Biot, qui se sentait un certain goût pour son métier d’artilleur, avait même inventé un petit instrument, une petite hausse, qu’il adaptait à sa pièce pour mieux pointer. […] Un général qui assistait à l’exercice demanda le nom de l’adroit tireur, et voulut donner au canonnier Biot une pièce de cinq francs qui fut noblement refusée.
Mme de Maintenon, qui s’en préoccupait aussi, et qui n’aurait voulu, pour son compte, que des pièces saintes, des comédies de couvent, lui demandait un jour : « Mais vous, Monseigneur, que ferez-vous quand vous serez le maître ? […] » — « Bien des gens, répondit le prince, prétendent que, s’il n’y en avait point, il y aurait encore de plus grands désordres à Paris : j’examinerais, je pèserais mûrement le pour et le contre, et je m’en tiendrais au parti qui aurait le moins d’inconvénients. » Et son biographe ajoute que ce parti eût été sans douté celui de laisser subsister le théâtre, en le réformant sur le modèle des pièces composées pour Saint-Cyr.
Il n’y aurait pour cela qu’à partir de quelques principes généraux et convenus, à se montrer rigide et inexorable pour tout ce qui s’écarte de nos mœurs, de notre état de société et de civilisation, à faire la leçon d’un bout à l’autre, à condamner au nom d’un symbole whig ou d’un catéchisme libéral tout ce qui s’écarte de la droite ligne, une fois tirée : on arriverait ainsi à un effet certain et à une unité de conclusion qui séduit et satisfait toujours à première vue les lecteurs superficiels et les esprits tout d’une pièce. […] Un jour, dans une discussion entre sa mère et l’Impératrice, l’un des courtisans qui vient d’y assister, rencontrant Catherine avec le grand-duc, assis sur une fenêtre dans une pièce voisine et en train de rire, leur dit en passant : « Cette grande joie va cesser tout à l’heure » ; et s’adressant à elle : « Vous n’avez qu’à faire vos paquets, vous allez repartir tout de suite pour vous en retourner chez vous. » Catherine, en commentant ce propos avec le grand-duc, s’aperçoit du peu d’effet qu’il a produit sur lui : « Je vis clairement qu’il m’aurait quittée sans regret.
Cousin, de tout temps poëte par l’imagination, entendant le dramatique à merveille, et qui alors aimait assez le théâtre, refaisait volontiers, en conversation du moins, les pièces qu’il avait vues, et ce jour-là au dessert, se sentant plus en verve encore que de coutume, il s’écria (je ne réponds que du sens et non des paroles) : « Je veux faire un drame, un opéra, j’en inventerai l’action, j’en tracerai le plan : toi (s’adressant à l’un des convives), tu l’écriras en vers ; vous, mon cher (se tournant vers un autre convive), vous en composerez la musique, vous en ferez les chœurs et les chants ; et quand l’ouvrage sera fini, nous le donnerons à Feydeau ou au Grand-Opéra. » Le poëte ainsi désigné, c’était Loyson ; le musicien, c’était Halévy ; le sujet de la pièce eût même été, dit-on, tiré d’un conte de Marmontel, les Quatre Flacons.
Max Buchon, a déjà fait une petite pièce de vers grasse, rustique, bien alsacienne et flamande, intitulée tout bonnement le Cochon. […] Voilà un portrait qui est à joindre, comme illustration, aux pièces à l’appui.
La pièce, tout à fait parricide, de Chamfort, en 90, en éclatant, nous révèle tout ce qu’il y avait de haines sourdes qui couvaient entre confrères102. […] Cette pièce est d’ailleurs des plus piquantes pour l’esprit.
Or, si le comédien joue le premier Tartuffe, il fera rire ; mais l’action de la pièce deviendra totalement absurde. […] S’il joue le second, la pièce redeviendra raisonnable ; mais alors, on ne comprendra plus du tout le portrait qui nous a été fait de Tartuffe avant son apparition.
Il avait eu jusque-là une existence des mieux arrangées et des plus heureuses ; il la vit chaque jour se détacher pièce à pièce et lui échapper.
