L’homme qui n’a que l’instruction primaire est plus près du positivisme, de la négation du surnaturel, que le bourgeois qui a fait ses classes ; car l’éducation classique porte souvent à se contenter des mots. […] Chez nous, on accorde à l’art quelques subventions péniblement marchandées, non par le besoin qu’on éprouve de voir la pensée nationale traduite en grandes œuvres, non par l’impulsion intime qui porte l’homme à réaliser la beauté, mais par une vue réfléchie et critique, parce qu’on reconnaît, on ne sait trop pourquoi, que l’art doit avoir sa place et qu’on ne veut pas rester en arrière du passé.
Ceci est une injure contre les précieuses dans l’intention du personnage ; mais elle porte à faux, parce que ce n’est pas le défaut d’une précieuse d’être ingénue. […] La Critique de l’École des femmes, qui avait été plus justement intitulée Apologie de l’École des femmes contre la critique, porte sur une étrange doctrine.
Lépicié veut placer ces trois tableaux en enseigne à sa porte, je lui garantis la pratique de tous ces gens qui chantent dans les rues, montés sur des escabeaux, la baguette à la main, à côté d’une longue pancarte attachée à un grand bâton, et montrant comment le diable lui apparut pendant la nuit, comment il se leva et s’en alla dans la chambre de sa femme qui dormait. […] Tout le monde se croit compétent sur ce point, presque tout le monde se trompe, il ne faut que se promener une fois au sallon, et y écouter les jugemens divers qu’on y porte, pour se convaincre qu’en ce genre comme en littérature, le succès, le grand succès est assuré à la médiocrité, l’heureuse médiocrité qui met le spectateur et l’artiste commun de niveau.
Ton amant est à tes pieds ; il vient ouvrir les portes de cette horrible prison. […] Il appelle Marguerite, il est là, devant la porte. […] Tu le peux, si tu le veux ; les portes sont ouvertes. […] MÉPHISTOPHÉLÈS paraît à la porte. […] Notre timidité nous porte toujours malheur.
Le Lacédémonien s’y porte avec vigueur et bonne volonté. […] Le ridicule éphémère porte sur les extravagances du jour et du moment. […] Plus de promptitude à défendre le droit sied mieux à la main qui porte l’épée qu’à celle qui tient la balance. […] Dans la comédie de caractère, il ne porte que sur le langage et les humeurs des personnages. […] La leçon porte sur le danger de la disproportion d’âges dans les alliances conjugales.
Et il se précipite vers la porte. […] Le prince Jean se dirige vers la porte du fond. […] Elle s’en va en trébuchant, cherchant la porte, etc. […] Il bat du poing portes et fenêtres. […] Le texte porte portier, et il a bien raison.
sceller autant qu’il est en soi la porte d’un commerçant ! […] Il se nomme Crillon, et il n’est pas indigne du nom qu’il porte. […] Je ne me porte pas bien. […] Elle porte en tête cette note : M. […] La suscription porte : À Monsieur, Monsieur Mercier, rue des Noyers.
Il va sans dire qu’en parlant avec éloge de ces portraits, de la science comparée qu’y déploie l’auteur, du talent d’analyse et de discussion qu’il y porte, de la netteté, du nerf, de l’incisive, je ne prends point à ma charge la responsabilité de ses conclusions sur les individus. […] Il porte dans son esprit je ne sais quelle vision apocalyptique qu’il promène devant lui et qu’il projette dans les différentes sphères d’idées et de passions qu’il traverse. […] Je m’y porte à l’instant comme à un devoir, sans trop me soucier de ce que j’ai pu dire autrefois.
Par exemple, dans ces vers de Victor Hugo : A chaque porte un camp, et — pardieu ! […] Un jour le poète, étant mort, va, suivi de son chien, frapper à la porte du Paradis ; et, comme saint Pierre ne veut pas laisser entrer le fidèle animal et que saint Roch lui-même, invoqué, fait le cafard et se récuse, le poète et son chien errent à l’aventure dans la région où sont les ombres des bêtes… Et cela est un rêve, et cela s’appelle Dans les limbes, et il est difficile d’imaginer un badinage plus soigné et plus long. […] Une série de sonnets d’amour porte ce titre coquet et badin : « La battue au sentiment », tandis qu’une série de sonnets presque philosophiques est intitulée : « L’affût au raisonnement ».
