Aux données de la sensation il faut que s’ajoute le travail de d’intelligence. […] Il jouit de son intelligence, et il se sait gré de sa douceur. […] Écrivain de grand savoir, d’intelligence très pénétrante, d’esprit libre à un rare degré, M. […] En sorte que ce style vaut encore par les mêmes qualités qui sont celles de l’intelligence de M. […] Une intelligence ouverte, avec l’âme d’un saint, il n’est pas, à proprement parler, un orateur.
Frédéric Plessis est un vrai poète, un des poètes de ce siècle qui ont l’intelligence la plus profonde, la plus subtile de l’âme antique.
Son Traité de la Géographie ancienne peut servir à l’intelligence de l’Histoire : mais ses Remarques sur la Langue Françoise sont aujourd’hui plus qu’inutiles.
Le jeu de cet Acteur étoit ; dit-on, naturel, rempli d’intelligence, de noblesse & de sentiment, quoiqu’il eût contre lui la figure & la taille.
Peyrilhe s’est imposée, & qu’il a remplie avec autant d’exactitude & de méthode, que d’intelligence & de talent.
C’est pendant ce temps que les passions se déploient, que la fièvre de l’intelligence agite l’âme et le corps, et que les illusions s’effeuillent, comme disent les poètes. […] Elle y démontrait l’union intime de l’intelligence et de la liberté. […] Mme de Staël sut répandre sur son travail le charme immense de son esprit, et la clarté de sa vaste intelligence. […] C’est l’art et la pensée qui ont créé la Prusse ; tant qu’elle sera l’intelligence du nord, la puissance lui demeure assurée. […] Il n’y a de différence entre l’homme desséché et l’homme rajeuni que l’entraînement de la chair, mais l’âme, l’esprit, l’intelligence, sont du même âge.
Goethe eut donc le sentiment que le récit de sa vie était indispensable à l’intelligence de son œuvre, et, au risque de faire double emploi avec ce qu’il en avait déjà tiré, il résolut de la raconter lui-même. […] Son olympisme ne fut que leur égoïsme devenu conscient et réfléchi — raffiné, élevé par l’intelligence à une puissance supérieure. […] Celui-ci était tout intelligence, celui-là tout passion. […] Mais elle a servi à former un certain état d’esprit, auquel tendent certaines intelligences d’élite, et qu’on peut bien appeler le goethéisme. […] Qu’on passe du domaine de l’intelligence dans celui de la sensibilité, et l’on voit l’image, belle, en somme, tout à l’heure, se ternir à la fois et se rapetisser.
Cette allégorie de Valade choque les yeux par le discordant ; elle est pesamment faite, sans aucune intelligence de lumières et d’effet ; figures détestables de couleur et de dessin ; nuage dense à couper à la scie ; femmes longues, maigres et raides ; grands manequins en petit ; énorme Minerve, bien corpulée, bien lourde.
Avant même qu’on y ait mis la main, la nature des choses, la réalité impose à ces faits un certain ordre, indépendant à vrai dire de l’intelligence : tout ce qui arrive est nécessairement situé dans l’espace et dans la durée ; de là, selon les sujets, une distribution géographique et un ordre chronologique : souvent l’un et l’autre s’imposent à un même sujet. […] Il doit y prendre un appui et ne les jamais perdre de vue dans la disposition des faits : mais il les soumettra à son intelligence et fera dominer sur eux l’ordre logique, qui se tire de la nature essentielle des choses et de leur rapport au but suprême de l’œuvre.
Cette intelligence valétudinaire, préoccupée uniquement de ses petits malaises et des petits plaisirs paradoxaux que lui procurera son mal, est exactement, dans sa sécheresse, dans l’étriqué de ses gestes courts, pauvres, rapaces et frileux, le contraire de la large et généreuse intelligence créatrice.
