Mais point n’est besoin d’un recours à l’histoire ou a la préhistoire pour voir le respect de soi coïncider avec l’amour-propre du groupe. […] Mais les grandes figures morales qui ont marqué dans l’histoire se donnent la main par-dessus les siècles, par-dessus nos cités humaines : ensemble elles composent une cité divine où elles nous invitent à entrer. […] Ces références à l’arithmétique et à la géométrie sont caractéristiques de la justice à travers le cours de son histoire. […] En vain d’ailleurs on prétendrait qu’elle se fait d’elle-même, peu a peu, en vertu de l’état d’âme de la société à une certaine période de son histoire.
Il ne seroit pas plus merveilleux de trouver des idiotismes de l’une des trois dans l’autre, à cause des liaisons de voisinage, d’intérêts politiques, de commerce, de religion, qui subsistent depuis long-tems entre les peuples qui les parlent ; comme on n’est pas surpris de rencontrer des arabismes dans l’espagnol, quand on sait l’histoire de la longue domination des Arabes en Espagne.
Notez que cette joyeuse histoire n’a eu tant de vogue que parce que le nom populaire de notre grand comique s’y mêle et l’anime. […] Chapelle, resté pur gassendiste par souvenir de collège, comme quelque ancien barbiste de nos jours qui, buveur et paresseux, est resté fidèle aux vers latins, Chapelle disputait à tue-tête dans le bateau sur la philosophie des atomes, et Molière lui niait vivement cette philosophie, en ajoutant toutefois, dit l’histoire : Passe pour la morale ! […] J’ai mis surtout à contribution, dans cette étude sur Molière, l’Histoire de sa Vie et de ses Ouvrages par M.
Mais les vivisections et l’histoire des plaies de la tête apportent ici un nouveau document qui, joint aux précédents, nous permet de jeter sur les fonctions du cerveau une vue d’ensemble. […] Telle est aussi l’image, et l’on n’a qu’à se reporter à son histoire pour la voir durer, s’effacer, reparaître précisément de la même façon. — Posez maintenant que, par une excitation nouvelle des centres sensitifs, une action différente vienne à se produire dans un des éléments corticaux ; selon la loi de communication, elle devra passer tour à tour dans les autres éléments, et nous devrons avoir une image différente qui, comme la première, devra durer en s’affaiblissant et en se reformant tour à tour. […] Au point de vue physiologique, il est le jeu d’un organe qui, comme tous les organes, s’altère par son propre jeu et, pour fonctionner de nouveau, a besoin d’une réparation sanguine. — Mais, par tous ces points de vue, nous n’atteignons dans l’événement que des caractères abstraits et des effets d’ensemble ; nous ne le saisissons point en lui-même et dans ses détails, tel que nous le verrions si, avec des yeux ou des microscopes plus perçants, nous pouvions le suivre, du commencement à la fin, à travers tous ses éléments et d’un bout à l’autre de son histoire.
C’est de l’histoire. […] Enfin, au moment où nous étions en mesure, quand nous pouvions, avec quelques jours de marche, être en face des Russes, ils ont… ils ont lâchement levé le siège d’une bicoque, dont les défenseurs ont fourni une belle page à l’histoire de l’empire turc, et m’ont enlevé, à moi, une magnifique occasion de les battre ; car j’avais quatre-vingt-dix-neuf chances contre une pour moi… C’est vexant… Le fait est accompli, les Russes ont repassé le Danube en détruisant leurs redoutes, leur camp retranché, leurs ponts.
L’expérience et la raison tinrent la plume de ces sages ; ils ne se livrèrent jamais aux séduisantes idéalités de leur imagination pour éblouir et fasciner les hommes par des perspectives d’institutions fantastiques qui donnent les rêves pour des réalités aux peuples ; ils respectèrent trop la société pratique pour la démolir, afin de la remplacer de fond en comble par des chimères aboutissant à des ruines ; ils étudièrent consciencieusement la nature de l’homme sociable dans tel temps, dans tels lieux, dans telles mœurs, à tel âge de sa vie publique, et ne lui présentèrent que des perfectionnements graduels ou des réformes modérées, au lieu de ces rajeunissements d’Éson qui tuent les empires sous prétexte de les rajeunir ; en un mot, ces écrivains, les yeux toujours fixés sur l’expérience et sur l’histoire, ne furent ni des rêveurs, ni des utopistes, ni surtout des radicaux. […] Dieu n’a pas voulu que, dans la science expérimentale par excellence, qui est la politique, la société pût réaliser ses rêves et se passer de l’épreuve du temps, de la connaissance des hommes, des leçons de l’histoire et du contrôle des réalités.
