Ils n’exalteront plus leur bonheur, mais ils accepteront la satiété comme une expiation, et ils commenceront une nouvelle épreuve, celle de l’intimité sans amour et sans mensonge. Or, quand les choses en sont venues à ce point, quand l’amour, d’épreuve en épreuve, est arrivé à la satiété, l’enfer a commencé sur la terre. […] Il se remettait en marche, et commençait un nouveau pèlerinage ; il sent tout à coup se poser sur son épaule une main autrefois amie, qu’à peine il eût sentie, tant elle était légère, et qui aujourd’hui lui pèse et l’accable.
Le livre commence par une préface sous forme de lettre adressée à un ami ; cette préface apologétique a pour objet d’excuser l’auteur, qui sent, malgré tout, l’inconvenance d’une publication romanesque dans les circonstances graves où il s’est placé et où il a tout fait pour placer son pays. […] Je pourrais lui répondre à mon tour que l’écrivain, pour se peindre, a besoin de plus de travail moral, de plus de réflexion et de préméditation que le peintre proprement dit, et que, du moment que le moral intervient, un autre ordre de délicatesse commence. […] à peine a-t-il commencé à le leur traduire, qu’à l’instant la scène change, les physionomies s’animent, tout a pris une expression d’attention et de recueillement, indice certain de l’émotion du cœur.
À Turin, la galanterie commence ; les belles dames y sont nommées par leur nom, et c’est un autre trait de mœurs encore que ces Mémoires aient pu paraître en 1713, c’est-à-dire du vivant d’Hamilton, avec tous ces noms propres et ces révélations galantes, sans qu’il en soit résulté aucun éclat. […] La dernière page où se résument en mariages ces bizarreries de l’amour et du hasard termine à merveille ce gracieux récit, dont la fin commençait à traîner un peu7. […] En un mot, le xviiie siècle commence avec Hamilton.
Il le fut de naturel, d’originalité, de clarté, de logique, poussant sa tartufferie jusqu’à la sécheresse, un Tartuffe qui commença par jouer sa comédie aux autres et qui devint, comme tous les Tartuffes, son propre bonhomme Orgon à, lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs ! […] Ainsi que l’atteste la Correspondance, l’imagination de cet amoureux de la Passion et de la Force remontait vers la Féodalité expirante pour y chercher des types, des émotions et des effets, et se détournait avec mépris de cette société à âme de soixante-dix ans dont il avait écrit encore cette autre phrase : « À Paris, quand l’amour se jette par la fenêtre, c’est toujours d’un cinquième étage », pour en marquer la décrépitude ; car la vieillesse, comme l’immoralité, comme l’athéisme, comme les révolutions, descend dans les peuples au lieu d’y monter, et c’est ordinairement par la cime que les sociétés commencent à mourir. […] Dans cette Correspondance, qui commence en 1829 pour finir en 1842, nous trouvons, au milieu de toutes les questions intellectuelles qui y sont agitées, plusieurs lettres où Stendhal parle d’amour pour son propre compte et non plus pour le compte de ses héros de roman.
Il le fut de naturel, d’originalité, de clarté, de logique, poussant sa tartufferie jusqu’à la sécheresse ; un Tartuffe qui commença par jouer sa comédie aux autres, et qui devint, comme tous les Tartuffes, son propre bonhomme Orgon à lui-même, punition ordinaire et bien méritée de tous ces menteurs ! […] Ainsi que l’atteste la Correspondance, l’imagination de cette amoureux de la Passion et de la Force remontait vers la Féodalité expirante, pour y chercher des types, des émotions et des effets, et se détournait avec mépris de cette société, à âme de soixante-dix ans, dont il avait écrit encore cette autre phrase : « A Paris, quand l’amour se jette par la fenêtre, c’est toujours d’un cinquième étage », pour en marquer la décrépitude ; car la vieillesse, comme l’Immoralité, comme l’Athéisme, comme les Révolutions, descend dans les peuples au lieu d’y monter, et c’est ordinairement par la cime que les sociétés commencent de mourir. […] Dans cette Correspondance, qui commence en 1829 pour finir en 1842, nous trouvons, au milieu de toutes les questions intellectuelles qui y sont agitées, plusieurs lettres où Stendhal parle d’amour pour son propre compte, et non plus pour le compte de ses héros de roman.