Relisant le livre, évoquant le tableau, faisant résonner à son esprit le développement sonore de la symphonie, l’analyste, considérant ces ensembles comme tels, les restaurant entiers, les reprenant et les subissant, devra en exprimer la perception vivante qui résulte du heurt de ces centres de force contre l’organisme humain charnel, touché, passionné et saisi4. » Et enfin (p. 217), « saisissant ainsi des intelligences telles quelles, les analysant avec une précision et une netteté considérables et les replaçant ensuite par une minutieuse synthèse dans leurs familles, leurs patries, leurs milieux, l’esthopsychologie, un ensemble d’études particulières de cette science, sont appelés à vérifier les plus importantes théories de ce temps sur la dépendance mutuelle des hommes, sur l’hérédité individuelle, sur l’influence de l’entourage physique et social ». […] H., dans la synthèse, entend toujours « façonner un homme visible sur le schéma de son intelligence » (p. 180).
Lui, l’auteur des Nièces de Mazarin, de Madame de Montmorency, et, dans son Louis XVI, de ce portrait de Marie-Antoinette qui seul vaut une biographie, lui qui semble avoir spécialement jusqu’ici l’intelligence et le goût des femmes dans l’histoire, ne pouvait pas, puisqu’il abordait le Moyen Age, oublier une des plus purement grandes qui aient jamais existé… Aussi l’a-t-il peinte comme il sait peindre et nous l’a-t-il donnée. […] Amédée Renée est arrivé par l’intelligence seule aux conséquences et aux conclusions qui sont les nôtres, à nous, catholiques, qui avons dans les mains un autre flambeau.
Pour échapper à cette alternative, il lui aurait fallu plus de caractère ou d’intelligence qu’il n’en avait. […] Mais, hors cela, qui n’implique, après tout, ni la supériorité de l’intelligence, ni même l’éloquence du talent, il n’y a rien dans les trois volumes de Carrel qui ne soit vieilli, passé, mesquin, et qui méritât qu’on s’y arrête si on ne nous forçait pas à les lire à la lumière de son nom.
À mes yeux, le talent — surtout dans l’art que pratiquait Balzac — est une question d’âme tout autant que d’intelligence… Byron, tout coupable qu’il fut parfois, était une âme magnanime, faite pour la vérité, même quand il la méconnaissait ; car il l’a souvent méconnue… Balzac, lui, est aussi grand par l’âme que par l’esprit, et c’est la grandeur absolue ! […] Si, comme le disent nos Saints Livres, à nous autres chrétiens, Dieu nous a faits à son image, il semble qu’il ait mis plus de lui dans le cœur de l’homme que dans son intelligence, — et c’est pour cela que la Correspondance de Balzac touche, surtout, par les lettres du cœur qui y sont écrites.
C’est par le sentiment, même quand il est inexprimé, de cette poésie terrible, plus que par sa roulette, plus que par un pamphlet toujours populaire, plus que par tout ce qu’il a fait jamais, qu’il est resté le dominateur des esprits, et même de ceux qui lui sont rebelles : car on a répondu, bien ou mal, à toutes ses raisons, et, malgré l’accablante expression de son génie, l’intelligence humaine n’est pas vaincue, mais ses sentiments emportent tout, et ceux-là qu’il n’a pu convaincre de ce qu’il croit, il les a emportés par la beauté de ce qu’il écrit, et ils conviennent qu’ils sont emportés ! […] Un Jésuite l’avait appelé athée, ce Pascal qui tue l’intelligence sous Dieu ; des philosophes l’appelèrent visionnaire.
Malheureusement, Cousin ne suivit pas cette vocation de vulgarisateur qui était la sienne, et qu’il a mal remplie ; car il a souvent faussé ce qu’il a vulgarisé, par la faute d’une intelligence ambitieuse qui voulut avoir ses idées et ses systèmes à elle, et qui fut toujours radicalement impuissante à en produire qu’on dût respecter. […] Certainement, l’intelligence très vive de Cousin, qui a des promptitudes de moineau, s’est accouplée à beaucoup d’idées et de systèmes, mais elle n’en est pas moins restée stérile.
Le Sonnet est une forme vieillie, et ce n’est rien que de vieillir, — vieillesse, dans les choses de l’intelligence, c’est souvent parfum, sagesse et profondeur, — mais c’est une forme bornée, et il nous est impossible d’avoir pour elle le respect qu’avait Despréaux. […] Cette conception matérielle et grossière, malgré les raffinements sous lesquels on la dissimule, peut-elle et doit-elle asservir pour jamais une intelligence douée, comme celle de M.
