Cousin eut, en 1814, l’honneur de le fonder, et MM. […] Ces personnages étaient sans doute bienveillants au Globe, mais cette bienveillance, tempérée de blâme fréquent ou même d’épigrammes légères, ne justifiait pas l’honneur qu’on leur en faisait. […] Les prétendus patrons hantaient si peu ce lieu-là, qu’il a été possible à l’un des rédacteurs assidus de n’avoir pas, une seule fois durant les six ans, l’honneur d’y rencontrer leur visage.
Sur un seul feu d’artifice, le duc de Gesvres gagne 50 000 écus par les débris et charpentes qui lui appartiennent en vertu de sa charge113 Grands officiers du palais, gouverneurs des maisons royales, capitaines des capitaineries, chambellans, écuyers, gentilhommes servants, gentilshommes ordinaires, pages, gouverneurs, aumôniers, chapelains, dames d’honneur, dames d’atour, dames pour accompagner, chez le roi, chez la reine, chez Monsieur, chez Madame, chez le comte d’Artois, chez la comtesse d’Artois, chez Mesdames, chez Madame Royale, chez Madame Élisabeth, dans chaque maison princière et ailleurs, des centaines d’offices pourvus d’appointements et d’accessoires sont sans fonctions ou ne servent que pour le décor. « Mme de la Borde vient d’être nommée garde du lit de la reine avec 12 000 francs de pension sur la cassette du roi ; on ignore quelles sont les fonctions de cette charge, qui n’a pas existé depuis Anne d’Autriche. » Le fils aîné de M. de Machault est nommé intendant des classes. […] La France est à eux comme tel domaine est à son seigneur, et un seigneur ne manque pas à l’honneur parce qu’il est prodigue et négligent. […] « Votre Majesté sait mieux que moi, écrit l’abbé de Vermond à l’impératrice Marie-Thérèse135, que, d’usage immémorial, les trois quarts des places, des honneurs, des pensions sont accordés non aux services, mais à la faveur et au crédit.
« Ce million d’apôtres armés vomis par la république française leur paraîtront une insulte plus qu’un secours à leur patrie ; le patriotisme éternel se révoltera contre la propagande révolutionnaire ; ils se rangeront autour de leurs gouvernements, un moment abandonnés, pour défendre le pays, le foyer, l’honneur national, en ajournant une liberté conquérante, flétrissante ; les armées refréneront les populaces, elles s’entrechoqueront bientôt avec les envahisseurs français ; victoire ici, défaite là, mêlée partout ; coalition certaine des peuples et des rois contre ce débordement des baïonnettes françaises ; refoulement inévitable de la France sur toute la ligne. […] Je n’eus que l’honneur d’avoir pris, avec tous mes collègues, l’initiative d’une pensée juste qui était dans la raison publique. […] La paix et l’équilibre, voilà le principe ; voilà le mot d’ordre ; voilà l’honnêteté, l’honneur, la vertu, la sainteté de la diplomatie.
Quelques-uns des soldats se tuèrent sur son bûcher ; ce ne fut ni par crainte, ni par remords, mais par une certaine émulation d’honneur et d’attachement à leur empereur. […] « Le navire destiné à Agrippine, plus somptueusement décoré que tous les autres, se faisait remarquer au milieu de la flotte, comme si Néron avait voulu préparer cet honneur de plus à sa mère ; car elle avait l’habitude de se promener en trirème et de se servir, pour ses navigations, des rameurs de la flotte. […] Agrippine, muette, et par ce silence même méconnue, ne reçoit qu’une blessure à l’épaule, et, nageant vers la côte au-devant de petites barques qui la recueillirent, est conduite dans le lac Lucrin, d’où elle se fait reporter à sa maison de campagne. » XLII « Là, repassant dans son esprit les lettres astucieuses qui l’ont attirée, les honneurs que lui a prodigués l’empereur, la proximité du rivage, la submersion sans cause du navire, qui n’a été ni incliné par aucun vent, ni jeté sur aucun écueil, mais qui s’est écroulé par le pont comme par une machination préparée à terre ; remarquant de plus le meurtre d’Acéronia et s’apercevant de sa propre blessure, elle conclut que le seul moyen pour elle d’échapper à l’embûche est de paraître ne l’avoir pas soupçonnée.
