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794. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Pris au mot par le confiant mari, le docteur se voit obligé de jouer lui-même le rôle du faux amant, et il y a des moments où l’on croirait qu’il le joue au naturel et au vrai. […] C’est un remède dangereux ; pour y croire, j’ai besoin qu’il y ait plus d’une expérience. […] À ce seul titre, qui ne croirait qu’il s’agit du premier cheveu blanc qui se découvre, un matin, sur une tête blonde ou brune de femme ? […] C’est une marotte de notre temps de vouloir à toute force croire et de ne pouvoir. […] Ce joli mot, qui, je crois, a été dit pour la première fois par M. 

795. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Les Saxons envisageaient d’un mauvais œil ce grand-duché érigé par Napoléon, et ils se montraient jaloux de tout ce que leur roi croyait devoir faire de ce côté : toute attention et faveur accordée aux Polonais était considérée comme un larcin fait à eux-mêmes. […] Il se loue de lui dans ses Souvenirs ; il se croyait mieux avec ce ministre qu’il ne l’était en réalité, et il suffit pour cela de voir en quels termes peu favorables M. de Senfft s’est exprimé sur son compte. […] Aussi n’y eut-il aucun ami, et outre le scandale d’un divorce (qu’il avait causé)…, ses faits et gestes s’y bornèrent à diriger l’espionnage de tout ce qui se passait en Russie, dans le sens qu’il croyait convenir le mieux aux idées de l’Empereur et du duc de Bassano, mais faisant en même temps germer de plus en plus dans les cœurs polonais la défiance et le mécontentement contre Ja France. […] Nos relations furent des plus satisfaisantes, jusqu’au jour où, entraîné par une exaltation patriotique que les rois ont punie depuis comme un crime, après l’avoir encouragée comme une vertu, il crut devoir abandonner son maître fidèle à la France, pour se dévouer à ce qu’on nommait alors la patrie allemande. » Dans les diverses occasions où il put l’observer de près, M.  […] Seulement je vous en fais part comme d’une chose nécessaire pour votre gouverne ; j’ai plus que des présomptions de le croire agent dans des affaires extérieures.

796. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Je crois qu’on en dit de bonnes à l’arbre de Cracovie (au Palais-Royal, là où se tenaient les nouvellistes). […] Je crois que cela me réjouirait le blanc de l’œil. […] Ce fut le désagrément de ce passe-droit qui le découragea, s’il faut en croire Laujon, et qui le rejeta dans les plaisirs. […] Le comte de Clermont croyait avoir fait tout seul cette pièce, absolument comme il croyait avoir pris Namur. […] Il n’avait pas même cru devoir venir voter le jour de l’élection.

797. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Beaucoup d’écrivains se croient alors le droit d’inventer sans cesse des mots nouveaux ; et ce qui semble de l’abondance, amène la confusion. […] La langue des Allemands n’est pas fixée ; chaque écrivain a son style, et des milliers d’hommes se croient écrivains. […] On peut croire, en Allemagne, que Crébillon et Dorat sont des écrivains pleins de grâce, et charger la copie d’un style déjà si maniéré, qu’il est presque insupportable aux Français. […] Ils croient ainsi se mettre à la portée de leurs lecteurs ; mais il ne faut jamais supposer à ceux qui nous lisent, des facultés inférieures aux nôtres : il convient mieux d’exprimer ses pensées telles qu’on les a conçues. […] Tout ce qu’il peut y avoir d’ingénieux dans l’esprit de Kant, et d’élevé dans ses principes, ne serait point, je crois, une objection suffisante contre ce que je viens de dire sur l’esprit de secte.

798. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

M. de Lamartine lui-même n’avait pas été si bien accueilli de lord Byron que M. de Musset semble le croire : Byron, dans ses Mémoires, ne parle de cette belle épître sur L’Homme, des premières Méditations, que très à la légère et comme de l’œuvre d’un quidam qui a jugé à propos de le comparer au démon et de l’appeler chantre d’enfer. […] Poètes de ce temps-ci, vous êtes trois ou quatre qui vous disputez le sceptre, qui vous croyez chacun le premier ! […] M. de Musset n’échappera point à ce destin, dont il n’aura peut-être pas tant à se plaindre ; car il y a de lui des accents qui iront d’autant plus loin, on peut le croire, et qui perceront d’autant mieux les temps, qu’ils y arriveront sans accompagnement et sans mélange. […] Je crois, un jour, avoir vu un volume de ses Poésies se glisser jusque dans une corbeille de noces. […] Je n’aurais jamais cru que l’on pût tant souffrir D’une telle blessure, et que sa cicatrice               Fût si douce à sentir.

799. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Je ne crois pas que l’équivoque soit ici permise. […] Huysmans plus qu’à personne, si j’en crois les sagaces études qu’il lui a jadis consacrées105, — un art qui se rattache à la pensée d’aujourd’hui, le peintre des cathédrales en est, à tous les points de vue, l’un des représentants. […] Il a senti ce qu’elle sent, et il croit déjà ce qu’elle voudrait croire, comme si une Pentecôte nouvelle était attendue et qu’on vit déjà la langue de feu, le céleste don, luire d’abord au-dessus de lui.‌ […] » 106‌ Je crois vous comprendre, M.  […] S’il en est ainsi, cessez d’espérer, croyez-moi, et retournez prudemment et noblement à votre tour d’ivoire, car votre déception serait formidable.

800. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

En glanant chez Jean-Baptiste Rousseau, on n’aurait, je le crois bien, que les vers à son jeune et tendre Arbrisseau. […] Une dispute qu’il eut avec son libraire le mit mal, à ce qu’il crut, dans la société de mademoiselle de Lespinasse, et il s’en retira malgré une lettre rassurante de d’Alembert. […] Dès qu’elles jetaient les yeux sur moi, je les croyais occupées à en médire… » Il n’y a de comparable à ces aveux que certains passages de Jean-Jacques dans ses Dialogues. […] Trop pauvre, il avait cru ne pas devoir accepter leur main. […] On ne saurait croire combien il sert, jusque dans les créations les plus idéales, de se donner ainsi quelques instants d’appui sur des souvenirs aimés, sur des branches légères.

801. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Quelques écrivains récents n’ont pas accordé, je crois, à la stérilité très générale des hybrides toute la valeur qu’un tel fait mérite. […] Cette dernière supposition semblerait la plus probable, et j’incline fortement à la croire vraie, bien qu’elle ne s’appuie sur aucune preuve directe. […] On n’a pas assez fait attention jusqu’ici à cette dernière possibilité ; et cependant, je crois, d’après des renseignements reçus de M.  […] C’est une croyance bien vieille et bien universelle, fondée, à ce que je crois, sur un ensemble considérable de preuves, que de légers changements dans les conditions de vie sont avantageux à tous les êtres vivants. […] Si j’en crois les expériences que j’ai faites sur certaines variétés de Mauves, elles présenteraient des faits analogues.

802. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

— Non, tout dissuade de le croire. […] En tout il se crut le premier ? […] Il faut qu’on cesse de croire qu’il ait tout réalisé. […] Je le crois. […] Je crois que M. 

803. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Peut-être ; mais je n’y crois pas. […] Ce qu’il veut faire croire, il le sent. […] Il s’est cru homme d’État, mais quoique poète. […] Je le crois bien. […] Parce que j’emploie un mythe sans y croire.

804. (1887) George Sand

Je veux bien le croire, puisqu’elle-même nous le laisse supposer. […] Croyez-y vigoureusement, vous la sentirez vivre et agir en vous. […] Crois-tu donc que j’aie des yeux à moi ?  […] Il serait naturel de le croire ; ce ne serait pourtant pas exact. […] » L’art seul vous fait croire à la ressemblance.

805. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

I Ce n’est pas d’aujourd’hui que madame de Genlis fait les avances envers le public ; il y a longtemps qu’elle se croit comptable d’explications envers lui, et qu’elle lui distribue son histoire, comme une dette, en précis de conduite, en souvenirs, en romans : mais ce n’étaient là que des à-compte trop légers envers les contemporains et la postérité ; voici venir enfin, sous forme de mémoires, la plus considérable, la plus officielle, et probablement aussi la dernière édition de sa vie. […] quelle est-elle donc, madame de Genlis, pour se croire tenue de faire, de son vivant, ce que nul n’a fait avant aile, ce que nul ne lui demande ? […] Hé, madame, écrivez vos mémoires pour vous, dans le recueillement de la solitude et de l’âge ; épanchez-y en silence vos souvenirs, vos joies, vos douleurs, et, si vous voulez, vos péchés et vos repentirs ; confiez à l’amitié ou à la famille cet humble et sacré dépôt qui doit vous survivre ; et croyez bien que le lecteur n’aura jamais plus foi en vos paroles que quand plus tard vous ne serez pas là interposée entre vos révélations et lui. […] Elle a pu se croire une puissance dans le siècle, du moment qu’elle s’en est venue accomplir, vers l’an de grâce 1800, je ne sais que le mission prédestinée, dogmatisant parmi les châteaux et les palais, à la plus grande gloire d’en haut ; et maintenant que la lumière est revenue, qu’on n’a plus que faire de précurseur, et que la vie militante a fait place à la vie privée, c’est peut-être un devoir à ses yeux d’enregistrer publiquement les mérites et indulgences qui lui reviennent de cette pieuse lutte, engagée sous son patronage.

806. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Hugo, elles sont assez marquées d’après ce qui précède, pour que je croie inutile de les particulariser. […] C’est à mon égard seulement que l’éditeur a cru devoir déroger à cette réserve et faire une honorable exception. […] souffrir et ne pas croire et être poëte ! […] Adieu, mon bon ami, plût à Dieu que je pusse vous voir aussi souvent qu’on le croit ! […] Ne m’oubliez pas tout à fait, et croyez à ma profonde amitié.

807. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Ils crurent la Révolution achevée aussitôt qu’elle fut écrite ; ils crurent la monarchie convertie aussitôt qu’elle eut juré la constitution. […] L’objection est puérile, si elle vient d’esprits qui ne croient pas à la possession des peuples par les dynasties. […] On crut, en France et en Europe, qu’elle s’était entredéchirée elle-même, et que cette fermentation de la lie d’une capitale était une grande guerre intestine. […] Je l’ignore ; et je crois que personne mieux que moi n’était placé pour ne rien ignorer, s’il y avait eu quelque chose de mystérieux à savoir. […] Il crut que son acte, en se justifiant par l’intention et par le lointain, perdrait de son caractère ; que son nom grandirait quand il serait en perspective, et qu’il serait le colosse de la Révolution.

808. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Mais tous croyaient fermement à cette égalité devant Dieu et dans l’Église. […] Vous ne croyez pas à l’autre monde ; ni moi non plus. […] Tu crois au hasard, et tu ne crois pas à autre chose. […] Il ne croit au hasard que parce qu’il est de sa nature de croire à la Providence : donc il abandonnera le culte du hasard pour le culte de la Providence. […] Va-t-elle de nouveau croire au ciel comme elle y croyait ?

809. (1904) Zangwill pp. 7-90

Beaucoup plus que nous ne le voulons, beaucoup plus que nous ne le croyons, beaucoup plus que nous ne le disons tous formés par des habitudes scolaires, tous dressés par des disciplines scolaires, tous limités par des limitations et des commodités scolaires, nous croyons tous plus ou moins obscurément que l’humanité commence au monde moderne, que l’intelligence de l’humanité commence aux méthodes modernes ; heureux quand nous ne croyons pas, avec tous les laïques, avec tous les primaires, que la France commence exactement le premier janvier dix-sept cent quatre-vingt-neuf, à six heures du matin. […] Je crois même que l’homme, ayant plus de facultés, reçoit des impressions plus profondes ; le dehors entre en lui davantage, parce que les portes chez lui sont plus nombreuses. […] Tout cela suppose un Dieu moins affairé que vous ne croyez, un Dieu déjà arrivé, qui s’amuse et jouit d’un état acquis définitivement. […] Croyez-moi, Dieu est une nécessité absolue. […] « Je crois qu’en pareille matière le témoignage des morts est peu de chose.

810. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Je ne le crois pas. […] Il faudrait croire que la poésie des troubadours aurait pu s’épanouir sur le sol glacé de la Laponie tout aussi bien que sous le clair soleil et le ciel bleu de la Provence. […] Et encore n’ai-je rien dit des écrivains qui, pour un motif ou un autre, ont cru devoir dissimuler une partie de leurs opinions. […] Certains déchiffreurs de paperasses ont fini par croire ou faire croire que le but principal de l’histoire est d’exhumer et d’étaler au grand soleil ces débris émiettés du passé ; ils ont oublié que sa tâche, plus noble et plus difficile, consiste surtout à interpréter et à résumer cette masse de documents humains. […] Elle est, je crois, de Vinet.

811. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Nous le croyons fermement. […] Nous ne le croyons pas. […] On l’a dit, nous l’avons cru, et on le répète encore. […] Ô vanité, se vouloir poète, et se proclamer tel, se croire supérieur à tous ces pauvres mortels à qui la destinée n’a pas donné la vocation de Benserade ou de Chaplain ! […] Nous avons cru cependant devoir l’affirmer ici.

812. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Il peut donc arriver que les neveux rejettent enfin comme une erreur des dogmes philosophiques, que leurs ancêtres auront regardez long-temps comme la verité, et qu’eux-mêmes ils avoient cru tels sur la parole de leurs maîtres. […] D’un autre côté il se trouve toujours parmi eux des raisonneurs assez vains pour croire qu’ils ont découvert ces veritez physiques, et d’autres assez faux pour assurer qu’ils en ont une connoissance distincte par principes, quoiqu’ils sçachent eux-mêmes que leurs lumieres ne sont que des tenebres. […] Il lui est permis, sur tout lorsqu’il peut alléguer quelque expérience favorable à son sentiment, de combattre ces principes avec aussi peu de pudeur que s’il attaquoit un systême de quatre jours, un de ces systêmes qui n’est encore cru que par son auteur et par les amis de l’auteur, qui même cessent de le croire dès le moment qu’ils sont brouillez avec lui. […] Le sentiment se souleve contre celui qui voudroit nous faire croire qu’un poëme que nous avons trouvé insipide nous auroit interessé, mais le sentiment ne dit mot, pour user de cette expression, contre celui qui nous donne un mauvais raisonnement de métaphisique pour bon. […] Un peu de refléxions leur a fait differer d’attaquer encore si-tôt le sentiment general qui leur paroissoit une pure prévention, et un peu de méditation leur a fait comprendre qu’ils ne s’étoient cru plus clairs-voïant que les autres, que parce qu’ils n’étoient pas encore assez éclairez.

813. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Nous ne le croyons pas. […] Et qui donc croirait risquer un paradoxe en affirmant qu’il n’est rien de semblable en Russie, si l’on entend par société quelque chose de lié, de pénétré, d’intimement fondu, d’identique ; quelque chose, qu’on nous passe le mot ! […] Il n’y a que les niais qui croient à l’impartialité dans le monde. […] Et, puisque nous parlons tant d’histoire, il se montra surtout historien par ce côté encore qu’aucune considération ne put voiler ou diminuer, dans son livre, ce qu’il crut être la vérité. […] Croit-il l’avoir renouvelé parce qu’il lui a fait porter l’uniforme, et, lui que les Russes, dit on, dans leur éternelle manie d’Européens, appellent leur Balzac, a-t-il donc vu dans cet illustre modèle, dont on incline le nom jusqu’à lui, que jeter un costume étranger sur un type équivaille à en créer un ?

814. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Quand son vaisseau toucha l’Amérique, il croyait encore être en Asie. […] Colomb, en découvrant l’Amérique, le pays de l’or et des pierres précieuses, croyait qu’il pourrait lever une armée et délivrer un jour le saint Tombeau. […] Comme la Katidija de l’Homme de La Mecque, elle avait cru au pauvre pilote génois, alors que personne n’y croyait ; mais même pour un jour, même pour une heure, Katidija n’aurait pas douté de son Prophète, parce qu’elle aimait Mahomet, comme Isabelle aimait Ferdinand. […] Biographiquement, nous ne croyons pas qu’il soit possible d’ajouter aux documents de toute espèce que M.  […] Si le Saint-Esprit est quelquefois descendu parmi les hommes, sous forme de colombe, les hommes purent croire qu’il était descendu, sous ce nom, encore une fois parmi eux, tant Colomb garda toute sa vie les commandements de Dieu, dans ses malheurs et dans sa gloire !

815. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Tant de mains que l’on croyait puissantes s’étaient blessées, comme des mains d’enfant, à pousser ce cerceau dans le vide, que nous nous demandions s’il fallait accuser la faiblesse maladroite des hommes ou la difficulté radicale du problème. […] Le croira-t-on ? […] Nous croyons l’avoir deviné. […] Certainement, nous ne croyons pas que M. l’abbé Mitraud puisse méconnaître l’unité de la tradition sociale, plus ou moins violée chez tous les peuples, moins un, qui ont précédé le christianisme, et qu’il ne sache pas tirer la conclusion forcée, inévitable, de ce fait immense, qu’avant J. […] Mitraud que nous ne l’avons été pour ce qu’il croit sa philosophie ; car, littérairement, on ne trouve ni la déduction, ni l’ordre d’un livre dans cet écrit, décousu comme un pamphlet, et qui n’a ni commencement, ni milieu, ni fin.

816. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Les frères Glady, dont j’aime l’audace en librairie, et qui promettent de nous donner, dans des conditions admirables de typographie et de gravure, tous les chefs-d’œuvre de l’esprit humain, ont commencé naturellement par ce chef-d’œuvre de Manon Lescaut, qu’ils croient peut-être le premier ! […] Cependant, moi, je cueillerai quelques roses sur cette préface… Certainement, le scalpel affilé de Dumas, qui est un anatomiste et non pas un moraliste comme le croient les imbéciles, vaut mieux et va plus avant que la sonde de Sainte-Beuve, cette mince aiguille à tricoter. […] Alexandre Dumas, qui a pour l’abbé Prévost le respect qu’on a pour son père, croit l’innocenter en le disant candide. […] V Et j’ai cité pour être cru. […] Les volés croient l’avoir donnée.

817. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Ses réponses, ses aveux sont scrupuleusement copiés et l’on n’y peut croire, même en les relisant. […] C’est que les premiers doivent définir ce dont ils parlent tandis que les seconds croient pouvoir s’en dispenser. […] Qu’on ne croit pas que je plaisante à propos de l’œuvre de M.  […] Et maintenant, je crois bien que je suis dans le train pour un bout de temps. […] Mon avis personnel est tout autre, et je crois que M. 

818. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

« Ne croyez pas que, si j’ai quitté les affaires, ce soit par caprice. […] Gréé prince de Bénévent, il négligea toujours de remplir les formalités attachées à ce titre : il croyait apparemment pouvoir s’en passer. […] Dans ce choix un peu arbitraire que j’ai fait, il faut, je crois, citer tout d’abord celle des lettres de M.  […] Je n’ai pas connu ces lettres à la duchesse de Courlande, qui, je crois, avait été l’amie de Talleyrand, et qui était mère de Mme de Dino. […] Je crois bien qu’ils s’étaient compris l’un l’autre et presque à demi-mot.

819. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Mais croyez-vous pouvoir créer des ténèbres durables ? […] Je crois me rappeler qu’il y a du sang, de la pureté et d’« éloquentes envolées dans l’utopie possible !  […] Gebhart nous offrit même un recueil de « contes héroï-comiques » qu’il croyait peut-être de lui. […] On reste attaché — on le croit du moins — à sa doctrine morale. […] De plus en plus, je crois, Mauclair se donnera à l’altruisme décevant.

820. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

… Lannelongue, qui a écrit cent pages, sur sa maladie, croyait à un morceau de truffe du déjeuner, qui lui avait donné une indigestion. […] Peu de monde, on ne sait rien, on croit que le ministère a donné sa démission et qu’il l’a retirée. […] On nous a vu faire de la petite histoire ; là-dedans, je crois, qu’on nous aurait vu en faire, de la tout à fait grande ! […] Je crois à un très grand succès. […] Zola, lui, proclame qu’il faut faire du théâtre, en s’en fichant… qu’il croit que sa pièce, à lui, n’ira pas jusqu’au bout.

821. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Beaucoup plus que vous ne croyez, parce qu’ils dénigrent toutes les sciences, hors celle de leurs calculs. […] On croit que raisonner hardiment de travers, c’est être philosophe, et qu’avancer des paradoxes, c’est emporter la palme. […] Oui, je le crois, témoins de leur affreux ouvrage, Ils auraient des François désavoué la rage. […] « J’avais cru que Racine serait ma consolation, mais il est mon désespoir. […] » Croiriez-vous, Mylord, que Louis XIV a réformé le goût de la cour en plus d’un genre ?

822. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Nous croyons qu’il était né pour mieux que cela, mais présentement il déroge à son intelligence. […] Ferrari ; mais nous croyons que ce sera là une peine perdue. […] On le croirait, si on ne se tenait, tant ce mathématicien singulier et inattendu sur un tel terrain, a d’imagination et de puissance ! […] Certes, nous ne croyons pas plus que M.  […] Ferrari croit incompressibles ?

823. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Le croira-t-on ? […] Le malheureux qui raconte son histoire semble croire qu’elle n’est pas finie. […] C’est avec Daniel qu’il va payer son succès de Fanny, et je crois qu’il le paiera cher. […] On pouvait croire qu’il y avait furieusement enfoncé encore dans le livre de M.  […] Seulement, avec ces dix romans de l’avenir, je ne crois point, sauf erreur, que M. 

824. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Cet homme savait les faiblesses et ne s’en étonnait pas ; il pratiquait le bien plus qu’il n’y croyait ; il comptait sur les vices, et sa plus ardente indignation tournait au rire. […] Je crois à ce que dit Molière des prétendus portraits dans son Impromptu de Versailles, mais par des raisons plus radicales que celles qu’il donne. […] On croirait dans l’Impromptu entendre les conseils de notre Talma sur Nicomède. […] On a cru longtemps que cette Béjart, femme de Molière, était fille naturelle et non sœur de l’autre Béjart ; on l’a même cru du vivant de Molière, et depuis sans interruption, jusqu’à ce que M.  […] … Et cependant, malgré la difficulté de l’explication, c’est bien à l’acte qu’il faut croire.

825. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Je crois inutile de parler du succès d’un tel morceau en un tel lieu. […] À ce mot beaucoup de gens sincères avec eux-mêmes, et qui croyaient leur âme fermée à la poésie, respirent ; pour la trop aimer, ils croyaient ne pas l’aimer. […] S’il en était autrement, croyez-vous que nous n’aurions pas essayé le Guillaume Tell de Schiller ? […] Je vois avec plaisir que vous ne croyez pas qu’un système dramatique quelconque soit capable de créer des têtes comme celles de Molière ou de Racine. Assurément, monsieur, je n’approuve pas votre théorie, mais enfin je crois la comprendre.

826. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Si l’on en croit le P. […] Il crut voir le moment où l’on l’assassineroit. […] Qui le croiroit ? […] Comment croiroit-on que ce jésuite appelle Arnauld ? […] On aimoit à les croire corrompus par systême.

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