Jouvin ne passe point pour être subventionné par la Société des auteurs dramatiques, à la seule fin de porter leurs pièces sur le pavois du feuilleton ; s’il parle parfois des comédiens et des comédiennes, on ne peut rigoureusement en conclure que des serviteurs chargés de présents viennent le saluer, chaque matin, au nom du Vaudeville et du Théâtre-Français. […] Ajoutez qu’il était grandement question alors, chez les frères Lévy, d’une nouvelle édition des Odes funambulesques, avec aggravation de neuf pièces toutes neuves.
A gauche, au pied de la montée, commence la plaine : le village est là avec son enclos de verdure, et sa flèche qui domine ; on distingue en avant les sillons des pièces labourées et les plans potagers des jardins, mais au delà du village la plaine fuit en s’élargissant ; les fermes et les enclos s’y effacent ; la rivière y serpente comme un filet ; le ciel est voilé, bien que spacieux, et de grands nuages échevelés le parcourent, venus de l’Océan ; pourtant çà et là il est crevé en azur, et quelque rayon effleure par places le lointain de la plaine : une fumée montante anime le fond et se détache en tournoyant sur l’uniformité bleuâtre des horizons redoublés qui se confondent avec le gris plus foncé des nuages.
Depuis, son infidélité s’est trahie elle-même par la publication de quelques pièces, desquelles sans cela nous eussions été privés ; c’était s’excuser en même temps que se convaincre.
Le Lion amoureux : La passion parle dans cette pièce, l’amour, ce phénomène devenu si rare au théâtre !
Ainsi, à l’antiquité, il doit non seulement des sujets de pièce et des caractères qu’il a heureusement appropriés à notre scène, mais encore l’idée générale qu’il s’est faite de son art.
Dans sa pièce des Mages, Victor Hugo fait défiler tous ceux en qui Dieu se concentre, toutes les têtes fécondées : Génie !
L’aventure de Dresde est éternelle, mais les explications de la princesse Louise font écho aux tirades des pièces modernes. […] Aujourd’hui, son vêtement est fait de pièces et de morceaux ; il n’est plus ni populaire, ni bourgeois, ni guerrier. […] Il faut lire le livre et négliger la pièce. […] Celui du livre ou celui de la pièce ? […] Ici, l’impression du spectateur est bien nette ; l’équivoque, possible à propos du livre, se dissipe devant la pièce.
D’un côté du mur la vieille tapisserie fait la portière d’une autre pièce, dans laquelle on entend des cris d’enfants. […] Ces fleurs portées par lui chez Baton ou chez un autre, ces fleurs-modèles, que copiaient ensuite des demoiselles de magasin, étaient payées de 50 à 60 francs pièce, en sorte qu’il revenait avec sept ou huit cents francs, et son carton rempli des primeurs et des vins les plus chers, achetés chez Chevet. […] Alors Pozzo di Borgo va à une armoire, en tire un gros sac de pièces de cent sous, qu’il se dispose à leur donner. […] Lundi 13 septembre Ce soir, chassé des pièces du bas de ma maison, par l’odeur de la peinture, devant le lit vide de mon frère je regarde le prospectus de ses eaux-fortes, qui m’arrive de chez Claye. […] C’est charmant, toutes ces choses brillantes, scintillantes, chatoyantes, riant dans le rouge de la pièce, sous ce plafond de velours noir, où des chiens de Fô s’attaquent dans un champ de pivoines roses.
En faisant qu’elles exigent toutes de notre esprit, malgré leurs différences d’aspect, la même espèce d’attention et, en quelque sorte, le même degré de tension, on accoutumera peu à peu la conscience à une disposition toute particulière et bien déterminée, celle précisément qu’elle devra adopter pour s’apparaître à elle-même sans voile37. » Rappelons-nous les Phares de Baudelaire ou telle pièce des Serres Chaudes de Maeterlinck ; celle-ci, par exemple, où le poète entasse à dessein les petits tableaux pour mieux nous faire pénétrer son impression subtile : « Oh ! […] À peine si je me suis efforcé dans trois ou quatre pièces, telles que Épithalame, Tout sentir, l’Aveugle, Hippolyte, de me rapprocher de ce genre que j’appelais la poésie pure ; inutile d’ajouter que je n’y suis point parvenu. Bien mieux, dans Poeta Pax et Poesis et dans Poesis et Scientia, j’ai tiré des magasins de l’allégorie d’odieux accessoires, aussi, pour atténuer les déplorables effets de ces deux pièces, n’ai-je eu d’autre recours que de les appeler Deux peintures murales. […] Mithouard, dans la dernière pièce de son recueil, Récital mystique, pièce intitulée : le Mari de la forêt, a donné un très bel exemple de ce procédé immanent.
