La fortune voulut que celui qui faisait l’essai le fit en l’autre verre ; de sorte que le roi, quelque montrance que fît M. de Souvray, que le feu roi son père buvait même avec les moindres soldats, il ne voulut jamais boire.
Chacun tourne en réalités, Autant qu’il peut, ses propres songes : L’homme est de glace aux vérités, Il est de feu pour les mensonges.
Corneille, dans ses meilleures Pieces, a d’étranges inégalités, & dans les dernieres, c’est un feu presque éteint.
Ils n’adornèrent leur chapelle que de vitraux aux couleurs somptueuses et violentes ; étoles, surplis et chasubles n’en étincelèrent que d’or vif et les ostensoirs sur l’autel ne fulgurèrent jamais qu’aux feux d’un soleil pérennel ; car, vers les heures de crépuscule, se dosaient les grandes portes aux fidèles avides de mystère.
La mort seule du chef de la sédition empêcha que tout ne fût à feu & à sang.
de Voltaire, étant remplie de ces traits de génie & de feu qui décèlent le grand maître.
Cet homme qui implore, qui prie, qui dort, qui réfléchit, qui s’évanouit à discrétion, qu’a-t-il de commun avec le paysan étendu de fatigue sur la terre, avec le philosophe qui médite au coin de son feu, avec l’homme étouffé qui s’évanouit dans la foule ?
Et les oiseaux et les nuances dont leur plumage est teint ; et les fleurs et leur velouté ; et les arbres et leurs différentes verdures ; et l’azur du ciel et la vapeur des eaux qui les ternit ; et les animaux et les longs poils et les taches variées de leur peau, et le feu dont leurs yeux étincellent.
Sur les ailes, mêlées particulières dérobées par le feu, la poussière et la fumée, et s’enfonçant en s’éteignant dans la profondeur du tableau, donnant à la scène de l’étendue et de la vigueur à la masse principale.
En second lieu, ajoûtera-t’on, une declamation composée doit ôter à des acteurs qui seroient assujetis à la suivre, et leur feu et leur enthousiasme.
Ce n’est pas qu’il n’y ait autant et peut-être plus de mérite dans ces dernières, plus de feu, plus de variété, plus d’harmonie, plus de difficulté vaincue ; mais le mérite des épîtres est plus à notre portée, et plus à notre usage ; il est moins attaché à la langue, il passe plus aisément dans la nôtre.
Bohèmes, malgré tout, cependant, ces derniers, malgré leur attitude de Staters et d’olympiens, leur importance, leur influence, leur situation dans tous les mondes, officiels ou non officiels, leurs chaires quand ils sont professeurs, leurs bibliothèques quand ils sont bibliothécaires, leurs palmes d’académiciens quand ils sont de l’Académie : — le signe essentiel, caractéristique, du bohème, n’étant pas de n’avoir point d’habit, mais de n’avoir point de principes, de manquer de l’asile sacré d’une morale fixe autour de la tête et du cœur, de vagabonder dans ses écrits à tout vent de doctrine, et, comme déjà nous l’avons dit, de vivre, enfant de la balle politique ou littéraire venu ou trouvé sous le chou de la circonstance, sans feu ni lieu intellectuel, — c’est-à-dire sans une religion ou sans une philosophie.
Dupont, quand il ne veut être que Le rude paysan, ridé par les années, Cuit comme un vase au four, au feu de ses journées quand il n’aspire pour ces vers familiers et sauvages qu’au nom modeste de moineaux francs ; quand il a de ces traits superbes : Le taureau n’obéit qu’aux yeux purs… Mais alors même et partout c’est du Burns écourté, rapetissé, jeté dans le moule étroit de la chanson de Béranger.
Et à l’autre extrémité du globe, l’Indien chante sous son beau ciel : Je te loue, ô toi qui fais croître des moissons de riz dans mes plaines, et qui fais fleurir le citronnier et l’oranger au bord de mes ruisseaux ; tandis que vers les bords de la Russie orientale, un autre peuple sauvage chante auprès de ses volcans : Je t’adore et te loue, ô être puissant et terrible qui habites ces souterrains enflammés, et qui, de là, roules tes feux parmi nos neiges et nos glaces.
