La tendance mise en jeu se manifeste par une expression générale. […] L’affabulation à mettre là-dedans me faisait si peu, que quelques jours avant de me mettre à écrire le livre, j’avais conçu Madame Bovary tout autrement. […] Elles aussi supposent des tendances générales et des occasions qui les mettent en jeu. […] Surtout, l’observation de M. de Curel met en pleine lumière le rôle de la déviation. […] Mais son côté inquiétant et comme scandaleux est aussi mis par elle en pleine lumière.
Un passage des Lettres semble indiquer qu’elle fut mise au couvent des Nouvelles Catholiques ; mais c’est surtout dans le monde qu’elle se forma. […] Sa grâce était incomparable ; à soixante-dix ans, elle en mettait encore dans ses moindres actions, dans ses moindres paroles. […] Les deux personnes dont j’ay le plus à me plaindre sont les sieurs Meinard, premier député de la nation, et le sieur Belin, mon chancelier : pour le chevalier Gesson, mon parent, je sauray bien le mettre à la raison. […] Brue, qui est que M. de Ferriol, ambassadeur à Constantinople, s’étoit mis en tête de devenir cardinal, et qu’il y avoit douze ans qu’il avoit donné une instruction à M. […] Rousseau qui a mis à la suite des mots ce jeudi ceux que l’on trouve ici entre parenthèses.
Il se mit à être un très scrupuleux honnête homme. […] J’imagine qu’il se fût étrangement défié de nos néo-catholiques, de ces gens qui font des gestes pieux et qui, mis au pied du mur, confesseraient qu’ils ne croient même pas à la divinité du Christ. Il vous les eût mis dans le même sac que le protestantisme, qu’il considère comme une pure hypocrisie, comme une forme hybride et honteuse du rationalisme. […] Si je pouvais rétablir la noblesse, je le ferais tout de suite et je ne m’en mettrais pas. […] (Je voudrais mettre aussi à part les lettres à Olga de Ségur, plus tard comtesse du Pitray.)
Qu’on lui mette les fers aux pieds ! […] La gentarmerie ne se laisse bas mettre tetans. […] Elle met déjà son ombre sur les tristesses et les haines. […] Mis sur une autre piste, mes camarades se rendirent chez M. […] Il a mis des élégies en vente ?
Ce Compilateur, avec un peu de discernement & d’honnêteté, se seroit gardé de mettre sur le compte de Santeuil plusieurs anecdotes scandaleuses ou ridicules, auxquelles il n’eut jamais la moindre part. […] On est encore plus étonné qu'il n'ait pas craint d'y mettre son nom, & d'assurer dans sa Préface, qu'il a fait des additions à cet Ouvrage, qui lui ont été communiquées, dit-il, par Messieurs de S. […] On met tout cela sur le compte d’un Religieux dont les Poésies sont consacrées par l’usage que quelques Eglises en font dans les Prieres publiques, & dont la mémoire ne devoit pas être flétrie par un Libelle ».
C’est, ajoute l’auteur anglois, un sentiment qui n’est pas dans la nature, une des affectations extravagantes que le mauvais goût du siecle a mis à la mode. Ovide et Tibulle n’ont point mis de galanterie dans leurs écrits. […] Je crois avoir traité assez au long les deux questions, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies, et si nos poëtes ne lui donnent pas une trop grande part dans l’intrigue de leurs pieces.
Daudet qui a eu ce matin une affreuse crise d’estomac, et a lutté toute la journée, est obligé de se coucher, au moment où l’on se met à table. […] La mise à mort du malade, ce n’est donc pas seulement chez les poules, c’est chez tous les animaux, et encore chez le sauvage, et un peu chez le paysan. […] Il se mettait à boxer, et il avait heureusement affaire à un Anglais, ne sachant pas boxer, ne sachant pas porter un coup droit. […] Les amours des chats étant extérieurs ne leur tombent pas sous la vue, tandis qu’on craint que la grossesse, la mise bas, la maternité des chattes, puissent éveiller la curiosité de l’amour chez ces femmes. […] Et ce soir, je me suis mis à reregarder des impressions japonaises et des porcelaines de Saxe.