C’est tout un monde que chacun porte en lui, un monde ignoré qui naît et qui meurt en silence. […] Je vois que M. d’Aurevilly porte son Dieu à son chapeau. […] D’un ensemble de pratiques insignifiantes et inutiles il fait un art qui porte sa marque personnelle, qui plaît et qui séduit à la façon d’un ouvrage de l’esprit.
Prends cette fille pour modèle, et porte ton tableau à Paphos. […] Presque tous les peintres de ruines vous montreront autour de leurs fabriques solitaires, palais, villes, obélisques, ou autres édifices renversés, un vent violent qui souffle ; un voyageur qui porte son petit bagage sur son dos et qui passe ; une femme courbée sous le poids de son enfant enveloppé dans des guenilles et qui passe ; des hommes à cheval qui conversent, le nez sous leur manteau, et qui passent. […] Les rois même ferment leurs palais par des portes ; leur caractère auguste ne suffit pas pour les garantir de la méchanceté des hommes.
Dargaud ne le porte pas en toutes choses. […] Dargaud, — les jugements qu’il porte ont une magnifique certitude. […] Qui ne porte pas un peu le joug de la renommée de Machiavel sur son esprit ?
« Là sont les portes des chemins de la nuit et du jour, roulant entre leur linteau et leur seuil de granit : élevées dans l’éther, elles se ferment par d’immenses battants ; et la Justice laborieuse en garde les doubles clefs. Les vierges, l’ayant interpellée de douces paroles, lui persuadèrent adroitement de retirer des portes sans délai le lourd verrou. Aussitôt emportés les battants laissèrent vide un large espace, en faisant rouler des deux côtés dans les écrous les gonds d’airain incrustés au bois par des barres et des chevilles ; et soudain, par ces portes, les vierges lancèrent le char et les coursiers.
C’est un combat corps à corps, où tout mot porte coup, prolongé, obstiné, sans élan, sans faiblesse, d’une inimitié âpre et fixe, où l’on ne songe qu’à blesser fort et à tuer sûrement. […] De telles prohibitions ne lient point 516. » Ève sort d’Oxford, elle a appris la loi dans les auberges du Temple, et porte, aussi bien que son mari, le bonnet de docteur. […] Enfin apparaissent — les bornes de l’enfer, hautes murailles qui montent jusqu’à l’horrible toit, — et les portes trois fois triples, palissadées de feu circulaire, — et pourtant non consumées. Devant les portes était assise — de chaque côté une formidable figure. — L’une semblait une femme jusqu’à la ceinture et belle, — mais finissait ignoblement en replis écailleux, — volumineux et vastes, serpent armé — d’un mortel aiguillon. […] Le hasard d’un trône conservé, puis rétabli, le porte avant la révolution dans la poésie païenne et morale, après la révolution dans la poésie chrétienne et morale.
Sa poésie sera donc une manière de transposition de ce désir de développement physique de la race qu’elle porte en elle ; mais la poétesse, semble-t-il, s’est voulue infertile, c’est son œuvre qui est le prolongement d’elle-même. […] aucune peut-être n’a parlé avec tant de naïve impudeur des mystères de la femme : elle nous ouvre les portes secrètes du gynécée. […] Elle porte sa patrie en elle, et reconnaît partout « la couleur de ses songes ». […] Voici la porte d’où je sors, Ô mes roses et mes épines, Qu’importe l’autrefois ? […] La nature, elle le sent bien, n’est que le prolongement de son être : … Je porte le jour ainsi qu’on porte un cœur Ou comme lourdement on traîne une douleur.
