Elles auront pour objet de donner plus de précision et de clarté aux choses : elles vous forceront à ne rien laisser dans le vague, à imaginer le détail le plus particulier, le plus individuel qu’il vous sera possible. […] Si le prédicateur ne dit pas en quoi consiste le superflu, à quel point on a plus que le nécessaire, chacun étendra ou resserrera le sens du mot selon son intérêt et son égoïsme ; les pauvres prétendront à tout, et les riches ne donneront rien. […] J’appelle superflu ce que vous donnez tous les jours à vos débauches, à vos plaisirs honteux ; renoncez à cette idole dont vous êtes adorateurs, et vous aurez du superflu. […] Dans la sensation particulière que le morceau me donne, j’isolerai pourtant de quoi former l’idée générale du désert (assez vide, assez désolé, etc. ; soleil, étendue, solitude). […] Le sentiment n’existe pas à côté de l’intelligence et de la volonté ; mais il donne en quelque sorte aux idées et aux actes leur couleur propre.
C’est alors le mot de Molière dans la bouche de tout un peuple : « Je prends mon bien où je le trouve. » Là est la bonne imitation ; l’autre n’est qu’un commerce de dupe, où un pays échange ses qualités contre les défauts d’un autre, et donne son or contre du billon. […] Pour les anciens, il en parle sans vrai savoir, raisonnable tant qu’il les loue en gros et par égard pour leurs partisans ; mais en vient-il aux exemples, il fait comme Desmarets de Saint-Sorlin, il donne tête baissée dans les mauvais, ou, s’il admire les bons c’est par de méchantes raisons. Sa théorie du vrai embelli, figuré tantôt par un bâtiment qui déplaît s’il n’est que solide, tantôt par un diamant à qui la taille donne son prix, transporte tout le travail littéraire de la pensée au mot. […] Le précieux qui donne tant à chercher, ce précieux pensé, pour l’appeler d’un nom cher aux beaux esprits du temps, avait gagné jusqu’à Massillon. […] Il était heureux de donner son nom à une ère.
Ainsi le langage devient plus clair, plus maniable, plus sûr ; il donne, avec le moindre effort, le rendement le plus haut. […] De l’usage des termes grecs dans les sciences médicales, on donne cette explication qu’il est impossible de tirer tel dérivé nécessaire de tel mot français. […] Que d’images pleines de grâce dans ces noms que le peuple donna aux fleurs ! […] Une telle bonhomie a choqué les naturalistes modernes et ils ont traduit soigneusement en grec jambe enflée, ce qui a donné le mot charmant œdienème. […] La formation de l’impératif a donné une quantité de surnoms devenus des noms propres, dont Boileau, Boivin sont les types.
et on la donne pour une œuvre de littérature. […] La cause de l’argent étant donnée et puisqu’il s’agissait de la plaider sous forme de comédie, on pouvait y mettre du talent. […] Comment donner une idée de sa pièce, de la fadeur de cette fadaise ? […] , un bal que donne Μ. […] Aujourd’hui il nous donne la comédie de la pièce de cent sous ; il est bien capable de nous en donner demain la tragédie ou le roman, après-demain le poème épique, et de jeter ainsi les fondements de cette morale et de cette littérature de l’argent, qui sera, dit-il, la gloire de l’avenir.
il faut aimer diablement un homme pour se fourrer les pieds dans les sabots en plomb d’une traduction ; et ce traducteur, au lieu de nous donner la traduction intégrale de la correspondance d’Horace Walpole, ne nous en donne qu’un fragment. […] Il pouvait nous donner tout Walpole ; il nous a donné un choix de Walpole. […] … Nous en a-t-il donné la crème ? […] … N’y a-t-il pas d’autres lettres à saveur variées, aussi charmantes, aussi piquantes que celles-ci, et dont celles-ci nous donnent la curiosité et l’envie ? […] Les spectacles que lui avait donnés Robert-le-Diable, son père, lui avaient appris à les mépriser.