La pièce est triste, mais l’observation y est autrement équitable que dans les pessimisteries (si j’ose risquer ce vocable) du Théâtre Libre. […] Peut-être en prendrait-il son parti, maintenant qu’on lui a dit sur tous les tons que la pièce était originale et belle. […] Mais voici la synthèse, et, après le démontage de la machine pièce par pièce, la machine vivante. […] Vous y jouerez des pièces d’académiciens et vous ne tarderez pas à être nommée sociétaire à demi-part. […] ce qu’on jouait là n’avait aucun rapport avec les pièces du Théâtre-Libre, sinon peut-être une aimable gaucherie de composition.
Il est indispensable, en lisant la pièce qui suit, d’avoir présente à la mémoire l’Épître VI de Boileau à M. de Lamoignon, dans laquelle il parle de Bâville et de la vie qu’on y mène.
Cette dernière pièce surtout, jusqu’à présent inédite, pourra jeter quelque lumière sur des détails encore contestés.
Ce qui fait que quelques-unes de ses pièces, le Nom, par exemple, où se trouvent des parties admirables, des scènes de maître, ne se sont pas imposées au répertoire, c’est que l’allure générale en était incertaine, c’est que l’idée ne s’en dégageait pas nette et lumineuse.
. — La Comédie romaine, pièce en vers libres (1808). — Christophe Colomb (1809). — L’Atlantiade ou la Théogonie newtonienne (1812). — Le Frère et la Sœur jumeaux (1816). — Charlemagne, tragédie (1816). — Le Faux Bonhomme (1817). — Mérovéide, poème en quatorze chants (1818). — Saint-Louis, tragédie (1818)
Vainement il tentait de se confirmer par des succès de théâtre son illusoire puissance sur les foules : toutes ses pièces firent bâiller.
Voyez telle pièce et vous y prendrez plaisir.
Cela va se dissiper par pièces, comme le commissaire dans la soirée des boulevards.
C’est un très aimable poète qui donna jadis chez Lemerre Le Jardin des rêves, mais qui depuis, a affirmé par diverses pièces parues en des revues sa sympathie pour une rénovation de la forme poétique.
Il avait ses quatre-vingt-quatre ans sonnés ; il voulut honorer publiquement sa fin et, avant le tomber du rideau, ménager à la pièce une dernière scène. […] Mignet alla à sa rencontre dans la pièce qui précédait celle des séances. […] Je ne puis cependant élaguer entièrement toute la partie anecdotique qui y foisonne, et qui vient comme autant de pièces à l’appui de tout ce qu’on sait et de ce qu’on a dit de la vénalité, de l’esprit d’à-propos, de l’amabilité, de la grâce, de tous les talents et vices de M. de Talleyrand.
C’est ainsi qu’Eugène de Rothelin, Valérie et Adolphe sont des pièces d’une qualité et d’un prix fort au-dessus de leur volume. […] Cet enfant, innocent messager d’un baiser et d’une larme, rappelle une petite pièce du minnesinger allemand Hadloub, traduite par M. […] Voici la pièce de Hadloub, traduite en vers, avec cette dernière idée de plus, et dans un style légèrement rajeuni du seizième siècle, où l’on peut supposer que quelque Clotilde de Surville, voisine de Ronsard et de Baïf, ou mieux quelque Marie Stuart la rima : Vite me quittant pour Elle, Le jeune enfant qu’elle appelle Proche son sein se plaça : Elle prit sa tête blonde, Serra sa bouchette ronde, O malheur !
