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467. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

Tel est l’effet assez ordinaire de cet égoïsme, qui, réduisant chaque Individu à lui-même, ne l’attache qu’à ce qui le flatte, & le porte à ne compter pour rien les égards qui le lient à la Société.

468. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Ceux qui se sont occupés à compiler des Vers médiocres ou frivoles, sous le titre d’Elite de Poesie, du plus joli des Recueils, du Porte-feuille d’un Homme de Goût, compilations qui toutes démentent leurs titres, auroient dû s’attacher à faire revivre ces premiers fruits de notre bonne Littérature.

469. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Le moyen d’y parvenir, est de tendre à la perfection, de ne s’attacher qu’au genre pour lequel on a des dispositions plus marquées ; & nous ne craignons pas d’assurer, que M.

470. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 441-443

Ce qui fait honneur au jugement de l’Abbé de Villiers, c’est qu’il s’étoit attendu à cette éclipse ; jamais personne n’attacha moins de mérite à ses Productions.

471. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

Le poète, pouvant en outre attacher un ange du mal à chaque vice, dispose ainsi d’un essaim de divinités infernales.

472. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

Non seulement les messagers du Très Haut portent ses décrets d’un bout de l’univers à l’autre ; non seulement ils sont les invisibles gardiens des hommes, ou prennent, pour se manifester à eux, les formes les plus aimables ; mais encore la religion nous permet d’attacher des anges protecteurs à la belle nature, ainsi qu’aux sentiments vertueux.

473. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Challe  » pp. 141-142

Peut-être l’expression eût-elle été plus terrible et plus forte, si elle eût souri au serpent attaché à son sein.

474. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

On me montrait la fleur, l’arbre, le gazon ; et non seulement je m’en amusais comme font les autres enfants, mais je m’attachais à eux. […] J’attachais mon esprit et mon âme à ces phénomènes dont la variété me surprenait. […] Il y a dans ces contrées éloignées une singulière législation établie par les colons, et qui consiste à brûler l’habitation du meurtrier, à l’attacher à un arbre et à le faire passer par les verges ; nous nous conformâmes à ce code, en vigueur aujourd’hui depuis les rives de l’Atlantique jusqu’aux chutes du Niagara. […] On brûle son habitation ; le délinquant, attaché à un arbre, est fouetté sans pitié ; meurtrier avec préméditation, on le fusille, on plante sur un pieu sa tête sanglante détachée du tronc. […] Et les voilà, mes trois gaillards, qui font tournoyer leurs baguettes en l’air, afin de dérouler les lignes, à l’une desquelles est attachée une plaque de liège, tandis que l’autre n’a qu’un petit morceau de bois léger, et la dernière deux ou trois gros grains de plomb pour la faire couler.

475. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

En cherchant bien autour de certains fils de famille qui se sont ruinés galamment, et qui vivent sur le bien des autres, toujours courant à la suite d’une maîtresse ou devant un créancier, vous trouveriez quelque Mascarille, vicieux comme son maître, larron pour vivre, attaché pourtant, non par dévouement, mais parce qu’il n’y a pas d’hommes plus près d’être des égaux qu’un libertin et son valet. […] Mais la peine n’est pas tragique, ni la récompense romanesque ; tout est imité de la vie, où le bonheur qu’on tire de bien penser et de bien faire est médiocre, et où le châtiment attaché aux travers n’est jamais assez dur pour nous en corriger. […] Les galants emportent l’attache de ridicule que Célimène leur a mise au dos. […] Fille respectueuse et attachée à ses parents, elle n’est pas dupe de leurs défauts ; et quand il y va de son bonheur, elle sait se défendre d’une main douce, mais ferme. […] « Un sérieux attrait attachait Desdémone à tous ces récits ; et quand les soins de la maison l’appelaient au dehors, elle faisait toute la hâte qu’elle pouvait, et revenait, l’oreille avide, dévorer mes discours. » 44.

476. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il me répondait de sa main, avec une bonté aussi parfaite qu’elle était prompte : « Qu’il jouait ce soir-là dans Britannicus, qu’il partait le lendemain, à midi, pour sa campagne de Brunoy ; mais que, si je n’étais pas effrayé de l’heure matinale, il me recevrait à huit heures du matin le lendemain, et qu’il entendrait avec intérêt la lecture de mon ouvrage. » La cordialité et la promptitude d’une réponse si gracieuse, faite de la main du grand homme de la scène à un jeune homme inconnu, m’attachèrent instantanément et pour jamais à Talma. […] Si je suis trop prophète dans ma diction, je tombe dans le prêtre fanatique, et je refoule dans les âmes l’intérêt qui s’attache au petit Joas, pupille du temple et du pontificat. […] Il fallait confondre leur nom avec tous ces bienfaits et toutes ces gloires de la paix qui attachent un peuple à ses princes par le bien-être, et qui lui font oublier, dans la sérénité d’un règne pacifique, les éblouissements d’une dictature de héros. […] Vaincu par lui, j’entrai dans une autre carrière, Et mon âme à la cour s’attacha tout entière. […] Froidement reçu par le roi, à qui les leçons du grand-prêtre avaient paru renfermer quelques allusions irrévérencieuses à sa royale divinité, Racine s’attacha de plus en plus à madame de Maintenon.

477. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Si, comme il arrive presque toujours et comme il doit arriver en effet, si votre élève attache quelque caractère de sagesse et de vérité naturelle à ce que vous lui enseignez, votre élève n’apprend à lire qu’en désapprenant à penser ; et certes il a trop à perdre dans cet échange. […] Il publiait en 1803 un Mémoire sur les Élections au scrutin, lu précédemment à l’Institut, et dans lequel il s’attachait à déterminer mathématiquement le moyen de recueillir, de vérifier avec le plus d’exactitude l’expression de la volonté générale, au moment même où toute liberté de suffrages était ravie : un pur problème, en effet, de récréation mathématique. […] Il en est de l’érudit comme du moraliste : il sait une quantité de points dans le vaste champ de la littérature et de la critique, comme l’autre dans le champ de l’observation humaine ; il s’y attache, il s’y enfonce, il en tire lumière ou plaisir, il se les exagère parfois. […] En prose, il était un arbitre consommé et souverain, mais encore très-armé de distinctions ; il estimait, on l’a vu, la prose du xviie  siècle au moins égale à celle du xviie  ; s’il parlait magnifiquement de Bossuet et le comblait d’éloges sentis, il s’attachait pour son ordinaire à Jean-Jacques, et ne cessait pas de l’admirer de près. […] Taillandier s’est attaché à me trouver en faute sur deux points, où il a cru pouvoir me réfuter : 1° M.

478. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Une anecdote concernant le père et le fils fera juger de l’importance extrême et particulière que l’on attachait alors à l’instruction des enfants. […] Cette épée, attachée par un fil, est suspendue sur le sein du mort, et dans la lame est passée une feuille de papier sur laquelle sont écrits ces mots : Je vote la mort du tyran. […] C’est une de ses productions auxquelles il attachait le plus d’importance. […] Pendant le procès auquel cette affaire donna lieu, les hommes anciennement attachés au parti de Robespierre, furent surveillés de très-près. […] Gérard n’attacha qu’une importance secondaire à ce travail de décoration, et fit, avec cette facilité qui distinguait son talent, une esquisse terminée fort agréable.

479. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

À quoi m’attacher de préférence ? […] Il y avait une sorte de sympathie pour eux attachée à ces mots. […] Je m’attache seulement à une de ces observations que tout le monde peut faire, et que vous jugerez. […] Bertram, désormais attaché à Richard, entra dans la révolte de ce prince et de ses deux frères contre leur père, le roi Henri II. […] Si votre imagination se reporte aux grands exploits de Richard, malgré ses vices, un intérêt singulier s’attache à ses vers.

480. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je préfère m’attacher à montrer les beautés plutôt qu’à compter curieusement les défauts d’un livre. […] Il n’attache le mot de civilisation qu’aux lois morales et politiques ; on sent que tout ceci, bien que supérieurement enchaîné, est sujet à de grandes objections. […] Ce titre avait choqué les personnes qui attachent encore quelque prix à la justesse des termes et à la décence du langage. […] C’est ainsi que le destin des royaumes paraît attaché dans chaque siècle au sol de la Gaule, comme à une terre fatale, et marquée d’un sceau mystérieux. […] Le prince de Condé lui disait un jour qu’on avait trouvé une image d’Henri IV attachée à un poteau et traversée d’un poignard avec une inscription odieuse pour le prince régnant

481. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Il y a vingt pensées dans son livre sur le mépris attaché à la condition de subalterne et d’homme de lettres. […] L’homme au tempérament grossier, le philosophe pédant, le physiologiste habitué des salles de dissection, percent sous le masque mal attaché de la femme honnête. […] Qu’y a-t-il de grand dans un usurier grimé, ratatiné, inquiet, attaché à faire des comptes, à rogner ses dépenses et à grignoter le bien d’autrui ? […] Le sentiment de fidélité qui l’attache à son chef l’attache aussi à son camarade ; il ne peut pas plus livrer l’un que trahir l’autre ; c’est le même honneur qui le fait bon allié et bon vassal. […] Par sa propre nature le bonheur s’attache à la vertu et le malheur, au vice, comme l’ombre au corps.

482. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Il diminua sensiblement l’ardeur de son zèle républicain, et s’attacha plus que jamais à Pompée, qu’il proclamait son bienfaiteur. […] J’attache et je greffe mon amour sur ce trésor ; et alors je ne suis plus estropié, pauvre, ni méprisé. […] Un autre intérêt s’attache aux ouvrages dans lesquels il a prodigué les inventions de l’esprit romanesque. […] Il n’a plus sa fierté, son audace ; il a la tête attachée avec les fils innombrables de Gulliver. […] Sa femme, née dans une famille attachée au roi, le quitta par haine de ses opinions.

483. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

Charles Asselineau Sans réclamer pour lui le premier rang qu’il convient sans doute de réserver à des talents plus amples et plus robustes, je ne crains pas de dire que parmi les écrivains du second, en ce temps-là, il est peut-être celui dont le nom est le plus assuré de vivre, par cette seule raison qu’il s’est plus exclusivement qu’aucun autre attaché à l’art.

484. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 285-288

Berruyer d’avoir affoibli la dignité des Ecritures par trop de délicatesse dans l’expression ; de s’être trop attaché à des idées particulieres sur la Chronologie, en rejetant ou en éludant les systêmes adoptés avant lui ; de s’être trop compu dans des descriptions que la gravité de la matiere exigeoit qu’on abrégeât ; d’avoir répandu quelquefois un air profane, où il eût fallu plus de décence & de simplicité.

485. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 367-370

Peut-être les Sciences & les Arts, auxquels il s’attache plus particuliérement, en éloignent-ils le commun des Lecteurs.

486. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 480-482

Avant de s’attacher à l’Eloquence, dont on peut le regarder comme un des restaurateurs, il s’étoit appliqué à l’étude du Droit.

487. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 419-421

C'est pourquoi, sans négliger les événemens principaux, il s'est attaché, dans son Histoire de France, à suivre l'Esprit humain dans sa marche, à développer les progrès successifs des vices & des vertus, les changemens opérés dans le caractere & les usages de la Nation, les principes de nos libertés, les sources de la Jurisprudence, l'origine des grandes dignités, l'institution des divers Tribunaux, l'établissement des Ordres Religieux & Militaires, l'invention des Arts, & tout ce qui peut avoir rapport à ceux qui les ont cultivés & perfectionnés.

488. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre III. La Phèdre de Racine. »

Chez eux on trouve, pour ainsi dire, des ébauches de sentiments, mais rarement un sentiment achevé : ici, c’est tout le cœur : C’est Vénus tout entière à sa proie attachée !

489. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Chardin » pp. 128-129

La poussière précieuse s’en ira de dessus la toile, moitié dispersée dans les airs, moitié attachée aux longues plumes du vieux Saturne.

490. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

Il y a du même artiste sur un buffet de marbre à droite un vase de bronze beau, élégant et bien peint ; autour de ce case, de gros raisins noirs et blancs, et d’autres fruits ; le sep auquel ces raisins sont encore attachés descend du haut d’un vase de terre cuite à large panse ; il y a autour de ce second vase des pêches et des fruits.

491. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans Quand Virgile composa ses georgiques qui sont un poëme dogmatique, dont le titre nous promet des instructions sur l’agriculture et sur les occupations de la vie champêtre, il eut attention à le remplir d’imitations faites d’après des objets qui nous auroient attachez dans la nature.

492. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

Jurisprudence divine, qui se confondait avec la divination ; jurisprudence héroïque ou aristocratique, attachée rigoureusement aux formules ; jurisprudence humaine, dont la règle est l’équité naturelle.

493. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298

Le pouvoir absolu du peuple sur les langues s’étend sous un rapport à la législation : le peuple donne aux lois le sens qui lui plaît, et il faut, bon gré malgré, que les puissants en viennent à observer les lois dans le sens qu’y attache le peuple.

494. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

M. de Meilhan s’attache à distinguer dans la Révolution ce qui a été véritablement cause et principe actif, de ce qui n’a été qu’occasion favorable. […] Appliquant à l’auteur de ce portrait un mot qu’il aime et auquel il n’attachait aucune idée défavorable, je dirai qu’il avait l’amour-propre fastueux 31. […] En attendant, laissons faire et dire bien des sottises autour de nous : ce n’en est pas une de nous être si amicalement et tendrement attachés l’un à l’autre pour toute notre vie.

495. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Tout bien considéré, et jusque dans cette petite Cour de Brunswick, où il servit en qualité de gentilhomme attaché à monseigneur le duc régnant, il était pour la Révolution française : « Le genre humain, écrivait-il en 1790, est né sot et mené par des fripons, c’est la règle ; mais, entre fripons et fripons, je donne ma voix aux Mirabeau et aux Barnave plutôt qu’aux Sartine et aux Breteuil… » Voilà le point de départ du futur tribun, ne l’oublions jamais. […] Il répondrait, s’il était là présent (car il eut plus d’une fois à répondre à des interpellations pareilles), que s’il se crut en droit de servir le Directoire avant comme après fructidor, c’est qu’il s’était fait une maxime, qu’il s’était posé une règle dès l’entrée de sa carrière, à savoir de s’attacher non au meilleur des gouvernements, mais à celui qui offrait des garanties, des moyens d’amélioration, et de se rallier à tout régime où il y avait espoir, sinon de faire prévaloir tous les principes, du moins d’en introduire et d’en appliquer quelques-uns : « En attendant ce qui est bon, disait-il, j’adopterai ce qui est moins mauvais. » Quoiqu’il puisse paraître singulier qu’en vertu de cette maxime il ait été amené à préférer le Directoire expirant à l’ère consulaire qui s’inaugurait, je ne le chicanerai pas là-dessus. […] pourquoi n’avoir pas joint au recueil les Lettres de Benjamin Constant sur les Cent-Jours, de tous ses ouvrages politiques celui qui est resté le plus vivant, le seul vivant même, à cause de l’intérêt qui s’attache à des conversations immortelles ?

496. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Déjà Charles, notre neveu12, est parti avec ce même nombre d’hommes pour m’attendre à moitié chemin, et le gouverneur (le maréchal Valée) me donne l’ordre qui doit l’attacher auprès de moi pendant la durée de ma petite expédition jusqu’au retour à Bone. […] Cependant j’accepte tout pour être à même de m’arrêter comme bon me semblera sur la route, et même de m’en écarter pour visiter certaines localités intéressantes… » Horace Vernet participait au prestige et aux honneurs qui s’attachent volontiers en France à tout ce qui est militaire : on essaya de le lui faire payer comme artiste. […] Représente-toi, sur un monceau de plus de cent cadavres de femmes et d’enfants, que les Kabyles dépouillaient ou achevaient lorsqu’ils respiraient encore, un sergent et un soldat du 17e leur disputant, les armes à la main, un pauvre petit être de quatre ans, encore attaché au corps de sa mère morte.

497. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

de désagrément ou de ridicule, — est désormais attachée au nom de l’austère Roland, depuis qu’on sait, à n’en pouvoir douter, l’infidélité idéale de sa femme et cette passion avouée pour Buzot. […] Le malheur attaché à ces belles choses est que chacun y revient, et, en y revenant, veut y ajouter et renchérir sur les prédécesseurs. […] Tissot, on attache assez peu d’importance à cette page déclamatoire du vieux rhéteur jacobin, à ce souvenir ressaisi après tant d’années, étalé et comme élargi avec faste.

498. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Le baron de Monnier, attaché au duc de Bassano dans ses divers ministères et son chef de cabinet à la secrétairerie d’État, puis au département des relations extérieures, chargé de l’administration civile de la Lituanie à Wilna en 1812, était bien celui qui avait mérité l’entière confiance du général, et qui lui transmettait des indications si justes sur l’intérieur de l’état-major impérial et sur les dispositions même de l’Empereur à son égard. […] Et d’abord il garda l’anonyme, — un anonyme assez transparent, il est vrai, — mais enfin il n’attacha point son nom au titre de l’ouvrage ; puis surtout il imagina de mettre toute cette relation sur le compte et dans la bouche de Napoléon lui-même, qui serait censé plaider sa cause aux Champs Élysées au tribunal de César, d’Alexandre et de Frédéric… Une fiction surannée, dira-t-on, imitée et réchauffée de Lucien et de Fontenelle, ou encore une manière de Dialogue de Sylla et d’Eucrate, un dialogue ou plutôt un monologue agrandi, démesuré et poussé jusqu’à quatre gros volumes, un bien long discours de 2,186 pages et bien invraisemblable assurément. […] De même pour les mouvements du maréchal Ney dans la seconde quinzaine de mai 1813, dans les jours qui précédèrent la bataille de Bautzen, le colonel Lecomte, en discutant la Correspondance impériale, y signale des lacunes et s’attache à montrer d’ailleurs que, même avec les éléments qu’on a, il y a tout à fait lieu et moyen d’attribuer à l’influence directe de Jomini le changement de résolution qui détourna le maréchal Ney de faire front vers Berlin pour se rabattre sur Bautzen.

499. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Dans l’exposé qu’ils firent des diverses écoles littéraires, ils s’attachèrent à établir les principaux groupes et à les distinguer par des caractères ou des nuances qui se trouvent encore justes aujourd’hui. […] Achille Genty, semblait s’être attaché de prédilection à Vauquelin de La Fresnaye dont il nous a rendu l’Art poétique (1862), mais qu’il n’a pu cependant faire réimprimer en entier, au grand regret de tous ceux pour qui le volume original, tout à fait rare et hors de prix, est inabordable. […] Il m’est impossible toutefois de ne pas remarquer l’exagération qui s’attache à ces Études ou monographies, comme on dit aujourd’hui.

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