L’homme de bon sens est celui qui ne met pas à la loterie. […] Voulez-vous mettre la corruption dans vos intérêts ? […] Montesquieu en est très pénétré, en un temps où on l’a complètement mise en oubli. […] Il ne serait même pas impossible que tous y missent la main. […] Montesquieu qui semble croire en Dieu, mais non pas à la Providence, ne peut pas mettre son optimisme dans le ciel ; et il reste qu’il le mette sur la terre.
J’étais jeune encore, — j’avais environ trente-cinq ans, — et mon âge me permettait d’attendre le décanat, quelque lenteur qu’il mît à venir. […] Ce cardinal avait beaucoup de bontés pour moi ; il poussa l’amabilité jusqu’à me demander d’abord si j’avais l’intention de me mettre sur les rangs. […] Tous étaient convaincus de l’absurdité de le mettre sur les rangs et de se flatter de le voir réussir. […] Le secrétaire ne put qu’applaudir à cet heureux avis, et il encouragea beaucoup l’inventeur à le mettre à exécution. […] Ayant recommandé le secret à Braschi jusqu’à nouvel ordre, il le quitta et alla se mettre à l’œuvre.
Mais, en homme de génie, il met dans ces rôles le plus de l’homme qu’il peut, et c’est assez pour les faire vivre. […] Les galants emportent l’attache de ridicule que Célimène leur a mise au dos. […] C’est la pièce où il a mis le plus de feu. […] Molière met tous les goûts d’accord. […] Une autre fois Molière met en action ce qu’il a trouvé en dialogue chez ses devanciers, ou en dialogue ce qui est en action.
Le mythe est le germe commun de la religion, de la poésie et du langage : si tout mot est au fond une image, toute phrase est au fond un mythe complet, c’est-à-dire l’histoire fictive des mots mis en action. […] Sully-Prudhomme va nous donner lui-même des exemples de la plus belle et aussi de la médiocre poésie philosophique, de celle qui est spontanée et de celle qui est un travail de mise en vers. […] Auprès de la défense ai-je mis le désir, L’ardent attrait d’un bien impossible à saisir, Et le songe immortel dans le néant de l’heure ? […] On a mis en parallèle la rhétorique de M. […] Richepin, lui, brandit son vers comme une « trique » : Nous te mettrons un jour.
Cette heureuse modification qui tempérait la rigidité, devenue impossible, de Calvin, et qui mettait Genève plus en accord avec l’air extérieur, fut, en grande partie, due à un ministre et prédicateur, Alphonse Turretin, lequel avait beaucoup voyagé dans sa jeunesse, avait visité Newton et Saint-Évremond à Londres, Bayle et Jurieu en Hollande, Bossuet, Fontenelle et Ninon à Paris, et qui, après bien des comparaisons de curieux, était revenu dans sa patrie, mitigé, modéré et tolérant. […] Il est plus aisé, en effet, à un Suisse homme d’esprit, de la partie allemande, tel que Bezenval, Bonstetten, Meister ou M. de Muralt, de prendre, quand il s’y met, le tour français tout net en écrivant, qu’à des Genevois déjà Français de langage, mais qui ont leur forme à eux et leur pli contracté dès l’enfance. […] Mais le prix que l’auteur y met au bien et au mal, au bien surtout, paraît moins partir du cœur que de la tête, comme aussi l’effet que ses satires font va plus à la tête qu’au cœur. […] Il semble souvent employer son bon sens et son esprit séparément, et l’un au défaut de l’autre, plutôt que de se servir de l’un et de l’autre conjointement, pour mettre dans leur jour les sentiments du cœur qui font le poète. […] Par cette raison principalement, je le crois autant au-dessous de l’excellent, où la voix publique le place, qu’au-dessus du médiocre qu’il attaque avec succès dans ses satires ; et je suis persuadé que le temps, qui met le vrai prix aux auteurs, ne placera pas celui-ci au premier rang où son siècle le place.