— Madame Geoffrin, qui avait passé l’âge de la jeunesse, n’avait point donné prise sur elle au moindre caquet. […] Je le connais, cet abominable spectacle donné par l’Histoire et qui me fait, en ce moment, trembler pour le destin de mon pays ! […] Un portrait, gravé par Rajon, et qui doit être ressemblant, car il est copié d’un portrait de famille appartenant aux Poniatowski, nous donne l’idée de cette beauté qui séduisit Catherine à l’âge où cette femme, quand il s’agissait de choisir ses amants, avait son libre arbitre encore. […] Elle fut le conseil de ce Roi qui n’eut que le cœur de royal et ne put jamais être Roi comme Numa et donner des lois à son peuple ; et elle le poussa, mais en vain, à être un grand homme, cet homme pour qui la gloire fut la seule femme qu’il ne pût séduire. […] Elle lui donna pour dernier conseil de laisser là la couronne qu’une femme lui avait mise sur la tête, et une femme (on sent le trait jaloux) qui n’était pas elle !
L’imbécilité même, en matière d’idées, n’est pas une innocence ; et l’esprit humain est conformé de sorte que la bêtise peut, dans un jour donné, avoir le triste honneur d’être un fléau. […] Cet élégant nourrisson de madame de Staël qui n’a point épuisé sa nourrice, trop jeune du temps du Globe pour s’asseoir sur le canapé doctrinaire, mais qui s’est tenu sur le tabouret d’à côté, est un de ces esprits non sans mérite, à coup sûr, mais qui manquent de l’espèce d’énergie, nécessaire pour donner un démenti à leur vie et renverser dans leur intelligence des convictions fausses, même quand elles y manquent de profondeur. […] Pourquoi s’est-il donné un pareil but ? […] Mais toujours est-il que ce but impossible d’une charte taillée entre un principe et sa conclusion, M. de Rémusat se l’est donné. […] La véritable gloire de saint Anselme est d’avoir donné à tous les fidèles de son temps, du haut d’une position qui leur imposait et les entraînait, l’exemple du respect de l’obéissance poussé jusqu’au fanatisme, mais à un fanatisme pour la première fois désintéressé.
Mais il n’écrivait plus ; il avait donné sa démission de la littérature… L’ancien éventailliste du premier Figaro, dégoûté des Célimènes et des journaux pour lesquels il avait travaillé, dégoûté même des livres qu’il avait écrits, dégoûté des philosophies par lesquelles il avait passé, s’était fait chrétien pour en finir avec tous ces dégoûts, qui sont les égouts de nos cœurs… Il était devenu chrétien, — mais le christianisme de Brucker n’était pas ce haut balcon d’où l’on peut cracher sur le monde méprisé. […] Les hommes purent la voir et la constater, mais ils n’en dirent rien, pas même ceux que ce boulet avait servis… Les meilleurs coups ne donnent guères qu’un peu de fumée, qu’un souffle a bientôt effacé. […] Il y a Paul Féval, — Paul Féval, le converti de Brucker, — qui l’a peint, dans ses Étapes d’une conversion, de manière à donner de cet homme la grande idée qu’on doit en garder. […] C’est pour cela que, de bonne heure, il dédaigna d’écrire… et que les livres qu’il a laissés ne donnent pas la mesure de la force de son esprit. […] Blessée même par la main de Napoléon, qui dut en frémir jusque dans le fin fond de son génie, mais qui eut la révolutionnaire faiblesse d’en circonscrire l’action et d’en diminuer la puissance, la Paternité, menacée davantage chaque jour, de toutes parts, est le symptôme accusateur d’une société qui s’écroule, et c’est ce que vit tout d’abord et avant tout Brucker, quand il s’agit de donner le robuste appui de son épaule à cette pauvre société chrétienne, ébranlée dans son fondement même.
Aussi l’esprit, qui a soif de clarté, l’esprit impatienté peut-il fermer le livre mécontent, inassouvi, et regrettant l’intérêt qu’il a pris à toute cette histoire et l’émotion que l’auteur a su lui donner. […] Les Trente-deux Duels de Jean Gigon 11, nous assure leur historien, sont une histoire réelle, et il se donne beaucoup de mal pour nous le persuader. […] Jean Gigon, né avec le siècle, trouvé sur le versant français des Pyrénées par deux gendarmes, dont l’un son parrain, et l’autre sa marraine, lui donnent, l’un son prénom et l’autre son nom de famille, et lui constituent ce nom de Jean Gigon, si fameux — mais seulement fameux là ! […] Ce brigadier était, tout simplement… un brigadier de cette admirable armée de héros inconnus dont de Vigny ne nous a donné que les officiers dans son beau livre de Grandeur et servitude militaires. […] Ainsi, encore, la petite croix de tous les cous qu’elle donne à Jean Gigon, et dont la perte le pousse, de chagrin, à ce dernier duel où il est tué par son frère, à ce qu’il paraît, et si on en croit un signe bleu tatoué sur leur tempe à l’un et à l’autre.