Nous y apprenons que ce prince, en abordant, pour se réduire à la nécessité de vaincre, fit mettre le feu à sa flotte, comme avait fait un roi de Syracuse, en portant la guerre à Carthage ; comme fit depuis Cortès, en abordant au Mexique.
De Foe ressemble à l’un de ces braves soldats obscurs et utiles qui, l’estomac vide, le dos chargé, les pieds dans la boue, font les corvées, emboursent les coups, reçoivent tout le jour le feu de l’ennemi et quelquefois par surcroît celui de leurs camarades, et meurent sergents, heureux quand de rencontre ils ont accroché la croix d’honneur. […] Il faut des livres qu’on lise au coin du feu, à la campagne, en famille ; c’est vers ce genre que se tournent l’invention et le génie. […] Mademoiselle, quand le feu est dans une chambre, on en sort pieds nus, et on ne s’amuse point à demander des pantoufles. […] Il n’a pas un coin du feu pareil, ni autour de lui des visages si gais1090. » Voilà le bonheur moral. […] Le squire du voisinage séduit et enlève sa fille aînée ; le feu prend à sa maison, il a le bras brûlé jusqu’à l’épaule en sauvant ses deux petits enfants.
Non ; bientôt l’orient s’enflammera de nouveaux feux ; bientôt le printemps rendra la verdure et l’harmonie aux bocages. […] C’est encore ainsi que, pendant l’été, lorsque les nuages de l’orage allongent leur colonne ténébreuse sur le sommet des collines, Edwin se hâte de quitter la demeure de l’homme ; c’est encore ainsi qu’il s’enfonce dans la noire solitude, pour jouir des premiers feux de l’éclair et des premiers bruits du tonnerre, sous la voûte retentissante des cieux. […] Une chose très digne de remarque, c’est que lorsque le feu dévore une forêt de sapins et de bouleaux, il y croît des peupliers, quoiqu’auparavant il n’y eût dans le même endroit aucun arbre de cette espèce. » Les naturalistes pourront contester l’exactitude de cette observation à M. […] La nuit, il cueillait des herbes sèches, pour faire un peu de feu, et sa femme demeurait dans de mortelles angoisses jusqu’à son retour. […] L’insecte qu’un soleil voit naître et voit périr, Aux derniers feux du jour vient briller et mourir.
Détaché des croyances surnaturelles, initié aux merveilles de la Philologie par d’excellents prêtres qui jouaient avec l’exégèse comme les enfants jouent avec le feu, il crut invinciblement à la puissance de l’esprit humain. […] Mais les fers et les feux n’ont jamais arrêté le zèle des illuminés, et les rigueurs ne sont qu’un aliment à l’insatiable faim du martyre. […] Notre pensée n’est qu’un feu d’artifice dans un crâne. […] Il laisse errer sa vue sur des feux follets. […] Elle se tenait de côté, le cou sur l’épaule, pour suivre le jet de sa forme fine dans le fourreau de satin noir autour duquel flottait une tunique légère, semée de perles où tremblaient des feux sombres… Elle, cependant, les mains étendues sur les bras du fauteuil, dans un repos charmant, la tête penchée de côté, regardait mourir le feu.
— Une autre a guéri mon âme Des feux que j’avais pour toi. […] L’amour le met en feu, la contrainte le tue ; Et si par la pitié vous n’êtes combattue, Je meurs et de la feinte, et de la vérité. […] Mais on en rencontre aussi comme ceux-ci : Qui se donne à sa cour se dérobe à son art ; Un esprit partagé rarement s’y consomme, Et les emplois de feu demandent tout un homme. […] Et ne peut-on répondre à tout ce qui le touche, Que le feu dans les yeux et l’injure à la bouche ? […] — Vous vous divertissez, Philinte. — Non, Madame… Ils ne veillent pas dans le feu et dans les larmes.