Je ne crois pas que la lecture du morceau dans toute son étendue autorise cette dernière conclusion ; il est cependant certain qu’on a droit, après l’avoir lu, de se prononcer plus fortement que jamais en faveur des tendances religieuses du philosophe, et qu’on peut le compter sans exagération parmi ceux qui, toute orthodoxie mise à part, ont été chrétiens d’instinct, de sentiment et de désir. […] Il n’y a rien là qui doive étonner ; le maître, comme par anticipation, s’est mis cette fois à ressembler au disciple : cela arrive parfois aux maîtres. […] Il voudrait bien pouvoir ne le reléguer que dans les dehors de la place, dans ce qu’on appelle humeur : « Mes malheurs, mon cher Coindet, n’ont point altéré mon caractère, mais ils ont altéré mon humeur et y ont mis une inégalité dont mes amis ont encore moins à souffrir que moi-même. » Avant d’en venir à se croire l’objet de cette conspiration générale qui paraît avoir été son idée fixe depuis 1764-1766, il avait passé par bien des degrés. […] Rousseau n’a jamais écrit, en parlant des amours-propres empressés à se mettre en avant : « Il est vrai qu’on a grand soin de couvrir le motif de cet empressement du fond des belles paroles » (page 287) ; mais il a sans doute écrit : du fard des belles paroles. […] Rousseau, si sensible aux fautes d’impression, avertissait pourtant qu’on y prît garde, quand il dit quelque part dans ce volume : « Depuis que j’ai eu le malheur de me faire imprimer, je me suis toujours vu sortir de la presse beaucoup plus sot que je ne m’y étais mis ; sottise sur sottise, et les commentaires des sots lecteurs brochant sur le tout, me voilà joli garçon. » y.
La conscience qu’il a de lui-même et un principe naturel d’orgueil le mettent aisément au-dessus des petites susceptibilités de l’amour-propre. […] Laffitte et ses amis, y apportèrent l’indécision et un laisser-aller funeste, jusqu’à ce que Casimir Perier parût, qui y mit hardiment le holà ! […] Je me figure l’action de ce ministre passionné, violent et un peu convulsif dans la modération, par une image : le chardu gouvernement roulait sur la pente, à l’aventure, et menaçait de verser : il mit le bras en travers de la roue, se brisa lui-même, mais l’arrêta. […] Casimir Perier mort, la gravité de la conjoncture fait ajourner les rivalités et contient les ambitions déjà produites ; chacun y met du sien, on se serre les coudes, on se cotise, et tous les chefs politiques (excepté M. […] Il mettait de la rondeur dans la ruse.
Je n’ai point suivi le maître dans les plans et programmes de lectures sérieuses et graduées qu’il propose, à mesure que l’éducation avance : peu de grammaire, pas de rhétorique formelle ni dogmatique, et la logique ajournée ; mais la jurisprudence positive, historique, l’histoire elle-même, la lecture directe des auteurs, c’est ce qu’il conseille, indiquant chacun de ces auteurs alors en usage, le désignant au passage d’un trait juste, et sur les sujets et pour les époques les plus éloignées de cette « ingénue Antiquité » qu’il préfère, montrant qu’il sait comprendre tout ce qu’il regarde, même l’âge de fer et le Moyen-Age, et qu’il est un guide non trompeur, évitant partout sans doute l’accablement et la sécheresse, mais de trop de goût pour aller mettre des fleurs là où il n’en vient pas. […] Mesnard l’a retrouvé dans les manuscrits de la Bibliothèque Impériale sous ce titre un peu fastueux : Projets de Gouvernement résolus par Mgr le Duc de Bourgogne, Dauphin, après y avoir bien mûrement pensé ; et il n’a pas eu de peine à mettre à ce travail anonyme le nom d’un rédacteur éclatant. […] Ce qu’il écrit à ce sujet est remarquable : « Par un préjugé que la vanité des gens de Lettres met en vogue disait-il, on s’imagine qu’un des premiers soins qui doivent occuper un roi, c’est de peupler ses États de savants. […] » Je sais bien que la première partie du xviiie siècle ne fut pas si terrible ni si passionnée que la seconde ; je sais que le cardinal de Fleury et l’indolent Louis XV en eurent longtemps raison, et assez aisément ; mais c’est qu’il y avait eu auparavant la grande explosion de la Régence qui avait éclaté en libertinage et avait mis sur les dents la première génération révolutionnaire. […] « Fénelon, né lui-même ému, mais si fin et si calculé, dans l’embarras terrible où le mettait ce caractère, hasarda une chose, la médecine homéopathique ; contre la passion, il usa d’elle-même.
