Par malheur, ceux qui ne savent que cela ne savent pas grand-chose ; Voltaire lui-même, qui parle ainsi, ne savait pas qu’Homère, dans toute la partie dramatique de son poème, est simple et naturel, que ses héros causent ensemble avec une familiarité et une naïveté charmante, très capable de scandaliser le sublime auteur de Mahomet, et tous ceux qui, comme lui, font consister le sublime dans cette espèce de phébus admiré du petit peuple. […] Je serais plus tenté d’être sévère à l’égard du rôle de Crémante, vieillard amoureux, trop voisin de la farce ; mais on y trouve des détails charmants, et surtout une excellente scène avec Lucinde, qui demandent grâce pour quelques saillies d’un comique un peu forcé. […] Cinq ou six femmes en robes de juges entendent les accusations contre la pièce, et prononcent un arrêt dont voici le résultat : Ne devrions-nous pas la traiter comme infâme, Pour avoir en public dépouillé la pudeur, D’un sexe si charmant l’apanage et l’honneur, Et par un feu public punir son impudence ?
Il veut, dans la cellule désolée, vivre la charmante et jeune vie de l’amour : et il la vit. […] L’édition nouvelle n’est, à dire vrai, qu’une anthologie, ou, suivant la charmante expression de M. […] Mais le chef-d’œuvre, parmi ces charmantes histoires, est l’histoire d’Hamlet. […] R…, compositeur de musique, et de Mlle V…, qui a des yeux charmants, je procédai aux formalités usuelles. […] Léon Daudet, un des plus charmants et des plus oubliés, le genre du voyage satirique.
Lucas, me fut désignée sous le nom de Marie de L’Épinay, qui rédige le Journal des Modes et écrit de charmantes nouvelles. […] N’est-il pas charmant, ce mot, mon cher Monsieur ? […] Mais à coup sûr, il est né avec la bosse de la marine, si cette charmante bosse fait partie de celles que la phrénologie a découvertes de l’occiput au sinciput humain. […] Qui pourrait donner la cause de cette bizarre transformation d’humeur qui rend insupportable, une fois hors de chez lui, un homme qu’on vient de trouver charmant dans sa chambre à coucher ? […] Sandeau a fait Madame de Sommerville, un ouvrage charmant ; son éditeur annonce un autre roman qui ne doit pas tarder à paraître.
Et alors il était si séduisant, il trouvait des façons si charmantes de demander pardon ! […] Si je pouvais être ce monsieur qui passe… Ce monsieur qui passe est charmant ; regarde : quelle belle culotte de soie, quelles belles fleurs rouges sur son gilet ; ses breloques de montre battent sur sa panse en opposition avec les basques de son habit qui voltigent sur ses mollets. […] Ces rêves se concentrent assez ordinairement sur le prince Charmant. Il lui semble que ce prince Charmant va, le plus naturellement du monde, sortir de l’ombre et, avec son manteau de velours, sa chaîne d’or, l’emporter dans ses bras, tremblante et ravie. […] Elsbeth rêvait du prince Charmant, c’est le prince de Mantoue qui est venu.
Ces détails si vrais, si faciles, si heureux de présence d’esprit et de liberté d’expression, ces innocents et profonds souvenirs se jouant d’eux-mêmes dans le cadre sanglant, funèbre, qui les entoure, qui les resserre à chaque instant et qui bientôt va les supprimer avant la fin et les écraser, forment une des lectures éternellement charmantes et salutaires, les plus propres à tremper l’âme, à l’exhorter et à l’affermir en l’émouvant. […] Ces petits travers philosophiques n’allaient pas à gâter un ton accompli de femme et une grâce perfectionnée que le frottement révolutionnaire ne put jamais flétrir, bien qu’en ait dit l’équivoque Mme de Créqui85, qui d’ailleurs a tracé d’elle un jeune portrait charmant.
Dans la tragédie, c’est la « douce terreur », la « pitié charmante » ; ce sont les pleurs. […] N’en rions pas trop : Chénier et Musset, qui sont des poètes, et que la suave mélodie des noms antiques a jetés plus d’une fois dans des rêves peuplés de visions charmantes, comprendraient ce que dit Boileau des « noms heureux » qui semblent nés pour les vers.
C’était un couple charmant. […] À moins que mes dernières années ne me réservent des peines bien cruelles, je n’aurai, en disant adieu à la vie qu’à remercier la cause de tout bien de la charmante promenade qu’il m’a été donné d’accomplir à travers la réalité.
