Il était bien loin de soupçonner l’effet sublime du lieu de la scène.
Ils font de l’effet.
Collombet nous apporte de nouveau sur M. de Maistre, nous citerons ce passage de lettre sur l’effet que le livre du Pape produisit à Rome ; nous avions déjà dit que l’auteur allait plus loin en bien des cas que certains Romains n’auraient voulu : « (11 décembre 1820.) […] Il avait choisi un chapitre à effet, et nous préférons, pour notre compte, la couleur du livre à celle de l’échantillon.
« L’effet de l’œuvre, écrit-il (p. 167), étant l’émotion qu’elle suscite, et cette émotion accompagnant l’image sensible de son contenu dans l’esprit de son sujet, c’est la reproduction de l’œuvre qu’il faudra tenter, en l’accompagnant de son indice émotionnel. […] Mais l’étude des grands hommes permettra, en vertu de son principe, de mesurer, avec une certaine approximation, l’effet de ces deux forces, l’hérédité, le milieu, « dont les résultats, remarque-t-il avec raison, sont d’autant moins discernables que la complexité sociale s’accroît » (p. 218).
Jamais la plaisanterie dans le récit n’eut un accent plus vif, et jamais en racontant, le soir, l’histoire du matin, avec le ton d’une femme qui ne cherche pas d’effet, on ne mit plus d’imagination dans la gaieté. […] C’est la seule chose qui, selon nous, soit à regretter, dans ces deux volumes où les chiffons sont les choses sérieuses, et les choses sérieuses des chiffons, et qui, miracle de légèreté, de grâce gaie et d’aisance souveraine, nous font l’effet d’être le chef-d’œuvre de Mme de Girardin.
Je dis qu’on respire dans ce livre un air chargé de vapeurs mauvaises, — les vapeurs d’une tête de femme qui joue à la prophétesse et qui ne fera l’effet d’en être une à personne qu’à M. […] Ce révérend père à la manche large, qui souhaitait, dans sa lettre, que l’effet du livre de la Madame anonyme s’étendît au loin, malgré ce qu’il avait d’hétérodoxe, restera, malgré son excuse, compromis.
Eh bien, je vous laisse à penser l’effet que produisit, dans un temps de pareille littérature historique, l’histoire de Carlyle, de ce singulier humouriste anglais qui ne se gênait pas, qui se permettait tout en fait de sans-gêne britannique ; de Carlyle, le hoax anglais incarné, mais incarné dans le vrai, et qui ressemblait, par sa gaieté funèbre, en piochant les tombes de l’Histoire, au fossoyeur de Shakespeare. […] Effet de surprise, puissant et étrange, qui se renouvelle toujours sans s’affaiblir jamais, et qui met le lecteur de Carlyle dans l’impossibilité rare et heureuse de se blaser en le lisant.
Sur tous ces points, je crois l’érudition épuisée, mais je demande maintenant le juge suprême, l’homme du dernier mot, qui débarbouillera de sa fausse lumière ou de son ombre cette personnalité éclatante quoique équivoque, et équivoque quoique éclatante, qui fait dans l’histoire l’effet d’une mystification, ou qui, du moins, en donne l’inquiétude. Mais que ce juge vienne bientôt ou tarde, nous aurons fait ce pas, nous, que quelle que soit la réalité du mysticisme de Swedenborg, ce mysticisme n’est pas, après tout, si magnifique et si grandi Nous qui pensons que l’Église seule s’entend aux questions du surnaturel et doit seule en connaître, nous ne trouvons pas moins dans le surnaturel de Swedenborg quelque chose qui est de notre ressort, — c’est sa valeur poétique, sa valeur d’effet sur les imaginations littéraires.
Dans cette société, pourrie d’or et de luxe, sa Chanson des gueux fit l’effet d’explosion d’un gueux superbe, qui serait entré dans un salon. […] Ce talent, je l’ai dit, me fait l’effet d’être voulu, artificiel ; l’application de cette souplesse dans la force qui caractérise M.
Flaubert est le supérieur et le maître, la cause étant toujours plus grande que son effet, mais M. […] Bataille, que je n’ai pas suivi dans les bois réels, mais dans le livre d’aujourd’hui, et qui, je l’ai dit, ne me fait pas l’effet d’avoir une autre morale que les Faunes pétulants dans le fond des bois !
« À l’armée, me dit un pasteur, nous ne sommes pas organisés pour dresser un autel et dire ces messes catholiques en plein air d’un si puissant effet. […] Au milieu des prêtres catholiques s’épanouissait le sentiment du surnaturel avec des effets extraordinaires et visibles ; maintenant nous entrons parmi des pasteurs plus graves, plus pieux, plus exemplaires que le commun des hommes et qui ont pour objet l’exaltation morale.