Mais ses biographes lui font trop d’honneur quand ils rapportent ce dégoût à la candeur, aux délicatesses de conscience de notre jeune étudiant. […] Tandis que, sous l’apparence de la dévotion, la cour inclinait au cynisme débraillé, et que dans les salons commençait à éclore une nouvelle sorte de préciosité, philosophique et scientifique, l’hôtel de Lamoignon continuait la tradition des anciennes maisons de magistrats, graves et décentes, où toutes les belles éruditions étaient en honneur, où le bel esprit même et la plaisanterie s’enveloppaient de doctrine. […] Boileau, retrouvant sa malice des bons jours, écrivit au père Thoulier un billet de désaveu si méprisant et si fin, que le père Tellier ne dut pas avoir envie de s’en faire honneur.
Je le revois dans son atelier de la rue Navarin : la grande estampe de La Conversation galante, de Lancret sur un mur ; sur un autre, des costumes et des coiffures de la vieille Alsace, parmi lesquels une garniture de tête, en fleurs artificielles, de danseuse espagnole, donnée par une célébrité chorégraphique de Madrid, tenait la place d’honneur ; puis l’immense table avec l’amoncellement de bois vierges ou dessinés dans leurs papiers de soie, et son grand plat de vieille faïence enfermant une gerbe de pipes merveilleusement culottées. […] * * * — La loi moderne, le Code, dans la réglementation des choses intéressant la société actuelle, n’a oublié que l’honneur et la fortune. Pas un mot de l’arbitrage de l’honneur : le duel, que la justice absout ou condamne d’après des manières de voir particulières, est jugé sans un texte.
Zola qui a l’honneur de nous la donner… Blasés sur toutes les autres, nous n’étions pas blasés sur celle-là. […] Il a flairé quelque mauvaise affaire venant des scandalisés de son livre, qui, en feuilleton, a déjà eu l’honneur du scandale. […] Et c’est comme j’ai l’honneur de vous le dire… À partir de ce livre de L’Assommoir, M.
La gloire lui vient, les honneurs l’appellent, l’argent arrive. […] Il aimait les noms sonores et galants, en honneur dans l’ancienne marine royale. […] L’honneur de Washington fut d’avoir aidé son pays aux heures difficiles de sa vie nouvelle. […] Ce très haut et très difficile désir artistique est tout à leur honneur. […] En 1840, il fut décoré de la Légion d’honneur.
Il me fit l’honneur de m’inviter à une de ces réunions privées. […] Il vaut peut-être mieux, pour l’honneur des étranglés, que nous ne trouvions pas. […] » et qui nous montre un beau de village cherchant, sur l’exhortation de son curé, à rendre l’honneur aux jeunesses qu’il a mises à mal. […] J’y trouve celle-ci qui fait tout à fait honneur au caractère de l’Empereur. […] L’Académie des sciences organisa en l’honneur du grand-duc une séance solennelle.
Ce qu’on jette à la face de Sainte-Beuve tourne par un côté à son honneur, et l’on montre, en s’en servant à cet usage, qu’on ne l’a point senti. […] Je le dis sans ironie et tout à l’honneur de Rostand et de Delteil. […] Partout, à partir de 1820 environ, les érudits, les poètes, les artistes ont entrepris d’exhumer et de remettre en honneur les plus vieilles créations épiques, lyriques, religieuses ou législatives de leur race ou de leur pays. […] Dans cette maison amie, ou tous les arts étaient en honneur, je faisais figure de chanteur wagnérien attitré. […] Elle pratiquait avec une liberté singulière le prêt d’honneur.
Je ne sais vraiment si l’honneur d’être infligé en pensum à des écoliers ne réalise pas, pour une œuvre littéraire, l’idée de l’immortalité dans sa plus grande force. […] Le Feuilletoniste du lundi n’a guère autre chose à faire que d’enregistrer, en les expliquant, les succès ou les fours ; il n’y contribue pas, et les malheureux auteurs sifflés lui font trop d’honneur en feignant de le croire responsable de leur désastre. […] Calvus disputa à Cicéron l’empire du barreau, et, meilleur poète que Cicéron, il écrivit des vers qui lui valurent l’honneur d’être constamment nommé à côté de Catulle par Ovide, Horace et Properce. […] Henri de Bornier ; mais enfin ce n’est pas à eux que le démon de Corneille a fait, de notre temps, l’honneur de sa visite, c’est à Victor Hugo. […] Il paraît que Du Bartas est assez en honneur auprès des décadents, et chacun sait quel retour de tendresse Restif de la Bretonne a rencontré dans la curiosité pervertie de notre fin de siècle.
