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1027. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

* * * Sur ce qu’il devrait être, les philosophes n’hésitent pas.

1028. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

Les rêveries de nos Philosophes sur l’origine du monde, la formation de la matiere, les propriétés du mouvement, &c. sont exposées, dans ces Lettres, avec un tel art, que les notions élémentaires de la Physique ne sont pas même nécessaires au Lecteur, pour saisir l’ensemble des systêmes philosophiques & en sentir toute l’absurdité.

1029. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Il n’y a pas peut-être un seul blasphême évident contre le Christianisme dans tout son livre ; mais il n’y a pas une seule page, dans les articles des anciens philosophes & des hérétiques, qui ne conduise le lecteur au doute & souvent à l’incrédulité.

1030. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Introduction »

Ces faits, ainsi qu’on le verra dans les derniers chapitres de cet ouvrage, semblent jeter quelque lumière sur l’origine des espèces, « ce mystère des mystères », ainsi que l’a appelé l’un de nos plus grands philosophes.

1031. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

On a exposé dans le Salon un tableau de la Mort de Socrate qui a tout le ridicule qu’une composition de cette espèce pouvait avoir : on y fait mourir sur un lit de parade le philosophe le plus austère et le plus pauvre de la Grece.

1032. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

On ne les lit plus, nous l’avons déja dit, que pour s’occuper agréablement, dès qu’on est sorti du college, et non pas comme on lit les historiens et les philosophes, c’est-à-dire pour apprendre.

1033. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

Nourri jusqu’à en pâlir des philosophes et des savants, entraîné au grand air par le lyrisme des Lamartine et des George Sand, mais encore bien âpre et livresque et provocant comme un curé breton, Renan eut tout pour séduire son siècle dès cet instant où Sainte-Beuve le fit homme de goût.‌

1034. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

De quelque nom que notre haute philosophie se plaise à les désigner, quelles que soient les jouissances plus exquises auxquelles nous pensons qu’elle nous admet, c’est là que le peuple a arrêté ses volontés, c’est là qu’il a fixé ses affections ; il nous suffit, et tous nos systèmes doivent s’abaisser devant sa volonté souveraine. » Tout en s’exprimant en philosophe, on le voit, mais en philosophe politique qui cherche à donner un fondement profond à la moralité, et qui ne dédaigne pas de lui trouver la sanction la plus intime, il essayait d’attendrir pour la première fois la législation, et, en la laissant égale pour tous les cultes, de lui infuser une pensée de sollicitude et d’intérêt supérieur pour chacun d’eux : « Que la liberté que vous accordez à tous les cultes ne soit donc point en vous l’effet d’une égale indifférence, encore moins d’un égal mépris, comme cette tolérance dont se parèrent longtemps de dangereux sophistes ; mais qu’elle soit le fruit d’une sincère affection. […] « Ils étaient royalistes, mais ils étaient philosophes ; une profonde connaissance de la nature humaine les avait dépris de la chimère d’une perfection absolue, ils savaient tolérer des abus en les déplorant, obéir à des lois en les improuvant. […] Nous irons ensuite ensemble voir la pièce qui me touche le plus, le Philosophe sans le savoir, où j’ai une loge où je vous mène — loge grillée ; monsieur Camille, votre incognito sera respecté. — Dites à Gérando que je me plains de lui. […] Le philosophe aime à rêver et à méditer sur ces problèmes. […] Qu’y a-t-il que, je ne dis pas l’orateur, mais le philosophe ne doive expressément approuver ?