Ils sont pour la province, je ne veux pas dire des Chinois, car le mot de Chinois implique une idée de grotesque que ces messieurs ne donnent jamais d’eux, mais des Javanais. […] Xavier Aubryet (que je sache) n’a jamais pratiqué la chronique, ce genre à part dans le journalisme contemporain, destructif, dans un temps donné, de toute littérature. […] Assurément, l’aristocrate de sentiment et de sensation à qui j’avais affaire ne nous donnerait pas quelque crime grossier accompli sur une femme commune, et auquel elle répondrait par quelque vengeance physiquement féroce ou bassement perfide, comme on nous en donne tant dans les livres sensuels et matériels dont, à cette heure, nous nous repaissons. […] Dès et par son titre, Xavier Aubryet nous avait annoncé une vengeance qu’il ne nous a pas donnée, et Albéric Second ne nous a rien promis… L’imagination n’a donc pas à lui reprocher de l’avoir trompée. […] C’est Balzac, en effet, et Eugène Sue, mais surtout Balzac, qui ont donné une importance si considérable à Paris dans la littérature contemporaine.
De très belles eaux-fortes de Pille, plus pittoresques et plus espagnoles que le livre même, l’ornent et font mieux que de l’interpréter : elles lui donnent plus de caractère qu’il n’en a. […] C’est cette connaissance de l’Espagne par les livres, laquelle ne peut donner que des reflets, qui, dans les siens, nous donna une Espagne énervée et à réverbérations indécises, et non pas cette énergique Espagne, fragment resté d’un Moyen Âge sublime, partout — excepté là — effacé ! […] — ce fut surtout le genre même du roman auquel on donnait pour théâtre l’Espagne, de ce roman qui s’appelle le roman « d’aventures », et auquel on pourrait donner pour théâtre tous les pays, parce que son infériorité est au niveau de l’esprit de tous les pays ! […] Balzac, ce colossal, a été obligé de se courber sous cette fourche caudine, et le feuilleton a quelquefois eu l’insolence de ne pas trouver amusants (c’est le mot dont on se sert) les chefs-d’œuvre que Balzac, l’Antonio de ce nouveau Shylock, donnait à couper dans la chair vive de son génie. […] Leurs pièces, à tous les deux, représentent des sociétés finies ; mais Beaumarchais a donné l’immortalité de l’esprit à sa peinture.
Il n’y a toujours que peu ou pas de publications : on a donné, dans la Collection des Documents du Gouvernement, les Lettres de Henri IV (un ou deux volumes pour commencer) ; on en a cité une charmante à Marie de Médicis sur Plutarque : Qui l’aime, m’aime, charmante épigraphe à mettre à un petit nombre de ces livres selon le cœur. Cousin, infatigable et de plus en plus meneur dans tous les sens, a donné les lettres du Père André qu’il avait déjà publiées dans le Journal des Savants : ce Père André est un jésuite qui fut persécuté par ses supérieurs parce qu’il se montrait un peu cartésien dans son enseignement. […] Les procureurs du roi de chefs-lieux d’arrondissement et même les présidents de cour sont émus et correspondent avec l’auteur pour lui soumettre leurs idées et discuter les siennes ; il répond dans les Débats très-officiellement et sans rire à ces missives qui lui donnent un caractère respectable et qui servent à couvrir son jeu. […] Sue est d’ailleurs un assez bon garçon (good fellow,) qui ne prend pas trop au grave sa bonne fortune de grand homme ; il ne se donne pas pour un écrivain, mais pour un homme à idées et à combinaisons romanesques, ce qui est vrai. […] — On a donné l’autre jour au Théâtre-Français une comédie d’Alexandre Dumas en cinq actes, les Demoiselles de Saint-Cyr.
