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621. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVI » pp. 64-69

 — mort de l’athénée. […] cet Athénée, vieillard aujourd’hui, se meurt ; mais au lieu de mourir de sa belle mort et en vieillard du xviiie  siècle qu’il est, il a recours aux charlatans. […] Il s’est jeté d’abord dans les bras d’Aguado le Mécènes, qui voulait en faire quelque chose, mais qui est mort emportant son secret et ses écus ; — puis il vient de se remettre entre les mains de M. de Castellane, le même qui a un si grand goût pour les théâtres de société, pour les académies de femmes, pour le bel esprit à tout prix. — Avec M. de Castellane sont arrivés des légitimistes comme M.

622. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Si Voltaire a beaucoup écrit, on a écrit sur lui encore davantage, et il semble qu’après tout à l’heure un demi-siècle écoulé depuis sa mort, il ne reste plus rien de nouveau à dire ni à connaître de cet homme célèbre. […] Il aime bien mieux, dans sa naïve jactance pour la gloire de son maître, ne nous faire grâce en rien de ces confessions et communions dérisoires, dont le seigneur de Ferney donnait le spectacle aux grands jours dans son église paroissiale, et de celles, plus dérisoires encore, pendant lesquelles, couché sur un lit de mort supposé, il jouait la solennité de l’agonie tête à tête avec un capucin effrayé, et, par une inexplicable débauche d’imagination, se plaisait à célébrer le scandale avec mystère. Elles sont affligeantes, elles sont profondément immorales, ces sortes d’orgie d’un beau génie en délire ; et quand, dix années plus tard, aux approches d’une mort inévitablement prochaine, on voit éclater de point en point la contrepartie de ces scènes indécentes, quand un prêtre en habit court, introduit dans la chambre du moribond, l’obsède de ses dévotes violences, quand le même Wagnière caché, comme autrefois, derrière une porte, non plus pour rire d’un moine imbécile, mais pour sauver son maître d’un moine hypocrite, écoute tremblant, la main sur son couteau, et s’élance aux cris du vieillard, on tire d’un rapprochement si naturel et si terrible une condamnation plus sévère encore de ces jongleries philosophiques qui provoquent et semblent absoudre les persécutions religieuses.

623. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Gilbert Augustin-Thierry »

Moyennant quoi l’on voit se dégager à demi des ténèbres qui les rendent redoutables quelques-unes des lois qui semblent présider au développement moral du monde : lois de solidarité, de réversibilité, de responsabilité collective, d’expiation familiale ; et par suite on entrevoit d’étranges communications, non encore définies, des âmes entre elles et de celles des vivants avec celles des morts, de subites et effrayantes lacunes de la personnalité et de l’identité du moi, et des sortes de substitutions de consciences […] Et souvenez-vous, par exemple, de ce pauvre petit prince impérial massacré par les sauvages et venant mourir de si loin, d’une mort sanglante, sous la même latitude où était mort l’Homme de sang, son aïeul.

624. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

C’était la Muse qui lui révélait son talent au moment de la mort. […] L’approche de la mort, qui attendait le poète à la porte de sa prison sur l’échafaud, avait changé le diapason de ce jeune Grec en diapason moderne. L’amour et la mort sont deux grandes muses ; grâce à leur inspiration réunie, la manière trop attique d’André Chénier était devenue du pathétique.

625. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

La ire comprendra de 1600, époque du mariage de Henri IV avec Marie de Médicis, et de Catherine de Vivonne avec le marquis de Rambouillet, à 1610, époque de la mort de Henri IV et de la formation de la société de Rambouillet. […] La 6me de 1652 à 1661, époque de la mort du cardinal Mazarin et du gouvernement de Louis XIV en personne. […] La 8e et dernière, de 1671 à 1683, qui comprend le commencement et les progrès de madame de Maintenon dans la faveur du roi ; le retour du roi vers la reine opéré par madame de Maintenon ; la mort de la reine.

626. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Mais elle n’avait encore rien publié alors ; ses premiers écrits n’ont paru qu’après le mariage de mademoiselle de Rambouillet et la mort de Louis XIII, en 1643 : elle fut jusque-là accueillie à l’hôtel de Rambouillet, non comme auteur, mais comme fille d’esprit, convenablement élevée, sœur d’un homme de lettres fort répandu, et aussi comme une personne peu favorisée de la fortune, dont la société, agréable à Julie qui était du même âge, n’était pas sans quelque avantage pour elle-même33. […] Nous avons vu qu’en 1631, la peste régna à Paris ; que madame de Rambouillet y perdit son second fils, le vidame du Mans, âgé de 7 ans, et qu’elle et sa fille Julie, alors âgée de 24 ans, ne quittèrent le malade que quand la mort lui eut fermé les yeux, bien que tous les amis de la maison s’en fussent éloignés. […] Les plus grands orateurs de la chaire sacrée, Fléchier et Bossuet, en ont fait le sujet de leurs plus éloquentes oraisons funèbres ; un siècle après sa mort, l’Académie française aussi appelé sur ses hautes vertus l’éloquence philosophique ; le prix qu’elle offrit au meilleur éloge, fut partagé entre MM. 

627. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

. — Mort de la duchesse de Montausier. — Rapport singulier entre madame de Maintenon et elle. — La duchesse de Richelieu nommée dame d’honneur. […] Vous voyez, répondit-elle au gentilhomme, que, quoique aux portes de la mort, je me porte encore trop bien. […] Louis XIV parut peu touché de cette mort qu’il avait causée.

628. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Les voilà marchant dans l’ombre, et cherchant à travers les dangers, et dans la foule des morts, le précieux cadavre de leur maître. […] N’est-ce pas ainsi que le tendre Nisus, égaré loin de son Euryale, revole à son secours au-devant de la mort qu’il reçoit avec lui ? […] » Parole digne des héros de l’antiquité, parole que suivit bientôt sa mort. […] Comment ailleurs est exprimé que Rhétus, qui ne dormait pas, se cachait pour éviter la mort ? […] Est-ce là rendre le bel effet de ce mot assurgenti, au moment où la mort entre dans le sein du malheureux ?

629. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Que de femmes de rêve ou d’effroi, que de mortes ! […] le jeu est le jeu et la mort est la mort, mais pas davantage. […] Quelle douloureuse tragédie de la mort et du néant ! […] Elle se réveille de sa douleur, elle crie ; Tête d’or sort de la mort, se traîne, arrache les clous. […] Il s’agit de la Mort.

630. (1923) Paul Valéry

Monde livré au travail de la mort. Cette vie de fleur pure, élémentaire et vierge, « cette rose sans prix », il faut que la mort la respire pour une fin ténébreuse. Qu’elle vienne donc, la mort, qu’elle glisse son illusion dans le splendide printemps qui la nie ! Ce printemps, ce beau corps de la vierge, cette pure argile sont-ils formés pour triompher de la mort au moment où ils lui cèdent ? […] Celle de maintenant n’en, a pas pour la mort.

631. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Sur la façon dont Roland était mort, on ne pouvait rien savoir, puisqu’aucun des témoins du combat ne paraît avoir survécu. […] À l’origine, il s’agissait sans doute simplement de la possibilité pour l’homme d’arriver, même avant sa mort, à la félicité dont quelques héros jouissent, après la mort, dans la « terre des bienheureux ». […] Il se met en route après son crime, « vagabond et fugitif sur la terre », et il porte sur le front un signe qui le préserve au moins de la mort violente, s’il ne le soustrait pas à la mort naturelle. […] Et en effet il attend encore ; il n’est pas mort depuis le temps. […] Signalons aussi la formule, jusqu’à présent inconnue, et très ingénieuse, du dialogue entre le Juif et le Seigneur : c’est parce que, en poussant Jésus, il lui a dit expressément d’aller à la mort qu’il est condamné, lui, à chercher la mort, sans la trouver jamais, jusqu’au jour du jugement.

632. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

« De quoi est mort sir Francis Vere ? […] La mort de Roméo et de Juliette résume de la manière la plus navrante leur vie et leur amour. […] Roméo est venu, il a vu Juliette endormie et il a plongé dans la mort. […] Leur mort est conforme à leur vie ; ils meurent comme ils ont vécu, à la fois unis et séparés. […] Un âne mort était pour lui plus important qu’une mère vivante. » L’épigramme finale est mordante, mais porte à faux, car il est douteux que, lorsque Sterne écrivit l’épisode de l’âne mort, sa mère vécût encore.

633. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Chaulieu a mêlé, comme Horace, les pensées de la mort aux illusions de la vie. […] que je sois conduit à la mort ! […] Viens, ô mort ! […] dérobe-toi à la mort : la lumière croît de plus en plus. […] Les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort.

634. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Car nous avons peur de la maladie et de la mort. […] Il s’attendrit sur la mort des internes, sur la mort des jeunes filles et des petits enfants ; telles de ces pages, mouillées de larmes, sont même assez bien venues. […] Car qu’importe à la nature toute cette mort qui n’intéresse que l’homme ? […] Un oiseau n’en serait pas mort. […] Tant pis pour ceux qui se cramponnent, — et pour les morts qu’il faut qu’on tue.

635. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Jusqu’à la mort de Louis, il ne quitta pas la maison du roi, à peine sa chambre. […] La mort de Louis XI fut une catastrophe pour Commynes. […] Je crois que depuis l’enfance et l’ignoscence, il n’eut jamais que travail jusqu’à la mort. […] Calvin y tint la main jusqu’à sa mort avec une inflexible constance. […] Il a insulté très congrûment Rabelais, mais un peu après que Rabelais fut mort.

636. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Le mot de Boileau à Louis XIV est plus poli : « Votre Majesté peut tout ce qu’elle veut : elle a voulu faire de mauvais vers, elle y a réussi. » — Pendant un voyage qu’il fit en Normandie, après dix ans d’absence, en 1586, Malherbe perdit le Grand-Prieur, son patron, mort assassiné ; ce qui interrompit sa fortune. […] Jusqu’à la mort de ce roi économe il n’aurait eu à la Cour qu’une existence assez précaire, une pension de mille livres du duc de Bellegarde (le Grand-Écuyer), avec la table, si la mort de son père ne l’eût mis en possession de son héritage. […] La princesse de Condé venait d’accoucher de deux enfants morts, à Vincennes, où elle était allée s’enfermer avec M. le prince, qui y était en prison. […] La mort l’attrapa sur l’arrondissement d’une période, et l’an climatérique l’avait surpris délibérant si erreur et doute étaient masculins ou féminins. […] A l’article de la mort, une heure avant et les sacrements déjà reçus, il se réveilla comme en sursaut pour reprendre sa garde qui avait fait une faute de français, et, le prêtre lui en faisant une réprimande, il répliqua « qu’il voulait jusqu’à la mort maintenir la pureté de la langue française. » Il fut grammairien jusqu’au dernier soupir.

637. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

La mort sévit ; les chefs s’assemblent en conseil. […] Non, je ne cesserai point de pleurer ta mort, toi qui fus toujours doux envers moi !  […] Xante prédit à son maître une mort prochaine. « Xante, réplique Achille, pourquoi me prédire la mort ? […] « Que n’êtes-vous morts tous à la place d’Hector ! 

638. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Paon, l’oiseau Paon est mort, le dieu Pan l’a pleuré ! […] Que de tableaux navrants, sans compter celui de la mort d’un malade blotti dans le coin du wagon ! […] Neuf fois sur dix il vous citera la mort du roi d’Écosse, le rachat des bourgeois de Calais, la bataille de Poitiers, la mort d’Aymérigot Marchès et le voyage de Béarn. […] Ne s’était-il pas naïvement attardé avec les morts ? […] Ils disaient une grande mort.

639. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 310

Bochard, [Samuel] de l’Académie de Caen, né à Rouen en 1599, mort dans la même ville en 1667, un de ces Ministres autrefois célebres chez les prétendus Réformés. […] La mort le surprit dans une assemblée Académique : c’est mourir au champ de bataille.

640. (1887) Essais sur l’école romantique

— Et celle sur la mort de Louis XVII ? […] Ce sont des remèdes pour un mort. […] C’est l’heure. » Alors nous retournons les yeux, — la mort est là ! […] Ce n’est pas la mort eu égard à l’immortalité, c’est seulement le déficit dans la caisse du théâtre. […] Aujourd’hui, Lamartine est mort, et M. 

641. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Nous ne vous donnerons ici ni le récit de ces circonstances aussi fugitives que le temps, ni le texte de ces dépêches : cela ressemblerait aux dialogues des morts. […] La mort de ce pape le laissa de nouveau sans espoir. […] Il suit cette armée pour y poursuivre ses négociations dans leur camp sous les murs de Rome ; il assiste à la mort du connétable de Bourbon et à la prise de Rome. […] Errant en Corse, il tente une descente sur les côtes de Calabre ; il y trouve le peuple aliéné contre lui, et la mort ; il accepte sa fortune en vaincu et le supplice en héros. […] O’Connell est mort d’emphase ; ses compatriotes ont honoré sa vie et sa tombe de leurs subsides patriotiques ; ses promesses dérisoires sont mortes avec lui, il n’en est plus responsable.

642. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Dieu sait lui seul ce que j’ai perdu par la mort de ma sœur. — Mais ne craignez-vous point de vous trouver si près de moi ? […] Son âme était digne du ciel qui la possède, et son exemple me soutenait contre le découragement qui m’accable souvent depuis sa mort. […] Combien ont dû vous paraître tristes les premiers jours qui suivirent la mort de cette sœur chérie ! […] J’entendis ses cris, et je rentrai dans ma tour plus mort que vif ; mes genoux tremblants ne pouvaient me soutenir : je me jetai sur mon lit dans un état impossible à décrire. […] C’est pis que la mort, car c’est la mort infligée en punition de l’amour !

643. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

A son retour en Champagne, il apprend la mort de son seigneur Thibault, qui devait commander la croisade. […] Les mémoires de Villehardouin se terminent à la mort du marquis de Montferrat. […] Après la mort de ce prince, Joinville vit successivement deux règnes et le commencement d’un troisième. […] Il mêle des réflexions au récit de la chute, et de la mort du roi d’Angleterre, Richard, fils du prince Noir. […] La chronique de George Chastelain commence à l’année 1419, et se termine en 1474, date présumée de sa mort.

644. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Je l’arrêterais vers l’an 100, au moment où les derniers amis de Jésus sont morts, et où tous les livres du Nouveau Testament sont à peu près fixés dans la forme où nous les lisons. […] Depuis la mort de Jacques, son frère, Jean restait seul héritier des souvenirs intimes dont ces deux apôtres, de l’aveu de tous, étaient dépositaires. […] En effet, certaines parties du quatrième évangile ont été ajoutées après coup ; tel est le XXIe chapitre tout entier 50, où l’auteur semble s’être proposé de rendre hommage à l’apôtre Pierre après sa mort et de répondre aux objections qu’on allait tirer ou qu’on tirait déjà de la mort de Jean lui-même (v. 21-23). […] Un rapide travail de métamorphose s’opéra de même, dans les vingt ou trente années qui suivirent la mort de Jésus, et imposa à sa biographie les tours absolus d’une légende idéale. La mort perfectionne l’homme le plus parfait ; elle le rend sans défaut pour ceux qui l’ont aimé.

645. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Collière, Marcel »

Collière, Marcel [Bibliographie] La Mort de l’Espoir (1888). […] Rodolphe Darzens N’a publié qu’un petit recueil de vers sous le titre de : La Mort de l’Espoir.

646. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

MONTESQUIEU, [Charles de Secondat , Baron de la Brede et de] Président au Parlement de Bordeaux, de l’Académie Françoise, né au Château de la Brede, près du Bordeaux, en 1689, mort à Paris en 1755. […] S’il falloit d’autres preuves des sentimens de M. de Montesquieu, nous n’aurions qu’à rappeler sa mort chrétienne & ses propres paroles à Madame la Duchesse d’Alguillon : La révélation est le plus beau présent que Dieu pût faire aux Hommes. […] de Montesquieu, qu’ils croyoient appartenir à leur Secte, ils auroient désiré pouvoir grossir leur Nécrologe du nom d’un Grand Homme, mort dans les sentimens qu’ils affichent ; mais il sera toujours vrai de dire que l’Auteur de l’Esprit des Loix, après avoir été abusé par une fausse sagesse, en est revenu à la véritable ; celle qui nous soumet à Dieu, fait respecter la Foi, & épargne aux hommes le scandale & l’indignation.

647. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 392

GENNES, [Pierre de] Avocat au Parlement de Paris, mort en 1759. […] On sait que depuis la mort de M.

648. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

C’est donc avant le rôle et non après la mort du personnage qu’il faut, selon moi, le portrait ; ce n’est pas quand il est mort ou retiré pour jamais de la scène. […] La vie aussi est un style ; c’est le cœur des livres : tant que ce cœur bat, le livre n’est pas mort, et il continue à faire battre le cœur de ceux qui le lisent des mêmes sentiments qui animent l’auteur en l’écrivant. […] J’ai personnifié partout les événements dans les acteurs ; c’est le moyen d’être toujours intéressant, car les hommes vivent et les choses sont mortes, les hommes ont un cœur et les choses n’en ont pas, les choses sont abstraites et les hommes sont réels. […] J’en ai pour preuve l’indulgente justice et la constante faveur de jugement que sa fille dévouée, madame la duchesse d’Angoulême, en France comme dans l’exil, conserva jusqu’à sa mort à mon nom. […] Il est vrai qu’à ce moment Robespierre n’en avait pas encore versé, et qu’il avait plaidé au contraire contre la peine de mort.

649. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

La Révolution, pour ce nid de prêtres et de moines, fut en apparence un arrêt de mort. […] À la mort de mon père, ma mère me conduisit à sa chapelle et le constitua mon tuteur. […] En nous apercevant, cet œil mort s’animait. […] Nulle race ne compte plus de morts par amour ; le suicide y est rare ; ce qui domine, c’est la lente consomption. […] Il mourut peu après, assisté par le vicaire, qui lui commenta ce beau passage qu’on lit à l’office des morts : « Ne soyez pas comme les païens, qui n’ont pas d’espérance. »  » Après sa mort, sa fille se trouva sans ressources.

650. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

  L’âme, où les chants de Mort ou de Naissance, De Ténèbres ou de Clartés universelles avaient l’accoutumance   de résonner et s’emmêler, Silencieuse à cette heure, laisse le monde entier diminué de valeur. […] Ainsi, il y a soixante à soixante-dix ans, la poésie romantique est venue de ses branches fleuries balayer le classicisme mort. […] Le principe qui dans les vieux temps avec cette divine force Aryenne conquérait les pays et versait le sang, — un sang qui produit la vie, non la mort, — ce même principe, dans ces hommes, conquit l’esprit des peuples et fit couler à travers les âmes des peuples frères, historiquement séparés, le fleuve de l’humanité idéale. […] Les deux fois le Maître nous conduit dans l’empire de la mort ; mais tandis qu’en Tristan la mort signifie la fin, elle est en Parsifal le commencement ; la devise de Tristan pourrait être : « l’amour enseigne le souffrir, « celle de Parsifal » : la compassion sauve » ; les deux mondes qui dans le cœur de l’homme à jamais sont en lutte, « l’éternellement-naturel » et le « purement humain » sont proches l’un de l’autre comme Tristan et Parsifal, comme la souffrance et la rédemption même. […]   MANNHEIM. — Nous avons annoncé par erreur, an mois de janvier, la mort de M. 

651. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Si donc la mort est telle, je dis qu’elle est un gain ; car de cette façon tout le temps après la mort n’est rien de plus qu’une seule nuit, — Mais si la mort est le passage en un autre lieu, et si, comme on le raconte, en ce lieu-là tous les morts sont ensemble, quel plus grand bien, ô juges, pourrait-on imaginer délivré des prétendus juges qu’on voit ici, trouvait là-bas de vrais juges, ceux qui, dit-on, jugent là bas, Minos, Rhadamanthe, Eaque, Triptolème et tous ceux des demi-dieux qui ont été justes dans leur vie, est-ce que ce changement de séjour serait fâcheux ? […] Ainsi, dans l’un et l’autre cas, nous devons avoir bonne espérance en la mort. […] On les célèbre par occasion, à la mort d’un héros, pour honorer un étranger. […] Aspasie, Anaxagore, Euripide, furent inquiétés ou poursuivis, Alcibiade condamné à mort, Socrate mis à mort pour crime prétendu ou avéré d’impiété ; l’indignation populaire fut terrible contre ceux qui avaient contrefait les mystères ou mutilé les Hermès. […] L’infirme n’y est pas » abattu : il voit doucement venir la mort : tout sourit autour de lui.

652. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 472

PATU, [Claude-Pierre] né à Paris en 1726, mort en 1757. Ceux qui l’ont connu particuliérement, assurent que les Lettres ont fait une grande perte par sa mort prématurée ; ceux qui ont lu sa Traduction, intitulée Choix de petites Pieces du Théatre Anglois, doivent au moins convenir qu’il savoit écrire avec naturel, élégance & facilité.

653. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Si les pauvres pêcheurs trouvent la mort dans cette flaque, tu m’avoueras qu’ils la cherchent bien ? […] On les guillotine et elles vont à la mort en chantant le Salve Regina. […] Mais déjà un autre corps mort venait à résonner sur la terre meurtrière. […] Et autant à la mort. […] Beaucoup aussi portaient les dépouilles de leurs camarades morts sur la route.

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