Peut-il exister en dehors des divers systèmes politiques, aux confins des doctrines qui se combattent et se font la guerre, un terrain plus ou moins neutre, une sorte de lisière, où l’on est bien venu à errer un moment, à rêver, à se souvenir de ces choses vieilles comme le monde et éternellement jeunes comme lui, du printemps, du soleil, de l’amour, de la jeunesse ; à se promener même (si la jeunesse est passée) un livre à la main, et à vivre avec un auteur d’un autre âge, sauf à en raffoler tout un jour et à demander ensuite, en rentrant dans la ville, à chaque passant qu’on rencontre : L’avez-vous lu ? […] Il n’en demande pas davantage, il ne se plaint pas d’avoir été trompé par son vendeur. […] je n’ai rien à demander à mon livre. […] On est au xviiie siècle ; la date trop précise, ne la demandez pas. […] C’étaient Eugène et Louison qui demandaient leur chemin.
Aux tragédies de Ducis, il ne faut demander ni plan, ni style suivi, mais des mots et quelques scènes. […] Puis quand les émissaires du duc de Cornouailles arrivent, on essaie de le cacher, et Oswald, le chef de cette troupe, ne l’ayant point trouvé d’abord, dit au vieillard qui habite la caverne : « Si Léar vient te demander asile et un lit, refuse » ; ce qui dans le style de Ducis se traduit en ces incroyables vers : Si Léar, par ses pleurs, sous cette horrible voûte, Vient implorer tremblant, la nuit, saisi d’effroi, La grâce d’y fouler ces roseaux près de toi, Sois sourd à sa prière et demeure inflexible. […] Quand le tyran, le duc de Cornouailles, interroge la fille pieuse de Léar, la Cordelia de Shakespeare devenue ici la sensible Helmonde, et lui demande comment le vieux roi est arrivé jusqu’à elle dans la caverne : « Qui l’a guidé vers vous ? […] Ducis, demandé après la pièce, eut la faiblesse de se laisser amener sur le théâtre : il prenait ces ovations au sérieux dans sa cordialité naïve. […] Il n’était pas de ceux à qui il faut demander une grande logique ou une suite exacte dans les idées et dans les actions : « son âme était plus forte que sa tête », et, pourvu que sa conscience fût nette, il n’en était pas à une contradiction près.
Mécontent et honteux de toi-même, tu demandes qu’on inflige un peu de honte à tes anciens collaborateurs. […] — Le voisinage de ton ménechme Sarcey ne me tente pas davantage : tu te rappelles sans doute l’éreintement de Champfleury et du Réalisme que ce critique publia, il y a quelques mois, dans le Figaro ; et voilà qu’aujourd’hui le même Sarcey demande — entre deux feuilletons du même Champfleury — l’avènement du Champfleurisme au théâtre ! […] Voici ce qui arriva : Un matin de janvier, Banville-l’Ingénu s’en allait — insoucieux — corriger ses épreuves, lorsque Sarcey-le-Farouche l’arrêta par la basque de son habit et lui demanda de quel droit il publiait des Odes funambulesques, puisque Voltaire ne s’était jamais permis de rien faire sous ce titre ? […] Je vous demande un peu s’il est jamais venu à l’idée de Voltaire de décorer de sphinx en granit rose le péristyle de son Temple de mémoire ? […] Je suivais de l’œil, en riant aux éclats, ce steeple-chase forcené, quand j’ai été ramené aux choses et aux journaux de ce monde par la voix du garçon, qui criait : « Le Siècle demandé, voilà !
C’est demander si M. […] Sa pensée est salutaire et vraie. » « A ceux qui lui demandent ironiquement : quel style allez-vous nous apprendre ? […] Sa pensée est salutaire et vraie. » « A ceux qui lui demandent ironiquement : quel style allez-vous nous apprendre ? […] Ce Bruxellois, par exemple, me demande qui je suis. […] S’est-on jamais avisé de demander à un professeur de style de publier des chefs-d’œuvre ?