Feuillet l’a si bien compris, qu’avant même de donner sa Collection, il n’a pu y tenir et que, dans son tome II des Causeries d’un Curieux (1862), il a pris les devants et a publié, comme la plus délicate des primeurs et bien faite pour affriander, la première lettre de Marie-Antoinette à l’impératrice sa mère, dès son arrivée sur la terre de France (Strasbourg, 8 mai 1770). Il vient de faire un tableau peu flatteur de la Cour de Louis XV, et des intrigues qui s’y croisent : « C’est au milieu, dit-il, de ces luttes sourdes et intestines que parut Marie-Antoinette, parée de sa candeur, de ses quinze ans, de sa beauté et de cette noblesse native, tempérée de sensibilité, qui, sans qu’elle y songeât, lui donnait un si grand air et la rendait si touchante. […] Ces deux textes mis à côté l’un de l’autre eussent été l’objet, assurément, d’un bien curieux examen : il n’a pas été donné au public — j’entends le public des amateurs et connaisseurs — de se livrer à cette comparaison73. […] Feuillet, qui a tant de pièces en commun avec celui de M. d’Hunolstein, ne les donnait pas toutes. Il ne m’a été répondu à cette question que très vaguement : « Vous vous êtes étonné que je ne donnasse pas telle ou telle lettre donnée déjà par M. d’Hunolstein ; mais il faut être prudent en semblable matière avec notre législation.
Son érudition lui fit donner entrée dans plusieurs grandes maisons de Paris. […] Il fallut que Ménage donnât le signal de la guerre, en publiant en Latin la vie de Montmaur. […] Ces différentes pièces, soit en prose, soit en vers, servirent de supplément à ce qu’avoit déjà donné Ménage. […] On l’exhortoit à donner au public quelqu’une de ces histoires scandaleuses qu’il sçavoit sur le chapitre de Ménage, & qu’il se bornoit à débiter dans ses sociétés particulières. […] Il donna le Barbon, plaisanterie maussade, & dont tout le sel consiste dans quelques insipides descriptions de la pédanterie.
Il nous donne Cousin comme le plus bel esprit, le plus bel orateur, la plus belle imagination, le plus beau style et la plus belle figure de ce temps. […] Il s’est donné pour but de déshonorer le fondateur de l’éclectisme comme philosophe en l’honorant comme écrivain, comme orateur, comme… — il faut bien dire la chose puisqu’elle est, — comme le plus prestigieux comédien intellectuel qui se soit joué des comédies à soi-même, et, pour le déshonorer mieux, il l’honore trop. Pour qu’il tombe de plus haut et qu’il se brise mieux, il l’élève ; puis, quand il l’a mis au plus haut de ses facultés exagérées, il le précipite dans cette conclusion (page 129) : « Il est le modèle achevé, pour ainsi dire idéal, de ces riches et pauvres natures, communes à toutes les époques, mais qu’il était donné à notre xixe siècle de mettre en pleine lumière… qui sont à la fois sincères et fausses, aptes et inaptes à tout, font le bien avec ardeur, le mal avec passion, aiment l’idée pour l’idée, l’art pour l’art, et, sublimes égoïstes, se prêtent toujours pour ne se donner jamais. […] II Ce livre sur Jeanne d’Arc30 n’est pas une de ces nouveautés que l’année qui commence emporte avec elle ; c’est un livre qui doit rester, et auquel le talent et la science de son auteur donnent la solidité d’un monument. […] Le savant en lui n’a pas tremblé devant les fausses sciences de son époque, et c’est comme savant, c’est comme historien qui y a regardé avec l’oeil impartial et scrutateur de l’historien, qu’il a maintenu la donnée divine de l’inspiration surnaturelle de Jeanne d’Arc.
Sur quoi on ne donne pas et on ne se donne pas le change. […] Elles ne me donnent point le change. […] Qu’il ne me donne pas de références (j’aime mieux ça), ou qu’il me les donne exactes. […] Qu’on en prendrait et qu’on s’en donnerait. […] Il était, il donnait déjà tous les autres.
Quel soulas vous me donnez par toutes ces erreurs ! […] Mais f… b…, si on vous donne un homme de ce temps-ci, complet, vous prétendrez donc qu’on ne vous donne pas le vraihomme ? […] C’est la plus grande preuve de fantaisie qu’on puisse donner. […] Il donne l’or et n’a pas de pain. […] Dans huit jours nous donnerons des détails.
Ordre a été donné de l’arrêter partout où il débarquera. […] Maintes phrases donnent le frisson de la beauté parfaite. […] Paul Adam nous donne souvent l’impression du génie. […] Je crois qu’ils nous donneront de belles œuvres. […] Tout lui donne la nausée ou le révolte.