1035. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Cet homme, sensualiste comme un Italien, amoureux comme un Espagnol, est tour à tour, et selon la position présente, un poète, un soldat, un philosophe, un paysan, un bretteur, un dévot, un médecin, un esprit fort, un hypocrite ; il ne devient un hypocrite qu’à la fin du drame, et quand il faut absolument pousser jusqu’au bout, par cet exemple, la perversité humaine. […] Gens longtemps redoutés et redoutables, dont le philosophe s’est occupé aussi bien que le romancier, dont le poète comique a fait sa pâture tout autant que l’orateur chrétien dans sa chaire, et qui ont cependant fini par être discrédités, comme tout le reste, par la raison que dit encore Bossuet « que les libertins et les esprits forts passeront, parce qu’un jour viendra où tout sera tenu dans l’indifférence, excepté les affaires et les plaisirs ». […] Hamlet est un philosophe dans son genre, comme Don Juan ; Hamlet est un philosophe triste, Don Juan est un philosophe gai ; l’un et l’autre ils doutent ; — ils font plus que douter, ils ne croient pas ; et de ce doute, qui leur pèse, ils veulent se rassurer par les mêmes moyens. […] Laissez venir seulement ces deux corrupteurs de la morale et de l’innocence, laissez venir Louis XV et Voltaire, alors Don Juan le scélérat, ne sera plus qu’un homme à bonnes fortunes, un philosophe ; il s’appellera M. le duc de Richelieu, pendant qu’en Angleterre, dans la patrie d’Hamlet, on verra ce même personnage de don Juan changer de nom, de costume, et s’appeler Lovelace ! […] Lauzun donne son congé à madame de Montespan, de la part du roi : — « Notre gracieux roi vous permet de quitter Versailles. » Bragelone déclame contre les vanités de la vie et de l’amour : — « Quel grand philosophe que la vie ! 

1036. (1924) Critiques et romanciers

Le siècle des philosophes, c’est là que Veuillot ne manque pas d’ouvrage. […] Il est parmi nous un philosophe de l’antiquité païenne. […] Mais il est un homme de progrès : sa qualité de philosophe antique ne le rend pas réactionnaire. […] Paul Adam, je l’indiquais, a bien de l’analogie avec ces philosophes. […] Les inconvénients des philosophes, on les aperçoit : les inconvénients de leurs émules n’ont point échappé à tous les regards.

1037. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Leurs similitudes ont de tout temps frappé les philosophes. […] Quelques philosophes avaient entrevu cette notion, mais il restait à la faire sortir des hypothèses, à la formuler scientifiquement, à lui assigner une base et des en lises. […] La douleur a beaucoup inspirées poètes, les moralistes, les philosophes, et elle leur a fait dire, hélas ! […] Donc, notre philosophe a été bref. […] Demain, ce sera d’Holbach, sera d’Alembert, ce sera Tracy, le maître de Stendhal, tous ces philosophes du dix-huitième siècle, si simples, si clairs, si humains.

1038. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

philosophe spiritualiste, champion désintéressé de la morale du devoir, éloquent apôtre du Beau, du Bien et du Vrai, je te prends la main dans le sac ; quand ta passion favorite est enjeu, tu ne te gênes pas plus que cela !

1039. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »

On ne trouve de bon dans la vie que ce qui la fait oublier ; et si l’émotion pouvait être un état durable, bien peu de philosophes se refuseraient à convenir, qu’elle serait le souverain bien.

1040. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Le peuple est bien plus sage que les philosophes.

1041. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Aussi, nous ne craignons pas de l’affirmer, les corrupteurs les plus profonds de la pensée publique, en ces derniers temps, n’ont pas été les Philosophes, mais les Historiens.

1042. (1885) L’Art romantique

C’est dans ces considérations que l’artiste philosophe trouvera facilement la légitimation de toutes les pratiques employées dans tous les temps par les femmes pour consolider et diviniser, pour ainsi dire, leur fragile beauté. […] Quoique je considère les artistes philosophes comme des hérétiques, je suis arrivé à admirer souvent leurs efforts par un effet de ma raison propre. […] Combien de philosophes a engendrés le séminaire ! […] un philosophe ! […] Une pareille idée ne pouvait tomber que dans l’esprit d’un philosophe, d’un professeur, c’est-à-dire d’un homme absent de la vie.

1043. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Mais vous savez ce que Platon répondit à Antisthène, ce philosophe en guenilles qui marchait sur ses beaux tapis en disant : Je foule aux pieds l’orgueil de Platon ! […] En effet cette critique ne peut s’acquitter de sa fonction et approcher de son but qu’en faisant comme le philosophe, en formulant, en forgeant des Idées. […] Et il éprouve cette création comme un mystique éprouve Dieu, comme un philosophe éprouve l’être. […] Les indications essentielles au progrès, venues de tel philosophe ou de tel poète, faisaient tout à coup défaut. […] Celui qui ne se pose pas le problème des genres n’est pas plus un critique que n’est un philosophe celui qui ne se pose pas le problème des Idées.