Laissons donc la photographie, qui ne vaudra jamais dans le domaine de l’art le coup de crayon inspiré et magistral que Michel-Ange, en visitant Raphaël absent, laissa de sa main sur le carton des noces de Psyché, contre la porte de l’atelier de la Fornarina ! […] XV Sous l’avant-toit formé par le plancher proéminent de la galerie, et tout près de la première marche de l’escalier, on voyait une porte ouverte ; à droite et à gauche un banc de bois blanc ; devant la porte une vasque de pierre grise, entourée de seaux de cuivre et surmontée d’une tige de fer creux d’où ruisselait un filet d’eau, retombant avec une mélodie assoupissante dans la vasque. À travers la porte on voyait briller un grand feu à flamme résineuse dans l’âtre. […] Tout homme, quelque passionné qu’il soit, et précisément parce qu’il est plus passionné, porte en soi la patience de son génie. […] Le cardinal Consalvi, qui avait été autrefois arrêté et mis à prix lui-même par un de ces chefs de bandits, ouvrit une véritable campagne militaire contre la ville de Sonnino, quartier général du brigandage ; les portes et les murs de ce repaire furent crénelés de têtes de bandits tués dans les combats ou dans les supplices au sein de ces montagnes.
Canova, manquant de souffle, de force et de grâce cette fois, lui avait prêté son ciseau, mais non son génie ; un socle, gros comme la terre, pour offrir un champ assez vaste à la longueur des épitaphes, porte une statue colossale de l’Italie drapée, qui se penche et qui pleure sur le médaillon exigu de son faux grand homme. […] En 1772, il n’y avait plus à Rome de roi d’Angleterre reconnu par le Saint-Siège, il n’y avait plus de garde papale à la porte de son hôtel, plus de cortège militaire pour l’escorter par la ville ; le prétendu Charles III était simplement Charles Stuart, ou bien encore le comte d’Albany, comme il se nommait lui-même dans ses voyages. […] Elles sonnent ; la porte s’ouvre et se referme immédiatement sur elles. […] Gehegan, qui les suivait, ces religieuses sont d’une exquise politesse : elles viennent de me jeter la porte au nez ! […] N’oublions pas que, parmi les défenseurs de la comtesse, celui qui porte ici la parole est certainement le moins suspect : le cardinal Henry d’York est le propre frère de Charles-Édouard, comte d’Albany.
Je consens pleinement à une séparation totale avec ma femme, et qu’elle ne porte plus mon nom. […] L’enfantillage de m’en aller de porte en porte déposer des exemplaires bien reliés de mes premiers travaux pour me concilier des suffrages m’occupa plusieurs jours, et me rendit passablement ridicule à mes propres yeux comme à ceux des autres. […] « Ce chapitre un peu long, que j’ai placé dans la suite parmi mes poésies, est le premier et à peu près l’unique essai que j’aie tenté dans le genre de Berni, dont je crois sentir toutes les grâces et la délicatesse, quoique la nature ne me porte pas de préférence vers ce genre. […] Ce même jour, peu d’heures avant l’arrivée des Français, mon amie et moi, nous nous retirâmes dans une villa du côté de la porte San-Gallo, près de Montughi ; ce ne fut pas cependant sans enlever tout ce qui nous appartenait de la maison que nous habitions à Florence, avant de l’abandonner à l’oppression peu scrupuleuse des logements militaires. […] « Mais si je fuyais les Français, les Français ne voulaient pas me fuir, et, pour mon malheur, celui de leurs généraux qui commandait à Florence, tranchant du littérateur, voulut faire connaissance avec moi, et très honnêtement il se présenta deux fois à ma porte, toujours sans me trouver, car je m’étais arrangé de manière que jamais on ne me trouvât.
Au premier acte, tout le rôle de Mme Portal ne porte pas, et je sens le trac de Mme Daudet, qui est devant moi, dans le travail nerveux de son dos. […] Le chat saute sur le poulet ; ce que voyant ledit Daudet, il décroche furieux le fusil du portemanteau de la cheminée, et tue le chat sur le seuil de la porte. […] Daudet raconte qu’à l’âge de douze ans, après une absence de chez lui — c’était, je crois, sa première frasque amoureuse — rentrant à la maison, la tête perdue, et s’attendant à une terrible raclée, la porte ouverte par sa mère, il lui venait soudainement l’inspiration de lui jeter : « Le pape est mort ! […] Longue attente, dans ce roulement de voitures du boulevard Saint-Germain, dans ce bruit et cette trépidation de la vie parisienne, pendant laquelle vous vous demandez, si bientôt quelques mots, quelques paroles de l’homme qui est derrière la porte, ne vont pas, tout à coup, éveiller chez vous l’idée du silence éternel. […] Dimanche 18 décembre On pousse la porte du grenier… c’est Burty redivivus, tristement redivivus.
