« — Ce n’est pas la peine de t’effrayer, Ahmadou, je me rends responsable de ce qui arrivera.
. — Retour de l’âge divin D’après les rapports innombrables que nous avons indiqués dans cet ouvrage entre les temps barbares de l’antiquité et ceux du moyen âge, on a pu sans peine en remarquer la merveilleuse correspondance, et saisir les lois qui régissent les sociétés, lorsque sortant de leurs ruines elles recommencent une vie nouvelle.
J’ai peine à comprendre ceux qui s’effrayent de ces emprunts faits au dehors et semblent craindre pour l’intégrité du génie français. […] Voilà ce que j’appelais la peine historique, le trouble et le découragement profond de ce peuple à qui Dieu n’a jamais dit clairement : « Va là ! […] Cette pauvre petite voix forcée, vacillante comme un filet de fumée, résonnait si douloureusement, elle se donnait tant de peine pour exprimer l’âme tout entière ! […] Le nihiliste renchérit sur le stoïque, il ne fait pas de tâche avant de mourir : rien ne vaut la peine de rien. […] Disparais, pauvre homme de peine qui agitais tes bras dans le vide, sur la terre nue.
Représentez-vous la peine que nous avons. […] Supportant avec peine le chagrin qu’il ressentait de l’affront qui lui avait été fait, il cherchait l’occasion d’amener Boissat à un combat singulier et de se venger ainsi. […] Il consentit avec peine à différer la vengeance de son amour. […] Naturellement sérieux et rêveur, ces peines domestiques le jetèrent dans la mélancolie. […] « Passe pour la morale, répondit Molière ; mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention : n’est-il pas vrai, mon père ?
Tout au contraire, et justement c’est par où Fléchier vaut et vaudra toujours la peine, comme Balzac et comme Voiture, d’être étudié de près. […] Elle porta donc la peine d’être crue saine d’esprit et de corps. […] l’ouvrière qui peine aux champs comme l’homme, ou celle qui s’use aux travaux quotidiens de l’industrie ? […] Un passage toutefois de sa lettre à Malesherbes est instructif, et vaut la peine d’être cité. […] qu’il a de peine !
ne permettez pas que cette félicité si longtemps attendue — et que j’ai encore peine à concevoir — s’évanouisse pour moi, vaine et trois fois douloureuse, — comme l’ombre fugitive d’un ami mort ! […] A peine s’il en connaît de nom deux ou trois ; encore faut-il pour cela qu’il soit un homme instruit, éclairé. […] Cependant, pour ne pas lui faire de peine, Mme Récamier faisait mine de le comprendre, et persistait à l’écouter. […] Ses recherches s’étendaient à l’infini, il s’oubliait, et, dans son dernier ouvrage, il avait parfois de la peine à se reprendre. — Mais, en chemin, il faisait des trouvailles. […] Je dois à l’Etat mes sueurs, ma peine, mon sang, ma vie, pourvu qu’on ne me vexe pas dans mon honneur.
Le Petit, et les raisons s’en conçoivent sans peine. […] Car ce n’est pas la peine d’être le second pour m’en apprendre un peu moins que le premier. […] Nous montrerions, sans beaucoup de peine, qu’ils s’y rattachent presque tous, — ou même qu’ils en procèdent. […] À cette humanité, qui leur paraît inférieure, ils font porter la peine du dédain qu’elle leur inspire. […] Charles Vignier, c’est pour ne pas faire de peine à M.
Malebranche, par exemple, la fera volontiers et sans peine. […] Cette abondance de pensées fait leur grandeur ; presque toujours leurs paroles valent la peine d’être méditées. […] On fit une souscription pour payer ses dettes, et l’on eut de la peine à réunir le quart de la somme nécessaire. […] Ils s’épargnent ainsi la peine de voyager en imagination dans le temps et dans l’espace, ce qui les accommode fort, car ils n’aiment pas la peine et n’ont guère d’imagination. […] » Où sont maintenant le découragement et la peine ?
Si je le trouve en chemin, je le dépouille de ses papiers et je le tue, pour prix des chagrins et des peines qu’il me cause. […] La princesse de Lamballe, amie de la reine, eut toutes les peines du monde à obtenir cette faveur. […] Lui se tait, la peine le suffoque. […] Peut-être cela ne vaudrait-il pas la peine d’être dit en prose ; mais ce qui ne vaut pas la peine d’être dit, on le chante. […] Voici par quel subterfuge le poète s’est tiré de peine.
