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1067. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Après ce sacrilège du feu enlevé aux demeures célestes, les fléaux vengeurs, de nouvelles fièvres et des maigreurs décharnées, furent infligés à la terre ; la mort, jusque-là tardive, précipita ses pas contre les vivants : c’est ainsi que, sur des ailes refusées à l’homme par les dieux, Dédale osa tenter le vide des airs, le bras d’Hercule força les portes de l’Achéron. […] Ta voix atténuerait la grandeur des choses que tu oserais célébrer ainsi. […] que moi, simple affranchi sans fortune, j’ai osé déployer hors de mon petit nid des ailes plus vastes : cet aveu, en retranchant à ma noblesse, ajoutera à mon mérite.

1068. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

À ces trois titres, j’ose donc parler ici de ces trois grands hommes ; à un autre titre encore, j’aime à parler de statues. […] J’étais ivre de marbre ; j’avais dix-huit ans, âge où les impressions sont des vertiges ; je n’osais pas me faire présenter à Canova ; j’adorais en silence et de loin son génie. […] Les débris du toit paternel de Saint-Lupicin vendus à l’encan, que tu n’oseras plus regarder inaperçu que de loin, pendant que la fumée de l’étranger, se levant au souffle d’hiver, te rappellera ce cher foyer où ta jeune mère réchauffait dans ses mains tes mains d’enfant glacées par la neige !

1069. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

« L’enfant effaré le regarda, puis commença à trembler de la tête aux pieds, et, après quelques secondes de stupeur, il se mit à fuir en courant de toutes ses forces sans oser tourner le cou ni jeter un cri. » Il faut avouer que l’évêque avait bien placé son trésor. […] La publicité du dépôt est un attentat à la pudeur, le désespoir inscrit à perpétuité sur l’enfant, oui ; mais enfin le dépôt existe, la loi ne l’a pas encore osé supprimer. […] C’est ce que nous n’oserions dire ; c’est même ce que nous ne croyons pas.

1070. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

L’homme qui prend ce titre et qui ose dire à ses lecteurs : « Je vais écrire ma pensée cosmique », dit par là même : « Je vais vous donner le livre universel, l’Évangile de l’univers. […] Je n’ose me flatter d’avoir satisfait à des conditions si difficiles à remplir, et d’avoir évité des écueils dont je ne sais que signaler l’existence. » X « Le faible espoir que j’ai d’obtenir indulgence du public repose sur l’intérêt témoigné, depuis tant d’années, à un ouvrage publié peu de temps après mon retour du Mexique et des États-Unis, sous le titre de Tableaux de la nature. […] La description de ces espaces, la physique du monde, ne peut commencer que par les corps célestes, par le tracé graphique de l’univers, je dirais presque par une véritable carte du monde, telle que, d’une main hardie, Herschel le père a osé la figurer.

1071. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Ils l’accusaient d’entraver les conceptions du génie de scrupules impertinents et de superstitions puériles ; mais ils n’osaient se servir d’aucun mot mal noté dans ses Remarques. […] On n’eût pas osé donner des rangs, désigner les premiers et les derniers, après la parole du Christ, qui laisse cette question de rang dans une incertitude redoutable. […] Le sacrifice que les amis de Pascal firent en son nom, il l’eût fait lui-même, plus discrètement peut-être, ou au prix de moindres pertes ; et encore qui l’oserait dire ?

1072. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation. […] Ceux-là, du moins, j’ose m’en flatter, me sauront gré d’avoir entrepris cette petite étude, écrite pour leur agrément et leur édification. […] Et qui donc oserait s’écrier : « Et moi aussi, je suis un artiste ! 

1073. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Dans cet instant, mon petit faon favori était auprès de nous : « Bois le premier », lui dis-tu avec douceur, en lui tendant la coupe végétale ; mais le timide animal, peu habitué à ta vue, n’osa pas s’incliner pour boire, tandis qu’il but sans défiance quand je pris la coupe de ta main, et que je la lui tendis dans la mienne. […] Non, non, je n’ose plus me fier à lui : c’est au fils de mon seigneur qu’il convient de le garder. […] Je n’ose pas non plus éteindre en moi cette étincelle de vie ; car l’enfer le plus profond, où ne brille jamais le soleil, attend le misérable qui porte sur lui une main homicide.

1074. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Devine si tu peux, et choisis si tu l’oses ! […] Qui donc en oserait troubler le grand repos ? […] « Et le doigt insolent d’un vil calculateur « Comme un nombre oserait chiffrer son Créateur ?

1075. (1914) Boulevard et coulisses

Ceux mêmes d’entre nous qui avaient une ambition démesurée n’auraient pas osé la proclamer trop bruyamment, de peur de ridicule. […] Je me rappelle qu’un jour, dans un célèbre café du boulevard où j’avais été admis par faveur… j’ose à peine vous dire le nom de ce café pour ne pas vous plonger dans un passé trop lointain… c’était Tortoni… il y a aujourd’hui à la place un magasin de chaussures. […] Il ne sait plus ou il n’ose plus présenter au lecteur des aspects généraux et larges d’une époque ; il rétrécit et use son talent dans le détail.