Mais la liberté, qui permet bien des erreurs et bien des abus, a du moins ce salutaire effet de ne point les laisser en repos, de les inquiéter sans cesse par la contradiction et le blâme, de soulever au besoin contre eux la conscience humaine, et, tôt ou tard, de corriger la loi par l’instinct moral. […] Cette puissance de création littéraire enfin, qui manque encore à l’Amérique, sera-t-elle longtemps attardée et comme étouffée sous le poids du progrès actif de tous et du mouvement de chaque jour, par un effet presque analogue à cette loi de la discipline et du grand nombre, qui, dans la masse des immenses armées modernes et leurs efforts savamment simultanés sous les feux qu’elles bravent, laisse moins entrevoir la part de l’héroïsme et de l’inspiration individuelle ?
On ne peut que lui appliquer ce que Buffon a dit de la terre au printemps : « Tout fourmille de vie. » Mais en même temps il produit un singulier effet par rapport aux temps et aux règnes qu’il n’a pas embrassés ; au sortir de sa lecture, lorsqu’on ouvre un livre d’histoire ou même de mémoires, on court risque de trouver tout maigre et pâle, et pauvre : toute époque qui n’a pas eu son Saint-Simon paraît d’abord comme déserte et muette, et décolorée ; elle a je ne sais quoi d’inhabité ; on sent et l’on regrette tout ce qui y manque et tout ce qui ne s’en est point transmis. […] Cette poursuite de mariage qu’il expose avec une vivacité si expressive a pour effet, même en échouant, de le lier étroitement avec le duc de Beauvillers et avec ce côté probe et sérieux de la Cour. […] Ici Saint-Simon se trompait peut-être de date comme en d’autres cas, et il ne se rendait pas bien compte de l’effet et de la fermentation qu’eussent produits les états généraux en 1716 ; la machine dont il voulait qu’on jouât pouvait devenir dangereuse à manier. […] Saint-Simon, à qui ne le voyait qu’en passant et à la rencontre dans ce grand monde, devait faire l’effet, je me l’imagine aisément, d’un personnage remuant, pressé, mystérieux, échauffé, affairé, toujours dans les confidences et les tête-à-tête, quelquefois très amusant dans ses veines et charmant à de certaines heures, et à d’autres heures assez intempestif et incommode. […] Une autre forme de talent, je l’ai dit, un autre miroir magique eût reproduit des effets différents, et toutefois celui-ci est vrai, il est sincère, il l’est au plus haut degré dans l’acception morale et pittoresque.
Quant à la langue, on conçoit que l’effet de ces mélanges y reste plus sensible, et que, de tous ces styles continuellement versés et déteignant l’un sur l’autre, il résulte une couche superficielle un peu neutre, précisément ce style mixte que nous accusons. […] Quelques-unes des nouvelles mêmes qu’il a publiées depuis le Col d’Anterne, la Vallée de Trient, me paraissent rendre assez bien l’effet de Sandfort et Merton adultes, d’une saine et noble jeunesse ayant l’assurance modeste et la délicatesse native, comme les Morton de Walter Scott. […] nous autres Français qui, en France et chez nous, distinguons si parfaitement les Gascons et croyons leur fixer leur part, une fois à l’étranger, nous faisons tous un peu l’effet de l’être. […] Ce que je puis dire, c’est que ces idiotismes, ménagés et bien pétris dans un style simple, me font l’effet d’un pain bis qui sent la noix. […] Il y voit avec raison le germe de bien de travers et de bien des maux : être et paraître, c’est à l’écraser et à l’extirper, ce besoin de faire effet, qu’il croit que consiste le plus fort de la morale : « Chose singulière !
Elle tire sa valeur surtout de son style qui est d’une qualité rare, et du tact avec lequel Corneille a déterminé quelques-unes des conditions du genre : il fixe la comédie dans son juste ton, entre le bouffon et le tragique ; il marque le mouvement du dialogue, vif, naturel et agissant ; et, bien qu’il n’ait pas précisément dessiné de caractères, il place dans la forme morale du personnage principal la source des effets d’où jaillit le rire. […] Toute la puissance de la plaisanterie de Molière vient de là, et même ses farces les plus étourdissantes ne s’évaporent pas dans la fantaisie : sa bouffonnerie n’est qu’un agrandissement de la réalité, où les caractères ressortent par des effets réellement impossibles, mais essentiellement conformes aux effets naturels. […] Ces dénouements sont d’autant plus vicieux, qu’ils consistent dans un renversement du pour au contre : je veux dire qu’ils annulent d’un coup l’effet des caractères et des passions, pour rendre tout le monde heureux et satisfait. […] Tout l’effet du Misanthrope est dans l’opposition du caractère d’Alceste aux caractères qui l’entourent.
L’effet fut immédiat, mais très différent de celui qu’avaient escompté les conjurés. […] La jalousie est ensuite et surtout un effet de l’égoïsme. […] Puisque, les mêmes conditions se trouvant réunies, les mêmes causes produiraient les mêmes effets. […] Un des « effets » du fameux Galiani, dans les salons où il donnait le ton, consistait à lancer prestement en l’air sa pantoufle. […] Son style est maniéré, contourné, alambiqué, poussé à l’effet, peinturluré, surchargé et surchauffé, et il n’y manque aucune des variétés de la prétention.