Je n’en donnerai, pour aujourd’hui, qu’une seule raison. […] Nous donnerions une Provinciale pour une métaphore nouvelle ! […] Et Bossuet l’a bien senti, puisqu’il a essayé d’en trouver ou de nous en donner. […] J’en ai donné jadis pour preuve les Sermons de Massillon. […] On s’amusa de l’importance qu’ils donnaient à des minuties, à des vétilles, à des riens.
Ce succès lui donna d’emblée une assez grande notoriété. […] On peut en donner la recette et l’enseigner en une leçon. […] Paul de Saint-Victor, n’ont pas donné ce signe de médiocrité. […] Sa parole était grave et donnait à penser. […] Guizot a partout donné l’exemple de cette justice distributive.
Il donna un coup de barre dans le sens du flot. […] Je cite quelques vers pour donner le ton. […] Il est impossible de lui donner tort. […] Elle a la forme qu’on veut lui donner. […] Elle donne rendez-vous.
Les intermèdes ont donné à la comédie de Molière une grâce ailée. […] Elle lui retira un cœur qui avait paru se donner. […] Et puis, — je donne cette raison pour ce qu’elle vaut ! […] Hegel lui avait donné, dit M. […] Cette expérience donne ou ne donne pas de résultats ; affaire de chance !
Ils connaissaient les heures du jour par l’ombre des arbres ; les saisons, par le temps où elles donnent leurs fleurs ou leurs fruits, et les années, par le nombre de leurs récoltes. […] Les manguiers ont donné douze fois leurs fruits, et les orangers vingt-quatre fois leurs fleurs, depuis que je suis au monde. » Leur vie semblait attachée à celle des arbres, comme celle des faunes et des dryades. […] les rayons de soleil au matin, au haut de ces rochers, me donnent moins de joie que ta présence… …………………………………………………………………………………………… Tu me demandes pourquoi tu m’aimes. […] tu es tout en nage. » Et avec son petit mouchoir blanc elle lui essuyait le front et les joues, et elle lui donnait plusieurs baisers. […] On nous fera peut-être une objection : on dira que ce n’est pas le charme emprunté des livres saints qui donne à Bernardin de Saint-Pierre la supériorité sur Théocrite, mais son talent pour peindre la nature.
Gonod, l’honorable éditeur, qu’il devenait à craindre qu’il ne se décidât point à donner une seconde édition fort désirée. […] Ce fut Conrart qui, comme on le disait, donna Fléchier à M. de Montausier. […] L’expression de mitis y revient souvent et nous donne la note de cet esprit doux par excellence, et qui sut l’être sans fadeur. […] Dans l’un et dans l’autre cas, il obéit à un genre admis et à un ton donné. […] Fléchier, dans l’aperçu qu’il donne des mêmes circonstances et des mêmes scènes, est plus véridique ou plus complet.
La jeune Marceline reçut de ces circonstances premières de naissance et d’enfance toutes sortes d’empreintes et de signes qui décidèrent de sa sensibilité et donnèrent la nuance profonde à son talent. […] Antoine et Jacques Desbordes devinrent libraires à Amsterdam, libraires très-riches, très-considérés ; ce sont eux qui ont donné ces éditions bien connues de Voltaire (1733-1738). […] L’âme dévote à Notre-Dame peut avoir ses erreurs dans le long pèlerinage ; elle peut faiblir et faillir : la Vierge est là, qui, à une heure donnée, la rappelle et la sauve. […] De plus il a fait donner trois fois le privilége de l’Odéon à des hommes que Valmore croyait ses amis et pour lesquels il avait sollicité le ministre. […] Ce fils parfait, digne en tout d’une telle mère, et qui ne lui a donné que des consolations, est devenu l’un des plus utiles et des plus méritants employés du ministère de l’instruction publique.
Il me connaît depuis quarante ans pour avoir été quêter toutes les semaines à sa porte, et pour m’avoir toujours donné autant de bonnes grâces pour moi que de bouteilles de vin d’Aleatico pour le monastère. […] Il s’en alla demander asile à un couvent voisin de son ordre, promettant à la femme du bargello de revenir tous les matins dire la messe, et tous les soirs donner la bénédiction au jeune criminel. […] et je le ferai de bon cœur encore, car ne devrai-je pas plus de bonheur que de malheur à ceux qui m’auront donné ainsi une éternité avec Fior d’Aliza pour quelques misérables années sur la terre ! […] parce que ses yeux aveugles ne donnaient plus de larmes ; mais son cœur n’en était que plus noyé ! […] C’était nous qui lui avions donné son idée que les époux sur la terre se retrouvaient dans le paradis !