1076. (1923) Au service de la déesse

Et maintenant, qui oserait dire que la pensée de Némésis ait disparu de toutes âmes tout à fait ? […] Vous n’osez pas supposer qu’on écrit ce morne jargon sans le faire exprès. […] Francis Jammes n’est pas de ces Pascaliens qui ont la haine du moi et n’osent parler d’eux. […] Qui oserait, là-dessus, jeter la pierre à M.  […] Et maintenant, on n’oserait plus y toucher ?

1077. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

C’est à peine si j’ose parler d’un travestissement de Byron, qui a dû à la pantomime expressive et puissante de madame Dorval quelques soirées d’applaudissements. […] Oserons-nous bien parler d’Angelo ? […] Pourtant il y a parmi nous plus d’une conscience rétive, plus d’une mémoire obstinée qui ose comparer M.  […] Je n’ose combattre l’avis de Napoléon, mais je n’ose m’y ranger ; je laisse à de plus fins le soin de prendre un parti. […] et la tente du roi des rois, du chef de la flotte grecque, simulée par une baraque égratignée où l’on n’oserait pas montrer les singes.

1078. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Combien de temps encore ta fureur osera-t-elle nous insulter ? […] Ose le nier : tu te tais ! […] « — Il y a longtemps aussi, lui dis-je, que j’attends cet ouvrage, et cependant je n’ose pas vous presser, car j’ai appris de notre ami Libon, dont vous connaissez la passion pour les lettres, que vous n’interrompez pas un seul instant ce travail, que vous y employez tous vos soins et que jamais il ne sort de vos mains ; mais il est une demande que je n’avais jamais songé à vous faire et que je vous ferai, maintenant que j’ai entrepris moi-même d’élever quelque monument à ces études qui me furent communes avec vous, et d’introduire dans notre littérature latine cette ancienne philosophie de Socrate. […] Comment ensuite oserait-elle prendre résolument et poursuivre énergiquement un parti, s’il n’y a point de règles certaines qui la dirigent ?

1079. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Chez Riche, je trouve Scholl, en train de dîner, et qui n’ose s’aventurer place du Châtelet, à l’Opéra-Comique, où il a une place, pour la première de Werther. […] Je ne puis m’empêcher de leur dire, dans un petit accès de nervosité : « Vous allez trouver que c’est prétentieux, eh bien, j’attribue cette disposition du public, à ce que, dans le moment, en France, on commence à avoir horreur et peur de l’honnêteté, qui devient gênante pour la masse du public, du public qui n’a pas à apporter dans ma vie, ou dans mon métier, l’indulgence pour une action basse, pour une faiblesse, pour une trahison de principe… car je crois être le type de l’honnête homme littéraire, du persévérant dans ses convictions, et du contempteur de l’argent… et j’oserai affirmer que je suis le seul, l’unique lettré de l’heure présente, qui, avec l’autorité de mon nom, ayant pu faire encore pendant dix ans, des romans bons ou mauvais, mais très bien payés, ne les a pas faits, dans la crainte qu’ils fussent inférieurs à ceux écrits, dans les années antérieures. […] Samedi 21 octobre Abordé par Stevens, qui me parle du travail incessant, effréné, de son vieil âge, me jetant dans l’oreille : « Je n’ose pas le dire, j’ai fait soixante-quinze tableaux, depuis le mois de janvier !  […] » Barrès est en train d’écrire une pièce politique : Une journée parlementaire, où il n’a pas osé risquer une séance ; toutefois il craint que la pièce ne soit arrêtée par la censure.

1080. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Leur désir a été d’exprimer immédiatement l’inexprimable, si j’ose dire, de fondre leur âme avec la conscience universelle, afin de noter, par une sorte d’auscultation intellectuelle, jusqu’aux pulsations de la matière, jusqu’à la respiration du monde. […] Il recueille les fulgurations de l’Être sur l’écran de son esprit, mais n’ose se plonger dans la source de feu intérieur, éblouissante. […] J’oserais presque dire que mes vers n’ont rien à voir avec ma préface. […] Par exemple qui est réaliste et qui ose avouer ne l’être pas ?

1081. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Ou qu’il avait un si mauvais caractère que personne n’osait lui mettre un mot. […] La preuve c’est que Blanchard n’ose plus venir me voir. […] qu’oses-tu souhaiter ? […] Car le peuple ne met guère de différence entre ce qui est, si j’ose ainsi parler, à mille ans de lui, et ce qui en est à mille lieues. […] Les canons qui avaient du ventre, qui osaient avoir du ventre.

1082. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Il est philosophe, il est moraliste ; il a en lui les lumières et la foi en tous les progrès ; la barbarie, sous quelque forme qu’elle ose reparaître, l’indigne et fait bouillonner son sang.