Quand j’ai besoin d’une opinion, je la demande à Gustave Planche ou à Sainte-Beuve », Mme Sand vient de se découvrir critique… à la fin ! […] … Et quant à la Postérité, elle qui demande des opinions à Sainte-Beuve, elle a au moins l’opinion de ce grand moraliste sur la Postérité, lorsqu’il disait en pleine Académie, que la morale de Mme Sand serait, avant peu, toute la religion de l’avenir ! […] C’est un vice qui demande presque du caractère. […] l’enfant gâtée du public qu’elle fut toute sa vie, se retrouve dans la légèreté avec laquelle elle nous affirme, après tant d’années d’effet funeste sur l’imagination contemporaine, qu’elle est innocente comme l’enfant qui vient de naître ; — et prétend nous imposer, rien qu’en se récriant, une opinion qui demanderait qu’on se mît en quatre pour la prouver ; se flattant sans doute qu’à son premier petit souffle, — tout-puissant, — elle nous fera tourner comme des girouettes ! […] Avez-vous demandé jamais à M.
Quand parut le second volume, trente mille exemplaires étaient demandés d’avance. […] John, le fils aîné du chef, accompagné par vingt hommes de son clan, vint à la rencontre des étrangers, et leur demanda ce que signifiait cette visite. Le lieutenant Lindsay répondit que les soldats venaient en amis et ne demandaient que des logements. […] John, très-alarmé, demanda pourquoi ces préparatifs. […] Des femmes furent égorgées ; un enfant de douze ans, qui demandait la vie à genoux, tué ; ceux qui s’étaient enfuis demi-nus, les femmes, les enfants, périrent de froid et de faim dans la neige.
La Russie s’avouait vaincue et demandait la paix. […] Ce qu’ils demandaient, c’était simplement une distraction. […] Ou demandait aux écrivains ce qu’on demande aux chemins de fer, d’aller vite et de ne pas s’arrêter trop souvent, ou plutôt on demandait des trains express à la littérature. […] Est-ce là ce que vous demandez au nom de la tolérance et de la liberté ? […] Je demande la suppression de l’épithète.
je reconnais sans colère que mon esprit demande une autre nourriture, et je la lui donne. […] Pomperan, le seul gentilhomme qui eût suivi le connétable, lui demande son épée : le roi demande Lannoy, vice-roi de Naples, qui met un genou en terre, et lui donne son épée en échange de celle qu’il reçoit. […] François lui accorde le passage, et demande en récompense l’investiture du Milanais. […] Demander au ciel de la Grèce les créations austères de l’Europe du moyen âge ! […] Elle aime saintement, pour le bonheur d’aimer ; ce qu’elle offre et ce qu’elle demande ?
Musnier de Troheou, payeur des États de Bretagne ; ne serait-il point, demandait Beffara, devenu propriétaire de ces manuscrits ? […] Roulès demandait pour lui « un dernier supplice exemplaire et public ». […] C’est à se demander si parfois on ne fait pas quelque méchant rêve. […] C’est à eux aussi qu’il faut demander le secret de cette régénération intellectuelle et matérielle si ardemment poursuivie. […] etc., la première idée du fameux : Demandez plutôt à Lazarille !
Aux âmes poétiques, nous demandons de nouveaux rêves, de nouvelles aspirations, bien plutôt qu’une nouvelle prosodie ! […] Vous me demandez aussi une courte pièce de vers inédits, et je n’en ai que de longues. […] Vous me demandez enfin quelle influence la tentative de Mistral exercera sur la poésie populaire. […] L’ayant rencontré usant d’un congé bienfaisant, nous lui demandâmes son opinion sur Mistral et la lutte poétique. […] Vous me demandez des vers inédits, je n’en ai plus, si ce n’est des vers de théâtre dont je ne puis détacher rien.
Le chapitre des métaphores pourrait tenir en vingt lignes, si on ôtait les exemples ; si on y mettait tous les exemples possibles, il demanderait vingt gros volumes. […] L’excuse de sa longueur, car il paraîtra long à beaucoup, c’est qu’en ces sortes de travaux il est défendu de demander à être cru sur parole ; cette nécessité justifie encore l’aridité d’une nomenclature empruntée à différentes langues étrangères.
