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841. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Il servit assez bien le roi de Perse pour mériter d’en être craint ; et ayant essuyé l’ingratitude et l’orgueil ordinaire aux grandes puissances contre les petites, il osa combattre le roi qu’il avait servi ; et avec ses seules forces, soutint pendant dix ans les forces de l’Asie.

842. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

Quoique ce prince fût encore vivant, Paul Jove ose l’appeler de son véritable nom, c’est-à-dire, un monstre ; il est vrai que ce monstre était alors détrôné et enfermé dans une cage de fer ; mais beaucoup d’autres auraient craint que la cage ne fût brisée, et que ce monstre, en remontant sur le trône, ce qui est arrivé quelquefois, ne redevînt un très grand prince.

843. (1883) Le roman naturaliste

Loin d’affecter cette impassibilité dédaigneuse qu’affectent pour leurs personnages quelques-uns de nos romanciers contemporains, l’auteur de Madame Bovary, par exemple — en vérité comme s’ils craignaient de paraître les dupes de leur propre imagination ou les complices de nos émotions, — M.  […] Je crains seulement que lorsque M.  […] Là est le secret de la force, et là, — ne craignons pas de le dire, — la justification, la légitimité du mouvement qui ramène tous nos écrivains, depuis quelques années, des sommets nuageux du romantisme d’autrefois au plat pays de la réalité. […] Nicolas, vos intentions sont bonnes et vous prêchez « la vertu la plus pure », cependant ne craignez-vous pas qu’il y ait quelque danger « à montrer ainsi le vice à découvert » ? […] Aussi, quelle ingratitude n’est-ce pas à lui d’avoir traité Théophile Gautier comme il n’a pas craint de le faire !

844. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Je ne crains que les fausses démarches de vos successeurs. […] On craignait d’exciter son vol audacieux. […] Ces deux rivales n’en craignaient aucune dans le dernier siecle. […] Vous auriez moins à craindre pour vos jeunes lectrices. […] Craignons seulement l’abus & approuvons l’usage.

845. (1864) Le roman contemporain

et sans avoir à craindre une balle égarée. […] Les uns espèrent, les autres craignent, tout le monde attend un événement. […] Je craignais que M.  […] Tant qu’il y aura des passions mauvaises, l’égoïsme, la volupté, la cupidité, l’avarice, l’oisiveté, l’ambition, la jalousie, l’envie, la colère, il y aura des crimes, et je ne crains pas de dire que ce ne sont pas les Misérables de M.  […] L’auteur a craint de donner trop de foi à son évêque ; cela aurait pu déplaire à ses amis politiques, à l’école dont il est le dieu.

846. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Dans l’exaltation qui le domine, il ne craint pas de nommer sa mort un malheur public, et il dit à la Vertu de pleurer s’il n’a pas le temps d’achever sa tâche. […] On dirait qu’ils ont honte de montrer ce qu’ils savent, et qu’ils craignent de ne pas retrouver l’occasion de mettre leur science en lumière. […] Prévost n’a pas craint de se décider pour ce dernier parti, et nous devons dire que, dans le cours de son récit, il est demeuré presque toujours fidèle à son dessein. […] Il a craint sans doute d’affaiblir l’intérêt poétique de son récit en poussant trop loin l’analyse du cœur de des Grieux. […] Hugo ne craint pas de violer l’histoire, comme il l’a fait dans Hernani et Marion, pour acclimater l’ode sur la scène.

847. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Les envieux et ceux qui lui voulaient nuire trouvaient leur compte en le louant : on le faisait passer, par sa liberté de parole et sa hauteur, pour un homme d’esprit plus à craindre qu’à employer, et dangereux. […] Ils sortirent des mains de sa famille pour devenir des espèces de prisonniers d’État ; on craignait les divulgations indiscrètes. […] Saint-Simon en effet a eu le tort de le trop craindre ak.

848. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

M. de Barante ne craignit pas de s’aliéner la faveur du maître en cultivant deux femmes que la prévention épiait déjà avant de les frapper. […] Brillantes dans des sphères si diverses, ni l’une ni l’autre ne craignait d’éclipser ou d’être éclipsée. […] Elle n’était pas belle, elle aurait pu craindre qu’une femme si rayonnante à côté d’elle ne donnât des distractions dangereuses et sans repos aux cœurs qui lui étaient dévoués ; c’était l’époque où Benjamin Constant, cet Allemand léger, la pire espèce des légèretés, habitait souvent le château de Coppet ; le sentimentalisme suisse, la poésie nébuleuse de la Germanie s’unissaient dans ce caractère à l’étourderie spirituelle, mais un peu prétentieuse, de la France émigrée ; il ressemblait à un Berlinois de la société perverse et réfugiée de Potsdam du temps du grand Frédéric.

849. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

« Je demande une grâce que je crains qu’on ne m’accorde pas : c’est de ne pas juger par la lecture d’un moment d’un travail de vingt années, d’approuver ou de condamner le livre entier, et non pas quelques phrases. […] On laisse le mal, si l’on craint le pire ; on laisse le bien, si l’on est en doute du mieux. […] Si, dans cette circonstance, on va lui proposer une action hardie, je crois qu’on l’y trouvera très-peu disposé ; sa faiblesse présente mettra un découragement dans son âme ; il craindra tout, parce qu’il sentira qu’il ne peut rien.

850. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

« Elle craint, dit-il, que l’on lui fasse voir qu’elle a commis le larcin de Prométhée, et qu’elle veut que le feu de sa passion soit le feu dérobé du ciel qui anime un enfant supposé, lui donne un nouvel être, et falsifie l’ouvrage de la nature. » Enfin Patru se présente pour le duc de Liéthune et autres parents : « Messieurs, dit-il, l’intérêt de mes parties est tout visible : on veut leur donner un inconnu pour parent. » Cette simplicité repose. […] Il ne craint pas de présenter la « face hideuse » de l’Évangile ; quoiqu’il soit rigoureusement orthodoxe, et point du tout janséniste, il a en horreur, autant que Pascal, les relâchements de la casuistique. […] Il a même fait effort pour être bien informé : il n’est pas de ceux qui craignent de savoir, de peur de ne pouvoir plus admirer ou aimer.

851. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ce qu’il avait à craindre, ce n’était pas de douter, mais de prouver trop peu. […] Ni enthousiasme, ni emportement ; une conviction lente, qui s’acharne à son objet, qui craint de le laisser échapper : une foi non d’habitude, mais qu’il faut disputer tous les jours à quelque objection nouvelle, et risquer tous les jours de perdre, si l’objection est la plus forte ; une foi, pour ainsi dire, arrachée et convulsive. […] Je ne vous crains ni pour moi ni pour aucun autre.

852. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Il y voit son plus beau titre, la plus grande faveur de son étoile, dans cette épître où, parlant de tout ce qui lui est arrivé d’heureux, il dit : Mais des heureux regards de mon astre étonnant Marquez bien cet effet encor plus surprenant, Qui dans mon souvenir aura toujours sa place, Que de tant d’écrivains de l’école d’Ignace Étant, comme je suis, ami si déclaré, Ce docteur toutefois si craint, si révéré, Qui contre eux de sa plume épuisa l’énergie, Arnauld, le grand Arnauld fit mon apologie. […] Si les redites et les divisions y sont nombreuses, c’est qu’Arnauld craint plus les équivoques que les redites, et l’obscurité que les divisions. […] Seulement, on craint de n’être plus à temps pour essayer utilement d’y atteindre, et il semble à ceux qui lisent ce traité, d’un esprit sincère, qu’ils sont trop engagés pour ses conseils, ou trop malades pour ses remèdes.

853. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Si l’on ne tombait pas juste, on craignait une peste, quelque engloutissement de ville, un pays tout entier changé en marais, tel ou tel de ces fléaux dont il disposait de son vivant. […] Le Chant du Départ lui avait fait une vive impression, elle ne récitait jamais le beau vers prononcé par les mères : De nos yeux maternels ne craignez point les larmes… sans que sa voix fût émue. […] Je crains toujours que mes habitudes d’esprit ne me trompent, ne me cachent un côté des choses.

854. (1929) La société des grands esprits

Je crains que la seconde de ces épithètes ne soit justifiée que par comparaison. […] Il ne craint pas de flétrir la conduite du roi Henri III. […] Je crains qu’à son insu, et malgré sa polémique d’apologiste, M.  […] D’ailleurs, Buffon les rassurerait : « Pourquoi craindre la mort si l’on a assez bien vécu pour n’en pas craindre les suites ? […] Flaubert triomphe, et n’a plus rien à craindre.

855. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Je les signale aux braves qui ne craignent pas de s’envaser jusqu’aux genoux dans les marécages pour y cueillir une fleur d’ajonc. […] Prosper Mérimée avait aussi ce don de justesse de coup d’œil, et si je ne craignais de paraître faire un compliment à M.  […] Je ne crains rien ; qui donc pourrait trahir ici ? […] C’est, je ne crains pas de l’avouer, un des livres de poésie les plus intéressants que j’aie lus depuis longtemps. […] Monseigneur, je vous ai dit ce que vous n’auriez pas à craindre de moi ; je veux vous dire de même ce que vous n’avez pas à en espérer.

856. (1923) Nouvelles études et autres figures

Mais qu’une femme ait été mêlée à sa mort, cela doit d’autant moins nous surprendre qu’il semble avoir beaucoup aimé et beaucoup craint la beauté féminine. […] Mais je crains de donner au passage que j’analyse un tour littéraire qu’il n’a pas. […] Les vers de Molière n’ont pas plus à craindre la comparaison avec l’une qu’avec l’autre. […] Mais je crains qu’on ait une tendance à exagérer le caractère éthéré ou somnambulique de Shelley. […] Il ne craignait pas de se laisser oublier dans ses longues périodes de silence dont l’une a dépassé six ans.

857. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Vous avez cru devoir rattacher votre rêve inspiré à une théorie religieuse et philosophique ; vous avez craint de n’avoir pas le droit de chanter pour chanter ; vous vous êtes imposé une sorte de discussion. […] Il se tient debout entre nous deux, mais je ne le crains pas. Manfred. — Tu n’as aucune raison de le craindre ; mais sa vue peut frapper de paralysie ton corps vieux et débile ; Je te le répète, retire-toi. […] On en conclut que le peuple est extravagant, qu’il a des caprices inouïs, insensés, qu’il est sujet a des réactions inexplicables, et qu’en conséquence il faut le craindre et l’enchaîner. […] J’ai tiré mes forces d’où tu as tiré les tiennes, car toi, tu ne les as pas cherchées… tu les possèdes, tu ne crains pas de les perdre… et moi, je ne le crains pas non plus !

858. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Jugez par là du reste. » Si je ne me trompe, Veuillot à vingt-quatre ans était, ou peu s’en faut (car tout recommence), dans la disposition d’âme de ces jeunes gens d’aujourd’hui qui sont inquiets de Dieu et de l’humanité et qui cherchent à la fois la vérité religieuse et la solution des questions sociales, — à cette différence près que ces jeunes hommes dont je parle sont beaucoup plus instruits que ne l’était alors Veuillot, qu’ils connaissent les philosophes, qu’ils sont surveillés et arrêtés, après tout, par leur propre esprit critique, et qu’il est à craindre que leur raison trop exercée ne leur permette jamais de faire ce « saut dans le gouffre », qui est peut-être le saut dans la lumière. […] Sa foi, pénétrant toute son âme, est une foi de tous les instants, et il ne craint pas d’en donner des témoignages familiers. […] Comment eût-il pu s’entendre avec ces parlementaires, ces avocats, ces bourgeois, et ces évêques demi-chrétiens qui craignaient, au fond, de passer pour des cléricaux ! […] Vers la fin du joli chapitre de critique de Çà et là, Veuillot, après quelques jugements sévères sur la littérature de ce temps, rentre en soi : Je ne crains pas que l’on m’ahonte en m’opposant à moi-même le peu que je vaux.

859. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Comme il lui était demandé, comment il avait pu prêter cinquante mille francs à un garçon sans espérance, sans avenir, et quel gage il pouvait avoir, le jeune usurier avait souri et n’avait pas craint de dire : « J’ai le meilleur des gages, le monsieur en question m’a donné un paquet de lettres de sa maîtresse qui est une femme du grand monde… s’il ne paye pas, c’est elle qui paiera. » Ce soir, Daudet, comme je m’indignais du manque d’indignation de la France contre les saletés gouvernementales, me disait peut-être justement : « Ça tient à une chose, c’est que maintenant tout le monde est soldat, est maté, discipliné, asservi, et reste l’esprit, sous le coup de la salle de police !  […] Mais dans cette note, je crains de me répéter. […] » L’on dîne, et un nuage noir qui fait craindre un orage, amène Mme Zola à reparler des terreurs nerveuses, qu’a son mari du tonnerre, et qui, dans le billard de Médan, les fenêtres fermées, et toutes les lumières allumées, se met encore un mouchoir sur les yeux. […] » Barrès est en train d’écrire une pièce politique : Une journée parlementaire, où il n’a pas osé risquer une séance ; toutefois il craint que la pièce ne soit arrêtée par la censure.

860. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Et je ne craindrai pas d’en faire juge le public qui n’a pas eu sous les yeux la pièce incriminée ; car je ne considère pas comme un texte loyal et sincère le texte déchiqueté et entrecoupé, à chaque mot, de lazzis grossiers, qui lui a été présenté par cet étrange docteur.

861. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Mais ici, autour de l’idée principale, venaient naturellement se grouper une foule de questions accessoires que l’auteur a négligées et que provoquait l’esprit de l’époque : jusqu’à quel point est légitime et approuvé par le goût cet emprunt d’images étrangères ; en quoi il peut réellement consister ; si c’est en bravant l’harmonie par une foule de mots barbares tirés d’idiomes encore grossiers, ou en reproduisant simplement une pensée naïve, une coutume touchante d’un jeune peuple, si c’est en s’emparant sans discernement des êtres créés dans des mythologies étrangères, ou en ne s’enrichissant que des allégories ingénieuses et faites pour plaire en tous lieux, que le poète imitateur méritera dignement de la littérature nationale ; ou encore, s’il n’y a pas l’abus à craindre dans ce recours trop fréquent à des descriptions de phénomènes ; si Delille, Castel, que l’auteur cite souvent, et les écrivains de cette école qu’il paraît affectionner, s’en sont toujours gardés ; si enfin il n’y a pas souvent cet autre danger non moins grave à éviter, de parler à la nation d’une nature qu’elle ne comprend pas, d’en appeler à des souvenirs qui n’existent que pour l’écrivain, et réduire l’homme médiocrement éclairé à consulter Buffon ou Cuvier pour entendre un vers.

862. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Nous soumettons cette idée à quelque jeune artiste pour l’exécution ; et quant à la pensée même, nous ne craignons pas de la proposer au zèle éclairé de ceux qui président chez nous à l’administration des Beaux-Arts.

863. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Quoi, plus le caractère est susceptible d’attachements passionnés, plus il faut craindre de faire dépendre son bonheur du besoin d’être aimé : est-ce une réflexion qui doive livrer à la froide personnalité ?

864. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Dans sa trente-sixième lettre, en 1633, il dit à la mère : « Je devrais craindre, par votre exemple, d’écrire d’un style trop élevé ».

865. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

« Parmi toutes ses façons dures et austères, dit plus loin Saint-Simon, il était infiniment respecté, considéré et craint, et avait beaucoup d’amis.

866. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Ne devoit-il pas craindre de soulever contre lui, non seulement ses Compatriotes, mais encore tous les Peuples éclairés de l’Europe, qui ne s’applaudissent de leurs progrès dans notre Langue, qu’à proportion qu’ils sentent mieux les beautés originales de ces mêmes Fables qu’il cherche à dépriser ?

867. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

& d’abord, nous ne craignons pas d’assurer, que, malgré la multitude des préceptes renfermés dans le Poëme de du Fresnoy, celui de l’Abbé de Marsy lui est très-supérieur, quant à l’instruction, & quant à la maniere de la présenter.

868. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Louez une jolie pièce de vers, il est bien rare que l’auteur n’ajoute, je n’ai mis qu’une heure, un jour, plus ou moins ; et s’il s’abstient de dire cette sottise, c’est qu’il y réfléchit, c’est qu’il remporte une victoire sur lui-même, c’est qu’il craint le ridicule.

869. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Nous ne craignons pas qu’on nous reproche la longueur de cette citation.

870. (1865) Du sentiment de l’admiration

Ne craignez point l’enthousiasme, chers élèves ; des enthousiastes ont fait toutes les grandes choses de ce monde, repoussé le flot des barbaries orientales, subi le martyre pour leur foi, conquis le tombeau de leur Dieu, délivré leur patrie, notre patrie !

871. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Mais je crains bien que les peintres pusillanimes ne soient partis de là pour restreindre pauvrement les limites de l’art, et se faire un petit technique facile et borné ; ce que nous appelons entre nous un protocole.

872. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Si les beaux tableaux sont presque tous renfermez à Paris dans des lieux où le public n’a pas un libre accès, nous avons des théatres ouverts à tout le monde où l’on peut dire, sans craindre le reproche de s’être laissé aveugler par le préjugé de nation presque aussi dangéreux que l’esprit de secte, qu’on représente les meilleures pieces de théatre qui aïent été faites depuis le renouvellement des lettres.

873. (1762) Réflexions sur l’ode

À force de crier partout philosophie, je crains que nos sages ne lui fassent tort.

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