Saluons le glorieux artiste dont la présence, tant de fois, a été un signe d’espérance et de victoire, le très magnanime ami à qui Richard Wagner un jour dut sa fortune. […] « D’abord, ce fut l’énorme et malheureux essai de l’Anneau du Nibelung ; — énorme, car n’est-ce point sa commune fortune, que l’artiste souhaite employer à une œuvre universelle la loi nouvellement trouvée ?
Il a eu tout le temps depuis d’oublier sa tragédie et de faire sa fortune dans le commerce. […] Qui n’aime à errer, fût-ce déchu d’une meilleure fortune et tristement inconnu, autour de l’enclos dont on a été le jeune et orgueilleux possesseur ?
Il n’est point un Turcaret en littérature, et il a le bon goût de sa fortune. […] — mais assez joli pour le fils d’une maman pareille (je parle du talent bien entendu), et arrivé à l’Académie où il est encore un des plus élégants de l’endroit, Octave Feuillet, qui aurait pu donner, avant qu’il fût inventé, une idée du vélocipède, a filé jusque-là, tranquillement et sans rien accrocher, sur les roulettes de la Fortune, et il continue de filer comme il a commencé.
Il crut un moment même à l’audace et à la fortune de Rienzi. […] et attendris-les… — Vous à qui la fortune a mis en main le gouvernement de ces belles contrées, dont il semble que vous n’ayez nulle pitié, que font ici tant d’épées étrangères ?
Elles avaient sans doute, dans l’ancien régime, trop d’influence sur les affaires : mais elles ne sont pas moins dangereuses lorsqu’elles sont dépourvues de lumières, et par conséquent de raison ; leur ascendant se porte alors sur des goûts de fortune immodérés, sur des choix sans discernement, sur des recommandations sans délicatesse ; elles avilissent ceux qu’elles aiment au lieu de les exalter.
Supprimer les Salons, les négliger, les faire tomber en désuétude, c’est mettre les peintres dans la triste position sociale des musiciens. « Se faire connaître », on sait, pour un musicien, c’est exactement impossible, sauf fortune ou bonne fortune.
La médecine sait dire le nom de la maladie qui fit la fortune de Mahomet 764.
Ajoutez l’obligation rigoureuse de n’aborder le monarque, pour une audience ou pour une requête, qu’en déposant à ses pieds un présent mesuré à la fortune du solliciteur.
. — la notion, fortune abstraite et humaine de l’image — III.
Ce sont là de ses traits, etc… J’ai déjà dit un mot sur le danger de faire jouer un trop grand rôle à la fortune dans un livre de morale, et de donner aux jeunes gens l’idée d’une fatalité inévitable.
Cela devient une fortune.
il y a toujours un peu d’actrice dans une femme de lettres, et la Russie fit, en France, sa fortune.
Joseph de Maistre et Burke ont eu cette fortune et ce privilège d’arrêter sous le regard de la postérité cette chose fugace, la brochure politique.
Pensez à la gloire des œuvres de Gœthe, et encore à la vieille fortune des doctrinaires, dont les livres étaient assurément moins vides que celui-ci.
III J’ai dit maintenant à peu près tout ce que j’avais à dire sur un homme qu’il m’est impossible de ne pas croire fort au-dessous de la fortune littéraire qu’on lui a faite, mais qui aurait pu la continuer, et même mieux que s’il était fort au-dessus.
Jules Girard a cette position et a eu cette fortune.
II C’est, en effet, une bonne fortune, — et même la meilleure de toutes les fortunes, — pour qui se sent en soi le moindre génie historique, que de rencontrer sous sa main de ces figures très rares, à caractère ambigu ou à double caractère, qui exercent la sagacité et donnent un prix plus grand encore au mérite de la justice.
La haine et la jalousie des âmes basses que souleva l’immense Fortune qui s’abattit sur elle, comme un aigle, et qui l’enleva dans ses serres d’or à toutes les misères de la vie ; cette haine et cette jalousie semblent, après plus d’un siècle, fouler sa tombe et charger sa mémoire.
Il y a des choses, il est vrai, dans cette Correspondance, qu’il est impossible même à MM. de Goncourt de ne pas voir… En leur qualité de peintres, d’ailleurs, et de peintres recherchant des effets de peinture, ils ont peut-être trouvé frappant et pathétique de montrer les vices et la misère, fille de ces vices, chez la plus brillante et la plus spirituelle courtisane du xviiie siècle, morte de misère après l’éclat et les bonheurs du talent et de la fortune, le triomphe, l’enivrement, toutes les gloires sataniques de la vie, et de faire de tout cela un foudroyant contraste, une magnifique antithèse… Mais s’ils ont montré — hardiment pour eux — la fameuse Sophie Arnould, qui naturellement devait tenter la sensualité de leur pinceau, dégradée de cœur, de mœurs, de fierté, de talent et de beauté, au déclin cruel de la vie, ils n’ont pas osé aller jusqu’à la vérité tout entière.
Si, déjà, au commencement de ce siècle et dans la Préface de la première édition de ces Lettres, Ballanche, qui avait eu l’heureuse fortune de les sauver de l’oubli, écrivait : « qu’elles étaient destinées à former un parfait contraste avec tant de productions plus ou moins empreintes d’un funeste délire, de désolantes préoccupations, d’irrémédiables douleurs… », que dirait-il maintenant du moment où M.
Baudelaire, chaque poésie a, de plus que la réussite des détails ou la fortune de la pensée, une valeur très-importante d’ensemble et de situation qu’il ne faut pas lui faire perdre, en la détachant.
Il fut une fortune, et il passa pour une puissance.