1044. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Quant à la critique proprement dite, j’espère que les philosophes comprendront ce que je vais dire : pour être juste, c’est-à-dire pour avoir sa raison d’être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c’est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d’horizons. […] Les purs dessinateurs sont des philosophes et des abstracteurs de quintessence. […] D’autres, plus philosophes et plus raisonneurs, s’occupèrent surtout du style, c’est-à-dire de l’harmonie des lignes principales, de l’architecture de la nature. […] » Ainsi, les philosophes et les critiques doivent-ils impitoyablement crosser les singes artistiques, ouvriers émancipés qui haïssent la force et la souveraineté du génie. […] Entre autres exemples de charité bien entendue, ils y verront que ce grand philosophe, à propos d’un peintre qu’on lui avait recommandé, parce qu’il avait du monde à nourrir, dit qu’il faut abolir les tableaux ou la famille.

1045. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Sous le poète on sentait le philosophe à caractère sobre ; l’Arioste se retrouvait dans sa maison. […] » On voit par ces lettres que la mère du Tasse était une de ces femmes rares qui forment de leur sang les hommes supérieurs, poètes, philosophes, héros. […] L’une et l’autre avaient reçu dans le palais lettré de Ferrare l’éducation presque virile des maîtres, des philosophes et des poètes les plus éminents de ce siècle.

1046. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Laurent de Médicis, témoin des jeux de ce génie enfant, qui dépassait du premier jet ses modèles et ses maîtres, se prit d’une tendre et paternelle admiration pour Michel-Ange ; il lui donna une chambre dans son propre palais ; il l’admit à sa table, où Laurent le Magnifique, entouré de ses enfants, des poëtes, des savants, des philosophes, des artistes les plus renommés de la république, prolongeait dans la nuit les entretiens dignes des temps de Périclès, pour faire rejaillir jusque sur le père de Michel-Ange les bontés qu’il avait pour le fils. […] Son âme, modelée sur les types hébraïques de l’antiquité ; son esprit, cultivé dès son enfance par les philosophes, les théologiens, les poëtes, les artistes familiers de l’opulente maison Colonna, avaient fait de la belle Vittoria le miracle de l’Italie. […] Mais l’artiste qui manie le bloc et qui taille le marbre participe à la fois de l’esprit et de la matière, du poëte et de l’artisan ; Dieu lui donne dans sa structure et dans son visage quelque chose de la masse et de l’aplomb de ses blocs ; et cette force que le philosophe ou le poëte n’ont besoin d’avoir que dans les organes de la pensée, le statuaire doit l’avoir répartie dans tous les membres, depuis le front qui conçoit jusqu’au bras qui soulève et jusqu’à la main qui taille le marbre.

1047. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

L’évolution intellectuelle de notre philosophe est achevée ; il est parvenu à l’avatar suprême, l’indifférence mystique. » Rien ne m’étonne plus que l’étonnement de ceux qui ont cru découvrir, dans ces pages, la charité, la pitié, le respect de la bonté et de la beauté morales offusquées par d’humbles et sordides apparences. […] Et les humbles qu’elle aime, je sens trop qu’elle « condescend » à les aimer ; qu’elle est à leur égard dans la disposition d’âme artificiellement chrétienne d’une protestante philosophe et éclairée, en visite chez des inférieurs. […] Peut-être l’auteur oublie-t-il trop que ces questions, passionnantes quand on les voit débattre par un grand philosophe ou par un grand poète, ne peuvent recevoir, d’une petite bourgeoise ou d’un honnête clergyman qu’une solution médiocre ; et peut-être nous surfait-il l’inquiétude métaphysique de l’humanité moyenne et son aptitude à philosopher.

