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540. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

On peut faire mieux, on peut faire autrement ; on ne remplace pas plus une pensée poétique qu’on ne remplace une âme : chaque création de ce genre, pour autant qu’elle est poétique, est unique et irréparable ; ce qui a été dit par un poëte, un autre ne le redira pas. » De nos jours, où toutes les vocations sont remuées et où tous les numéros, même incomplets, ont chance de sortir, combien ne savons-nous pas de ces âmes poétiques qui essayent de s’exprimer partout où elles sont, en province, dans le fond d’un bureau, au creux d’une vallée, au bord de leur nid enfin, et cela sans trop de manie d’imitation, sans trop de rêve de gloire, mais pour se satisfaire humblement et se suffire ! […] Partout chez lui le contour est arrêté, la ligne définie.

541. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Il s’est écrié en finissant : Aux champs comme aux cités, l’homme est partout le même, Partout faible, inconstant, ou crédule, ou pervers, Esclave de son cœur, dupe de ce qu’il aime : Son bonheur que j’ai peint n’était que dans mes vers.

542. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Il représente dans toute sa force le mal que peut faire un mauvais ordre social à un esprit énergique ; il se rencontre plus souvent en Allemagne que partout ailleurs. […] Il suffit d’un jour où l’on ait pu prêter un appui par quelques pensées, par quelques discours, à des résolutions qui ont amené des cruautés et des souffrances ; il suffit de ce jour pour tourmenter la vie, pour détruire au fond du cœur, et le calme, et cette bienveillance universelle que faisait naître l’espoir de trouver des cœurs amis partout où l’on rencontrait des hommes.

543. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Et son universalité fait tort à sa violence : partout forcenée, elle ne paraît sérieuse nulle part. […] Dès lors, partout où sera l’émeute et l’insurrection, même la plus évidemment injuste et folle, même la plus sanglante, vous retrouverez cet insurgé délicat, qui n’aime pas l’odeur du peuple et à qui le peuple fait peur.

544. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Partout l’immensité,   L’infini. — Délivrance, extase. — Sur ces lames, Ô vaillants, lancez-vous ! […] La cause Wagnérienne triomphe en France comme partout : ce qui eût été imprudent au moment de la lutte devient nécessaire au moment de la victoire ; il importe aujourd’hui qu’une Revue « Wagnérienne » entre directement dans l’actualité de chaque jour pour y prendre la ferme attitude qui convient à son titre.

545. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Ses découvertes dès l’enfance sont célèbres ; partout où il portait son regard, il cherchait et il trouvait quelque chose de nouveau ; il lui était plus facile de trouver pour son compte que d’étudier d’après les autres. […] Il ne fait en quelque sorte que promulguer et reconnaître les choses de l’esprit en homme sûr qui n’a pas combattu depuis longtemps les combats intérieurs ; c’est l’homme de toutes les autorités et de toutes les stabilités qui parle, et qui se plaît à considérer partout l’ordre ou à le rétablir aussitôt par sa parole.

546. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Le philosophe qui étudie les idées des autres est trop enclin à les voir à travers les siennes : il se retrouve lui-même partout, il impose aux écrivains du passé les cadres artificiels de son propre système, comme a fait Hegel dans son Histoire de la philosophie, ouvrage éminent, mais d’un philosophe plus que d’un historien ; ou bien il les juge avec une sévérité excessive, leur demandant ce qui est de son temps et non du leur, exigeant des réponses à des questions qu’ils n’ont point connues, ce qui a été quelquefois le tort de l’école française. […] Ce qui n’était d’abord qu’un chapitre ou à peine un chapitre est devenu par son importance une science tout entière, et cette science elle-même a des chapitres qui sont presque des sciences, car l’infini est partout.

547. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Mais ne raisonnons point d’après ce qui se passe en Asie ; les passions humaines existent partout : là elles s’épuisent sur des individus, ailleurs c’est sur les choses ; toujours les hommes périssent. […] Dans tous les lieux où nous avons jadis obtenu des triomphes, nous avons eu des triomphes nouveaux ; partout où nous avions jadis fléchi devant la force même des choses, nous avons pu venger d’antiques injures.

548. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Serrer sa pensée autour des faits, qui est le grand mérite de l’historien, n’était pas possible à cette femme dont le moi a des pieds d’éléphant, qui se fourrent partout et qui écrasent tout… D’ailleurs l’Italie des Italiens n’était pas qu’un livre d’histoire ; c’était aussi un voyage où l’auteur avait le droit de parler de soi, et vous pensez si elle allait s’en servir, de ce droit, parfois insupportable ! […] — là comme partout !

549. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Baudelaire.] » pp. 528-529

Vous êtes, vous aussi, de ceux qui cherchent de la poésie partout ; et comme, avant vous, d’autres l’avaient cherchée dans des régions tout ouvertes et toutes différentes ; comme on vous avait laissé peu d’espace ; comme les champs terrestres et célestes étaient à peu près tous moissonnés, et que, depuis trente ans et plus, les lyriques, sous toutes les formes, sont à l’œuvre, — venu si tard et le dernier, vous vous êtes dit, j’imagine : « Eh bien !

550. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

La plupart des écrivains les plus lus, les plus connus du public, ceux que les lecteurs qu’ils ont si souvent charmés ou amusés nommeraient d’emblée et tout naturellement aux honneurs littéraires, manquent par malheur dans leur vie de cette considération et de cette consistance qui font qu’on soit à sa place partout.

551. (1875) Premiers lundis. Tome III « De l’audience accordée à M. Victor Hugo »

Puis, quand l’ancienne littérature est partout ; qu’elle occupe les places, les Commissions, les Académies ; que le gouvernement s’en rapporte à ses décisions en toute matière littéraire où il a besoin de s’éclairer ; quand, il y a quelques mois à peine, une pétition, signée de plusieurs auteurs classiques les plus influents, et tendant à obtenir pour eux le monopole du Théâtre-Français, est venue mourir au pied du trône ; n’y aurait-il pas, de la part du gouvernement du roi, peu de convenance et d’adresse à frapper d’interdiction la première œuvre dramatique composée depuis ce temps par un des hommes de la jeune littérature, une pièce avouée d’elle, réclamée par le public, et sur laquelle on veut bien fonder quelque espoir ?

552. (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »

Surtout Fénelon l’est par le goût, le délicat, le fin le négligent d’un tour simple et divin ; il l’est dans son Télémaque, dans ses essais de traduction d’Homère, ses Aventures d’Aristonoüs ; il l’est partout par une sorte de subtilité facile et insinuante qui pénètre et charme : c’est comme une brise de ces belles contrées qui court sur ses pages.

553. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IV. De l’analogie. — Comparaisons et contrastes. — Allégories »

Il y faut de la mesure : peu de manies sont plus insupportables que celle de trouver partout des ressemblances ou des différences ; c’est une recherche des plus fatigantes, et qui sent l’artifice.

554. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Chapelle est admis parmi eux comme homme d’esprit, comme bon convive, pour ajouter à leur attrait mutuel la joie et la gaîté qu’il portait partout avec lui.

555. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

D’ailleurs ce mépris de la caricature me froisse partout où je le rencontre, car la caricature a autant de droit à l’admiration que tout autre forme d’art. » Telles sont ces notes et cette conversation.

556. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

. : on ne peut plus s’occuper que d’elle ; on en est possédé, enivré : on la retrouve partout ; tout en retrace les funestes images ; tout en réveille les injustes désirs : le monde, la solitude, la présence, l’éloignement, les objets les plus indifférents, les occupations les plus sérieuses, le temple saint lui-même, les autels sacrés, les mystères terribles en rappellent le souvenir32. » « C’est un désordre, s’écrie le même orateur dans la Pécheresse 33, d’aimer pour lui-même ce qui ne peut être ni notre bonheur, ni notre perfection, ni par conséquent notre repos : car aimer, c’est chercher la félicité dans ce qu’on aime ; c’est vouloir trouver dans l’objet aimé tout ce qui manque à notre cœur ; c’est l’appeler au secours de ce vide affreux que nous sentons en nous-mêmes, et nous flatter qu’il sera capable de le remplir ; c’est le regarder comme la ressource de tous nos besoins, le remède de tous nos maux, l’auteur de nos biens34… Mais cet amour des créatures est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l’on est aimé comme l’on aime ; on est ingénieux à se rendre malheureux, et à former à soi-même des craintes, des soupçons, des jalousies ; plus on est de bonne foi, plus on souffre ; on est le martyr de ses propres défiances : vous le savez, et ce n’est pas à moi à venir vous parler ici le langage de vos passions insensées35. » Cette maladie de l’âme se déclare avec fureur, aussitôt que paraît l’objet qui doit en développer le germe.

557. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

Par exemple, après avoir vanté les pyramides d’Égypte, il ajoute : « Quelque effort que fassent les hommes, leur néant paraît partout.

558. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

Réimpressions d’œuvres contemporaines, réimpressions d’un autre siècle, partout ce signe de la stérilité.

559. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

partout où les idées philosophiques s’obstinent aujourd’hui à la voir, et où elle est si profondément déplacée.

560. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Saint-Marc Girardin »

Réimpressions d’œuvres contemporaines, réimpressions d’un autre siècle, partout ce signe de la stérilité.

561. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Quand on a de l’esprit, on en a partout, et dans la vertu même. […] Le froid devint glacial ; il y avait partout trois pieds de neige. […] Partout où il y a une puissance,  et il y en a partout, l’Aryen met un dieu qui n’est point un individu, mais une puissance. […] Je suis le principe de tous les êtres, et je souffle partout comme le vent ». […] Car le despotisme y est partout.

562. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Ce terrain, ainsi bosselé, n’a presque pas de plaines ; partout le roc affleure comme dans notre Provence ; les trois cinquièmes du sol sont impropres à la culture. […] Aujourd’hui nous avons l’homme cultivé et l’homme inculte, le citadin et le paysan, le provincial et le parisien, en outre autant d’espèces distinctes qu’il y a de classes, de professions et de métiers, partout l’individu parqué dans le compartiment qu’il s’est fait et assiégé par la multitude des besoins qu’il s’est donnés. […] C’est la Troade, l’île d’Ithaque, les côtes de la Grèce ; encore aujourd’hui on le suit à la trace, on reconnaît les formes des montagnes, la couleur de la mer, les sources jaillissantes, les cyprès, les aulnes où nichent les oiseaux de mer ; il a copié la nature stable et subsistante ; partout chez lui on pose le pied sur le sol solide de la vérité. […] La pastorale à la façon de Théocrite fut dans les pays helléniques une vérité ; la Grèce se plut toujours à ce petit genre de poésie fin et aimable, l’un des plus caractéristiques de sa littérature, miroir de sa propre vie, presque partout ailleurs niais et factice. […] Sa pensée flotte partout entre la cosmologie et la mythologie.

563. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Ducis était sur le chemin de la tragédie, telle qu’il l’eut souhaitée et qu’il l’appelait de ses vœux en la demandant partout autour de lui aux poètes de son temps ; mais la tragédie ne se commande point. […] Partout ailleurs je rampe, et ne suis plus moi-même. […] Les lettres de Ducis sont un peu partout ; ses Œuvres n’en contiennent qu’une faible partie ; la branche de correspondance avec Bernardin de Saint-Pierre est dans les Œuvres de ce dernier.

564. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

C’est ainsi qu’ayant eu communication des Mémoires, alors manuscrits, de Mme de La Rochejacquelein, revus et en partie rédigés par M. de Barante, il déclarait y avoir trouvé « la jouissance la plus vive que livre puisse jamais procurer. » Il y voyait tout ce qui constitue un morceau accompli d’histoire, « l’harmonie et la justesse d’un style partout adapté à la chose, l’art pittoresque qui met toujours et la scène et les personnages devant les yeux, l’intérêt le plus vif, le plus enthousiaste, le plus vertueux, qu’aucune période de l’histoire moderne ait jamais présenté, un intérêt qui s’attache aux personnes et qui ne se perd jamais dans les masses et les nombres abstraits, comme il arrive trop souvent. » Les Lettres de Mlle de Lespinasse, nouvellement publiées (1809), lui faisaient un effet bien différent ; c’était, pour lui, une lecture singulière qui lui laissait des impressions contradictoires, et où il se sentait quelquefois rebuté par la monotonie de la passion, souvent blessé d’un manque de délicatesse et de dignité dans la victime, mais attaché en définitive par la vérité et la profondeur de l’étude morale : « Un rapprochement, dit-il, que je faisais à chaque page augmentait pour moi l’intérêt de cette Correspondance. […] Quant à la nation, de même et par un mouvement de sympathie généreuse, il se sentait redevenir Français à mesure que la France était plus malheureuse et plus écrasée ; il aimait à se confondre avec nous dans une même douleur unanime : « J’ai toujours la même aversion, disait-il (mai 1814), pour la toute-puissance partout où elle se trouve, parce qu’en effet je la vois partout également immodérée dans son ambition et son orgueil… Je crains pour les plus forts l’ivresse du pouvoir à laquelle si peu de têtes résistent ; je la crains encore après la modération, vraiment digne des plus grands éloges, du premier moment.

565. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

J’ai pensé que la meilleure façon de vous remercier de vos avis, c’était d’en profiter, et partout où j’ai pu, j’ai passé votre lumière, j’ai rectifié une partie des fautes signalées. […] Comprenez-vous, monsieur, ce désespoir qui monte jusque sous les toits, qui heurte partout, qui demande au nom de Dieu et qui fait rougir d’oser manger, d’oser avoir chaud, d’oser avoir deux vêtements quand ils n’en ont plus ? […] Oui, Dieu est partout !

566. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Les explications mécanistes, nous les avons étendues aussi loin qu’il est possible, et même partout ; mais nous ne croyons pas pour cela que ce qui se retrouve partout soit le tout : c’est seulement un aspect universel de la réalité. […] En un mot, l’instinct, cette mémoire de l’espèce, aurait remplacé partout la mémoire et la conscience de l’individu.

567. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

De l’or, et puis c’est toute la magnificence des salles et des galeries ; du damas partout et à peine du velours, le tapissier en tout lieu, l’art nulle part ; et sur les murs chargés de plates allégories, peintes par des Vasari dont je ne veux pas savoir le nom, moins d’art encore qu’ailleurs… Ah ! […] Partout, montant et descendant, des hommes qui portent la hotte, la tête inclinée en avant, les bras ballants, et partout, çà et là, dans le vignoble, et tout là-bas, où ils ne sont que des points rouges, des points bleus, des reins baissées de femmes, que relèvent en plis puissants les courts cotillons.

568. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Un animal qui a échappé à la métamorphose en machine147, le singe, a fourni presque partout un verbe qui est le péjoratif d’imiter et que le grec n’avait pas, ni le latin, malgré la parenté syllabique de simius à simulare 148. […] Les paysans qui marchent à pied appellent volontiers leur bâton, mon cheval ; plaisanterie qui se retrouve un peu partout. […] Or, partout, en Europe, l’anémone est l’herbe au vent, la fleur ou la rose du vent192 : erba del vent (Gard), erba de vent (Milanais), erba do vento (Galicie), flor del viento (Espagne) ; c’est, en Allemagne : windroschen (la rose du vent) ; en Flandre, windkruid (herbe au vent) ; en Danemarck, windrose ; en Russie, wetrezina, la fleur du vent.

569. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Elle change de forme, les actes qui sont ainsi qualifiés ne sont pas partout les mêmes ; mais, partout et toujours, il y a eu des hommes qui se conduisaient de manière à attirer sur eux la répression pénale. […] Depuis le commencement du siècle, la statistique nous fournit le moyen de suivre la marche de la criminalité ; or, elle a partout augmenté.

570. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Cette idée, c’est la Justice dans la Révolution, qui est une idée de Proudhon encore, de Pyrrhus-Proudhon, qui n’est point « le rival qu’il abhorre », mais qu’il rencontre partout et toujours ! […] Partout où Michelet a trouvé que l’éducateur chrétien faisait quelque chose, il a conseillé le contre-pied de cette chose : — la chose opposée. […] La guenille chrétienne cousue à la guenille païenne, vous les retrouverez partout et à toute page, se déchirant chacune un peu plus d’être cousue à l’autre, dans ce Cours de 1847 d’où l’idée divine a été bannie pour être remplacée par l’idée humaine, et où l’historien, trop historien pour ne pas savoir l’extraordinaire pouvoir des légendes, ne peut s’empêcher d’admirer en passant celle de Jeanne d’Arc, même après celle de la Tour-d’Auvergne, mais ne l’admire pourtant que parce que Jeanne était une fille du peuple, bien plus que parce qu’elle est la vierge directement inspirée de Dieu, dans de surnaturelles révélations !

571. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Partout où elles ont régné, — qu’on interroge l’histoire !  […] Dessein violent qui trouva son obstacle partout, et dans la majestueuse résistance du Dr Pusey, et dans celle du parti qu’il représente, et parmi les anglicans eux-mêmes. […] Déjà nous avons fait la part de la noble ténacité anglaise qui s’obstine si fièrement dans ses coutumes, du génie traditionnel qui respire partout en Angleterre ; ajoutons à cela l’influence du gouvernement sur ces têtes si naturellement politiques, et cette double déduction introduite dans l’appréciation à vol de pensée que nous hasardons ici, il restera, pour qui va nettement au fond des réalités, une religion insuffisante, une formule vaine pour l’esprit religieux de l’Angleterre et ses exigences actuelles.

572. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Dans son Dominique, la nature est partout, fondue, mêlée, associée à l’action. […] Elles sont partout, dans les réticences même et dans les omissions. […] Souvenez-vous de cette promenade aux environs de la ville, sur les grandes routes, un soir d’avril que le ciel était ardent au-dessus des arbres couverts de bourgeons, l’atmosphère imprégnée de l’odeur des végétations naissantes, et qu’il y avait partout « des insectes nouveau-nés, que le vent balançait comme des atomes de lumière ».

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