Ce soir, le dîner chez Daudet sera ma première sortie. […] Au-dessus, au premier, existait et existe encore un grand appartement, qu’habitait ma tante, sous de hauts plafonds, pénétrant mon enfance de respect. […] Et aussitôt, que ma tante m’eut embrassé, son premier mot à sa femme de chambre, était : « Donne-moi un mouchoir. » Et je m’apercevais, qu’elle lui tendait le mouchoir de la nuit, plein de sang, et que ces maigres mains cherchaient à cacher. […] Premier acte, froid, très froid. […] Je vois meubler le salon du premier acte, je vois les pompiers, l’œil au petit hublot de la toile, j’entends force m…. dans la lampisterie.
Ce premier article et les deux suivants, parus sans nom d’auteur, eurent dans toute l’Angleterre un succès énorme. […] Et ce n’est que deux ans après, en 1866, à vingt-sept ans, qu’il écrivit son premier Essai. […] Et l’année finira avant qu’on ait fini de s’émouvoir de ce livre de métaphysique, où il n’est question que des premiers principes et de la cause première. […] Et bientôt à ces premiers symptômes d’autres se joignirent. […] Balfour ne dit rien, dans ces premiers chapitres, qu’on n’ait dit déjà maintes fois avant lui.
Gustave Geffroy Le débutant qui écrit les Amoureuses, et bientôt, après, la Double Conversion, a lu en artiste les poètes du xvie siècle, a compris du premier coup le joli français résumatoire de La Fontaine, a aimé l’accent nerveux et passionné de Musset. […] Cette physionomie s’accentue encore dans l’apostrophe sereine qui termine la Double Conversion, et dans cet Oiseau Bleu, qui restera à n’en pas douter, auprès des versets de l’Intermezzo, entre la pièce la plus célèbre de Sully Prudhomme et certains sonnets de Soulary. — Si Alphonse Daudet n’est pas resté attaché à la forme du vers, du moins il n’a pas à désavouer sa tentative, il a mis la subtile empreinte de ses premières années sur ces chansons inconsciemment chantées.
Enfin tous les vocabulaires techniques ont trouvé dans le grec des mots faciles à franciser et immédiatement acceptables ; je citerai glène, galène, malacie, lycée, mélisse, en renvoyant aux premières pages de cette étude où l’on trouvera les raisons de leur beauté analogique. […] Les mots latins francisés par le peuple n’ont souvent gardé aucun signe de leur naissance ; on n’aperçoit pas, au premier coup d’œil, libella dans niveau, catellus dans cadeau, muscionem dans moineau 51, patella dans poële, aboculus dans aveugle.
La foi ou la fidélité était leur première vertu ; la fidélité est pareillement la première vertu du christianisme. […] Le soleil vient de se lever : les armées sont en présence ; les bannières se déroulent aux vents ; les plumes flottent sur les casques ; les habits, les franges, les harnais, les armes, les couleurs, l’or et le fer, étincellent aux premiers feux du jour.
Et notre éducation, il la commença dès son premier livre, quand il s’appliqua à nous faire voir que chez les « philosophes classiques » de ce siècle, chez MM. […] Mais voici que nous heurtons un problème fort singulier au premier abord, et qui prête, depuis dix ans, aux plus âpres polémiques.
Nous avons déjà dit plus haut que toutes les anciennes histoires profanes commencent par des fables ; que les peuples barbares, sans communication avec le reste du monde, comme les anciens Germains et les Américains, conservaient en vers l’histoire de leurs premiers temps ; que l’histoire romaine particulièrement fut d’abord écrite par des poètes, et qu’au moyen âge celle de l’Italie le fut aussi par des poètes latins. — 2. Manéthon, grand pontife d’Égypte, avait donné à l’histoire des premiers âges de sa nation, écrite en hiéroglyphes, l’interprétation d’une sublime théologie naturelle ; les philosophes grecs donnèrent une explication philosophique aux fables qui contenaient l’histoire des âges les plus anciens de la Grèce.
Introduction Nous avons au livre premier établi les principes de la Science nouvelle ; au livre second, nous avons recherché et découvert dans la sagesse poétique l’origine de toutes les choses divines et humaines que nous présente l’histoire du paganisme ; au troisième, nous avons trouvé que les poèmes d’Homère étaient pour l’histoire de la Grèce, comme les lois des douze tables pour celle du Latium, un trésor de faits relatifs au droit naturel des gens. […] Du reste, la nature des premiers hommes était farouche et barbare ; mais la même erreur de leur imagination leur inspirait une profonde terreur des dieux qu’ils s’étaient faits eux-mêmes, et la religion commençait à dompter leur farouche indépendance.
