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1032. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Il recommanda à Pierre la plus sévère attention sur l’éducation de ses fils, dont les talents prématurés et les heureuses dispositions méritaient ses éloges, et lui faisaient concevoir les plus favorables espérances. […] Mais ayant pressenti le danger de la faveur des Médicis pour les lettres, il conçut contre le chef de cette famille une haine invincible et se livra contre lui à des entreprises qui attestent cette inimitié.

1033. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Dans les Burgraves, nous aurons un rêve d’archéologue, une vision du moyen âge allemand, conçue aux bords du Rhin devant les ruines des vieux burgs. […] Comme dans ses poèmes, il a su donner aux figures symboliques une précision intense, qui les l’ait vivre : Beckford, avec sa sottise bouffie, Bell, avec sa vulgarité dure, le quaker, qui enseigne la vertu sans niaiserie et sans bavardage, et surtout cette exquise Kitty Bell, si pieuse, si dévouée, si pure, si tendre, que la pitié mène à l’amour, et qui n’avoue son amour que par sa mort, tous ces caractères sont fortement conçus, vrais à la fois comme réalités et comme symboles.

1034. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Et l’espèce d’éblouissement qui m’est resté dans les yeux après cette lecture n’est-elle pas le meilleur hommage, étant le plus involontaire, que je puisse rendre au plus puissant assembleur de mots qui ait sans doute paru depuis que l’univers existe, depuis qu’il y a des yeux pour voir les objets matériels, des intelligences pour concevoir des idées, des imaginations pour découvrir les rapports cachés entre tout le visible et tout cet invisible, et des signes écrits dont les combinaisons peuvent exprimer ces rapports ? […] C’est après les poèmes de Vigny et même après la Chute d’un Ange qu’il conçoit la Légende des Siècles, C’est après Gautier et Banville qu’il se fait, à l’occasion, néo-grec.

1035. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Montesquieu était de force à concevoir tout seul la pensée de son livre. […] Bossuet la voit tout d’abord et du premier coup ; il ne conçoit pas de grandeur pour les nations hors des vertus qui font la grandeur individuelle de l’homme.

1036. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

ceux-ci, je les aime, j’en conçois un ravissant idéal ; mais nous sommes en critique, ils ne comptent pas. […] Mon ami, concevoir certaines choses, c’est être appelé à les réaliser.

1037. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Seroit-ce enfin cette supériorité d’intelligence, qui ne veut rien voir au dessus d’elle, qui soumet tout à ses recherches, qui dégrade ce qu’elle ne peut concevoir, & qui finit par ne rien admettre, parce que tout devient problématique à son tribunal ? […] J'ai conçu que l'insuffisance de l'esprit humain est la premiere cause de cette prodigieuse diversité de sentimens, & que l'orgueil est la seconde ».

1038. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Comme c’est l’interprétation parlante de la tragédie, telle qu’elle fut conçue dans le cerveau d’un Racine, déclamée, chantée, dansée par une Champmeslé, applaudie par les gens bien nés d’alors et les seigneurs sur les banquettes. […] J’avais perdu le sentiment de la verticalité… Vous concevez, ce n’était pas drôle. » Mais le médecin l’a rassuré : ce n’était que rhumatismal.

1039. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

L’affabulation à mettre là-dedans me faisait si peu, que quelques jours avant de me mettre à écrire le livre, j’avais conçu “Madame Bovary” tout autrement. […] Une femme ayant un beau c… et des jambes pas trop cagneuses, et qui sauve le drapeau français : on conçoit que c’est irrésistible.

1040. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Cet instant n’est que la limite, purement théorique, qui sépare le passé de l’avenir ; il peut à la rigueur être conçu, il n’est jamais perçu ; quand nous croyons le surprendre, il est déjà loin de nous. […] La pensée qui n’est que pensée, l’œuvre d’art qui n’est que conçue, le poème qui n’est que rêvé, ne coûtent pas encore de la peine ; c’est la réalisation matérielle du poème en mots, de la conception artistique en statue ou tableau, qui demande un effort.

1041. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Or, on peut concevoir sans doute, comme une limite idéale, une mémoire et une perception désintéressées ; mais, en fait, c’est vers l’action que perception et mémoire sont tournées, c’est cette action que le corps prépare. […] Cet idéalisme consiste à ne voir qu’une différence de degré, et non pas de nature, entre la réalité de l’objet perçu et l’idéalité de l’objet conçu.

1042. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

La lecture de ce drame a fait naître chez quelques-uns des membres de la Commission, et des plus compétents en matière de drame, l’honorable regret que la pièce n’ait point été écrite et conçue pour un autre théâtre d’un ordre plus élevé.

1043. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

De ce qu’une telle destinée ne se peut concevoir dans l’orgueilleuse plénitude de la conscience et de la vie, est-ce une raison pour qu’elle soit tout à fait impossible avec le temps et qu’elle implique absurdité ? 

1044. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

Je ne conçois pas qu’un homme puisse vouloir être nul, quand il peut être quelque chose.

1045. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Plus tard la lecture d’O’méara le fit un peu revenir sur l’idée médiocre qu’il avait conçue des facultés politiques du héros.