À quarante-huit ans, elle pouvait se féliciter d’une liaison qui avait rendu sa vie charmante, sans rien coûter à son honneur de bourgeoise et de mère de famille. […] J’ai eu l’honneur d’être présenté l’hiver dernier à M. […] D’ailleurs, le divin André n’en mérite pas moins d’immortels honneurs. […] Il était en mépris aux autres moines, mais étant mort, cinq roses sortirent de sa bouche en l’honneur des cinq lettres du nom de Marie. […] Ce sont là de magnifiques inventaires qui font honneur aux temps modernes.
C’est leur faire beaucoup d’honneur. […] Mais elle l’insinue, voilà le fait ; et elle l’insinue de toutes les manières ; et il suffit que Buffon en ait eu conscience pour que l’on soit en droit de lui en faire honneur. […] L’un et l’autre, ils sont de ceux qui font honneur à l’esprit français, par la solidité de leur bon sens, l’étendue de leur esprit, et la grandeur du service qu’ils ont rendu à la langue. […] La nature a fait plus que l’art pour Lamartine et pour Musset, par exemple, qui ne sont pas actuellement en honneur, je le sais, mais qui n’en sont pas moins Mussent et Lamartine. […] Il lui ferait alors bien de l’honneur, trop d’honneur à mon sens, ayant le malheur d’être de ceux qui, dans la Chartreuse de Parme ou dans le Rouge et le Noir, ont beau s’écarquiller les yeux, ils n’y peuvent découvrir ce que les initiés y admirent.
En Angleterre, l’excentricité est en honneur, au moins en une grande mesure. […] Un courtisan doit lui dire : « Vous leur faites, Seigneur, en les trompant, beaucoup d’honneur. » En tout cas il le dit lui-même. […] Il vante quelque autre fois publiquement la générosité de cet homme, pour le piquer d’honneur et le conduire à loi faire une grande largesse. […] Si Don Juan était un libertin et un méchant en qui eût survécu le sentiment de l’honneur, son acte de générosité et de bravoure à l’égard d’inconnus qui sont attaqués devant lui se comprendrait, mais sa tartufferie ne se comprendrait pas ; car le mensonge est contraire à l’honneur. […] Non, Don Juan n’a pas gardé le sentiment de l’honneur ; Don Juan est une espèce.
Mais les honneurs de la soirée ont été pour M. […] Ce rôle fait un très grand honneur à M. […] — Très fort. — D’honneur ? […] Il ne restait aucun nom d’honneur à distribuer ; les autres s’appelèrent du nom de leurs pères. […] A tout seigneur tout honneur : M.
Quel qu’en puisse être le succès, elle fait honneur à la littérature française. […] Le sous-officier fanatique d’honneur personnel, d’honneur militaire et de discipline, le maréchal des logis Volkhardt. […] Je ne m’en doutais pas ; car — et c’est à l’honneur de la Comédie française et de M. […] Mais les honneurs et le triomphe de la soirée ont été pour M. […] A tout seigneur tout honneur : le grand succès de la soirée a été pour M.
Tenir une plume n’est pas un mince honneur. […] C’est elle qui en a fait les honneurs à l’étranger devenu par adoption un compatriote. […] Ce sera là, à la fois, son honneur et son châtiment. […] Aussitôt, plaçant la satisfaction de l’honneur commercial avant la vengeance de l’honneur conjugal, Risler demeure dans cette maison pour la relever, pour la sauver. […] Rivière bondit sous le coup soudain qui le frappe dans son honneur et dans son amour.
Paul Vous verriez des auteurs dont vous admirez l’œuvre et l’esprit, relégués aux bouts de table — ce qui est plus agréable, d’ailleurs parce qu’il y a de jeunes femmes, mais ce qui vous choquerait, sans doute — tandis que des gens dont vous ne faites aucun cas et qui souvent sont plus jeunes, mais qui ont des titres nobiliaires, du galon ou de l’argent, trônent aux places d’honneur. […] Et lui qui fait galamment à tel de ses confrères les honneurs du glaive, il le manie au besoin comme un archange flamboyant. […] Il n’y a rien au-dessus d’un grand écrivain authentique : c’est l’honneur et la cime de l’humanité. […] Paul C’était un honneur pour celles de la plus haute noblesse que de pourvoir le roi d’une favorite.