… » Bientôt, la navigation se prolongeant, il céda aux prières et se mit à dicter à M. de Las Cases sa première campagne d’Italie, et au général Gourgaud la campagne de 1815, c’est-à-dire son chef-d’œuvre militaire incontesté et son dernier malheur immérité. […] Il n’est pas exact de dire qu’à Sainte-Hélène il ait parlé des traîtres et mis à leur charge les torts de sa fortune. […] Napoléon semble ne plus mettre son orgueil qu’à voir plus loin et plus juste que d’autres. […] Privé de l’exercice du cheval par l’impatience qu’il avait de se sentir espionné et suivi, il essaya d’y substituer un autre travail, un autre mode de fatigue : il se fit brusquement jardinier et planteur, et il s’y porta avec l’ardeur qu’il mettait à tout. […] De plus, je les mets au défi de faire lire, non pas vingt volumes, mais un seul.
Le drame d’ailleurs du Jeune Homme pauvre, tout en poussant à la vogue du livre, a un peu nui en même temps à l’estime qu’on en faisait ; il a mis en relief les défauts de l’œuvre et a éteint quelques-uns des agréments. […] Elle reste dans l’ignorance obstinée des lettres jusqu’à ce qu’un jour, ayant vu des signes gravés sur la tombe de ses père et mère, et ayant voulu savoir le sens de ces épitaphes sans pouvoir obtenir de réponse satisfaisante, elle se met à profiter incontinent des leçons du curé, qui, dès ce moment, ne reconnaît plus son élève. […] L’ancien Raoul, le mystérieux personnage d’il y a dix ans, le dessinateur de la Roche-Fée, que Sibylle n’avait jamais oublié, qu’elle retrouve après des voyages, noble, riche, maître de sa fortune, et qu’elle se met sérieusement à aimer, est fort lié avec un savant, Gandrax, au nom revêche, et dont M. […] Un jour, dans une conversation à un dîner chez une noble dame, tante de Raoul, la discussion s’engage sur la religion, sur la croyance, et Raoul, pressé, questionné, mis en demeure de s’expliquer, et uniquement pour ne point faire l’hypocrite, se croit obligé de dire qu’il ne croit pas. […] Si vous n’avez voulu nous montrer qu’une jeune fille fantasque, extraordinaire et pure, à la poursuite de beaux fantômes, vouée à l’extase, et amante de la virginité jusqu’à en mourir, vous y avez mis trop de catéchisme, trop de dogme.
Dans les parties sérieuses, lorsqu’il fait parler le chanoine, par exemple, on le voit tenté presque d’entreprendre contre les folles et extravagantes comédies du temps une levée de boucliers du même genre que celle qu’il est en train de mettre à exécution contre les mauvais romans. […] Les personnages mis en scène sont si bien venus et si vivants, ils sont nés sous une si heureuse étoile, ils sont d’une physionomie si originale et ont un caractère si marqué (y compris leurs deux montures, inséparables des deux maîtres), qu’on s’attache et qu’on s’affectionne à eux tout d’abord, indépendamment de la moralité finale que l’auteur prétend tirer de leurs actions. […] Le succès fut si vif que Cervantes se décida à donner une suite ; il mit dix ans avant de la faire paraître : Le Sage a bien mis vingt ans à finir le dernier volume de Gil Blas. […] G. de Lavigne a fait plus, il a critiqué la seconde partie du Don Quichotte de Cervantes et s’est mis par là en contradiction avec le goût public presque universel. […] Pour rester vrai à son égard, il faut se résigner à essuyer cette larme que depuis quelque temps on veut absolument mêler à son sourire, ou bien alors il faut dire en avertissant le monde : « Cette larme lui sied mieux, selon nous, et c’est nous qui la lui mettons. » De bons esprits à l’étranger, Hallam et M.