Le panégyriste s’étend un peu sur les anecdotes d’enfance, puerilia : un jour, on trouva l’enfant occupé à souffler de toutes ses forces le feu dans une chambre sans lumière : « Je travaille, dit-il, pour faire revenir mon nègre », il appelait ainsi son ombre. — Eugène fut un enfant préservé. […] Dans ma jeunesse, je ne comprenais pas pourquoi notre petite Savoie n’était pas une province de France, et comment cette drumille avait pu vivre si longtemps à côté d’un gros brochet sans être croquée ; mais, en y pensant depuis, j’ai vu combien feu ma grand’mère avait raison quand elle me disait : Jean-Claude, mon ami, quand tu < ne comprends pas quelque chose, fie-toi à celui qui a fait le manche des cerises. […] Un jour qu’il avait parlé avec beaucoup de feu contre les premiers fauteurs de la Révolution, Mme Huber (de Genève) lui dit : « Oh ! […] Sur les choses purement politiques, il avait une conviction qu’on pourrait dire secondaire, un peu de ce mépris ultra-montain à l’endroit des puissances par où a commencé feu l’abbé de La Mennais. […] Le samedi-saint, un jeune nègre de la côte de Congo a été baptisé dans l’église catholique de Saint-Pétersbourg : le célébrant était un jésuite portugais ; la marraine, la première dame d’honneur de la feue reine de France, madame la princesse de Tarente ; le parrain, le ministre du roi de Sardaigne.
C’est une fête populaire ; je regrette de n’y point trouver les feux de joie, les cloches qui sonnent comme à Londres, et j’imagine qu’on y but à la santé du nouveau roi. […] Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche et comme la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu. […] L’enfer de Milton est immense et vague, « donjon horrible, flamboyant comme une fournaise ; point de lumière dans ces flammes, mais plutôt des ténèbres visibles qui découvraient des aspects de désolation, régions de deuil, ombres lugubres », mers de feu, « continents glacés, qui s’allongent noirs et sauvages, battus de tourbillons éternels de grêle âpre, qui ne fond jamais, et dont les monceaux semblent les ruines d’un ancien édifice. » Les anges s’assemblent, légions innombrables, pareils à « des forêts de pins sur les montagnes, la tête excoriée par la foudre, qui, imposants, quoique dépouillés, restent debout sur la lande brûlée531. » Milton a besoin du grandiose et de l’infini ; il le prodigue. […] Enfin apparaissent — les bornes de l’enfer, hautes murailles qui montent jusqu’à l’horrible toit, — et les portes trois fois triples, palissadées de feu circulaire, — et pourtant non consumées. […] Sa maison fut brûlée dans le grand feu de Londres.
Ce Bexon, homme d’une intelligence assez ordinaire, écrivait avec feu. […] On se borne à écrire pot au feu, tête à tête, pied d’alouette, chef d’œuvre, etc., en supprimant le trait d’union. […] Feu et nu ont, comme demi, la prétention d’être invariables en certains cas. […] Feu, feue est un adjectif pareil à tous les autres ; son sens étymologique est donné par la forme latine fatutum, « qui a accompli sa destinée, fatum ». […] Tout le fatalisme païen revit dans ce mot feu, maintenant presque hors de l’usage, mais qui pourrait revivre, si l’on savait tout ce qu’il contient.
Vienne une occasion qui mette le feu à toutes ces convoitises : le terrier brûlera, avec lui la tourelle, et, avec la tourelle, le château. […] Il ne peut avoir chez lui aucun furet, aucune arme à feu, aucun engin propre à la chasse, ni se faire suivre d’un chien même impropre à la chasse, à moins que ce chien ne soit tenu en laisse ou n’ait un billot au cou. […] XXXIX, 111 : Lettre du 6 mars 1789 du curé de Saint-Pierre de Ponsigny, en Berry Marquis d’Argenson, 6 juillet 1756. « On a trouvé au feu cardinal de Soubise trois millions d’argent comptant et il ne donnait rien aux pauvres. » 89.
Horace avait vingt-deux ans et le feu de cet âge ; il se distingua dans les premières campagnes de Brutus et de Cassius contre les villes de Macédoine qui regrettaient le joug de César. […] Le feu de la gaieté ne consume pas comme le feu du génie.
