C’est là l’objet ou la fin de la comédie. […] Le choix des objets & la vérité de la peinture caractérisent la bonne comédie. […] Tels sont dans cette partie l’objet & le fruit de la critique. […] En un mot il n’y a qu’une sorte d’objets qui doivent être bannis de la Poésie, comme de la Peinture : ce sont les objets dégoûtans, & la rusticité peut ne pas l’être. […] Il doit y avoir une masse de gloire pour le corps qui se distingue ; car si la gloire n’est pas l’objet de chaque soldat en particulier, elle est l’objet de la multitude réunie.
On en retrouve trace et témoignage dans le présent volume ; cette âme semble tout à fait vouée à aimer sans être aimée, sans trouver de juste réponse dans l’objet de son erreur. […] Un ami poète, qui l’avait souvent entourée de ses soins, mais dont l’absence s’était fait remarquer un jour, dans un des deuils trop fréquents qui enveloppèrent ses dernières années, devint l’occasion, l’objet de ce cordial et vibrant appel : La voix d’un ami Si tu n’as pas perdu cette voix grave et tendre Qui promenait ton âme au chemin des éclairs Ou s’écoulait limpide avec les ruisseaux clairs, Éveille un peu ta voix que je voudrais entendre. […] Quand la belle et brillante Delphine, Mme Émile de Girardin, fut enlevée avant l’heure, Mme Desbordes-Valmore, qui l’avait vue commencer et qui s’attendait si peu à la voir finir, eut un hymne de deuil digne de son noble objet, et dans lequel cependant elle prête un peu, je le crois, de sa mélancolie à l’éblouissante muse disparue ; mais le mouvement est heureux, le ton général est juste et d’une belle largeur : La mort vient de frapper les plus beaux yeux du monde : Nous ne les verrons plus qu’en saluant les cieux. […] La seconde fille de Mme Desbordes-Valmore, poète également si l’on peut appeler de ce nom la sensibilité elle-même, avait plutôt en elle la faculté de souffrir de sa mère, cette faculté isolée, développée encore et aiguisée à un degré effrayant ; pauvre enfant inquiet, irritable, malade sans cause visible, elle se consumait, elle se mourait lentement, et par cela seul qu’elle se croyait moins regardée et favorisée, moins aimée ; devenue l’objet d’une sollicitude continuelle et sans partage (car elle était restée seule au nid maternel), rien ne pouvait la rassurer ni apprivoiser sa crainte, et la plus tendre chanson de sa mère ne faisait que bercer son tourment sans jamais réussir à l’apaiser ni à l’endormir : Inès Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée.
Car il faudrait, si l’on étudiait l’histoire de la Conférence, et Dieu sait que ce n’est pas mon intention dans cette causerie, se garder de confondre ce genre spécial et un peu factice avec l’éloquence de la chaire et celle de la tribune ; ce qui rehausse ces deux genres, c’est la gravité de l’objet poursuivi dans les oraisons et dans les harangues, objet religieux, objet politique. […] Non certes, et une conférence préparatoire était donc quasiment sans objet.
Pourquoi l’érudit est-il en France, je ne dis pas l’objet de la raillerie des esprits légers ce serait pour lui un titre d’honneur — mais un meuble inutile aux yeux de bien des esprits délicats, quelque chose d’analogue à ces vieux abbés lettrés qui faisaient partie de l’ameublement d’un château au même titre que la bibliothèque. […] Quel est le philologue de nos jours qui apporte dans ses recherches l’ivresse des premiers humanistes, Pétrarque, Boccace, le Pogge, Ambroise Traversari, ces hommes si puissamment possédés par l’ardeur du savoir, portant jusqu’à la mysticité la plus exaltée le culte des études nouvelles dont ils enrichissaient l’esprit humain, souffrant les persécutions et la faim pour la poursuite de leur objet idéal ? Quel est l’orientaliste qui délire sur son objet comme Guil-laume Postel ? […] Personne ne s’en offense chez les humanistes de la restauration carlovingienne, ni chez ceux de la Renaissance : il faut que l’esprit humain s’amuse d’abord quelque temps de ses découvertes et des résultats nouveaux qu’il introduit dans la science, qu’il s’en fasse un plaisir, quelquefois même un jouet, avant d’en faire un objet de méditation philosophique.