Enfin Juliette, pour détruire cette cloison importune, prend la résolution étonnante de rejoindre Roméo par la porte du trépas. […] C’est la terre de l’Oubli, et on y entre par mille petites portes étroites et basses. Ces portes sont gardées par une multitude de petites morts, nains malfaisants, grooms sinistres qui servent sous les ordres de la grande souveraine, et dont chacune porte un nom propre, une livrée et des armes particulières. […] Le second porte sur l’étendue de l’œuvre. […] Le Tristram Shandy en effet porte bien ce caractère de fouil
Il vieillit de dix ans celui qui le porte. […] Elle revint à la porte close. « Qui es-tu ? […] Il fallait mettre les gêneurs à la porte et employer la force au besoin. […] Je crois qu’il se porte bien. […] Il a une grande barbe et porte le sceptre.
Sa tige, une fois formée, porte des fleurs de nature différente. […] La critique journalière porte sur un monde littéraire présent, où le tri n’est pas fait. […] La critique professionnelle porte originellement sur des règles et des genres. […] Savoir porte sur le passé et voir est l’acte du présent ! […] La saine critique est la dixième. » Et il la fait figurer à la porte du Temple du Goût.
C’est une copie, conservée aussi à la Bibliothèque de la Faculté de l’Église libre du canton de Vaud, qui porte la date, ou date incomplète, citée plus haut. […] Elle porte la date du 20 avril 1844 : Vous avez été bien bon, Monsieur, comme vous l’êtes toujours. […] Nous savons d’ailleurs que si le sanctuaire n’a qu’une porte, il y a plus d’un chemin jusqu’à cette porte ; Dieu nous place et nous conduit sur celui qu’il lui plaît et, sans doute, sur celui qui convient le mieux à notre individualité. […] Où se dégage-t-elle timidement des bras de la prose qui la porte, et se prend-elle à voler sur des paroles ailées ? […] Pas une religion, pas un système qui ne porte quelque trace de ce charme secret qu’exerce la vérité sur nous en dépit de nous-mêmes.
Il me fit quelques questions auxquelles je répondis de mon mieux selon les faibles connaissances que j’avais ; il fut content néanmoins, et dans peu de jours on m’ouvrit toutes les portes que je pouvais désirer. Ces portes, c’étaient celles d’une société occulte et d’une certaine franc-maçonnerie dont le juif Martinez de Pasqualis était le maître. […] S’il se sépare de son siècle par la pureté morale et par une vive pensée de spiritualité divine, il en participe sur d’autres points essentiels de sa doctrine, et il en porte le cachet. […] [NdA] Ce serait à croire, si les dates permettaient de le supposer, qu’en répondant ainsi à son père, Saint-Martin faisait allusion à un événement très présent en Touraine, à la situation de M. de Choiseul exilé à son château de Chanteloup à la porte d’Amboise : mais il fit cette réponse plusieurs années auparavant, et pour se rendre si bien compte des temps divers d’une carrière ministérielle, il lui suffisait des disgrâces récentes et des exils de M. de Machault, de M. d’Argenson et du cardinal de Bernis.
