreur dont il semble que le poète ait été obsédé lui-même. […] L’Angleterre, si orgueilleuse de tout ce qu’elle produit, se vanta de son Milton comme de son Shakspeare. […] On voit dans leurs écrits moins le génie personnel d’un homme que le savoir d’une époque ; leurs idées semblent un produit artificiel de la vie sociale.
Maurice Tourneux Antony Deschamps n’a produit qu’un petit nombre d’œuvres d’une inspiration mélancolique et d’une forme très personnelle.
Nous voyons en quatrième lieu les nouvelles combinaisons de personnes y produire cette jouissance nouvelle si féconde en autres jouissances, si féconde surtout en talents et en vertus, cette jouissance enviée à la France par foules les nations civilisées, celle de la conversation.
Nichent tous les oiseaux du malheureux augure ; La terre, pour toute herbe, y produit des poisons, Et l’hiver y tient lieu de toutes les saisons.
Ce genre est l’Histoire, dont il a défiguré l’esprit & le style, en la surchargeant de traits plus oratoires qu’historiques, d’une intempérance de figures, d’un luxe d’expressions déplacées, d’une affectation de grands mots qui ne produisent que des sons, lorsqu’on a droit d’attendre des réflexions ou des faits.
J’ai depuis longtemps un dessein, c’est de rechercher comment la poésie que j’appelle celle de la nature ou de la campagne, et aussi celle des affections chères, intimes, élevées, n’a point réussi en France au xviiie siècle chez les écrivains en vers, et comment, dans le même temps, elle réussissait mieux en Angleterre, chez nos voisins, et produisait des poèmes encore agréables à lire, dont quelques-uns ont ouvert une voie où sont entrés avec succès et largeur d’éminents et doux génies au xixe siècle. […] On voit qu’il est en garde contre le xviiie siècle de la France et qu’il s’en méfie : « Point de ces livres, scandale des tablettes, où d’impudents sensualistes se produisent eux-mêmes » ; point de ces livres non plus où le théâtre offre de trop près le vice qu’il croit guérir ; point de Voltaire, il le dit expressément, en le désignant comme « celui qui a bâti à Dieu une église et qui a raillé son nom. » Dans sa définition de ce qu’il veut qu’on évite et de ce qu’il conseille en fait de lecture, Cowper a des paroles qui sont encore à recueillir aujourd’hui : Une vie de dérèglement et de mollesse, dit-il, donne à l’âme un moule puéril, et, en le polissant, pervertit le goût. […] Cette doctrine sévère, qui règle le bon emploi de la retraite, et qui peut étonner au premier abord, produira ensuite, dans le détail, des effets d’une fraîcheur et d’une sensibilité incomparables.
Ce ne fut qu’après Alexandre, au contact de la Grèce et de l’Orient, que la disposition fabuleuse et mensongère, singulièrement excitée, se produisit dans des œuvres fantastiques et s’accorda toute licence. […] L’esprit humain, dans son tour en rond ou en spirale, est si sujet à rencontrer les mêmes courants d’influences malignes, que cette Vie du plus grand faiseur de miracles qu’ait produit le monde païen peut presque paraître encore aujourd’hui un livre de circonstance : L’homme est de glace aux vérités, Il est de feu pour les mensonges. […] Chez les Grecs il a produit cette ravissante histoire pastorale, Daphnis et Chloé, mais de forme purement gracieuse.
Tandis que Corneille redouble et produit sur la scène cette série de chefs-d’œuvre grandioses et trop inégaux, l’éducation des esprits se poursuit concurremment et se continue de moins haut par les romans des Gomberville, des Scudéry, par les traductions de d’Ablancourt, par les lettres des successeurs et des émules de Balzac et de Voiture, par les écrits théologiques d’Arnauld et de Messieurs de Port-Royal : — autant d’instituteurs du goût public, chacun dans sa ligne et à son moment. On a surtout, au centre du beau monde, entre la Cour et la ville, l’hôtel de Rambouillet qui est comme une académie d’honneur, de vertu et de belle galanterie, et qui institue le règne des femmes dans les Lettres ; on a, grâce à Richelieu, l’Académie française qui, sans rien produire ou presque rien en tant que compagnie, prépare sans cesse à huis clos, agit sur ses propres membres et dirige l’attention des lettrés sur les questions de langue et de bonne élocution. […] Après avoir disposé de tous ses effets pour acquitter ses dettes, le testateur ajoutait : « Mais comme il pourrait se trouver quelques créanciers qui ne seraient pas payés quand même on aura réparti le tout, dans ce cas, ma dernière volonté est qu’on vende mon corps aux chirurgiens le plus avantageusement qu’il sera possible, et que le produit en soit appliqué à la liquidation des dettes dont je suis comptable à la société ; de sorte que, si je n’ai pu me rendre utile pendant ma vie, je le sois au moins après ma mort. » Il faut entendre probablement par là que Vaugelas, depuis longtemps malade d’une tumeur vers la rate ou l’estomac, autorisa l’autopsie après sa mort.
