/ 2666
584. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Fixée au tronc, elle permet aux fruits mûrs de se détacher, quand la main les sollicite. […] Tous les éléments y sont rassemblés qui permettent de se faire, sur ce sujet délicat, une opinion raisonnée et raisonnable. […] Eusapia n’avait qu’une main sur la table ; la bougie placée sous la table permettait le contrôle des genoux, qui n’ont pas bougé. — 10 h. […] Il s’étend, d’abord sur l’espèce canine tout entière, ce qui permet au sentiment de s’allonger à l’infini. […] L’analogie nous permet de croire que ce que nous ne voyons pas ressemble beaucoup à ce que nous voyons.

585. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vérola, Paul (1863-1931) »

Les quelques brèves citations que l’exposition de ce drame (Rama) m’a permis de faire se louent hautement d’elles-mêmes.

586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 136

Il a travaillé pour le Théatre François & pour le Théatre Italien, avec des succès médiocres qui auroient pu devenir plus heureux, si sa mauvaise fortune lui eût permis de cultiver ses talens & de travailler plus soigneusement ses Ouvrages.

587. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 307

Sans se borner toujours à la simple Biographie, il se permet souvent des réflexions judicieuses sur les Ouvrages de ceux dont il écrit la Vie.

588. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 234-235

On connoît son joli Placet au Pere de la Chaize : Permettez, mon Révérend Pere ; &c.

589. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Car c’est sans doute encore la forme de la critique qui, à propos des personnes originales de notre temps ou des autres siècles, permet le mieux d’exprimer ce qu’on croit avoir, touchant les objets les plus intéressants et même les plus grands, d’idées générales et de sentiments significatifs. […] Et c’est encore une des marques de cette dureté de logique, qui eût pu faire tout aussi bien de lui, certaines circonstances étant données, un sectaire du socialisme ou de l’anarchie, et qui, en tout cas, ne lui permettait pas de s’en tenir à aucune de ces opinions qu’on appelle « modérées » et qui sont comme de faux ménages (souvent commodes) d’idées et de sentiments contradictoires. […] Car les querelles de famille sont les plus âpres, et, quand ce sont des frères égarés que l’on combat, le prix tout particulier qu’on attache à la victoire ne permet plus, en conscience, de prendre aucun repos ni d’observer aucun ménagement. […] Les lois de sa république ne nous permettraient pas d’écrire tout ce que nous voulons et nous retrancheraient, par conséquent, un de nos plus chers plaisirs. […] J’en appelle à cette meilleure part de toi-même, qui t’élève quelquefois au-dessus de tant de misères, j’en appelle à ton génie, qui t’a permis souvent de voir, de sentir et d’admirer ce qui est grand et beau, et pur.

590. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Je ne me jetterai pas dans un vain parallèle de Racine et de Corneille ; encore moins me permettrai-je d’assigner des rangs. […] Son manque de foi est d’ailleurs si cruellement expié, qu’il nous est permis de nous intéresser à lui honorablement : en nous faisant solidaires de sa faute, nous souscrivons à son châtiment. […] Elle a reçu la foi de Pyrrhus, elle réclame ses droits ; elle a la noblesse, la fierté d’une femme trahie ; la vengeance lui est permise ; et, si elle commet un crime en frappant Pyrrhus, on n’en dit pas moins que Pyrrhus est justement puni. […] Iphigénie et Junie sont dans la dépendance de la famille ; elles aiment d’un amour permis. […] Il faut voir avec quelle satisfaction modeste il parle de la conformité de ses pièces avec ces règles ; je ne sais de plus aimable que l’air timide dont il demande grâce pour les légères infractions qu’il s’est permises.