1048. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

M. de Forcalquier a tracé de Duclos en 1742, c’est-à-dire quand celui-ci était déjà un homme de lettres en pied et un académicien des Inscriptions, un portrait qui conserve encore et laisse voir quelques airs de jeunesse : « L’esprit étendu, l’imagination bouillante, le caractère doux et simple (ceci est pour le moins douteux), les mœurs d’un philosophe, les manières d’un étourdi. […] M. de Forcalquier remarque très bien chez Duclos ce qui le distinguera de plus d’un bel esprit et d’un philosophe du temps, c’est qu’en tenant à être compté pour ce qu’il vaut, et en mordant par habitude à droite et à gauche sans trop épargner personne, « il pardonne au roi de ne pas le faire ministre, aux seigneurs d’être plus grands que lui, aux gens de son état d’être plus riches.

1049. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Cette lettre, publiée par Voltaire, est devenue historique, et elle fait le plus grand honneur auprès de la postérité à l’esprit et à l’humanité de M. d’Argenson : « Vous m’avez écrit, monseigneur, lui répondait Voltaire, une lettre telle que Mme de Sévigné l’eût faite, si elle s’était trouvée au milieu d’une bataille. » Et cet éloge est mérité ; on a la description gaie, vive, émue, du combat, du danger, du succès plus qu’incertain à un moment, de la soudaine et complète victoire ; le principal honneur y est rapporté au roi : puis, après tout ce qu’un courtisan en veine de cœur et d’esprit eût pu dire, on lit les paroles d’un citoyen philosophe ou tout simplement d’un homme : Après cela, pour vous dire le mal comme le bien, j’ai remarqué une habitude trop tôt acquise de voir tranquillement sur le champ de bataille des morts nus, des ennemis agonisants, des plaies fumantes… J’observai bien nos jeunes héros ; je les trouvai trop indifférents sur cet article… Le triomphe est la plus belle chose du monde : les Vive le roi ! […] D’Argenson, tout philosophe qu’il est, se montre attentif à noter ces légères marques d’attention du maître, de même qu’il recueille les bonnes paroles échappées sur son compte au cardinal de Fleury.

1050. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Ces jeunes Français sont trop peu philosophes pour s’accommoder de la vie solitaire que je mène : ce n’est le fait que de gens qui se sont dévoués aux lettres. […] S’il y avait quelque chose de capable de renverser ma chétive cervelle, ç’aurait été les choses obligeantes que vous y ajoutez… ; mais, ma chère sœur, en faisant un retour sur moi-même, je n’y trouve qu’un pauvre individu composé d’un mélange de bien et de mal ; souvent très mécontent de soi-même, et qui voudrait fort avoir plus de mérite qu’il n’en a ; fait pour vivre en particulier obligé de représenter ; philosophe par inclination, politique par devoir ; enfin, qui est obligé d’être tout ce qu’il n’est pas, et qui n’a d’autre mérite qu’un attachement religieux à ses devoirs.

1051. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Frédéric le Grand faisait bien le sceptique, quand il causait avec les philosophes ou soi-disant tels, dans les petits soupers de Potsdam et de Sans-Souci ; mais si pourtant le discours s’émancipait trop et s’échappait sur de certaines matières réservées : « Silence, messieurs ! […] La grande Catherine de Russie, après quelque conversation avec les philosophes Diderot ou Grimm, disait en se levant pour aller vaquer aux affaires d’État : « Maintenant il faut songer au gagne-pain. » Ce n’est pas Louis XIV qui eût dit ce mot-là, qui a d’ailleurs sa bonne grâce ; ce n’est pas lui qui eût fait ainsi bon marché, même en paroles et d’un air de badinage, de ce qu’il considérait comme les plus importants et les plus sacrés de ses devoirs.

1052. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Le Roy, lieutenant des chasses du parc de Versailles, observateur philosophe des mœurs des animaux sur lesquels il a écrit des Lettres que tous nos psychologistes devraient avoir lues71, s’était donc chargé de trouver l’ermitage où s’abriterait Deleyre avec sa famille, et il en avait découvert un à souhait. […] il l’en félicite et l’y encourage en philosophe tout à fait pratique, et en ne lui demandant que peu, rien que ce qu’il est possible d’obtenir : « Conservez-vous dans ces bonnes dispositions.