Mais ce sont exclusivement ses Fables, dans lesquelles on plonge, depuis qu’elles sont faites, les enfants de toutes les générations comme dans leur premier bain d’intelligence, ce sont ses Fables qui l’ont rendu aussi populaire que s’il ne méritait pas de l’être, et donné à sa popularité un caractère aussi particulier que son génie. […] Jamais la Critique n’a été plus large, plus compréhensive, embrassant une œuvre et une personnalité de génie avec plus de force caressante et d’intelligence dans l’amour.
Les sentiments qu’elle éveille habituellement viennent s’interposer entre elle et nous, au moment même où nous la tenons sous le regard de notre intelligence. […] Rien ne trouble plus insidieusement l’intelligence qu’une préoccupation morale.
Lamoureux va continuer son œuvre : oui, il fallait commencer par les ordinaires concerts avec le chœur des Fileuses ; ensuite, des œuvres plus caractéristiques ; deux actes de Lohengrin ; puis un acte, deux actes de Tristan ; il fallait bien initier le public, peu à peu et progressivement et certes par le concert : maintenant, un acte encore, peut-être le premier de la Walkure : qu’ainsi le public entre en l’intelligence de l’art nouveau, et le temps sera venu du définitif et complet essai ; éduqué par le Concert, le public parisien pourra en fin connaître le théâtre. […] — D’une part, un fond illimité de sensualité, d’orgueil et de domination ; de l’autre, un vaste intellect, doué des plus merveilleuses facultés esthétiques et d’un idéalisme transcendant. — Entre ces deux extrêmes il y avait une lacune ; il manquait la divine Psyché, ce que nous appelons : l’ame ; je veux dire cette aspiration de l’être spirituel à la pureté, à la bonté, à la perfection qui, seule, peut ennoblir la nature inférieure, l’attirer peu à peu vers les hauteurs de la spiritualité et de l’intelligence divine. […] Un homme au caractère vraiment noble, quand même les avantages intellectuels et l’éducation lui feraient absolument défaut, se dresse devant nous comme un homme auquel rien ne manque ; tandis que la plus grande intelligence, si elle est accompagnée de graves défauts moraux, est blâmable… L’intelligence la plus bornée, de même que la plus grotesque laideur, aussitôt qu’elles sont accompagnées d’une rare bonté du cœur, se trouvent transfigurées, entourées d’une auréole de beauté supérieure, et de leur bouche sort une Sagesse, devant laquelle toute autre doit se taire. […] Avec une scrupuleuse exactitude ont été restituées ces notes telles, précisément, qu’elles furent trouvées ; l’orthographe, les abréviations, les ponctuations du texte original ont été respectées ; et, par les soins de M. le Baron de Wolzogen, un tableau a été joint au volume, indiquant les passages des Œuvres Complètes qui peuvent éclairer ou parfaire l’intelligence de ces fragments.
le doute, cette maladie de l’intelligence ! […] On dirait qu’il y a des climats aussi différents en intelligence des choses divines qu’il y en a en températures atmosphériques. […] sur un homme d’intelligence ordinaire, d’imagination bornée, de fibres de chair au lieu de fibres de bronze ! […] Le mouvement, dans une certaine proportion, est aussi nécessaire à l’intelligence que l’air. […] « Non ce second chaos qu’un panthéiste adore « Où dans l’immensité Dieu même s’évapore, « D’éléments confondus pêle-mêle brutal « Où le bien n’est plus bien, où le mal n’est plus mal ; « Mais ce tout, centre-Dieu de l’âme universelle, « Subsistant dans son œuvre et subsistant sans elle : « Beauté, puissance, amour, intelligence et loi, « Et n’enfantant de lui que pour jouir de soi !
Quand il est né, il n’y avait encore ni justice ni intelligence au monde. […] Il a tout produit, mais sans esprit, sans morale, sans intelligence. […] Elle rassembla enfin les trésors épars de son intelligence. […] Il parlait sur tous les sujets avec beaucoup de raison et d’intelligence. […] Sa rigoureuse et vigoureuse intelligence inaugure une méthode et construit un système.