Il avait une voix charmante, « un peu faible et voilée dans la conversation, mais douce et expressive dans le chant29 ». […] On sait qu’à ceux qui lui demandaient ce qu’il avait fait durant ces mois terribles de la Terreur, il répondait : « J’ai vécu. » Je lis dans une page de lui une traduction indirecte, plus expressive et plus émue, de la même pensée : Maucroix, dit-il par une sorte d’allusion à cette situation menacée et précaire, et où nul ne pouvait se promettre un lendemain ; Maucroix, mort en 1708, fit à l’âge de plus de quatre-vingts ans ces vers charmants : Chaque jour est un bien que du ciel je reçois ; Jouissons aujourd’hui de celui qu’il nous donne : Il n’appartient pas plus aux jeunes gens qu’à moi, Et celui de demain n’appartient à personne.
* * * — Un charmant détail de la fabrication des tapis turcs. […] Gai déjeuner, égayé par mille aimables blagues plaisantant Mme Daudet de sa gentille idée, d’avoir voulu me marier avec une très charmante femme de ses amies.
Renan, pédant moins fougueux et Darwiniste pour l’instant, comme il est tour à tour tout le monde, — « amènera la création d’ une race supérieure, ayant le droit de gouverner non seulement dans sa science, mais dans son sang, son cerveau et ses nerfs, et on l’obtiendra par le moyen qu’emploient les botanistes pour créer leurs singularités… Comme la fleur double est obtenue par l’hypertrophie ou la transformation des organes de la génération, on concentrera toute la force nerveuse du cerveau, on la transformera toute en cerveau, en atrophiant l’autre pôle… » Charmante perspective ! […] Renan, et il a de si longues portées, que ce pourrait être une charmante et sublime malice contre le pauvre Christianisme humilié, que de lui montrer et de lui opposer un prince païen qui valait bien, certes !
Que l’esprit ne craigne donc pas de se plaire et de s’arrêter à ces charmantes études, qui renferment une si grande part de l’histoire des peuples ! […] Elles sont bien détournées, en effet, et, comme dit Bossuet : « Le chant de Salomon est tout délice ; partout des fleurs, des fruits, la douceur du printemps, les jardins verdoyants et arrosés, les eaux courantes, les puits, les fontaines, les parfums composés avec art, ou nés du sein de la terre ; et encore, les colombes, la mélodie des tourterelles, le miel, le lait, le vin : puis, dans les deux sexes, la dignité et la grâce ; des amours aussi pures que charmantes : et, si quelque horreur s’y mêle, les rochers, l’aspect sauvage des montagnes, l’antre des lions, c’est encore afin de plaire, et comme un contraste pour varier et rehausser l’éclat du tableau. » Le pieux évêque, en résumant ainsi le Cantique des cantiques, y supprime des libertés de langage bien plus vives, et qui cependant n’excluent pas cet idéal religieux que, dans une poésie plus moderne, l’Orient a souvent allié aux attraits du plaisir et de la passion.
D’ailleurs, aussi supérieure que charmante, digne, à la voir de près, de toutes les admirations et de tous les hommages : écoutez les meilleurs témoins ; relisez Ségur, relisez, ou, si vous ne le connaissez pas, cherchez et lisez le portrait qu’a tracé d’elle le prince de Ligne ; c’est le plus agréable et le plus caractéristique de tous ceux que j’ai vus.
et que j’hésite à signaler, tant les effets en sont charmants, c’est le baiser solennel et fraternel que Louise, dans sa reconnaissance, fait donner à Bénédict par Valentine.
Voilà le roman, l’idée dominante de ce charmant petit livre, et tout ce qui s’y ajoute d’étranger se compose à merveille à l’entour.
Dans la pièce, si charmante d’ailleurs, de la Promenade : Plus de vide en mes jours !
André Chénier et Bernardin de Saint-Pierre, seuls, demeurent tout à fait à part : vrais et chastes poètes, artistes exquis et délicats, aimant le beau en lui-même, l’adorant sans autre but que de l’adorer, le cultivant avec mollesse, innocence et une ingénuité curieuse, ils étonnent et consolent à l’extrémité de ce siècle, comme des amis qu’on n’attend pas ; ils gardent discrètement et sauvent dans leur sein les dons les plus charmants de la Muse, aux approches de la tourmente sociale.
Ce charmant volume, l’Exilée, renferme quelques-unes des plus délicates inspirations de l’auteur du Reliquaire ou des Humbles.
« La Petite classe, dit Barrès, en préface, c’est le nom charmant dont Lorrain, qui y fait figure, baptise ceux et celles qui se piquent d’avoir les opinions, les sensations, les enthousiasmes, les dégoûts, les frissons artistiques les plus neufs… Les plus jeunes, les plus naïfs, les plus séduisants et aussi les plus compliquées élégantes professionnelles, voilà ce qu’est la petite classe, en même temps que son nom souligne fort bien le goût très singulier et très décidé qu’ont les femmes de cet instant pour l’instruction. » Au vrai, je ne crois guère que les petites femmes de Lorrain aient le moindre goût pour les professeurs.