On demande ordinairement si la mort de quelqu’un des personnages est nécessaire dans la tragédie. […] Le fils demande le nom de l’offenseur. […] On demande, par rapport à l’incident principal de la tragédie, de quelle nature il doit être. […] Enfin, il veut au moins que l’oracle lui demande ce sacrifice une seconde fois : c’est la seule ressource qui lui reste. […] Son style demande encore d’être assaisonné de pensées fines, délicates et d’expressions plus vives qu’éclatantes.
quant au Cicéron, j’ai quelque peine à en retrouver trace même dans son air ; laissons ces fausses ressemblances, et demandons plutôt à Gui Patin de se peindre à nous lui-même. […] Belin suivait son cours d’études à Paris en 1593 et 1594, années de la Ligue finissante : c’est de cette époque notamment que Patin n’a aucune thèse : Je vous les demande, écrit-il, à tel prix qu’il vous plaira, et m’offre de vous en faire satisfaction à votre plaisir, soit en argent, soit en livres, ou en toute autre chose qu’il vous semblera bon de choisir. […] Toutefois, voyant qu’on prétendait abuser contre lui de la déclaration de ses fils, il dut se pourvoir contre et demander qu’elle fût rapportée. […] Puis après il demanda justice à la Cour pour les usures du Gazetier et pour tant d’autres métiers dont il se mêle, qui sont défendus. […] » demanda Renaudot. — « C’est, lui répliqua le railleur sans miséricorde, que vous étiez camus en entrant ici, et que vous en sortez avec un pied de nez. » Gui Patin est coutumier de ces plaisanteries à la Dupin ; elles lui parlaient à propos et hors de propos, comme à l’autre.
Il demandait à la Cour son rappel, et Louis XIV, voyant l’incompatibilité arrivée à ses dernières limites, et craignant quelque rupture, y consentit assez aisément. […] Il était très frappé de cette rareté des hommes, surtout à mesure qu’on s’élève dans le grade et dans l’échelle, et qu’on leur demande davantage. […] Chamillart, à titre de contrôleur général, lui répondit avec esprit : Cependant, comme il ne serait pas juste que vous eussiez fait voir de l’argent au contrôleur général des finances sans qu’il vous en coûtât quelque chose, c’est un peu de temps que je vous demande, et de ne me pas tenir rigueur sur la régularité des payements. […] Le roi aurait bien voulu terminer cette campagne, il vient de le dire, par quelque entreprise considérable, telle que le siège de Landau par exemple ; n’étant pas militaire, Louis XIV demandait quelquefois à ses généraux des choses impossibles. […] Le roi, surtout occupé de l’armée de Flandre, dont il avait confié le commandement à l’électeur de Bavière et à Villeroy, deux maladroits et malhabiles, ne demandait à Villars affaibli qu’une défensive heureuse.
On se rappelle ce grand seigneur qui un jour, dans la galerie de Versailles, devant Boileau, Racine et Valincour, fit taire de jeunes étourdis qui riaient aux éclats de ce qu’Homère avait parlé des Myrmidons ; mais ensuite, prenant à part les trois amis dans l’embrasure d’une fenêtre, le même seigneur leur demanda sérieusement : Maintenant que nous sommes entre nous, dites-moi s’il est bien vrai, messieurs, qu’Homère ait parlé des Myrmidons ? […] Les langues sont nées de la race, et de tout ce qui affectait les sens à l’entour, du sol, du ciel, du paysage ; toutes ces circonstances se sont réfléchies indirectement dans les mots, dans les sons qui les composent. « Est-il bien vrai, se demandait-il, que notre langue soit inférieure à la langue grecque ? […] se demande-t-il […] Un sourd et muet, à qui l’on demandait comment il se figurait le son de la trompette, répondait sans hésiter en indiquant la couleur de l’écarlate. […] L’abbé de Pons ne songe même pas aux langues étrangères vivantes, et il en laisse passer le vrai moment : il n’a jamais observé l’enfant à cet âge où il aime à répéter tous les sons, et où tous les ramages ne demandent qu’à se poser sur ses lèvres et à entrer sans effort dans sa jeune mémoire.