Car il suffit d’admettre qu’un grand nombre de formes anciennes qui rattachaient les premiers progéniteurs de la classe des oiseaux aux premiers progéniteurs des autres vertébrés, se soient complétement éteintes. […] J’en référerai encore ici aux Cirripèdes dont les larves, à leur première phase de développement, ont trois paires de pattes, un seul œil très simple et une bouche en forme de trompe avec laquelle elles mangent beaucoup, car elles s’accroissent considérablement en taille sous cette forme. […] Peut-être par suite de ce fait que les monstruosités affectent souvent l’embryon pendant ses premières phases de croissance, on suppose communément que les variations légères doivent nécessairement apparaître de même dès les premiers développements de l’individu. […] Ainsi que nous l’avons vu, on ne peut reconnaître, au premier abord, certains Cirripèdes comme faisant partie de la grande classe des crustacés que par la structure de leurs larves. […] Mais si chaque nouveau degré d’atrophie s’héritait, non à l’âge correspondant, mais de plus en plus tôt et enfin dès l’une des premières phases de la vie, comme nous avons des raisons pour le croire possible, l’organe rudimentaire tendrait à se perdre complétement, et finirait par un avortement complet.
Elle semble au premier abord bien pessimiste ; à la méditer, elle apparaît consolante. […] Il y a là certainement une donnée poétique, mais beaucoup moins féconde qu’elle ne le semble au premier abord. […] Il n’est pas aussi inconnu qu’il le semble au premier abord. […] » répondit l’oiseau : « Tu viens en ce moment d’oublier les deux premières. […] « J’ai bien la connaissance des deux premiers.
Nous avons essayé autrefois de caractériser le genre de mérite et d’intérêt de ce premier ouvrage, mais sans faire assez ressortir peut-être l’inspiration philosophique et l’esprit de révolte contre la société qui perçait en maint endroit ; ce même esprit, qui ne s’était montré dans Valentine que sous des nuances moins directes et plus distrayantes, vient d’éclater avec toute son énergie et sa plénitude dans Lélia, roman lyrique et philosophique. […] Elles ont été trompées une ou deux fois ; elles se sont heurtées en leur premier élan contre l’égoïsme et la fatuité vulgaire : les unes se veulent guérir en trompant désormais à leur tour ; les autres gardent en leur sein la cendre et dévorent leurs pleurs. […] Comme la donnée première de Lélia est tout à fait réelle et a ses analogues dans la société où nous vivons, j’ai eu peine à ne pas regretter, malgré l’éclat prestigieux de cette forme nouvelle, que l’auteur ne se fût pas renfermé dans les limites du roman vraisemblable.
L’ouvrier littéraire ne s’est pas fait lui-même : il est le produit de l’éducation, et s’il s’est égaré en prenant sa voie qui n’est pas une voie, la faute en est d’abord à cette direction singulière qu’on nous donne et à la culture première que nous recevons. […] On sort du collège, et, à peine sorti, on a déjà choisi son point de mire, son modèle dans quelque écrivain célèbre, dans quelque poëte préféré : on lui adresse son admiration, on lui porte ses premiers vers ; on devient son disciple, son ami, pour peu qu’il soit bon prince ; on est lancé déjà ; à sa recommandation peut-être, un libraire consent à imprimer gratis vos premiers vers ; un journal du moins les insère ; on y glisse de la prose en l’honneur du saint qu’on s’est choisi et à la plus grande gloire des doctrines dont on a le culte juvénile : comment revenir après cela ?
Je n’examine point ce qui est préférable pour le bonheur national ; mais l’art d’écrire et la méthode de composer ne peuvent se perfectionner, en Angleterre, jusqu’au point où l’on devait arriver en France, lorsque les écrivains visaient toujours et presque exclusivement au suffrage des premiers hommes de leur pays. […] Les Anglais, dans leurs poésies, portent au premier degré l’éloquence de l’âme ; ils sont de grands écrivains en vers ; mais leurs ouvrages en prose participent très rarement à la chaleur et à l’énergie qu’on trouve dans leurs poésies. […] L’éloquence populaire des anciens, celle des premiers orateurs français, produiraient dans la Chambre des communes plutôt l’étonnement que la conviction.