Hennequin a voulu fonder la critique scientifique et donner le plan d’une étude complète d’esthopsychologie : il proposait ce nom pour désigner un ensemble de recherches qui formeraient une science véritable, ayant « un objet, une méthode des résultats, des problèmes » (p. 218). […] Elle n’a pas pour objet d’envisager l’œuvre d’art dans son essence, son but, son évolution, en elle-même ; mais uniquement au point de vue des relations qui unissent ses particularités à certaines particularités psychologiques et sociales, comme révélatrices de certaines âmes ; l’esthopsychologie est la science de l’œuvre d’art en tant que signe. » Ce dernier mot annonce déjà quelle sera la méthode. […] Voilà l’objet de la première analyse, d’après M. […] Suit ce paragraphe extraordinaire (p. 168 et sq.) : « Le livre sera reproduit ainsi comme un objet de lecture réelle sur lequel se seront fixés des yeux humains froids, souriants, émerveillés, hagards, ou à demi clos d’une douleur qui se contient, yeux d’hommes, las de vrais spectacles, limpides ou cruels yeux de femme, yeux ternes des oisifs, yeux lumineux d’adolescent qui, se durcissant aux fictions, s’accoutument à la vie.
Plus que jamais on risque, devant un objet qui excite tant de sentiments divers, de confondre le vrai et le voulu, la réalité et l’idéal, la science, et la pratique. […] Les jugements de la conscience, même lorsqu’un système les formule en propositions plus ou moins générales et les enchaîne logiquement, n’impliquent pas le même rapport du sujet à l’objet que les jugements de la science. Et sans doute, il nous est difficile d’empêcher que la conscience se mêle à la science, lorsque l’objet que nous proposons à notre étude scientifique est justement une idée morale. […] Aurions-nous réussi, en comparant analytiquement les circonstances de leur apparition, à découvrir les phénomènes avec lesquels leur rapport est constant, et d’autre part à prouver, en dérivant ce rapport de vérités plus générales, qu’il est autre chose qu’une coïncidence, alors la loi de la production de l’égalitarisme nous serait connue ; il serait pour nous, dès lors, l’objet d’une véritable « science ».
L’âme qui est fortement émue, s’attache tout entière à son objet, et ne va point s’écarter de sa route pour faire contraster ensemble des mots ou des idées. […] Alors il produit des beautés ; il relève une idée par une autre ; il avertit l’esprit de son étendue, en lui faisant voir à la fois des objets qui sont à une grande distance ; il fait éprouver rapidement des sensations différentes ou contraires, et produit par des mélanges une sorte de sentiments combinés, souvent plus agréables que les sentiments simples. […] On nous reproche la monotone symétrie de nos jardins : toujours un objet y est placé pour correspondre parfaitement à un autre ; rien d’isolé, rien de solitaire. […] Dans ses paysages ou riants ou sublimes, elle réveille à chaque pas l’imagination par quelque objet que l’imagination n’attend pas.
Cette Histoire est en effet écrite avec pureté, avec noblesse, & de ce ton sensible & communicatif, qui fait passer, avec l'instruction, l'amour de l'objet qu'on présente. […] Quel objet plus intéressant peut se procurer tout homme qui écrit !
Il n’a pas pour objet de persuader que les choses s’amenderaient si l’on y apportait quelque changement proposé par l’auteur. […] On n’a pas cru qu’il fût possible de se soustraire entièrement à cette fatalité de nos habitudes mentales et il a paru suffisant d’avertir que le véritable but de cette étude est ailleurs, que l’on ne s’y est proposé d’autre objet que celui-ci : mettre entre les mains de quelques-uns un appareil d’optique mentale, une lorgnette de spectacle qui permette de s’intéresser au jeu du phénomène humain par la connaissance de quelques-unes des règles qui l’ordonnent.