Vaut-il la peine d’être rangé fastueusement sur les rayons d’une bibliothèque, souvent pour y rester comme une momie, relié en veau ou dans sa propre peau ? […] Il avait une nature de bénédictin, ce malédictin, et les frères Garnier ne sont pas à l’extrémité de leurs peines s’ils publient, avec les livres spécialement signés de Diderot, les articles qu’il confectionna pour l’Encyclopédie ; car c’était un confectionneur, dont la tête, mise en branle, ressemblait à un métier. […] Elle en vaut la peine. » Je montrerai aussi la tête de Diderot, et on verra si elle valait la peine d’être montrée. […] Il n’eut point la peine de l’inventer. […] En résumé, ces piètres poésies ne valent pas la peine que la Critique, qui les timbre, en passant, du fameux mot de Rabelais, les ramasse pour les regarder.
Ainsi est née la plus belle race de peine qui soit jamais venue au monde. […] La plus heureuse opération de guerre civile est une opération malheureuse et de peine. […] Car si à chaque jour suffît sa peine, pourquoi assumer aujourd’hui la peine de demain, pourquoi assumer aujourd’hui le travail de demain, pourquoi assumer aujourd’hui la malice de demain. […] Alors on se disait : C’est pas la peine de se donner tant de mal. (On se dit toujours que ce n’est pas la peine de se donner tant de mal).
Nos successeurs diront sans efforts, et en deux mots, ce que nous nous sommes donné beaucoup de peine pour envelopper ou délayer.
Pailleron est poète ; ce ne serait pas la peine de s’occuper de lui s’il ne l’était pas.
Qu’on lise avec attention son Epître sur la décadence de notre Littérature, on y reconnoîtra sans peine le danger des travers qu’il condamne, la nécessité des préservatifs qu’il leur oppose, la sagesse des réflexions qu’il présente ; on y admirera sur-tout un Athlete vigoureux, luttant avec avantage contre les Champions de la nouveauté & du mauvais goût ; témoin ce morceau qu’on ne sauroit trop souvent opposer à la hardiesse des Novateurs & à la légéreté de notre Nation : Oui, nous verrons bientôt de petits Conquérans, Du Parnasse François audacieux Tyrans, De leurs Maîtres fameux proscrire les merveilles, Et leur orgueil briser le sceptre des Corneilles.
Il monte un cheval superbe Qui, furieux aux combats, A peine fait courber l'herbe Sous la trace de ses pas.
Cette peine est bizarre, j’en conviens ; mais elle n’est pas moins réelle.
Un vaisseau est prêt à périr : l’aumônier, par des paroles qui délient les âmes, remet à chacun la peine de ses fautes ; il adresse au ciel la prière qui, dans un tourbillon, envoie l’esprit du naufragé au Dieu des orages.
De plus, dans ce genre d’histoire, il n’est pas obligé de renoncer à ses passions, dont il se détache avec peine.
Marmontel est pleine de finesse & de goût, mais l’ordre que l’auteur a suivi n’étant pas assez méthodique, on a de la peine à saisir tout ce que son livre offre d’ingénieux & de neuf.
Lentement après mille peines, et par les soins de Pandarus, il obtient un aveu, et dans cet aveu quelle grâce délicieuse ! […] Le sujet en valait la peine. […] « Que j’ai eu de peine pour toi, mon pauvre Thomas ! […] La servitude est si pesante, que, même dans son Testament de l’Amour, parmi les plus touchantes plaintes et les plus cuisantes peines, la belle dame idéale qu’il a toujours servie, la médiatrice céleste qui lui apparaît dans une vision, l’Amour pose des thèses, établit « que la cause d’une cause est cause de la chose causée », et raisonne aussi pédantesquement qu’à Oxford. […] Nulle peine ne les rebutait.
Domingue et moi nous le portâmes dans l’intérieur de la forêt, où nous le fîmes revenir avec bien de la peine. […] Mais que savez-vous si l’objet de qui vous deviez attendre un bonheur si pur n’eût pas été pour vous la source d’une infinité de peines ? […] Quand elle vous aurait donné des enfants, ses peines et les vôtres auraient augmenté, par la difficulté de soutenir seule avec vous de vieux parents, et une famille naissante. […] élève ton âme vers l’infini pour supporter les peines d’un moment. » Ma propre émotion mit fin à mon discours. […] Les caractères vifs, sur lesquels glissent les peines légères, sont ceux qui résistent le moins aux grands chagrins.