La nature de l’homme c’est l’intelligence, L’esprit ne marche qu’au général. […] Toujours la phrase par la fonction de son verbe indispensable affirme une relation, des rapports perçus par l’intelligence, accomplit une action qu’enregistre l’esprit. […] L’erreur, le mal, nous nous en éloignons naturellement car leur connaissance suppose une intelligence supérieure à eux et le vrai a cette vertu de nous obliger à nous y soumettre. […] Notre intelligence ne se différencie pas du génie du fleuve qui cherche les vallées pour aller à la mer. […] Et c’est à cet effet que l’intelligence les transforme de brutes en subjectives et spécialement anthropocentriques.
Pour rendre son travail encore plus utile, M. l’Abbé Brotier l’a enrichi de plus de six mille notes, toutes nécessaires pour l’intelligence de l’Ecrivain de l’ancienne Rome le plus rempli de difficultés par la nature de son Ouvrage.
Eugène Sue, livre inspiré par l’amour du peuple, par l’intelligence des vrais intérêts démocratiques. »
Gide est devenu, après maintes œuvres spirituelles, l’un des plus lumineux lévites de l’église, avec autour du front et dans les yeux toutes visibles les flammes de l’intelligence et de la grâce, les temps sont proches où d’audacieux révélateurs inventeront son génie… Il mérite la gloire, si aucun la mérita (la gloire est toujours injuste), puisqu’à l’originalité du talent le maître des esprits a voulu qu’en cet être singulier se joignit l’originalité de l’âme.
Cet Ouvrage, dont vingt-quatre volumes ont déjà paru, a pour-titre, Dictionnaire pour l'intelligence des Auteurs classiques, & ne mérite pas, à beaucoup près, les éloges que nous lui avions trop légérement départis dans les précédentes éditions des Trois Siecles.
Sa pensée n’était pas assez en dehors pour atteindre d’un seul coup les deux mille intelligences d’un auditoire. […] Parmi les divines transformations de sa pensée, il gardait encore une place vierge et fidèle pour la douleur qu’il avait connue, et grâce à cette double nature, ou plutôt à cette nature unique, mais complète, il a toujours conservé comme en laisse les intelligences délicates et les intelligences ignorantes. […] On peut le soumettre à la diète, blâmer l’abus ou l’abstinence ; mais le cœur et l’intelligence n’entrent pour rien dans la délibération. […] Ce n’est pas tout : cette singularité d’intelligence ne dénouerait qu’à demi le problème de ses travaux. […] Il faut que l’homme admire dans celle qu’il chérit la pureté du cœur, et la femme la profondeur de l’intelligence.
France était homme à mettre en beau langage la vanité de l’intelligence et l’inutilité de la science. […] Aussi bien, est-ce faire un abus inique de l’intelligence que de l’employer à rechercher la vérité. […] L’intelligence, suivant lui, aurait été détournée de sa destination naturelle. […] La beauté et la bonté lui sont apparues comme des réalités plus réelles que l’intelligence. […] Et, pour ce qui est de la science et de l’intelligence, vous verrez dans le livre de M.
Étienne, et, durant cette année décisive de la guerre d’Espagne et de la lutte sourde du cabinet entre M. de Chateaubriand et M. de Villèle, il ne cessa de se montrer un chroniqueur attentif et pénétrant, décochant à chaque bulletin son épigramme, que modéraient déjà l’intelligence des hommes et l’entente du jeu. […] On le croirait uniquement fait, tant il les comprend, pour habiter en ces clartés sereines de l’intelligence. […] Naturellement passionné pour le grand et le simple, amoureux de ses propres études et vivant dans l’abondance des pensées, il ne s’occupait guère de ces tentatives d’alentour qui remuaient, plus qu’il ne le croyait, des intelligences sérieuses ; et si, à la rencontre, son regard venait à s’y arrêter, il y opposait aussitôt un tel idéal de simplicité et de pureté, que les contemporains le plus souvent n’avaient rien à faire en comparaison. […] Cousin l’écrivait récemment34, « le style n’est rien que l’expression de la pensée et du caractère : quiconque pense petitement et sent mollement n’aura jamais de style ; quiconque, au contraire, a l’intelligence élevée, occupée d’idées grandes et fortes, et l’âme à l’unisson de cette intelligence, celui-là ne peut pas ne pas écrire de temps en temps des lignes admirables, et, si à la nature il ajoute la réflexion et l’étude, il a en lui de quoi devenir un grand écrivain. » Napoléon, certes, réunissait en lui plusieurs de ces hautes conditions, et, toutes les fois qu’il a parlé de ce qu’il savait à fond, il a dit les choses d’une manière parfaite, définitive. […] Dès les premières pages, on sent un esprit de modération élevé, supérieur, qui ne vient pas du désir de répondre à certaines objections anticipées, mais qui n’est que l’âme de l’histoire hautement comprise par une intelligence généreuse.