Frédéric Cuvier mourant, il y a près d’un an, a demandé qu’on inscrivît pour toute épitaphe, sur la pierre de son tombeau : Frédéric Cuvier, frère de George. […] Ma vie est sans variété, mes jours sont sans nuances ; et cette monotonie fait paraître le temps court, de même que la nudité d’un terrain le fait paraître moins étendu. » Le simple et doux Lépreux fit son chemin dans le monde sans tant de façons et sans qu’on lui demandât, rien davantage ; il prit place bientôt dans tous les cœurs, et procura à chacun de ceux qui le lurent une de ces pures émotions voisines de la prière, une de ces rares demi-heures qui bénissent une journée. […] Un peu plus étendues que le Lépreux et aussi excellentes à leur manière, les deux autres anecdotes, les Prisonniers du Caucase et la Jeune Sibérienne, furent écrites vers 1820, à la demande de quelques amis, et en faveur d’une proche parente à qui l’auteur en avait promis la propriété ; il les leur livra pour être publiés à Paris. […] En parcourant les ouvrages à la mode, il s’est effrayé d’abord, il s’est demandé si notre langue n’avait pas changé durant ce long espace de temps qu’il avait vécu à l’étranger : « Pourtant ce qui me tranquillise un peu, ajoutait-il, c’est que, si l’on écrit tout autrement, la plupart des personnes que je rencontre parlent encore la même langue que moi. » En assistant à quelques séances de nos Chambres, il s’est trouvé bien dérouté de tant de paroles ; au sortir du silence des villas et du calme des monarchies absolues, il comprenait peu l’utilité de tout ce bruit, et l’on aurait eu peine, je l’avoue, à la lui démontrer pour le moment. […] Quand on lui demandait s’il n’avait pas quelque dernier opuscule en portefeuille, il répondait en désignant le Presbytère, l’Héritage, la Bibliothèque de mon oncle, la Traversée, le Col d’Anterne, le Lac de Gers, un choix enfin des meilleurs écrits de M.
Le duc est le parrain des deux jeunes filles ; il vient signer au contrat de Julie, et il profite de l’occasion pour demander à la marquise la main de Philiberte. […] Ici, je demande la permission d’être de mon avis et de le dire en toute franchise. […] Le héros du livre, séduit un moment par la fortune, revenait bien vite demander à la pauvreté ses inspirations et ses rêves ; il se pervertit dans la pièce ; il s’endurcit, il se déshonore ; et vous allez voir dans quels excès et dans quelles ignominies vraiment incroyables il va s’enfoncer. […] Cependant où est la vraisemblance de ce baron qui entre dans un atelier d’artiste comme dans une boutique mal famée, et qui demande une messe à un musicien du ton dont il commanderait un corbillard à un croque-mort ? […] Voilà ce faquin qui se prend à rougir de sa fiancée maintenant, et qui se demande si elle est digne d’entrer dans sa baronnie d’occasion.
Cette édition de Condorcet que le public ne demandait pas, mais que sa famille a cru devoir élever comme un monument à sa mémoire, renferme des parties intéressantes et neuves, notamment la correspondance avec Turgot, des lettres de Voltaire, du grand Frédéric, de Mlle de Lespinasse. […] En un mot, au sein de cette prodigalité amicale et sensible, et de ces lumières intellectuelles de Condorcet, on entrevoit distinctement un grain de fanatisme qui ne demande qu’à lever. […] Condorcet demande la parole pour observer qu’une ouvrière de ce faubourg, qu’il avait vue le mercredi matin, lui avait dit que M. […] On se demande ce qu’aurait ressenti à un pareil spectacle, à cette vue de son ami dégénéré, l’âme intègre et généreuse de Turgot. […] De talent véritable, au sens littéraire du mot, n’en demandez point à Condorcet dans tous les écrits sortis de sa plume pendant la Révolution.