1053. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Cervantes, tout philosophe qu’il nous semble, est un Espagnol de sa date et de pure race ; il n’y a pas en lui ombre d’incrédulité. […] Après tout, même dans ses malheurs et ses guignons récents, s’il se reportait en esprit à ses anciennes infortunes et à cette horrible captivité en Alger, Cervantes avait la ressource de se dire comme Ulysse : « Courage, mon cœur, tu en as vu de pires, le jour où l’infâme Cyclope te dévorait tous tes braves compagnons, et où, la prudence et l’audace aidant, tu l’échappas belle… » J’ai connu des cœurs philosophes auxquels le souvenir des maux et des périls passés ne laissait pas d’être une consolation dans les ennuis du présent.

1054. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Le critique philosophe, ayant porté toutes ses forces sur les parties difficiles et comme sur les hauts plateaux, descend un peu vite ces pentes agréables, si riches toutefois en accidents heureux et en replis ; il dédaigne de s’y arrêter, oubliant trop que c’eût été pour nous, lecteurs français, la partie la plus accessible et une suite d’étapes des plus intéressantes par le rapprochement continuel avec nos propres points de vue. […] Oui, il existe, en effet, une classe bien peu nombreuse de philosophes sages, sobres, vivant de peu, sans intrigue, occupés, — comme ce Woepke mort récemment et dont M. 

1055. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Les deux fondateurs des études historiques en notre pays, Thierry et Guizot, représentent ces deux tendances : Guizot, plus philosophe, opère sur des idées ; Thierry, plus imaginatif, essaie d’atteindre les réalités. […] Mais les orléanistes faisaient servir leur vue de l’histoire aux intérêts d’un parti : Tocqueville, plus philosophe en restant strictement historien, se contente d’établir la continuité du développement de nos institutions et de nos mœurs : la Révolution s’est faite en 1789, parce qu’elle était déjà à demi faite, et que, depuis des siècles, tout tendait à l’égalité et à la centralisation ; les dernières entraves des droits féodaux et de la royauté absolue parurent plus gênantes, parce qu’elles étaient les dernières.

1056. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Il y avait les cercles philosophiques et littéraires de Mme Suard, de Mme d’Houdetot, celui de l’abbé Morellet (que tenait sa nièce, Mme Chéron) ; là dominaient, à proprement parler, les gens de lettres et les philosophes, continuateurs directs du dernier siècle. […] Un philosophe de ce temps-ci, homme d’infiniment d’esprit lui-même, a coutume de distinguer ainsi trois sortes d’esprits : Les premiers, à la fois puissants et délicats, qui excellent comme ils l’entendent, exécutent ce qu’ils conçoivent, et atteignent le grand et le vrai beau ; une rare élite entre les mortels !

1057. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Suard et un jeune talent viril, Mlle de Meulan (depuis Mme Guizot), au Publiciste ; Ginguené et ses amis les philosophes, dans La Décade. […] À ces philosophes charlatans ou crédules, qui retraçaient à tout propos le tableau des progrès de l’esprit humain « depuis le déluge jusqu’au Directoire », il oppose exprès ce roman, qui n’en est pas un, qui n’est que l’histoire de la vie humaine, vrai miroir qui nous montre les hommes « tels qu’ils sont, tels qu’ils ont été, tels qu’ils seront toujours ».

1058. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Elle correspond avec Voltaire, dicte de charmantes lettres à son adresse, le contredit, n’est bigote ni pour lui ni pour personne, et se rit à la fois du clergé et des philosophes. […] Allez, allez, mon tuteur, c’est le seul bon philosophe et le seul bon métaphysicien qu’il y ait jamais eu.

1059. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

L’immense Bible humaine, composée de tous les prophètes, de tous les poètes, de tous les philosophes, va resplendir et flamboyer sous le foyer de cette énorme lentille lumineuse, l’enseignement obligatoire. […] Ce philosophe, le même qui mourut, à la lettre, de rire en voyant un âne manger des figures dans un bassin d’argent, avait tout étudié, tout approfondi, écrit sept cent cinq volumes, dont trois cent onze de dialectique, sans en avoir dédié un seul à aucun roi, ce qui pétrifie Diogène Laërce.

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