Il a composé deux ouvrages principaux sur ces objets ou sujets du monde intérieur : Recherches sur la nature et les lois de l’imagination, 1807 ; Études sur l’Homme, ou recherches sur les facultés de sentir et de penser, 1821. […] Il publia en 1815 un volume de Pensées sur divers objets de bien public, et une brochure toute politique, du Pacte fédéral ; c’était poser sa candidature pour le nouvel ordre de choses. […] Sa longue expérience des choses et des hommes ne l’avait pas saturé ni surchargé, mais seulement excité et mis en goût : il avait « de cette alacrité, de cette gaieté qui, en donnant du prix à toute chose, nous fait chérir les hommes non seulement comme frères, mais comme objets d’étude, dépensée, de jouissance ». […] Les couleurs se perdent avec le temps, et l’esprit, ne trouvant plus dans la mémoire que des objets décolorés, se ternit. […] Les noms, les titres, les vieilles fortunes et les vieilles réputations, autrefois objets de tant de jalousies, demeurèrent ensevelis, et les grandeurs nouvelles que l’on vit s’élever, loin d’être des objets d’envie, ne furent plus que des objets d’espérance pour des hommes nouveaux.
Le sentiment du beau intellectuel, alors même qu’il s’applique aux objets de littérature, doit inspirer de la répugnance pour tout ce qui est vil et féroce ; et cette aversion involontaire est une garantie presque aussi sûre que les principes réfléchis. […] Si l’analyse remonte jusqu’au vrai principe des institutions, elle donnera un nouveau degré de force aux vérités qu’elle aura conservées ; mais cette analyse superficielle, qui décompose les premières idées qui se présentent, sans examiner l’objet tout entier, cette analyse affaiblit nécessairement le mobile des opinions fortes. […] Si vous laissez tout s’effacer, tout s’avilir, la force pourra dominer ; mais aucun éclat véritable ne l’environnera, les hommes seront mille fois plus dégradés par la perte de l’émulation, que par les fureurs jalouses dont la gloire du moins était encore l’objet. […] L’activité nécessaire à toutes les nations libres, s’exerce par l’esprit de faction, si l’accroissement des lumières n’est pas l’objet de l’intérêt universel, si cette occupation ne présente pas une carrière ouverte à tous, qui puisse exciter l’ambition générale. […] Le scélérat pourrait ainsi ravir à l’homme de bien tous les objets de son culte ; car c’est toujours au nom d’une vertu que se commettent les attentats politiques.
Et dès lors le scepticisme de Montaigne sur les objets métaphysiques est un scepticisme transcendental, très limité par conséquent et circonscrit. […] S’il veut nous retrancher toutes les passions qui troublent la vie, en éloignant de notre vue les objets de ces passions, c’est qu’il estime au moins la réalité de la vie. […] Soyons libres aussi à l’égard de toutes les formes de la vie sociale : ne croyons pas le bien et la vérité attachés à ces formes politiques ou religieuses, d’une croyance trop passionnée qui nous arrache à nous-mêmes et nous donne aux objets de notre fantaisie. […] Le grand bien pour Montaigne, et le principal objet, c’est la paix. […] Il lui propose l’homme comme l’universel objet de notre connaissance et de notre intérêt.
Les deux paysages d’Amand sont froids, monotones, brouillés ; beaucoup d’objets entassés les uns sur les autres ; et chaque objet bien chargé de crayon, sans effet.
Essentiellement, le mot convient à deux emplois ; il désigne, assez mal, les objets, il décrit, — et il crée des idées, il idéalise. […] Quoi qu’il en soit, l’écrivain, en le faisant, tentera d’analyser l’objet qu’il veut montrer : il le dissociera en ses parties et dira minutieusement à quelle catégorie chacune d’elle ressortit. […] Absolument parlant, les mots dans cet emploi sont un moyen de science et les œuvres qui sont ainsi conçues ne sont littéraires, si elles le sont, que lorsqu’elles traitent d’objets fictifs inventés ou dénaturés spécialement en vue d’émouvoir, malgré le mode par lequel ils sont représentés. […] Il resterait encore à montrer que l’indéfini, par ce qu’il oblitère dans les objets et par ce qu’il ne peut eu altérer que certaines catégories, coïncide le plus souvent avec le beau, le charmant, le suprême. […] Aux yeux des citoyens de la plupart des états, l’artiste est un ouvrier en articles de luxe qui fabrique des objets propres à leur faire passer une bonne soirée au théâtre, ou à les délasser, pendant quelques heures dédaigneusement perdues à lire.