Cette innocente idylle n’eut point des effets aussi terribles ; mais l’Allemagne l’adopta pour poème national. […] Ce n’est point de cette vertu sans effet qu’Hermann se contente. […] Mais l’anonyme produit l’effet du lointain ; il augmente le respect. […] Ils nous distraient de l’effet principal du livre, mais ils ne le détruisent point. […] Quelques-uns de nos lecteurs ont sans doute remarqué l’effet singulier que produit Gœtz de Berlichingen, le premier drame de Goethe.
Mais si Riotor a une affection marquée pour les rythmes réguliers, il ne lui répugne pas, le cas échéant, et s’il croit y trouver un effet, d’utiliser les libertés récemment conquises sur la métrique.
L’unique maniere de M. l’Abbé Coyer, pour traiter les sujets graves, est l’ironie, maniere toujours sûre de manquer son effet, si elle est trop continue & trop uniforme, comme dans ses Ouvrages.
Il n’y a guere que la Satire Ménippée & le Roman de Cervantes contre la Chevalerie, qui aient encore produit un effet aussi complet.
Sous l’empire de cette illusion, la volonté humaine, prise dans le remous d’un tourbillon de causes et d’effets, croit ; qu’il est possible pourtant d’intervenir.
L’ordonnance pèche, ce me semble, en ce que l’effet demandait que l’accusée et l’orateur fussent isolés du reste.
J’aurais attendu de cet artiste quelque effet piquant de lumière, et il n’y en a point, cela est plat, jaunâtre, d’une teinte égale et monotone et peint cotoneux.
Du reste, nul effet d’érotisme ou de névromanie dans tout cela ; mais l’effusion bien franche d’un écrivain dont la santé physique exubère et qui, à chacune de ses pages, découvre son tempérament.
Il paroîtra toujours étrange que la Philosophie ne craigne pas de se dégrader ainsi, pour défendre les prétendues lumieres qu’elle s’obstine à répandre, malgré le peu d’accueil qu’on leur fait, & les tristes effets qu’elles produisent.
On passera légérement sur quelques négligences de style, en rendant justice à l’adresse avec laquelle cette Tragédie est conduite, & au grand effet qu’elle produit.
Il y a sur le devant un très bel enfant renversé sur les degrés arrosés de son sang ; mais il est sans effet.
Les deux paysages d’Amand sont froids, monotones, brouillés ; beaucoup d’objets entassés les uns sur les autres ; et chaque objet bien chargé de crayon, sans effet.
Et cette vigilance ne détruit ni la cause ni l’effet de ces complaisances : c’est une loi de réaction contre quoi le génie est impuissant. […] Cette époque où, chez nous, l’âme humaine seule occupa toute l’âme humaine, fut notre période de raison pure, le grave instant où l’esprit moderne connut le prix d’exercer en tous les domaines qui lui sont ouverts son intelligence, sa faculté de lire la cause dans l’effet, et sa puissance de comprendre, c’est-à-dire de relier par la cause les effets épars. […] L’impulsion du mouvement leur vint d’ailleurs, et quelle distance monstrueuse, ici, entre la cause et l’effet ! […] Un effet physique, un sombre souvenir, mais surtout une comédie. […] Car il faut être vieux pour s’intéresser exclusivement à sa sensation, pour l’observer et l’analyser, pour la suivre dans ses causes, ses accidents et ses effets. — L’homme moderne se fit vieux par réaction.
Ce qui est vrai dans ce roman, ce qui est bien observé et vraiment beau, c’est l’effet de ce faux et mauvais amour sur Amaury. […] Cette étude profonde et charmante des effets de deux passions contraires sur deux âmes plébéiennes s’interrompt pour laisser passer le flot de la déclamation politique. […] N’ont-elles pas produit quelquefois, par leur conflit, quelque effet discordant, quelque confusion dans son œuvre ? […] Le témoin de cette grande colère va en toute hâte prévenir George Sand pour qu’elle en conjure l’effet. […] Tu la considères comme un but, elle n’est qu’un effet… La suprême impartialité est une chose antihumaine ; un roman doit être humain avant tout.
Il est sans doute dans la regle que la foiblesse & la timidité ne jouissent point, aux yeux du Public, de la gloire d'un Ecrit qui ne peut être que l'effet du zele & du courage ; mais cette timidité va jusqu'à la crainte servile, quand elle s'empresse avec affectation de désavouer ce que tout honnête Littérateur voudroit avoir fait pour l'honneur des Lettres, les intérêts de la justice & de la vérité.
On dit que cet effet ressemble à celui du plafond d’une galerie éclairée par la surface d’une eau vacillante.
Le groupe d’enfans, la tête de femme, les deux petites têtes, la femme qui dort avec son enfant, gravés au crayon, mais à plusieurs crayons, sont d’un effet vraiment surprenant.