Au Caire, il a le cœur tout gros de fâcheuses réflexions en visitant le marché à esclaves, cet odieux marché, dit-il, « où de petits négrillons mâles et femelles sont par paquets rassemblés sur un mauvais carré de toile comme des pommes à cinq pour un sou, sans compter les hommes et les femmes de toutes couleurs qu’on tient dans des trous tout autour de cet infâme lieu, où, comme des rois, d’infâmes voleurs trafiquent de la chair humaine. » Mais, au sortir de là, c’est bien pis quand il entre dans la mosquée des fous, dont il décrit le spectacle horrible : « Figure-toi une cour de quarante pieds carrés, environnée de murailles prodigieuses de hauteur, qui laissent à peine entrer le jour ; dans l’angle, une petite porte de trois pieds de haut, barricadée de chaînes à travers lesquelles on passe avec peine. […] Mais l’aventure de Gaza peut se raconter ; c’est le seul accident pénible de ce voyage où tout va pour le mieux, et cet accident pénible est surtout risible : « Avant de te dire de quoi il retourne, je veux te donner une description de cette fameuse ville dont Samson a emporté les portes. […] Vite je lui offre mes services ; je porte ma pharmacie ; dans une minute nos bagages encombrent toute sa maison ; nos chameliers s’emparent de tous les coins ; nous voilà maîtres du logis… » Qui donc sait mieux raconter en écrivant ? […] Voilà ce que c’est que le combat de plusieurs idées dominantes dans une tête de peintre : chacune veut sortir la première ; le bec d’une plume n’est pas large ; la foule se presse à la porte pour sortir, comme d’une salle de spectacle où l’on crie au feu !
Ampère en a gardé comme l’impulsion originelle, et il en porte quelque chose au fond jusqu’aux endroits même arides de l’histoire littéraire. […] Mais, un beau jour, il s’aperçoit que la chanson peut tout tenir d’essentiel, même le grand, et le voilà qui s’y porte en entier et y triomphe. — Arrivons donc à cette histoire littéraire dans laquelle le talent, l’imagination, la sagacité et le savoir de M. […] Ampère est arrivé à dominer avec étendue et certitude les siècles plus connus qui suivent et qui ne font plus que collines ou plaines ; il faut voir comme, sans hasarder, sans faire d’irruption fougueuse, et toujours avec sa hardiesse régulière, il y porte des directions neuves et longues, ou les prend à la descente par des revers justes, mais inattendus. […] Il est vrai que ces éternelles discussions entre parenthèses ralentissent un récit, et que, lui, il porte volontiers dans le maniement son érudition, si vaste et si bien acquise, quelque chose de la façon courante et preste de Voltaire ; ce qui est un dernier éloge ; car ce nous serait une honte de finir par une chicane janséniste avec un si beau livre, qui n’a qu’à se poursuivre sur ces bases et dans cette ordonnance pour être un monument.
Ici Renart et Ysengrin s’arment pour le duel féodal ; là Brichemer le cerf revêt le haubert et porte l’écu au bras : ce qui ne l’empêche pas d’être chassé par les chiens comme un simple cerf, et pour surcroît d’étrangeté, il échappe aux chiens par la vitesse de son cheval qu’il éperonne. […] Ailleurs messire Couart le lièvre porte un vilain dans ses bras, et l’amène à la cour du roi. […] Et voici tout le service funèbre de Renart (qui du reste n’est pas mort) : d’abord on chante auprès du corps les leçons, répons et versets des vigiles des morts ; puis le lendemain on sonne les sains, on porte le corps à l’église, on le dépose devant l’autel, et l’office commence. […] A peine quelque trace de l’instruction primitive aurait-elle subsisté parfois, comme dans ce Lai d’Aristote, où le maître de toute science, à quatre pattes, selle au dos, bride aux dents, porte la belle Indienne qu’il avait blâmé Alexandre de trop aimer, et donne l’ironique leçon de la sagesse vaincue par une blonde tresse, un sourire et une chanson.