Là, tandis que les uns perdaient autour d’un tapis verd les plus belles heures du jour, les plus belles journées, leur argent et leur gaieté, que d’autres, le fusil sur l’épaule, s’excédaient de fatigue à suivre leurs chiens à travers champs ; que quelques-uns allaient s’égarer dans les détours d’un parc dont, heureusement pour les jeunes compagnes de leurs erreurs, les arbres sont fort discrets ; que les graves personnages faisaient encore retentir à sept heures du soir la salle à manger de leurs cris tumultueux sur les nouveaux principes des économistes, l’utilité ou l’inutilité de la philosophie, la religion, les mœurs, les acteurs, les actrices, le gouvernement, la préférence des deux musiques, les beaux-arts, les lettres et autres questions importantes dont ils cherchaient toujours la solution au fond des bouteilles, et regagnaient, enroués, chancelans, le fond de leur appartement, dont ils avaient peine à retrouver la porte, et se remettaient, dans un fauteuil, de la chaleur et du zèle avec lesquels ils avaient sacrifié, leurs poumons, leur estomac et leur raison pour introduire le plus bel ordre possible dans toutes les branches de l’administration ; j’allais, accompagné de l’instituteur des enfans de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde. […] — Je substitue l’art à la nature, pour en bien juger. — Si vous vous exercez souvent à ces substitutions, vous aurez de la peine à trouver de beaux tableaux. — Cela se peut, mais convenez qu’après cette étude le petit nombre de ceux que j’admirerai en vaudront la peine. — Il est vrai. […] Une paysanne âgée décida les juges incertains : celui-ci, dit la bonne femme, me fait grand plaisir ; mais cet autre me fait grand peine. […] Nous reviendrons, nous, au clair de la lune, et peut-être trouverez-vous que la nuit a aussi sa beauté. — Je n’en doute pas, et je n’aurais pas grande peine à vous en dire les raisons… cependant le carrosse s’éloignait avec les deux petits enfans, les ténèbres s’augmentaient, les bruits s’affaiblissaient dans la campagne, la lune s’élevait sur l’horizon, la nature prenait un aspect grave dans les lieux privés de la lumière, tendre dans les plaines éclairées. […] En voilà bien suffisamment sur Vernet ; demain matin si je me rappelle quelque chose que j’aie omis et qui vaille la peine de vous être dit, vous le saurez.
On a peine à le croire et l’on est porté à supposer que la plupart de ces objets étaient des articles d’importation. […] Crupp, tendant à la suppression de la peine de mort, a été approuvé par la commission de la réforme judiciaire. […] Tels sont les Chinois, race positive ; ils ont poussé si loin l’art des supplices que nous avons peine à en croire les voyageurs. […] On pourra même trouver qu’il remplace la peine de mort par une peine presque pire que lu mort. […] Je m’arrache aux charmes des rivières de France, et c’est avec peine, car la rivière est la mère de toute la nature.
» « Ce que vous dites du pouvoir de la dot et de l’inutilité de la parure m’a fait rire, tout comme si je n’y avais point d’intérêt et comme si je n’avais rien de commun avec ces demoiselles qui perdent leurs peines et leur temps, sans s’attirer autre chose que de stériles douceurs. […] A peine puis-je me résoudre à parler à un médecin de mes maux ; et lorsque je parle à quelqu’un de ma tristesse, il faut que j’y sois, pour ainsi dire, forcée par un excès d’impatience que je pourrais appeler désespoir. […] Chacune d’elles est un rien, ou ne doit paraître qu’un rien, quand même elle serait quelque chose. » Mais voici qui se dessine déjà mieux et correspond, pour l’éclairer, à notre mystère : « Il me semble que j’ai quelque chose à te dire ; et quand je veux commencer, je ne vois plus rien qui vaille la peine d’être dit. […] Peut-être tu n’exigeras pas que tous ses regards soient pour toi, ni tous les tiens pour lui : tu ne te reprocheras pas d’avoir regardé quelque autre chose, d’avoir pensé à quelque autre chose, d’avoir dit un mot qui pût lui avoir fait de la peine un instant ; tu lui expliqueras ta pensée ; elle aura été honnête, et tout sera bien. […] Ainsi quand d’abord, pour ne pas se commettre près de Henri, l’amant de Joséphine, elle semble moins sensible qu’elle ne devrait à la peine de celle-ci, elle se le reproche bientôt ; la crainte de quelque malheur s’y mêle, et elle se laisse aller avec sa chère coupable à son mouvement généreux : « Oh bien !