La conscience n’est pas plus satisfaite que l’intelligence, à l’aspect d’un combat sérieux de l’individu contre le Divin, suivi de son désespoir sérieux après la défaite. […] de belles têtes vides, à qui le poète avare n’a mesuré que la dose d’intelligence strictement nécessaire pour que les spectateurs puissent savoir au juste qui elles sont et ce qu’elles veulent215. […] Il pouvait, en donnant à son drôle une imagination riche et une intelligence supérieure, l’affranchir de ses passions basses par le baptême de l’esprit, et élever sa personne à une hauteur infinie au-dessus du rôle injuste et faux joué par sa scélératesse. […] La nécessité qui apparaît dans le dénouement n’est pas un aveugle destin, un fatum sans raison ni intelligence. […] Ceux qui l’avaient écouté éprouvèrent une nouvelle compassion en voyant qu’un homme d’une si saine intelligence, et qui discourait si bien sur tous les sujets, eût perdu l’esprit sans ressource à propos de sa maudite et fatale chevalerie.
Nous n’approuvons pas tous ces jugements, nous ne ratifions pas tous ces plans personnels qu’il expose souvent avec trop de jactance en opposition avec les plans de Moreau, de Masséna, de Jourdan, de Soult, de Bonaparte ; mais il est impossible de nier que cette vive et vaste intelligence s’adaptait à la guerre aussi bien et mieux peut-être qu’à la paix, et que, si la destinée, au lieu de le pousser à la tribune, au ministère, à la froide table de l’historien, l’avait poussé sur les champs de bataille, l’Europe aurait compté un grand général de plus dans ses fastes. […] L’intelligence suffit-elle à tout, comme le prétend M. […] Ici nous pourrions, si nous le voulions bien, tirer une vigoureuse représaille de cette théorie de l’intelligence sans l’art et sans le génie, théorie exposée par M. […] Thiers, tant doué par la nature sous le rapport de l’intelligence, de la justesse, de la délicatesse du coup d’œil, de l’aptitude à tout, de l’esprit, n’a pas été doué au même degré de la faculté d’exprimer, en écrivant, sa pensée ; ce qui est juste, c’est d’avouer que M. […] Thiers possède ces trois vertus de l’homme d’État et de l’historien à un degré très rare chez ce qu’on appelle les hommes de la tribune ; il fait plus qu’en avoir la foi, il en a l’intelligence, il en a l’audace ; il les confesse hardiment et fièrement devant un siècle qui les oublie trop souvent, et il les réhabilite avec une grande évidence de conviction.
L’intelligence immatérielle, ou ce qu’on nomme l’âme, a été assujettie, par une loi incompréhensible de son Créateur, à ne voir juste au dehors d’elle-même et en elle-même que par le miroir des sens. Altérez ou brisez une partie de ce miroir, l’intelligence verra juste dans la partie invulnérée du miroir ; elle verra faux ou elle ne verra rien que ténèbres dans la partie lésée de la glace. […] Il rentra dans la plénitude, sinon de ses forces, au moins de son intelligence. […] On répondit pour lui ce que Sophocle, accusé par son fils de faiblesse d’esprit à quatre-vingts ans, avait répondu pour lui-même, « Or l’homme capable d’avoir produit les chefs-d’œuvre de génie de son siècle prouvait assez par ses vers l’intégrité de son intelligence. » Toutefois le procès, embarrassé en formalités, subissait d’interminables délais. […] Il ajouta qu’il avait vu un Dante avec des annotations par Muretus, et qu’à propos de ce vers : « Sì ch’io fui sesto tra cotanto senno, « Et je fus la sixième de ces grandes intelligences, « Muretus avait écrit en marge : « Diable !