La vivacité de nos désirs tient aux difficultés qu’ils rencontrent ; l’ébranlement de nos jouissances à la crainte de les perdre ; la vivacité de nos affections aux dangers qui menacent les objets de notre amour. […] Souvent alors les palmes de l’Ange de paix ombragent notre tête abattue, et qui sait si cet Ange n’est pas l’objet même que nous regrettons ? […] L’occupation rend de la saveur à l’existence, et les beaux-arts ont tout à la fois l’originalité des objets particuliers et la grandeur des idées universelles. […] -C. annonce que sa mission est d’apprendre aux hommes que le malheur a pour objet de purifier l’âme et que le bonheur céleste est obtenu par les revers supportés religieusement ici-bas. […] Il prétendait que les hommes ne devaient avoir que le plaisir pour objet dans ce monde ; mais comme il est très difficile de s’en assurer les jouissances, il conseillait la mort à ceux qui ne pouvaient les obtenir.
On apperçoit sans peine ses fautes relatives, quand on a sous les yeux en même-tems les objets qui n’ont pas entre eux le rapport qu’ils doivent avoir. […] Pour remarquer les fautes relatives d’un poëme, il faut se rappeller ce qu’on a déja vû ou entendu, et retourner pour ainsi dire sur ses pas afin de comparer les objets qui manquent de rapport ou de proportion.
Comme lui-même, dans sa première jeunesse, il n’était pas dirigé, il se trompa plus d’une fois sur les objets de son émulation, et se prit au faux honneur. […] Et puis, l’objet de son idéal secret et de son ambition réelle, nous le savons à présent. […] C’est l’attention seule, lui dit-il, qui grave les objets dans la mémoire : « Il n’y a pas au monde de marque plus sûre d’un petit et pauvre esprit que l’inattention. […] Non pas que ce fils, objet de tant de culture et de zèle, ait été en rien indigne de son père. […] Les femmes, en général, n’ont guère qu’un objet, qui est leur beauté, sur lequel il est à peine une flatterie qui, pour elles, soit trop grosse à avaler.
En tête du tome XIIme de son Histoire naturelle, il confesse avec une sorte d’ingénuité cet impérieux besoin de sa nature, qui le sollicite à introduire dans son Histoire quelques discours généraux où il puisse se développer, traiter de la nature en grand et se consoler de l’ennui des détails : « Nous retournerons ensuite à nos détails avec plus de courage, dit-il, car j’avoue qu’il en faut pour s’occuper continuellement de petits objets dont l’examen exige la plus froide patience et ne permet rien au génie. » Quand il a dit que le génie n’était qu’une plus grande aptitude à l’application et une plus grande patience, on voit que Buffon n’entendait point cette patience froide qui n’a rien de commun avec le feu sacré. […] Il attribuait le génie à la continuité de la pensée sur un même objet, et il voulait que la parole en sortît comme un fleuve qui s’épand et baigne toutes choses avec plénitude et limpidité. […] Buffon n’y présente point son hypothèse comme réelle, mais comme un simple moyen de concevoir ce qui a dû se passer d’une manière plus ou moins analogue, et de fixer les idées sur les plus grands objets de la philosophie naturelle. […] On dit que Buffon aimait fort le romancier Richardson « à cause de sa grande vérité, et parce qu’il avait regardé de près tous les objets qu’il peignait ». […] Nulle part d’ailleurs plus que dans cet écrit de son époque septuagénaire, Buffon n’a manifesté tout ce qu’il valait par la clarté et par la plénitude de l’expression, par le courant vaste et flexible de la parole appliquée aux plus grands objets et aux plus sévères.