Quant à la société, c’est-à-dire à la généralité des hommes réunis et établis en civilisation, ils demandent qu’on fasse comme eux tous en arrivant, qu’on se mette à leur suite dans les cadres déjà tracés, ou, si l’on veut en sortir, qu’alors, pour justifier cette prétention et cette exception, on les serve hautement ou qu’on les amuse ; et, jusqu’à ce qu’ils aient découvert en quelqu’un ce don singulier de charme ou ce mérite de haute utilité, ils sont naturellement fort inattentifs et occupés chacun de sa propre affaire. […] Convalescent, une bonne pensée le saisit ; il partit pour Provins et alla demander l’hospitalité à Mme Guérard à la ferme de Saint-Martin. […] Ne l’ayant pas rencontré, il fit un tour de promenade dans la place et écrivit au crayon les vers suivants sur sa carte, qu’il vint remettre l’instant d’après ; Si tu voyais une anémone, Languissante et près de périr, Te demander, comme une aumône, Une goutte d’eau pour fleurir ; Si tu voyais une hirondelle, Un jour d’hiver, te supplier, À ta vitre battre de l’aile, Demander place à ton foyer ; L’hirondelle aurait sa retraite, L’anémone, sa goutte d’eau : Pour toi que ne suis-je, ô Poète, Ou l’humble fleur ou l’humble oiseau ! […] Qu’il en use en véritable artiste et en véritable ami de son pays ; car il lui en sera demandé compte. […] Si Mme Angebert tient plus à la vérité qu’à la fausse exaltation, elle peut aisément s’informer à son tour auprès des personnes de Provins qui nous ont le mieux initié à la connaissance de ce touchant mais trop faible caractère ; elle peut, par exemple, demander à Mme Guérard communication des lettres de Moreau écrites en janvier 1834, et elle verra qu’il faut se résoudre, quand on a le sens juste et bienveillant, à ne voir dans le chantre de la Voulzie qu’un poète.
demandez-le à Marmontel dans ce troisième livre de ses Mémoires, qui est comme son quatrième livre de l’Énéide, mais où il y a plus d’une Didon. […] Je le répète, à part un poème qui par sa nature échappe à l’examen et dans lequel on trouverait plus de verve et d’esprit que de poésie même, c’est à la prose seule de Marmontel qu’il faut demander la clarté, l’élégance et la précision facile qui le distinguent. […] Dans ce choix délicat et qui demanderait plus de temps que je n’en puis donner aujourd’hui, je n’indiquerai que le petit conte intitulé Heureusement. […] Il y eut, le 8 mai 1789, dans l’Assemblée générale des électeurs du tiers état de Paris, une dénonciation au sujet d’un arrêt du Conseil qui supprimait le Journal des États généraux publié par Mirabeau-Target qui, pour se populariser, faisait cette dénonciation, demandait la liberté illimitée de la presse. […] Je ne dis rien (Bailly était secrétaire), mais, malgré l’unanimité apparente, quelqu’un, et sans doute par malice, demanda la contrepartie qu’alors on ne demandait pas toujours.
Je leur déclare que sans rien changer à sa prédication, mais rien du tout qu’une seule et unique chose qui n’est ni de l’ordonnance, ni des incidents, ni de la position et du caractère des figures, ni de la couleur, ni des ombres et de la lumière, bientôt je les mettrais dans le cas d’y demander encore plus de repos et de tranquillité. […] Ceux qui l’accusent d’être froids demandent de sa grande nature, ce qui ne convient qu’à une petite nature telle que la leur. […] Si vous me dites que cette froideur d’imitation étoit une manière de ces siècles, je vous demanderai pourquoi cette manière n’étoit pas générale ? […] Mais moi, je l’ai vu ; et lorsque je regarde cette gloire dont la lumière éclaire le st, ne puis-je pas vous demander, que fait cette figure ? […] Il semble que la convenance du vêtement et du lieu demandoit un vêtement domestique.
Si l’on demande à l’observateur quelles sont les lettres qu’il est sûr d’avoir aperçues, les lettres qu’il désigne peuvent être effectivement présentes ; mais ce seront tout aussi bien des lettres absentes, qu’on aura remplacées par d’autres ou simplement omises. […] Je ne demande pas, bien entendu, quelles sont les conditions physiologiques du sommeil. […] Je demande comment nous devons nous représenter l’état d’âme de l’homme qui dort. […] « Tu me demandes ce que je fais quand je rêve ? […] Si tu insistes, si tu exiges qu’on t’explique quelque chose, demande comment ta volonté s’y prend, à tout moment de la veille, pour obtenir instantanément et presque inconsciemment la concentration de tout ce que tu portes en toi sur le point qui t’intéresse.
Il avait demandé à s’en charger, redoutant un retour de M. […] Dubois lui demanda mon nom et mon adresse pour me remercier. […] La conversation, dès les premiers mots, roula en plein sur la poésie ; Mme Hugo me demanda à brûle-pourpoint de qui donc était l’article un peu sévère qui avait paru dans le Globe sur le Cinq-Mars de De Vigny : je confessai qu’il était de moi.