Voici l’histoire de Gerson : Jean-Charles de Gerson, né au commencement du quinzième siècle, était né à Gerson, dont il porte le nom. […] Imperfection et vicissitude sont les deux termes qui définissent l’humanité ; changement est sa nature ; cette vicissitude humaine, que la raison proclame, l’expérience et l’histoire ne la proclament pas moins.
Le comte Gino Capponi, porté au ministère par les premiers flots de la révolution italienne, y agit dans ce sens patriotique et émancipateur de l’étranger, jusqu’au moment où la fausse idée d’une unité absorbante détruisit, sous le carbonarisme des radicaux, les vraies nationalités historiques dont l’Italie se compose, pour saper l’histoire sous la chimère et pour agir par la violence, à contresens de la nature, en détournant les peuples et les princes d’une puissante et naturelle confédération italienne. […] Tout, jusqu’aux souvenirs de ton antique histoire, Qui te feraient du moins rougir devant ta gloire !
» Cette interprétation, la seule que puisse adopter l’histoire après un demi-siècle de conjectures, aurait été celle de Machiavel, comme elle fut celle de madame de Staël et de M. de Chateaubriand : c’était un meurtre italien que le génie de la France se refusait à comprendre. […] Une jeune femme, dont l’imagination enthousiaste anime, colore, passionne toute la nature et toute l’histoire en parcourant la plus grande scène du monde antique, inspire un amour d’admiration plutôt que de cœur à un voyageur anglais qu’elle rencontra à Rome.
L’histoire résumée de l’œuvre de Bayreuth étant arrivée à sa fin, il reste à rapprocher de l’œuvre exécutée, l’œuvre rêvée par Richard Wagner ; à examiner ce qui a et ce qui n’a pas été fait, et ce qui pouvait ou ne pouvait pas l’être ; — à voir comment l’œuvre actuelle réalise l’idée du Maître. […] 3° Bayreuth (histoire du théâtre de Richard Wagner à Bayreuth), par Edouard Dujardin, avec la vue intérieure du théâtre de Bayreuth.
Taine, à la fin de son Histoire de la littérature anglaise, a excellemment défini en Dickens l’artiste, encore qu’avec trop de sévérité ; cette étude peut être complétée sur de nouveaux renseignements, et l’on trouvera que les notions psychologiques qui en seront déduites sur la nature même de cet homme essentiellement affectif présenteront quelque intérêt autant que la connaissance précise de son génie vigoureux et défectueux. […] En un style baroque, outré, contourné, agité sans cesse de la plus féminine façon, par tous les mille petits sentiments que l’écrivain anglais ne peut s’empêcher de ressentir à propos de n’importe quoi, il raconte les histoires les plus compliquées, les plus follement invraisemblables à la fois et les plus mal construites, telles que le dernier feuilletoniste sait en échafauder de plus plausibles.
Histoire littéraire de la France, t.
Tobie Morel, tout en frappant de son bâton et de ses souliers ferrés les dalles de la chaussée, rencontre Töpffer et sa troupe d’écoliers, et en homme communicatif, au premier mot échangé, il se met à raconter son histoire ; il le fait en des termes pleins de force et de naïveté ; d’où Töpffer en revient à son axiome favori : Tous les paysans ont du style .
L’histoire d’ailleurs a du vrai ; il y a de charmants portraits et des scènes excellentes.
Celui qui a un bon estomac, qui joue, et qui sait l’histoire du jour, est de tous les âges, de toutes les conditions.
Les sciences accessoires à la médecine, telles que la chimie, l’anatomie, l’histoire naturelle, y étaient surtout très négligées : mais on y savait tout ce que les Grecs, les Latins et les Arabes ont écrit sur ces divers sujets ; et, si l’on y avait connu la nature aussi bien que les livres, M.
L’histoire de ce dernier tableau, avec toutes ses vicissitudes et ses bulletins successifs, serait celle des trois dernières années de Léopold Robert et de la maladie morale même à laquelle il a succombé.
Guérin, sous forme de centaure, a fait là son René et raconté sa propre histoire, sa source réelle d’impressions, en la projetant dans les horizons fabuleux.
J’ai dit qu’en France, à en juger par l’histoire de notre société, les femmes d’un certain âge sont plus propres à ce genre de perfection que les hommes ou que les plus jeunes femmes : ces dernières en effet ont volontiers le travers d’épouser les modes jusque dans les choses de l’esprit, et de les porter d’abord à l’excès.