L’Arioste n’y avilit pas la poésie jusqu’au libertinage, mais il l’amollit jusqu’à la volupté ; le feu de sa jeunesse coule dans ses stances. […] L’ermite alluma promptement du feu, couvrit la table de dattes et des fruits de la saison. […] Quoi qu’il en fût, ce livre, commencé dans la gaieté, se terminait dans la mélancolie ; l’imagination, à dix-neuf ans et à vingt-sept ans, est une puissance qu’il ne faut pas solliciter trop vivement, même par des badinages ; les feux follets de l’Arioste ont pu allumer quelquefois des volcans du cœur.
Que croyez-vous qu’était Ésope, dans les endroits où il déclame avec le plus de feu ? […] Nous avons des arbres, ou qui ont été plantés à dessein, ou qui sont venus d’eux-mêmes ; et nous les coupons, tant pour faire du feu, nous chauffer et cuire nos viandes, que pour bâtir et nous mettre à l’abri du chaud et du froid. […] Une telle vie est la route qui te conduira au ciel et dans l’assemblée de ceux qui ont vécu, et qui, maintenant délivrés du corps, habitent le lieu que tu vois………………………………… « Mon père me montrait ce cercle qui brille par son éclatante blancheur au milieu de tous les feux célestes, et que vous appelez, d’une expression empruntée aux Grecs, la Voie lactée.
La philosophie réelle ne défie pas la douleur, elle ne la nie pas : elle s’y plonge comme dans un feu d’expiation, de régénération ou d’épreuve. […] Il faut passer par le feu et par l’eau avant d’entrer dans le lieu de rafraîchissement. […] Comme le fer mis au feu perd sa rouille et devient tout étincelant, ainsi celui qui se donne sans réserve à Dieu se dépouille de sa langueur et se change en un homme nouveau.
C’est la pièce où il a mis le plus de feu. […] Tout ce que Cléante dit du faux dévot, Alceste des méchants, Chrysale du bel esprit, Célimène, qui a son bon côté, des sots qui lui font la cour ; tout ce qui sent la haine des méchants, le mépris des gens à la fois malhonnêtes et ridicules, l’amour du bien, du naturel, du vrai ; tout ce qui est, soit une maxime de devoir, soit un conseil de bienveillance, tout cela est sorti du cœur de Molière ; et tel est, dans ce convenu de l’art des vers, le tour naïf, la facilité, le feu, l’entraînement de ce langage, qu’on croit entendre Molière lui-même, et qu’au plaisir de voir des personnages peints au vrai se joint je ne sais quelle tendre affection pour celui qui les a créés. […] Il est beau sans doute, et jette quantité de feux.
Dimanche 16 mai Les grands desiderata de ma vie, ont été : — le Clodion représentant une montgolfière, au filet tendu autour du globe aérostatique, chevauché par une centaine d’Amours, poussé par moi, encore au collège, à 500 francs, et qui était à vendre, il y a une vingtaine d’années, chez Beurdeley : 65 000 francs ; — la grande tapisserie de Boucher, appelée « la Fête de village », manquée par un retard de voiture, à 800 francs chez Mme Saulière, et qui se vend maintenant 100 000 francs ; — une statuette de Saxe, aux chairs d’un rose adorablement pâle, une allégorie de l’Astronomie, représentée par une femme toute nue, regardant le ciel dans un télescope ; — un dessin de Watteau, la première idée de La Conversation, où était représenté M. de Julienne, vendu une soixantaine de francs, à une vente de Vignères ; — un dessin de Boucher représentant Madame de Pompadour, dans un faire miniaturé, au milieu d’un large encadrement composé avec les attributs des Arts, de la facture la plus large ; — une carpe dressée sur sa queue, en cristal de roche, du ton d’un verre de champagne rosé, et le plus joli et le plus doux feu d’artifice sous un coup de soleil, enfin un bibelot des Mille et Une Nuits. […] Jeudi 15 juillet Ces neuf voyous qui, après avoir violé cette malheureuse marchande, lui ont mis le feu au ventre : ça fait peur. […] Que Madame me laisse mon libre arbitre pour faire le feu !