Les charmantes impossibilités dont fourmillent ses paraboles, quand il met en scène les rois et les puissants 140, prouvent qu’il ne conçut jamais la société aristocratique que comme un jeune villageois qui voit le monde à travers le prisme de sa naïveté.
Remarquons pourtant ce vers charmant : Gâtait jusqu’aux boutons, douce et frêle espérance….
À partir de la Révolution française, de cette révolution qui, en faisant souvent mine de mourir, mais ne mourant jamais, nous a légué, pour nous consoler de sa perte momentanée, le parlementarisme, ce joli enfant de sa façon, qui nous ramènera toujours, dans un temps donné, à sa mère, si nous sommes assez aveugles pour nous fier à ce charmant petit, Thureau-Dangin a compté sur ses doigts le nombre de fois que la pierre de ce Sisyphe infortuné, qui a tant essayé de la mettre en équilibre, lui est retombée sur les pieds, mais il n’a jamais pensé que ce fût la faute de l’équilibriste ou de la pierre.
Malheureusement il faut plus que ces dons charmants pour faire de l’histoire, et même de l’histoire diplomatique, qui n’est pourtant que de l’histoire dédoublée, désossée, — un os à ronger pour la grande Histoire ; et il faut plus que cela encore pour opérer la résurrection du Lazare sur la personne morte de Hugues de Lionne, le ministre d’État enterré dans la gloire d’hommes bien plus grands que lui, — Mazarin et Louis XIV, — et il pouvait rester, sans injustice, dans la splendeur d’un pareil tombeau !
Il était d’une naissance honorable, et, hasard charmant !
Le chroniqueur de journal qu’il ne cesse d’être pendant tout le cours de son récit a le ton propret de son métier, quand il n’en a pas les vulgarités déclamatoires et prudhommiques ; car il a souvent des phrases dans ce goût charmant : « Le prince Charles ne tarda pas à s’abandonner à de folles amours et à délaisser la femme qu’il avait épousée pour concentrer en elle toutes ses affections et en faire la souche honorable de sa postérité. » Il est impossible, comme vous voyez, d’être plus distingué.
Il était, comme le portrait de ce livre l’atteste, jeune et beau, — d’une beauté presque féminine, et quoiqu’il soit mort vieux, avec des cheveux blancs, souillés et ensanglantés comme ceux de Priam, l’Imagination s’obstine à ne voir sa tête que jeune et charmante, telle qu’elle était du temps de cette Reine à laquelle il s’était dévoué, et comme si un dévouement pareil au sien ne pouvait appartenir qu’à l’enthousiasme de la jeunesse !
L’auteur est un charmant et facile esprit, d’une plume limpide, qui a de la raison et de la distinction dans le langage, chose assez rare dans ce temps d’esprits hâves, incorrects, troublés.
… et c’est la seule critique que je ferai de ce livre charmant, qui ne donne pas (malheureusement) tout ce qu’il promet, et même, le croira-t-on ?
Mais elles doivent l’être comme l’expression d’un homme qui a une âme charmante, capable de faire oublier, en lisant ses lettres, les erreurs et les débilités de son esprit, — et c’est ici que la Critique va prendre son cœur à deux mains pour dire toute la vérité sur un livre qui lui a donné tant de plaisir… Doudan est, en effet, sur bien des points, un débile et un erroné.
C’était, au fond, une espèce de philosophe dans un amoureux pédantesque, mettant souvent les deux gros pieds de son pédantisme sur une âme charmante… qui prenait cela comme une caresse !
Il existe depuis 1441 à peu près, et il est bien probable qu’il vivra autant que le sentiment du christianisme qui l’a inspiré, et que le sentiment de la langue charmante dans laquelle il a été traduit.
Caro a prises, pour les analyser, dans ses petites pincettes philosophiques, il ne s’agit plus uniquement d’être un charmant philosophe, adroit, poli et joli comme un cœur… Car, savez-vous de quoi il retourne aujourd’hui ?
On se rappelle ce livre fou, on ne sait déjà plus quel bas-bleu russe, intitulé : L’appel au Christ, auquel, tous les deux, dans des lettres qu’ils ne s’attendaient pas à voir publier, ils donnaient également une approbation galante et charmante.
Mgr Salvado n’a pas été seulement le charmant et naïf Hérodote chrétien de sa mission apostolique ; il n’a pas seulement tracé l’histoire de la colonie anglaise à travers laquelle il a passé ; mais il nous a donné l’histoire, plus difficile à connaître, de cette curieuse race indigène avec laquelle il a vécu.