. — Et moi aussi, lui dit son vieux père en le conduisant chez Pierino ; « Moi aussi, me répondit mon père, j’ai été un bon dessinateur ; mais pour l’amour de moi, qui suis ton père, qui t’ai mis au monde, qui t’ai nourri, élevé dans les arts et dans tous les principes de la vertu, ne voudras-tu pas, mon cher fils, prendre quelquefois ton cor et ta flûte, pour me récompenser de toutes mes peines, et charmer les derniers instants de ma vie ? […] Cependant mon père m’écrivait des lettres à me fendre le cœur ; il me priait de retourner auprès de lui, et me recommandait surtout de ne pas négliger de jouer de la flûte, talent qu’il m’avait donné avec tant de peine. […] Étant sortis de là, nous nous en allâmes à travers le Campo Santo, et l’église de Saint-Pierre ; et, par le derrière de celle de Saint-Ange, nous arrivâmes, non sans beaucoup de peine, à la porte du château. […] La raison en est que, lorsque j’eus fondu l’or de vos joyaux et celui de votre tiare, le cavalier que vous aviez chargé de me récompenser de toutes mes peines me paya avec des sottises. […] Il me dit alors : Pour l’amour de Dieu, liez votre épée, et n’en faites plus rien ; car il me semblait à toute heure voir mes entrailles percées. — Compère, lui répondis-je, vous n’aurez pas la peine de lier la vôtre, puisque vous ne l’avez point tirée.
XI Callisthène, d’une humeur austère, voyait avec peine aussi le projet d’Alexandre d’aller conquérir les Indes et de remplacer les Macédoniens dans son armée pour fonder en Perse un nouvel empire. […] C’est pourquoi j’ajoute foi sans peine à ceux qui disent que ce philosophe entra dans la conjuration des jeunes gens contre Alexandre ou qu’il les excita à la tramer. » Quelle conséquence ! […] Cette question semble d’abord être décidée par la loi macédonienne, d’après laquelle aucune peine ne pouvait être infligée à un accusé sans que son procès lui eût été fait dans une assemblée de Macédoniens ; mais cette loi n’était point applicable à Callisthène. […] Quelques-uns prétendaient que, ayant été renfermé dans une cage de fer, on l’y laissa dévorer par les poux ; d’autres, qu’on lui avait coupé le nez, les oreilles et d’autres membres, supplices usités chez les Orientaux et les nations barbares, qui ne comptent pour rien la plus grande peine que la société puisse infliger s’ils n’y ajoutent la durée et l’intensité de la douleur. […] Et j’en dis autant de toutes leurs autres vertus ; car ceci est encore bien plus vrai, quand on se donne la peine d’examiner les choses en détail.
Il dit, de la gloire, qu’elle expose ses amoureux à la calomnie, et des plaisirs, qu’ils donnent, trop de peine. […] Voilà comment, de chute en chute, depuis la retraite de mademoiselle Mars, et quand elle ne fut plus la reine de ce théâtre abandonné, pour donner le ton du beau langage et l’air du beau maintien, cette femme élégante, et quand une révolution nouvelle eut envahi ce monde à grand peine rétabli sur sa base fragile, il arriva que nous vîmes un beau jour, dans une cave étroite, naguère consacrée aux plus vils funambules, s’établir en gloussant… ô monstruosité du haillon vide et de la parole creuse, une incroyable réunion intitulée — eh ! […] eut grand peine à se faire entendre ; on n’entendait ce soir-là, ou pour mieux dire, on ne voyait que mademoiselle Mars, attirant à elle toute l’attention, toutes les sympathies. […] l’homme heureux qui se passe de moi, qui avais tant de peine à me passer de lui ! […] Maintenant, disent les messieurs et les dames, qu’elle vive ou qu’elle meure, ou bien que cette âme en peine remplisse son silence et sa solitude de ses regrets et de ses douleurs, que nous importe ?
C’était au réfectoire, que l’on subissait la peine. […] Tout disparut sous le serre-tête et le bandeau blanc, qui eurent peine à contenir cet ébouriffement rebelle. […] J’y prenais une peine incroyable et, à travers le vieux français, il me semblait m’enfoncer dans des broussailles inextricables. […] Est-ce que je vais regretter ce couvent, auquel j’ai eu tant de peine à m’accoutumer ? […] Marianne, elle, prit très mal la chose, elle éclata en sanglots, et on eut beaucoup de peine à la consoler.
Ils ont une estime demesurée de leur art ; et posant d’abord en principe, que le chef-d’oeuvre de l’esprit leur appartient, ils ne sont plus en peine que de sçavoir à quel genre de poësie il faut le fixer. […] On suit un objet avec d’autant plus de plaisir, qu’on l’embrasse avec moins de peine, et le coeur entre plus aisément dans la passion, quand l’esprit n’est pas occupé à démêler les circonstances qui la fondent. […] Sans parler davantage de la nouveauté que j’exige partout, du moins à quelque dégré, sans quoi ce ne seroit pas la peine d’écrire, les caracteres doivent être naturels, intéressans et soutenus. […] Quand on a vû le théatre si animé, on ne revient qu’avec peine au simple dialogue ; et la scene paroîtroit d’autant plus déserte, qu’on l’auroit vûë plus peuplée auparavant. […] N’est-ce pas assez d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théatre qui divertiront le public à nos dépens ?