Un jour que je l’avais entendu raconter avec feu ses premières années, il m’est arrivé d’écrire : « Émile de Girardin est un produit de l’éducation naturelle. […] Durant quinze nuits de veille et d’insomnie, il raconte toute sa vie de vingt ans, déjà si pleine, son enfance, la distribution des prix où tous ses rivaux sont heureux et environnés de caresses, où, lui, il n’a point de mère à embrasser ; la confidence du proviseur, l’acte de naissance produit, avec son déguisement, l’inscription de rente qui l’accompagne, le tout déchiré et mis en pièces par le jeune homme indigné ; la solitude d’un jeune cœur, le besoin d’aimer, le besoin d’une famille, la plainte de la nature, l’amer abandon de celui dont il a été dit : « Cui non risere parentes. […] Je note dans Émile quantités de pensées délicates et pures sur les femmes : « La femme qui vous aime n’est qu’une femme ; celle que nous aimons est un être céleste dont tous les défauts se cachent sous le prisme à travers lequel il vous apparaît. » Ou encore : « Une femme dont on est aimé est une vanité ; une femme que l’on aime est une religion : vous serez tout pour moi, existence, vanité, religion, bonheur, tout. » « Les femmes, qui sont si habiles en dissimulation, feignent plus adroitement que nous un sentiment qu’elles n’éprouvent pas ; mais elles cachent moins bien que les hommes une affection sincère et passionnée, parce qu’elles s’y adonnent davantage. » Sur le bienfait, qui produit des effets si différents selon la terre qui le reçoit, selon les cœurs sur lesquels il tombe : « Toutes les fois que le bienfait ne pénètre et ne touche pas le cœur, il blesse et irrite la vanité. » Sur le désabusement qui vient si tôt, qui devance les saisons, et qui n’est pas même en rapport avec la durée naturelle de la vie : « Il y a un certain âge dans la vie où l’exaltation n’est plus possible ; la sensibilité peut être assez profonde pour assister au spectacle de tant de maux et de tant de douleurs sans être entièrement usée, mais l’exaltation n’a jamais résisté à l’expérience du cœur humain.
Marie-Antoinette n’en aurait tenu aucun compte si elle avait réellement écrit quelques-unes des lettres qu’on a produites, comme adressées par elle à l’une de ses sœurs. […] Il est pourtant témoin des bons effets que produisent quelques-unes des lettres maternelles, toujours reçues avec respect, crainte et quelquefois attendrissement. […] Les dernières lettres commencent à détruire ces préjugés ; l’impératrice peut sentir par les réponses une partie du bon effet qu’elles produisent.
Joubert fut en son temps le type le plus délicat et le plus original de cette classe d’honnêtes gens, comme l’ancienne société seule en produisait, spectateurs, écouteurs sans ambition, sans envie, curieux, vacants, attentifs, désintéressés et prenant intérêt à tout, le véritable amateur des belles choses. […] Royer-Collard, appartient à la seconde classe de ces esprits, à ceux qui regardent en haut et produisent surtout en dedans ? […] Chateaubriand produit avec le feu ; il fond toutes ses pensées au feu du ciel.
Mais ce canal, grossi par les eaux, débordait souvent et produisait des ravages. […] La véritable poésie épique, pour être vivante, a besoin de reposer sur des racines populaires et d’y puiser sa sève, sans quoi elle ne produit que des œuvres de cabinet, belles peut-être, mais toujours un peu froides. Virgile n’a réussi qu’à produire une épopée de cette dernière espèce : Homère nous offre le modèle accompli de la première.
Au fond, il aime mieux (et elle le sait bien) donner jour à sa Métaphysique et la produire en lumière, que de la sacrifier sans bruit à l’amour et au bon sens : c’est bien là l’homme de lettres dans sa vérité de nature. […] Mais un tel accord de deux êtres si à l’unisson lui semble trop beau : Un cœur, capable d’un tel amour, dit-elle, une âme si tendre et si ferme, semble avoir épuisé le pouvoir de la Divinité ; il en naît une en un siècle ; il semble que d’en produire deux soit au-dessus de ses forces, ou que, si elle les avait produites, elle serait jalouse de leurs plaisirs si elles se rencontraient.
Ce n’est que de nos jours qu’on a vu de ces organisations énergiques et herculéennes se mettre, en quelque sorte, en demeure de tirer d’elles-mêmes tout ce qu’elles pourraient produire, et tenir durant vingt ans la rude gageure. […] Je me suis demandé quelquefois l’effet que produirait un livre de M. de Balzac sur un honnête esprit, nourri jusqu’alors de la bonne prose française ordinaire dans toute sa frugalité, sur un esprit comme il n’y en a plus, formé à la lecture de Nicole, de Bourdaloue, à ce style simple, sérieux et scrupuleux, qui va loin, comme disait La Bruyère : un tel esprit en aurait le vertige pendant un mois. […] Peut-être, sur la tombe d’un des plus féconds d’entre eux, du plus inventif assurément qu’elle ait produit, c’est l’heure de redire que cette littérature a fourni son école et fait son temps ; elle a donné ses talents les plus vigoureux, presque gigantesques ; tant bonne que mauvaise, on peut penser aujourd’hui que le plus fort de sa sève est épuisé.