Une œuvre d’art. littéraire, pour prendre un exemple précis, se compose d’un ensemble de moyens d’expression extérieurs, identiques dans tous les genres, employés par tous les écrivains, et d’une série d’objets exprimés, de visions, de sujets, d’idées, de personnages, de thèmes qui sont différents dans chaque ouvrage, et en constituent le contenu. […] Que des objets utiles, bons, agréables, réels, vivants peuvent susciter une émotion esthétique quand ils sont seulement utiles, bons, etc. […] (NdE)] (Esthétique) admet ce fait et l’explique eu disant que l’admiration pour le génie de l’artiste fait passer par-dessus la répulsion causée par les objets représentés. […] Kant, Kritik der Urtheilskraft, I, § 2. « Le beau est l’objet d’une satisfaction désintéressée ». […] , p. 661-685), dans lequel le philosophe rapproche l’activité artistique de l’activité ludique, toutes deux caractérisées par des « mouvements sans objet » (p. 664).
L’objet de la tragédie en Grèce, Aristote nous l’a dit, c’est d’exciter la terreur et la pitié. […] Ce n’est pas tout : la terreur et la pitié, qui étaient tout dans le drame grec, ne sont plus le principal objet du théâtre français. Cet objet, c’est la lutte de la passion et du devoir, ou du vice et de la vertu. […] Le principal objet de ce drame étant la lutte morale, cette lutte est d’autant plus intéressante qu’elle est plus concentrée ; de là l’unité d’action. […] L’esprit ne se porte pas sur ces deux objets.
Avec tous ces défauts, il faut avouer qu’il y a une telle abondance de jolies choses dans ces dialogues qu’ils satisfont quelquefois autant l’imagination que les oreilles, & l’on y est comme ébloui par la variété des objets. […] Elle trouve plus aisément l’art d’intéresser le sentiment, l’art d’étonner l’imagination ; elle présente de plus grands moyens à celui qui parle ; elle étale de plus grands objets à ceux qui écoutent. […] Cet ouvrage dont la Poésie est foible, offre des maximes utiles, exprimées quelquefois heureusement ; mais on sçait qu’on n’a jamais rien approfondi en vers, & il faut lire sur la matiere qui fait l’objet de ce chapitre des Livres plus solidement raisonnés. […] L’auteur a rempli ce dessein par rapport à l’objet qu’il traite. […] Quelque différens que soient l’objet du comédien & celui du Prédicateur, comme ils les remplissent par les mêmes moyens, peuvent servir au vice & à la vertu, je crois pouvoir consseiller à ceux qui se destinent à la chaire la lecture du Livre de M.
Madame, il n’est pas permis de vendre les choses saintes… » Il fait comprendre que les distinctions si particulières dont il a été l’objet et qui, dans le plus gracieux des accueils, se sont adressées en lui à l’homme, à la personne, ont été et sont sa plus digne récompense, et qu’elles n’en permettent plus d’autre. […] Tantôt, avec Thieriot, son correspondant littéraire à Paris, il est en veine et comme en verve de corrections sans fin pour ses vers passés et présents, pour Œdipe, pour La Henriade, pour ses discours en vers ; il fait la guerre aux mots répétés, il est docile comme on ne l’est pas ; il ne se donne, dans l’épître morale, que pour le successeur modeste de Boileau : « L’objet de ces six discours en vers, dit-il, est peut-être plus grand que celui des satires et des épîtres de Boileau. […] J’ai un regret ; c’est que depuis des années (et il y a trente ans que cela devrait être fait) le fonds de papiers et de manuscrits que possède la Bibliothèque de Neuchâtel, joint aux autres fonds particuliers, tels que celui de la famille Moultou qui se produit aujourd’hui, n’ait pas été l’objet d’un dépouillement régulier et méthodique, de manière à fournir une couple de tomes, complément indispensable de toutes les éditions de Jean-Jacques. […] est-ce un disciple de Montaigne, et a-t-il pour objet de ravaler l’homme, après nous l’avoir montré d’abord dans son plus beau cadre ?