Mais, pour mettre les lecteurs à même de bien juger de la valeur de tels travaux, de la confiance qu’ils méritent et des solides fondements sur lesquels ils reposent, j’ai à dire quelques mots de la position qu’occupait l’auteur, de l’accès qui lui fut ouvert de tout temps aux sources secrètes et aux documents indispensables à son entreprise. […] Il ne lui dissimula pas que, si elle persévérait dans la funeste voie où elle était engagée, elle se perdrait infailliblement ; qu’en vain tenterait-elle de nous échapper ou de nous braver ; qu’elle ne pourrait être sauvée ni par la Russie qui était trop loin, ni par l’Autriche qui était trop timide, ni par l’Angleterre qui ne pouvait mettre à son service que ses vaisseaux. […] Ce serait bien peu connaître les hommes de son état que de ne pas voir que toutes ces confidences et ces conversations mystérieuses sont dans leur caractère et ne sont que des ruses. » Le refus formel que fit le Pape d’adhérer au pacte fédératif et à la ligue italienne mit fin à la mission de M. […] Je n’ai pas non plus trouvé qu’il ressemblât au portrait que vous avez chez vous : le peintre lui a fait le front trop levé, ce qui met ses yeux et son air dans un état d’exaltation qu’il n’a pas ; enfin, il est mieux que son portrait. […] Gœthe, mis ainsi en regard de lui-même et comme devant un miroir, ne trouva qu’un mot à relever dans les paroles que lui représentait la dépêche du fidèle diplomate ; c’était pour l’éloge qu’il avait fait de l’esprit français : « Il m’a été très-agréable, disait-il, de voir avec quelle exactitude M.
Le Molinisme sera désolé et inconsolable, si un Saint janséniste se met ainsi à faire des miracles. […] Renaudot y a bien mis au vrai le caractère de son ami : il s’est mépris seulement à la qualité de gentilhomme ordinaire, car le défunt ne l’était pas de la maison, charge d’environ quinze mille livres, mais de la Chambre, ce qui vaut cinquante mille livres. […] Il n’en était pas ainsi de Boileau, et puisqu’on ne sépare guère les deux amis, et que, lorsqu’on a à parler de l’un, on est conduit inévitablement à s’occuper de l’autre, je mettrai ici tout ce que la même Correspondance de M. […] Despréaux, le cher Despréaux, qui est fort naturel et fort sincère, me disait dimanche dernier à une thèse do son petit-neveu, fils du président Gilbert, que La Chapelle, ayant affecté de ne point parler de Despréaux, avait mis Despréaux en droit de parler de La Chapelle. […] Nous ne mettrons pas ici l’épigramme qui est d’ailleurs dans les Œuvres de Boileau, parce qu’elle est faible et assez peu piquante : Racine, en sa saison profane, l’eût faite plus méchante.
Des phrases ainsi mises en vedette, et auxquelles il attache visiblement tant de prix, n’ont pas le droit d’être insignifiantes ou banales. […] Voyons un peu : La pudeur est à l’innocence… mettons : ce que la modestie est à la vertu ; ou bien : ce que le duvet est à la pêche ; ou bien ce qu’un léger voile est à la beauté. […] Et ces observations générales, il y a beau temps qu’elles ont été faites : on ne peut qu’en varier la forme (il est vrai qu’on le peut indéfiniment et qu’on y peut mettre sa marque personnelle). […] Et, par là-dessus, elle a sa voix, dont elle sait tirer parti avec la plus heureuse audace une voix qui est une caresse et qui vous frôle comme des doigts si pure, si tendre, si harmonieuse, que Mme Sarah Bernhardt, dédaignant de parler, s’est mise un beau jour à chanter, et qu’elle a osé se faire la diction la plus artificielle peut-être qu’on ait jamais hasardée au théâtre. […] C’est là, je pense, la plus étonnante nouveauté de sa manière : elle met dans ses rôles, non seulement toute son âme, tout son esprit et toute sa grâce physique, mais encore tout son sexe.