Je ne voulais pas non plus écrire, et, entre mon grand-père et moi, commença un duel sans répit. […] On me chercha d’abord tranquillement, puis on commença à m’appeler. […] Siau posait son violon sur sa chaise, accrochait son chapeau, frappait dans ses mains et les exercices commençaient. […] On se reposait un moment, puis la seconde partie du travail commençait. […] On commençait à y songer.
Musset commença ses études avec un précepteur qui grimpait dans les arbres avec ses élèves. […] J’ai donc le cœur aussi barbouillé que l’estomac. » Musset commençait sa grande maladie. […] George Sand avait déjà commencé, de son côté, à exploiter la mine des souvenirs. […] « Je commençai, comme le curé de Cervantes, par purger ma bibliothèque et mettre mes idoles au grenier. […] « Il (c’est moi) a commencé par pleurer comme un veau pendant une bonne demi-heure.
Voyez comme cela commence, comme toute chose et comme tout le monde. […] Je suis bien vieux pour commencer une telle carrière, et je ne sais pas même si à mon âge on voudrait m’y admettre. […] Il entonna un chant qui commençait par des sons plaintifs, puis éclatait en une sorte de mélodie sauvage. […] Il commençait à s’en apercevoir. […] Là, il commença par renvoyer sa femme, puis s’assit, pensif, près de la fenêtre.
Continuons l’examen ; notre assurance deviendra plus ferme encore, et, en même temps, nous commencerons à démêler la loi qui règle l’opération localisante. — Dans tous les cas précédents, elle situait notre sensation à l’extrémité nerveuse d’où part ordinairement l’ébranlement qui se termine par la sensation. […] Cette loi pose qu’une sensation nous paraît située à l’endroit où nous avons coutume de rencontrer sa cause ou condition ordinaire, et cet endroit est celui où le toucher explorateur peut, en agissant, interrompre ou modifier la sensation commencée. […] C’est là qu’il arrête et modifie la sensation commencée, ou y associe une sensation de contact. […] Les mots d’odeur, de froid, de chaud, restent ambigus et désignent, dans le langage commun, tantôt l’un, tantôt l’autre ; c’est la seconde localisation qui commence et qui avorte. […] C’est la première éducation de l’œil qui commençait. — Tous étaient comme l’aveugle de Cheselden, « qui, avec les yeux, ne se faisait idée de la forme d’aucune chose, ne distinguait aucune chose des autres, si différentes qu’elles fussent en figure et en grandeur.
Enfin commence la répétition du premier acte, et les figurants manquant d’animation, de remuement, de grouillement, Porel leur dit : « Mais, mes enfants, vous n’avez donc jamais vu de boîtes d’asticots ? […] On commence à voir de singulières créatures, dans Paris, des femmes qui ont l’air d’être sorties des livres de Poë, et que je soupçonne d’être des étudiantes russes. […] Il nous dit l’aspect sévère, janséniste, de la maison paternelle, dans laquelle il commence à s’ennuyer fort à dix-sept ans. […] Alors commence à dix-sept ans, une vie pendant laquelle son père ne lui envoie pas une pièce de cent sous. […] Ziem, qui est mon voisin de table, me raconte qu’il a commencé ses Mémoires, mais qu’il les a laissés, ne se sentant pas outillé pour écrire.
Jeudi 16 février Raffaëlli a commencé mon portrait aujourd’hui. […] votre Journal, c’est bien curieux… et je regrette bien de n’avoir pas écrit des notes plus tôt… mais j’ai commencé à en écrire l’année dernière. » Décidément, immense sera le nombre de journaux autobiographiques, que va faire naître dans l’avenir, le Journal des deux frères. […] Mardi 4 décembre Voici la guerre qui commence contre la pièce. […] La pièce commence. […] Là-dessus, un conseil charitable que je vous donne, Monsieur : ne jouez plus trop de cette rengaine, le bourgeois même, je vous le jure, commence à ne plus couper dans la scène à faire.
Il a commencé par être novateur. […] Fontenelle a commencé par-des opéras comiques et continué par-des pamphlets. […] C’est l’éducation d’un coquin qui commence. […] Voilà le goût pour les coquins qui commence. — Oh ! […] Il n’y a qu’à commencer par les Lettres Persanes.