Nous n’entrons pas ici, comme on pourrait le croire, dans la métaphysique ; du moins n’y sera-t-il question ni de la matière ni de l’esprit, considérées comme substances » La « théorie psychologique de l’esprit et de la matière », qui est le résumé et le résultat de ce qui précède, s’oppose à la théorie intuitive (introspective) de Reid, de Stewart et de la plupart des philosophes, en ce que celle-ci considère le sujet et l’objet comme deux termes fondamentaux, irréductibles, à nous révélés par la conscience dès le commencement de la vie, tandis, que l’école expérimentale pense que les notions de matière et d’esprit sont complexes et formées à une époque ultérieure ; qu’en conséquence, en y appliquant l’analyse, on peut en découvrir et en retracer la genèse. […] Quand nous pensons à quelque corps ou objet matériel, nous pensons non à une seule sensation, mais à un nombre indéfini et varié de sensations, appartenant d’ordinaire à divers sens, mais si bien liées, que la présence de l’une annonce d’ordinaire la présence possible et au même instant de tout le reste. […] Et j’affirme avec confiance que cette idée de la matière renferme toute la signification qu’on y rattache en général, à part les théories philosophiques ou théologiques119. » On objectera peut-être que la précédente théorie rend bien compte de l’idée d’existence permanente qui forme une partie de notre conception de la matière ; mais qu’elle n’explique pas pourquoi nous croyons que ces objets permanents sont extérieurs, c’est-à-dire hors de nous. […] « Il existe, prétend-il, une sorte d’harmonie préétablie entre le cours de la nature et la succession de nos idées, et quoique les puissances et les forces par lesquelles la première est gouvernée nous soient pleinement inconnues, nos pensées et nos conceptions ne laissent pas en définitive d’avoir suivi la même marche que les autres objets de la nature.
Assemblez confusément des objets de toute espèce et de toutes couleurs, du linge, des fruits, des liqueurs du papier, des livres, des étoffes et des animaux, et vous verrez que l’air et la lumière, ces deux harmoniques universels, les accorderont tous, je ne sais comment, par des reflets imperceptibles. […] De là l’impossibilité de rendre les reflets imperceptibles des objets les uns sur les autres ; il y a pour lui des couleurs ennemies qui ne se réconcilieront jamais. […] De là la nécessité d’un certain choix d’objets et de couleurs. […] Il y a des objets qui gagnent, d’autres qui perdent, et la grande magie consiste à approcher tout près de nature, et à faire que tout perde ou gagne proportionnellement.
La reformation a été le résultat de discussions théologiques antérieures à Luther, et qui avaient plus ou moins pour objet de secouer le joug de l’autorité, de se rendre indépendant des traditions, de livrer l’Écriture sainte, fondement de la foi, aux interprétations diverses de la multitude ; de là il n’y avait qu’un pas à l’examen de l’origine du pouvoir. […] Cette différence de position impose il autres devoirs aux hommes d’état : nous appellerons bientôt leur attention sur cet objet. […] Quand a-t-on vu, en effet, toutes les affections plus détournées de leurs véritables objets ? […] Enfin il y a cette dernière génération, si nombreuse, si brillante, si cultivée par de fortes études, cette génération qui donne à la France actuelle de si justes espérances par un grand développement de facultés, en qui l’éducation religieuse a jeté de si heureux germes par l’effet de la force des mœurs contre les tendances exagérées de l’opinion : cette génération doit être l’objet de nos vives sollicitudes ; car, il faut le dire, en entrant dans le monde elle trouvera d’autres enseignements, elle sera soumise à d’autres directions, elle sentira la société assise sur d’autres bases que celles de l’éducation.
Il est plus facile de dire ce qu’on désire, que le moyen d’obtenir ce qu’on désire, de rendre l’impression confuse qu’on ressent en présence d’un objet, que de faire connaître l’objet lui-même. […] Simplement parce que cela ne sert à rien, et qu’on ne décrit pas à ses gens les objets qu’on demande, dès qu’on en sait le nom.