Elle encourage les arts qui succèdent aux industries ; Florence se couvre de monuments, véritable diadème de l’Italie moderne ; elle semble gouvernée pour l’honneur de l’esprit humain par une dynastie de Périclès ; sa langue devient la langue classique de l’Italie régénérée ; ses mœurs s’adoucissent comme ses lois ; son peuple, déshabitué des guerres civiles, reste actif sans être turbulent ; il cultive, il fabrique, il navigue, il commerce, il bâtit, il sculpte, il peint, il discute, il chante, il jouit d’un régime tempéré et serein comme son climat ; les collines de l’Arno, couvertes de palais, de villages, de fabriques, d’oliviers, de vignobles, de mûriers, qui lui versent l’huile, le vin, la soie, deviennent pendant trois siècles l’Arcadie industrielle du monde ! […] Le dictateur et le général inspirèrent leur âme aux Vénitiens ; ils combattaient pour l’honneur de la liberté plus que pour la victoire. […] Ses excellents soldats, indifférents à la cause pourvu que l’honneur, la gloire et la victoire la consacrent, sont les meilleurs auxiliaires de Napoléon. […] XXXIV Cependant le duc de Génevois, son oncle, absent de Turin pendant ces événements, et devenu roi légitime par l’abdication de son frère, n’hésita pas plus que ce frère détrôné entre la couronne insurrectionnelle et le droit monarchique dont il se croyait responsable à sa maison, à son honneur et à l’Europe.
« Vos tableaux de l’Orient, animés des couleurs de votre inépuisable palette, m’ont ramené, comme au temps de mes jeunes années, vers les rives du fleuve où Crithéis mit au jour le divin prodige ; vers ce Mélès qui m’a laissé apercevoir à peine quelques gouttes d’une eau limpide, arrêtée par les joncs et les cailloux de son lit ; puis sur ce siège d’Homère, où je me suis arrêté en récitant ses vers ; cette École du poète, autrefois l’honneur de Chios, maintenant colline abandonnée, témoin de l’incendie des flottes ottomanes et des désastres de 1823. […] Tout le monde pleurait du fond du cœur : ainsi la France perdait un homme de goût, un homme d’étude, un homme d’honneur, un homme religieux, et ceux qui chérissent la haute littérature, — moi, — j’avais perdu un ami ! […] C’est la joyeuse ironie lyrique d’un grand poète qui s’adresse aux heureux sycophantes de son pays et de son temps ; qui leur peint en traits de Tacite et de Juvénal les angoisses d’un poète agonisant, qui s’épuise de travail, et qui, ne se trouvant pas assez de sang dans les veines pour désaltérer ses créanciers, entreprend de vendre ses vers pour un peu d’argent, et ne trouve pas assez d’acheteurs pour payer sa vie et pour racheter son honneur avant de mourir. […] Elle est devant sa gloire et devant son image, Elle la trouve belle, elle lui rend hommage, Mais elle garde son honneur.
Je me mets entièrement dans les bras d’un si digne ami que vous êtes, Monsieur, car je ne connais personne à qui je puisse confier mieux et mon honneur et mes intérêts. […] L’honneur délicat de la comtesse y resta, mais la vie des deux amants fut assurée. […] Pour moi, qui ai toujours valu moins qu’elle, ils ne me faisaient pas encore cet honneur. […] Toutefois laissons-lui cet honneur contesté, car c’est par lui qu’il est encore quelque chose.
C’est vouloir se tromper que d’en faire honneur à ce qu’on appelle son grand style. […] Voici, par exemple, un homme qui professe, entre autres maximes, « qu’on ne gagne point les hommes sans les tromper ; que l’honneur est la chimère des fous, qu’il y a peu de sciences certaines ; que l’homme du monde le plus digne d’envie est celui qui a le plus d’empire sur l’esprit d’autrui ; que l’homme le plus heureux et le plus libre est celui qui a le moins de préjugés et de devoirs. » Quel est au juste ce personnage ? […] Je touche à ce qui fut l’honneur commun de Vauvenargues et de Voltaire : c’est cette amitié qui lia un moment le jeune officier débutant dans les lettres et l’écrivain illustre, déjà en possession de la faveur publique. […] Il dit des grands : « La nature toute seule a environné leur âme d’une garde d’honneur et de gloire. » Et quelques lignes plus haut : « Un sang plus pur s’élève plus aisément ; il en doit moins coûter de vaincre les passions à ceux qui sont nés pour remporter des victoires. » Il dit de leurs craintes : « Exempts de maux réels, ils s’en forment même de chimériques, et la feuille que le vent agite est comme la montagne qui va crouler sur eux. » Et ailleurs : « Voici ce qu’on découvrait de certains héros vus de près.
