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401. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Mais avec sa vision lointaine, abstrayant aux choses la notion d’origine, et n’en ressentant que l’impression brute et le choc émotionnel instinctif, concentré donc en soi et forcé de recourir, quand il lui faut expliquer, à l’introspection de son âme et aux règles idéales de la mécanique spirituelle, transporté cependant d’horreur et d’amour pour ces êtres ainsi aperçus à la fois par le dehors et par leur fonds charnel de bêtes, il semble que Dostoïewski soit à la fois un psychologue idéaliste à la Stendhal, et un être barbarement sociable aimant des hommes le contact de la peau, l’attouchement du souffle et l’âcreté de l’odeur. […] Les protagonistes, les acteurs d’Humiliés et offensés, la galerie secondaire de Crime ; cette singulière foule d’êtres infirmes et sains, détraqués, réjouis, aimants, canailles, nobles, subtilement pervers et pauvrement angéliques, les Rogojine, Muichkine, Vastasia, Philippovna de L’Idiot, donnent tous l’impression de cette chose rare dans les livres, la chair, la chair tactile, saignante, molle, rose ou sale, cette chose la plus humaine, couverte de sa peau, traversée de vaisseaux, de nerfs, de glandes, et portant dans le rapide tourbillon des liquides nourriciers, des lymphes et des hématies entre ces cellules épuisées ou turgescentes, tout l’essor des instincts, des ruts, des violences, des désirs et des douleurs, qui, sous la mince surface des phénomènes spirituels conscients, constituent comme les muscles et le squelette de l’âme humaine. […] De même encore, une intelligence peu développée en tant qu’intelligence, à qui les sens portent sans cesse des impressions discontinues, sera en peine d’imaginer l’idée de développement, soit dans un récit, soit dans un caractère, et concevra de préférence le suspens d’une histoire et la stabilité d’une âme.

402. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Hippolyte Babou, fils de ces contrées, ayant été bercé de légendes païennes, a été ramené, par la rêverie de son talent, vers les impressions de ses premières années, et les Païens innocents sont sortis, un soir ou un matin, de cette rêverie. […] Ne serait-ce pas un sceptique, à impressions heureuses, que Babou ? […] Cette sensibilité ondoyante, dont parfois les impressions sont justes et vraies, et d’autres fois injustes et fausses, cette sensibilité qui, dans les Lettres satiriques, tourne si brusquement de la haine à l’amour et de l’amour à la haine, tient évidemment trop la place de l’étude attentive d’une conscience sévère, et Babou en a donné une preuve particulièrement malheureuse, et que je me permettrai de citer, parce que je le dois.

403. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Desmarest ne doute pas que Georges ne soit resté fidèle à cette impression. […] Desmarest, le pouvoir de faire ses idées, c’est-à-dire de les arrêter au point d’y soumettre ses actes et jusqu’à ses impressions.

404. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Fions-nous à toutes les impressions du beau et du laid, du sublime, du comique, du tragique, etc. sur notre esprit et sur notre âme, en priant notre bon ange de nous garder des théories et des définitions, qui ôtent au sens littéraire sa candeur naïve, et de la logique, qui lue la liberté. […] Voltaire et Boileau sont deux sensitives littéraires, et leurs dogmes, moins raisonnés que sentis, pour ainsi dire, ne doivent point être séparés de la violence de leurs impressions.

405. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Laissez-moi donc vous dire l’histoire de mes impressions sur Maupassant, et quand et comment je le lus pour la première fois. […] Il y a là, continuellement, un choix de circonstances extérieures, toutes des plus naturelles et toutes singulièrement expressives, par lesquelles on se sent si bien enveloppé que l’on a, aussi intense que possible, l’impression de la vie réelle  et cela, je le répète, sur une donnée exceptionnelle jusqu’à l’invraisemblance.

406. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Un écrivain a-t-il vécu, surtout à l’âge où l’âme est de cire pour les impressions du dehors, dans un de ces climats tièdes et parfumés où la poésie semble pousser et fleurir d’elle-même en pleine terre comme les orangers et les lauriers-roses ; il y a gros à parier que son imagination en gardera quelque chose de net et de lumineux. […] Les impressions éprouvées ne sont plus les mêmes, si l’on a eu pour séjour la ville ou la campagne, la montagne ou la plaine, le voisinage d’un volcan ou d’un marais, un terroir fertile ou une lande aride, un vignoble ou des prairies.

407. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Charrière — est devenu dans notre traduction les Mémoires d’un seigneur russe, c’est pour prendre avec ce titre le caractère du témoignage de l’aristocratie russe sur la situation du pays qu’elle domine. » Aveu plus forcé que naïf, et qu’il fallait bien faire tout d’abord pour expliquer ce changement de titre qu’on ose se permettre, mais qu’on expie presque immédiatement par un embarras qui commence : « Quelques fragments de cet ouvrage — ajoute le traducteur — avaient paru dans un journal de Moscou et frappé l’attention, quoique venant d’une plume inconnue et qui n’avait pas fait ses preuves devant le public… On était loin de prévoir l’impression que devait produire la réunion de ces morceaux, lorsque ayant été mis en volume et complétés dans leur ensemble, on put saisir la donnée supérieure qui s’en dégageait et qu’on vit s’y manifester la pensée intime de l’auteur ou plutôt l’inspiration sociale à laquelle il avait involontairement cédé… » Certes ! […] Quand un livre n’est qu’impressions et détails, quelques hachures inspirées, quelques morsures d’une plume métallique qui sait enlever un profil d’horizon ou un profil de visage, quand il manque, enfin, comme celui-ci, de plan, d’ordonnance et d’architecture, l’analyse devient impossible.

408. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Cette étoffe qu’il a réellement, jointe aux airs qu’il exécute, et qui ont déjà été entendus, sentis, applaudis, trouvés et exécutés, d’ailleurs, par de bien plus grands maîtres que lui, enchante le public, qui aime à repasser sur ses impressions, mais impatiente la Critique, qui en voudrait de nouvelles, et qui, d’un homme si bien doué que M.  […] Ponsard, en supposant qu’on puisse employer ce terme de peinture en parlant d’un poète aussi peu peintre que l’auteur de Lucrèce ; mais si le résultat d’art est différent, le résultat d’impression est le même.

409. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Débutant à peu près au moment de la vie où lord Byron publiait ses Heures de Loisir, il avait cet avantage sur le Byron des Heures de loisir d’avoir déjà passé par les impressions que lord Byron ne connut qu’après Childe Harold. […] pas aux poèmes étranges du grand homme qu’il adore, à ces merveilles d’invention qui s’appellent Le Giaour, Lara, Le Corsaire, etc., à ces chefs-d’œuvre d’impression pathétique et mystérieuse et de figures héroïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’imagination humaine… Non !

410. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

il est impossible de moins se surfaire et de mieux apprécier son livre tout en l’expliquant… Seulement, la Critique littéraire, qui voit les facultés où elles sont et qui lit les feuillets des livres qui n’ont jamais été écrits, regrette que des intelligences faites pour mieux se contentent de brûler le pavé et ne rapportent au logis, sur des peuples qu’on a regardés du dehors au dedans, au lieu de les regarder du dedans au dehors, rien de plus que des impressions personnelles, fussent-elles aussi vivantes que peuvent l’être ces impressions !

411. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Le tableau est d’une rare vérité d’impression. […] C’est d’une plume aisée, avec une étonnante facilité de transmission d’impressions que M.  […] Rodenbach, comme celle des poètes de conscience, est de faire tenir le plus d’émotion, le plus d’impression possible dans un vers. […] Il y parle de tout, de ses impressions journalières, de ses projets, de ses voyages, de ses œuvres et surtout du tourment qu’elles lui donnent. […] Francis Chevassu ne craint pas de forcer certains traits, d’en exagérer le caractère, non pas jusqu’à la caricature, mais de façon à bien exprimer l’impression reçue.

412. (1888) Poètes et romanciers

Mais de tout cela se dégage une impression vraie dont il faudra tenir compte dans une certaine mesure. […] Je voudrais résumer mes impressions dans un dernier exemple, mais caractéristique. […] Elles traduisent l’impression nette de la France, à un moment solennel de son histoire. […] Béranger a bien plutôt exprimé les impressions populaires qu’il ne les a guidées. […] — Il laisse dans l’âme une impression d’harmonie et de paix que la poésie de notre temps ne produit pas toujours.

413. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bunand, Antonin (18..-19..) »

Firmin Roz Son dilettantisme alterna complaisamment des impressions fraîches et simples qu’il traduit dans Plein air, aux sensations émouvantes d’un long voyage en Italie.

414. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pionis, Paul (1848-1929) »

-H C’est un poème de nature et d’amour de la plus jolie impression de sincérité que nous a donné M. 

415. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sansrefus, Gaston »

Armand Silvestre Sur tous les rivages, le poète nous entraîne, et partout ce lui est l’occasion d’un paysage merveilleusement juste, d’une impression pleine de couleur.

416. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Ce qui surtout nous fait insister sur cette pensée c’est l’impression ressentie par tout le monde après la lecture du volume. […] Nous avons rendu fidèlement l’impression produite sur nous par les poésies de M.  […] Mais, malheureusement les impressions sont rapides chez lui autant que vives ; l’une chasse l’autre et à peine ces larmes commencent-elles à couler qu’une pensée souvent très différente de celle qui les excite arrive dans la tête de M.  […] Je crois qu’un beau palais ou un beau livre lui produisent une impression aussi vive qu’à qui que ce soit ; mais je ne sais trop si son jugement est à la hauteur de la vivacité de ses goûts. […] Il apporta dans son étude tout son système personnel, et il se livra à une occupation dont l’idée n’était pas heureuse en elle-même : ce fut de rechercher l’identité d’impressions et de sentiments entre les poètes anciens et ceux du monde moderne.

417. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Daniel, Georges »

C’est une suite de tableaux, je dirai d’impressions d’après nature, traduites en vers pleins de vie et de lumière, œuvre attrayante de peintre et de poète à la fois.

418. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Mais il suffisait de causer un instant avec lui pour que cette impression s’effaçât. […] Parce que nos seigneurs et maîtres mettront un mois et plus pour me donner l’autorisation d’imprimer, et que l’impression durera trois semaines. […] « Ma plus forte impression, continue-t-il, après celle-là, c’est le musée des monuments français… C’est là, nulle autre part, que j’ai reçu d’abord la vive impression de l’histoire. […] Ce voyage d’Italie fut un enchantement et lui laissa de durables impressions. […] Rome est comme les grandes œuvres de l’esprit humain ; l’impression qu’elle produit est très complexe.

419. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Rien de précis encore ; mais une impression mauvaise et une sorte d’appréhension vague. […] On jugera d’après son impression. […] Il ne traduit que les vibrations intérieures, les impressions du cœur, les émotions de l’âme. […] Un seul mot, un seul cri de l’âme du décadent traduira l’impression par lui ressentie. […] Il s’agit d’exprimer cette vérité fort simple que l’impression faite sur le lecteur isolé est toujours moins vive que l’impression faite sur le public réuni au théâtre.

420. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Une dame, moins timorée que le reste, s’arrêtant devant l’Homme à la houx, formula hautement son impression. […] Ici, l’impression personnelle n’est pas modifiée par le jugement collectif ; elle est solitaire, intime et d’autant plus profonde. […] Là, les impressions se succèdent, les théories et les opinions s’évincent, les jugements se modifient, se transforment, se corrigent où se pervertissent. […] La variété des impressions, provoquées par la diversité des circonstances de la vie en humanité, a une influence considérable sur tous les actes et en particulier sur celui de la procréation. […] Cette première impression passée, nous commençons à analyser.

421. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cavalier, Stanislas »

Ces sortes d’impressions, à un certain moment, sont communes à toutes les âmes ; le poète les a rendues pour son compte avec simplicité et mélodie.

422. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montlaur, Joseph-Eugène de Villardi (1815-1895 ; marquis de) »

E. de Montlaur, esprit élégant, cultivé, nourri du suc des poètes et qui, sous ce titre, La Vie et le Rêve (1864), a recueilli des impressions légères ou touchantes, des esquisses de voyage, des lettres en vers, tout un album, image des goûts et des sentiments les plus délicats.

423. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Louis de Viel-Castel, de parcourir rapidement cette année de la Première Restauration et d’en dire mon impression sincère, telle qu’elle résultait d’une fidèle lecture. L’impression que me laisse aujourd’hui le volume de M. 

424. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Ce dernier volume, par la vivacité des impressions, par la quantité de faits curieux qui y sont rassemblés et qui se déploient dans une trame facile, par la clarté qui y circule et qui y répand une sorte de sérénité inespérée, la seule possible avec Waterloo en perspective, par le talent enfin (car il faut appeler les choses par leur nom), mérite d’être signalé tout spécialement, même après les récents volumes, à l’attention et à la haute estime du public. […] Les deux livres qui exposent les immenses travaux de Napoléon pour régénérer l’intérieur et réorganiser la guerre, quoique le désastre (on le sait trop bien) soit au bout, laissent une impression tout autre et bien plus consolante au cœur de tout bon Français qu’on ne l’avait d’après les derniers historiens.

425. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Je ne pense pas que Théophile Gautier, de qui on a souvent rapproché M. de Saint-Victor, et qui, en effet, a pu être son maître un moment, soit aussi neutre, aussi indulgent, aussi placide d’impression qu’on veut bien le dire : il est facile, quand on lit Gautier avec intelligence, de saisir sa vraie impression et de la discerner, comme un sable fin, au fond de ce beau lac d’indifférence où il se joue ; mais enfin M. de Saint-Victor se distingue absolument de lui par la vivacité avec laquelle il articule et accuse en toute rencontre ses affections ou ses répugnances.

426. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Mais un article du Quarlerly Review, reproduit par la Revue britannique avec une certaine emphase et des réserves qui sont un peu là pour la forme (car elle-même a souvent exprimé pour son compte des opinions analogues), intente contre toute notre littérature actuelle un procès criminel dans de tels termes, qu’il est impossible aux gens d’humble sens et de goût, dont notre pays n’a pas jusqu’ici manqué, de taire l’impression qu’ils reçoivent de semblables diatribes importées de l’étranger, lorsque toutes les distinctions à faire, toutes les proportions à noter entre les talents et les œuvres, sont bouleversées et confondues dans un flot d’injures que l’encre du traducteur épaissit encore. […] Goethe, si sagace et si ouvert à toutes les impressions qu’il ait été, jugeait un peu de travers et d’une façon très subtile notre jeune littérature contemporaine ; il y avait manque de proportion dans ses jugements ; ce qu’il pensait et disait là-dessus au temps du Globe, pouvait être précieux pour le faire connaître, lui, mais non pour nous faire connaître, nous.

427. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

. — Impressions de voyage en Suisse (1833). — Catherine Howard, drame en cinq actes (1834). — Souvenirs d’Antony, nouvelles (1835). — Don Juan de Marana ou La Chute d’un ange, drame en cinq actes (1836). — Kean, drame en cinq actes et en prose (1836). — Piquillo, opéra-comique en trois actes, en collaboration avec Gérard de Nerval (1837). — Caligula, tragédie en cinq actes et en vers (1837). — Paul Jones, drame en cinq actes (1838). — Mademoiselle de Belle-Isle, drame en cinq actes et en prose (1839). — L’Alchimiste, drame en cinq actes, en vers (1839). — Bathilde, pièce en trois actes, en prose (1839). — Quinze jours au Sinaï (1839). — À clé, suivi de Monseigneur Gaston de Phébus (1839). — Une année à Florence (1840) […] C’est amusant, on ne peut le nier… J’ai eu cette impression que Charles VII qui est, si je ne me trompe, un peu antérieur à Hernani 1, ressemblait à la fois à une tragédie de Voltaire et à un drame romantique.

428. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

La strophe, arrêtée à des limites assez précisés, reste presque toujours harmonieuse, et ses éléments convergent vers un centre d’impression. […] Jules Lemaître a tout à fait oublié de réimprimer dans l’un de ses volumes : Impressions de théâtre, le feuilleton un peu négligé qu’il écrivit alors au Journal des débats.

429. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

On note si l’ouvrage est disposé en chapitres ; longs ou courts, à peu près de même longueur ou fort inégaux ; si la pensée offre une continuité visible et avance à pas réguliers, suivant les habitudes classiques, ou si elle marche d’une allure capricieuse et vagabonde, sans autre souci que de laisser une unité d’impression, comme il arrive en plus d’un écrit romantique. […] Comment rend-il l’impression que fait sur lui un paysage, un monument, un intérieur, un costume, un visage, un tableau, que sais-je encore ?

430. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Dès que l’impression fait éclore un Poëte, Il est esclave né de quiconque l’achete. […] Il en est de même de certains mouvemens de zele que les circonstances nous arrachent : l’excès de l’abus & la vue de l’impunité ont toujours produit les mêmes impressions dans les ames justes & sensibles.

431. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Rousseau, que peut-être l’aurait-il été jusqu’à me faire plus de mal que de plaisir, s’il était soutenu et sans interruption ; et je le remercierais volontiers d’avoir ménagé de temps en temps quelque repos à mon âme, que les impressions vives affectent trop profondément et trop tristement. […] Il y a dans Virgile, dans Voltaire, dans Tacite même, telle phrase de sentiment que je préférerais à toute cette chaleur physique ; malgré tout l’effet qu’elle produit sur moi, elle ne fait que m’agiter, et la véritable expression du sentiment laisse dans mon âme une impression douce et délicieuse.

432. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Lui, Français et même un peu Gaulois, il a essayé de s’établir dans le fond d’une nature anglaise pour, de là, jeter son regard d’observateur sur la France, nous juger, et même nous raconter à nous-mêmes, d’une façon un peu plus nouvelle que s’il partait uniquement de ses impressions, que nous partageons, de Français. […] L’esprit oriental n’est pas très compliqué… Mais faire l’Anglais, c’est-à-dire entrer, tout botté, dans l’originalité du peuple le plus original, le plus profond, le plus insulaire d’esprit, d’impression, de jugement, qui ait jamais existé ; pénétrer, pour se les assimiler un instant, dans les manières de sentir et d’exprimer d’une nation qui a jusqu’à une gaîté à elle, — laquelle ne ressemble à la gaîté de personne et dont le nom même est intraduisible, et reste, dans toutes les langues, de l’humour, — c’est là une chose qui demandait plus qu’une prodigieuse souplesse de talent.

433. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Seulement, disons-le, cette petite propagande n’aura pas le succès qu’on pouvait en attendre, si j’en juge par l’impression que laisse dans l’esprit la lecture de Camille Desmoulins et de ses deux notices ! Selon moi, cette impression est désastreuse.

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