J’appelle ploutocratie un état de société où la richesse est le nerf principal des choses, où l’on ne peut rien faire sans être riche, où l’objet principal de l’ambition est de devenir riche, où la capacité et la moralité s’évaluent généralement (et avec plus ou moins de justesse) par la fortune, de telle sorte, par exemple, que le meilleur critérium pour prendre l’élite de la nation soit le cens. […] Le remède, en un mot, n’est pas d’exciter chez tous un appétit que tous ne pourront satisfaire, mais de détruire cet appétit ou d’en changer l’objet, puisque aussi bien cet objet ne tient pas à l’essence de la nature humaine, qu’au contraire il en entrave le beau développement.
Un mauvais cœur, un esprit caustique, une mémoire chargée d’anecdotes scandaleuses contre les auteurs morts & vivans ; ses épigrammes & sa réputation d’homme à bons mots ; son avarice sordide, quoiqu’il eut amassé, par toutes sortes de voies, des biens considérables ; sa fureur de primer partout ; sa profession de parasite : voilà ce qui le rendit l’objet de la haine, ou le sujet des plaisanteries des auteurs. […] Ce fut autant de batteries dressées pour foudroyer l’objet de la terreur générale. […] Il avoit une de ces imaginations qui, pour être remuées, ont besoin de la présence des objets, & qui se refroidissent dans le silence du cabinet & dans la lenteur de la composition.
Un mouvement que la raison réprime mal, fait courir bien des personnes après les objets les plus propres à déchirer le coeur. […] Quand il fait un saut entre deux épées prêtes à le percer, si dans la chaleur du mouvement son corps s’écartoit d’un point de la ligne qu’il doit décrire, il devient un objet digne de toute notre curiosité. […] D’abord, dit Tite-Live, l’aréne ne parut qu’un objet d’horreur.
Le troisième chant, qui a pour objet la nature de l’homme, est terminé par un épisode un peu surchargé de détails, mais où les beautés compensent les défauts. […] Actuellement encore, les trois règnes de la nature sont l’objet des travaux d’un poète, et l’on peut compter sur un bel ouvrage ; car le sujet est admirable, et le poète est M.
quelle richesse d’objets et d’idées ! […] quel tapage d’objets disparates [!]
Seulement, les objets qui l’entourent ont été truqués par un mauvais plaisant. […] L’idée ne nous vient plus d’opposer la rigidité inerte de l’enveloppe à la souplesse vivante de l’objet enveloppé. […] Dès que nous oublions l’objet grave d’une solennité ou d’une cérémonie, ceux qui y prennent part nous font l’effet de s’y mouvoir comme des marionnettes. […] Il partira alors des objets réellement perçus par le sujet, et il tâchera d’en rendre la perception de plus en plus confuse : puis, de degré en degré, il fera sortir de cette confusion la forme précise de l’objet dont il veut créer l’hallucination. C’est ainsi qu’il arrive à bien des personnes, quand elles vont s’endormir, de voir ces masses colorées, fluides et informes, qui occupent le champ de la vision, se solidifier insensiblement en objets distincts.
Dans les « histoires sans paroles » que crayonnent les dessinateurs comiques, il y a souvent un objet qui se déplace et des personnes qui en sont solidaires : alors, de scène en scène, le changement de position de l’objet amène mécaniquement des changements de situation de plus en plus graves entre les personnes. […] Cet objet, qui échappe toujours quand on croit le tenir, roule alors à travers la pièce en ramassant sur sa route des incidents de plus en plus graves, de plus en plus inattendus. […] Qu’il y ait interférence de séries, inversion ou répétition, nous voyons que l’objet est toujours le même : obtenir ce que nous avons appelé une mécanisation de la vie. […] Tout mot commence en effet par désigner un objet concret ou une action matérielle ; mais peu à peu le sens du mot a pu se spiritualiser en relation abstraite ou en idée pure. […] Et l’on pourrait, semble-t-il, en distinguer deux formes principales, selon qu’elle porte sur la grandeur des objets ou sur leur valeur.