. — Mais pour nous qui n’avons ici qu’à parler de littérature, il est impossible de ne pas noter un tel moment mémorable dans l’histoire morale de ce temps, de n’y pas rattacher le talent de Guérin, de ne pas regretter que l’éminent et impétueux esprit qui couvait déjà des tempêtes n’ait pas fait alors comme le disciple obscur, caché sous son aile, qu’il n’ait pas ouvert son cœur et son oreille à quelques sons de la flûte pastorale ; qu’au lieu de se déchaîner en idée sur la société et de n’y voir qu’enfer, cachots, souterrains, égouts (toutes images qui lui reviennent perpétuellement et qui l’obsèdent), il n’ait pas regardé plus souvent du côté de la nature, pour s’y adoucir et s’y calmer.
Mais il est de ces fragments, de ces accidents heureux d’art et d’étude, qui, n’ayant rien à démêler avec les œuvres triomphales, n’en existent pas moins sous le soleil : — un rien, un rêve, une histoire de cœur et d’amour, une vue de nature, une promenade près de la mare où se baignent des canards et qu’illumine un rayon charmant, — et ce que je voyais l’autre jour encore à l’exposition du boulevard des Italiens, une vue de Blanchisserie hollandaise, par Ruisdaël, le Moulin d’Hobbema, ou un simple chemin de campagne regardé et rendu à une certaine heure du soir par un pauvre diable de paysagiste français nommé Michel, qui avait le sentiment et l’amour des choses simples.
mais il y a eu au contraire préméditation, s’il en fut jamais, et ruse ; vous n’êtes pas un enfant, ni nous non plus ; nous savons ces finesses : l’histoire est ancienne ; c’est celle de tous les satiriques, c’est celle de Bussy-Rabutin pour ce fameux Portrait de Madame de Sévigné.
Un jour donc, un élève, racontant une histoire bouffonne, y mêla à diverses reprises le nom de Jésus-Christ ; je laisse M.
Sainte-Beuve, qui pourront se rattacher désormais à l’Histoire de la Libre Pensée au XIXe siècle2.
Il n’y a de justice dans les jugements qui sont relatifs au bonheur, que si on les fonde sur autant de notions particulières qu’il y a d’individus qu’on veut connaître ; on peut trouver dans les situations les plus obscures de la vie des combats et des victoires, dont l’effort est au-dessus de tout ce que les annales de l’histoire ont consacré.
Il mêle ses sentiments à son récit ; il juge ses personnages, il a oublié qu’ils sont des fictions ; il les raille ou en prend pitié, les gourmande ou les admire ; il monte avec eux sur le théâtre, et devient lui-même le principal spectacle ; nous connaissons dorénavant ses goûts, ses habitudes, son histoire même ; nous suivons à chaque ligne les mouvements de son imagination ou de son âme.
Le butor qui racontait aux gens l’histoire de ses puces, qui rotait à table et s’empiffrait à en crever, nous apparaît maintenant comme un homme de bonne éducation, comme un gentilhomme pauvre, et qui, même au temps de sa détresse, a conservé un valet.
Dans l’histoire de notre littérature on trouve de la morale mêlée à presque tous les écrits populaires ; on en trouve même des traités complets, sous forme de codes de conduite.
Il produisit une grande révolution dans la politique… Je n’oserai accepter tout à fait cette manière d’expliquer l’histoire moderne et d’en rapporter le principal résultat à deux ou trois noms, à deux ou trois livres.
La vie humaine, l’histoire, la nature, sont plus larges assurément qu’on ne les voit quand on s’accoutume à les regarder seulement à travers la fente d’un créneau ou par l’embrasure où fume la mèche d’un canon.
Il suffit, pour s’en rendre compte, de mettre en doute devant une petite fille, quelque proposition de son catéchisme ou quelque récit de son histoire sainte.
Il l’est davantage si l’on considère par contraste l’extraordinaire puissance d’assimilation dont témoigne le Japon et si l’on remarque que les parties connues de l’histoire de ce petit peuple, nous le montrent de tout temps instable et changeant, présentant des phases variées et s’acheminant vers les temps modernes à la façon de nos barbares d’occident par la pratique d’institutions féodales qui impliquent par la multiplicité des foyers d’influence et d’initiative possible, une multiplicité aussi d’expériences diverses.
Après s’être remémoré le cours de notre histoire poétique, l’on arrive à cette conclusion fatale que de sensation, d’instinct et de sentiment ; fut la poésie, au gré omnipotent de l’heure de plaisir ou de douleur de poètes, enfants nuement géniaux : produisant, d’une certaine somme de notations passionnelles, des recueils de poèmes, au hasard, sans lien, sous un titre sans signification.