Tous les tons de la prière sont essayés auprès d’elle, depuis la bouderie jusqu’à l’enjouement, témoin ce début de lettre, d’une insinuation charmante : « Il ne tient qu’à vous, madame, de m’apaiser et de m’empêcher de gronder ; que le roi ait la bonté de laisser en Espagne les vingt bataillons que sa majesté espagnole lui demande, nous serons contents. […] Chamillard, elle demande à madame de Maintenon à propos de ce dernier, « si c’était assez de sa bonté pour gouverner la guerre et les finances durant tant d’années si terribles. Je prends la liberté, Madame, de vous demander là-dessus une explication un peu plus intelligible, pourvu néanmoins que vous le puissiez faire. » Et comme on lui répond discrètement qu’en France on n’aime pas que les femmes parlent d’affaires, « tant mieux alors, s’écrie-t-elle avec l’orgueil de son sexe ; nous aurons bien des choses à reprocher aux hommes, puisque nous n’y aurons point eu de part. » Philippe et sa cour furent obligés d’abandonner Madrid pour la seconde fois devant les armes de l’archiduc.
On répond qu’à la vérité l’édifice aurait paru plus grand au premier coup d’œil, si l’on eût sacrifié avec art les proportions ; mais on demande lequel était préférable, ou de produire une admiration grande et subite, ou d’en créer une qui commençât faible, s’accrût peu à peu et devînt enfin grande et permanente par un examen réfléchi et détaillé. On accorde que tout étant égal d’ailleurs, un homme mince et élancé paraîtra plus grand qu’un homme bien proportionné ; mais on demande encore quel est de ces deux hommes celui qu’on admirera davantage ; et si le premier ne consentirait pas à être réduit aux proportions les plus rigoureuses de l’antique, au hasard de perdre quelque chose de sa grandeur apparente. […] J’oserais dire qu’il n’y eut peut-être pas un plus grand poète que Raphael : pour un plus grand peintre, je le demande ; mais qu’on commence d’abord par bien définir la peinture.
Elle leur passe les hardiesses essentielles et ne leur demande que des concessions d’attitude, dont s’agace peut-être un Parisien vif, irrespectueux, provocant, mais qui ne coûtent rien ni aux races du Nord, ni à moi. […] Parlant de son mari, qui s’occupe de « la réfection sociale des jeunes gens » et dont elle annonçait le départ pour Rome, elle a dit : « Il va demander au Pape la permission d’être protestant. » Pour moi, ce n’est pas au Pape que je demande cette permission, c’est au Taine que j’étais il y a vingt ans.
Il n’est pas exact que durant le bal, entendant prononcer le nom d’Albert, c’est-à-dire de Kestner, Goethe ait demandé qui il était, et que Charlotte ait répondu : « Pourquoi vous le cacherais-je ? […] Je courus chez les Gerock, et demandai un crayon et du papier, et je dessinai, à ma grande joie, le tableau entier aussi chaud qu’il se représentait dans mon âme ; tous partagèrent ma joie sur ce que j’avais fait, et leur approbation me rassura. Je leur proposai de jouer aux dés mon dessin ; ils ne voulurent pas, et me demandèrent de l’envoyer à Merck. […] » Goethe s’empressa de répondre, d’expliquer, de se justilier, de demander un répit à ses amis irrités et alarmés pour qu’ils pussent juger de l’effet général avec plus de sang-froid et au vrai point de vue : « Il faut, mes chers irrités, que je vous écrive tout de suite pour en débarrasser mon cœur. […] et il le lui donne dans des termes à la Franklin : Vous me demandez un conseil (septembre 1777) ; c’est difficile de loin.
« Vous m’accusez de manquer de logique et vous me demandez : « Pourquoi les Carthaginois ont-ils massacré les « Baléares ? […] « Vous me demandez où j’ai pris une pareille idée du Conseil de Carthage ? […] « Monsieur, « Voulez-vous permettre à un inconnu de vous demander un service ? […] Mais, Monsieur et Révérend Père, je m’aperçois que j’outrepasse la mesure et que j’en dis plus que vous ne m’avez fait l’honneur de m’en demander. […] La seule chose qu’il demandait à ceux qui lui portaient intérêt, c’était qu’on ne s’occupât jamais de lui.