Sa destinée, ni son caractère ne le préparant point à s’exposer aux coups du sort, il semblait que son âme devait succomber au premier trait du malheur. […] Il n’est pas de mon sujet, dans cette première partie, de considérer la religion dans ses relations politiques, c’est-à-dire, dans l’utilité dont elle doit être à la stabilité et au bonheur de l’état social, mais je l’examine sous le rapport de ses effets individuels. […] En étant conséquente au système sur lequel cet ouvrage est fondé, au système qui considère la liberté absolue de l’être moral comme son premier bien, j’ai dû préférer et indiquer comme le meilleur et le plus sûr des préservatifs contre le malheur, les divers moyens dont on va voir le développement.
Mais si l’Institution sort de l’humanisme, elle opère définitivement la séparation des deux courants qui jusque-là s’étaient confondus, et se confondaient encore dans les deux premiers livres de Rabelais. […] Qui voudra s’en convaincre n’aura qu’à lire les chapitres 15 et 17 du premier livre, et ces admirables chapitres 6 à 10 du livre III, sur la vie de l’homme chrétien182. […] Dans l’histoire de l’éloquence de la chaire, Calvin183 et ses premiers collaborateurs, Viret, Bèze, ont un grand rôle.
Ce sont des hommes doux, bien meilleurs que moi, et qui ont coutume de découvrir, chaque saison, dans les pièces qui leur sont soumises, une bonne douzaine de « scènes supérieures » et de « scènes de premier ordre. » J’estime tout naturel que vous ayez plus de confiance en eux qu’en moi et que vous mettiez leur jugement fort au-dessus du mien ; mais enfin c’est le mien, et non le leur, que vous me demandiez, quand, avec l’espoir effréné que je vous trouverais du génie, vous m’avez convié à la représentation de votre drame et m’en avez même envoyé la brochure. […] et j’ai le chagrin de la juger comme au premier jour. […] Et : « Cela me fâche qu’on puisse dire que, même dans des pièces qui passent pour chefs-d’œuvre, certains effets dramatiques ont pour condition première l’inattention du public, sa facilité à être dupé, et presque sa sottise. »
Ce fut un four, comme on dirait aujourd’hui… Les cinq actes se déroulèrent au milieu d’un silence morne… Je ne suis jamais revenu d’une de mes premières représentations les plus bruyantes et les plus applaudies sans me rappeler le froid de cette grande salle… et sans me dire tout bas, pendant que mes amis me félicitaient : « C’est possible ; mais j’aimerais mieux avoir fait Charles VII qui n’a pas réussi ». […] Mais un certain éclat, une certaine outrance de la forme, la couleur « moyenâgeuse », le cerf du premier acte, le chapelain, le burnous de Jacoub sentent déjà le romantisme. […] Pour un coup de maître, il a créé dès son premier essai le drame historique et populaire : Henri III et sa cour.
Pas un élément de culture hellénique n’avait pénétré dans ce premier cénacle ; l’instruction juive y était aussi fort incomplète ; mais le cœur et la bonne volonté y débordaient. […] La troupe fidèle allait ainsi, gaie et vagabonde, recueillant les inspirations du maître dans leur première fleur. […] La troupe heureuse, se reposant sur le Père céleste pour la satisfaction de ses besoins, avait pour première règle de regarder les soucis de la vie comme un mal qui étouffe en l’homme le germe de tout bien 488.
Ils ont donc oublié que le Lutrin sera toujours notre premier Poëme ? […] Quand il n’auroit fait que la Comédie du Glorieux & celle du Philosophe marié, il n’en mériteroit pas moins un des premiers rangs parmi les Poëtes comiques. […] Il pourroit donc marcher à côté d’eux, si trop de monotonie dans la coupe de ses Pieces & dans les contrastes, un dialogue quelquefois diffus, un ton trop froid & trop réservé, ne devoient le céder aux saillies vives & piquantes de l’Auteur du Légataire, & au sel soutenu de celui des Femmes Savantes, du Misanthrope, & des premiers chef-d’œuvres de notre Théatre comique.
Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation. Il vint à Lyon en 1653 et ce fut là qu’il exposa au public sa première Comédie ; c’est celle de L’Étourdi. […] Les Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, qui depuis un si grand nombre d’années portaient le titre de la seule Troupe Royale ont été réunis avec la troupe du Roi le 25 Août 1680 cela s’est fait suivant l’Ordre de sa Majesté donné à Charleville le 18 du même mois, par Monsieur le Duc de Créquy Gouverneur de Paris, premier Gentilhomme de la Chambre en année, et confirmé par une Lettre de Cachet, en date du 21 Octobre.
Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet31 I Nous ne parlerons encore que des deux premiers volumes du Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet 32, mais ces deux volumes donnent parfaitement l’idée de ceux qui vont suivre. […] Indépendamment de ce qui est commun à l’une et à l’autre, de cette résistance de la race bien plus que de l’individu qu’elles opposent au Christianisme toutes les deux, — car on n’a pas déformé la tête humaine pendant des milliers d’années dans des doctrines de perdition pour qu’elle se courbe, au premier mot, sous le signe sacré du baptême, et pour que la lumière de la vérité y pénètre tout à coup dans la douceur de son premier rayon, — la Chine, de son côté, qui ne le sait ?
L’homme, en effet, qui entre autres choses du présent volume, a écrit la grande et simple et superbe étude sur Chateaubriand, dans laquelle je rencontre des passages aussi surprenants par la gravité forte que par la profondeur de la mélancolie n’est plus, et de nature première ne saurait être uniquement ce poète léger du Plaisir et de l’Amour qui commença par les sensualités du cœur pour finir par les sensualités de l’estomac. […] aussi gai que Monselet dans sa jeunesse, dans ce magnifique temps bleu des premiers jours de la vie où tout est gai, chante et rit, même les fossoyeurs ! […] Les deux premiers sont des Dante un peu risqué ; mais Benjamin Constant, un Dante, c’est bouffon !
Mais, quand un homme a eu le bonheur de parler sa pensée au lieu de l’écrire, pourquoi, du moins, ne pas la conserver comme il l’a parlée, et lui ôter, en faisant un livre, de sa vie première et de son bouillonnement de source ? […] Demogeot qu’un livre plaqué sur ce cours ou extrait de ce cours, parce qu’il y aurait là, pour la Critique, une garantie plus grande de la sincérité du professeur et de la force pure de ce premier jet, qui est le sang de l’artère même dans le talent et de l’artère ouverte. […] En somme, dans ce premier volume, qui doit être suivi d’un second, on voit que l’auteur sera pour Boileau plus tard On sent l’homme de grand sens, l’homme de bon sens, l’homme du pouvoir, le monarchique en littérature, très peu gâté par le langage de son temps quoique, ici ou là, il en ait encore de temps en temps les logomachies.
Redevenus naturels de pitié, de respect et d’irrésistible enthousiasme pour cette victime royale qui seule, peut-être, empêchera Dieu de pardonner à la Révolution, ces mignards enfants d’un siècle faux, qui n’avaient jusque-là compris que les jouissances arrangées et savantes de la vie, ont, du premier coup et sous l’empire des impressions que Marie-Antoinette causera toujours à toute âme passablement faite, peint la douleur et peint la mort comme jamais ils n’avaient peint les joies de l’existence et ses ivresses. […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire, dans son style magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. […] Cette Reine des premiers jours, ils n’en effleurent que la robe flottante.
Redevenus naturels de pitié, de respect et d’irrésistible enthousiasme pour cette victime royale qui seule, peut-être, empêchera Dieu de pardonner à la Révolution, ces mignards enfants d’un siècle faux, qui n’avaient jusque-là compris que les jouissances arrangées et savantes de la vie, ont, du premier coup et sous l’empire des impressions que Marie-Antoinette causera toujours à toute âme passablement faite, peint la douleur et peint la mort, comme jamais ils n’avaient peint les joies de l’existence et ses ivresses. […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire dans son style, magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné, s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. […] Cette Reine des premiers jours, ils n’en effleurent que la robe flottante.
… » Je ne sais pas si M. de Riancey s’est ravisé depuis cette époque, mais telle fut sa première pensée et sa première résolution. […] Quoiqu’au premier abord, et en s’en tenant aux surfaces, il semble qu’il ne doit y avoir rien de commun entre ce Sardanapale de Régent, qui régnait pour souper et mourut ivre sur les genoux de la duchesse de Phalaris, et son descendant au chapeau gris économiquement brossé et aux vertus domestiques, l’air de famille est certainement entre eux, et je le retrouve dans cette lâche ambition de Macbeth sans sa femme, caractéristique des d’Orléans, et qui justifierait, pour les trois dont il est ici question, le mot ignoblement méprisant que Mirabeau disait de l’un d’eux. — Cette ambition qui voudrait, qui convoite et qui n’ose… le Régent l’avait entre ses ivresses.