Alexandre Guilmant exécuta, à l’église luthérienne, les pièces d’orgue suivantes : Toccata et fugue en ré mineur, de Bach ; toccata et fugue en ut, de Bach ; sonate, de Guilmant ; toccata en fa, de Bach. […] Voici maintenant cette admirables Invitation à la panse de Weber, le Carnaval de Schumann et ses ravissants impromptus à quatre mains ; les Scènes d’Orient, op. 66, (1848) où le retour fugitif du thème de te délicieuse quatrième pièce dans le sixième et dernier morceau est de l’effet le plus poétique. […] Halir, de Weinar, joua une pièce de Bach pour le violon.
Au théâtre, ils décident ; c’est un cordonnier qui, à Madrid » mène les sifflets ou les applaudissements, et l’auteur vient d’avance dans sa boutique le consulter sur ses pièces. […] Certainement on y lira les pièces elles-mêmes et la correspondance des ambassadeurs ; il n’y a pas de meilleure école. […] On ne retire pas la poignée de sa main ; au contraire, on la met à sa portée en y soudant une seconde pièce que son bras peut atteindre, et par laquelle tout le mouvement de la machine lui appartient. […] Même dans des pièces moins réussies, par exemple dans les Espagnols en Danemark, il y a des personnages, le lieutenant Charles Leblanc et sa mère l’espionne, qui resteront à demeure dans la mémoire humaine. […] Il y avait un salon, dont les fauteuils avaient été rajeunis au moyen d’une vieille robe de noces ; mais il ne s’ouvrait qu’aux jours d’apparat, et la pièce la plus habitée était la cuisine.
Il est naturel que les premières n’aient pas de lieu d’élection privilégié, puisque toutes les pièces de la machine ont besoin d’être entretenues. […] Toutes les pièces en seraient disposées en vue du meilleur fonctionnement possible de la machine. […] Mais, dans une hypothèse comme celle des néo-darwiniens, l’évolution de l’instinct ne pourrait se faire que par l’addition progressive de pièces nouvelles, en quelque sorte, que des accidents heureux viendraient engrener dans les anciennes. Or il est évident que, dans la plupart des cas, ce n’est pas par voie de simple accroissement que l’instinct a pu se perfectionner : chaque pièce nouvelle exigeait, en effet, sous peine de tout gâter, un remaniement complet de l’ensemble. […] Qu’elle fasse de l’instinct un « réflexe composé », ou une habitude intelligemment contractée et devenue automatisme, ou une somme de petits avantages accidentels accumulés et fixés par la sélection, dans tous les cas la science prétend résoudre complètement l’instinct soit en démarches intelligentes, soit en mécanismes construits pièce à pièce, comme ceux que combine notre intelligence.
On y voit l’histoire telle que la veut l’esprit moderne, avec la vérité prouvée par des pièces, et au défaut de la vérité la vraisemblance. […] La vérité, par les pièces authentiques et par les témoignages discutés ; la vraisemblance, en attendant la vérité dont elle garde et ne prend pas la place, tel est l’objet de Voltaire. […] C’est encore le théâtre, mais le théâtre moins les comédiens, et sans qu’il en coûte à la vérité pour accommoder les pièces au goût de ceux qui les jouent. […] Voltaire est-il donc le seul auteur de tragédies dont les pièces « sont farcies de traits plus brillants que solides, les vers mauvais ou mal rimés, les caractères mal formés ou mal soutenus, et les pensées souvent obscures26?
Vendredi 29 janvier Nous allons voir M. de B… le directeur du Vaudeville, au sujet de notre pièce d’Henriette Maréchal, présentée à ce théâtre. […] je me rappelle avoir vu, dans le décor sacro-saint du salon du comte de Montalembert, un portrait de religieuse, qui était le costume de comédie d’une de ses parentes, jouant dans une pièce du xviiie siècle. […] Toutefois, je me rappelle que j’avais aperçu des faisceaux d’armes dans la cour, et qu’il y avait, dans la pièce où j’attendais, étendues par terre, des cartes militaires. […] Il vient de faire recevoir aujourd’hui Le Supplice d’une femme à la Comédie-Française, et le publiciste a des yeux de velours pour qui lui parle de sa pièce, de la distribution des rôles.