Étonnés et touchés de l’épouvantable et idéal dénûment de cet hôte mélancolique et digne qui leur fait un si bon visage du fond de sa détresse, ils l’engagent à se joindre à eux, qui tirent vers Paris, où il trouvera peut-être fortune, et le jeune noble y consent d’autant plus vite, qu’il se sent invinciblement attiré par une jeune comédienne de la troupe.
Le roman du Maudit s’ouvre par une scène grossière du confessionnal et par le détroussement d’un pauvre neveu et d’une charmante nièce de toute la fortune de leur tante, que les jésuites se font donner selon l’immémorial usage de ces captateurs éternels.
Quelles merveilles suivirent, quel monde nouveau s’ouvrit à l’imagination des Hellènes, quelle gloire consola leur défaite intérieure et leur asservissement, quel simulacre de liberté leur resta, par l’absence chaque jour plus lointaine de leur puissant vainqueur, qui semblait leur général délégué dans l’Asie, il n’appartient pas à notre sujet de multiplier ici ces grands souvenirs d’une prodigieuse fortune.
Dudevant, dont la fortune était en rapport avec la sienne et qui la prit tout de suite à gré, « tout en ne lui parlant point d’amour, et s’avouant peu disposé à la passion subite, à l’enthousiasme, et, dans tous les cas, inhabile à l’exprimer d’une manière séduisante ». […] Jean de la Roche est d’une naissance au moins égale à celle de miss Love ; sa fortune est convenable, et M. […] Pour s’élever jusqu’à Fiamma, il aura la force de conquérir la fortune, le talent même. […] Il y a, en effet, dans le cœur de chacune d’elles, une tendance au dévouement dans l’amour, une sorte d’instinct chevaleresque qui s’exalte dans l’idée d’une lutte généreuse avec les disgrâces imméritées de la société ou de la fortune. […] Rien, non rien, même le désir de faire vite fortune et d’appliquer cette rapide fortune à de rapides plaisirs, ne prescrit contre certaines exigences de l’esprit.
L’ingéniosité de cette méthode a fait sa fortune. […] Les bonnes fortunes de l’improvisation lui ont toujours été un objet de mépris. […] Et nous nous prenons à rêver pour ce courageux écrivain une fortune meilleure. […] En bas, c’est vers le succès, la jouissance immédiate, la fortune et le luxe que tendent les efforts des travailleurs. […] Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c’est-à-dire pour voir clair dans ce qui est.
Il habitait Villers-Cotterêts avec sa mère, veuve du général Dumas-Davy, et sans aucune fortune. […] Ce qu’il y a de plus piquant dans la fortune de Gabriel Ferry, c’est qu’il fut écrivain presque par accident et non de profession. […] Ses parents ont souscrit à ses projets, et une fortune, honorablement acquise dans le commerce, leur a permis de dire à ce fils heureux : Tu veux écrire, écris. […] Ce fut à la fois la fortune du Soleil et celle de Gaboriau. […] Une seule fois, il s’est servi des tribunaux, mais pour donner aux riches de la terre une de ces fières leçons qui sont la revanche de l’esprit sur la fortune.
Barrès, de meilleure race et de cerveau supérieur, n’a joué sur cette carte, le Pouvoir, que la moitié de sa fortune ; l’autre moitié, jusqu’ici plus fructueuse, fut placée par lui, et dès la première heure, dans la littérature. […] Barrès, quelle que soit sa fortune future, a eu des idées originales et qu’il les a dites en beau langage ; c’est tout ce que l’on peut exiger, pour le mettre au premier rang, d’un écrivain qui s’est offert aux discussions des hommes : le reste, l’homme seul peut l’exiger de lui-même. […] Mais quelles qu’aient pu être ces différentes fortunes, une période est surtout intéressante dans l’histoire des ordres, celle des débuts, celle de la lutte contre la première hostilité. […] Et quoi de plus stupide aux yeux du chroniqueur parisien, que le renoncement de l’écrivain qui, pouvant gagner de l’argent, voue sa fortune ou sa jeunesse au seul but de faire du nouveau, d’ouvrir le long de la montagne un sentier de plus menant vers rien, vers l’art pur, vers une statue toute nue de la Beauté ? […] Comme une vieille barque arrivée à la fin de la mer… … Ma fortune féminine !
Si nous en valons la peine, on nous nomme, on nous caractérise en deux mots, et voilà la page de notre vie dans un siècle. » Dans les temps d’orage, au contraire, « dans ces drames désordonnés et sanglants qui se remuent à la chute ou à la régénération des empires, quand l’ordre ancien s’est écroulé et que l’ordre nouveau n’est pas encore enfanté, dans ces sublimes et affreux interrègnes de la raison et du droit,… tout change ; la scène est envahie, les hommes ne sont plus des acteurs, ils sont des hommes… Tout a son règne, son influence, son jour ; l’un tombe, parce qu’il porte l’autre ; nul n’est à sa place, ou du moins nul n’y demeure ; le même homme, soulevé par l’instabilité du flot populaire, aborde tour à tour les situations les plus diverses, les emplois les plus opposés ; la fortune se joue des talents comme des caractères ; il faut des harangues pour la place publique, des plans pour le Conseil, des hymnes pour les triomphes… On cherche un homme !
On ne trouve dans leurs tragédies qu’un trait caractéristique de la démocratie ; ce sont les réflexions que les principaux personnages, que les chœurs répètent sans cesse, sur la rapidité des revers de la destinée et sur l’inconstance de la fortune.
Il a voulu être un homme du monde, un homme à bonnes fortunes, un « homme fort », comme disait Balzac ; il s’y est fort appliqué (vous le verrez en parcourant ses notes), et il l’a été dans une très honorable mesure.
La moitié des personnages par leur fortune ou leur indépendance sont hors les soucis d’argent.