Il faudrait mettre du côté de l’épée le million que vous cherchez pour marier votre fille, acheter un duché et établir votre fils. […] Mettez que c’est pour marier ma fille, donner une charge à mon fils, acheter deux maisons dans la Place Royale, et le surplus pour l’acquisition du duché de Heurtebise. […] Et comme la presse sera grande, il m’a mis entre les mains des contrats de vente, le nom et la somme en blanc, pour les remplir quand il se présentera des marchands, jusqu’à la concurrence des quatre cent mille francs. […] On irait là les examiner, on les mettrait au pas, à l’entre-pas, on les ferait trotter, galoper, et, sans s’amuser à la belle encolure qui souvent attrape les sottes, on ne prendrait que ceux qui ont bon pied, bon œil, et dont on pourrait tirer un bon service. Au moins devrait-on sur cette matière établir une chambre des assurances en faveur de ces veuves riches et surannées, qui mettent tout leur bien à l’aventure sur la cape et l’épée d’un jeune homme.
Mme de Krüdener, qui n’était encore à cette date qu’une ambassadrice et une jolie femme, se mit à copier et à apprendre par cœur de longs passages d’Anacharsis ; Mme de Staël, qui venait d’écrire ses Lettres sur Jean-Jacques Rousseau et qui naissait à la célébrité, adressait à l’abbé Barthélemy, dans un souper, des couplets où résonnaient les noms de Sapho et d’Homère. […] On ne saurait s’étonner qu’il ait mis trente ans de sa vie à ce travail curieux et d’un détail infini, à cette fabrique industrieuse, où la verve ne le soutenait pas. […] Je reviens à Chateaubriand, lequel, mis en regard de Barthélemy, nous est une lumière. […] … » Ici Barthélemy a beau mettre une note pour citer son auteur, ce mot de singe, prononcé tout d’abord et dès l’exorde, en un tel lieu et dans un tel ordre d’idées, détonne et jure. […] Mme de Choiseul, aussitôt qu’elle en eut la nouvelle, se mit en mouvement et fit des démarches auprès du représentant Courtois, qui se rendit au Comité de sûreté générale.
Quel dommage qu’il ne puisse pas se mettre tout entier sous la couverture de son livre ! […] Rollinat n’a pas à mettre son blason « en Abîme » sur celui de Baudelaire. […] Maurice Rollinat, qui l’a ressuscité, disent ses amis, le ressuscitera-t-il par la longueur du temps qu’il mettra à s’attendre ? […] Ils avaient mis dans sa sébile. […] Je vais vous la dire… C’est l’état de détestation et de fureur où il vous met, vous qui la niez !
Il ne montre pas ce qui lui manque ; il ne l’oppose pas à celle des siècles qui précèdent ou qui suivent ; il la met sur le trône, prosterne devant elle le dix-huitième siècle, et pour toute définition nous dit : « Adorez. » Et cependant tout ne mérite pas d’y être adoré. […] On mit en mots piquants les questions graves ; la philosophie resta profonde, et devint enjouée. […] Les romans de Mlle Scudéri sont d’une longueur infinie et d’une fadeur étonnante ; elle met une page à expliquer ce que nous dirions en un mot. […] Il divise en cinq parties toute l’argumentation, met des numéros d’ordre en tête de chaque paragraphe ; il veut « établir sur des faits certains et mettre dans une lumière irrésistible le point de vue qu’il vient d’indiquer. » Après la réfutation, l’énumération. […] Nous mettons un genou en terre devant celles qui n’ont jamais failli.