On ne doit pas conclure de cet exemple, que jamais (…) ait signifié en latin perdre, ni later tems ou peine. […] Voici encore quelques exemples tirés de l’ecriture sainte où la cause est prise pour l’éfet. (…), elle portera son iniquité, c’est-à-dire, la peine de son iniquité. (…), où vous voyez que par la colère du seigneur, il faut entendre la peine qui est une suite de la colère. (…), c’est-à-dire, le salaire, la récompense qui est due à l’ouvrier à cause de son travail. […] Je crois qu’en ces ocasions, on peut s’épargner la peine d’une exactitude trop recherchée, et qu’il sufit de remarquer que l’expression est figurée, et la ranger sous l’espèce de trope auquel elle a le plus de raport. […] On trouve l’infini partout : mais quand une fois on est parvenu au point de division où ce qu’on divise n’est plus palpable, c’est perdre son tems et sa peine que de s’amuser à diviser. […] Il y a eu un tems où les ouvrages d’esprit tiroient leur principal mérite de la peine qu’il y avoit à les produire, et souvent la montagne étoit récompensée de n’enfanter qu’une souris, pourvu qu’elle eut été long-tems en travail.
On a fort cherché depuis quelque temps à relever des erreurs de fait dans les Mémoires de Saint-Simon, et l’on n’a pas eu de peine à en rassembler un certain nombre. […] Il a le nez un peu en l’air et assez mutin, la bouche maligne et d’où le trait n’a pas de peine à partir. […] Il avait beau se surveiller, il avait des silences expressifs et éloquents, ou des énergies d’expression qui emportaient la pièce ; « il lui échappait d’abondance de cœur des raisonnements et des blâmes. » Quand on le lit aujourd’hui, on n’a pas de peine à se figurer ce qu’il devait paraître alors. […] Si injurieux qu’en soient les termes pour Saint-Simon, ce n’est pas tant à lui que ce jugement fera tort qu’à celui qui s’y est abandonné ; et d’ailleurs on peut, jusqu’à un certain point, en contrôler l’exactitude, et cela en vaut la peine avant que quelqu’un s’en empare, ce qui aurait lieu au premier jour ; on ne manquerait pas de crier à la découverte et de s’en faire une arme contre Saint-Simon : Le duc de Saint-Simon, écrivait d’Argenson à la date de 1752, est de nos ennemis parce qu’il a voulu grand mal à mon père, le taxant d’ingratitude, et voici quel en a été le lieu.
Hegel n’avait pas encore découvert que le vainqueur a toujours raison, et, en tout cas, le bonhomme aurait eu peine à comprendre que c’était la France qui avait vaincu à Waterloo. […] L’œuvre se personnifie toujours pour elles en quelqu’un, et elles ont peine à trouver naturel qu’on ait combattu côte à côte sans se connaître ni s’aimer. […] Ses idées, je les reconstruisis sans peine en rapprochant quelques mots qui m’avaient paru autrefois inintelligibles, et dont je me souvenais. […] Faire de la peine à quelqu’un a toujours été pour moi une impossibilité.
Dans un moment où le soupçon régnait et où la discorde était près d’éclater parmi eux, il s’adressa à la dévotion italienne et fit diversion aux querelles moyennant des processions publiques et des prières : « Car de jeûnes, dit-il gaiement, nous en faisions assez. » Ces jeûnes étaient poussés aux dernières limites du possible : « Ni la ville ni nous ne mangeâmes jamais, depuis la fin de février jusques au vingt-deuxième d’avril, qu’une fois le jour : je ne trouvai jamais soldat qui en fît plainte. » Lui-même et les autres chefs ne mangeaient plus, depuis la fin de mars, qu’un petit pain, un peu de pois avec du lard et des mauves bouillies, et une fois le jour seulement : Le désir que j’avais d’acquérir de l’honneur, dit-il, et de faire souffrir cette honte à l’empereur (Charles Quint) d’avoir arrêté si longuement son armée, me faisait trouver cela si doux qu’il ne m’était nulle peine de jeûner. Ce chétif souper avec un morceau de pain m’était un banquet, lorsqu’au retour de quelque escarmouche je savais les ennemis être frottés, ou que je savais qu’ils étaient en même peine que nous.