Il n’aurait supporté de la part de personne qu’on lui fît sa leçon sur ce chapitre, et M. de Vigny, par trop d’insistance, put bien commencer dès lors à l’agacer un peu. […] La cérémonie commença. […] Molé, qui, sans doute, en sa qualité d’homme délicat, avait sa part de cette irritation générale, commença d’un ton net et vibrant, ce fut une détente subite et comme une décharge d’électricité. […] Droz, l’indulgent Droz, le moins épigrammatique des hommes, traduisait ainsi l’impression qu’il avait reçue de ce discours : « M. de Vigny a commencé par dire que le public était venu là pour contempler son visage, et il a fini en disant que la littérature française avait commencé avec lui. » — « On me dit que M. de Vigny a été immolé à cette séance, ajoutait un autre académicien ; pour moi, je n’ai vu en lui qu’un pontife, et rien ne ressemblait moins à un martyr. » Le récipiendaire fut quelque temps à se faire illusion et à s’apercevoir de la réalité des choses. […] Littré commençât sa Vie d’Auguste Comte par une belle parole empruntée de lui : « Qu’est-ce qu’une grande vie ?
Ils commencèrent, à leur tour, à jouir des facilités et des faveurs de la société nouvelle, dès le Moyen-Age florissant, dans cette patrie de la gaie science, dans cette contrée des troubadours. […] Pourquoi ont-ils commencé à vous persécuter ? […] Le passage des Confessions où il est parlé de ce voyage commence bien et finit mal. […] Vous voyez, monsieur, que vous n’êtes point absent de moi… C’est ici où j’ai commencé à vous lire, où je formai le désir de vous connaître. […] Il commence trente choses à la fois, et n’en suit aucune ; il est toujours enchanté de ce qu’il va faire, et ennuyé de ce qu’il fait ; le morceau le plus sublime ne lui inspire que du dédain, s’il s’y trouve par malheur une expression qui blesse son oreille.
Avec le ve siècle commence la grande invasion des Barbares (405-406) ; la barrière du Rhin est forcée. […] C’était, comme nous le reconnaîtrons plus expressément par la suite (disait Fauriel), ce même idiome que j’ai distingué plus haut par la dénomination de latin rustique, et qui fut un peu plus tard nommé langue romane, ou roman ; il se divisait en nombreux dialectes, dont les deux plus tranchés, aux deux extrémités du pays, formèrent, l’un le français, ou roman du Nord ; l’autre, le provençal, ou roman du Midi20. » Tel est l’état général des choses au moment où notre étude proprement dite commence. […] Ampère, mais plus hardis ou plus affermis que ces derniers, parce qu’ils venaient plus tard et sur un terrain mieux préparé, ont commencé à reconnaître et à établir assez positivement des lois. […] L’autre, dû aux notaires et aux moines, alors que les langues nouvelles commençaient à s’écrire, est dénué d’importance. » La haute période du bas-latin était une époque encore vivante. […] Je ne dois pas vous dissimuler que ces résultats assez imprévus, et plus précis qu’on n’était accoutumé à les obtenir et à les attendre en pareille matière, n’ont pas commencé à se produire sans soulever des objections parmi nos érudits.
« Peu à peu, dit-il, je commençai à perdre la distinction de la figure imaginaire et de la figure réelle, et quelquefois je soutenais aux modèles qu’ils avaient déjà posé la veille. […] Au bout de quatre semaines, leur nombre augmenta ; elles commencèrent à parler entre elles, à lui adresser la parole, et le plus souvent de petits discours agréables. […] Cette hallucination dura sans interruption de onze heures du matin à quatre heures et demie, époque à laquelle ma digestion commençait. […] Bientôt après, ils commencèrent à pâlir ; à sept heures, ils avaient pris une teinte blanche ; leurs mouvements étaient très peu rapides, quoique leurs formes fussent aussi distinctes qu’auparavant. […] L’abcès mental commence par une image terrible accompagnée d’une émotion extrême. — L’image renaît incessamment et devient obsédante. — Elle s’accroche à l’idée du moi, et S… imagine un cas où il pourrait bien être lui-même en danger. — Cet accroc devient définitif, et, en rêve, il se voit conduit à la guillotine.