Telle légende, tel roman, tel drame (je parle d’œuvres dont les auteurs ne songeaient pas du tout à cet honneur et le redoutaient peut-être) ont été des sources fraîches d’où ont coulé sur le monde des flots d’harmonie. […] En des époques plus anciennes encore, les troubadours accompagnent sur la viole d’amour les chansons, aubades et sérénades qu’ils composent en l’honneur de la dame de leurs pensées. […] Ne disons-nous pas d’un homme qu’il a « barres » sur un autre, et des gamins maniant la fronde dans les fossés de Paris, à la barbe de la police, n’ont-ils pas eu l’honneur inattendu de voir le nom de leur amusement passer à un parti d’opposition politique ? […] On peut le voir encore dans ces spectacles grandioses qu’en Suisse une ville ou un canton déroule sous la voûte du ciel, tantôt en l’honneur de l’agriculture, tantôt en souvenir de l’indépendance conquise et assurée.
Jeune et vaillant héros, dont la haute sagesse N’est point le fruit tardif d’une lente vieillesse, Mais qui, seul, sans ministre, à l’exemple des dieux, Soutiens tout par toi-même et vois tout par tes yeux, Grand roi, si jusqu’ici, par un trait de prudence, J’ai demeuré pour toi dans un humble silence, Ce n’est pas que mon cœur vainement suspendu Balance pour t’offrir un encens qui t’est dû ; Mais je sais peu louer… Je mesure mon vol à mon faible génie, Plus sage en mon respect que ces hardis mortels Qui d’un indigne encens profanent tes autels, Qui, dans ce champ d’honneur où le gain les amène, Osent chanter ton nom sans force et sans haleine, Et qui vont tous les jours d’une importune voix T’ennuyer du récit de tes propres exploits. […] Dans les temps bien heureux du monde en son enfance, Chacun mettait sa gloire en sa seule innocence, Chacun vivait content et sous d’égales lois ; Le mérite y faisait la noblesse et les rois, Et, sans chercher l’appui d’une naissance illustre, Un héros de soi-même empruntait tout son lustre ; Mais enfin par le temps le mérite avili Vit l’honneur en roture et le vice ennobli, Et l’orgueil, d’un faux titre appuyant sa faiblesse, Maîtrisa les humains sous le nom de noblesse. […] Le poète aveuglé d’une telle manie En courant à l’honneur trouve l’ignominie, Et tel mot, pour avoir réjoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l’auteur. […] Dépourvu, dans celles sur l’honneur et sur l’équivoque, de l’appui des anciens, qui n’avaient pas pu toucher à ces sujets tout modernes, il se traîna lourdement dans des banalités sans traces.
L’ouvrage, qui portait gravé au frontispice le portrait équestre de Louis XIII avec une inscription des plus magnifiques en l’honneur de ce roi, était dédié à la reine régente. […] Frantin, dans une lettre qu’il m’a fait l’honneur de m’adresser depuis le présent article, réitère avec précision son jugement sur Mézeray dans les termes suivants : Il est vrai que, parmi tant de réputations à peu près éteintes qu’on a relevées de nos jours, je me suis étonné que l’on n’eût point encore pensé au vieux Mézeray.
Prié un jour par un de ses amis de Paris ou de Versailles d’être son témoin dans une affaire d’honneur, et, de plus, de lui prêter pour le combat sa terre de Belœil à la frontière de France, il s’empressa d’y consentir, et il écrivit à son intendant : « Faites qu’il y ait à déjeuner pour quatre, et à dîner pour trois. » De tels billets s’adressent moins à l’intendant qu’à la galerie. […] Les émigrés, selon lui, ont emporté l’honneur (dans le sens royaliste) ; les rebelles n’ont gardé de leur nation que l’intelligence et le courage : il oublie que ces rebelles, qui sont à peu près tout le monde, ont, de plus, gardé intact le sentiment de patrie.