1083. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Cela intriguait fort notre philosophe, qui aimait beaucoup madame Legendre, et osait la railler de ce petit faible assez commun même chez les honnêtes femmes.

1084. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Un abbé, à qui Perrault attribue du génie, et qui le représente lui-même, défend les modernes contre un Président qu’il donne pour savant et idolâtre des anciens, et qu’il fait imbécile : l’abbé est soutenu d’un chevalier, sot à boutades, à qui l’auteur confie le soin de lancer les énormités paradoxales qu’il veut insinuer, et n’ose pourtant avancer sérieusement.

1085. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Henri Rochefort, Émile Bergerat, Alphonse Allais, Étienne Grosclaude n’ont point d’analogues dans l’antiquité, et j’ose dire qu’ils n’ont, dans les temps modernes, que de vagues précurseurs : Swift, si vous voulez, et un peu Rabelais pour l’ironie méthodique du fond ; Cyrano et les grotesques du XVIIe siècle pour le comique du vocabulaire… Encore est-ce une concession que je vous fais.

1086. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Prévost ose encore écrire sérieusement : « Le front las des penseurs (page 32) » ; il nous dit que la clientèle était peu lucrative à Tonneins (idem) ; il nous parle d’« un avenir politique naissant de la notoriété du génie de Paul Delcombe (page 91) », etc., etc… Beaucoup d’écrivains d’un réel talent commettent aujourd’hui des fautes de ce genre.

1087. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Le succès a été plus grand qu’on n’eût osé l’espérer pour un livre écrit en une langue inconnue de la plupart des lecteurs ; mais Frédéric Mistral, qui sait aussi le français, avait accompagné son texte d’une version excellente et presque tout le charme se conservait comme dans ces Lieder de Henri Heine traduits par lui-même.

1088. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Qui donc ose se plaindre d’avoir aimé ?

1089. (1890) L’avenir de la science « XI »

Fixée d’ordinaire dans une littérature antique, dépositaire des traditions religieuses et nationales, elle reste le partage des savants, la langue des choses de l’esprit, et il faut d’ordinaire des siècles avant que l’idiome moderne ose à son tour sortir de la vie vulgaire, pour se risquer dans l’ordre des choses intellectuelles.

1090. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

« Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maîtresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule », dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ».

1091. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

S’il n’a point eu, comme Corneille, la gloire de tirer la Tragédie du chaos, de lui imprimer le premier ce caractere de noblesse & de dignité qui lui est essentiel, d’en fixer les regles & les beautés parmi nous ; qui osera lui disputer celle de s’être fait un genre qui lui est propre, d’avoir égalé, surpassé même, à quelques égards, les chef-d’œuvres de son prédécesseur ?

1092. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

« Seigneur, je n’ose me montrer à vous, parce que je suis nu. » — « Comment sais-tu que tu es nu ?

1093. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Nous croyons connaître un peu l’antiquité, et nous osons assurer qu’on chercherait longtemps chez les plus beaux génies de Rome et de la Grèce avant d’y trouver rien qui soit à la fois aussi simple et aussi merveilleux.

1094. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Malgré l’ignorance des effets et des causes, et les règles de convention qui ont été les suites de cette ignorance, j’ai peine à douter qu’un artiste qui oserait négliger ces règles, pour s’assujettir à une imitation rigoureuse de la nature, ne fût souvent justifié de ses pieds trop gros, de ses jambes courtes, de ses genoux gonflés, de ses têtes lourdes et pesantes, par ce tact fin que nous tenons de l’observation continue des phénomènes, et qui nous ferait sentir une liaison secrète, un enchaînement nécessaire entre ces difformités.

1095. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Si le physique, dont l’effet ne cesse jamais, doit, avec le temps, donner aune contrée la supériorité sur une autre, j’oserais prédire qu’un jour viendra où la Russie fournira les autres contrées de l’Europe de grands anatomistes, de célèbres chirurgiens et peut-être même de profonds chimistes.

1096. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Si après renseignement préalable, quelqu’un, — n’importe qui, — avait osé publier sur Mme de Saman, qui n’a pas, je crois, toujours porté ce nom-là en littérature, le livre qu’elle vient de publier sur elle et eût dit à la troisième personne ce qu’elle dit, elle, à la première, à quel effroyable procès en diffamation ne serait-il pas exposé ?

1097. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Touchez-y donc, si vous l’osez !

1098. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Au bout de toutes les incroyables folies qu’il ose, l’auteur a senti le navrement de la déception.

1099. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

Littérairement trop martelé, trop retentissant des hugotismes qui tyrannisent la mémoire ou la pensée de l’auteur, il a parfois des pages d’une certaine grâce et même d’une certaine force ; mais tout cela se noie et se perd dans l’absurdité d’un système (si on ose ainsi nommer de telles billevesées) qui a eu sur Paul Meurice la même influence que sur son livre et sur son héros.

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