J’achevai cependant plusieurs stances qui manquaient encore au troisième chant de mon petit poème, et je commençai même le quatrième et dernier. […] Je l’avais commencé à Pise, dès le mois de décembre de l’autre année, puis, las et dégoûté de ce travail (ce qui jamais ne m’arrivait dans la composition), il ne m’avait plus été possible de continuer. […] « Dès que nous fûmes à Paris, où l’engagement pris de mon édition commencée me faisait une nécessité de me fixer à demeure, je cherchai une maison, et j’eus le bonheur d’en trouver une très tranquille et très gaie, isolément située sur le boulevard neuf du faubourg Saint-Germain, au bout de la rue du Mont-Parnasse. […] Alors commença une lutte entre ce petit nombre de pauvres gardes nationaux et ce ramas ignoble de coquins, les uns voulant nous aider à sortir, les autres nous retenir. […] Le docteur ordonna des sinapismes aux pieds ; mais, au moment où ils commençaient à opérer, le malade s’en débarrassa, dans la crainte que, la plaie venant à se former, il ne fût pendant plusieurs jours empêché de marcher.
Ils ont peur de se tromper ; ils attendent que quelqu’un commence. […] J’admire toujours la chance miraculeuse qui y a fait fleurir, à si peu d’intervalle, une dizaine de génies lyriques, si divers et si magnifiques, à commencer par Victor Hugo. […] Baudelaire, sur les bancs du collège, répondait à son professeur qui attaquait devant lui le romantisme : « Le romantisme est la dernière création poétique, donc la seule belle. » Voilà l’évidence et si notre tradition à nous, commence à Baudelaire, c’est parce que la poésie que son art a créée est la seule actuelle, la seule qui vive encore, tandis que Victor Hugo et Racine ont rejoint Homère dans les Musées que sont les classes. […] La période littéraire qu’on a réunie sous le nom de romantisme commence en plein xviiie siècle ; Rousseau, Diderot, Coleridge, Goethe et Schiller appartiennent à un mouvement qui se continue au xixe siècle sans interruption, sans qu’on puisse se mettre d’accord sur le moment où il s’est terminé (si même il ne dure pas encore) ; de même en musique le mouvement commencé avec Gluck, peut-être même avec Bach se prolonge par Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert et Weber jusqu’à Wagner. […] Ernest Tisserand Où cela commence et où cela finit-il, un siècle littéraire ?
Mardi 20 janvier Triste journée que cette première journée, où commence le vasselage de la France. […] Je n’ai pas besoin de vous dire, que je ne suis absolument qu’un copiste, que je ne veux peser en rien sur la liberté de sa manière… Mais attendez. » Il se lève et va chercher un petit cahier relié, et nous nous renfonçons dans le divan, et il commence la lecture. Les mémoires commencent à l’enfance de la princesse, mêlée à l’enfance du prince Napoléon. […] Enfin il est deux heures, la princesse se met à sa table, et commence mon portrait. […] En avant du divan, une chaise en sparterie, brodée de soie jaune et bleue, et devant le métier à tapisserie de la princesse, où la bande commencée est cachée sous un mouchoir de soie brodé de fleurettes violettes.
— Portia, dit l’étranger, un vent plus doux commence À se faire sentir. — Chante-moi ta romance. […] On a fini sans avoir commencé. […] De pesants chariots commençaient à rouler. […] Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embraser ; Et la bergeronnette, en attendant l’aurore, Aux premiers buissons verts commence à se poser. […] Et qu’as-tu donc fait de ta jeunesse et de ton talent, que nous n’ayons plus ou moins fait nous-même, quand nous commencions à trébucher comme des enfants sans lisière sur tous les achoppements de la jeunesse, de la beauté, de la sensibilité et du génie ?
Ainsi comprise, l’histoire de la littérature moderne offre au lecteur une œuvre qui commence, une œuvre qui finit. […] Ceux-là sont vifs, animés, bien commencés, bien intrigués. […] Voltaire a commencé cette révolution dans les produits de l’imagination et de la pensée. […] « À l’exception commencera la monotonie, et l’exagération, les deux grands vices du drame. […] De ce jour commença la popularité de cette femme.