Le sang de sa mère en elle se tempérait de sentiments plus doux et plus tendres qui lui composaient une sorte d’honneur. […] Ce roi, en effet, malgré son coin connu de fragilité, avait toujours en définitive, quand il l’avait fallu, sacrifié les plaisirs aux affaires, et il y avait en lui un ressort d’honneur qui pouvait, au dernier moment, triompher de son amour.
quels rebuts à essuyer de celui peut-être à qui on a sacrifié son honneur et sa liberté, et dont on n’oserait se plaindre ! […] Les honneurs se paient toujours, en ce monde, par quelque complaisance.
C’est assez pour son honneur que, dans tout grand tableau de cette époque, dans toute éloquente histoire, telle qu’on a pu voir celle de M. de Ségur, il ait sa place et, si je puis dire, son coin marqué au centre, à côté des Duroc, des Caulaincourt, des meilleurs, des plus sensés et des plus sûrs. […] Mais dans un pays où la première ambition n’est pas celle d’être libre, où l’on veut d’abord être courtisan, fonctionnaire, riche, décoré de vains honneurs, et puis indépendant, les vanités sont un besoin, la liberté n’est qu’une fantaisie, et il est naturel qu’on éprouve l’incompatibilité de tant d’ambitions contradictoires.
Le père Hardouin partait de ce point que personne jusque-là n’avait entendu le sujet de l’Iliade, qu’il proclamait d’ailleurs le chef-d’œuvre le plus ingénieux de l’esprit humain en son genre ; il venait donc révéler à tous pour la première fois ce sujet tel qu’il se flattait de l’avoir découvert : ce n’était pas du tout la colère d’Achille comme on l’avait cru généralement, mais bien la destruction, selon lui, et l’extinction de la branche d’Ilus, décrite et racontée tout en l’honneur d’Énée qui était de la branche cadette. Il présentait l’idée d’Homère, en un mot, comme celle d’un poète qui aurait raconté les désastres de la Ligue et les malheurs des derniers Valois pour faire plaisir et honneur à Henri IV régnant et aux Bourbons.
Bergeret, secrétaire du cabinet, à célébrer Louis XIV, ses guerres, ses conquêtes, le triomphe de sa diplomatie impérieuse : Heureux, disait en terminant Racine (et cette péroraison n’est pas la plus délicate partie de son discours), heureux ceux qui, comme vous, Monsieur, ont l’honneur d’approcher de près ce grand prince, et qui, après l’avoir contemplé, avec le reste du monde, dans ces importantes occasions où il fait le destin de toute la terre, peuvent encore le contempler dans son particulier, et l’étudier dans les moindres actions de sa vie, non moins grand, non moins héros, non moins admirable, que plein d’équité, plein d’humanité, toujours tranquille, toujours maître de lui, sans inégalité, sans faiblesse, et enfin le plus sage et le plus parfait de tous les hommes ! […] Il serait curieux de retrouver ce volume, ce magnifique keepsake en l’honneur de Louis XIV, maintenant surtout qu’on sait à qui l’on en devait le texte et les explications.
Et qu’on ne me cite pas La Fontaine comme lui disputant l’honneur de le mieux représenter que lui. […] Nous sommes délaissés, et une nuit profonde ensevelit les poètes latins ; plus d’honneur pour eux, pas un sourire pour leurs chants… Les poètes français ont je ne sais quelle douceur qui attire, et la tendre jeune fille ne lit plus que leurs vers tendres… Il n’a jamais nui de plaire à ce sexe délicat ; c’est encore comme cela maintenant, car ce qui leur a plu d’abord plaît à tous.
Elle institue en elle des combats, bien qu’elle n’en ait l’honneur aux yeux de personne : « Ce qui l’exaspérait, c’était que son mari n’avait pas l’air de se douter de son supplice. » Elle essaye un jour de s’en ouvrir au brave curé, M. […] Mme Bovary, qui avait résisté à Léon, mais dont le cœur avait été ébranlé par lui et qui se repentait d’avoir tant résisté, va céder du premier jour à ce nouveau venu qui, dans sa fatuité, s’en attribuera tout l’honneur.