Vacherot fut mis en disponibilité le 29 juin 1851. […] Il mettait au premier rang l’art du romancier. […] Ce qu’il prêchait dans ses livres, il le mettait en pratique dans sa vie. […] Sa mise était toujours irréprochable. […] Louis Havet, qui a mis à notre disposition seize lettres adressées par Taine à M.
C’est elle qui dans l’Université le mit hors de pair. […] Chacun met sa fierté où il peut. […] Survint un pasteur piétiste ; la guerre civile se met dans la maison. […] Bernard se mit la main devant les yeux et les ferma. […] À peine Praxède a-t-il vu Agathe, qu’il se met à divaguer et à déclamer.
Ils sont à mettre à côté de la comtesse d’Escarbagnas. […] Il se rend à l’église, sonne la cloche, et se met en prières. […] Cette impuissance est affolante quand on se met à y penser. […] Puis je ferai mettre à mort ta chère fille Stella. […] Les ouvriers de l’usine se sont mis en grève.
. — Comment les élections, les journaux, les tribunaux la mettent en pratique. […] Quatre ou cinq de la chambre des communes vont à la messe ou au sermon de la chambre… Si quelqu’un parle de religion, tout le monde se met à rire. […] Est-ce que la théologie, la morale, mises en beau style ou en style piquant, ne sont pas des jouissances de salon et des parures de luxe ? […] Car contrefaire et dissimuler, c’est mettre sur soi l’apparence de quelque mérite. […] Quand ils seraient dix fois plus nombreux, ils n’en viendraient pas à bout ; car ils n’ont pas de doctrine qu’ils puissent mettre à sa place.
Et c’est pourquoi Joad se met à prophétiser. […] Je sais bien que Molière se mit lui-même dans le cas d’Arnolphe. […] Elle fronce le sourcil et se met à marcher avec agitation. […] Je n’ai rien à y mettre, mais je les écris. […] Dumas ait mis plus de large intelligence, de pitié et de larmes.
Quand ces gens du Nord se mettent à railler ! […] Et elle se met à haïr Théa de toute son âme. […] L’étudiant est très bien mis. […] — bien plus qu’elle n’est mise en action. […] Haussons la prime et mettons quatre millions.
Il ne laisse de lui qu’un masque usé, flétri, où chaque douleur a mis pour stigmate une meurtrissure ou une ride. […] quelle ardeur il y mettrait et surtout comme il écouterait ! […] Bientôt allait éclater cette fanfare aux vibrations puissantes qui devait mettre en fuite les fantômes classiques. […] Son idée, sinon sa main, a mis un cachet sur toutes ses œuvres. […] Véron, mademoiselle Rachel, pensait à mettre l’art charmant de la bijouterie à la portée de toutes les femmes.
Marty-Laveaux, à mettre en regard de ce choix complet, portant sur toute l’œuvre de Marot, et auquel a présidé un goût supérieur, il n’y aurait pas, pour un lecteur ordinaire et qui tient surtout à l’agrément, de quoi hésiter et balancer. […] donner de faux alarmes, Saccager un palais ; mais, plus que tout cela, Fait bon voir qui de l’un, qui de l’autre se vante, Qui met pour cestui-ci, qui met pour cestui-là, Et pour moins d’un écu dix cardinaux en vente. […] Poétiquement, il employa les années qui suivirent son retour à mettre en ordre ses derniers vers et à les publier : vers français, vers latins, il donna tout. […] Or, étant de retour en France, je fus tout ébahi que j’en trouvai une infinité de copies tant à Lyon que Paris, dont je mis de ce temps-là quelques imprimeurs en procès qui furent condamnés en amendes et réparations, comme je puis montrer par sentences et jugemens donnés contre eux. […] Jacques Amiot, qui avait un français d’un coloris si vif et qui avait mis du rouge à Plutarque (entendez-le à bonne fin), semblait en effet avoir emprunté son nom au mot grec qui signifie vermillon, ἄμμιον.