On commençait à connaître l’homme ; on ne savait pas encore les hommes ; — et qu’il n’en est pas un qui ressemble à un autre. […] Comment, en effet, la science nous apprend-elle qu’une variété se forme et qu’une espèce commence à se métamorphoser ? […] La pièce commençait par ces vers : Ils ne sont pas venus, nos deux rois ? […] Et nous-mêmes, quand nous atteignons le midi de notre âge, n’est-ce pas déjà la vieillesse qui commence pour nous ? […] et pourquoi Le Sage lui-même, ayant si bien commencé, n’a-t-il pas continué ?
Disons pourtant qu’il y a quelque surprise, dont on se défend mal, à voir un écrivain finir par où les autres commencent, ayant jadis commencé par où les autres finissent. […] Nous voyons, au surplus, qu’il commence à le comprendre. […] C’est ce qui commence à me faire douter de la valeur du système. […] Quelle mauvaise plaisanterie, et qui commence à trop durer ! […] Il est vrai qu’il commence lourdement.
Cherchez-y le magnifique morceau sur le maître de Florence, qui commence : « Que de ruines et quel cimetière que l’histoire ! […] Écoutez-le : « Vous commencez, comme Scott, par de longues conversations, pour poser vos personnages. […] Ainsi commence le travail qui va donner au romancier, au poète, au dramaturge, à l’essayiste, ce qu’il faut appeler sa place historique. […] Ils ; veulent servir, et, pour cela, ils commencent par s’accepter, — eux, leurs facultés et leur sort. […] Elle commençait d’apparaître comme une force nouvelle, aussi féconde en miracles que la chimère romantique l’avait été en avortements.
Faust commence par l’alchimie et la magie. […] Sous Louis-Philippe la ploutocratie commençait ; elle s’essayait. […] Cela commençait à être un ne varietur. […] Le chaos n’est pas fini, mais il commence peut-être à s’organiser ; tout au moins il a l’idée d’organisation, et c’est par là sans doute qu’il faut commencer. […] En tout cas, c’est commencé, et M.
Pearson, avocat-général, par laquelle il commence le cercle de ses visites aux notables Anglais de Calcutta. […] Et c’est alors que commence pour lui cette longue série de fatigues, de privations et de misères qu’il supporta pendant plus de cinq mois avec une constance si admirable. […] commencée le 27 juillet, consommée le 29 ! […] Ses conquêtes commencent toujours par l’appauvrir. […] Je commence à me considérer comme un vieux vase, fragile par sa nature, mais endurci par le choc des accidents et habitué à tomber sans se briser.
Mais M. de Meilhan, qui cherche le point précis et décisif où les événements ont commencé à échapper à la direction et au conseil des gouvernants pour se précipiter par des pentes imprévues et rapides, n’a peut-être pas tort dans l’indication de l’origine. Il ne se trompe certainement pas lorsqu’il montre les grands, les nobles, le haut clergé, les femmes à la mode, ceux qu’on appellera aristocrates quelques mois plus tard, commencer par être les vrais démocrates, désirer un changement dans le gouvernement, y pousser à l’aveugle pour se procurer chacun plus de crédit dans sa sphère, se comporter en un mot comme des enfants qui, en maniant des armes à feu, se blessent et blessent les autres : « Ces aristocrates, dit-il, sont les véritables auteurs de la Révolution ; ils ont enflammé les esprits dans la capitale et les provinces par leur exemple et leurs discours, et n’ont pu ensuite arrêter ou ralentir le mouvement qu’ils avaient excité. » La bourgeoisie française a fait depuis, et sous nos yeux, ce que l’aristocratie avait fait alors ; ç’a été la même répétition, et selon le même esprit, à un autre étage. […] Les anciens peuples ont commencé par la pauvreté et l’égalité ; la gloire les a enivrés, menés aux richesses et au pouvoir absolu. […] L’objet de M. de Meilhan est de présenter un tableau général exact du gouvernement de la France et de la société avant la Révolution, et de montrer qu’il n’y avait pas lieu ni motif à la révolte, qu’il y aurait eu moyen de la conjurer si on l’avait su craindre, et que lorsque la crainte est venue après l’extrême confiance, elle a, par son excès même, paralysé les moyens : « La légèreté d’esprit dans les classes supérieures a commencé la Révolution, la faiblesse du gouvernement l’a laissée faire des progrès, et la terreur a consommé l’ouvrage. » La description que donne l’auteur de l’ancien gouvernement de la France, de cette Constitution non écrite, éparse et flottante, mais réelle toutefois, est des plus fidèles ; il fait parfaitement sentir en quoi la France d’avant 89 ne pouvait nullement être considérée comme, un État despotique proprement dit ; il parle du roi et de la reine, du clergé, de la noblesse, du tiers état et du rapprochement des diverses conditions, des parlements, du mécanisme de l’administration, des lettres de cachet, de la dette, de l’influence des gens de lettres sous Louis XVI, avec une justesse et une précision qui me font considérer cet ouvrage comme la meilleure production de M. de Meilhan, après ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, et comme pouvant se joindre à titre de supplément utile à l’Abrégé chronologique du président Hénault.