Il était de plus réclamé à Orléans, qui était de son apanage et où un parti assez considérable voulait ouvrir les portes à l’armée royale, qui s’avançait du côté de Blois. […] Impatiente des pourparlers qui se prolongeaient, Mademoiselle se promenait devant les remparts, excitant les gens du dedans par ses gestes et ses paroles ; puis, voyant qu’il fallait plus compter sur le menu peuple que sur les gros bourgeois, elle se jeta dans une barque que des bateliers lui offraient, fit rompre une porte mal gardée qui donnait sur le quai, et par laquelle on ne l’attendait pas : quand il y eut deux planches rompues, on la passa par le trou, et la voilà introduite, de loin suivie par ses dames qui prirent le même chemin, portée en triomphe par le peuple, et en un clin d’œil maîtresse de la place : Car, lorsque des personnes de ma qualité sont dans un lieu, dit-elle au gouverneur et à l’échevinage un peu étonnés, elles y sont les maîtresses, et avec assez de justice : je la dois être en celui-ci, puisqu’il est à Monsieur. — Ils me firent leurs compliments, assez effrayés… Arrivée à mon logis, je reçus les harangues de tous les corps et les honneurs qui m’étaient dus, comme en un autre temps. […] Le 2 juillet 1652, quand se livra le sanglant combat du faubourg Saint-Antoine, et que le prince de Condé, après des prodiges de valeur, allait être écrasé avec tous les siens par Turenne, si Paris n’ouvrait ses portes à son armée épuisée, ce fut Mademoiselle qui, arrachant le consentement de Monsieur, déjà traître à demi, se porta à l’Hôtel de ville, y força le mauvais vouloir des indécis et des neutres. […] Elle répondit avec fierté et dignité : Je ne crois pas vous avoir plus mal servi à la porte Saint-Antoine qu’à Orléans.
En effet, un site, ainsi que chaque homme en particulier, est marqué d’un trait distinctif, porte un ensemble que l’on pourrait appeler physiognomonique, et qui le signale entre tous. […] Elle porte donc en soi la raison de son existence, et elle va commencer une nouvelle mission. […] Souvenons-nous des assemblées des vieillards aux portes des villes, comme dans la Bible et dans Homère. Le mot porte en Orient a encore une signification qui tient à ces usages antiques, et le nom de Porte-Ottomane donné au gouvernement turc est un monument de ces mêmes usages.
Le sujet qu’il traite ne pouvait pas avoir non plus cet intérêt de nouveauté qu’avait pour tout le monde le sujet de Mme de Staël, quand, pour la première fois, elle nous ouvrit les portes de l’Allemagne avec une clef enchantée. […] Nettement a surtout les notions courantes, ou plutôt les notions qui ont couru et que le journalisme a usées à force de les faire courir, ce journalisme qui porte encore sur ses oreilles la poussière du moulin où la France intellectuelle a fait moudre sa farine pendant dix-huit ans… Et non seulement M. […] Nettement, qui est bien au-dessus de toutes les hermines, même de celles que la Bretagne porte dans ses armes, et qui ne souffre pas sans des angoisses mortelles la tache de la moindre plaisanterie sur la pureté de son sérieux, M. […] Pour notre compte, nous aimons mieux la Vénus sur la tortue que ce style, immobile sur sa masse épatée et qui ne porte absolument rien.
Dujardin a ouvert et refermé la porte. […] ô sang, sang, ô Porte ! […] Le regard du croyant et sa lampe s’arrêtent à la porte ou à la surface : il n’ose ni enfoncer les portes, ni briser les surfaces ; il est prudent ; sa lumière s’appelle la Fon : il a peur de la diminuer, car il sait que la diminuer, c’est la perdre. […] Il n’emportera pas sur la montagne les portes de sa prison. […] Au lieu de désarticuler les portes, il y ajoute de nouveaux verrous.
le nom de philosophe n’est déjà que trop odieux, avec quelque modestie qu’on le porte ! […] Le deuil a fermé la porte aux amis, mais non pas à l’amant. […] La sagesse éternelle n’a ouvert (Lettre LXX) qu’une porte pour entrer dans la vie, et en a ouvert mille pour en sortir. […] Il y a le goût dans les mœurs comme le tact dans les beaux-arts : le jugement que l’un porte des actions, est aussi prompt et aussi sûr que le jugement que l’autre porte des ouvrages. […] pourquoi votre femme porte-t-elle à ses oreilles la fortune d’une famille opulente ?
Tandis que les sphères mugissent, Et que les sept cieux retentissent Des bruits roulants en son honneur, L’humble écho que l’âme réveille Porte en mourant à son oreille La moindre voix qui dit : Seigneur ! […] Char de feu qui, vivants, nous porte au rang des dieux !