1046. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Il conçut en ce moment l’idée de faire constater exactement l’état de la croyance religieuse et superstitieuse en France.

1047. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

A mesure que l’heure irréparable d’asseoir grandement l’état transitoire que nous concevions s’écoulait dans une inertie impuissante ou dans des tâtonnements rétrogrades, notre goût pour la lutte passionnée et pour l’attaque immédiate diminuait.

1048. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verhaeren, Émile (1855-1916) »

Ce sont les Contes de minuit, puis les Moines, suite de poèmes conçus à Forges (dans le Hainaut), offrant la plus puissante révélation de son tempérament fait d’un mysticisme âpre et d’un réalisme violent.

1049. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

Jésus n’était pas de la famille de David (v. ci-dessous, p. 237-238), et, en eût-il été, on ne concevrait pas encore que ses parents eussent été forcés, pour une opération purement cadastrale et financière, de venir s’inscrire au lieu d’où leurs ancêtres étaient sortis depuis mille ans.

1050. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

À cela près, dans la plupart des cas où il rencontre des païens, il montre pour eux une grande indulgence ; parfois il affecte de concevoir sur eux plus d’espoir que sur les Juifs 650.

1051. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Mais renfermer l’espace accordé à une pièce de théâtre en du temps, en un lieu, c’est imposer une sujétion qui se conçoit mieux dans la littérature d’une nation alignée et symétrisée par des habitudes de respect que dans celle d’un peuple moins ordonné et à qui il prendrait de fréquents accès d’anarchie.

1052. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155

Ce Traité d’éducation, le plus chimérique qu’un homme ait pu concevoir, est un assemblage continuel de sublime & de sublimités, de raison & d’extravagance, d’esprit & de puérilité, de Religion & d’impiété, de philanthropie & de causticité.

1053. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Pajou » pp. 325-330

C’est ce que vous n’avez pas conçu.

1054. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Il conçut en un moment, que l’art pouvoit tirer des couleurs qu’il emploïe, bien d’autres beautez que celles que lui-même il en avoit tirées jusques-la.

1055. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 9, de la difference qui étoit entre la déclamation des tragedies et la déclamation des comedies. Des compositeurs de déclamation, reflexions concernant l’art de l’écrire en notes » pp. 136-153

On n’aura point de peine à concevoir comment les anciens venoient à bout de composer la déclamation, même celle des comédies, quand on fera refléxion que dans leur musique les progressions se faisoient par des intervalles moindres encore que les intervalles les plus petits qui soient en usage dans la nôtre.

1056. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Il en est qui sont obscurs naturellement, spontanément, très loyalement, sans artifice ; qui sont capables, ce qui est une chose encore que je n’ai jamais comprise, d’exprimer par des mots, de mettre sur le papier, une pensée qui n’est pas devenue nette dans leur esprit ; pour qui la parole ou l’écriture n’est pas un instrument d’analyse ; pour qui la parole ou l’écriture n’est pas une épreuve qui force à se rendre compte de ce qu’on pense ; qui, en un mot, peuvent exprimer ce qu’ils ne conçoivent pas.

1057. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

Le bien-être social descendra graduellement à toutes les classes de la société ; car il y aura toujours des classes, et l’on ne peut concevoir la société sans cela ; mais les individus de toutes les classes pouvant s’avancer sans obstacle dans la hiérarchie, elles se recruteront les unes dans les autres, jusque dans les classes inférieures qui elles-mêmes rempliront leurs cadres par le simple effet de la population.

1058. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Construits autrement que les deux revues sosies l’une de l’autre dont nous venons de parler, les journaux sont-ils l’expression de la critique comme nous la concevons, impersonnelle et autoritaire, qui n’est ni d’un parti, ni d’une coterie, ni d’une boutique ?

1059. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

je conçois le bégaiement de l’écrivain quand il s’agit de parler sa pensée, son idéale pensée, au lieu de l’écrire.

1060. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Saint-René Taillandier ne cesse pas de nous répéter sur un ton qu’on voudrait plus varié : « Soyons religieux, mais surtout soyons libres, libres même de n’être pas religieux du tout, si cela nous plaît. » Car avec la liberté telle que la conçoit ce libéral immense, la religion ne peut plus être que la liberté de n’avoir pas de religion.

1061. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Avec une telle manière de sentir et de concevoir la beauté poétique, l’auteur du Couvre-feu, qui, nous devons en convenir, a, pendant ces dix dernières années, accompli un rude travail de lime sur lui-même, a eu beau se polir, se dépouiller, s’élever, — et qui s’élève se simplifie !

1062. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

., appellations que je conçois bien dans un drame fait pour être joué, mais qui me troublent lorsque je lis de la poésie lyrique qui devrait se couler d’un seul jet comme une glace de Venise, et non pas se juxtaposer par morceaux.

1063. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

En réalité, si son influence sur une ou deux d’entre elles est plausible, elle est, en ce qui concerne les autres, très difficiles à concevoir.

1064. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

C’est le spectateur et le juge de tout ce que conçoit l’âme humaine : personne ne trompe ce témoin. » L’hymne du soir, pour demander une nuit paisible, l’éloignement des songes et la pureté de l’âme, n’est pas d’un tour moins naturel.

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