Je voudrais tout uniment commencer le roman par la queue, et entrer dans cette carrière en m’en exilant. […] Ces paroles d’ailleurs nous montrent bien le rôle que s’accordait à lui-même Saint-Martin au milieu de cette société incrédule, mais qui commençait, depuis Jean-Jacques, à ne plus l’être systématiquement. […] Au commencement de la Révolution, Saint-Martin jouissait d’une espèce de célébrité qui avait son côté sombre pour les trois quarts et aussi son côté lumineux ; les uns l’ignoraient encore tout à fait, les autres commençaient à le connaître et à le révérer. […] » Il pensait bien, sans le dire, que son propre règne à lui, le règne de l’idée commençait.
En traversant le midi de la France, il y rencontre la réaction dans tout son feu : Les terroristes et les thermidoriens se disputaient le pouvoir ; les royalistes, malgré la paix de Bâle et les désastres de Quiberon, conservaient leurs espérances ; chaque parti se plaignait de l’armée parce qu’elle restait étrangère aux passions et aux intérêts de tous ; elle commençait à jouer son rôle : elle restait froide au milieu de ce brouhaha politique. […] L’autorisation demandée lui fut facilement accordée, et notre homme, enchanté, commença à me poursuivre de ses prévenances et de ses obsessions. […] Le récit qu’il fait de la campagne de Russie où il eut une si belle conduite sous les ordres de Ney à l’arrière-garde de la retraite, commence par un aveu d’une effusion extrême, et qui exprime bien le genre d’intérêt religieux que ces militaires esclaves du devoir et de l’honneur attachent à la consécration des souvenirs : L’un des grands regrets que je puisse éprouver aujourd’hui, écrivait Pelleport dans les dernières années de sa vie, c’est de penser qu’il me faudra peut-être mourir sans avoir pu lire dans Thiers l’histoire de notre immortelle campagne de Russie. […] La retraite allait commencer ; le 18 octobre (1812), à Moscou, dans la cour du Kremlin, l’empereur passant une revue du 3e corps, Ney lui propose Pelleport pour le grade de général de brigade ; l’empereur répondit : « Après la campagne ; j’ai besoin de mes bons colonels pour me sortir d’ici. » À tous les pas de cette retraite terrible, Pelleport fit office du plus brave et du plus humain des colonels.
Nous commencerons par cette dernière partie, en évitant le plus possible de redire ce qui est ailleurs. Quand Maurice de Saxe s’avisa de commencer ses Mémoires, trop tôt interrompus, c’était dans les premiers mois de 1724 : il n’avait que vingt-sept ans ; il était à Paris, et se trouvait dans un de ces intervalles d’oisiveté et d’ennui, comme il en eut souvent dans son active et dévorante existence. […] Voilà d’où je compte le commencement de ma vie, et d’où j’en commence ce journal, le reste étant des puérilités que je ne toucherai qu’en général. » S’il ne prend sa vie qu’à partir de l’âge de onze ou douze ans, il est fâcheux que les Mémoires s’arrêtent au moment de ses débuts en Flandre et avant la bataille de Malplaquet à laquelle il assista, c’est-à-dire avant qu’il eut accompli sa treizième année. […] Commencez, monsieur, par le faire marcher à pied du rendez-vous jusqu’en Flandre. » La proposition ne laissa pas de m’étonner, mais je n’osai rien dire. » A un moment toutefois, le jeune homme insinue qu’il lui semblerait plus joli d’être dans la cavalerie ; sur quoi il se voit rembarré de la bonne manière, et le roi s’adressant de nouveau à M. de Schulenburg : « Au moins, monsieur, je ne veux absolument pas que vous souffriez que dans la marche l’on porte ses armes ; il a les épaules assez larges pour les porter lui-même, et surtout qu’il ne paye point de garde, à moins qu’il ne soit malade et bien malade. » — J’ouvris les oreilles, et je trouvai que le roi, que j’avais toujours trouvé si doux, parlait comme un Arabe ce jour-là ; mais quand je songeai que je n’avais plus de gouverneur, j’oubliai tout, et j’étais persuadé qu’il n’y avait rien au-dessus. » L’indépendance !