591. (1925) La fin de l’art

Elle permit de cultiver libéralement les tendances de son esprit sans trop offusquer les autorités. […] Le soin de dire sa messe permit à Gassendi de former quelques-uns des plus fameux « libertins » du temps. […] Ce sera très beau si les architectes consentent à n’y mettre que tout juste la quantité de faux luxe qui permettra de ne pas y louer plus cher que dans les autres. […] On peut, en effet, se rappeler avec quel enthousiasme avait été accueilli ce pain ultra-blanc que permettaient les minoteries perfectionnées, les cylindres d’acier ! […] Mon état ne me permet pas de creuser davantage la question, mais il m’impose de la soumettre aux physiologistes.

592. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Donc, permettez-moi de nommer celui chez qui Victor Hugo lui-même a découvert « un frisson nouveau », celui qui dans sa prose d’artiste a deviné la suggestion d’Eugène Delacroix, la suprématie de Richard Wagner : ce critique-là sera mon poète ; et sans remords, je tiens à voter pour Baudelaire. […]  » Je suis de son avis et me permets même de constater avec M. de la Palice, que le violon n’est pas la petite flûte, afin que cette constatation amène une réponse à votre question : Quel est mon poète ? […] Et permettez que je ne commette pas la petite lâcheté de paraître ignorer Alfred de Musset qui enchanta mes dix-huit ans, mais que j’avoue n’avoir jamais relu depuis. […] — La brièveté nécessaire, imposée aux réponses que vous sollicitez ne permet que la simple affirmation d’un sentiment personnel, qu’il n’est possible ni de développer ni de justifier. […] Être soi, en orpaillant à son gré des pensées communes, c’est la seule ambition permise et réalisable.

593. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Or, qu’on me permette préalablement à tout jugement une question, — bien française, celle-là : — peut-on être ce que l’on appelle un homme de génie et être ennuyeux ? […] Et ici qu’on nous permette d’insister sur ce point capital pour bien juger Gœthe. […] Porchat, qui est si honnête, ne se permet pas de l’interpréter ou de l’expliquer. […] Le Wilhelm Meister, c’est le cabotinisme d’un homme qui a toujours mis la comédie au-dessus de la vie et le comédien au-dessus du héros ; c’est du cabotinisme exaspéré, insensé, mais ennuyeux, ce qui n’est pas permis au cabotinisme. […] La morale et protestante Allemagne eût accepté la situation, comme elle l’a acceptée de cet homme à qui tout fut permis, même d’être ridicule, sans perdre de son effet de dignité.

594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 333

Nous le plaçons ici en qualité de Restaurateur des Lettres, & comme ayant été capable de les honorer par ses Ouvrages, si les soins du Gouvernement lui eussent permis de cultiver davantage ses talens pour la Poésie.

595. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 258-259

Ses infirmités ne lui permirent pas de continuer une Traduction de Pindare, qu’il avoit commencée.

596. (1864) William Shakespeare « Préface »

Une telle occasion de dire des vérités s’impose, et il n’est pas permis, surtout à une époque comme la nôtre, de l’éluder.

597. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « À mon illustre ami, le comte Roselly de Lorgues » p. 

À mon illustre ami le comte Roselly de Lorgues Permettez-moi, mon cher et noble comte, de vous dédier le sixième volume d’un ouvrage où vous teniez déjà votre place1.

598. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Une telle entente leur permettrait d’engager une action à la fois plus immédiate et plus efficace. — Mais elle ne se produit, hélas ! […] Me permettez-vous, mon cher Deschamps, de vous la conter ? […] Les lois de l’art qu’il conçoit ne lui permettent point d’estimer M.  […] Nous ne permettrions pas aux exégètes de briser et de détruire les antiques statues des dieux. […] Pourtant, avant de terminer cette chronique, je me permettrai de signaler une remarque que j’ai faite.

599. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Quoique le livre de Cervantes soit un chef-d’œuvre, il n’est pas sans défaut, et il est permis de trouver des taches dans ce soleil. […] Goethe en effet peut être dit le bourgeois idéal, s’il nous est permis de créer cette formule pour le caractériser. […] Ce qu’elle a permis pour Virgile, combien elle pourrait mieux encore le permettre pour Dante, dont la poésie tour à tour si radieuse et si sombre s’accorde si bien avec le double caractère de ses fêtes tour à tour si tristes et si pleines d’allégresse ! […] Il nous a lui-même donné toutes les pièces pouvant nous permettre d’instruire le procès de son cœur. […] Je te permets d’en disposer à ton gré, et sans scrupule.

600. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

On leur permet encore de parler d’eux dans leurs vers, mais on ne leur permet plus de n’y parler que d’eux. […] Ce dédain de l’autorité populaire a permis à Bayle en son temps, et permettrait encore à ceux qui suivraient sa morale, de croire, en toute occasion, qu’ils ont mieux vu que les autres, ou même que, de penser autrement que la foule, c’est justement une présomption, sinon la preuve, qu’ils ont bien vu. […] C’est pourquoi, « comme l’histoire des Égyptiens n’est pas celle de Dieu, il est permis de s’en moquer », et il s’en moque. […] Il est permis de croire que, si rien n’a contribué davantage à le faire accuser de scepticisme, rien n’a dû plus contribuer à nous le rendre indifférent et comme étranger. […] On lui permit alors de reparaître à Paris, où elle mourut obscurément en 1724.

601. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Alors je permets le ton véhément, non parce que je le prends, mais parce que je l’approuve. […] N’attendons pas qu’ils nous donnent congé ; nous avons vécu, permettons-leur de vivre. […] tant qu’ils vous resteront, vous sera-t-il permis de vous plaindre de la fortune ? […] comme s’il était permis, pour satisfaire une curiosité, d’immoler son semblable ! […] Permettriez-vous qu’on en usât ainsi avec vous, ou avec un de vos amis ?

602. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brandenburg, Albert-Jacques (1878-1934) »

Dans ses Odes et poèmes, il me semble entendre un accent qui est assez rare aujourd’hui, et auquel il est permis d’attacher beaucoup de prix.

603. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 95-96

Un Ecrivain qui se permet des comparaisons aussi amphigouriques, qui les répete en toute occasion & même sans occasion, n’est-il pas aussi peu propre à écrire l’Histoire, que l’Auteur de l’Interprétation de la Nature à traiter la Métaphysique ?

604. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « Conclusion »

Conclusion Qu’on me permette quelques brèves réflexions avant de fermer ce volume.

605. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « À Monsieur Théophile Silvestre »

Je n’ai pas la fatuité de croire que j’en suis un… de profondeur, mais il m’est bien permis de croire à la profondeur de notre amitié.

606. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Ce furent ses capitaines et ses officiers qui, peu exacts et peu fidèles, non point par humanité, mais par avarice ou légèreté, permirent sur plus d’un point l’entrée des vivres « pour en retirer des écharpes, plumes, étoffes, bas de soie, gants, ceintures, chapeaux de castor et autres telles galantises ». […] Les secrétaires ont l’air d’en rejeter le trop de solennel sur la vanité de l’écuyer de Rosny appelé Maignan : il est permis de croire qu’il en revient quelque chose au maître. […] Quant au conseil direct de se convertir à la religion catholique, Rosny, tout en l’indiquant assez, s’excuse de ne point le donner en propres termes, n’ayant point qualité de théologien ; mais il marque assez sensiblement qu’il souhaite que le roi y entre, autant que la conscience le lui permettra.

607. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Ajoutez comme fond du tableau la cour de Louis XIV, telle qu’elle se dessinait à cette heure aux yeux d’un chrétien, Mme de La Vallière pâlissante, mais non encore éclipsée, à côté de Mme de Montespan déjà radieuse ; Molière, au comble de sa faveur et de son art, et se permettant toutes les hardiesses, pourvu qu’il amusât. […] Bourdaloue, qui songe sans doute, en décrivant cette forme subtile d’une dévotion orgueilleuse, à diminuer une des victoires et des conquêtes du parti contraire, se tient pourtant selon le point de vue convenable dans une peinture plus large, tout à fait permise et non moins ressemblante. […] Cela s’établit comme un principe : là-dessus, on se fait une conscience, et il n’y a rien que l’on ne se croie permis par un si beau motif.

608. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Je laisse les lettres de mes amis s’accumuler pendant la guerre qui ne me permet pas un instant de loisir, et c’est lorsque les traités sont signés que je me mets en règle avec eux. […] Les besoins de mon théâtre (Picard était alors directeur du théâtre Louvois) ne me permettent pas encore de faire mes essais en vers. […] Daru lui fit une réponse moins brève, pleine de bonté, de sens et d’élévation, qui serait applicable encore aux plaintes et aux révoltes de bien des Gilbert et des Chatterton modernes : Puisque vous me le permettez, lui écrivait-il de Königsberg (24 juillet 1807), nous allons causer de vos affaires.

609. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Appliquant cette idée aux dernières époques historiques, il montre que le xvie  siècle, par exemple, fut un siècle de troubles et de divisions, d’abaissement de l’autorité royale et de rébellions à main armée, tellement que ces guerres et rivalités de princes et de grands seigneurs sous forme de religion étaient devenues le régime presque habituel : Comme il y avait beaucoup de chemins différents pour la fortune, et des moyens de se faire valoir, l’esprit et la hardiesse personnelle furent d’un grand usage, et il fut permis d’avoir le cœur haut et de le sentir. […] Et puisque j’en suis à rappeler ces souvenirs fortifiants et ces antidotes en regard d’un exemple de dégradation qui afflige, qu’il me soit permis de joindre ici la traduction de la fameuse Hymne d’Aristote à la Vertu, où circule encore et se resserre en un jet vigoureux toute la sève des temps antiques : Vertu qui coûtes tant de sueurs à la race mortelle, ô la plus belle proie de la vie, c’est pour toi, pour ta beauté, ô Vierge, qu’il est enviable en Grèce, même de mourir, et d’endurer des travaux violents d’un cœur indomptable ; tant et si bien tu sais jeter dans l’âme une semence immortelle, supérieure à l’or et aux joies de la famille, et au sommeil qui console la paupière ! […] Telles étaient les chansons de table que se permettait le maître d’Alexandre.

610. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Chapelle et Bachaumont ne se posent point en législateurs du Parnasse ; ce sont deux beaux esprits naturels qui se permettent de rire des beaux esprits maniérés. […] Qu’on me permette de citer tout ce fragment du journal de Bernardin de Saint-Pierre pour nous délasser, le lecteur et moi, du factice que nous avons eu à traverser : Le 17 (juin 1768), il fit calme. […] Ils sont paresseux, mais surtout par délicatesse, pour ne pas profaner par une œuvre incomplète leur rêve de perfection exquise, ou s’ils consentent à laisser tomber une esquisse de leurs mains, c’est avec une négligence sincère qui ne permet pas de les juger.

611. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Quelques épigrammes qu’on a, quelques mots piquants qu’on sait de Saint-Lambert, marquent le talent qu’il aurait eu pour le genre satirique s’il se l’était permis. […] Un jour, la fille du poète Roucher, écrivant à son père alors sous les verrous, relevait avec une sagacité remarquable et un sentiment de préférence filiale bien permis les défauts de la traduction de Delille au début des Géorgiques : « Mais d’un autre côté, répondait à sa fille l’honnête Roucher, tu ne me parais pas rendre toute la justice qui est due à sa grâce, à son harmonie, à ce je ne sais quoi qui plaît, même dans sa manière française, aux amateurs impartiaux de l’Antiquité. » On voit que je tiens à accorder à Delille tout ce qui se peut raisonnablement. […] Cowper, en terminant ce petit poème, indique tous les plaisirs innocents et encore bien nombreux qu’il permet à son solitaire et à son ami des champs, et il les résume par une image poétique, en disant que ce sont tous ceux « qui ne laissent aucune tache sur l’aile du Temps ». — Nous voilà loin de Saint-Lambert, de ses inspirations et de ses lectures, et c’est précisément cette distance que j’ai voulu faire mesurer aujourd’hui.

612. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Mais le vrai voyage, et qui lui permit de s’écrier : Enfin j’ai vu l’océan, ne se fît que le 11 avril. […] Il jouissait d’autant plus, quand son imagination le lui permettait, du calme uni et profond des dernières heures : Le 14 (août). — Après une longue série de jours éclatants, j’aime assez à trouver un beau matin le ciel tendu de gris, et toute la nature se reposant en quelque sorte de ses jours de fête dans un calme mélancolique. […] Et ici que la piété d’une sœur qui a présidé à ce monument dressé à un tendre génie nous permette une réflexion.

613. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

L’inventaire de la garde-robe, de la toilette, du linge, des bijoux, est à l’avenant et permet à M.  […] Soulié, que, le dimanche, dans la belle saison, on devait conduire les enfants chez leur grand-père pour leur faire prendre l’air des champs : « L’inventaire des objets restés dans la chambre de cette maison, occupée par les époux Poquelin, prouve qu’on trouvait là tout ce qui était nécessaire pour passer une nuit ; on n’y a oublié ni les boules de buis qui servaient sans doute de jouets aux enfants, ni la paire de verges destinée à les corriger. » Ce confort, cette opulence domestique de la maison Poquelin, tenaient en partie à la présence de la femme dans la maison : il est permis de le penser ; du moins, dans le dernier inventaire fait chez Jean Poquelin bien des années après, tout dénote négligence, désordre et abandon ; ce père, en vieillissant, n’était plus le même. […] Soulié a retrouvé des pièces qui permettent de reconstituer avec plus de précision que par le passé l’histoire de l’Illustre Théâtre.

614. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Ce côté spirituel et fin, ils l’ont surtout marqué, et il n’est pas permis de le méconnaître quand une fois on a vu de ces portraits qui sont des chefs-d’œuvre. […] La reine aurait bien désiré accompagner le roi le reste de la campagne ; elle se risqua un soir à lui dire qu’ayant appris qu’il allait à Saverne et à Strasbourg elle espérait qu’il lui permettrait de l’y suivre. […] « Son discernement lui fait démêler tous les travers et sentir tous les ridicules ; sa bonté, sa charité, les lui font supporter sans impatience, et lui permettent rarement d’en rire.

615. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

On me permettra donc de revenir sur ce conflit de jugements en toute liberté et sincérité. […] J’avais, à ce qu’il me semblait, mille bonnes raisons pour désirer d’être en repos, où j’aurais vécu plus heureux et plus tranquille : cependant il ne m’a été ni possible ni permis de me défendre, et il a fallu accepter contre mon gré ce que d’autres peut-être envieraient beaucoup, et que je ne désirerais pas de tirer de leurs mains s’ils l’avaient. Je vous parle, Madame, avec cette franchise que vous m’avez permise, et comptant sur vos bontés… » Elle est jolie, la franchise !

616. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Gautier ne soit pas homme à se laisser prendre en flagrant délit d’un dessein littéraire prémédité et qui aurait l’air sérieux, quoiqu’il se moque lui-même très-agréablement de la plupart des pauvres diables dont il s’est senti d’humeur à s’occuper cette fois, et quoiqu’enfin dans sa post-face (les préfaces sont le pont-aux-ânes, et dans un livre sur les grotesques il est bien permis de les mettre à l’envers) il ait paru faire bon marché de l’effort capricieux et léger qu’il venait de tenter, nous remplirons tout gravement à son égard notre métier de critique, et dussions-nous être réputé de lui bien pédant, bien académicien déjà, nous rendrons justice à l’idée logique de son livre, nous la discuterons, sans préjudice toutefois des brillantes fantaisies et des mille arabesques dont il l’entoure. […] Et puis, quand je vois prodiguer, à propos de la moindre pochade en vers, ces noms de Téniers, de Terburg et autres excellents peintres flamands, je me permettrai de rappeler que la poésie, en de tels cas, n’est point précisément la peinture. […] Qu’il nous soit permis du moins d’assigner M.

/ 2666