Avant de créer sa gazette, il avait innové en médecine au point de s’attirer déjà beaucoup d’inimitiés, qui éclatèrent plus tard, après son succès comme gazetier, et parmi lesquelles brille au premier rang celle du fameux et violent Guy Patin, doué plus que personne de cette force de haine corporative qui semble avoir plusieurs cœurs pour mieux détester… Renaudot, qui était chimiste, avait introduit la chimie en médecine, et peut-être ceux qui sont friands de ces rapprochements historiques en feront-ils un jour comme un précurseur de Hahnemann. […] Hatin, qui conduit jusque-là l’histoire de la Gazette, ne va pas plus loin dans son premier volume, et, de fait, la Gazette n’est-elle pas, à elle seule, toute la grande presse politique, comme dit Μ. […] C’est l’aperçu qui manque dans ce premier volume de son histoire, et c’est le détail, le détail insignifiant, petit, incurieux, qui n’y manque pas assez.
Aussi, pour peu qu’on aimât les lettres et qu’on tînt à elles, au bien qu’elles font, à la gloire qu’elles donnent, par quelque ardente sympathie, on était heureux de penser que les lettres seules avaient préservé les quarante premières têtes de France de cette contagion d’idées fausses qui, à cette époque, avait saisi tous les esprits, et les savants plus que personne. […] Après avoir tracé, d’une plume simple et qui touche, l’histoire des premiers siècles de l’Église, que le protestantisme appelle son origine comme nous, sans songer à sa grande rupture, E. […] L’auteur de l’Assistance montre bien que les circonstances dans lesquelles vivaient les fidèles des premiers temps étaient des circonstances d’exception, et que la communauté, au sens chrétien, s’est perpétuée dans l’Église de Jésus-Christ là seulement où elle était réalisable, c’est-à-dire dans ces communautés religieuses, éternelles comme la religion elle-même, dont elles ne sont la plus grande force que parce qu’elles en sont la plus grande vertu.
L’un est la jeunesse dans sa fraîcheur d’impression première ; l’autre peut être la jeunesse encore, mais déjà mûrie au feu des besoins ou des intérêts, et cachant les rides hypocrites de la spéculation dans le plus suspect des sourires. […] Mais nous sommes tellement enfants qu’il y a toujours bénéfice pour Gérard de Nerval à raconter ses premiers temps. […] Ni charmant poète, ni charmant prosateur, — comme on l’a trop dit, — il fut dans l’entre-deux… et encore pas dans l’entre-deux des premiers !
En réalité, c’est là le tout du livre, le reste n’étant que détails, et il y en a de charmants de grâce descriptive, de tendresse et de mélancolie… Je sais bien qu’on a dit, en thèse générale, que le poète n’existe que par les détails ; mais, selon moi, c’est trop vite conclure en faveur d’un poète à qui n’appartient pas la conception première de son poème, et qui a manqué, tout en la voulant, cette unité qui est la gloire de tout poème, et qu’avait même cet Homère qu’on a cru plusieurs ! […] … Il devait y croire, en se regardant… Du reste, je l’ai dit aux premières lignes de ce chapitre, Maurice Bouchor est trop près des premières impressions de son éducation poétique pour avoir pu s’en abstraire et les effacer entièrement de sa pensée.
Que dirai-je donc du premier ? […] Quand à cette époque le grand mouvement romantique se produisit, M. de Vigny fut au premier rang du bataillon sacré, mais il ressembla à ces généraux de l’ancien régime qui servaient comme simples soldats dans l’armée de Condé avec leurs épaulettes de généraux. […] Il eut une autre gloire… mais il y a plus beau peut-être que notre puissance littéraire, c’est la pureté immaculée de notre première originalité.
Ce sont, pour ainsi dire, nos premiers titres de noblesse : et on les revoit avec le même plaisir, que nous voyons dans des galeries antiques, les vieux portraits de nos ancêtres. […] Premier médecin de Henri II et de Catherine de Médicis. […] Achille de Harlay, premier président, né en 1536, mort en 1616.
C’est à ces fables antiques que la jurisprudence romaine rapporte ses premiers principes. […] Quoiqu’on dise que l’usufruit prend fin, il ne faut pas croire que le droit finisse pour cela, il ne fait que se dégager d’une servitude pour retourner à sa liberté première. — De là nous tirerons deux corollaires de la plus haute importance. […] En second lieu, tous les droits qui ont été, qui sont ou seront, dans leur nombre, dans leur variété infinis, sont les modifications diverses de la puissance du premier homme, et du domaine, du droit de propriété, qu’il eut sur toute la terre.