Tels sont les contes en majorité qui donnent à l’ouvrage sa physionomie, et cette physionomie n’est pas celle, allez ! […] Ici, c’est Balzac qui a donné le la de cette histoire, et il faut de la voix pour chanter sur le la donné par un pareil homme. […] Stendhal dit quelque part que la beauté d’une œuvre d’art se mesure au bonheur qu’elle nous donne. Eh bien, quel genre de bonheur le Jack de Daudet peut-il nous donner ? […] Ces détails sont dignes, en effet, de l’écrivain qui nous a donné tant de pages d’une originalité si primesautière et si ravissante.
C’est ici que l’enquête a donné des résultats inattendus. […] Elle lui donne une impression sui generis. « Je la saisis comme le musicien saisit dans son ensemble un accord », dit un des personnages consultés. […] Vous partez d’une représentation où vous sentez que sont donnés l’un dans l’autre des éléments dynamiques très différents. […] On s’accorde à reconnaître que l’effort donne à la représentation une clarté et une distinction supérieures. […] Il présente en termes de devenir, dynamiquement, ce que les images nous donnent comme du tout fait, à l’état statique.
Le panneau d’entre les croisées grillagées offre aux pensionnaires le tableau du festin donné au fils d’Ulysse par Calypso. […] Les gens de la halle, incapables de comprendre cette sublime folie, en plaisantèrent, et donnèrent à Goriot quelque grotesque sobriquet. […] Mon père ne m’avait point donné d’argent. […] M. de Chessel me supposait donc le pouvoir de l’intéresser, n’était-ce pas me le donner ? […] Cette pensée me donna des vertiges.
Les années qu’il m’est donné de vivre encore ne me réservent pas d’aussi douces heures que celles que j’ai passées au milieu d’eux, au sein de devoirs aimés, surprenant ou veillant dans de jeunes cœurs ouverts à toute parole sincère ces secrètes conformités de l’écrivain et du lecteur qui font la vie des ouvrages d’esprit. […] Rien, à mon jugement, ne pourrait remplacer les parties du cours de La Harpe, où ce critique parle de ce qu’il sait, et ne fait point de théories à l’usage de ses préventions ou pour donner le change sur les défauts de ses œuvres originales. […] Ce que j’ai osé faire, croyant le terrain moins exploré, et conduit d’ailleurs par mon penchant, ç’a été de mettre en relief, dans l’examen historique de nos chefs-d’œuvre, le côté par lequel ils intéressent la conduite de l’esprit et donnent la règle des mœurs. […] Mais s’il ne m’a pas été donné d’éviter l’excès et de me tenir au vrai point, j’aime mieux qu’on me reproche la superstition, où il entre du moins de la reconnaissance, que l’indifférence, où il y a toujours un peu de vanité.
Il ne se donne rien en commençant. […] Il se donne à nous afin que nous nous donnions à lui. […] Il prend en lui tout le sujet auquel il donne un nouveau sens. […] Cette liberté leur donne une agilité vertigineuse et presque comique. […] J’étais si bien donné au monde que je n’y trouvais plus aucun mal.
Nous sommes à Vienne, où Mme Hanska lui a donné rendez-vous. […] Les individualités moyennes ne les lui donneraient pas. […] Elle finit par donner à l’homme une place d’épiphénomène. […] Les raisons de croire qu’il vous donne, il se les donne à lui-même. […] On en a donné d’autres.
Ses paroles fardées, Ses pleurs, ses plaincts remplis de fiction, Et ses hauts cris et lamentation, Ont tant gagné que par vous sont gardées Ses escrits où vous donnez encor foy. […] Rendre la liberté à Marie Stuart, c’était livrer à l’Espagne, à la France, à la maison catholique d’Autriche, le levier tout-puissant, à l’aide duquel ces puissances remueraient l’Écosse pour la donner au papisme. […] Je prie Dieu qu’il me mette remède, ce sera quand il luy plaira, et qu’il vous donne santé et longue vie. […] Un plan détaillé de délivrance pour elle suivait cette approbation donnée si explicitement au plan du régicide sur Élisabeth. […] Leur amour pour moi leur prêtera des forces, et je leur donnerai l’exemple du courage.