» — « Oui, Sire, mais il est probable que Votre Majesté voudra faire contre la gauche des Prussiens la même manœuvre qu’elle a faite par Donawert contre la droite de Mack, et par le Saint-Bernard contre la droite de Mélas ; or, cela ne peut se faire que par Bamberg sur Géra. » — « C’est bon, répliqua l’Empereur surpris, soyez dans quatre jours à Bamberg, mais n’en dites pas un mot, pas même à Berthier : personne ne doit savoir que je vais à Bamberg34. » Bien que toujours aide de camp titulaire du maréchal Ney, Jomini fut donc pendant cette campagne attaché à l’état-major de l’Empereur ; ce qui n’empêcha point que, dès la première journée, à Iéna, Ney ayant commencé l’attaque avec un excès d’ardeur et trop précipitamment, Jomini sollicita la permission de le rejoindre ; ce qu’il fit à Vierzehn-Heiligen au plus fort du danger, lui donnant des renseignements précieux sur la position du reste de l’armée, et partageant l’honneur de l’action à ses côtés. […] La première fois que le jeune Fezensac eut à commencer son service actif après l’entrée en campagne, le maréchal lui ayant donné un ordre de mouvement à porter au général Colbert : « Je voulus demander où je devais aller. […] Napoléon penchait vers ce dernier parti, et il commençait dès lors à entrer sans retour possible dans le système d’exagération qui devait forcer tous les ressorts, ceux de la guerre comme ceux de la politique. […] La force des choses commençait à tenir le dé, à prendre le dessus décidément sur le génie humain, et, quoique à la guerre les plus belles combinaisons soient toujours à la merci d’un accident, ici l’accident était tout, le calcul n’était presque pour rien.
Des amateurs de livres (pour commencer par eux) se sont mis à rechercher avidement les exemplaires de ces poètes, et, qui plus est, ils les ont lus, ils les ont appréciés pour le dedans. […] Mais les imiter en latin, comme la plupart le faisaient de son temps, — comme Salmon Macrin, de Loudun, le faisait avec succès, — c’était retomber dans l’ornière et mériter le reproche qu’Horace s’adresse à lui-même ou se fait adresser en songe par Romulus, d’avoir voulu commencer par faire des vers grecs ; c’était porter, comme on dit, l’eau à la rivière et le bois à la forêt. […] La Défense et Illustration est dédiée au cardinal Du Bellay, et la dédicace commence en ces termes pompeux : « Vu le personnage que tu joues au spectacle de toute l’Europe, voire de tout le monde, en ce grand théâtre romain, vu tant d’affaires et tels que seul quasi tu soutiens ; ô l’honneur du sacré Collège ! […] Aussi, en voyant la manière dont cette influence a duré dans la poésie jusqu’au xvie siècle et dans les romans jusqu’au xviie , bien des gens ont dit et diront encore longtemps que la littérature française commence au Roman de la Rose.
Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain. […] Une voix pourtant, celle de Carrel, avait commencé à s’élever, quand elle s’est tue. […] Sa lettre sur la propriété littéraire, que nous avon déjà indiquée, est faite par ce genre d’excès pour remettre les choses au vrai point de vue : elle ne tend à rien moins qu’à proposer au Gouvernement d’acheter les œuvres des dix ou douze maréchaux de France, à commencer par celles de l’auteur lui-même qui s’évalue à deux millions, si j’ai bien compris. […] Dans l’épître au Roy pour avoir esté desrobé, il épuise tous les tours et toutes les gentillesses de la requête ; il ne ressemble pas à tant de gens insatiables, dit-il, il ne veut plus rien demander : Mais je commence à devenir honteux, Et ne veux plus à vos dons m’arrester ; Je ne dy pas, si voulez rien prester, Que ne le prenne……….