Le même roi, qui avait demandé à Bayard de l’armer chevalier, aurait presque demandé au gentil maître Clément de le couronner poëte. […] Le grand-oncle de François Ier, Charles d’Orléans, en pareille disgrâce, avait également demandé consolation à la poésie et l’avait fait avec un rare bonheur de talent. […] En toutes choses, il faut surtout demander à ce prince généreux de nature le premier mouvement et l’intention. […] Les Bonaventure des Periers, les Marot, les Saint-Gelais, les Amyot, étaient en mesure de prêter plus d’un trait à un canevas auguste, et de mettre la main à la demande en même temps qu’à la réponse. […] Or, dites-moi, qu’esse que Dieu demande ?
C’est à ce moment, et aussitôt après qu’il eut quitté la tribune, que la clôture fut demandée par nombre de sénateurs : combattue par M. le baron Charles Dupin, elle ne fut point mise aux voix. […] M. le vice-amiral Bouel-Willaumez avait demandé la parole ; ce serait à lui à la prendre, d’après la liste des inscriptions. […] Que si l’on en vient aux questions, on pourrait même se demander si, en se décidant à passer d’un système à l’autre, le meilleur moment et le plus propice a été choisi. […] Quoique ce puisse sembler déjà de l’histoire ancienne, je demande à exprimer ma pensée à ce sujet ; car il est possible que, plus tard, la question revienne de droit au Sénat même, sous forme de sénatus-consulte. […] Mais je crois comprendre que ce n’est pas l’heure de venir demander à la loi des dispositions de cet ordre, plus libérales que celles qu’a admises le vote du Corps législatif.
Que demande-t-on au commencement du xviie siècle ? […] Demandez-le à la Ligue. […] Que demande-t-on au commencement du XVIIe siècle ? […] On demandait une méthode ; on sentait la nécessité d’une langue disciplinée, d’un choix dans les mots qui répondît à un choix dans les idées. […] Il demandait que cette méthode fût exacte, judicieuse, et telle que chacun pût s’en servir.
N’est-elle pas victime, la pauvre femme, de sa curiosité d’Ève, de ses instincts d’élégance, de ses aspirations continuelles à des sphères plus élevées, de la vulgarité immorale et niaise de son mari, de la stupidité du prêtre à qui elle demande secours contre ses mauvais penchants ? […] Si la pécheresse, au bord de la tombe, demande sa consolation et sa force au plus mystérieux sacrement de la religion catholique, la peinture de cette scène a juste autant de valeur dans l’ensemble du roman que la description d’une casquette ridicule sur la tête d’un collégien de province. […] On dit qu’à défaut de la passion vivante nous devons apprécier ici la force, et moi, je demande où est la force sans la pensée. […] Flaubert a vu sur quelque médaille un personnage dont les épaules se soulèvent ; sans se demander si ce n’est pas une imperfection de dessin ou bien une allusion à un fait passager, il découvre là une attitude carthaginoise, et croit faire preuve de précision en l’imposant à tous ses personnages : Salammbô s’enfonce la tête dans les épaules, Hamilcar aussi, et Spendius, et Mâtho. […] On peut se demander seulement si M.
c’est ici que nous pouvons nous demander si la philosophie a bien donné ce qu’on était en droit d’attendre d’elle. […] Il est vrai que du dedans serait venue la première impulsion, à la vision intérieure nous aurions demandé le principal éclaircissement ; et c’est pourquoi le problème resterait ce qu’il doit être, un problème de philosophie. […] Si vous me demandiez de l’exprimer dans une formule simple, nécessairement grossière, je dirais que le cerveau est un organe de pantomime, et de pantomime seulement. […] Et pourtant je ne puis vous demander de me croire sur parole. […] Il y aurait d’abord un moyen, semble-t-il, d’en finir rapidement avec la théorie que je combats : ce serait de montrer que l’hypothèse d’une équivalence entre le cérébral et le mental est contradictoire avec elle-même quand on la prend dans toute sa rigueur, qu’elle nous demande d’adopter en même temps deux points de vue opposés et d’employer simultanément deux systèmes de notation qui s’excluent.