N’oublions jamais que Rome était déjà arrivée, par son énergie et son habileté, au pouvoir politique le plus étendu et à la maturité d’un grand État, après la seconde guerre punique, sans posséder encore rien qui ressemblât à une littérature proprement dite digne de ce nom ; il lui fallut conquérir la Grèce pour être prise, en la personne de ses généraux et de ses chefs illustres, pour être touchée de ce beau feu qui devait doubler et perpétuer sa gloire. […] Mais les Athéniens n’ont su remplir qu’une moitié de son vœu, et cette œuvre rêvée, — et mieux que rêvée, proposée par Périclès —, œuvre de constance, d’énergie durable et d’empire politique universel, ce sont les Romains qui se sont chargés de l’accomplir dans des proportions tout autrement vastes, et non plus sur mer, mais sur terre ; et en même temps que les Grecs déchus, privés de l’exercice des vertus publiques, devenaient (sauf de rares exceptions) plus légers, plus volubiles, plus sophistiques, plus flatteurs, plus fabuleux qu’ils n’avaient jamais été, les vainqueurs se saisirent du précieux élément divin, d’une part de ce feu de Prométhée, et en animèrent leur vigueur pratique et leur sens solide, dans un tempérament qui unit la vivacité et la consistance.
Il ne pouvait guère en être autrement, et cela est vrai, en général, de ces grandes figures, quelles qu’elles soient, devenues la matière et l’objet de la légende : on peut dire d’elles, avec certitude qu’il n’y a jamais de si grande fumée sans feu. […] Dozy comment il a pu se faire que le Cid, tel que vient de nous le montrer l’histoire, lui, l’exilé, qui vivait a augure, comme on disait, à l’aventure, au jour le jour, consultant le vol des corbeaux et des oiseaux de proie, oiseau de proie lui-même, « qui passa les plus célèbres années de sa vie au service des rois arabes de Saragosse ; lui qui ravagea de la manière la plus cruelle une province de sa patrie, qui viola et détruisit mainte église ; lui, l’aventurier, dont les soldats appartenaient en grande partie à la lie de la société musulmane, et qui combattait en vrai soudard, tantôt pour le Christ, tantôt pour Mahomet, uniquement occupé de la solde à gagner et du pillage à faire ; lui, cet homme sans foi ni loi, qui procura à Sanche de Castille la possession du royaume de Léon par une trahison infâme, qui trompait Alphonse, les rois arabes, tout le monde, qui manquait aux capitulations et aux serments les plus solennels ; lui qui brûlait ses prisonniers à petit feu ou les donnait à déchirer à ses dogues… », — comment il s’est fait qu’un tel démon ait pu devenir le thème chéri de l’imagination populaire, la fleur d’honneur, d’amour et de courtoisie, qu’elle s’est plu à cultiver depuis le xiie siècle jusqu’à nos jours : — « un cœur de lion joint à un cœur d’agneau », comme elle l’a baptisé et défini avec autant d’orgueil que de tendresse ?
Avec le conseil de M. le docteur Le Taillis et moyennant la contribution bienfaisante de feu M. et Mme Du Mesnildot, propriétaires du château de Beaumont, elle a depuis des années établi une lingerie, — la lingerie des pauvres, qu’elle sait entretenir à peu de frais. […] Messieurs, il n’a pas fallu beaucoup de temps au rapporteur de votre Commission, même dans le petit nombre de séances où elle a pu se réunir, pour se convaincre que le Sénat, si, à son tour, il avait à se livrer à une discussion complète et approfondie de la loi, trouverait dans son sein des orateurs pleins de feu, des argumentateurs pressants et des jurisconsultes consommés, maîtres du sujet, qui maintiendraient le débat à la hauteur où il s’est élevé dans une autre assemblée.
Était-ce une raison pour qu’à l’épreuve il ne sût point conduire une troupe au feu ? […] Dans sa correspondance avec le baron Monnier, dans celle qu’il eut avec le général Sarrarin, c’est-à-dire dans le feu de la polémique ou l’ardeur de l’apologie, il me paraît avoir outrepassé un peu les termes de l’exactitude, comme lorsqu’il parle d’un ordre précis que Ney aurait reçu de l’Empereur pour se porter sur Berlin, et auquel lui, Jomini, aurait tout fait pour s’opposer.