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707. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Poirson, soit dans les auteurs originaux qu’il indique) le récit des années qui précédèrent l’entrée de Henri IV dans Paris, on a bien le sentiment des différents temps de la crise et du degré de danger pour la conjuration duquel il fallut un prince aussi vaillant, aussi habile et aussi heureux. […] Un parti puissant dans Paris était vendu et à la solde de Philippe II, à l’aumône du vieillard de l’Escurial qui disait déjà : « J’ai commandé au duc de Parme de venir secourir ma ville de Paris. » Ce fut le moment du grand péril pour Henri IV (1591) et pour la cause française, dont il était le bras et l’âme. […] Mais il était souvent mal servi par les siens propres ; il ne s’en aperçut que trop au siège de Paris, au siège de Rouen. […] Un historien qui n’est pas exempt de faux goût, mais qui a des portions de vie et de vérité, Pierre Matthieu, a exprimé d’une manière mémorable le deuil des villes et des campagnes à cette soudaine et fatale nouvelle que Henri IV n’était plus : Dire maintenant quel a été le deuil de Paris, c’est entreprendre de persuader une chose incroyable à qui ne l’a vu.

708. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

C’est l’école de l’architecture gothique proprement dite, de l’architecture à ogive, qui s’est produite d’abord dans l’Ile-de-France et aux environs du domaine royal, donnant la main à l’émancipation des Communes et représentant le génie du Moyen-Âge en ce qu’il avait de plus libre, de plus habile et de plus audacieux ; il en est sorti les cathédrales de Noyon, de Laon, de Reims, de Beauvais, d’Amiens…, et Notre-Dame de Paris, avec cette façade qui est une des merveilles du monde. […] Viollet-Le-Duc : « Montrez-moi l’architecture d’un peuple, et je vous dirai ce qu’il est. » Ou encore : « Les édifices sont l’enveloppe de la société à une époque. » Le Parthénon d’Athènes, le Panthéon de Rome, Sainte-Sophie de Constantinople, et une nef, une façade gothique dans toute sa gloire, Notre-Dame de Paris : voilà les quatre points culminants de l’histoire de l’architecture, en tant que l’invention y préside, que la beauté s’y joint à la sincérité, et que le fond et la forme s’y marient. […] nous le savons de reste, les choses humaines, dès qu’elles ont atteint une certaine hauteur, retombent assez vite, s’embrouillent et se gâtent assez tôt : et sans sortir du domaine de l’architecture, cette Notre-Dame de Paris dont la façade s’était élevée en moins de quinze ans avec une célérité prodigieuse, œuvre d’un maître dont on a oublié de nous transmettre le nom, ne fut pas même terminée d’après le plan primitif : il manqua toujours les deux flèches au front des deux tours, d’où elles se seraient élancées, également aériennes et légères, mais variées sans doute dans leur dentelure et dissemblables entre elles sur leur double base. […] Les cérémonies, sacres, couronnements, noces, obsèques, nous sont présentés comme si nous y assistions ; nous sommes censés faire en sa compagnie une tournée chez les plus habiles ouvriers et fabricants des divers métiers, sur la fin du XIIe siècle, — maître Jacques le huchier, Pierre Aubri l’écrinier, qui fabrique de si jolis coffrets d’ivoire, — Guillaume Beriot, l’imagier le plus occupé de Paris, un ornemaniste, comme nous dirions, — maître Hugues le serrurier qui, tout vieux qu’il est, travaille suivant la nouvelle mode, non sans regretter l’ancienne, plus solide et plus savante, — maître Alain le lampier, qui excelle à modeler et à fondre de grands chandeliers, des candélabres d’autel, des bras pour recevoir des cierges, des lampesiers ou lustres, et qui regrette, lui aussi, le bel art du temps passé. […] Il a bâti un hôtel de ville à Narbonne ; il est en train de réparer et de restituer le château de Pierrefonds, qui était à la fois une place militaire et une habitation de luxe ; il est inspecteur des édifices diocésains, et il construit même, bon an mal an, deux ou trois maisons à Paris pour de simples bourgeois.

709. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

La députation d’Aix venait précisément de se mettre à la disposition de Raynal pour demander son rappel à Paris et faire annuler l’arrêt du Parlement qui subsistait encore. […] L’abbé Raynal accourut à Paris, et ici le second acte de la pièce commence. […] Vint ensuite la demande de M. de La Tour du Pin. « Pour vous. » lui dit l’évêque, « vous pouvez nous être utile et fort utile à Paris. » — « Comment cela ? […] « Monsieur Decrès, j’ai jugé à propos d’accorder la retraite au conseiller d’État Malouet ; vous en recevrez le décret et vous le lui notifierez ; vous lui insinuerez également que mon intention est que, sous quinze jours, il ait choisi son domicile à quarante lieues de Paris. […] Il est inutile qu’il m’écrive, mais il est indispensable qu’il s’éloigne de Paris.

710. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il fut ensuite à Paris, s’y laissa aller, bien qu’avec décence, à l’entraînement des amitiés et de la jeunesse, distrait de ses principes, obscurci dans ses croyances, jamais impie ni raisonneur systématique ; versifiant beaucoup dès lors, jusque dans ses lettres familières, songeant à la gloire poétique, à celle du théâtre en particulier ; d’ailleurs assez mécontent du sort et trouvant mal de quoi satisfaire à ses goûts innés de noble aisance et de grandeur. […] Cependant l’absence habituelle où Lamartine vécut loin de Paris et souvent hors de France, durant les dernières années de la Restauration, le silence prolongé qu’il garda après la publication de son Chant d’Harold, firent tomber les clameurs des critiques qui se rejetèrent sur d’autres poëtes plus présents : sa renommée acheva rapidement de mûrir. […] De retour à Paris après sept ans, je crois, De soleils de Toscane ou d’ombre sous tes bois, Comptant trop sur l’oubli, comme durant l’absence, Tu retrouvais la gloire avec reconnaissance.  […] qu’un peu de ces chants, un peu de ces couronnes, « Avant les pâles jours, avant les lents automnes, « M’eût été dû plutôt à l’âge efflorescent, « Où jeune, inconnu, seul avec mon vœu puissant, « Dans ce même Paris cherchant en vain ma place, « Je n’y trouvais qu’écueils, fronts légers ou de glace, « Et qu’en diversion à mes vastes désirs, « Empruntant du hasard l’or qu’on jette aux plaisirs, « Je m’agitais au port, navigateur sans monde, « Mais aimant, espérant, âme ouverte et féconde ! […] Oui, même avant la corde ajoutée à ta lyre, Avant le Crucifix, le Lac, avant Elvire, Lorsqu’à regret rompant les voyages chéris, Retombé de Pæstum aux étés de Paris, Passant avec Jussieu tout un jour à Vincennes  À tailler en sifflets l’aubier des jeunes chênes ; De Talma, les matins, pour Saül, accueilli ; Puis retournant cacher tes hivers à Milly, Tu condamnais le sort, — oui, dans ce temps-là même  (Si tu ne l’avais dit, ce serait un blasphème), Dans ce temps, plus d’amour enflait ce noble sein, Plus de pleurs grossissaient la source sans bassin, Plus de germes errants pleuvaient de ta colline, Et tu ressemblais mieux à notre Lamartine !

711. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Au reste, ce que les recueils qui se publient sans relâche (quatre ou cinq peut-être chaque mois) contiennent d’agréables vers, de jets brillants, de broderies heureuses, est incalculable : autant vaudrait rechercher ce qui se joue chaque soir de gracieux et de charmant sur tous les pianos de Paris. […] Rédacteur aux Débats dès 1814, et attaché à la direction de la librairie, il quitta Paris dans les Cent-Jours. […] Ses Préludes poétiques, publiés en 1827 comme le ballon d’essai d’une Académie provinciale qui protestait contre la centralisation de Paris, n’attirèrent que très-peu l’attention et ne pouvaient la fixer. […] La province, certes, possède mille dons d’étude, de sensibilité, de vertu ; mais le goût, il faut le dire, y est chose plus rare et plus cachée qu’à Paris, où, du reste, on le paye si cher. […] Marmier dans la Revue de Paris, 29 mars 1835.

712. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Facilité, pétulance, esprit jaillissant et intarissable, art de plaire, flatteries qui ont l’air d’amitiés caressantes, louanges qui demandent du retour, art d’occuper les autres de soi sans les en fatiguer, et d’intéresser leur vanité à sa gloire ; toutes les grâces du langage poli dans la patrie de la société, comme Voltaire appelle Paris : c’est la France elle-même en coquetterie avec toutes les nations civilisées. […] Quand il vint à Paris, en 1782, Parny et Bertin y jouissaient de la faveur publique. […] Et pourtant, tel est le péril que fait courir la mode aux esprits les plus originaux, qu’on n’est pas fâché de le voir, las tout d’abord de Paris, voyager deux ans en Suisse, en Italie, visiter en Orient les horizons de son enfance, et mettre les monts et les mers entre lui et le tour d’esprit passager qui rendait Bertin, Parny et Lebrun populaires. Après ces deux années d’une douce vie passée en compagnie de deux amis dignes de lui, c’est-à-dire en compagnie plus intime avec lui-même, il revint à Paris, la tête débordant de poèmes, de plans, d’esquisses, où sont mêlées la science, la politique, la Bible, l’Amérique ; ambitieux de tout sentir et de tout rendre, de faire de la poésie l’organe inspiré de toutes les idées modernes, l’écho du passé et du présent, la voix prophétique de l’avenir. […] Ni les bergers de l’Astrée, ni les champs qui avoisinent Paris, trop peu cléments pour la vie en plein air que menaient les pâtres de Sicile et d’Italie, n’avaient pu leur donner l’idée de composer des idylles.

713. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Il faut entendre Mme de Caylus raconter cette première aventure : « À peine ma mère fut-elle partie de Niort, que ma tante, accoutumée à changer de religion, et qui venait de se convertir pour la seconde ou la troisième fois, partit de son côté et m’emmena à Paris. » Sur la route on rencontre d’autres jeunes filles d’un âge plus fait, et que Mme de Maintenonréclamait aussi pour les convertir. Ces jeunes personnes, décidées à la résistance, sont aussi étonnées qu’affligées de voir la jeune de Murçay qu’on emmène sans défense : Pour moi, dit celle-ci, contente d’aller sans savoir où l’on me menait, je ne l’étais (affligée ni étonnée) de rien… Nous arrivâmes ensemble à Paris, où Mme de Maintenonvint aussitôt me chercher, et m’emmena seule à Saint-Germain. […] Elle se consola d’abord en vivant à Paris dans la compagnie des gens d’esprit qui s’y trouvaient ; elle y connut La Fare, qui fit pour elle ses plus jolis vers. […] Mme de Caylus resta à Versailles jusqu’à la mort de Louis XIV (1715) ; mise de côté alors comme une personne de la vieille Cour, elle revint demeurer à Paris, dans une petite maison qui faisait partie des jardins du Luxembourg. […] Cette correspondance remonte au temps où Mme de Caylus, jeune et jolie veuve, était en disgrâce à Paris et avant son retour à Versailles.

714. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Mme Necker, née loin de Paris, arrivant de la Suisse française dont elle était l’honneur, n’eût rien tant désiré que de rencontrer à Paris un salon exactement pareil à celui de Mme de Lambert, c’est-à-dire où l’esprit trouvât son compte et où rien de respectable ne fût blessé. […] La mère de Mme de Lambert, fille d’un riche bourgeois de Paris, était une franche coquette, qui a mérité d’avoir son historiette des plus scandaleuses chez Tallemant des Réaux. […] Elle eut l’habileté de gagner ses procès, de conquérir en quelque sorte son bien et celui de ses enfants, et c’est alors qu’elle se livra à ses goûts, en établissant à Paris une maison qui rassemblait des gens de lettres, des gens du monde, et qui, insensiblement, se trouva l’une des premières et la plus en vue vers la date de 1710-1733, durant plus de vingt ans. […] Mme de Lambert aurait bien voulu ravir à celui-ci l’honneur de cet arbitrage, et pouvoir donner chez elle aux deux parties ce fameux dîner de réconciliation, dont un spirituel convive a dit : « On but à la santé d’Homère, et tout se passa bien. » Quand la duchesse du Maine était à Paris, elle venait volontiers aux mardis de Mme de Lambert, et c’était alors un surcroît de frais de bel esprit et un assaut d’inventions galantes.

715. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Ce que les directeurs refusent, ce que les lecteurs maudissent c’est surtout un certain ton poétique, une sorte de littérature fragmentaire, vaguement impressionniste dont l’Écho de Paris et le Journal, il y a sept à huit ans, saturaient leurs acheteurs. […] Il est regrettable qu’il ne continue point à écrire d’autres pages rapides, intelligentes, brillantes, simples comme celles des Notes sur la Russie, des Bonshommes de Paris et de la Poésie Nouvelle. […] Charles Foleÿ (Écho de Paris), plus intéressé par les travaux de philosophie et d’histoire que par les romans, M.  […] À l’Écho de Paris, depuis 1903, M.  […] Paris, 1817.

716. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

  L’un, c’est Emile Zola, au cours de sa trilogie, Lourdes, Rome, Paris. […] A Paris, troisième et dernière étape. […] analyse des états d’âme de l’abbé Pierre n’a peut-être été qu’un prétexte à nous évoquer Lourdes, Rome et Paris. […] Les causeries d’un vieux docteur sagace, un séjour à Paris achèvent le sourd travail qui s’opérait depuis des années au fond de son être douloureux : et après une nuit de méditation suprême, l’homme enfin, transfiguré, sort victorieux du prêtre […] Paris.

717. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

L'auteur caractérise d’un mot la différence entre Pétersbourg et Paris : « A Paris on s’amuse de tout en blàmant tout ; à Pétersbourg on s’ennuie de tout en louant tout. » — M. de La Gournerie, ancien rédacteur de l’ancien Correspondant et probablement aussi du nouveau ; ami de Cazalès, de l’abbé Gerbet, de ce groupe, — je ne le connais pas, mais ce doit être un brave homme ; — une différence capitale entre les néo-catholiques de 1843 et les catholiques de 1828 (dont est La Gournerie), c’est que ceux-ci n’ont jamais dit d’injures aux gens, aux voisins plus ou moins religieux, mais non catholiques.

718. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

L'article de M. de Rémusat a de très-belles pages sur les jeunes chefs de file d’opinions sous la Restauration (ainsi à la fin de la page 435 : Élevés loin de Paris, etc. […] Jasmin n’a fait que passer à Paris une couple de jours, mais non pas sans y lire à quelques amis un nouveau poëme : Marthe l’innocente, en trois chants, qui n’excitera pas moins d’enthousiasme que ses aînés.

719. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

Ainsi Bossuet, prêchant sur la Providence à Dijon et à Paris, compose deux discours tout à fait dissemblables par l’ordre et le tour particulier des pensées. […] À Paris, écouté d’une assemblée de riches, de grands seigneurs, de courtisans, il étonne, il menace : il prédit les tortures sans fin du mauvais riche.

720. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

Paris 1769. Cet ouvrage contient la liste des Académies établies à Paris & dans les différentes villes du Royaume, & celle des auteurs vivans & des écrivains morts depuis 1751.

721. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Il avait été attiré à Paris pour deux raisons : parce que, disait-il, c’est la seule ville où la vie intellectuelle et artistique soit à très bon marché ; et parce que c’est la seule ville où l’on vous permette de ne pas appartenir à un parti politique ; et parce que, en conséquence, Paris est la ville des pauvres et des gens tranquilles.

722. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Rigal, qu’au temps de Jodelle ou de Garnier, non seulement il n’existait pas, à Paris, de théâtre régulier, mais il ne pouvait pas même y en avoir. […] Même la terreur, même le supplice de Vanini, brûlé, en 1619, par les magistrats de Toulouse, ou celui de Jean Fontanier, brûlé deux ans plus tard, en 1621, par les juges de Paris, n’y avaient pu faire davantage. […] C’est en vain qu’on les persécute — ou c’est peut-être parce qu’on les persécute, — mais les jansénistes remplissent la cour, la magistrature et la ville, Paris et les provinces. […] Mais s’il croyait à peu de choses, et, en quittant Paris, s’il avait emporté peu d’illusions, on-ne voudrait pas sans doute qu’il en eût rapportées de ses pérégrinations à travers la province ! […] Si ce beau système « a été trouvé dans les bois », c’est dans les villes qu’il se pratique, et si l’on le voulait, ce serait à Paris tout aussi bien qu’à Londres.

723. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Paris, 17 mai 1927. […] Jarrety, Paris, Les Impressions Nouvelles, 1987, p. 18. […] Broussan, Anatole France en pantoufles, Paris, Crès, 1924. […] Stoll, Paris, Ypsilon Éditeur, 2011, p. 66). […] Coulon, Au cœur de Verlaine et de Rimbaud, Paris, Le Livre, 1925.

724. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Molière courut avec sa troupe les divers quartiers de Paris, puis la province. […] Durant les quatorze années qui suivirent son installation à Paris, et jusqu’à l’heure de sa mort, en 1673, Molière ne cessa de produire. […] Il resta assisté de deux sœurs religieuses, de celles qui viennent ordinairement à Paris quêter pendant le carême, et auxquelles il donnoit l’hospitalité. […] La veuve de Molière adressa, le 20 février, une requête à l’archevêque de Paris, Harlay de Champvalon. […] Dans la Notre-Dame de Paris de M. 

725. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Tel jeune homme, qui, jadis, aurait pleuré avec Rolla, ou conquis Paris avec Rastignac, va maintenant s’étourdir au théâtre, si ce n’est au café-concert, ou même au cinématographe. […] Marié à Fribourg, avec la Merceret, il y aurait vécu en petit bourgeois fantasque et grognon ; Paris lui a révélé son génie. […] Paris, Champion, 1910. […] Paris, Grasset). […] J’ai vu jouer récemment Fantasio, au Théâtre des Arts, à Paris (mars 1911).

726. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

VI Paris, le 15 août 1887. […] La Muette de Portici est un opéra de Daniel-François-Esprit Auber, sur un livret de Scribe et Delavigne, créé le 29 février 1828 à Paris. […] Cette reprise ne fut effective qu’à Paris. […] Le Prophète de Meyerbeer fut créé à l’opéra de Paris en 1849. Les Troyens, opéra en cinq actes d’Hector Berlioz sur un livret du compositeur, inspiré de l’Énéide de Virgile fut créé en 1863 au Théâtre Lyrique à Paris.

727. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

L’abbé Victor Vaillant, ayant à passer sa thèse de docteur à la faculté des lettres de Paris en 1851, choisit pour son sujet une Étude sur les sermons de Bossuet d’après les manuscrits. […] Bossuet vint à Paris pour la première fois en septembre 1642. […] Il allait souvent à Metz se reposer dans l’étude et dans une vie plus sévère des succès et des triomphes de Paris. […] J’ai encore beaucoup à dire sur cette première époque de Bossuet, tant à Metz qu’à Paris.

728. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Je me rappelle très bien l’Exposition (celle de 1831 à Paris), eh bien ! […] Il n’a rien fait encore de bien remarquable : cependant ceux qui connaissent Paris disent qu’on peut les placer avec les Delacroix, les Champmartin, etc., etc. Il se nomme Boulanger ; mais ce n’est pas celui qui est connu à Paris. […] Louis Boulanger, ne pouvait donner à Léopold Robert qu’une très médiocre et très fausse idée de ce qui se tentait à Paris vers le même temps.

729. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

À voir, sous le Consulat et au commencement de l’Empire, ce jeune homme d’une physionomie et d’une vivacité plus méridionale encore que genevoise, gai, riche, élégant, beau danseur, fort recherché dans le monde, même dans celui de Paris, « faisant de Genève à Paris dix-sept voyages en neuf ans », on n’aurait jamais supposé, remarque M.  […] Lorsqu’il eut quitté la Suisse, il le tenait au courant de ses études qu’il allait diversifiant sans cesse ; il était d’un certain âge déjà lorsqu’il s’appliqua au sanscrit ; il s’occupait à la fois de la langue et des poésies provençales, mais le sanscrit au premier abord éclipsa tout : Voilà, écrivait-il de Paris à Favre en 1815 en lui parlant de livres indiens très rares qu’il avait fait acheter à Londres, voilà mes confessions en fait de folies érudites. […] Les journaux de Paris vous auront quelquefois rappelé mon nom, en m’érigeant bien gratuitement en hérésiarque littéraire.

730. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

L’initiative était partie, en apparence, du marquis de Gallo, ambassadeur de Naples à Paris ; mais évidemment il ne s’était point avancé de la sorte sans avoir reçu quelque insinuation de la Cour impériale. […] Napoléon, à cette date, — on le voit par une lettre de lui à M. de Talleyrand, écrite du camp de Boulogne le 23 août, — eût pourtant préféré une garantie du côté de Naples, et on conclut même à Paris, par l’intermédiaire du marquis de Gallo, un traité de neutralité qui ne fut pas observé, M.  […] Édouard Lefebvre y eut aussi la direction de l’ambassade, après que son chef eut été rappelé à Paris (février 1808). […] Je le perds avec grand déplaisir, et le malheur a voulu que, depuis son retour de Paris, une indisposition persistante ait arrêté notre commerce habituel d’idées et de sentiments.

731. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Son père, président au parlement de Paris, n’avait point émigré ; après un voyage à Bruxelles, où son fils, âgé alors de dix ans, l’accompagnait, il était rentré en France dans le délai accordé par la loi. […] Son père ne tarda pas à être ressaisi par la loi des suspects ; compris ensuite dans la mise en jugement du parlement de Paris, il allait monter à l’échafaud. […] Un peu plus tard, ayant trouvé un petit emploi qui l’envoyait à une vingtaine de lieues de Paris, il y lut les ouvrages de Richardson ; mais son trouble intérieur, loin de s’en apaiser, s’en accroissait encore. […] De retour à Paris, il put suivre les cours de l’école, alors libre, qui menait aux ponts et chaussées, aux mines, aux armes savantes, et il y rencontrait, comme camarade, celui qui fut le général Bernard, et dont l’éloge l’a ramené à ce touchant souvenir.

732. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Oscar Wilde à Paris À l’angle des rues Médicis et de Vaugirard, s’ouvrait, jadis, une boutique rouge de marchand de vins-traiteur, à l’enseigne de la Côte d’Or. […] C’était lors du premier voyage de Wilde à Paris où il était venu, précédé d’un renom de grand poète et qui ne fut qu’une longue suite d’ovations. […] Il ne se cachait pas de cette admiration, même à l’époque de la guerre des Boers, et à ceux qui s’étonnaient, dans le Paris anglophobe et chauvin, de le voir afficher ses préférences pour nos voisins d’outre-Manche, il répondait imperturbablement : « Ils ont Shakespeare !  […] Paris sonnait d’une rumeur de fête. « Ah !

733. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

. — S’il vivait de notre temps, Voltaire écrirait l’Histoire de Charles XII et le Siècle de Louis XIV dans le style preste, clair et net que vous savez ; mais il ne médirait pas pour cela de la phrase colorée, pittoresque et précise de Notre-Dame de Paris. […] Paris. […] Il est complètement erroné que Monselet soit un journaliste retour de Cayenne, et je n’ai pas ouï dire qu’il eût emporté à Paris la caisse de la maison où il était commis à Bordeaux. […] Les journaux ne sont plus sûrs à Paris !

734. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Mais les chrétiens aiment leurs enfants d’une autre manière ; mais je dis que ce n’est là encore que la moitié de l’amour paternel, — cette moitié que les écrivains de ce temps-ci, matérialiste jusqu’à l’axe, ont peint avec le plus de talent et d’intensité : Balzac dans Le Père Goriot, par exemple, et Victor Hugo dans Le Roi s’amuse et dans Notre-Dame de Paris ! […] Lisez son Premier-Né, Le Jour de l’An en famille, les Vieux souvenirs, Les Petites Bottes, — qui rappellent, mais en vieux et en usé, le frais soulier de la Gudule dans Notre-Dame de Paris, — les Bébés et papas et la Première culotte, et voyez si dans tout cela l’enfant n’est pas toujours ajusté, toujours compris de la même manière, aimé pour le plaisir et la peine qu’il donne, — car il y a aussi l’épicurisme de la douleur, — et si la moitié du sentiment paternel, celle que Dieu élargit en la doublant du sentiment de son être, n’est pas restée, pure lumière, étouffée sous le boisseau de la chair ! […] À une certaine profondeur dans la société de Paris, quand on y est mêlée autant que l’héroïne de Droz, il n’y a pas d’innocence ! […] C’est un robuste, agreste et saint pasteur, heureux dans le devoir, jusqu’à l’heure où les Manteigney et leur société de Paris viennent habiter le vieux château.

735. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

. — Après Juillet 1830, il revint à Paris de la campagne où il était, et je le vois encore allant à une réunion de légitimistes qui se tenait chez M. […] L’attitude de Paris était rassurante ; l’émeute avait avorté, et la garde nationale en foule remplissait les rues. […] Je savais bien que les provinces étaient bonnes, mais je ne croyais pas que Paris fût aussi bon, surtout les ouvriers. » — « (M.)

736. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Elle fit son entrée dans le monde dans cette même année 1654, où l’abbé d’Aubignac et Molière faisaient la guerre aux précieuses, l’un à Paris, l’autre en province. […] L’entrée de madame de Sévigné dans la société intime de la marquise de Rambouillet la lia d’une étroite amitié avec la duchesse de Montausier, qui revenait son vent faire des visites à sa mère et faisait à chaque visite un séjour de quelque temps à Paris. […] Ils rassemblaient, dit-elle, chez eux, comme le maréchal d’Albret, ce qu’il y avait de meilleur à Paris en hommes et en femmes ; et c’étaient à peu près les mêmes gens, excepté que l’abbé Testu, intime ami de madame de Richelieu, dominait à l’hôtel de Richelieu et s’en croyait le Voiture, Madame de Scarron y allait souvent, désirée partout également.

737. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

C’est à des talents, en effet, du genre de Carlyle, qu’appartient l’histoire du 4 septembre et de la Commune de Paris, cette misérable et honteuse révolution pondue par la Révolution que Carlyle a peinte et qui est la grande pondeuse de toutes les autres, l’abominable mère Gigogne de toutes celles qui, depuis elle, ont bouleversé le monde, et qui doivent le bouleverser encore. […] Carlyle, je l’ai dit déjà ailleurs, est l’Hogarth de l’Histoire, — de l’Histoire qui a une verge de plus dans sa main, quand elle se sert de la caricature… Or, qui appartient plus à la caricature, à la cruelle, sinistre et déshonorante caricature, que la Révolution du 4 septembre et les crimes bas de la Commune de Paris ? […] « Elle finit — dit-il, dans son langage explosif — quand les dompteurs du sans-culottisme furent eux-mêmes domptés et que le droit sacré d’insurrection fut emporté par la poudre. » En cette période, il y a les massacres de Septembre : Septembre à Paris et Septembre dans l’Argonne.

738. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

J’ignore et je veux ignorer ce que le public a pensé de cette perle, mais je sais bien que les connaisseurs l’ont enchâssée dans leur souvenir et qu’il n’est pas de poète, et, ce qui est aussi rare que les poètes, d’esprits sensibles à la poésie, qui ne connaissent maintenant Jules de Gères, quoiqu’il n’habite point Paris, ce Paris où l’on travaille en renommée, et qu’il ait dédaigné de frapper sur ce timbre de la publicité qui fait retentir tant de sottises et tant de sots, avec l’impudent éclat de son cuivre menteur. […] Il n’est pas venu courir à Paris les incertaines et quelquefois humiliantes bordées de la célébrité.

739. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Le général La Fayette, à son retour d’Amérique, vit Rabaut dans le Midi, et par ses encouragements le décida de venir à Paris solliciter l’état civil pour ses coreligionnaires. […] Depuis son arrivée à Paris, le temps avait marché vite.

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