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927. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Au fond, la marche de l’esprit est la même ici qu’en histoire naturelle. […] Qui n’est obligé de reconnaître qu’une œuvre, tout en étant le produit direct des aptitudes de l’auteur, est encore déterminée par d’autres causes, dont la recherche est précisément la fonction de l’histoire ? […] Certains déchiffreurs de paperasses ont fini par croire ou faire croire que le but principal de l’histoire est d’exhumer et d’étaler au grand soleil ces débris émiettés du passé ; ils ont oublié que sa tâche, plus noble et plus difficile, consiste surtout à interpréter et à résumer cette masse de documents humains. […] Elle nous introduit au milieu de ces causes et de ces effets que l’histoire a pour tâche de débrouiller. […] Paul Lacombe dans le livre Il de son volume intitulé : Introduction à l’histoire littéraire.

928. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Femme d’un esprit médiocre, la reine excusait ces emportements par les infidélités du roi, le roi excusait ses infidélités par les emportements de la reine : c’était l’histoire de tous les mauvais ménages2. […] Taschereau, dans son Histoire de Molière, y trouvent une première preuve de l’affection dont la marquise devait être le modèle. […] On lit dans l’Histoire universelle anglaise, t.  […] Mad. de Genlis, Histoire de Henri IV, t.  […] Histoire de La Fontaine, t. 

929. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Nous retrouvons les gaulois dépeints avec ce caractere dans l’histoire romaine, et principalement dans un récit de Tite-Live. […] Davila raconte dans l’histoire de nos guerres civiles, qu’il arriva une avanture semblable dans les conferences qui se tenoient pour la paix durant le siege de Paris par Henri IV. […] Il est arrivé depuis les temps où Tite-Live écrivoit son histoire, que plusieurs peuples de l’Europe ont envoïé des colonies en des climats plus éloignez et plus differens du climat de leur païs natal, que le climat des gaulois n’étoit different du climat de la Gallogrece. […] L’histoire des dernieres croisades est remplie de plaintes ameres contre la déloïauté et contre la molesse des francs orientaux. […] Mais ceux qui ont lû l’histoire des conquêtes des hollandois dans les Indes orientales, sçavent bien d’un autre côté que les hollandois en petit nombre y faisoient fuir des armées entieres de portugais indiens.

930. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Pour les premiers, par conséquent, l’histoire n’est qu’une suite d’événements qui s’enchaînent sans se reproduire ; pour les seconds, ces mêmes événements n’ont de valeur et d’intérêt que comme illustration des lois générales qui sont inscrites dans la constitution de l’homme et qui dominent tout le développement historique. […] C’est pour cette raison que l’on a voulu parfois ajourner la sociologie jusqu’à l’époque indéfiniment éloignée où l’histoire, dans l’étude qu’elle fait des sociétés particulières, sera parvenue à des résultats assez objectifs et définis pour pouvoir être utilement comparés. […] Très vraisemblablement, il y eut un moment dans l’histoire ou la curie romaine, la phratrie athénienne était une société de ce genre. […] Chez ces dernières l’organisation à base de clans s’est maintenue, quoique effacée, jusqu’au terme de leur histoire, tandis que, à Rome, à Athènes, les gentes et les γένη cessèrent très tôt d’être des divisions politiques pour devenir des groupements privés. […] N’est-ce pas le cas de l’empire romain, qui paraît bien être sans analogue dans l’histoire ?

931. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Quel critique enfin a signalé au public, d’une façon quelconque, l’existence d’une traduction qui met à sa portée une œuvre littéraire comptée au premier rang dans la littérature espagnole, et qui, de plus, lui fait connaître une de ces prodigieuses individualités, comme on dit maintenant, d’autant plus curieuse qu’elle est inexplicable à la sagacité purement humaine de l’Histoire, mais dont, pour cette raison peut-être, l’Histoire aime peu à s’occuper. Probablement, sur un tel sujet la Critique a pensé comme l’Histoire. […] Or, si avec ces quelques mots toujours cités, quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ? […] Peinte pour Chateaubriand et pour la société qui était redevenue chrétienne en lisant le Génie du Christianisme, c’est la sainte Térèse de ce livre rhétorico-religieux, mais ce n’est pas la Térèse de la Tradition espagnole et de l’Histoire.

932. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

… L’histoire qui a donné lieu à cette admiration nouvelle, se levant tout à coup pour allumer une lampe de plus autour du mausolée du grand homme, peut être racontée en très peu de mots. Ce n’est pas, comme on va le voir, une histoire bien nouvelle, quoiqu’elle soit fort triste puisqu’elle prouve, une fois de plus, le peu de durée des plus beaux sentiments de nos âmes ; et elle n’est pas non plus bien particulière à Goethe, car tout le monde, ou à peu près, a de cette cendre froide dans sa vie. […] … En effet, telle est, dépouillée de tout artifice et de toute mise en scène romanesque, l’histoire constatée par la publication du petit-fils de Kestner ; tel est le lieu commun de cœur qui est devenu Werther, ce soi-disant chef-d’œuvre auquel la Mode a mis un jour l’estampille de la Gloire, que le Temps saura bien effacer. […] Il l’écrivit comme tous les hommes qui écrivent leur histoire, en la mêlant si bien avec le mensonge, qu’eux seuls, l’œuvre faite, sont capables de dire : « Voici l’idéal, et voilà la réalité !  […] C’est fausser l’histoire littéraire.

933. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Que Monselet, à propos du Sifflet d’argent (journal dont il nous conte l’histoire), nous montre jusqu’à quel point la Critique peut descendre sous des plumes cupides et honteuses, il est assurément dans son droit de moraliste et d’écrivain ; mais, à côté de ce tableau, qui a sa vérité relative, il doit indiquer que cette dégradation de la Critique n’est plus que de la piraterie littéraire. […] Le cul-de-sac où se tiennent, dans l’histoire littéraire, tous les grands critiques, depuis Aristote et Longin jusqu’à Johnson, Schlegel, Joubert et Macaulay, ressemble assez à une des niches de la Gloire. […] Il pensait, ce grand homme ignoré, que le nombre des âmes créées était fixe, et que les divers personnages qui se succèdent dans ce carnaval de Venise du genre humain et de l’histoire étaient toujours remplis par les mêmes acteurs, lesquels, leur rôlet fini, allaient changer de costume dans la loge de leurs tombes, et en ressortaient, avec d’autres oripeaux et d’autres masques, pour recommencer sur nouveaux frais leur éternel personnage, avec ses modifications variées de temps et de lieu. […] L’écrivain qui a enlevé d’une main si sûre et si habile ce petit chef-d’œuvre de récit et de drame : Un beau brin de fille, n’a pas besoin de collationner de vieilles histoires pour nous intéresser et nous émouvoir. […] Monselet a mis, je le sais, de la pitié dans sa notice ; mais on ne gagne pas les œuvres de miséricorde avec l’Histoire.

934. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

Thiers : Histoire de la Révolution française IXe et Xe volumes Gouvernement directoral. — Carnot. — La Réveillère-Lepaux. — 18 fructidor. — 18 brumaire. […] Hâtons-nous, pendant que nous le pouvons encore, de signaler à l’attention de nos lecteurs ces deux derniers volumes, qui complètent la belle et patriotique histoire de M.  […] Chez lui, cette portion de notre histoire politique, jusqu’à présent si ténébreuse et si compliquée, s’éclaircit, se dénoue d’elle-même ; tout y devient simple et lucide ; ici encore on sent l’historien qui est toujours placé au cœur de son sujet, c’est-à-dire au cœur de la France. […] Thiers, c’est dans un intérêt d’équité que l’histoire doit relever l’injustice de ces reproches : mais tant pis pour un gouvernement, quand on lui impute tout à crime.

935. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Occupé d’une Histoire du pouvoir législatif, qui va lui prendre plusieurs années, M.  […] Il y a quelques jours, pour exhorter à l’histoire et détourner des vagues rêveries la jeunesse, il lui échappait, à propos de l’auteur d’Adolphe, une sortie sans motif contre la lâcheté d’Obermann que personne ne songeait à proposer en exemple, et il se trouvait ainsi injurieux à son insu, injuste envers un moraliste rigoureux qui cherche à sa manière, dans ses voies obscures, l’utilité et le bien des hommes. […] A Montesquieu, l’histoire renouvelée ; à Voltaire, la propagation du déisme, du bon sens et de la tolérance ; à Diderot, le résumé encyclopédique des connaissances humaines ; à Jean-Jacques, la restauration du sentiment religieux, des droits de l’homme, tant individuel que social, et le grand principe de la souveraineté démocratique ; tels sont les titres généraux, que leur reconnaît M.  […] L’Histoire du Pouvoir législatif, que plusieurs années vont édifier, unira, nous l’espérons, à cette ardeur morale qui est la vie des écrits, et dont M. 

936. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Vingt-cinq siècles d’histoire littéraire se chargent de les réfuter toutes. […] Ce n’est point l’histoire qui a enseigné cela à M.  […] C’est une construction a priori de sa raison intrépide, méprisant les faits, sacrifiant, à la façon allemande, aux superbes nécessités d’un système, de misérables accidents sans logique et sans signification, et quelques petits poètes, tels que Sophocle, Virgile, Racine, Goethe, vraiment trop superflus dans l’histoire littéraire. […] Ce livre est l’histoire d’un esprit qui a passé par ces trois moments.

937. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Tel est le point de vue original de cet écrivain, tel que chacun peut le vérifier dans son œuvre : dans ses chroniques et ses critiques ; dans ses romans : Mal éclos, histoire d’un répétiteur, — Une belle journée, poème des adultères ratés, roman en trois cents pages dont l’action dure six heures, petit chef-d’œuvre de psychologie bourgeoise, — la Saignée, intéressante évocation des laideurs secondaires du Siège de Paris ; dans son théâtre : mise en drame de Renée Mauperin, — La Pêche, une ironique pochade, — Les Résignés, sa maîtresse œuvre, d’une valeur suprascénique, un oratorio philosophique. […] C’était la méthode des classiques, que Céard lit et aime : il adore Pascal et Bossuet pour ce qu’ils ont piétiné la superbe de l’animal humain ; aussi Nicole et Vauvenargues, esprits plus modérés, mais dont la douceur narquoise le ravit ; et avant tous, Choderlos de Laclos, l’auteur des Liaisons dangereuses, que Céard déclare le plus parfait des psychologues, et dont il dira la vie et l’œuvre dans le livre d’histoire littéraire qu’il lui consacrera. […] Le sujet l’a captivé, lui permettant d’évoquer deux réalités singulières, séduisantes et analogues : le satanisme dans l’histoire personnifié par Gilles de Rais, le satanisme contemporain incarné dans un chanoine Docre. […] Huysmans a transporté ses instruments de travail chez les diaboliques, a photographié et enluminé des messes noires et des épisodes de l’histoire d’un authentique Barbe-Bleue.

938. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Sa place dans l’histoire littéraire est une place bleue, — du plus bel azur, lumineux et inaltérable. […] Excepté son livre, rien ne reste de cet homme, qui eut un cœur pourtant, une humeur, un tempérament, une existence à la façon des autres hommes, et qui n’apparaît dans l’histoire que comme un grand esprit impersonnel, un observateur qui s’efface dans l’intérêt de son observation, et qui provoque d’autant plus la curiosité qu’il la désespère. […] Destailleur, qui est un esprit distingué et juste, s’est-il rappelé le mot de Voltaire, ou l’aurait-il subi, non seulement en passant aussi vite qu’il l’a fait sur la personnalité de son auteur, dont il ne nous dit que ce que dit l’histoire, mais en négligeant de nous donner la clef de ses divers Caractères, sortis, tous, de l’étude de quelque personnalité ? […] , nous donnerons des explications et des éclaircissements… » Et, de fait, il en donne alors, mais encore, selon nous, d’une façon beaucoup trop rapide ; car, en n’appuyant pas sur cette partie de son sujet, il manque la critique et il manque l’histoire, et, comme dit l’expression pittoresque et vulgaire, il reste assis par terre entre deux selles, le commentateur !

939. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Hugo, qui n’avait pas besoin de vieillir comme Goethe pour défaillir encore plus que lui… La poésie en masque ne doit pas plus inspirer de respect que l’histoire en masque, car on l’y met aussi, l’histoire. […] Quand on n’a pas d’idées à soi et qu’on a le cœur vide, des hommes faits pour rester d’honnêtes lettrés toute leur vie ramassent dans la poussière de toutes les civilisations des détritus d’idées sur lesquelles le monde entier a passé, et ils se bâtissent avec cela, qui des poésies, qui des systèmes d’histoire, en se croyant très candidement des inventeurs. […] Pour être pris et dominé par l’Asie, il faut la prendre où elle est puissante, c’est-à-dire dans sa nature extérieure et son énergique matérialité ; il faut avoir le sens du visible plus développé que le sens de l’invisible, qui est le plus beau visible pour les poètes, ces grands spirituels ; il faut, enfin, être beaucoup plus peintre que poète, et c’est malheureusement l’histoire de M. le Conte de L’Isle, peintre, de facultés, auquel la toile a manqué.

940. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence § I. […] Ajoutons à tout ceci deux preuves tirées de la jurisprudence et de l’histoire romaines : ce ne fut que vers les derniers temps de la république que Galius Aquilius introduisit dans la législation l’action (de dolo) contre le dol et la mauvaise foi. […] Un exemple tiré de l’histoire du moyen âge confirme encore mieux ce que nous avançons. […] Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence (sectæ temporum) Nous voyons les jurisconsultes justifier sectâ suorum temporum leurs opinions en matière de droit.

941. (1887) George Sand

Histoire des œuvres de George Sand. […] Indiana, elle nous l’assure, n’est pas son histoire dévoilée. […] Nous avons essayé de faire l’histoire des œuvres de Mme Sand. […] C’était une bien vieille histoire que celle qui s’était passée vers 1833 et 1834 à Paris et à Venise. […] Histoire de ma vie, t. 

942. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Tel est le mérite des Lettres sur l’histoire primitive de la Grèce, adressées à Bailly, qu’unissait dès lors à l’auteur une sympathie d’opinions et de vertus, présage d’une communauté prochaine de gloire et de malheurs. […] Une seule chose selon lui restait à faire ; le moment était venu d’écrire pour la prospérité l’histoire de la Révolution, il l’écrivit. […] Il ne faut pas dédaigner pourtant cette histoire si précoce, ce bulletin de la victoire tracé le lendemain du combat.

943. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Dijon en 1726 ; Littérateur infiniment plus versé dans l’Histoire des anciens Peuples, & dans la connoissance des bons Auteurs Grecs & Latins, que nos Philosophes, qui n’ont cherché à répandre du ridicule sur l’érudition & sur ceux qui la cultivent, que par la manie générale de proscrire tous les genres de mérite qu’ils n’ont pas. […] Son Supplément à la Philosophie de l’Histoire, a allumé la bile de M. de Voltaire, & lui a attiré des injures qui ne ressemblent à rien moins qu’à des traits d’érudition. […] « Les Savans de France, justement alarmés du tort que M. de Voltaire faisoit à l’érudition, par ses bévues, ses anachronismes, ses fausses interprétations, (comme il appert par plusieurs de ses Ouvrages, & notamment par sa Philosophie de l’Histoire) s’assemblerent à Paris, pour trouver moyen de remédier à ce désordre.

944. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Julian Schmidt a raison, dans son Histoire de la Littérature française, de lui refuser la naïveté qui fait le charme d’Hoffmann. […] Ce type représente généralement la passion de l’amour, puisque presque tous les romans sont des histoires d’amour. […] Ce sujet prête d’autant plus au drame qu’il est moins connu dans l’histoire. […] Schlegel appliquait les mêmes principes à l’histoire du théâtre. […] C’était encore l’histoire du mouchoir de l’Othello de M. de Vigny.

945. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Et qu’est-ce que l’histoire ? […] Je m’en tiens à histoire et à la philosophie. […] Il lui faut des histoires sociales. […] C’est l’histoire, l’histoire critique qui a vaincu. […] Ces histoires me désolent.

946. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Shorthouse semble avoir construit son histoire de John Inglesant. […] Et c’est ce talent qu’on retrouve dans l’histoire de Marius. […] Froude ne parle plus que d’elle : évidemment il est tout à son histoire, et cette histoire le passionne, comme toutes celles qu’il a racontées. […] Et, bientôt, nous en vînmes à l’histoire de ses drames, qui nous conduisit à l’histoire de sa vie littéraire. […] Fruin ne s’est guère occupé, durant sa longue carrière, que de l’histoire de son pays : mais à l’étude de cette histoire il s’est voué avec un zèle, une conscience, une activité admirables.

947. (1896) Études et portraits littéraires

Mais la vérité abonde dans ce chapitre, qui restera une solide page d’histoire. […] Mais pourquoi aussi l’avait-il tant passionnée et enfiévrée, cette histoire ? […] Voici un Rousseau qui a son histoire. […] Brunetière, Histoire et littérature, t.  […] Histoire de la littérature anglaise, t. 

948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Berruyer, & qu’il a donné ses histoires. […] L’Histoire du peuple de Dieu porte, d’un bout à l’autre, sur eux. […] Il dénonça l’histoire du P. […] Il se contente d’appeller, en général, cette histoire l’ouvrage d’un romancier. […] Voici le précis de cette histoire de la chicane & de la haine, de la politique & de la fausseté.

949. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Or, un roman, c’est, par définition, une histoire contée, ou, si l’on veut, de la vie en mouvement. […] Vous ne concevrez pas que l’histoire pût être racontée autrement. […] Par derrière les événements qui font la matière de ces récits, il aperçoit une vaste histoire qui les domine et qui amplifie leur portée. […] La philologie et l’histoire ne vinrent qu’ensuite. […] Barrès sait que la configuration physique d’une contrée commande son histoire.

950. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Balfour a été caricaturé, il faut écrire à nouveau toute l’histoire grecque ! […] Et il n’y a pas l’ombre d’un doute sur son histoire. […] Ainsi finit l’histoire. […] Naturellement il y a une histoire dans le roman de M.  […] L’histoire est étrange.

951. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Boyer de Prebrandier, [Pierre] Docteur en Médecine, de la Faculté de Montpellier, né à Montplaisant en Périgord, Traducteur infatigable de plusieurs Ouvrages Anglois sur la Médecine & sur l’Histoire, parmi lesquels on trouve une Histoire des Etats Barbaresques qui exercent la Piraterie, qu’on peut lire avec fruit sur nos Côtes.

952. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Pour bien saisir la grandeur du Cosmos, il ne faut pas subordonner la partie sidérale, que Kant a appelée l’histoire naturelle du ciel, à la partie terrestre. […] Si cet état de choses a existé dès l’origine, ou s’il s’est produit plus tard, c’est ce qu’on ne saurait décider par l’histoire. […] Ce sont les grands conquérants asiatiques qui, par la puissance de leurs armes, par le déplacement et le bouleversement des populations, ont surtout contribué à créer dans l’histoire ce double et singulier phénomène. […] Une idée qui se révèle à travers l’histoire en étendant chaque jour son salutaire empire, une idée qui, mieux que toute autre, prouve le fait si souvent contesté, mais plus encore incompris, de la perfectibilité générale de l’espèce, c’est l’idée de l’humanité. […] Et de la sorte, enracinée dans les profondeurs de la nature humaine, commandée en même temps par ses instincts les plus sublimes, cette union bienveillante et fraternelle de l’espèce entière devient une des grandes idées qui président à l’histoire de l’humanité.

953. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Celui qui écrira l’histoire du quarante et unième fauteuil de l’Académie française, écrira la véritable histoire littéraire de la France. […] Figurez-vous un poëte qui serait assez sage et assez ami de sa propre renommée pour écrire l’histoire de la vapeur ou de l’électricité ! […] Ses efforts qui ne se reposent jamais, ses créations incessamment fécondes, ses tâtonnements, ses longues méditations, ses rivalités, ses chutes même sont dignes d’avoir leur histoire. […] Sachons l’histoire du siècle de Périclès et du siècle d’Auguste, fort bien, mais vivons et pensons dans le dix-neuvième siècle. […] » J’avoue que je n’en suis pas encore arrivé là ; mais je crois qu’il faut laisser les vieilles allégories, les vieilles histoires, les vieilles images dans la demeure vide des dieux détrônés.

954. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article »

On fait peu de cas de son Histoire de Louis XIII, à cause de l’inexactitude des faits, que l’envie de plaire au Cardinal de Richelieu lui fit dénaturer ; mais on estime son Histoire des Guerres, que ce même Monarque eut à soutenir contre ses Sujets Protestans, à cause des recherches & des anecdotes curieuses qu’elle renferme.

955. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

C’est sur cette banqueroute frauduleuse que l’histoire le jugera, si son encombrante personnalité, n’échappe pas à la myopie de l’histoire […] L’histoire de la pauvre reine n’a que quatre lignes devant Dieu. […] C’est entendu, c’est acquis à l’histoire. […] Et voilà toute son histoire. […] C’est une histoire ou plutôt une collation synthétique et très complète des documents les plus vérifiés relatifs à l’histoire de ce parfait gredin.

956. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

Son Histoire Naturelle du Sénégal est recherchée des Naturalistes & des Curieux. On a encore de lui différens Mémoires insérés dans ceux de l’Académie des Sciences ; ils ont pour objet l’Histoire Naturelle, & principalement celle des Plantes, dont il paroît que M.

957. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 318

Celui-ci a composé l’Histoire de l’Eglise de Paris, c’est-à-dire qu’il a fait un Ouvrage diffus, où, parmi les recherches curieuses, on en trouve beaucoup d’inutiles, comme dans tant d’autres Ouvrages de cette nature, dont les Auteurs se sont trop attachés aux petits faits, en oubliant que les Histoires particulieres ne peuvent intéresser que par le choix, la maniere & la briéveté.

958. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Il y aura toujours bien de la différence, entre un homme à qui l’Histoire de tous les Peuples & de tous les Siecles étoit si présente, & un Ecrivain qui a défiguré l’Histoire de tous les Peuples & de tous les Siecles. […] Les causes de la grandeur & de l’abaissement des Romains se trouvent dans leur Histoire ; mais il n’y avoit qu’un homme de génie consommé dans la politique & la connoissance de l’esprit humain, qui pût les y découvrir, les lier ensemble, en former un tissu historique, qui prouve, d’une maniere lumineuse, ce qu’on s’est proposé de montrer.

959. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 11, les romains partageoient souvent la déclamation théatrale entre deux acteurs, dont l’un prononçoit tandis que l’autre faisoit des gestes » pp. 174-184

Tite-Live, après avoir fait l’histoire des premieres représentations théatrales qu’on vit à Rome, après avoir dit concernant les premiers progrez de ces représentations ce que nous avons rapporté dans la section précédente, raconte en continuant l’histoire de la scéne romaine, l’avanture qui donna l’idée de partager la déclamation, pour ainsi dire, en deux tâches, et il dit les raisons qui furent la cause que cet usage s’établit comme le bon usage. […] On voit par l’histoire de Livius Andronicus rapportée dans Tite-Live, et par plusieurs autres passages des auteurs anciens, que les poëtes chantoient souvent dans leurs pieces, c’est-à-dire, qu’ils y prononçoient eux-mêmes ces endroits que les gesticulateurs ne prononçoient pas.

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