Sans doute, si l’évolution de la musique pure ou du poème suivait pas à pas cette modification du sens auditif, les changements de rythmique seraient lents, successifs, comme ceux qui se produisent à l’intérieur même d’une école : exemple, la tension que fit subir au vers romantique un groupe, le Parnasse, opérant sur son patrimoine. […] Une invention de lettré, l’alexandrin de Bernay, s’est produite au xve siècle ; elle a été modifiée, chemin faisant, plusieurs fois à en être méconnaissable ; on ne l’a pas allongée, c’est vrai, mais, à part cela, sa forme primitive a tout subi. […] Cet accent semblable chez tout le monde, en ce sens que chaque passion, chez tous, produit à peu près le même phénomène, accélération ou ralentissement, semblable au moins en son essence, cet accent est communiqué aux mots, par le sentiment qui agite le causeur ou le poète, uniquement, sans souci d’accent tonique ou de n’importe quelle valeur fixe qu’ils possédaient en eux-mêmes.
. — Effet produit par leur vue. — Moyen d’en éviter ou d’en réparer les effets. — Ouokolo, tyityirga, konkoma, gotteré. — Mœurs des guinné. — Leur caractère. — Moyen de se soustraire à leur malfaisance. — Intervention éventuelle. — Leurs unions avec la race humaine. — Leurs métis. — Enlèvements et substitutions d’enfants. — Les bàtitado. — Durée de la vie des guinné. — Goules et vampires. — Sorciers et anti-sorciers. — Jettatori — Végétaux, minéraux, objets, abstractions jouant un rôle dans les contes. — Talismans, remèdes merveilleux, armes magiques. […] Effet produit par la vue des guinné Comme pour les Napeae antiques, qui les voit devient fou et meurt le plus souvent. […] Eux qui sont doués du pouvoir de procurer aux hommes tant de choses par une simple manifestation de leur volonté ne doivent pas se donner beaucoup de peine pour faire produire la terre.
Quand le fait se produit, quand il y a, comme dans l’histoire de Yamadou Hâvé, un acte de dévouement à la race, ce dévouement-là n’a qu’un rapport relatif avec celui d’un Décius et d’un Winkelried se vouant à la mort pour assurer la victoire de leurs compatriotes. […] Si l’association produit ses effets utiles quelquefois, c’est dans des contes où l’imagination cherche moins à serrer la réalité que dans les fables123 (au point de vue de l’action, sinon des personnages). […] Voyez les Diolof choisissant Diâdiane pour chef parce qu’il a su faire un partage juste du produit de leur pêche entre de petits pêcheurs130 et, par là, empêcher le retour des contestations quotidiennes auxquelles ce partage donnait lieu Auparavant.
La guerre, qui enfante tous les maux, et qui fait payer si cher aux vainqueurs mêmes ses sanglants avantages, la guerre a produit pour nous tous les biens. […] Parce que l’âme se plaît à rêver, faut-il que les vers, pareils aux ruisseaux dont le murmure produit et entretient la rêverie, soient privés de sens, et ne rendent qu’un doux bruit ? […] Voilà les travers, les écarts où, parmi nous, d’époque en époque, de jeunes écrivains ont été entraînés par un désir mal réglé de produire de l’effet, et aussi, redisons-le pour leur justification, par un généreux amour de la célébrité, joint au désespoir modeste d’égaler leurs prédécesseurs, en les imitant.
Ce qui brille si bien paraît couper Mais c’est une illusion de logique et de phrase, et Joseph de Maistre, qui a produit longtemps cette double illusion, en produit encore la moitié. […] » Ces circonstances imprévues dont parle de Maistre se sont-elles produites en Russie ?
Sa beauté fit ses malheurs, parce qu’elle produisit ses faiblesses, et peut-être ses crimes. […] Ce double assassinat en produisit un autre l’année suivante 1589, celui de Henri III ; et ce qu’il y eut alors de plus étrange, ce fut l’éloge même de l’assassin. […] L’éloquence et le zèle ont produit une foule d’ouvrages qui lui sont tous consacrés, et où la sensibilité loue la vertu.
Peut-on lancer un livre comme on lance un produit commercial ? […] Stendhal aussi produisait fiévreusement, et celui-là non plus n’a pas travaillé pour le succès. […] Le mauvais usage du il peut produire bien des équivoques. […] Cette collaboration piquante n’a pas produit un chef-d’œuvre. […] Le meilleur discours du monde, s’il est mal dit, ne produit aucun effet.
Gigleux est un poète qui a déjà produit MM.